Le moment captif d'un dimanche - Un soupir printanier
La fantaisie est un perpétuel printemps. [Johann Friedrich von Schiller]
Petit village de la vallée de l'Ubaye couvert d'une fine trace de neige qui disparaît tranquillement et commence à permettre à la nature de renaître timidement.
Il fait encore froid dehors. Un froid délicat qui semble savoir qu'il quittera bientôt ses montagnes. Mais il lui reste encore quelques semaines. Et il s'amuse à geler le nez, les mains, les oreilles des promeneurs.
Dans la cuisine, le soleil réchauffe ce vase endimanché d'une branche fleurie. Branche dérobée lors d'une promenade sur un sentier de la Vallée. Les fleurs peinaient à trouver le soleil au milieu de la douce neige et du froid qui s'éternisent. Mais elles étaient prêtes à se battre pour annoncer le printemps qui arrivera dans quelques jours.
Aussi blanches que la neige qui enveloppait encore le sol, on aurait pu ne pas les voir. Mais le vent les agita et elles crièrent leur vie. Une main ne put s'empêcher de voler une branche remplie de cette vie printanière pour la poser dans sa maison. Sur la table, le printemps commence déjà.
Les fleurs du printemps
sont les rêves de l'hiver racontés, le matin, à la table des anges. [Khalil Gibran]