Quelques mots...
Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es, il est vrai, mais je te connaîtrai mieux si tu me dis ce que tu relis.
François Mauriac
Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es, il est vrai, mais je te connaîtrai mieux si tu me dis ce que tu relis.
François Mauriac
La ville, pour quelqu'un qui ne sait pas lire,
c'est d'abord des pistes d'odeurs, un bruit de fond, des éclairs et des chatoiements. [Jacques Meunier]
Barcelone. Cela
fait maintenant 4 ½ ans que je vis dans cette ville. Que je connaissais déjà
puisque je l’avais visité de nombreuses fois. Plusieurs fois alors que j’étais
petite, histoire de visiter la famille de mon père, puis à quelques reprises,
adultes.
Mais Barcelone
est vaste et il y a tant à découvrir, voir, entendre et sentir… Chaque rue peut
offrir une découverte. Chaque quartier est unique. Barcelone est une ville,
bruyante, animée, vivante… à toute heure du jour, du soir ou de la nuit… la
ville bouge. Des sons, des lumières, des odeurs, du mouvement… Parfois, c’est
carrément hallucinant et troublant.
L’architecture,
les églises, les rues, les parcs, les fontaines, les places, les montagnes, la
mer… Difficile de présenter Barcelone en quelques photographies… il y a tant de
choses à montrer… tant de choses connues également… tant de livres et de sites
sur Gaudi, les musées, les cathédrales, les places…
J’ai donc pensé vous présenter quelques endroits que j’aime bien, quelques endroits moins connus, quelques endroits près de chez moi… Mais soyez assurés que des milliers de photos j’aurais pu montrer… Alors commençons...
Tout d'abord, j'habite dans ce qu'on appelle Eixample Dret, c'est dans ce quartier que l'on retrouve la Sagrada Familia, la Monumental, l'Auditori, ... l'architecture est magnifique et j'aime beaucoup les rues.
L'édifice dans lequel je vis... tout est haut à Barcelone et on voit rarement un édifice de moins de trois étages... parfois dans le quartier Gracía ou dans des vieux quartiers industriels verra-t-on des édifices à un ou deux étages. Et dans les quartiers sur la montagne Tibidabo, il ya des maisons avec cours.... mais sinon, dans la ville, c'est 4-5-6-et plus...
La ville est en fait prise entre les montagnes, la mer, et deux rivières, Le Besos y le Llobregat... Et donc on peut aimer la ville, la montagne et la plage... tout y est... "Si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la montagne, si vous n'aimez pas la ville... allez vous faire foutre ! " [Jean-Luc Godard] ;)
Il y a des quartiers avec de grands boulevards et il y a des quartiers anciens, véritables labyrinthes construites de petites rues tortueuses...
Maintenant j'ai bien essayé de construire un article avec toutes les photos et mes commentaires, mais cela semble très difficile de faire une mise en forme qui a un sens... donc, les photos seront dans l'album :"Voyage d'un jour - Barcelone"... Je voudrais bien essayer de travailler la mise en forme, mais je dois quitter en toute vitesse cette ville que j'adore... trop de bruits en perspective pour les prochains jours !!! ;) J'ai cependant triché un peu et réalisé l'album en avance... ;)
Et un petit avertissement... Je n'ai pas mis de photos de la Plaza Real, la Plaza Catalunya, Plaza Espanya, la Cathédrale de Barcelone, ma cathédrale préférée: la Cathédrale del Mar, il manque des photos du Passeig San Joan, du quartier Born, ou du Poble Nou... de, de, de... d'une multitude de choses... Voici simplement quelques images que j'aime bien de ma ville...
Et avant de vous dirigez vers l'album...
Quelques édifices dont un que j'appelle "la maison de la sorcière" pour aucune raison valable à part sa tourelle... ;)
Et au retour de ma fuite... je repars en voyage sur d'autres blogs !!! À bientôt !!! :)
En effet, chaque année on s’enfuit avant cette date fatidique… Cette année,
nous partirons même le 21 juin. C’est que comme le 24 juin tombe un mardi, les
gens feront sûrement « le pont » le lundi et seront donc en congé… il
est donc à prévoir que les festivités commenceront dès ce vendredi. D’ailleurs,
on commence déjà à entendre les premiers signes des festivités… pouf, pow,
pang… et je ne peux supporter ces bruits assourdissants et inutiles. En fait,
je ne comprends pas du tout.
La première année, j’avais fêté avec mes cousins. Je ne travaillais pas
et j’avais tout mon temps. Et je dois avouer que cette première expérience fut
agréable. Nouveau, différent, festif, enivrant, typique… je vivais en Espagne
et viva la fiesta !!!!
