Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Quelques pages d'un autre livre ouvert...
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 786 785
Quelques pages d'un autre livre ouvert...
31 octobre 2009

Mon premier swap: le Bloody swap

Et bien voici mon premier swap terminé.
Ce n'est pas que je n'avais jamais été intéressé avant...
Mais j'hésitais. Parfois une question de localisation.
Parfois une question de mauvais timing.
Des doutes sur le déroulement, le fonctionnement, etc.

Enfin, je n'étais pas certaine si je voulais m'embarquer
dans une telle aventure.

Mais quand Lou a proposé son Bloody Swap
je n'ai pas eu un moment d'hésitation !

Un swap d'Halloween ! Comment pouvais-je résister ?

Absolument impossible ! Après vérification, 
être à Barcelone ne m'empêchait pas de participer.

Donc, je me suis lancée dans l'aventure.
Une aventure qui me permettrait de célébrer un peu cette
fête que j'aime tant mais qui n'est pas vraiment
souligné ici en Espagne.

J'ai attendu le questionnaire avec impatience.
Envoyé le mien, attendu celui de ma swappée.
J'ai étudié et analysé. Puis acheté en espérant que cela plaise.
J'ai adoré faire mes achats et mes paquets.

Mais j'attendais aussi avec impatience MON colis !

Que voici !!!!

0Bloody1

Disons tout de suite, que j'étais bien énervée.
Mon premier colis swap et il est immense !!!

0Bloody2

Vite, vite, ouste les petites boules vertes... je vois des paquets !

0Bloody3

Et des paquets, il y en avait beaucoup, beaucoup, beaucoup... et si jolis.

On les déballe aussi rapidement !!!

0Bloody9

Que de choses ! Une carte rigolote ! Deux livres, deux DVD...
Une superbe tasse, des bulles de bain,
une chandelle magnifique et qui sent bon, je vous dis pas... 
et des biscuits, biscuits et encore.

Mais qui me gâte ainsi ??? C'est la gentille Ophelia !
Directement de Wonderland (aussi connu sous le nom d'Angleterre !)
Je suis complètement folle de mon colis !
Et je te remercie mille fois Ophelia !

Quelques close-up des items:

Donc voici Carrie/Stephen King et Je suis une légende/Richard Matheson
qu'il me tarde de lire... Et The Witches of Eastwick que j'ai lu et vu, mais que je ne possèdais pas
et que je voulais désespérément en DVD et Sweeny Todd que je n'ai pas encore vu (honte à moi !)
0Bloody6

Et puis vous voyez cette superbe chandelle ! J'ai attendu ce soir
pour l'allumer. Mais je prend déjà mon café avec ma tasse !
0Bloody4

Et voilà, les méchants biscuits. Pauvre Ophelia, elle n'avait pas
beaucoup de choix... Je suis allergique au chocolat et je suis
difficile en matière bonbons ! Mais elle a fait d'excellents choix...
J'adore absolument - comme une vraie folle, en fait - les Shortbread Fingers !!!
Et il est difficile d'en trouve ici (j'ai même tenté d'en faire... oh désastre !)
J'aime beaucoup les biscuits au gingembre.
Et je découvre les flapjacks ! C'est fou ce que c'est bon et ça me rappelle
des biscuits que j'aime beaucoup. C'est mortel comme biscuits !
Il ne m'en reste plus (exactement 3 heures après la réception du
paquet... tous disparu dans mon ventre et celui de mon PisTout !)
0Bloody5

Encore une fois merci Ophelia ! :D

Et un gros merci à Lou pour avoir organiser ce Swap bien sanglant !!!


Et bien sûr :

Joyeuse Halloween
à tout le monde !!!

Publicité
28 octobre 2009

La Fontaine de Vaucluse

Fontaine3Il y a quelques mois, nous avions décidé de prendre la route - encore une fois. Cette fois, nous allions un peu plus loin... en Provence. Nous nous sommes arrêtés à quelques endroits. Dont un lieu qui n'avait droit qu'a, à peine, quelques lignes dans notre guide. Il aurait dû en avoir beaucoup plus !

Nous avions visité quelques villages aux alentours et sur le chemin du retour, il y avait cette fontaine. Bon... je suppose que ce n'est pas vraiment une fontaine; mais c'est son nom: la Fontaine de Vaucluse. Elle se fait discrète dans les guides touristiques mais elle vaut un détour... ce fut une rencontre magnifique et inoubliable.

La Fònt de Vauclusa ou La Font de Vau-Cluso (selon la norme linguistique que l'on choisit) est tout d'abord une commune française, située en Provence. Mais la Fontaine de Vaucluse est aussi une source, une résurgence,  plutôt qu'une fontaine. On la trouve au pied d'une falaise de plus de 230 mètres. On dit que c'est la plus grosse source de France et la cinquième plus grosse au monde. Son écoulement moyen peut ateindre jusqu'à 630 millions de m3 par année ! L'eau provient de l'infiltration dans la montagne des eaux de la pluie et de la neige. Ces eaux viennent en grande partie du Mont Ventoux, du Mont de Vaucluse, du plateau d'Albion et de la Montagne de Lure. Toute cette eau pénètre la montagne et n'a qu'une seule sortie: la Fontaine de Vaucluse.

À l'origine, l'endroit s'appelait Vallis Clausa qui signifie en latin "vallée close". Et quand on arrive à la fontaine, on ne peut queFontaine1 comprendre le sens de ce nom. Après une longue marche le long d'un cours d'eau qu'on nomme la Sorgue, on arrive à une falaise qui semble la source du cours d'eau. Entourée de falaises vertigineuses, il n'y a aucune issue... la vallée est close.

Et donc, au fond de la vallée close, au pied de la falaise, de l'eau provenant d'un réseau souterrain et qui peut parfois jaillir violemment, est la source de La Sorgue. Le site est connu depuis très longtemps et on retrouve des mentions de la fontaine dès l'Antiquité alors qu'elle fait l'objet d'un culte des eaux et d'offrandes rituelles. La source est habituellement paisible en hiver et en été. L'eau est claire et transparente... d'une couleur turquoise saisissante.

Mais parfois, principalement au printemps et en automne, l'eau monte et prend une couleur rouge. Les habitants de la région y voient un mauvais présage. Lorsque l'eau prend la couleur du sang, on craint des malheurs, la peste, des épidemies, etc. La couleur de l'eau s'explique bien entendu par la présence d'argile rouge qui lorsque l'eau monte dans les réservoirs souterrains teinte la source de Vaucluse.

