Cherchez le tupperware... suite
Donc que vient faire la
recherche de tupperware dans tout cela ?
Et bien voilà... comme à
chaque année, il y avait cette année, un souper chez mon père pour Noël. Noël
dans ma famille, c’était ma mère. C’est elle qui nous a donné à ma soeur et
moi, l’amour de Noël. Mon père n’était pas trop Noël, cela l’indifférait un
peu, de plus qu’en Espagne, surtout à l’époque, on célébrait surtout les Rois. Donc,
quand ma mère est décédée, le premier Noël fut un peu triste. Nous avions
décoré tout de même, avons échangé quelques cadeaux et avons fait notre repas
de Noël. Depuis toujours, chez nous, à Noël, mon père faitt une paella pour Noël.
Cela lui permettait de s’intégrer aux préparatifs et cela nous permettait de
manger autre chose que de la dinde et des tourtières – il y en avait bien assez
dans la famille !
Une fois en Espagne, nous
avons continué à faire notre repas traditionnel de Noël avec une paella en
guise de repas. Et donc, le 25 décembre, nous allions chez mon père pour Noël.
Moi, mon époux, ma sœur et mon père… L’année dernière, ma sœur n’était pas là – elle
est retournée vivre à Montréal – donc ce fut uniquement mon père, mon époux et moi…
un peu tranquille, sans décorations, quelques petits cadeaux et une belle
paella.
Cette année, et bien, ce fut
différent, puisqu’il y avait la petoune espagnole. Tout d’abord, il a fallut
que j’insiste pour que ce premier Noël avec elle se fasse sans ses enfants et
leur conjoint… pas envie de les rencontrer en cette journée de Noël. Puis,
finalement, nous avons fait le repas le 26 décembre car, le 25 décembre, ils
allaient chez la sœur du gendre à la petoune – oui, en Espagne, on va dans la
famille de la famille… la famille c’est primordial – donc j’ai dû me
contenter du 26 décembre. Et bien entendu, la paella fut contestée par la
petoune, car évidemment ce n’est pas un repas de Noël ici … Mais, mon père n’a apparemment
pas cédé sur ce point puisqu’il a fait sa paella.
Et donc, le 26 décembre, nous
sommes arrivés chez mon père pour le repas de Noël. J’ai immédiatement offert
mes cadeaux à mon père – et le poinsettia à la petoune -. Mon père n’est pas
très cadeaux, nous avons toujours acheté pour lui les cadeaux qu’il offrait, et
de plus, il est très difficile à plaire. Les cadeaux qu’on lui donne sont
rarement utilisés ou appréciés donc il est très difficile de lui trouver
quelque chose qui lui plaira. Cette année, je lui ai offert un fromage ! Oui,
oui, un fromage énorme dans une belle caisse de bois ! C’est un fromage pas mal
dispendieux que je sais qu’il aime beaucoup, donc il fut très heureux de le
recevoir – pour une fois – et je lui ai donné immédiatement car enfin… hum… ça
sentait fort !!!
Et puis… et puis, voilà,
encore une fois aucune décoration. Une minable table dans le milieu du salon…
et la porte patio ouverte pour les chats. Ce qui donne une température
intérieure de 16º… j’ai gelé toute la journée ! Et puis, évidemment, c’était
trop demandé que la petoune s’habille ! Comme à chacune des dernière fois que
je l’ai vue, elle était en pyjama. Elle s’est finalement habillée en survêtement
car nous sommes sortis voir le terrain qu’elle vient d’acheter. Si nous n’étions
pas sorti, elle serait restée en pyjama. Et puis, évidemment, elle n’était
encore pas maquillée. Ici… c’est strictement personnel… je n’ai rien contre le
fait qu’elle ne se maquille pas, je ne me maquille pas tous les jours moi non plus. Nous étions quand même invités pour le repas de Noël, enfin... là n’est pas mon
problème avec le fait qu’elle n’était pas maquillée. Hum, c’est que
voyez-vous, elle a du maquillage permanent ! Donc quand elle ne se maquille
pas, nous pouvons voir deux « beaux » traits noirs sur ses sourcils
(enfin, l’endroit où il devrait y avoir des sourcils) et un « magnifique »
trait noir sur le contour de ses lèvres… Et honnêtement, j’ai de la difficulté
à la regarder en face… c’est tout simplement horrible. Enfin… si cela ne
dérange pas mon père… soupirs…
Je passe rapidement sur les
conversations et remarques – surtout qu’en plus je ne comprends qu’à moitié ce
qu’elle raconte, incroyable accent andalou. Disons simplement que ce fut un
long, long repas. Et puis, nous reçûmes nos « magnifiques » cadeaux
de Noël… à 10€… je sais, je sais c’est l’intention qui compte. Finalement, ce
fut le moment de quitter. Comme d’habitude, mon père voulut me donner les
restes de paella. Ça aussi, c’est une tradition… il en garde un peu et je
repars avec un plat plein de paella. Et mon père était bien garni en plats de
plastique de tout format. C’était même un peu une plaisanterie familiale depuis
toujours… les plats tupperware de mon père, de toutes les grandeurs possibles.
Il en avait une quantité incroyable et comme il nous en laissait souvent avec
différents mets, et bien il en rachetait tout le temps. Très fier de ses
tupperwares, mon père. Et bien… plus un seul ! Parce que voyez-vous, selon la petoune,
ce n’est pas bon de garder la nourriture dans des plats de plastiques, cela gâte
la nourriture. Et donc, je suis repartie avec ma paella dans un bol de mélamine
et un peu de papier cellophane.
C’est banal… je sais… mais bon…