Bon, je vis en Espagne depuis un temps maintenant et la fiesta commence à
me taper royalement sur les nerfs. Encore, si cela ne durait que la veille de
la Saint-Jean, ou à la limite, le 23 et 24 juin, mais non… cela a déjà commencé
et cela durera jusqu’au 24-25 juin… sans arrêt, bang, pow, pouf,…
C’est que c’est une fête importante ici, spécialement en Catalogne. On fête
le solstice, la San Juan, la Sant Joan, et on fête avec vigueur ! En
Catalogne c’est même devenue depuis les années ’70, la fête nationale. Et on le
souligne vigoureusement.
Car voyez-vous, c’est important la fête en Espagne et on ne manque pas
une occasion de s’amuser. Je n’ai rien contre le fait de s’amuser, mais est-ce
que c’est vraiment nécessaire de fêter avec des maudits pétards… pouf, pow, bang,
wiiiiiii pow, wiiiiiii pow.
Car même si la fête comporte beaucoup d’autres éléments et traditions, on
ne peut passer à côté des maudits pétards… Est-ce que je l’ai dit ? "les
maudits pétards". Passe encore si ce n’était que des enfants qui s’amusaient
avec des petits pétards ! Dangereux tout de même, et on voit même des enfants de 5-6 ans, briquet et sac de pétards à la main... Mais on voit aussi des adolescents, des jeunes dans
la vingtaine, des moins jeunes de 30-40-50 ans et encore !
Et donc, une dizaine de jours avant le 24 juin, des magasins
habituellement fermés pendant le reste de l’année, ouvrent leurs portes pour
vendre pétards de toutes les grandeurs et des feux d’artifices. Les feux d’artifices
seront utilisés le 23 juin, mais les pétards commencent à être utilisés immédiatement.
Et ça fait quoi un pétard ? Rien… ça fait du bruit et parfois une lumière
blanche… et pow, pif paf pouf, bang, pow… parfois si fort que les vitres
tremblent. Et les chiens aboient… certains doivent être menés chez le vétérinaire
tellement ils ont peur.
Car si pendant les jours avant le 23 juin, ce sont des pétards isolés, la
nuit du 23, ce sont des pétards ininterrompus… et je n’exagère pas… pas une
minute de silence… à partir d’environ 17h00 (parfois avant) jusqu'à 6h00 le
lendemain… pas une minute de silence. C’est fort, interminable et inutile… pas de couleurs, juste du bruit et parfois une lumière blanche... c'est hallucinant, étoudissant... et ça me rend folle !
Et donc, nous, on part… on quitte la ville… Je reviens le 24 juin… tiens
pour montrer que je suis tout de même festive, j’écrirai un texte sur le
pourquoi et comment… de cette fête si bruyante !
Comme tout le
monde qui a un blog, je m’amuse à regarder mes statistiques. En particulier en
ce qui concerne les mots-clés utilisés et qui amènent les gens sur mes textes.
C’est parfois
cocasse, parfois étrange, parfois complètement incompréhensible… Parfois, je me
sens coupable comme la fois où j’observais le château à ma fenêtre qui me fait penser au
château de Cendrillon et que les gens cherchant de l’information sur ledit
château et sur ses origines repéraient mon texte… j’ai alors fait une petite
recherche pour offrir un texte sur ce fameux château… culpabilisation oblige…
mais ce fut une recherche fort intéressante !
Ou comme lorsque
j’ai divagué sur les féroces hirondelles qui attaquaient les goélands et que
plusieurs recherches dirigeaient les gens vers ce texte alors qu’ils
cherchaient comment chasser les hirondelles… je n’ai pas essayé de savoir
comment on les chassait mais je me suis sentie obligée de fournir des
explications aux lecteurs…. D’ailleurs, on cherche encore à les chasser ces
pauvres hirondelles et j’ai régulièrement des mots-clés dans ce sens et depuis
quelques temps sur comment chasser les chauve-souris !
Et puis, il y a
bien sûr les recherches qui font un petit velours car elles sont liées aux
textes… ou presque.
Mais ce qui décourage
la bibliothécaire en moi, c’est comment ces mots-clés, ses questions de
recherche sont formulés. Évidemment, je sais que la majorité des gens ne savent
pas comment chercher et donc que la plupart ne trouvent pas toujours – voire jamais
– ce qu’ils cherchent. Les résultats des recherches proposent rarement les
meilleurs sites, les liens qui répondraient vraiment à la question. Et on sait
tous que si le site recherché se trouve à la 3 ou 4e page des résultats
de recherche, il y a de bonnes chances qu’il ne soit pas consulté.