L'homme a toujours voulu comprendre la fontaine de Vaucluse et très tôt, on tenta de sonder les fonds de la falaise, puis les rivières souterraines. Aujourd'hui, les plongeurs ne peuvent que rarement s'aventurer sous la falaise, mais grâce à des sondes automatisées on a pu calculer en 1985, la profondeur du gouffre a 308 mètres. Mais la source de la fontaine demeure encore mystérieuse et n'a pas encore révélé tous ses secrets.

Depuis toujours, on a décrit la beauté du site. Char, Mistral, Chateaubriand, Pline l'Ancien, Scudéry, Voltaire,... Au Moyen-Âge, Fontaine2au VIe siècle, un ermite du nom de Veran se serait installé près de la Fontaine et y aurait combattu une "couloubre". Cette couleuvre monstrueuse terrorisait la région et vivait près de la Sorgue. Veran la tua et ramena la paix dans la région. Il accomplit de nombreux miracles et devint l'évêque de Cavaillon. Des moines auraient suivi l'exemple de Veran et s'installèrent dans un monastère près de la Fontaine. Pétrarque vécut aussi près de celle-ci au XIVe siècle et mentionne dans ses écrits la Fontaine et le figuier, qui plongeant ses racines dans la Fontaine, semble éternel. 

La Fontaine de Vaucluse nous offre beaucoup d'autres légendes. Une épave s'y trouve à plus de 25 mètres. Elle cacherait aussi, bien entendu, un trésor. On a longtemps cherché à la retrouver. Aujourd'hui, le site est protégé. Mais la découverte en 2001 de plusieurs pièces antiques, en bronze, argent et en or, certaines datant du 1er siècle avant J.-C. permet aux chercheurs de trésor de continuer à rêver.

Lorsqu'on arrive au pied de la falaise et que l'on voit pour la première fois, l'eau turquoise de la Fontaine, on ne peut qu'être envoûter par le charme de l'endroit. On imagine mille fées qui dansent ardemment sur la surface translucide de la Fontaine. Des secrets éternels sont chuchotés à nos oreilles. Une folie profondément paisible nous envahit et nous raconte nos désirs, nos joies et nos peines. La Fontaine nous connait et nous reconnait. Elle a toujours existé et nous rappelle notre immortalité.

Sources à consulter

26 octobre 2009

Quelques mots...

"Je ne crois évidemment pas aux fantômes. Si vous en aviez rencontrés autant que moi, vous n'y croiriez pas non plus." [Don Marquis]

25 octobre 2009

Le moment captif d'un dimanche: luminosité excessive

000Chandelle

"Plutôt que de maudire les ténèbres, allumons une chandelle, si petite soit-elle" [Confucious]

Enveloppée de lumière, j'entre dans des lieux sombres. La lumière sanglote figée dans une cire immaculée mais tout de même sans pitié. La lumière s'éteint.

Une aveuglante noirceur semble vouloir s'emparer de mes nuits. De mes jours. Des instants qui s'écoulent doucement. Cette noirceur est-elle le monstre que l'on imagine ? N'est-elle pas simplement la caricature de nos visions lumineuses ?

Le noir ne cessera jamais de grimacer si on ne le cajole pas un peu. Si on ne lui donne pas un peu d'affection. Donnons-lui une lueur de tendresse. Offrons-lui la possibilité de nous montrer la grandeur de sa passion et de son amour. C'est dans l'indifférence que sont possibles les terreurs sordides. Les peurs familières. Les horreurs humaines.

Une goutte de cire coule, immortelle. Éternelle. Rappelant la lumière passée. La lumière à venir. Et les ombres quotidiennes.

"Plus claire la lumière, plus sombre l'obscurité... Il est impossible d'apprécier correctement la lumière sans connaître les ténèbres." [Jean-Paul Sarte]

21 octobre 2009

The Suspicions of Mr. Whicher

whicher1The Suspicions of Mr. Whicher, or, The Murder at Road Hill House / Kate Summerscale. -- London, Berlin, New York: Bloomsbury, [c2008]. -- 372 p., [16] p. de pl. : ill. (certaines en coul.) ; 20 cm. -- ISBN 978-0-7475-9648-6

Comprend des notes.
Comprend une bibliogr. et un index.

Quatrième de couverture

It is midnight on 30th June 1860 and all is quiet in the Kent family's elegant house in Road, Wiltshire. The next morning, however, they wake to find that their youngest son has been the victim of an unimaginably gruesome murder. Even worse, the guilty party is surely one of their number - the house was bolted from the inside. As Jack Whicher, the most celebrated detective of his day, arrives at Road to track down the killer, the murder provokes national hysteria at the thought of what might be festering behind the closed doors of respectable middle-class homes - scheming servants, rebellious children, insanity, jealousy, loneliness and loathing.

This true story has all the hallmarks of a classic gripping murder mystery. A body, a detective, a country house steeped in secrets and a whole family of suspects - it is the original Victorian whodunnit.

L'auteur

Kate Summerscale est née en 1965. Pendant sa jeunesse, elle vécut au Japon, en Angleterre et au Chili. Elle étudia à whicher2l'Université Oxford ainsi qu'à l'Université Stanford où elle obtint une maîtrise en journalisme.

Elle travailla pour le quotidien The Independent et écrivit des notices nécrologiques pour le Daily Telegraph entre 1995 et 1996. Elle fut également l'éditeur littéraire pour ce même journal. Elle a écrit des articles pour The guardian, The Daily Telegraph et The Sunday Telegraph. En 1998, elle publie The Queen of Whale Cay. Son ouvrage "The suspicions of Mr Whicher or The Murder at Road Hill House" a obtenu le Prix Samuel Johnson for Non-Finction en 2008.

Elle vit aujourd'hui à Londres. Elle continue d'écrire.

Bibliographie

  • The Queen of Whale Cay (1998)
  • The suspicions of Mr Whicher or The Murder at Road Hill House (2008)

Résumé

Le matin du 30 juin 1860 va changer la vie des membres de la famille Kent vivant à Road, dans le Wiltshire. Le plus jeune fils de la famille a disparu et sera retrouvé mort, assassiné, quelques heures plus tard. Une enquête policière commencera alors, qui boulversera la société anglaise de l'époque. Car on en vient rapidement à la conclusion que le meurtre n'a pu être commis que par quelqu'un de la maisonnée.

