Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Quelques pages d'un autre livre ouvert...
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 786 724
Quelques pages d'un autre livre ouvert...
12 avril 2007

Les archives de Pauline: Fait ton lit

Tous les matins, je me réveille et c'est la même histoire. Je reste cachée dans les couvertes, essayant de reporter le plus possible le moment du lever. Finalement, l'inévitable arrive et je me lève. Je cherche d'abord des bas car je n'aime pas marcher nu pied. Je m'habille ensuite mais avant même de me peigner ou faire quoi que ce soit d'autres, je fais mon lit.

C'est inévitable et obligatoire, je fais mon lit tous les matins. Je ne peux continuer ma journée sans faire mon lit. Tant que monLit lit n'est pas fait je me sens inconfortable. Ça m'obsède, j'y pense sans arrêt. Il faut que je fasse mon lit pour que ma journée puisse commencer. Et si pour une raison quelconque, je ne fais pas mon lit, cela me trottera dans la tête toute la journée.

C'est ainsi depuis plusieurs années, je dirais une bonne dizaine d'années. Et c'est encore plus important - et obsédant - depuis que je travaille de la maison. Je ne peux décemment passer la journée avec un lit défait.

Mais ce ne fut pas toujours ainsi. Loin de là. Je détestais faire mon lit. En fait, je ne le faisais jamais. Toute mon enfance et toute mon adolescente, je me suis battue avec ma mère sur le thème de mon lit.

Même début d'histoire... je me réveille et je reste cachée dans les couvertes, toujours dans l'optique de reporter le plus tard possible le moment de quitter mon lit. Et puis c'est le lever officiel. D'abord les bas et ensuite les autres vêtements. Mais ensuite l'histoire diffère. Ensuite, c'était le déjeuner, la coiffure, et le départ. Le lit, lui restait défait. Évidemment, régulièrement, j'entendait la voix de ma mère: "as-tu fait ton lit ?" et évidemment, je répondais non. Et je partais pour l'école. Quand je revenais, le lit était fait. Ma mère l'ayant fait après mon départ.

Mais la fin de semaine c'était un peu plus difficile. Je me levais et traînais en pyjama une bonne partie de la matinée. Et régulièrement, j'entendais ma mère me demander : "as-tu fais ton lit ?". Et quand elle passait devant ma fenêtre, elle disait et redisait "Fait ton lit?". Et chaque fois, qu'elle me disait de faire mon lit, je répliquais que ça ne me tentait pas. Et elle de répéter de faire mon lit, que ce n'était pas propre et ordonné, qu'elle ne pouvait supporter de voir ma chambre à l'envers avec mon lit défait. Et moi de rétorquer qu'elle n'avait qu'à fermer la porte de ma chambre. Et cela continuait des heures et des heures. Parfois je finissais par faire mon lit mais avec les années qui s'accumulaient sur mon adolescence, plus souvent qu'autrement, le lit restait défait. Si je partais, ma mère incapable de savoir le lit défait, même avec la porte fermée, ne pouvait résister et allait dans ma chambre faire mon lit. C'était plus fort qu'elle. Et je ne comprenais pas. Et je ne pouvais supporter cette phrase "fais ton lit !" C'était plus fort que moi... plus elle me disait de faire mon lit, moins je voulais le faire. C'était une question de principe... je ne voyais pas l'utilité de faire mon lit et je n'avais pas envie de le faire. La guerre du lit dura des années entre ma mère et moi.

Dans mon premier appartement, j'ai passé les premières années, le lit plus souvent défait que fait. Et personne pour me dire de faire mon lit. Mais bizarrement, petit à petit, j'ai commencé à faire mon lit. Quelques fois par semaine pour commencer. Et puis tous les matins. Et aujourd'hui c'est plus fort que moi. Il faut que je fasse mon lit. Je suis totalement incapable de savoir mon lit défait, même la porte fermée.

Publicité
Commentaires
Publicité
Quelques pages d'un autre livre ouvert...
Publicité