Critique de lecture
Labyrinth / Kate Mosse. -- London: Orion Books, 2005. -- 702 p. ; 18 cm. -- ISBN
978-0-7528-6554-6
Titre en français: Labyrinthe
Quatrième de
couverture
July 1209: in Carcassonne a seventeen-year-old girl is given a mysterious book
by her father which he claims contains the secret of the true Grail. Although
Alaïs cannot understand the strange words and symbols hidden within, she knows
that her destiny lies in keeping the secret of the labyrinth safe…
July 2005: Alice Tanner discovers two skeletons in a forgotten
cave in the French Pyrenees. Puzzled by the labyrinth symbol carved into the
rock, she realises she’s disturbed something that was meant to remain hidden.
Somehow, a link to a horrific past – her past – has been revealed.
L’auteur:
Née un 20 octobre de 1961 dans le
Sussex Ouest en Angleterre, Kate Mosse est un auteur et une présentatrice à la
télévision. Elle fit ses études au Chicherter High School et au New College
d’Oxford. Après ses études, elle travailla pendant 7 ans dans le monde de
l’édition. Elle commença d’abord à écrire des œuvres de non-fiction puis publia
en 1996, son premier roman, Eskimo Kissing. La même année elle
co-fonde le prix annuel « Orange Prize for Fiction », pour lequel
elle est aussi le directeur honoraire ainsi que le « Orange Award for New
Writers ».
En 1998, elle publie un
deuxième roman, Crucifix Lane. Elle écrit également de nombreuses nouvelles et
articles dans différents journaux, magazines et revues, incluant The Observer, The Guardian, The Times,
The Sunday Times, Harpers Bazaar, et Financial Times. Elle occupa
le poste de directrice exécutrice du Chischester Festival Theater, de 1998 à
2001. C’est pendant cette période qu’elle commença sa recherche pour le roman
qui allait s’intituler Labyrith et qu’elle publia en 2005
et pour lequel elle reçut en 2006 le « British Book Award ».
En plus de continuer à écrire
des romans, elle fut présentatrice à la télévision à une émission littéraire
pour la BBC Four intitulée « Readers and Writers Roadshow » et est
également invitée régulièrement à l’émission « Saturday Review, Open Book
and Front Row » également sur BBC Four. Elle enseigne également la
création littéraire au West Dean College. Membre de la « Royal Society of
Arts », administratrice du groupe «Arts & Business and the South West
Sussex Arts», elle reçut le prix « European Woman of Achievement» en 2000
pour sa contribution au milieu des arts.
Elle vit présentement à la
fois dans le Sussex Ouest et à Carcassonne avec son époux Greg Mosse, écrivain et
éducateur qu’elle rencontra pour la première fois à l’école, ainsi qu’avec leurs
deux enfants.
Bibliographie:
- Becoming a Mother
(1993)
- The House: A Season in the
Life of the Royal Opera House, Covent Garden (1995)
- Eskimo Kissing
(1996)
- Crucifix Lane (1998)
- Labyrinth (2005)
- Sepulchre (2007)
Commentaires personnels
Une visite l’été dernier dans
un château cathare dans le sud de la France fut accompagnée par une visite à la
boutique. Il y a toujours des livres et des romans dans ces boutiques. Et quand
j’ai lu le quatrième de couverture du roman de Kate Mosse, j’ai immédiatement
acheté le livre.
Il avait tout pour me
plaire: vieux manuscrits, labyrinthe, Graal, Carcassonne, Cathares, sectes,
etc. J’ai toujours aimé lire sur ces sujets et depuis quelques années, encore
plus… maintenant que j’ai vu beaucoup de ces endroits. Donc, j’avais bien hâte
de lire ce roman.
- Après 200 pages,
je me dis que cela allait bien commencer à être intéressant à un moment donné…
- Après 300 pages,
je me dis que j’aurais dû abandonner la lecture depuis longtemps. Mais j’en
suis incapable… cela me semble impossible que je n’arrive pas à m’intéresser
aux deux histoires…
- Après 600 pages,
finalement, je commence à être vaguement intéressée et
- Après 702 pages,
je me dis que j’aurais vraiment mieux fait de lire autre chose.
Le livre est interminable.
Je ne
comprends pas cette manie de beaucoup d’auteurs – et d’éditeurs - de prolonger
indéfiniment les romans. Un livre de moins de 300 pages ne semble plus
possible. Celui-ci aurait beaucoup profité à être plus court et plus dense. Le
principal problème étant selon moi – qui
se retrouve d’ailleurs dans de nombreux ouvrages du même type – qu’après
nous avoir fait suivre pendant des centaines et centaines de pages, les
interminables aventures des personnages, après nous avoir donné au
compte-goutte quelques minuscules informations n’expliquant jamais vraiment
quelque chose et après, dans le cas présent, quelque peu intrigué par les
éléments soi-disant mystérieux, anciens et ésotériques, et après nous avoir
répété à toutes les deux pages que la vérité bouleversera le monde et notre
conception de la réalité,… l’auteur semble ne pas savoir comment offrir une fin
à la hauteur des attentes. C’est presque toujours le cas dans ce genre de
roman. On s’attend à une fin et à des révélations incroyables et cela tombe
très souvent à plat.