Jack Whicher, célèbre détective de l'époque, est appelé sur les lieux. Il tentera de résoudre le mystère, mais ses efforts seront sans succès. Le suspect qu'il tente d'amener en justice est relâché et sa carrière sera mise en péril. Des années plus tard, le meurtrier confessera finalement. Mais est-ce que la vérité fut véritablement révélée ?

Commentaires personnels

Relatant un véritable crime s'étant déroulé à la fin du 19e siècle, l'ouvrage de Kate Summerscale se situe entre le reportage, l'enquête policière et le roman. Un meurtre a lieu. Un jeune garçon de trois enfant est retrouvé assassiné sur la propriété de ses parents. Rapidement, on en vient à la conclusion que seul, une personne vivant sur les lieux, a pu tuer l'enfant. Le public est scandalisé. Un enfant est tué sauvagement par un membre de sa famille ou des personnes travaillant pour celle-ci. Donc, par quelqu'un qu'il connaissait.

C'est non seulement, un crime que l'on tente d'élucider, mais c'est une famille "respectable" qui est analysée et exposée à tous. On entre dans la sphère privée d'une bonne famille anglaise... ce qui à l'époque est difficilement concevable.

Mais plus qu'une enquête sur un crime spécifique, le livre de Summerscale se veut aussi une analyse des pratiques policières de l'époque. La façon dont les policiers mènent leurs enquêtes fut complètement bouleversée par l'arrivée des enquêteurs que l'on nomme maintenant "détectives". Le livre nous donne un portrait détaillé de la société anglaise du 19e siècle ainsi qu'un historique précis de l'évolution des enquêtes policières de l'époque ainsi que de la perception du public de celles-ci.

Le crime de Road Hill House marqua le public de l'époque et fut déterminant pour l'avenir des enquêtes et des détectives. On critiqua énormément le principal enquêteur, Jack Whicher, qui auparavent s'était démarqué par son savoir-faire et sa perspicacité. Son incapacité à faire condamner son principal suspect - faute de preuves concluantes - et le fait que le crime ne fut pas résolu par les détectives, contribua non seulement à fragiliser sa carrière, mais à remettre en question le travail des détectives.

Le principal suspect avoua finalement des années plus tard, mais les archives nous revèlent que la vérité n'était peut-être pas entièrement connue. Nous fermons donc le livre avec encore des doutes. Ce crime horrible ayant eu lieu en 1860 ne fut donc jamais tout à fait résolu.

Le livre est passionnant. Cette enquête policière historique nous tient en haleine jusqu'à la fin. On peut parfois déplorer l'abondance de détails historiques et même littéraires qui s'éloignent souvent de la résolution du crime lui-même. On perd parfois légèrement le fil de l'enquête et on aimerait à l'occasion qu'on accélère la résolution du meurtre de ce pauvre garçon. Il semble parfois un peu se perdre dans l'histoire. On parle de sa famille, de ses parents, de ses frères, soeurs, demi-frères, demi-soeurs, de sa gouvernante, des détectives qui mènent l'enquête, de l'opinion publique, des juges, de la société de l'époque, des écrivains qui se sont inspirés du crime (tels Collin, Dickens, Elliot, Conan Doyle, ...), de tout et chacun... sauf de ce pauvre petit garçon de 3 ans qui fut tué un matin du mois de juin 1860. C'est mon seul reproche.

Car l'objectif de Summerscale est clair. Elle veut non seulement nous raconter la résolution de ce crime, mais aussi nous présenter une société traditionnelle anglaise en plein changement. C'est une histoire des détectives qu'elle retrace... l'évolution des procédures policières. Et cela m'a captivé jusqu'à la dernière page.

Site consacré au livre.

L'avis de Loutarwen, Clochette, Sassenach, Amanda, Yspaddaden, Ennapapillon, Michel, ...

Extraits

"The Word 'clue' derives from 'clew', meaning a ball of thread or yarn. It had come to mean 'that which points the way' because of the Greek myth in which Theseus uses a ball of yarn, given to him by Ariadne, to find his way out of the Minotaur's labyrinth. The writers of the mid-nineteenth century still had this image in mind when they used the word." p.68

"He had been almost forgotten. For all the brillance with which he investigated the Road Hill murder, Whicher had been powerless to give the public the certainty that they craved or to deliver them from the evils that he saw. He was punished for his failure. From now on, the detective heroes of England would be found only in the realm of fiction." p.276

Sources

 

Publicité
19 octobre 2009

Les archives de Pauline: frayeurs cinématographiques

Ma mère m'a appris à faire des casse-tête et à lire. Mon père m'a appris à cuisiner. J'ai hérité de mon père ma passion du jardinage. Et j'ai hérité de ma mère ma passion de la lecture. Mon père m'a transmis un amour du travail bien fait et ma mère 0tvm'a transmis un sens de la fierté. Les choses habituelles. Les choses normales que les parents apprennent à leurs enfants.

Mais les enfants apprennent beaucoup d'autres choses de leurs parents. Mon père m'a transmis sa procrastination et ma mère son obsession de la minceur. Mon père m'a donné son penchant pour les westerns et ma mère, son amour des films d'horreur.

Je reparlerai un jour des histoires de ce far-west américain qui meublait les soirées de mon père. En ce mois d'octobre hésitant entre le soleil et les nuages, je me perds aujourd'hui dans des images cauchemardesques.

Dire que ma mère aimait les films d'horreur ou fantastiques ne serait pas bien décrire cette relation. Elle les adorait avec passion mais de façon sélective. Elle adorait les films d'horreur mais pas n'importe lesquels. Les films trop sanguinaires l'indifféraient royalement. Ce qui la fascinait, c'était les films à tendance plus fantastiques... présentant un sentiment d'horreur plus subtil. Le sang pouvait apparaître mais il ne devait pas dominer les scènes. La violence ne devait pas faire oublier la terreur. Elle disait que trop de sang, trop d'effets spéciaux rappelaient que nous étions dans un film, que ce n'était que du cinéma. La peur devait sembler possible et réelle. Un bon film d'horreur devait nous donner des sentiments d'inconfort et de frayeur qui perdureraient même après la dernière image. Après avoir fermé la télévision, un bon film d'horreur hanterait nos pensées pendant quelques temps encore... il se faufilerait même peut-être dans notre lit et nos rêves. Avant de devenir un souvenir frissonnant et agréable.