J’ai fait de la référence
pendant plusieurs années et j’ai donné des cours de recherche documentaire à
des étudiants… je sais donc que la plupart des gens ne cherchent pas
correctement. Mais il me semble qu’il y a un minimum que les gens devraient
savoir…. Mais je me rappelle ensuite que maintenant sur G00gle afin de trouver
la véritable aide à la recherche, c’est long et compliqué… pas la recherche
avancée (qui serait tout de même mieux et qui mettrait des opérateurs booléens
automatiquement), je parle du texte qui explique aux gens de mettre des
guillemets, des « et » et des « ou », etc. Il existe
encore, mais il est difficile à trouver et une bonne partie est en anglais… De
toute façon, est-ce que les gens vont vraiment lire ces aides à la recherche ?
Et puis, je sais
que la plupart des gens vont faire le moins d’efforts possibles et ne prendront
pas la peine d’apprendre à bien rechercher… Tout de même, ça heurte mon cœur de
bibliothécaire ;) que de voir des recherches telles que :
Et ça continue…
heureusement, quelques recherches sont douces à lire pour mes yeux de bibliothécaire
en pause de bibliothèques…
Fin des
récriminations d’une bibliothécaire… ;)
Mais ça, nous ne le savions pas.
C’était comme toutes les autres fois.
Sur le moment, nous ne sentions rien de bien différent.
Mais maintenant que j’y pense, son regard était différent.
Il était si résigné. Et si triste.
À cause de son départ, nous sommes partis aussi. C’est de sa faute. Ce vide dans mon cœur et dans ma tête, c’est sa faute.
Et je lui en veux. Surtout de ne pas avoir été plus claire. De ne pas nous avoir dit que c’était la dernière fois que nous la
verrions. Nous serions restées avec elle. Nous lui aurions dit que nous l’aimions. Nous nous serions excusées pour toutes les stupidités que nous lui avons dites dans notre vie.
Mais elle n’a rien dit.
Elle est partie.
Tout simplement.
Titre original: Divine Secrets of the Ya-Ya Sisterhood
Une femme à l’aube de la quarantaine, Siddalee Walker, metteur en scène qui connaît enfin le succès, se voit dans l’obligation de remettre sa vie en question.
Siddalee ne sait
comment arranger les choses et plonge dans de profonds questionnements sur sa
vie et surtout sa relation amoureuse avec son fiancé Connor. Ayant besoin de
temps pour réfléchir, elle retarde son mariage et décide de s’isoler pour
quelques temps dans un chalet. Alors qu’elle se pose des questions sur sa peur
de l’amour, ses incertitudes et ses craintes, elle décide de demander à sa mère
de lui prêter un album qu’elle a confectionné au cours des années et dans
lequel elle garde des souvenirs sur sa vie et celles de ses meilleures amies,
les ya-ya. Le livre s’intitule « Les divins secrets des petites ya-ya ».
Commentaires personnels :
Le roman “The
Divine Secrets of the Ya-Ya” se veut une suite du premier roman de Rebecca
Wells “ Little Altars Everywhere” et reprend donc les principaux personnages de
celui-ci. Le roman fut adapté au cinéma en 2002.
Le roman raconte
les questionnements sur l’amour, le bonheur et la famille de Siddalee Walker et
sa quête pour connaître la vérité sur sa mère. Elle tente de comprendre le passé
et la vie de sa mère à travers un album de souvenirs appartenant à celle-ci.
Dans cet album, Viviane Walker a gardé la trace des moments importants de sa
vie et de son amitié avec les Ya-Ya.
Alors que l’on
suit Siddalee dans sa découverte des souvenirs de l’album, on assiste grâce à
de nombreux « flashbacks » à des moments de la vie de sa mère et de ses
amies, les Ya-Ya. La narration passe de la perspective de Siddalee, à la troisième
personne, à la perspective de Viviane. On lit parfois les retours en arrière
par l’entremise de lettres. Petit à petit, on nous présente les hauts et les
bas de la vie des Ya-Ya. Et on comprend petit à petit les difficultés et les
tourments de la mère de Siddalee.
Le roman nous
raconte l’histoire d’une longue et solide amitié entre 4 femmes et surtout
comment cette amitié a modelé, transformé la vie de ces femmes. Et c’est à
travers cette amitié que le thème de la relation entre mère et fille est abordé.
Et surtout la relation entre Siddalee et Viviane. Une relation difficile,
trouble, hantée par les abus physiques que Viviane a infligé à ses enfants,
particulièrement sa fille aînée.
J’ai bien compris
que personne n’excusait le fait que Viviane avait battu ses enfants, mais il me
semble qu’on minimisait beaucoup ses actes ainsi que le fait qu’elle soit
alcoolique. Je déplore également la fin qui m’a semblé précipité… comme si l’auteur
avait passé des pages et des pages à raconter son histoire et que soudainement elle réalise
qu’elle doit conclure son roman. En quelques pages, les 3 amies de sa mère explique un épisode important de la vie de Viviane, puis Siddalee va retrouver sa mère, lui pardonne et se marie.
