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29 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: Direction

001_Direction"Toutes les directions ne se valent pas ; ceux qui cherchent leur chemin le savent bien" [Denis Gueldj]

Tourne, tourne... je cherche. Je regarde la route me sourire. On pourrait croire que ce ne fut pas réfléchit. Mais toute cette route avait été pensé. Des heures de réflexions et de planification.

Mais malgré toute cette planification, la durée du trajet ne fut pas nécessairement évaluée. Il y a un chemin à suivre. Mais toutes les directions ne sont pas à suivre. Une marche peut être longue ou courte. L'important est de suivre un seul chemin et de s'y engager avec confiance. La confusion et l'incertitude sont souvent présentes, observant nos moindres gestes.

La route s'allonge parfois sous nos pieds. Sans crier gare, sans raison. On se sent parfois envahi par la route. Et toutes les larmes de notre corps tombent doucement et sèchent ausitôt. On peut bien tenter de les rattraper ces larmes, mais c'est impossible. Il suffit donc de les abandonner à leur destin.

On peut se questionner sur le chemin pris et sur celui à prendre. On a parfois l'impression que les chemins sont confus, qu'ils sont difficiles. Tortueux. Dangereux. Ennuyeux. Doit-on continuer sur le même chemin ? Doit-on tenter de prendre une nouvelle route. Quelle direction prendre ? On serait souvent tenter de rester sur le même chemin famillier. Le changement fait peur. Évidemment. Mais le changement de route est parfois complètement nécessaire à la continuité du chemin. Quelle route choisir ? Quelle direction est la bonne ? Faut-il analyser les cartes ou se laisser porter par la route ?

"Il n'y a rien de négatif dans le changement, si c'est dans la bonne direction" [Winston Churchill]

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28 novembre 2009

Un 500 inattendu

C'est étrange... Il faut dire que je m'en suis aperçu un peu par hasard. Car je ne suis pas le genre de personne à pointer ces événements. Bon500, peut-être un peu, mais disons, que pour ces lieux, j'ai laissé passer les années sans vraiment les noter.

C'est ainsi que le mois dernier, je me suis rendue compte que cela faisait 3 ans que je gribouillais virtuellement sur ce carnet. J'ai alors réalisé que le temps... oui, je sais, on le dit souvent... que le temps passait vite. Si rapidement.

Je dois avouer que je suis bien ici. Je suis contente de ce que je réalise ici. Rien n'est parfait. Je changerais peut-être des choses. Mais dans son ensemble, j'aime bien mon carnet. Ce calepin qui me permet de renouer avec l'analyse... qui me permet de livrer mes humeurs... qui me laisse la liberté de partager...

Et puis hier, je regardais ma page de statistiques. Toujours intéressant. Surtout de regarder les recherches qui mènent ici... je me dis parfois que sans mes articles sur Antigone d'Anouilt ou le Survenant de Guèvremont, mes statistiques de visites seraient quasiment nulles... mais enfin, je divague...

Je disais donc que je regardais mes statistiques quand j'ai platement planté...  J'ai dû vider ma cache, me reloguer et ensuite revenir sur cette plateforme. Nom d'usager, mot de passe... et voilà, je dois cliquer sur mon blog. Alors que je clique... je vois... le prochain texte (et donc celui-ci) serait mon 500e article !

500... je ne m'y attendais pas. Je dois avouer que je n'ai jamais compté... Ce n'est en fait pas si important que ça... Bon, pas important du tout... je l'admets. Mais ça m'a fait tout drôle !

Ce sont des minutes, des heures, du temps passé à me perdre dans l'écriture. Et cela me ramène à des réflexions sur mon temps ici, sur le temps qui vient... enfin... 500 textes... c'est immensément étrange, réconfortant, épeurant, réjouissant et étonnant.