Ma mère aimait se coucher tard. Quand tout le monde était couché, elle s'installait seule dans le salon et regardait enfin la télévision tranquille. Et, à cette époque d'avant les magnétoscopes et les lecteurs de DVDs, elle appréciait particulièrement quand un "bon" film d'horreur passait à la télé. Comme ces films étaient surtout diffusés très tard le soir, elle en profitait pleinement. Elle ne voulait évidemment pas que j'écoute ces films avec elle - ou sans elle, bien sûr. Même la fin de semaine. L'heure de diffusion n'était pas seule en cause, bien entendu. Elle ne voulait pas que j'écoute des films qui m'auraient fait peur. J'étais déjà assez peureuse comme ça ! Cela me donnerait des cauchemars, qu'elle me disait, à mon grand désespoir.

Mais j'aimais les films d'horreur. Et je voulais surtout écouté ce que ma mère écoutait. Alors, quand je savais que ma mère écoutait un film d'horreur tard le soir, je me levais sans faire du bruit et je venais me cacher dans le corridor. Tout près du salon, mais non loin de ma chambre. Je pouvais ainsi courir très vite me recoucher si quelqu'un se levait, mais je pouvais voir la télévision. Et elle avait raison. Le nombre de cauchemars que ces bouts de films, entrevus entre mes doigts qui cachaient la plupart du temps mes yeux, m'ont donnés, je ne saurais le dire!!! Et je dois avouer que certaines images surgissent encore parfois dans mes rêves. Je retournais me coucher et je faisais alors semblant de dormir pour le reste de la nuit. J'avais horriblement peur et je passais parfois des nuits entières à ne pas dormir, enfouie sous mes couvertures. Mais cela ne m'empêchait pas de venir me cacher dans le corridor pour voir quelques images de ces films d'horreur que ma mère adorait: Psycho, Exorcist, The Fly, Dracula, Frankenstein, The Birds, Rosemary's baby, The Omen, ...

Et puis, j'ai vieilli. Et j'ai fini par pouvoir écouter avec ma mère ces films et bien d'autres. Nos goûts ont parfois divergé par la suite, mais notre passion pour les films d'horreur qui hantent sournoisement les pensées n'a jamais changé. Et si j'aime aujourd'hui autant les films d'horreur c'est à cause de ma mère et de ses soirées de cinéma qu'elle s'offrait parfois.

18 octobre 2009

Le moment captif d'un dimanche: rejet

"La réalité s'affronte bien facilement, lorsque disparaissent les gargouilles impitoyables de l'imagination" [Jean Beaudry]

Gargouille

Image fréquente. Ami quotidien. Chaque visite, chaque promenade, nous nous rencontrons. Sur les églises, sur les monastères, sur certains édifices officiels... il est là. Il s'élance vers moi, vers mes pas. Je tente de l'éviter. D'éviter ce qu'il me renvoie. Ce qu'il me rappelle.

L'eau qu'il rejette symbolise-t-elle mes vices, comme me l'explique le dictionnaire ? Est-il un gardien des lieux sacrés externes et internes ? Est-il un simple instrument utile et architectural ? Cachant un canal utilitaire ou un mal interne ?

On dit que la fonction première de la gargouille est d'écarter l'eau des parois... la rejetter au loin. On dit aussi que la gargouille protège les lieux où elle se tient, du mal. Elle est là aussi pour rappeller au passant que le péché est partout.

Mais on m'a aussi dit que la gargouille est là pour dire aux démons qu'ils peuvent passer leur chemin... il y a déjà ici un démon qui veille...

La gargouille nous surveille. Elle regarde nos mouvements, elle semble lire nos pensées. Elle devine nos désirs, nos passions, nos peurs, nos hontes et nos vies cachées.

"Chacun a en lui son petit monstre à nourrir" [Madeleine Ferron]

17 octobre 2009

Quelques mots...

"Une bonne terreur, de temps en temps, vous remet les idées en perspective." [Elizabeth Vonaburg]

16 octobre 2009

The Lost Boys - Expérience de visionnement

lostsJ'aime les films d'horreur. Ma mère adorait les films d'horreur et elle m'avait transmise, malgré elle, sa passion pour ce genre de films. J'avais donc déjà vu plusieurs films d'horreur et de vampires. C'était une époque, cependant, où j'avais encore habituellement peur. Une époque lointaine, il me semble aujourd'hui.

1987. J'ai 16 ans. Un copain de 18 ans depuis 2 mois. C'est long deux mois quand tu as 16 ans. C'est l'été. Bizarrement, ce copain plus vieux que moi, était très sérieux. Je l'avais rencontré dans un bar. Il était beau, sombre, "alternatif" comme on disait dans le temps... et plus vieux que moi. Mais après deux mois, je commençais à le trouver trop sérieux, légèrement ennuyant. Le pauvre.

Un soir, il m'invite à aller au cinéma. Représentation de 19h00. Au centre-ville. Un film d'horreur qui vient de paraître: The Lost Boys. J'y vais. Cela prend une éternité à trouver des sièges... finalement, nous nous installons dans deux places que mon copain trove adéquates... je soupire. Le cinéma est plein. Beaucoup de bruit. Il se plaint sans arrêt et ne cesse pas de me demander si je suis confortable, si je veux changer de place, si je veux plus de pop-corn. Il est attentionné, mais du haut de mes 16 ans, je le trouve étouffant et insupportable.

Le film commence. Et le monde extérieur cesse complètement d'exister pour moi. J'aimais les films de vampires. Mais ce film n'avait rien à voir avec les films que je connaissais. La première scène avec David, le vampire, se promenant sur la plateforme du carroussel... les autres vampires le suivant... puis quelques minutes plus tard, la scène d'introduction de la famille Emmerson à la ville de Santa Carla, rythmée par la chanson People are Strange (chanson d'un groupe que j'aimais, The Doors, reprise par un groupe que j'adorais, Echo and the Bunnymen)... j'étais complètement conquise, fascinée, et désespérée de ne pas être là... à Santa Carla...