Je déplore cependant le fait d'avoir lu le roman dans sa traduction française. Certains choix du traducteur m'ont semblé boiteux... comme par exemple, dire que les enfants étaient en CE1, ce qui n'a aucun lien avec les États-Unis... il n'était pas nécessaire, selon moi, de faire ces ajustements. De plus, on perd certaines expressions typiquement "louisianaises" dans la traduction... Mais finalement, malgré tout, j'ai bien apprécié cette lecture - et j'ai une envie folle de retourner en Louisiane.
Premier article: Les divins secrets des petites ya-ya - L'auteur
Citations:
« Mains levées au-dessus de nos
têtes, nous nous touchons par les pouces et prononçons notre serment : « Je
suis membre de la tribu royale et loyale des Ya-Ya dont je n’ai pas le droit de
me séparer et que personne n’a le droit de diviser parce que nous sommes de même
sang. Je jure solennellement d’être fidèle à mes sœurs ya-ya, de les chérir et
de les protéger, de ne jamais les abandonner dans le malheur et cela jusqu’à l’heure
de ma mort, où Dieu reconnaîtra les siens. » p. 111
« […] elle s’interrogea sur le
savoir subliminal qui passe entre une mère et une fille. Un savoir préverbal,
des histoires sans mots circulant comme le sang riche en oxygène entre une mère
et son bébé, à travers le placenta. Elle se demanda si, quarante ans plus tard,
elle pouvait encore recevoir des signaux de sa mère, par l’intermédiaire d’un
cordon psychique capable de franchir l’obstacle de la distance et des multiples
incompréhensions ». p. 270
Sources :
Quatrième de couverture :
« Une
danseuse de claquettes maltraite ses enfants... » Quand Vivi Walker lit
dans le " Sunday New York Times " le portrait que brosse d'elle sa
fille Siddy, metteur en scène à succès, elle la renie sur-le-champ. Afin
d'aider à renouer le dialogue entre la mère et sa fille, les amies intimes de
Vivi finissent par la persuader d'envoyer à Siddy son album souvenir : « Les
divins secrets des petites ya-ya ».
Siddy va alors plonger dans l'univers des ya-ya, du nom cajun que les quatre
amies se sont donné lors de leur folle jeunesse en Louisiane. Elle découvre un
petit groupe à part, soudé par une amitié que rien n'a jamais su affaiblir. À
travers ces souvenirs fragmentés, Siddy découvre une image inattendue de
l'exubérante Vivi, une femme meurtrie que seul le soutien indéfectible de ses
amies a pu maintenir debout.
Rebecca Wells est
née en 1952, dans la ville d’Alexandria en Louisiane aux Etats-Unis. Elle
grandit sur une plantation qui appartient à sa famille depuis 1795. Elle étudia
d’abord à l’école Southern Ladyhood and Roman Catholism. Elle commence à écrire
très jeune ainsi qu’à arranger et jouer dans des pièces de théâtre. Elle étudia
ensuite à l’Université de Georgia en Anglais et en création littéraire.
Alors qu’elle est
à l’Université, elle continue à écrire des pièces de théâtre et monte même un
« one-woman show ». Elle décide alors de voyager à travers les
Etats-Unis puis s’inscrit à Institut Naropa, une université située dans la
ville de Boulder dans le Colorado où elle commence à travailler avec la troupe
de théâtre « The Living Theater ».
Elle travaillera
comme actrice pendant quelques temps à New York puis reprend ses déplacement à
travers le pays. Puis de passage à Seattle avec le groupe « Performing
Artists for Nuclear Disarmament », elle décide de s’y installer au début
des années 1980. Elle joint un groupe se consacrant aux arts du spectacle. Elle
vit toujours à Seattle avec son époux. Elle continue d’écrire et de faire du
spectacle.
Site de l’auteur
Citations:
"Lorsqu'elle tourna la tête vers ses trois amies. Elle les découvrit telles qu'elle ne les avait jamais vues : si radieuses qu'on les aurait crues éclairées de l'intérieur. Elles lui parurent très vieilles et très jeunes à la fois. Invincibles et extrêmement fragiles. Grâce à elles, elle se sentit lestée, ancrée, plus réelles. Elle les aima dans un élan de gratitudes." p.219
Sources :
Maxime Chattam
commence son roman Le Sang du temps,
par une réflexion personnelle présentée en prologue. Il commence par dire
ceci :
« La lecture est une expérience toute
personnelle. Une exaltation folle qui naît d’une rencontre. Celle de taches
noires sur des fragments de bois traité avec un esprit. Un cerveau qui vient
capter les mots et les interpréter. Selon ses sensibilités. Le moteur de tout
récit est l’esprit du lecteur, son imagination est son carburant. […] Mais tout
est question de sens. » p. 7
Et dans les
lignes qui suivent, il partage son expérience de lecteur. Comment il agit en
tant que lecteur, ses habitudes de lecture…
Il en met
peut-être un tout petit peu…mais je suis d’accord sur deux points : 1. la
lecture est une expérience toute personnelle et 2. tout est question de sens.