Ici, l’auteur a au moins eu
la gentillesse de nous livrer « les révélations » avant la fin. Car
alors qu’on semble croire que jamais on ne comprendra, que jamais le personnage
principal ne saura la vérité… un personnage apparaît qui explique tout en
quelques pages. Très pratique !!! Mais cela a un inconvénient; cela coupe l’histoire
et semble terminer l’histoire, alors qu’il reste encore beaucoup de texte.
Kate Mosse a cependant beaucoup
travaillé pour écrire son roman. Son œuvre est le résultat de nombreuses années
de recherche et d’études ainsi que de visites des lieux. Elle a d’ailleurs mis
en ligne pendant son travail, un site web en lien direct avec son roman.
Semblable à un blog, ou carnet, elle propose ses réflexions sur son œuvre, ses
personnages, les lieux, sur le travail de rédaction, etc. Ce qui est en soi
très intéressant. Elle a d’ailleurs fait la même chose avec son dernier roman Sepulchre. En fait, j’ai trouvé plus
intéressant lire « sur son roman » que de « lire son roman ».
Des mots de l’auteur même, « son site est maintenant les archives d’une
expérience de 6 ans afin de voir s’il était possible de partager l’expérience d’écrire
un roman historique et pour encourager les visiteurs dans de nouvelles
directions en ce qui a trait à la lecture et la création littéraire… ».
J’ai trouvé très difficile
de suivre les deux histoires. Même si les deux histoires finissent par être
intimement liées. Pourtant ce n’est pas la seul auteur qui utilise cette façon
de faire. Et j’ai déjà lu plusieurs romans dans ce genre. Mais, on passe d’une
époque à l’autre sans vraiment avoir le temps de s’intéresser à l’histoire
qu’on lit. On a parfois l’impression qu’il y a trop de détails historiques – on
sent le côté recherche et on a parfois l’impression que les descriptions sont
tirées d’un guide ou d’un manuel – mais à d’autres moments, il manque carrément
d’information, par exemple, sur les Cathares qui occupent une place importante
dans le roman mais sur lesquels on ne dit pas grand-chose. L’auteur semble de
plus ne pas savoir si elle veut écrire un roman historique ou un suspense
ésotérique. Il y a beaucoup de temps morts et de longueurs, on en oublie
presque parfois l’intrigue et je ne me suis jamais senti intriguée devant les
aventures d’Alice. Peut-être un peu plus avec l’histoire d’Alaïs, mais à peine.
Les personnages modernes ne
m’ont pas du tout intéressés, surtout le personnage principal, Alice, que j’ai
trouvé insignifiante et parfois carrément naïve à la limite de la stupidité.
Les personnages du Moyen Age m’ont semblé plus intéressants, mais j’ai eu
l’impression de ne les connaître que très superficiellement.
L’écriture m’a semblé très facile.
Les clichés, lieux communs, métaphores et phrases utilisées des milliers de
fois sont nombreux. Les invraisemblances dans l’histoire incalculables… exemple
facile, le livre commence avec Alice, volontaire sur une fouille archéologique
importante qui se promène seule, fouille sans surveillance, a des « intuitions »
qui la mène au bon lieu, etc. L’auteur laisse aussi souvent certains détails
sans explication ou certains événements non résolus, exemple, un personnage
assez important est laissé pour mort et on ne sait jamais ce qui lui arrive…
Le livre a reçu le British
Book Award pour son succès commercial – il fut vendu à plus d’un million de copies en anglais - et il fut traduit dans plus de 37 langues. Le livre est souvent
présenté comme un roman historique avec une perspective féminine. Il est vrai
que les personnages principaux sont presque tous des femmes, autant les
« bons » que les « méchants ». Et les personnages masculins
sont vraiment mis au second plan. L’auteur a souvent dit que les romans
historiques ou d’aventures manquent de femmes fortes et qu’elle voulait
remédier à la situation – de toute évidence, il y a nombres d’auteurs qui n’ont
pas retenu son attention !!!
Voir aussi cet article
Citations :
“The
sight of an old-fashioned bookmark marking the page tugged at her heartstrings.
She could imagine Grace turning off the light to go to sleep, slipping the
bookmark in to save the page. But time had run out. She had died before she had
the chance to finish. Feeling uncharacteristically sentimental, Alice put
the book to one side. She’d take it with her and give it a home.” p.368
Sources :