Le film est devenu un "film culte"... ce mélange d'humour (je ris encore à nombres de répliques que je peux citer de mémoire à volonté "what are you ? the flying nun?"), de rock, de marginalité et d'horreur en on fait un film unique. Pas un grand film, mais un film redéfinissant le genre et le mythe du vampire... rendant les vampires "cools" quoique toujours des monstres (contrairement à beaucoup de films des années 90). Et un film complètement divertissant.

Je suis sortie de la salle. Mon copain s'était ennuyé. Je m'en fichais éperdument. Je savais que notre relation était finie (nous avons rompu deux semaines plus tard) et je ne pouvais me départir du sourire que cette expérience de visionnement m'avait procurée. J'étais absolument heureuse.

Je suis retournée chez moi, toute seule. Il faisait noir. Nous habitions en banlieue et les rues étaient désertes. The Lost Boys n'est pas un film terrifiant. Mais dans ma encore petite expérience cinématographique, des images de vampires m'attaquant ont surgi petit à petit... J'ai presque couru jusqu'à chez moi. Mais dans le confort de mon lit avec tous les trucs pour tuer les vampires frais en mémoire... je me suis permis de suivre dans mes rêves David et sa bande, Micheal sur sa moto...

J'ai tout de suite acheté la bande sonore et j'ai bien dû loué le film deux douzaines de fois. Et puis, je l'ai acheté et racheté... je le connais par coeur. Cela demeure un de mes films de vampires préférés. Non seulement car c'est une excellent film de vampires, mais pour tout ce qu'il me rappelle...

Voir la fiche du film

13 octobre 2009

The Lost Boys (1987)

LostB01Cinéma: The Lost Boys (1987)

Fiche technique

Langue: Anglais (VO)
Année: 1987
Durée
: 97 min.
Pays
: États-Unis


Directeur: Joel Schumacher
Producteurs: Harvey Bernhard, Mark Damon, Richard Donner
Scénario: Janice Fisher et James Jeremias

Cinématographie: Micheal Chapman
Musique originale
: Thomas Newman


Distribution: Jason Patrick (Micheal Emerson), Corey Haim (Sam Emerson), Diane Wiest (Lucy Emerson), Edward Hermann (Max), Kiefer Sutherland (David), Jami Gertz (Star), Corey Feldman (Edgar Frog), Jamison Newlander (Alan Frog), Barnard Hugues (Grandpa), Brooke McCarter (Paul), Billy Wirth (Dwayne), Alex Winter (Marko), Chance Micheal Corbitt (Laddie Thompson).


Synopsis

Une mère, récemment divorcée, s'installe avec ses deux fils, chez son père, dans la ville de Santa Carla en Californie. La famille tente de s'adapter à leur vie dans une nouvelle ville. La mère, Lucy, se trouve un nouvel emploi dans un club vidéo et commence à fréquenter le propriétaire et ses fils tentent de s'intégrer aux habitants de Santa Carla. Mais Santa Carla n'est pas une ville comme les autres et les disparitions étranges font partie du quotidien.

Lors d'un concert, Micheal suit une jeune fille qui semble appartenir à une bande de jeunes motards. Il tente de la revoir mais se trouve rapidement impliquer avec le groupe d'adolescents étranges. Lors d'une soirée avec la bande, Micheal boit un liquide qu'il croit être du vin, mais qui s'avère être du sang. Après avoir bu ce liquide, Micheal commence à vivre d'étranges expériences et à subir de bizarres tranformations.

Son jeune frère, Sam, s'aperçoit des transformations survenant chez Micheal et en vient à la conclusion qu'il se transforme petit à petit en vampire. Avec l'aide de ses nouveau amis, il tentera d'aider son frère à redevenir humain et à se libérer de l'emprise de cette bande de vampires.

À propos et Commentaires personnels

Genre: Horreur, Comédie

The Lost Boys fut tourné la même année qu'un autre film de vampires, populaire et légèrement semblable, Near Dark. Comme The Lost Boys, Near Dark met en scène une bande de jeunes "délinquants" qui sont en fait des vampires et qui tentent d'attirer dans leur groupe, un jeune adolescent "innocent" s'étant épris d'une jeune fille de la bande. Mais The Lost Boys mise davantage sur la dérision et l'humour, en gardant toutefois un côté sanguinaire et sombre.

Le film fut filmé dans la ville de Santa Cruz en Californie et le boardwalk ainsi que le parc d'amusement sont facilement identifiables. La bande sonore du film connue un immense succès, avec des pièces telle que "God Times" avec INXS et Jimmy Barnes, "People are strange" une chanson de The Doors reprise pour le film par le groupe Echo and the Bunnymen et la chanson thème "Cry Little Sister" par Gerard McMahon.

Le titre du film fait directement référence aux "garçons perdus" de l'oeuvre de J.M. Barrie, Peter Pan. Comme les "lost boys" du roman de Barrie, les vampires du film sont des adolescents éternels qui ne vieilliront jamais et qui "s'amuseront" pour l'éternité. Mais rester éternellement jeune et s'amuser toutes les nuits n'est pas sans conséquence. Il faut payer le prix et devenir un vampire, un tueur impitoyable. Un prix que la famille Emmerson n'est pas prête à payer.

LostB02

Plusieurs suites furent envisagées et même écrites. Puis en 2007, une suite fut finalement tournée, Lost Boys: The Tribe. Seul Corey Feldman reprend son rôle mais on peut voir quelques caméos d'autres acteurs du film original.

Le film The Lost Boys fait partie d'un nouveau genre de films de vampires, mélangeant humour, horreur, modernité, marginalité et rock. Le "tagline" faisant la promotion du film résume très bien la direction que le réalisateur a voulu donné à son film: "Sleep all day. Party all night. Never grow old. Never die. It's fun to be a vampire." (Dormir toute la journée. Fêter toute la nuit. Ne jamais vieillir. Ne jamais mourir. C'est amusant d'être un vampire)

Les vampires de Lost Boys, sont jeunes, marginaux, "cools". Ils se déplacent en motos, ont des looks rockeurs, vivent dans un hôtel abandonné enfoui dans une caverne, et écoutent du rock. Le film a un rythme rapide et les chansons contribuent à cette cadence endiablée. Chaque chanson s'harmonise avec les images qu'elle souligne.