Quand j’ai fait
quelques recherches sur le roman de Maxime Chattam, je me suis rendue compte
que beaucoup de lecteurs, principalement des fans de la fameuse Trilogie du Mal, ont été déçu par cette œuvre.
Leurs raisons m’ont semblé valables. Il est vrai que ce roman se détache un peu
de l’intensité des romans précédents. Qu’il y a quelques éléments un peu flous,
que quelques éléments sont traités rapidement, voire cavalièrement.
Mais ma lecture
fut très agréable. Et j’ai même aimé davantage Le sang du temps que les romans de la Trilogie du Mal.
Et pourtant le 4e de couverture
ne m’a pas particulièrement accrochée. Très bref… deux histoires différentes
qui éventuellement se recouperaient… déjà lu souvent. Et puis, quelques clichés,
selon moi… une jeune femme détient un secret et doit fuir… des cadavres d’enfants
mutilés, peut-être tués par un monstre légendaire, mais le détective n’y croit
pas… encore assez habituel dans le genre. Et puis finalement, les deux dernières
lignes… légèrement « sensationnalistes » : « À première vue, rien de commun
entre ces deux époques. Et pourtant... La vérité se cache dans ces pages.
Saurez-vous la retrouver? »… on veut nous intriguer, et
habituellement ce genre de manœuvre m’exaspère.
Mais trois
choses ont fait que j’ai tout de même acheté le livre : le
Mont-Saint-Michel, Le Caire et j’aime bien l’auteur.
J’ai commencé
la lecture du roman, seule dans une chambre d’hôtel, alors que j’étais à un
congrès à Santiago de Compostela. J’étais très stressée par les jours qui
allaient suivre et j’avais besoin d’un bon dérivatif. Je me suis installée dans
le lit, et j’ai commencé à lire. J’avais un sac de graines de tournesol… C’est
bizarre, mais quand je lis un roman de suspense, un thriller, un roman
fantastique ou un roman policier, j’ai besoin de mon sac de graines de
tournesol. J’ai lu tous mes Agatha Christie en grignotant des graines de
tournesol.
J’ai terminé la
lecture du roman pendant la nuit. Je ne pouvais m’arrêter. Je devais savoir. J’avais
visité le Mont-Saint-Michel l’année précédente et j’avais encore des milliers d’images
en tête. L’enquête au Caire m’a complètement captivée et je suis devenue la
lectrice du Mont-Saint-Michel. Et quand j’ai fermé le livre… j’étais triste de
terminer. Mais je me suis endormie tout de suite tranquillement, prête pour ma
semaine.
Oh… il y a quelques
points faibles… Marion ne m’a intéressée que du point de vue de « lectrice »,
son histoire ne m’a pas vraiment captivée. La fin m’a légèrement agacée, mais j’ai
très bien compris la tactique de l’auteur. Par moment, j’ai eu l’impression de
lire du déjà lu. L’enquête au Caire est remplie de clichés mais qui m’apparaissent
finalement nécessaires à l’histoire. Cette histoire est une histoire déjà contée... une sorte d'hommage à ce genre d'enquête du début du siècle dans un pays "étrange"... Et surtout, le narrateur et son implication
dans l’enquête sont une approche connue du « qui a tué »… et je pense
ici à Agatha Christie – je n’en dis pas plus pour ne pas tout dévoiler… Le tout est très anglais...
Mais finalement, le roman est un roman sur la lecture. Sur notre besoin de se perdre dans une histoire, d’arriver à oublier notre quotidien, nos peurs, nos problèmes pour vivre l’histoire qu’on lit… Et ma lecture fut toute personnelle… remplis de souvenirs, d’odeurs, de goûts salés et d’émotions.
Voir aussi:
J'ai parfois des lectures sentimentales. Comme j'ai des films émotionnels. C'est à dire que mon appréciation de l'expérience n'a parfois rien à voir avec la qualité supposé ou les carences évidentes de l'oeuvre.
Et donc... j'ai parfois aimé ou détesté... et les raisons sont purement circonstancielles. Des sensations, des émotions, des moments... des endroits, des atmosphères, des expériences... Et tout ça vient changer mon opinion de la lecture ou du visionnement.
