Sleepers (Suite)
Sleepers / Lorenzo Carcaterra ; [traduit par Jacques Martinache]. – [Paris] : Presses de la Cité, 1995. – 40 p. ; 23 cm. – ISBN 2-258-04123-6
Commentaires personnels
L’histoire est-elle vraie
ou non ? Il est certain que lorsqu’on nous dit que l’histoire est vraie, elle
vient nous chercher encore plus…et quand on apprend qu’elle serait selon toute
probabilité, fausse, on se sent en quelque sorte trahi… cela change-t-il mon
opinion du livre ? Non.
J’avais vu le film avant de
lire le livre. Ce qui est rare. J’ai aimé le film et j’ai été touché par l'histoire. J’ai lu
le livre, il y a peu de temps. Il y a en fait, selon moi, deux livres dans cet ouvrage.
La partie qui relate la vie des 4 amis dans le quartier d’Hell’s Kitchen est le
premier livre. Elle m’a semblé un peu longue… car j’attendais le fameux
événement qui devait faire chavirer leur vie. Je connaissais l’événement parce
que j’avais vu le film, mais on le connait aussi – sans en savoir les détails –
en lisant le quatrième de couverture et en lisant les remerciements, les
premières pages et le prologue. Donc, on attend cet événement qui n’arrive qu’à
la 159e page d’un livre qui en a 402 dans mon édition. C’est donc un
peu long. Cependant, si on prend cette partie indépendamment, elle est très
intéressante. Malgré les critiques qui disent que la vie et les gens du
quartier sont stéréotypés, j’ai eu l’impression d’en apprendre un peu sur le
Hell’s Kitchen et sur l'époque (les années 60). Et malgré tout ce qu'on peut dire, l’auteur est tout de même bien né dans ce quartier et on le sent
quand on lit ses descriptions.
On ne peut s’empêcher de
faire une comparaison avec la nouvelle de Stephen King « The Body »
en ce qui a trait à l’amitié des 4 jeunes garçons. Je trouve cependant
nettement supérieures la narration et les descriptions de Stephen King. Mais Carcaterra
se débrouille très bien. J’ai nettement eu l’impression qu’il nous livrait ce
qu’il avait vécu pendant son enfance dans ce quartier dur et ouvrier.
Le deuxième livre commence
avec le chapardage qui tourne mal et qui envoie les 4 jeunes garçons dans un
centre de détention. Il est vrai que les faits sont difficilement vérifiables.
On ne trouve même pas d’évidence que l’auteur fut envoyé dans un centre de
détention durant son enfance. Il dit que les archives furent détruites, mais on
doute. Et il est vrai qu’un tel procès – complètement truqué par le procureur –
est difficile à croire. On a aussi de la difficulté à croire que personne ne
fit de liens entre les deux détenus et le procureur et journaliste. Enfin…
Je crois que des centres de
détentions où les gardes étaient cruels et pervers ont existés – et existent
encore. Ce que l’auteur décrit a sûrement eu lieu… peut-être fut-il victime
lui-même, peut-être uniquement des amis ou encore des gens qu’il connaît… Et
peut-être a-t-il voulu simplement faire connaître ces endroits horribles et le
sort des jeunes délinquants qui ont fréquenté ces lieux. Toute la partie du
procès est peut-être simplement une façon de permettre une certaine vengeance
-fictive- sur les sévices reçus par de jeunes garçons… furent-ils les 4 garçons du livre
ou d’autres… Une façon d'exorciser des événements horribles à défaut de réellement pouvoir obtenir justice... peut-être...
Peu m’importe… l’histoire m’a touchée sur beaucoup de points malgré d’évidentes lacunes de rédaction et certaines longueurs. Et le film est une excellente adaptation du livre… avec d’excellents acteurs en plus…
Article : Sleepers