Bien que l'humour soit la principale force du film, tournant en dérision nombres de mythes et stéréotypes du genre au détour d'une phrase, la violence et l'horreur sont également présente. Il y a du sang, mais les scènes violentes sont peu nombreuses et très bien placées. Et rappellent aux spectateurs que les vampires sont aussi des monstres sanguinaires ; des tueurs violents. Les effets spéciaux sont très réussis et passent le test du temps, même plus de 20 ans après la sortie du film.

Tous les acteurs sont excellents. Kiefer Sutherland est particulièrement convainquant dans le rôle du chef de la bande vampire, et on arrive même à trouver sa mort émouvante. Jamison Newlander et Corey Feldman sont très bons dans le rôle de jeunes adolescents amateurs de comics et chasseurs de vampires amateurs. Dianne West et Edward Herrmann sont également excellents.

On peut difficilement dire cependant que ce film offrira des frissons aux amateurs de films d'horreur. Malgré quelques scènes plus tendue, le film ne vise évidemment pas à "faire peur". Mais, ce n'est de toute évidence pas le but du film et on sent que jamais il ne se prend au sérieux. The Lost Boys cherche surtout à redonner au mythe du vampire un peu de modernité et de dynamisme et à nous faire rire en même temps.

Voir aussi : The Lost Boys : expérience de visionnement


Citations

"Grandpa: Now, on Wednesdays when the mailman brings the TV Guide sometimes the address label is curled up just a little. You'll be tempted to tear it off. Don't. You'll only wind up rippin' the cover and I don't like that. And stay outta here.

Sam: Wait, you have a TV?

Grandpa: No. I just like to read the TV Guide. Read the TV Guide, you don't need a TV."

"Sam Emerson: Look at your reflection in the mirror. You're a creature of the night Micheal, just like out of a comic book ! You're a vamire Micheal ! My own brother, a goddam, shit-sucking vampire ! You wait 'till mom finds out, buddy !"

"David: Now you know what we are, now you know what you are. You'll never grow old Micheal, and you'll never die. But you must feed !"


Sources

  • http://www.imdb.com/title/tt0093437/
  • http://www.fast-rewind.com/lostboys.htm
  • http://www.horreur.com/critique-573-generation-perdue.html
  • http://en.wikipedia.org/wiki/The_Lost_Boys
  • http://www.best-horror-movies.com/the-lost-boys.html

11 octobre 2009

Le moment captif d'un dimanche: passage

0"Vie: passage sur terre. Mort: passage sous terre." [Jicka]

Dehors il y a la vie, le soleil, le passé, le présent et le futur. Et puis, on descend tranquillement sous terre... et un long couloir se présente devant nous. Un passage qui nous ramène à une mémoire perdue.

Concrètement... un cirque romain datant du 1er siècle après JC. Un couloir sous les trottoirs de Tarragona. Des chevaux, des chars, des moments lointains, parfois anodins, festifs, parfois terribles.

Dans ce tunnel souterrain, des souvenirs errent furtivement. Un couloir à visiter. Des centaines, des milliers de touristes, de visiteurs, de voyeurs... à regarder, observer, scruter... la plupart oubliant ce que ce passage signifie, ce qu'il veut nous rappeler, nous raconter.

Il est toujours là. Sous la terre. Chargé d'images. Invisibles. N'apparaissant à la lumière qu'à ceux qui veulent voir. Qui veulent se souvenir.

"Les arcanes de notre mémoire sont comme d'immenses souterrains où la lumière de l'esprit ne pénètre jamais mieux que lorsqu'elle a cessé de briller au-dehors" [Hervey de Saint-Denys]

7 octobre 2009

Des frayeurs en souvenirs - 2

Des rideaux blancs dans le noir... voilà tout ce qu'il fut nécessaire pour me causer une terreur presque quotidienne et inoubliable. Ma deuxième peur fut plus terrible, intense et courte. Elle ne dura que quelques heures, mais je dois avouer que jamais je n'ai ressenti une peur aussi forte. Une véritable "panique" irrationnelle.

La deuxième...

J'étais une jeune adolescente d'environ 15 ans. J'étais très indépendante et relativement sûre de moi. J'allais me promener seule ou avec mes amies au centre-ville. Je sortais le soir. Je gardais des enfants depuis mes 12 ans -et soeurette depuis mes 10 ans. Je restais seule chez moi sans problème.

Mes parents avaient été invités chez des amis. Je n'avais aucune envie d'aller chez des inconnus pour la journée et la soirée. Ils partirent donc avec ma soeurette me laissant seule chez moi. Malgré quelques recommendations d'usage, mes parents n'étaient pas du tout inquiets pour moi. Ils savaient que je pouvais très bien prendre soin de moi et que j'étais très prudente. Et ce n'était pas la première fois que je restais seule.

L'après-midi passe rapidement et très agréablement. Être toute seule dans la maison n'était pas fréquent. Je me souviens avoir écouter de la musique très fort ; avoir dansé dans le corridor ; parlé au téléphone sans me faire avertir ; m'avoir fait du pop-corn en plein après-midi et avoir mangé du gâteau pour souper. Un bel après-midi de liberté adolescente !

Puis après le souper, j'ai descendu au sous-sol pour écouter la télévision. Un film qui passait à la télévision. Je crois que c'étaitDSC_8887 Staying Alive, mais je ne suis pas certaine. En tout cas c'était un film léger. Il faisait noir dehors et il ventait très fort. La fenêtre du sous-sol donnait sur la cour arrière de la maison. Je regardais tranquillement la télévision. Un bruit dehors. Je lève les yeux vers la fenêtre. Silence. Je retourne à mon film. Un autre bruit plus fort. Je lève encore les yeux à la fenêtre. Rien. Je retourne au film mais je me sens un peu moins tranquille. Je me questionne... toutes les fenêtres sont-elles bien fermées en haut ? J'étais certaine des portes, mais pas des fenêtres.

Et puis là... un très très gros bruit se fit entendre dehors juste devant la fenêtre du sous-sol et une ombre noire derrière les rideaux... Une peur incontrôlable me prit tout d'un coup. Je suis monté en courant à toute vitesse jusqu'à la cuisine. Et là j'ai carrément paniqué ! Affolée, je ne savais pas quoi faire... (inutile de me dire, de regarder dehors, c'était hors de question... et je ne semblais pas pouvoir me rendre au téléphone qui était trop près de la fenêtre de la cuisine), j'ai couru au tiroir et j'ai pris le plus gros couteau de cuisine et je me suis enfermée dans la salle de bain. La seule pièce qui se verroullait et qui n'avait qu'une minuscule fenêtre inacessible de l'extérieur !

