Poésies complètes de Nelligan - L'oeuvre
Poésies complètes 1896-1899 / Émile Nelligan ; introduction de Luc Lacoursière. – Nouv. éd. -- [Montréal] : BQ, c1989. -- ISBN : 2-89406-022-X (br.)
L’œuvre:
Les poèmes de
Nelligan ne furent tout d’abord publiés ensemble que lors de la parution du
livre Emile Nelligan et son œuvre
puis avec le recueil Poésies complètes.
Les poésies de
Nelligan furent traduites une première fois en anglais par P.F. Widdows en
1960. Puis parut en 1983 le recueil The
Complete Poems of Emile Nelligan par Fred Cogswell.
L’édition
présentée ici des Poésies complètes
1896-1899 comprend une introduction de Luc Lacoursière rédigée en 1951.
Cette édition comprend les poèmes que Louis Dantin publia dans Emile Nelligan et son œuvre.
L’édition comprend ensuite des poèmes divers qui furent publiés entre 1896 et
1939 dans divers journaux, magazines et revues. Plusieurs de ces poèmes avaient
été publiés sous des pseudonymes. D’autres poèmes inédits ont égales été
ajoutés. Ce sont principalement des textes retrouvés dans des manuscrits
conservés de la famille Nelligan.
Il est parfois
difficile de déterminer les versions finales des poèmes. Diverses révisions par
Nelligan et par d’autres personnes, dont Dantin, existent. Une chose est
certaine, si nous avons ici, la grande majorité des poèmes écrits par Nelligan,
nous ne pouvons retrouver le recueil qu’avait d’abord voulu l’auteur mais qu’il
n’avait jamais terminé. Quelques plans existent et on peut avoir une idée des
poèmes qu’il voulait faire figuré dans son recueil « Du récital des anges ».
Son œuvre entière
semble comporter environ 170 textes : poèmes, rondeaux, sonnets et
quelques poèmes en prose. On le rattache surtout au symbolisme et on lui donne
comme influence, Verlaine, Baudelaire, Poe. On dit aussi que sa poésie est
parnassienne et recherche principalement la beauté.
Commentaires personnels :
Alors que
Nelligan avait réussi a attiré l’attention de ses pairs et du public sur son
œuvre lors de son vivant, c’est véritablement après sa mort qu’il devient
célèbre et reconnu comme un grand poète.
Ses poèmes sont
publiés dans diverses éditions et anthologies, des introductions et des
commentaires sont publiés. Les critiques, mémoires et thèses se sont multipliés
au cours des années. On lit et étudie ses poèmes à l’école. Un prix
Émile-Nelligan est donné chaque année depuis 1979 à un poète canadien. Nelligan
est définitivement un incontournable de la littérature québécoise.
Je n’essaierai
donc pas ici de faire une analyse poussée de sa poésie. Beaucoup d’ouvrages,
articles et sites Internet existent... Mais je vais tenter de donner quelques
pistes personnelles de lecture de sa poésie… donner quelques unes de mes
impressions.
Je ne connais pas
beaucoup de gens qui ne connaissaient pas Nelligan. Et il est toujours très
populaire. Même au secondaire et au cégep, on le lit volontiers. Ceux qui
n’aiment pas la littérature ou la poésie ont quand même un petit penchant pour
Nelligan. Il est jeune, tourmenté… il a écrit alors qu’il était un adolescent…
il a écrit sa révolte et ses rages (on met souvent de côtés ses autres poésies
aux thèmes plus classiques). Et combien de jeunes filles ont eu une image de
Nelligan… ce beau jeune homme bohème au regard trouble…
J’ai lu Nelligan
au primaire… Soir d’Hiver et
le Vaisseau d’Or sont les
premiers poèmes de Nelligan que j’ai lus. Puis j’ai encore lu Nelligan au
secondaire, et ensuite au cégep, puis encore à l’université. J’ai lu et analysé
pour l’école… et j’ai lu et observé pour mon plaisir.
J’ai toujours
senti beaucoup de musicalité dans les vers de Nelligan. Les mots semblent là
pour être lu à voix haute. Des mélodies me viennent souvent à l’esprit quand je
lis les poèmes de Nelligan et on a souvent mis en musique ses vers. Beaucoup de
mots étranges dans ses textes, parfois même des néologismes. Des mots tronqués,
rassemblés pour former de nouveaux mots… Il joue avec la grammaire, les sens et
même l’orthographe.
Les poèmes de
Nelligan me semblent souvent mélancoliques, tristes… peu de gaieté dans sa
poésie, même si parfois on semble pouvoir valser sur ses vers. L’utilisation de
formes classiques pour ses vers nous donne parfois encore plus une impression
de mélodie.
Les symboles sont
importants dans sa poésie. Nelligan se considérait comme un romantique
incompris. Il parle beaucoup de l’enfance, de la mort, de l’amour et de la
folie. Parfois quelques thèmes religieux… Il rêve surtout. On sent
l’immatériel, l’imaginaire…
Mais je vois surtout dans ses poèmes une sensibilité et une volonté d’affirmer son « moi ». Il est jeune et cherche à retrouver son enfance mais aussi à s’en détacher. Il semble ne pas savoir s’il veut rester enfant ou devenir adulte. Il aime la beauté, l’amour et la lumière mais aussi la mort, le sombre et la morosité. On lit beaucoup de pleurs dans ses poèmes et on voit beaucoup d’hantise. Les saisons semblent aussi rythmer ses vers… mais surtout l’automne et l’hiver. Il y a surtout des fins, mais parfois quelques renaissances et renouveaux.
Voir aussi:
- Les poésies complètes de Nelligan - L'auteur
- La romance du vin (poème)
- Soir d'hiver (poème)
- L'idiote aux cloches (poème)
Sources :
- http://emilenelligan.free.fr/
- http://www.emile-nelligan.com/
- http://www.collectionscanada.gc.ca/canvers/t16-204-f.html
- http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_Nelligan
- http://felix.cyberscol.qc.ca/LQ/auteurN/nelligan/nellig.htmlhttp://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Nelligan
- http://www.erudit.org/revue/VI/1993/v18/n2/201030ar.pdf
- http://www.lib.unb.ca/Texts/SCL/bin/get.cgi?directory=vol14_2/&filename=Cohe