27 novembre 2009

Mon paradoxe facebookal

Entendons-nous dès maintenant. Après une première réticence, j'ai cédé et j'ai ouvert, il y a quelques années, un compte Faceb00k. Et j'ai les yeux bien ouverts... je connais tous les mauvais côtés, tous les défauts... je suis sélective dans mes amis (j'ai très peu d'amis, je n'accepte que les gens que je connais et pas tous les gens qui ont partagé ma troisième période en secondaire 2), et je passe un temps fou sur l'aspect condidentialité et sécurité.

FaceBMais je dois avouer que pour moi "Le livre des visages" est un outil essentiel et apprécié. Tous les jours, je partage la vie de mes amis et ma famille. Je suis à Barcelone. Ma soeurette à Montréal. Ma famille au Québec. Mes amis sont à Montréal, à Paris, à Besançon ; au Québec, en France, en Ontario. Ma famille et mes amis sont un peu partout. Avant on s'appelait, on s'écrivait, on "s'emailait", on se "MSNait", on se "skypait"... Mais évidemment, pas nécessairement tous les jours. Les conversations, les messages se composaient des dernières nouvelles. Et on le fait encore, bien sûr. Mais cet outil, ce Faceb00k me permet aujourd'hui de connaître le quotidien, le banal... Les choses que l'on ne prend pas nécessairement le temps de se dire quand on écrit un message, quand on parle au téléphone (au autre plateforme).

Ces choses semblent banales, mais elles font parties de nos vies. Et j'aime savoir que ma soeurette a eu une mauvaise journée au travail mais qu'elle a beaucoup aimé le gâteau que son copain lui a préparé... J'aime savoir que ma cousine vient de s'acheter un nouveau manteau et qu'elle est fatigué d'étudier mais qu'elle a eu un bon résultat à son examen.... J'aime savoir que mon amie a été voir un concert qu'elle a apprécié mais qu'elle a perdu son foulard préféré... Je sais... ce n'est pas important mais j'ai l'impression d'être là près d'eux. Et j'aime bien quand on me répond sur mes propres banalités; j'ai l'impression qu'ils sont là avec moi. Et j'aime partager mes photos et voir celles des autres. Même ma grand-mère va voir mes photos de voyage ! Donc, oui, pour moi, ce FaceB00ky est un merveilleux outil... Et je ne fais pas partie de ceux qui critiquent sans arrêt cette plateforme et l'accusent de tous les maux...

Mais... Mais... Mais...

Il y a tout de même un paradoxe à mon utilisation de cet outil de réseautage. Un aspect inattendu... un côté négatif qui revient de plus en plus et que je n'avais pas prévu. Parmi les gens avec qui je partage des informations, qui sont dans mes "amis", il y a des gens que je connais depuis des années. Des gens que je considère comme de bons copains. J'ai ri avec ces gens, j'ai jasé pendant un bon repas, j'ai été voir des films,... enfin, je m'entendais bien avec eux. Mais depuis que je les côtoie sur ce FaceB00ky, je sais des choses sur eux que j'aurais préféré ne pas savoir. Des choses que je n'avais pas besoin de savoir. Ce n'était pas des amis intimes, seulement des gens que j'aimais bien voir et avec qui j'aimais bien partager. Mais je découvre des aspects que je n'avais jamais perçus et que je n'aurais jamais connus si ce n'était de cet outil. Des pensées stupides, racistes, misogynes, enfantines...

  • Sans ce cher FaceB00ky, je n'aurais pas appris que le nouveau copain d'une amie est souvent vulgaire dans ses commentaires et que malgré ces 42 ans, il agit comme un adolescent de 16 ans... qu'il passe ses journées à surfer sur YouTube à regarder des vidéos idiots (qu'il s'empresse de partager sur FB) et qu'il passe ses soirées à jouer à des jeux de rôle en ligne ! Et pourtant quand je l'ai rencontré, je l'avais trouvé sympathique et intéressant.
  • Sans ce cher FaceB00ky, je n'aurais pas commencé à trouver insupportable cet ami que je connais depuis bientôt 15 ans. S'il se plaint encore une fois de... de... de pas mal tout... avec et sans raison... s'il chiale encore sur sa copine qui le niaise ouvertement mais qu'il continue de fréquenter... je crois que je vais le bannir de ma liste...
  • Sans ce cher FaceB00ky, je n'aurais jamais su qu'une copine que j'aimais bien était intolérante et vaguement homophobe... nous n'avions jamais discuté en profondeur de ces sujets et certaines de ses remarques récentes sur son profil me mettent franchement mal à l'aise...
  • Sans ce cher FaceB00ky, je n'aurais jamais vu des photos vaguement indécentes et franchement ridicules de mon cousin et je n'aurais jamais su que ses parents -mon oncle et ma tante que j'aime beaucoup- n'avaient aucune idée qu'il sortait tous les soirs et qu'il avait eu de mauvais résultats à l'université à cause de ces folles soirées !