Et c'est couché - ou plutôt, recroquevillé sur moi-même - sur le tapis de la salle de bain avec le couteau dans les mains que j'ai passé les heures suivantes !!! Ce que je ressentais... je ne crois pas qu'on peut appeler cela de la "peur"... j'étais momifiée dans une terreur panique, complètement paralysée, à l'affût du moindre son. C'était, quand j'y ai repensé par la suite, totalement irrationnel !!! J'ai eu des peurs depuis ce soir-là, mais jamais je ne me suis sentie aussi terrorisée qu'à ce moment. Je me rappelle une sensation de froid, de calme bizarre et de blanc... Une terreur panique complète... Je sentais intérieurement que c'était ridicule mais je ne pouvais vraiment pas bouger !

Quand j'ai entendu l'auto de mes parents, je me suis levée rapidement et ouvert la porte. Tout était calme dans la maison, seul le bruit de la télévision se faisait entendre dans le sous-sol. J'ai couru ranger le couteau et je me suis pris un verre d'eau. Mes parents et ma soeur sont entrés dans la maison. Je les accueillis dans l'entrée.

"Alors, tu as passé une belle journée?" m'a demandé ma mère. "Oui, super", j'ai répondu. Ma soeur a couru au sous-sol pour s'empresser de changer le poste, en bonne soeurette insupportable qu'elle était à cette époque. J'ai descendu avec elle. La vie a repris son cours dans la maison. Des bruits dans le salon, dans la cuisine, des voix connues, des sons familiers...

Finalement, quelques heures plus tard, j'ai regardé dans la cour arrière. Sur la fenêtre du sous-sol, il y avait un grand sac de vidange noir.

5 octobre 2009

Des frayeurs en souvenirs - 1

En ces temps remplis de coupables frissons, je me questionne un peu sur la peur. J'aime lire des livres qui vont me faire trembler de peur, j'adore regarder des films qui vont me faire retourner pour vérifier qu'il n'y a rien de surnaturel derrière moi... j'aime me coucher et penser en frissonnant aux dernières pages lues, aux dernières images vues... Puis m'endormir tranquillement... Ces frayeurs sont momentanées. Elles disparaissent tranquillement. J'aime bien regarder un film et avoir peur. Lire un livre et le poser car j'ai cru entendre un bruit inquiétant. Mais j'aime aussi que cette peur ne soit qu'éphémère et qu'elle ne soit que le résultat d'une lecture ou d'un film.

Mais il y a parfois des peurs qui sont réelles. Qui ne sont pas le fait d'un livre ou d'un film. J'ai parfois eu peur dans ma vie. Une fois, je me rappelle m'avoir fait suivre dans une rue près de chez moi... ce fut très épeurant... Et des peurs d'hôpitaux et de maladies et de mort ...

Mais de toute ma vie, je me rappelle de deux moments où j'ai vraiment eu peur. Une peur effroyable, incontrôlable. La première... une peur d'enfant, presque quotidienne. La seconde... une terreur d'une soirée.

0La première...

Quand j'étais enfant, ma mère travaillait. J'avais 4 ans. Avant l'arrivée de soeurette. Ma mère avait recommencé le travail et ne voulait pas que j'aille tout de suite à la garderie. Enfin, elle n'avait pas trouvé une garderie à son goût. Mais elle avait rencontré une dame et s'était liée d'amitié avec elle. Cette dame avait une fillette de mon âge et était une "mère à la maison". Elle offrit à ma mère de me garder. Je pris donc le chemin de sa maison tous les jours pendant un an.

Je m'entendais très bien avec la fillette, Nathalie, et nous passions la journée à jouer. Ce furent des moments très plaisants. Sauf pour les après-midis. En fait pour quelques heures des après-midis.

La dame était une adepte de la sieste après le lunch. Mais je me doute, qu'elle avait aussi besoin d'un petit break ;-). Tous les jours après le repas du midi, elle nous faisait faire une sieste pour une heure ou deux. Évidemment, elle ne nous permettait pas de dormir dans la même chambre, elle savait bien qu'on aurait joué et ri pendant toute la sieste. Et donc, sa fille dormait dans sa propre chambre et moi, je dormais dans la chambre des parents. C'était une grande chambre, avec de grandes fenêtres, avec de grands rideaux blancs.

Elle me faisait donc dormir dans sa chambre et elle fermait la porte. Et alors commençait pour moi, de longues minutes de terreur absolue. Et je n'exagère pas du tout. Je me rappelle très bien de ces moments que je n'ai jamais racontés à personne. J'étais complètement terrorisée toute seule dans le noir, dans une immense chambre inconnue, avec de grands rideaux blancs qui me semblaient voir remuer doucement. Combien de fantômes et de monstres vivaient dans ces rideaux, je ne savais pas, mais je savais que si je fermais les yeux, ils viendraient me... me... je ne savais au juste ce qu'ils me feraient, mais je savais que je ne devais pas fermer les yeux.

Je passais donc une heure, parfois deux, à transpirer sous les couvertes, avec seulement le haut du visage qui dépassait pour toujours observer ces rideaux blancs qui bougeaient... oui, oui, ils bougeaient... je pouvais le jurer. Et quand, la gentille dame ouvrait la porte pour voir si j'avais fini ma sieste, je me levais et je ne disais rien. Je n'ai jamais rien dit. Ni à elle, ni à mon amie. Ni à mes parents. J'avais peur. J'étais terrorisée. Mais je ne le disais pas. En fait, je me souviens avoir demandé une fois de laisser la porte ouverte, mais elle avait dit gentiment que cela m'empêcherait de dormir. Et elle avait fermé la porte.

Je crois que je me souviendrai toujours de ces rideaux blancs et des après-midis de terreur totale qu'ils m'ont procurés.

 

4 octobre 2009

Le moment captif d'un dimanche : effeuillement

000automneL'automne est une demeure d'or et de pluie [Jacques Chessex]

Ce n'est un secret pour personne que l'automne a conquis mon coeur. Depuis toujours. Même enfant, alors que l'automne signifiait la fin des vacances, les classes, les devoirs... je ne pouvais m'empêcher d'aimer cette saison haute en couleurs et synonyme dans mes pensées de déguisements.

