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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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5 octobre 2009

Des frayeurs en souvenirs - 1

En ces temps remplis de coupables frissons, je me questionne un peu sur la peur. J'aime lire des livres qui vont me faire trembler de peur, j'adore regarder des films qui vont me faire retourner pour vérifier qu'il n'y a rien de surnaturel derrière moi... j'aime me coucher et penser en frissonnant aux dernières pages lues, aux dernières images vues... Puis m'endormir tranquillement... Ces frayeurs sont momentanées. Elles disparaissent tranquillement. J'aime bien regarder un film et avoir peur. Lire un livre et le poser car j'ai cru entendre un bruit inquiétant. Mais j'aime aussi que cette peur ne soit qu'éphémère et qu'elle ne soit que le résultat d'une lecture ou d'un film.

Mais il y a parfois des peurs qui sont réelles. Qui ne sont pas le fait d'un livre ou d'un film. J'ai parfois eu peur dans ma vie. Une fois, je me rappelle m'avoir fait suivre dans une rue près de chez moi... ce fut très épeurant... Et des peurs d'hôpitaux et de maladies et de mort ...

Mais de toute ma vie, je me rappelle de deux moments où j'ai vraiment eu peur. Une peur effroyable, incontrôlable. La première... une peur d'enfant, presque quotidienne. La seconde... une terreur d'une soirée.

0La première...

Quand j'étais enfant, ma mère travaillait. J'avais 4 ans. Avant l'arrivée de soeurette. Ma mère avait recommencé le travail et ne voulait pas que j'aille tout de suite à la garderie. Enfin, elle n'avait pas trouvé une garderie à son goût. Mais elle avait rencontré une dame et s'était liée d'amitié avec elle. Cette dame avait une fillette de mon âge et était une "mère à la maison". Elle offrit à ma mère de me garder. Je pris donc le chemin de sa maison tous les jours pendant un an.

Je m'entendais très bien avec la fillette, Nathalie, et nous passions la journée à jouer. Ce furent des moments très plaisants. Sauf pour les après-midis. En fait pour quelques heures des après-midis.

La dame était une adepte de la sieste après le lunch. Mais je me doute, qu'elle avait aussi besoin d'un petit break ;-). Tous les jours après le repas du midi, elle nous faisait faire une sieste pour une heure ou deux. Évidemment, elle ne nous permettait pas de dormir dans la même chambre, elle savait bien qu'on aurait joué et ri pendant toute la sieste. Et donc, sa fille dormait dans sa propre chambre et moi, je dormais dans la chambre des parents. C'était une grande chambre, avec de grandes fenêtres, avec de grands rideaux blancs.

Elle me faisait donc dormir dans sa chambre et elle fermait la porte. Et alors commençait pour moi, de longues minutes de terreur absolue. Et je n'exagère pas du tout. Je me rappelle très bien de ces moments que je n'ai jamais racontés à personne. J'étais complètement terrorisée toute seule dans le noir, dans une immense chambre inconnue, avec de grands rideaux blancs qui me semblaient voir remuer doucement. Combien de fantômes et de monstres vivaient dans ces rideaux, je ne savais pas, mais je savais que si je fermais les yeux, ils viendraient me... me... je ne savais au juste ce qu'ils me feraient, mais je savais que je ne devais pas fermer les yeux.

Je passais donc une heure, parfois deux, à transpirer sous les couvertes, avec seulement le haut du visage qui dépassait pour toujours observer ces rideaux blancs qui bougeaient... oui, oui, ils bougeaient... je pouvais le jurer. Et quand, la gentille dame ouvrait la porte pour voir si j'avais fini ma sieste, je me levais et je ne disais rien. Je n'ai jamais rien dit. Ni à elle, ni à mon amie. Ni à mes parents. J'avais peur. J'étais terrorisée. Mais je ne le disais pas. En fait, je me souviens avoir demandé une fois de laisser la porte ouverte, mais elle avait dit gentiment que cela m'empêcherait de dormir. Et elle avait fermé la porte.

Je crois que je me souviendrai toujours de ces rideaux blancs et des après-midis de terreur totale qu'ils m'ont procurés.

 

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Commentaires
L
@Allie<br /> J'aurais eu peur du feu aussi !!! C'est horrible ça et cela avait dû vraiment te marquer. <br /> <br /> @Suzanne<br /> J'avoue que pendant des années, j'ai eu peur des rideaux longs ;) Même plus vieille, ils me rendaient inconfortables et quand les "stores" verticaux sont devenus à la mode, j'étais bien heureuse!!!<br /> <br /> Mais ce furent vraiment des après-midis longs ! Très longs !
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S
Hou la,la pas évidents ces souvenirs. Brrrrr...
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A
Oh mon dieu ça du être des après-midi terribles ça!<br /> Je ne me rappelle pas avoir eu des grosses peurs comme ça... sauf peut-être la peur du feu pendant une année environ... mon école avait passé au feu. C'était d'origine criminelle. J'étais au primaire. Pendant un an, le soir, j'avais tellement peur que quelqu'un mette le feu à la maison et que je reste là à brûler, que je suivais mes parents au pied comme un petit chien de poche!
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