Enfin... un tas de choses que j'aurais préféré ne pas savoir... et maintenant que je les connais, je ne sais trop quoi en penser, quoi en faire !!!

Mais je maintiens que j'aime cet outil et que je l'utilise avec joie.. malgré ses côtés parfois un peu moins agréables et imprévus !

26 novembre 2009

L'Oeuvre au noir - Analyse et commentaires personnels

Noir2L'Oeuvre au noir ; suivi de notes de "L'oeuvre au noir" / Marguerite Yourcenar. -- [Paris] : Gallimard, c1968, c1991. -- 511 p. ; 18 cm. -- 978-2-036798-6. -- (Coll. Folio ; 798)

Analyse et commentaires personnels

Ce roman de Yourcenar peut sembler plus sombre que ces autres romans. Il fut d'ailleurs écrit pendant une période difficile de la vie de Marguerite Yourcenar. L'auteur, elle-même plus vieille et fragile, devait accompagner sa conjointe atteinte d'un cancer qui l'emportera rapidement. Yourcenar voit la vie avec un regard  triste, pessimiste et fataliste. L'auteur place cependant ce roman pami ses oeuvres importantes et qui ont marquées à la fois sa vie et sa carrière d'écrivain. Le roman a d'ailleurs remporté le prix Femina en 1968. En 1988, André Delvaux adaptera le roman au cinéma, avec l'accord de Yourcenar et c'est Gian Maria Volonté qui y incarne Zénon. Marguerite Yourcenar qui décède le 17 décembre 1987, ne verra pas le film de Delvaux.

Dans cette édition se trouve deux parties très intéressantes qui viennent compléter l'ouvrage. Tout d'abord, des "Carnets de notes" sur l'oeuvre. Ce sont des notes manuscrites de l'auteur qui nous offre ses réflexions lors de l'écriture, ses questionnements, ses hésitations, les raisons de certains choix, des détails supplémentaires sur ses personnages, des liens entre ses oeuvres, etc. Ensuite nous avons, une Note de l'auteur, qui nous raconte l'écriture et l'évolution du roman. Nous y apprenons, par exemple, que le roman fut d'abord un récit d'une cinquantaine de pages.

L'Oeuvre au noir raconte la vie de Zénon, un médecin, philosophe, alchimiste qui naquit à Bruges en 1510 et qui durant toute sa vie parcourt l'Europe. Il vit à cheval sur deux époques qui se confrontent dans leurs idées, religions et croyances. Un siècle qui quitte rapidement le Moyen Âge pour se diriger vers la Renaissance. Zénon vit de façon intense cette période de transition.

On suit la vie de Zénon, étape par étape, chacune datée et bien située dans son époque. On commence par son enfance d'orphelin puis sa vie de jeune adolescent et adulte. On le suit ensuite dans ses premières études et expériences. Cette première époque est nommée "La vie errante". C'est pendant cette première étape que Zénon bâtit son caractère et construit son bagage de connaissances. Il apprend et étudie. Il découvre le monde et se construit une réputation d'alchimiste, puis de médecin (chirurgien). Ces écrits seront constamment remis en question et même censurés et il devra éventuellent se cacher pour fuir les persécutions.