Les arbres se déguisaient avec des teintes d'or, de rouges, d'oranger... et je préparais mon déguisement pour cette soirée trop courte et déjà un peu froide à courir dans les rues à la recherche des lumières indiquant où se trouvaient les bonbons.

Les sens s'affolent en automne... les couleurs nous aveuglent, les bruits s'étouffent, les odeurs de pluie nous chatouillent. Les journées me semblent toutes splendides, lumineuses ou pluvieuses, douces ou fraîches.

Les feuilles éclatantes finissent par tomber. Une à une, d'abord tranquillement puis à toute vitesse. Elles laissent les arbres dénudés, exposés, fragiles. Les couleurs cachent le sol. Pendant un temps. Puis deviennent ternes et brunes. Et elles disparaissent. On les cherche, mais on ne les trouve plus.

Automne. Saison trop éphémère qui m'emplit de joie, d'excitation, de tendresse et de tristesse.

L'automne raconte à la terre les feuilles qu'elle a prêtées à l'été [Christoph Lichtenberg]

3 octobre 2009

Les métamorphoses du vampire

Les métamorphoses du vampire

Charles Baudelaire

La femme cependant, de sa bouche de fraise,
En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc:
- "Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d'un lit l'antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants.
Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, le ciel et les étoiles!
Je suis, mon cher savant, si docte aux voluptés,
Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste,
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi,
Les anges impuissants se damneraient pour moi!"

Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d'amour, je ne vis plus
Qu'une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus!
Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante,
Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette
Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d'hiver.

VampireCommentaires personnels

En 1857, Charles Baudelaire publie son recueil de poèmes, Les Fleurs du mal. L'ouvrage rassemble la presque totalité de ses créations poétiques. Quelques semaines après la publication du recueil, la direction de la Sûreté publique déclare l'oeuvre du poète "d'outrage à la morale publique et à la morale religieuse". Bien que la dernière accusation sera abandonnée, le poète et les éditeurs seront condamnés à payer une amende et des poèmes devront être supprimés du recueil.

Parmi les poèmes censurés, que l'on appelle les Épaves, on retrouve Les Métamorphoses du vampire. Le poème demeura absent de l'oeuvre pendant plusieurs décennies. Il fut à nouveau édité en 1945.

Dans ce poème on retrouve de toute évidence le thème de la femme, cher à Baudelaire. Une femme sensuelle, belle, voluptueuse. Elle ensorcelle le poème mais demeure tout à fait inaccessible. Mais la femme et la mort sont ici liées dans l'union et l'amour.

Baudelaire aime montrer la femme comme un animal érotique, aimant le plaisir, la sensualité mais aussi le sexe. Il présente d'abord la femme de son poème dans toute sa volupté. Elle est femme, puissante, sensuelle et sexuelle. Elle est la lune, le soleil, le ciel et les étoiles. Mais elle demeure dangereuse. Elle peut être un vampire étouffant. Celle qui vole l'énergie, l'inspiration, la force...

L'amour est dangereux. Mais il est sublime. Et la femme est celle qui offre et prend. On retrouve de la tendresse et de la violence dans cette célébration de la femme-vampire et de l'amour. On retrouve le thème si connu de la femme à la fois ange et démon.  Celle par qui on trouve l'inspiration et l'extase mais celle qui perdra l'homme. Elle est donc toute puissante tout comme la mort.

Baudelaire semble d'abord mettre la femme-vampire de son poème comme celle qui a tous les pouvoirs. Elle est immense, diabolique, elle laisse l'homme, le poète, faible et soumis. Mais c'est ce dernier qui survivra à l'extase. Il a souffert, il a eu du plaisir et il en ressort faible mais vivant.

Beaucoup d'interprétations furent données pour la fin du poème de Baudelaire... le triomphe de l'homme sur la volupté, punition du vampire sexuel ; on y vit même une confession du poète sur sa vie : vengeance du poète sur l'inspiration qui lui manque, révélation de sa syphilis qui le vidait de sa vitalité... Ou tout simplement une confession d'un homme qui a peur de la femme qu'il désire.

1 octobre 2009

Et ce mois d'octobre qui commence

000Halloween1Comme chaque année, j'aime me perdre dans ce mois d'octobre que j'adore. L'année dernière, l'année précédente... je tente de souligner ce mois d'automne, ce mois d'Halloween. D'autant plus que qu'ici à Barcelone, il est difficile de vraiment s'envelopper de cette atmosphère halloweenesque ! Et puis, je me rend compte que j'ai ouvert ce carnet, un certain mois d'octobre 2006 ! Raison de plus de célébrer ce mois cher à mon coeur !

Cette année je vais essayer une fois de plus de me mettre en mode Halloween, et ce, malgré l'absence de décorations espagnoles (quoique qu'il y a déjà un peu plus de décorations dans les magasins qu'il y a 5 ans !). Je vais donc y aller de textes sur ce thème et cette fête que j'aime tellement.

Et cette année, je me suis inscrite au Bloody Swap de Lou ! J'avoue que cela aide à se mettre dans le "mood", toute cette préparation de colis ! J'ai bien hâte d'envoyer mon colis... et de recevoir le mien, bien entendu !

Oh mais je regarde ces photos prises il y a déjà plusieurs années à Montréal et je suis légèrement nostalgique...

Bloodletting / Concrete Blonde

There's a crack in the mirror
and a bloodstain on the bed -
There's a crack in the mirror
and a bloodstain on the bed -
O you were a vampire and baby
I'm the walking dead
O you were a vampire and baby
I'm the walking dead

(chorus)
I got the ways and means
to New Orleans I'm going
down by the river
where it's warm and green
I'm gonna have drink, and walk around
I got a lot to think about oh yeah oh yeah

There's a rocking chair by the window
down the hall
I hear something there in the shadow
down the hall
O you were a vampire and now I am
nothing at all
O you were a vampire and now I am
nothing at all

(chorus)

They used to dance in the garden in the
middle of the night
Dancing out in the garden in the
middle of the night
O you were a vampire
and I may never see the light
O you were a vampire
and I may never see the light

(chorus)

oh yeah 10x

Publicité
Publicité
Quelques pages d'un autre livre ouvert...
Publicité