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20 avril 2007

Suburbia (1984)

Cinéma : Suburbia (1984)suburbia2

Fiche technique :

Langue : Anglais (VOA)
Année : 1984
Durée
: 94 min.
Pays
: EU

Directeur : Penelope Spheeris
Producteurs : Bert Dragin, Roger Corman
Scénario : Penelope Spheeris
Cinématographie
: Timothy Suhrstedt
Musique originale
: Alex Gibson 

Distribution: Chris Pedersen (Jack Diddley); Bill Coyne (Evan Johnson); Jennifer Clay (Sheila); Timothy Eric O'Brien (Skinner); Wade Walston (Joe Schmo); Mike B. the Flea (Razzle)

Synopsis : (attention spoilers)

Les T.R (The Rejected) sont une bande jeunes – la plupart faisant partie du mouvement punk - ayant quittés leur famille pour diverses raisons et qui vivent dans une maison abandonnée dans un quartier désaffecté de Los Angeles.

Le film nous présente une tranche de vie de ces jeunes de la rue en se penchant sur quelques personnages en particulier. Nous pouvons suivre Sheila, Joe, Jack, Evan, Razzle, Skinner, … dans leur vie quotidienne. La plupart ont quitté un milieu familial inadéquat – parents alcooliques, abuseurs, etc. – pour se réfugier dans cette « nouvelle famille » qui les acceptera pour ce qu’ils sont vraiment. Malheureusement, certains habitants de quartiers environnants ne voient d’un bon œil, les résidents « illégaux » de ces maisons abandonnées.

À propos : (attention spoilers)

Écrit et dirigé par Penelope Spheeris, le film Suburbia – aussi connu sous les noms de « Rebel Streets » et « The Wild Side », est considéré comme un des films piliers du cinéma punk des années ’80. Penelope Spheeris avait auparavant dirigé un documentaire « punk rock » intitulé « The Decline of Western Civilization ». Pour le film Suburbia, Spheeris s’associe à Roger Corman, reconnu pour ses films à petits budget, voire de série B.

La réalisatrice ne choisit pas de vrais acteurs pour représenter les jeunes punks, seuls Chris Pederson (Jack) et Bill Coyne (Evan) sont des acteurs professionnels; ainsi que Mike B. the Flea qui en plus d’être apparu dans d’autres films, est le basiste fondateur du groupe The Red Hot Chili Peppers. Tous les autres jeunes du film ont été recrutés parmi de vrais jeunes de la rue – environ 14 personnes. La réalisatrice aurait d’ailleurs déclaré qu’elle savait qu’elle ne pouvait pas changer des acteurs en punks, mais qu’elle pouvait changer des punks en acteurs. Le quartier abandonné utilisé pendant 5 semaines – pendant l’hiver de 1982-1983 - pour le tournage était réellement un endroit désaffecté qui devait être détruit pour laisser place à une autoroute.

Le film est encadré par une scène initiale et finale qui met en scène la mort brutale d’une enfant. Ces scènes veulent mettre en évidence la violence fortuite, aléatoire et surtout incohérente de notre société. Elles veulent également mettre en scène la destruction de l’enfance et de la jeunesse par la société. Les jeunes punks du film se révoltent contre l’intolérance de la société, contre la volonté de détruite toute forme d’individualisme et d’originalité. Ces jeunes se révoltent contre la société qui est directement responsable de leur rage et révolte. On souligne avec force comment des jeunes en crise d’identité, troublés et sans direction sont traités et considérés par la société qui est en partie responsable de leurs problèmes.