La deuxième partie du roman s'intitule "La vie immobile" et nous raconte comment Zénon retourne vivre à Bruges sous un faux nom. Il se cache dans sa propre ville et tente de retrouver une vie stable et anonyme. Il est médecin dans un couvent et l'ami du prieur. Malgré cette vie secrète, il poursuit ses réflexions philosophiques et ses expéiences, parfois avec succès, parfois non. Après la mort du prieur, il poursuit son métier de médecin et tente d'aider les pauvres et faibles. Mais ces pensées, ses expériences ne passeront pas toujours inaperçues et sa situaiton devient de plus en plus dangereuse.

Certains finiront par le reconnaître. D'autres lèveront le voile sur ses opinions et expériences. Et petit à petit, il se retrouve compromis dans des histoires troubles. La troisième partie, "La prison", nous relate son accusation, son procès ainsi que son emprisonnement et se termine par la "fin de Zénon".

La vie de Zénon s'inscrit entièrement dans son époque et à travers son personnage principal, Yourcenar nous raconte une époque trouble. Tout comme la vie de Zénon - et par le fait même, le roman - ce XVIe siècle est trouble, parfois décousu, souvent dangereux, contradictoire, insolite, troublant et désordonné. Est-ce que l'auteur a voulu nous dépeindre un homme extraordinaire dans un siècle trouble ? On pourrait le croire: un médecin, alchimiste, philosophe... mais on sent nettement, que Zénon est, malgré sa force et sa volonté de rester libre de corps et d'esprit, un homme simple et ordinaire.

On voit le siècle à travers la vie et les yeux de Zénon, mais aussi à travers divers autres personnages qui ont croisé sa vie, même de façon très brève: ses parents, sa famille, ses amis et ses ennemis. Le roman est presque un prétexte pour nous présenter une époque agitée, tendue, intolérante et difficile, mais riche en événements et surtout en changements cruciaux. Mais il est aussi un prétexte pour méditer, pour partager des réflexions sur l'époque, la religion, l'Église, les moeurs, etc. Yourcenar utilise la biographie fictive d'un alchimiste, médecin et philosophe pour raconter une époque confuse qui mélange science et magie, religion et superstition.

L'oeuvre est fournie, dense et remplie de descriptions détaillées. On utilise souvent un personnage pour simplement décrire l'époque ou un événement, sans pousser nécessairement le caractère du personnage. Ce qui fait que le texte peut parfois paraître s'éloigner de l'histoire principale. En fait, on reproche souvent à l'oeuvre de tarder avant d'entrer dans la vie même de Zénon. Et de souvent l'oublier en cours de route. Ce qui peut donner à l'occasion quelques longueurs. Et je dois avouer que j'ai moi-même eu un peu de difficulté au début à embarquer dans l'histoire. Mais ce fut bref... on se laisse ensuite rapidement envahir par l'époque - sa beauté et sa violence -, ses gens, ses moeurs et surtout la vie de Zénon: son apprentissage, ses découvertes, ses aventures amoureuses, ses problèmes, ses opinions, ses expériences, ses amitiés, ses combats...  Et ce roman raconte toutes les angoisses, les peurs, les doutes, les renoncements des hommes et femmes ayant vécu dans ce siècle tourmenté.

Malgré un style parfois qualifié de classique ou traditionnel, l'écriture demeure toujours fluide. Le style est soutenu, certes, mais surtout passionné. L'auteur nous offre un texte chargé et surtout recherché. Les discours sont parfois un peu longs, à la limite du texte informatif ou philosophique, mais, personnellement, je n'ai jamais trouvé le texte lourd. L'atmosphère est très riche et nous plonge directement dans le passé. C'est un roman, bien sûr, mais qui nous permet de revivre une époque ancienne et d'en apprendre sur celle-ci. On voit vivre une société, on voit évoluer les pensées, on découvre les barrières et les entraves, on observe les découvertes scientifiques, etc.