Et des souvenirs, un soleil ou une pluie, un fauteuil, un coussin, un verre, une tasse, un sandwich, une journée, une couverture, un chat... peuvent changer ma lecture. Bien sûr les mots, les adjectifs, l'harmonie et la dissonance des lettres ont aussi beaucoup d'importance. Et la rapidité ou la lenteur de l'histoire peut aussi tout bouleverser.
Mais parfois contre ma volonté, contre ma logique, contre mes notions... une lecture peut s'avérer désastreuse ou exceptionnelle selon la couleur du ciel ou la chaleur du breuvage... selon le lieu, le moment et l'humeur.
Et donc, je me sens obligée de parfois, contextualiser ces lectures que je vis.
Voici donc...
Critique de
lecture
Le sang du temps / Maxime Chattam. – [Paris] : Michel Lafon, c2005. – 467 p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-266-16753-6
Résumé :
Deux histoires sont racontées dans le roman de Maxime Chattan, Le Sang du temps. La première histoire
se passe en 2005. Une jeune secrétaire médico-légal, Marion, découvre par
hasard un secret d’État et doit fuir de toute urgence Paris. Pour la protéger,
les autorités la conduisent en secret au Mont-Saint-Michel où elle sera en
sécurité parmi la communauté religieuse.
Alors qu’elle fait connaissance avec les lieux, la communauté religieuse et
les quelques habitants du Mont-Saint-Michel, elle se sent surveiller, mal à
l’aise. Elle s’installe néanmoins dans son nouveau environnement. Elle
découvre, un jour, dans sa chambre, un papier lui proposant une énigme qu’elle
s’empresse de résoudre. Intriguée, elle cherche à savoir qui lui a envoyé même
si cela l’inquiète.
Voulant se rendre utile, elle se rend à Avranches pour travailler aux
archives et aux livres du Mont-Saint-Michel. Par hasard, elle découvre un manuscrit
caché à l’intérieur d’un livre. Le texte raconte l’histoire d’un détective
enquêtant en 1928, au Caire, sur le meurtre d’enfants retrouvés incroyablement
mutilés.
Marion emporte avec elle le manuscrit et commence la lecture de cette
histoire. Nous sommes donc transportés avec elle au Caire. Au fur et à mesure
qu’elle lit, nous entrons dans cette deuxième histoire du roman.
Au début du siècle, le détective Jeremy Matheson, en service au Caire, se
voit confier une enquête sordide. Des enfants sont retrouvés, morts et mutilés
dans les faubourgs pauvres de la ville. La population y voit l’œuvre d’une
créature démoniaque, une goule. Le détective poursuit son enquête, ne se
laissant pas influencer par les légendes, il veut retrouver le meurtrier bien
réel.
Avec Marion, nous sommes les témoins de l’enquête de Matheson, raconté selon la perspective du détective qui tient un journal personnel de son enquête. Petit à petit, Marion est complètement captivé par l’histoire et dépose avec peine le manuscrit. Mais au fur et à mesure qu’elle avance dans l’histoire, elle se sent de plus en plus espionnée et commence à croire que l’histoire de Matheson a des conséquences sur sa propre vie. Qui la surveille ? Qui semble vouloir l’empêcher de connaître la fin de l’histoire ?
Commentaires
personnels:
L’auteur est un expert des thrillers et donne à ses romans une touche toute
américaine qui le distingue des auteurs français et qui ont fait sa renommée.
Le roman dégage une tension constante, les chapitres sont courts et intenses, les
rebondissements se succèdent rapidement. On a parfois l’impression de voir un
film. Les éléments se superposent apportant des réponses mais laissant toujours
un mystère plané. L’atmosphère est angoissante et les scènes horribles sont
abondantes.
Le roman est parsemé d’indices, d’effets miroir… et à la fin du livre, on
n’est pas certain du dénouement. Les réponses données ne sont pas claires et
l’auteur lui-même nous fait douter de nos conclusions – à la fois dans son
prologue et dans sa conclusion. Il nous amène même à poursuivre notre enquête
en relisant autrement son roman, en donnant une piste à la fin…
Et donc, Chattam veut nous pousser à la réflexion. Il offre des pistes,
mais le roman nous appartient. Les deux histoires sont en général bien menées,
même si parfois on semble perdre un peu le personnage de Marion. Son histoire,
son secret, les raisons qui la font venir au Mont-Saint-Michel semblent être
secondaires et on reste un peu sur sa faim. En fait, Marion, est moins un
personnage de l’histoire, qu’une lectrice. C’est à travers sa lecture qu’on lit
le roman. Sa lecture est notre lecture. On voit le passé défiler comme un film.
Le Mont-Saint-Michel est très présent dans le roman, mais aussi la ville du
Caire. On sent les deux lieux vivre. Même si on aurait aimé lire un peu plus de
détails sur le Mont. On apprend cependant beaucoup sur le Caire, l’atmosphère
de cette époque, de cette ville particulière.