La réalisatrice, en plus de ces scènes piliers qui encadrent le film (scène du début et de la fin), utilise plusieurs métaphores pour mettre en évidence ce rôle négatif de la société : les chiens sauvages, la scène de « dénuement » d’une fille lors d’un concert, la coupe de cheveux ou la brûlure du signe TR, etc., …

Commentaires personnels: (attention spoilers)

Genre : Drame

Suburbia se veut une représentation quasi documentaire de la vie de jeunes punks de la rue au début des années 1980. On nous présente d’abord quelques personnages et surtout les raisons qui ont fait qu’ils ont quitté leur vie familiale.

suburbiaIl y a Evans qui ne peut plus vivre avec sa mère alcoolique, Sheila qui fuit un père qui abuse d’elle, Joe qui est incapable de comprendre la relation homosexuelle de son père, Jack qui ne peut accepter le remariage de sa mère avec un policier de race noire, et ainsi de suite. Ces jeunes quittent leur milieu familial pour se retrouver dans une maison abandonnée et dans une nouvelle « famille ». Ils passent la journée à écouter la télévision, à chercher de la nourriture dans les garages de maisons de banlieues et à écouter des concerts de musique punk.

Mais les gens des quartiers avoisinants ne voient pas d’un bon œil ces jeunes squatters. Ils les considèrent comme une menace réelle à leur environnement. Et lorsque une des filles –Sheila- se suicide, ne pouvant supporter les abus qu’elle a subis de son père. Les autres squatters anéantis par cette mort, ne sachant que faire du corps de leur amie, vont porter Sheila chez ses parents. Voulant assister aux funérailles, ils s’installent silencieusement dans les derniers bancs de l’église. Les parents de Sheila ne peuvent accepter qu’ils soient présents et leur demandent de quitter. Comme ils refusent de quitter, une bataille s’ensuit, les jeunes accusant le père d’avoir abuser de Sheila et les parents accusant les jeunes d’avoir contribué à la mort de leur fille.

Les gens du quartier – sous le couvert de « Citizens against Crime - veulent chasser les jeunes de leur refuge et décident de prendre tous les moyens nécessaires à cette fin. Les jeunes sont avertis par un policier – le beau-père de Jack – mais ils décident de se battre pour cette maison qui est leur chez-soi. Ils se battent pour leur liberté d’être eux-mêmes, mais le film se clôt sur la mort du petit frère d’un des jeunes. Il est frappé par l’auto d’un des citoyens – par accident.

Même si le jeu des acteurs – ou plutôt des jeunes qui on le rappelle ne sont pas des acteurs professionnels – est souvent critiqué, il demeure selon moi, plus qu’adéquat. On sent un jeu naturel, surtout dans les scènes de vie quotidienne. Les dialogues semblent parfois forcés mais restent crédibles.

Le film est une peinture assez crédible de la réalité de squatters punks vivants dans ce début des années ’80 aux Etats-Unis. Les scènes de concerts par des groupes punks connus contribuent à donner un air de reportage au film de Spheeris.

Ce qui me semble particulièrement intéressant est cette peinture de la vie des jeunes punks qui sont eux-mêmes à la fois, pleins de tristesse, de désespoir mais également pleins de rage de vivre… et de rage tout simplement… contre eux-mêmes et contre la société. Ils ne sont pas parfaits, ils commettent certains crimes mais ne sont pas non plus des « monstres » et sont donc également des victimes. On les accuse de tous les crimes alors qu’ils ne cherchent qu’à vivre librement loin de leur ancienne vie…

Le scénario est intéressant mais semble plus touchant et crédible lorsqu’on s’éloigne de l’histoire dramatique et qu’on se concentre sur les instants « quotidiens ». L’histoire entourant la mort de Sheila et le drame qui s’ensuit est tout de même crédible même s’il tend à souligner le caractère « non-professionnel » du jeu des acteurs et du scénario.

Ce film ne se démarque de toute évidence pas par ses qualités cinématographiques ou par son scénario, mais il présente une réalité certaine et cherche à mettre en évidence le déclin de la société moderne – de cette fin du XXe siècle. Il est également un film culte du mouvement punk. Et malgré l’aspect clairement dramatique, voire tragique, du film, on garde un aspect léger et même comique dans plusieurs scènes.

Malgré les défauts et manques du film, il demeure un film important du mouvement punk.

Sources :

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