Et évidemment, on ne peut passer par dessus les références alchimiques, en commençant par le titre, bien sûr. Zénon est médecin et philosophe, mais aussi alchimiste. Le roman s'intitule "L'Oeuvre au Noir", ce qui est la première étape de ce qu'on nomme le "Grand Oeuvre" alchimique. Cette étape est préparatoire et consiste à purifier la matière pour atteindre un stade de putréfaction qui permettra d'éliminer toute imperfection et impureté. La "mort" pour "purifier". Il s'agit donc du moment où l'alchimiste combat ses "démons intérieurs" dans un premier temps, et essaie de se libérer de toute entrave psychologique, religieuse, philosophique, culturelle, etc. Il cherche à libérer complètement son esprit et pour se faire, il doit se purifier et éliminer, "détruire" toute imperfection, tout préjugé, etc. Pour continuer son travail, l'alchimiste doit complèter l'Oeuvre au noir, puis l'Oeuvre au blanc et finalement l'Oeuvre au rouge. À la fin de ces trois étapes, l'alchimiste sera libre et apte à transformer le plomb en or. Évidemment, ici, on parle autant de transformation réelle que symbolique.

Zénon travaillera toute sa vie à la réalisation du Grand Oeuvre. Le titre du roman est cependant peut-être l'indication que Zénon, n'accomplira dans sa vie que la première étape du Grand Oeuvre, c'est-à-dire l'Oeuvre au Noir. Les autres étapes ne pouvant s'accomplir que sur un autre plan de conscience et donc après sa mort - et donc peut-être simplement symbolique. Je crois que cependant, qu'il obtiendra finalement le Grand Oeuvre par le choix qui fera de mettre un terme à sa vie, et qu'il accomplit donc ainsi les trois étapes.

Pendant des années, il tentera d'ouvrir son esprit, de lutter pour la liberté d'expression - même lorsqu'il doit se cacher. Plusieurs ont reproché à Yourcenar de ne pas avoir fait de Zénon, un véritable alchimiste, mais uniquement un libre penseur. En effet, l'auteur ne nous donne que peu de renseignements sur la vie d'alchimiste de Zénon. Et ces réflexions et expériences ne semblent pas inclure l'aspect "mystique" souvent associé à l'aspect scientifique de l'alchimie. Je crois que l'alchimiste en Zénon est à chercher plutôt dans l'aspect initiatique de sa vie, de son parcours personnel, de l'évolution de ses idées et opinions, et surtout par le cheminement de son travail d'écriture. Du passage de l'état de noirceur, à un état plus stable pour finalement atteindre sa propre pierre philosophale - c'est à dire, la transmutation de l'impur à un état de réalisation et d'accomplissement. Nous avons dans les trois parties du roman, les trois étapes du Grand Oeuvre. Les liens peuvent se multiplier et plusieurs critiques s'y sont penchés.

Ma lecture fut longue. On ne peut lire le roman de Yourcenar rapidement. Il faut lire attentivement ce magnifique roman et se laisser envahir par l'époque et le personnage principal pour bien les comprendre et les apprecier. Je ne regrette pas ces heures perdues dans un livre grandiose et exceptionnel.

Les avis de In Cold Blog, de Betty, de Charlotte, MarcF, Madame de Keravel, et Nanne.

Premier article: L'Oeuvre au noir - L'auteur

Extraits

"La mort violente était partout, comme dans une boucherie ou dans un enclos patibulaire. Une oie égorgée criaillait dans la plume qui allait servir à tracer sur de vieux chiffons des idées qu'on croyait dignes de durer toujours." p. 235

"Pleins d'une révérencieuse pensée qui l'eùt fait mettre à mort sur toutes les laces publiques de Mahomet ou du Christ, il songea que les symboles les plus adéquats du conjectural Bien Suprême sont encore ceux qui passent absurdement pur les plus idolàtres, et ce globe igné le seul Dieu visible pour des créatures qui dépériraient sans lui. De même, le plus vrai des anges était cette mouette qui avait de plus que ls Séraphins et les Trônes l'évidence d'exister." p.337