Le livre se lit rapidement et on sent que l’écriture y est pour quelque
chose… phrases courtes, denses… beaucoup d’actions, beaucoup de stress et une
atmosphère étouffante. On s’attache à la lecture du roman mais surtout aux
histoires qu’il contient. Surtout à l’enquête sur les meurtres d’enfants.
Le roman n’a pas fait l’unanimité chez les lecteurs et surtout les fans de
Chattam. Plusieurs ont été déçus du roman, s’attendant à un autre roman dans la
lignée de la Trilogie du mal. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié ma
lecture même si certains détails m’ont apparu clichés et que le personnage de
Marion m’a semblé un petit brin fade. J’ai trouvé la fin un peu rapide, et j’ai
été un peu agacé par cette façon que Chattam s’est inclus dans son roman… et
par la façon qu’il semble vouloir nous intriguer… Mais dans l’ensemble, c’est
un roman efficace et il m’a tenu en haleine jusqu’à la fin.
L'avis d'Hilde, Valeriane et Majanissa.
Premier article : Le sang du temps - L'auteur.
Voir aussi: Le sang du temps - Expérience de lecture
Citations:
"Elle
souhaitait être chez elle. Dans son vrai chez elle, à Paris. Elle
voulait se coucher le soir et mettre le réveil pour le lendemain matin,
celui-là même qui la ferait maugréer à sept heures moins le quart, pour aller
travailler." p. 397
"Elle
avait toujours eu un petit faible pour les éditions anciennes, surtout de
livres pour enfants, qui sentaient la poussière, la moisissures et le temps. "
p. 81
"À
bien y réfléchir, elle n'avait pas lu, c'était bien là le problème. Elle avait vécu
la découverte de l'enfant mort. Le pouvoir des mots." p. 123
Sources:
Critique de
lecture
Le sang du
temps / Maxime Chattam. – [Paris] : Michel Lafon, c2005. – 467 p. ;
18 cm. – ISBN 978-2-266-16753-6
Quatrième
de couverture
Paris,
2005. Détentrice d'un secret d'État, menacée de mort,
Marion doit fuit au plus vite. Prise en charge par la DST, elle est conduite en
secret au Mont-Saint-Michel.
Le
Caire, 1928. Le détective Matherson consigne dans son
journal les détails d'une enquête particulièrement sordide: des cadavres
d'enfants atrocement mutilés sont retrouvés dans les faubourgs du Caire.
Rapidement, la rumeur se propage: une goule, créature démoniaque, serait à
l'origine de ces meurtres. Mais Matheson refuse de croire à la piste
surnaturelle.
À
première vue, rien de commun entre ces deux époques. Et pourtant...
La vérité se cache dans ces pages. Saurez-vous la retrouver?
L’auteur:
Maxime Drouot est né en France, un 19 février 1976, dans la ville
d’Herblay dans le Val d’Oise. Il fait un premier voyage aux Etats-Unis en 1987,
à Portland dans l’état d’Oregon. Il fera, ensuite, plusieurs voyages aux Etats-Unis,
notamment à New York, Denver et Portland. En 1988, il passe deux mois en Thaïlande.
Il se passionne pour le cinéma et pour la littérature. Il commence à écrire
très jeune. Il rédige des nouvelles ainsi que deux romans qu’il ne fera édité. Il
commence des études de
Lettres modernes qu’il abandonne.
Il pense un moment à devenir acteur et suit Cours Simon à Paris. C’est à cette époque qu’il écrit
sa pièce de théâtre, Le Mal
(disponible sur le site de l’auteur). Il jouera quelques petits rôles pour la télévision.
À 23 ans, il a divers petits boulots, notamment comme veilleur de nuit. Il
pense à reprendre ses études de Lettres mais abandonne rapidement l’idée. Il écrit
alors le roman fantastique Le 5e règne. Bien que rédigé en 1999, ce n’est qu’en 2003 que
le roman sera publié sous le pseudonyme de Maxime Williams. À ce moment, il
travaille aussi comme libraire.
Il décide alors d’écrire
des romans policiers et suit des cours de criminologie à l’Université
Saint-Denis. Il suivra entre autres des cours de psychiatrie criminelle et de médecine
légale. Il commence à préparer un nouveau roman et rencontre divers spécialistes.
Il commence à rédiger L’Âme du Mal
en 2000. Le roman est publié en 2002 sous le nom de Maxime Chattam. Il continue
d’écrire et publie les deux autres romans de cette trilogie du mal, en 2003
pour In Tenebris et en 2004
pour Maléfices.
Il poursuit aujourd’hui, une carrière de romancier, à temps plein.
Site de l’auteur, contenant une
biographie écrite par l’auteur lui-même.
