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7 février 2008

Quelques cendres sur mon front

Cela faisait des années que je n’avais pas « pensé » à cette journée. Le mercredi des cendres n’a pas traversé ma vie depuis un bon moment. Mais depuis que je vis à Barcelone, je ne peux m’empêcher de penser à cette journée. Parce que l’Espagne est encore très près de sa religion catholique. Parce que l’Espagne célèbre encore les fêtes religieuses les plus obscures. Parce que l’Espagne aime fêter tout simplement. Et le Carnaval est une fête très importante. C’est même la principale occasion de se déguiser et de fêter pendant près d’une semaine. Et on peut voir des défilés, les enfants se déguisent et reçoivent des bonbons,Cendres les grands se déguisent et sortent dans les bars, les boutiques de costumes font fortunes… jusqu’au mardi gras.

Évidemment, ce qui est étrange pour moi, qui n’ai jamais vécu auparavant de Carnaval, c’est que chaque année, celui-ci n’a jamais lieu exactement à la même période. Les Carnavals et les Mardi gras de ma connaissance ont soit eu lieu dans le passé ou dans des villes lointaines… le Mardi Gras de la Nouvelle Orléans, le Carnaval de Rio de Janeiro ou de Venise, les Carnavals médiévaux… Je n’avais aucune idée que le Carnaval ou le Mardi Gras pouvaient se célébrer aujourd’hui en Espagne. Et pourtant c’est une période très, très, très importante ici. La fin de semaine dernière, il y avait pleins d’enfants de déguiser… tout mignon…

Mais évidemment, pour l’ancienne très pratiquante, religieuse que je suis, après le mardi gras, vient le mercredi des cendres qui débute le carême… jusqu’à Pâques… enfin jusqu’à la Pâque chrétienne. Parce que pour tenir ces fameux 40 jours de carêmes, il faut d’abord s’assurer de faire un mardi gras… et se laisser aller à tous les excès – bon, surtout alimentaires et alcooliques – avant de se lancer dans ces 40 jours de jeûne et contrition…

Et cette première journée de Carême est maquée par ce mercredi… des cendres. Les cendres représentant le péché et surtout la fragilité de la vie… poussières, tu retourneras en poussières… En célébrant ce mercredi, en acceptant qu’on mette des cendres sur son front, l’homme reconnaît non seulement ses fautes et sa nature éphémère, fragile, mortelle. C’est un rappel à l’humilité que nous devons avoir… Évidemment, tout ça est très religieux et très ancré dans la foi d’un dieu – chrétien.

À l’origine, uniquement les gens qui avaient commis de graves fautes recevaient les cendres – ils devaient être publiquement recouverts de cendres. Ils devaient également revêtir un sac – afin de bien marquer leur pénitence. Et puis, la tradition fut étendue à tous les croyants… et évidemment, on en est venu à une simple marque sur le front lors de la messe du mercredi des cendres, en prononçant les versets suivants provenant de la Genèse : Memento, homo, quod pulvis es, et in pulverem reverteris – histoire de bien se souvenir qu’on est poussière et qu’on redeviendra poussière… on est rien et on redeviendra pas grand-chose… enfin… toujours l’humilité… hum… Et puis, tout cela vient de vieilles traditions juives… d’Adam qui n’est que poussière, de l’Ancien Testament et de l’utilisation des cendres comme pénitences, Samuel, Jonas, Judith, les Maccabées… et ensuite des 40 jours du Christ dans le désert… enfn… les références sont nombreuses.

En principe, les cendres viennent des rameaux bénis l’année précédente (recueillis lors du dimanche des rameaux) et réduits en cendres. Oui, je sais cela… ai-je dis que je fus un jour très très religieuse?

D’ailleurs… c’est à cela que je pensais ce mercredi quand j’ai réalisé que c’était le mercredi des cendres. Mon copain me disait que le Carnaval était terminé puisque le Mardi Gras venait d’avoir lieu et moi de répondre, « oui, je sais, c’est le mercredi des cendres aujourd’hui ». Et comme toujours, lui de s’étonner que je sache ce genre de chose… Je ne peux m’empêcher de me rappeler ces heures de cours que j’ai manqué au secondaire – alors que j’allais au Collège Reine-Marie qui possédait sa propre chapelle, son propre prêtre et bien sûr les religieuses de la Présentation de Marie… Car de Carnaval et de Mardi Gras, je n’avais jamais entendu parlé, mais le Mercredi des Cendres était très important. Toute la journée était consacrée à cet événement. L’avant-midi nous allions à la confesse… pendant les cours… une après l’autre… (l’idée étant de confesser le plus de péchés possibles afin d’avoir le plus de prières à faire à la chapelle en pénitence, afin de manque le plus de cours possible)… puis dans l’après-midi, nous manquions toute une période pour assister à la messe du Mercredi des Cendres. Moment important, car pour cette occasion, nous n’allions pas à la chapelle des étudiantes, mais nous allions dans la partie – plus grande – des religieuses…

Mais je dois avouer, que même si c’était surtout l’occasion de manquer des cours et de rigoler doucement entre nous… quand nous devions faire la file devant le prêtre et quand celui-ci nous faisait une croix de cendres sur le front, nous nous taisions toutes… C’était définitivement étrange cette cendre… un peu morbide. Cela me semblait si proche de la mort… Et pendant quelques moments, on ne pouvait s’empêcher d’être touché… sentir une certaine énergie au rituel… On ne peut dire le contraire, se faire mettre une croix de cendres est plus marquant qu’une croix d’eau – peu importe qu’elle soit supposément bénite !!!

Il y a sûrement beaucoup à étudier sur ce rituel… mais bon… je trouve simplement étrange, aujourd’hui, de me souvenir du mercredi des cendres…

Quelques sources à consulter :

 

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