Sources à consulter

25 novembre 2009

L'Oeuvre au noir - L'auteur

Noir2L'Oeuvre au noir ; suivi de notes de "L'oeuvre au noir" / Marguerite Yourcenar. -- [Paris] : Gallimard, c1968, c1991. -- 511 p. ; 18 cm. -- 978-2-036798-6. -- (Coll. Folio ; 798)

Quatrième de couverture

En créant le personnage de Zénon, alchimiste et médecin du XVIe siècle, Marguerite Yourcenar, l'auteur de Mémoires d'Hadrien, ne raconte pas seulement le destin tragique d'un homme extraordinaire. C'est toute une époque qui revit dans son infinie richesse, comme aussi dans son âcre et brutale réalité ; un monde contrasté où s'affrontent le Moyen Âge et la Renaissance, et où pointent déjà les temps modernes, monde dont Zénon est issu, mais dont peu à peu cet homme libre se dégage, et qui pour cette raison même finira par le broyer.
L'Oeuvre au Noir a obtenu en 1968 le prix Femina à l'unanimité. Ce livre a été traduit dans quinze langues.

L'auteur

Marguerite Antoinette Jeanne Marie Ghislaine Cleenewerk de Crayencour est née un 8 juin 1903 à Bruxelles en Belgique d'un père français et d'une mère belge. Sa mère mourut quelques jours après sa naissance et elle grandit en France près de Lille chez sa grand-mère paternelle. Son père choisit de l'instruire à

Noir1

la maison. Elle passe cependant avec succès la première partie de son baccalauréat, à Nice. En 1912, sa famille s'instale à Paris. Mais deux ans plus tard, la guerre les oblige à se réfugier en Angleterre, à Richmond. La jeune Marguerite apprend l'anglais et commence à étudier le latin.

Quelques années plus tard, elle écrit un poème classique dialogué, "Le jardin des chimères", inspiré de la légende d'Icare. Son père finance la publication du poème et aide sa fille à choisir un pseudonyme, vaguement dérivé de leur patronyme Crayencour, Yourcenar. En 1947, Marguerite Yourcenar fera légalisé son nom aux États-Unis.

En 1921, elle commence à écrire ce qui deviendra un de ces romans le  plus connu "Mémoires d'Hadrien". Pendant les ann´´es qui suivirent, Marguerite voyagea beaucoup seule ou avec son père: la France, la Suisse, l'Italie, etc. Elle s'inspirera de ses voyages pour ses écrits. Elle se rendit fréquemment en Suisse où son père, de plus en plus malade, se faisait soigner.

En 1929, elle publie son premier roman, Alexis ou Le Traité du vain combat qui prend la forme d'une longue lettre. La même année, son père décède à Lausanne, en 1929. Marguerite Yourcenar retourne ensuite à Paris où elle mène une vue bohème. Elle continue à voyager et se déplace fréquemment à Lausanne, Athènes, Bruxelles, Istambul, etc. Elle continue à écrire, romans, critiques, essais, récits et poésies, fréquente les cafés, a des liaisons avec différents h

ommes et femmes, ...

Alors que la Deuxième Guerre Mondiale s'annonce, Marguerite Yourcenar à court d'argent, décide de quitter l'Europe pour s'établir aux États-Unis avec sa compagne Grace Frick. Sa relation avec Frick durera plus de 40 ans. Yourcenar demande sa citoyenneté américaine en 1947. Elle passera le reste de sa vie dans ce pays où elle enseignera pendant plusieurs années la littérature françaises et l'histoire de l'art.

Elle publie finalement Mémoires d'Hadrien en 1951. Son roman connait un succès mondial et l'établit enfin comme un auteur reconnu. En 1970, elle est élue à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et à l'Académie française en 1980. Avec son élection à l'Académie française, elle devient la première femme à y siéger.

Elle vivra jusqu'à sa mort dans le Maine aux États-Unis, sur l'île Mount Desert Island. Elle continuera à écrire, participera à de nombreuses conférences, elle fera aussi plusieurs traductions et elle continue à voyager - France, Italie, Egypte, Maroc, Inde, Kenya,.... Elle recevra de nombreux prix pour ses oeuvres. Elle décède, d'un accident célébral, le 17 décembre 1987 à Mount Desert Island.