Bibliographie:
- Le Mal (1995) (théâtre, publié sur le site officiel de l’auteur)
- Le Cinquième Règne - sous le pseudonyme de Maxime Williams (2003)
- La Trilogie du mal :
- Le Sang du
temps (2005)
- Le Cycle de la vérité :
Voir aussi: Le sang du temps - Expérience de lecture
Citations:
"Elle
souhaitait être chez elle. Dans son vrai chez elle, à Paris. Elle
voulait se coucher le soir et mettre le réveil pour le lendemain matin,
celui-là même qui la ferait maugréer à sept heures moins le quart, pour aller
travailler." p. 397
Sources:
Ce n'est pas trop
mon genre. Je n'ai même pas rappelé à mon père que c'était aujourd'hui - oui,
parce que mon père si on ne lui rappelle pas, il se souvient à peine de son
propre anniversaire...
Vraiment, je
souligne rarement. C’est une journée comme les autres. J’avais peur d’avoir
peur des années qui s’empilent à ma porte. Mais jusqu’à maintenant, elles sont
arrivées, se sont installées sur ma peau, mon corps, mon visage, mes pensées et
je les aie accueillies tranquillement.
Aujourd’hui
cependant, je trouve que ça commence à se superposer un peu rapidement. Le
temps se dépêche de passer, il court, il se presse… comme s’il avait peur de
manquer de jours. Il me semble que je n’ai pas eu le temps de les voir passer
ses jours. Ouf que la vie va vite. Les chandelles étaient plus lentes à brûler
et plus rapides à souffler sur le gâteau… aujourd’hui, elles se consument en un
instant et elles prennent une éternité à souffler… Quand je crois qu’elles sont
toutes éteintes et que je peux manger le gâteau, j’en découvre toujours une de plus.
Le temps est mystérieux.
Et hier, les étés étaient infinis, aujourd’hui, ils sont volages. Les minutes
sont interminables ou fugitives. C’est normal.
Vraiment, je souligne rarement, mais aujourd’hui, j’avais envie de m’arrêter et de regarder le gâteau avant de souffler les bougies. Faut bien regarder les années passées si on veut les connaître et s’en souvenir ! Mais c’est toujours étrange pour moi, cette journée de l’année où on devient plus vieux.
Il y a des nuits
comme ça. On se couche dans son lit. On se perd dans ses couvertures. Et on
attend. On attend de s’endormir. Et on attend. Pourtant on avait les yeux
pleins de sommeil toute la journée. Mais une fois dans son lit, les yeux
refusent de dormir. Les pensées se promènent et s’entortillent.
Dans les
chansons, il semblerait que hier était mieux qu’aujourd’hui, qu’aujourd’hui est
pire que demain. On a parfois l’impression que le moment présent ne doit pas être
mentionné… Hier, tous nos problèmes étaient loins, et aujourd’hui, ils sont là
pour rester… Mais il ne faut pas perdre espoir car même si aujourd’hui est
pluie, demain il fera soleil… Mais ne parlons pas d'aujourd'hui... Hier ou demain, tout est mieux que présentement.
“Yesterday
All my troubles seemed so far away
Now it looks as though they're here to stay
Oh, I believe
In yesterday” (Yesterday, The
Beatles)
“When I'm stuck a day
That's gray,
And lonely,
I just stick out my chin
And Grin,
And Say,
Oh!
The sun'll come out
Tomorrow
So ya gotta hang on
'Til tomorrow
Come what may
Tomorrow! Tomorrow!
I love ya Tomorrow!
You're always
A day
A way!” (Tomorrow, Annie)
Et alors, on se
dit que si on a perdu hier et qu’on ne peut y revenir, il ne faut pas perdre
espoir, car demain sera là bientôt et il sera rempli de chaleur. Et alors on touche
à quelques miettes de certitudes… et en un moment d’optimisme, on sourit et on
se dit qu’aujourd’hui n’est pas si mal puisque demain sera mieux. Mais alors,
on nous rappelle que ce moment de contentement nous laisse vulnérable, que le
futur est à notre porte et qu’il sera probablement difficile, lui aussi.
“I ain't happy, I'm feeling glad
I got sunshine, in a bag
I'm useless,but not for long
The future is coming on” (Clint Eastwood,
Gorillaz)
Allons… trop de réflexion,
trop de chansons… c’est la pluie que ne cesse pas de tomber et le
brouillard qui enveloppe le paysage à ma fenêtre qui engourdissent ma volonté
de dormir et de me lever… Mais je me dis, que hier est passé et que demain
sera, et qu’aujourd’hui, il faut simplement sourire. :-)
“Today is the greatest
Day I ’ve ever kown
Can’t live for tomorrow
Tomorrow’s much too long
I burn my eyes out
Before I get out” (Today, Smashing
Pumpkins)