Les livres du Somail
Un peu de silence j’ai recherché pendant la fin de semaine. Mais nous
avions une destination… Il y a quelques années, nous avions fait un petit arrêt
à ce joli petit village sur le Canal du Midi et découvert cette librairie…
Malheureusement, les horaires étant ce qu’ils sont, je n’ai pu que me visiter
quelques minutes la librairie « Le trouve tout du livre »… pas assez pour me
perdre dans ces milliers de livres.
Et donc, je m’étais promis de retourner au Somail pour retourner dans cette
librairie qui ressemble beaucoup aux librairies de mes rêves… Et donc, cette
fuite de la fin de semaine dernière avait pour principal but, Le Somail et sa
librairie. Ensuite une nuit à Narbonne et un retour à notre rivière des
Pyrénées espagnoles tout près de Beget.
Je dois avouer que la première partie du samedi
fut particulièrement éprouvante. Un trajet qui aurait dû nous prendre 2h30,
dura 5 heures. Des embouteillages monstres dans les environs de Girona… puis un
cheminement de tortues jusqu’à la frontière… notre patience fut mise rudement à
l’épreuve et nous avons tout deux pensé rebrousser chemin vers Barcelone.
Finalement – et après une presque crise de nerfs
aux alentours de Perpignan lorsque j’ai vu les autos complètement arrêtées sur
l’autoroute – nous sommes arrivés au Somail. Toujours aussi joli… Il était
17h15, la librairie devait fermée à 18h30… donc aucune minute à perdre.
Une marche lente à travers la librairie… odeur
feutrée… lumière lourde et claire. Livres murmurant doucement. Et parmi ces livres, trois m’ont choisie. Ces livres ont chuchoté délicatement et mon regard
les a croisés. Je les ai pris dans mes mains. Touché tranquillement la
couverture, frôlé et senti les pages… Et je les ai ramenés avec moi. Parmi ces trois livres, il y en a un… un qui m’a
bouleversée quand je l’ai vu… je l’ai pris, incrédule. Ouvert. Feuilleté. Et
soupiré. Un livre sur une de mes auteurs préférés. Un auteur que j’aime
tellement que j’ai suivi un cours complet à l’université sur elle… Et ce livre
traite des femmes qui peuplent ses romans. Un livre contenant des gravures
magnifiques… un livre presque intact avec seulement quelques rousseurs…
La « Galerie des femmes de George Sand »… publiée en 1843… Lélia, Indiana, Lavinia, Pauline, Consuelo, … des
extraits ainsi que des commentaires du « Bibliophile » Jacob… des gravures de
chacune de ces femmes… Les 5 heures de routes furent rapidement oubliées. Peut-être
un petit questionnement sur cette folie des livres qui ne me quitte pas… Le
contenu autant que le contenant… la lecture des mots autant que le bruit des
pages, l’odeur du papier, la couleur de la reliure…