Le moment captif d'un dimanche - Un soleil à la fenêtre
Le soleil accepte bien
de passer par de petites fenêtres. [Frederik
van Eeden]
Conjugaison.Ils croient, vous croyez, il croit et tu crois.Je ne crois pas.
Ce qui ne m'empêche pas de toujours entrer, toute petite, dans ces lieux silencieux. Divinité, démiurge. Je ne vois que dispersion d'illuminations lyriques. Pour être honnête j'y vois aussi l'acquisition d'une croyance
fictionnelle qui empêche l'autonomie émotionnelle. Mais ce n'est pas le moment qui fut capturé.
La veille, il y avait eu tempête. Un cyclone en fait. Et nous étions en voyage justement dans une de ces régions... l'Aquitaine. Mer déchaînée, arbres fous, vents et pluies... Mais le lendemain, le ciel bleu et le soleil envahissaient les paysages; ils voulaient se réapproprier la nature.
Un long retour vers Barcelone. Un arrêt de temps en temps. Pour observer ces lieux si délicieux que peut-être nous ne reverrions pas. Quelques pas dans ce petit village coquet. Je ne peux qu'ouvrir la porte de cette église. Modeste mais grandiose. Remplie des espoirs et désespoirs de ces fidèles. J'entre doucement. Il n'y a personne. Que le silence et le soleil.
Un soleil qui semblait conquérir les lieux. Il proclamait son droit d'envoyer ses rayons accaparer les bancs inoccupés. Et je peux que voir ces rayons se transformer en plaintes, en rires, en hurlements silencieux, en sanglots, en sourires... Ces bruissements extérieurs envahissant ces lieux intimes et froids.
Le Soleil extérieur a soif du soleil intérieur. [Jakob Böhme]