Bibliographie sommaire

  • Le jardin des chimères (1921)
  • Alexis ou le Traité du vain combat (1929)
  • La Nouvelle Eurydice (1931)
  • Pindare (1932)
  • Denier du rêve (1934)
  • La mort conduit l'attelage (1934)
  • Feux (1936)
  • Les songes et les sorts (1938)
  • Nouvelles orientales (1939)
  • Le coup de grâce (1939)
  • Mémoires d'Hadrien (1951)
  • Électre ou la chute des masques (1954)
  • Sous bénéfice d'inventaire (1962)
  • Ah mon beau château (1962)
  • Qui n'a pas son Minotaure? (1963)
  • L'Oeuvre au noir (1968)
  • Fleuve profond, sombre rivière (1974)
  • Le Labyrinthe du monde I. Souvenirs pieux (1974)
  • Le Layrinthe du monde II. Archives du Nord (1977)
  • La Couronne et la lyre (1979)
  • Mishima ou la Vision du vide (1980)
  • Comme l'eau qui coule (1982)
  • Le Temps, ce grand sculpteur (1983)
  • Les Charités d'Alcippe (1984)
  • Le Labyrinthe du monde III. Quoi ? L'éternité (1988)
  • Écrit dans un jardin (1992)
  • D'Hadrien à Zénon: correspondance, 1951-1956 (2004)
  • Une volonté sans fléchissement: correspondance, 1957-1960 (2007)

Commentaires personnels à suivre...

Extraits

"Suis-je Servet, cet âne, reprit sauvagement Zénon, pour risquer de me faire brûler à petit feu sur une place publique en l'honneur de je ne sais quelle interprétation d'un dogme, quand j'ai en train mes travaux sur les mouvements diastoliques et systoliques du coeur, qui m'importent beaucoup plus ? Si je dis que trois font un ou que le monde fut sauvé en Palestine, ne puis-je inscrire en ces aroles un sens secret au-dedans du sens extérieur, et m'enlever ainsi jusqu'à la gène d'avoir menti?" p. 141

Sources à consulter

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22 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: triste allégresse

026_copy"Tristesse est poésie, toutes les fois que tristesse est sans cause." [Xavier Forneret]

Les yeux sont clos. Des émotions enfermées derrière un silence. Une existence éternelle à déverser une tristesse inconnue.

Une sensation froide. La grâce de l'immobilité. Je ne suis pas triste, mais la douleur semble m'envahir. Je cherche la poésie. La délicatesse rêvée souligne avidement les pleurs passés. L'illusion d'une vie sans autre substance que le regard indifférent des passants. Sauf peut-être le souvenirs d'un artiste triste.

Je vois la douleur onduler et devenir consolation. Les douleurs anonymes s'effacent dans la grâce d'une existence poétique. Les larmes font place aux vers pourtant encore aveugles. Les yeux ne s'ouvriront peut-être jamais. Mais la tristesse s'évade dans des mots anciens et gracieux.

"En dehors de l'enfance et de l'oubli, il n'y a que la grâce qui puisse vous consoler d'exister." [Eugène Ionesco]

21 novembre 2009

Un crime littéraire - Désorde classifié

Je ne crois pas que c'est vraiment un crime. Mais je me sens tout de même coupable. C'est inévitable. "C'est dans ma nature" comme dirait une certaine fable. Je suis comme ça... complètement conflictuelle et souvent culpabilisée par des choses sans importance. En apparence ! Je mélange les traits contradictoires et je m'assume. Même si je tente parfois de changer les choses. Mais cela ne m'empêche pas de me sentir aussi coupable. Car même si j'aime l'ordre, je suis parfois complètement désordonnée...

J'ai longtemps voulu "faire" plusieurs choses. J'ai finalement fait certains choix et même si parfois je rêve de ce que j'aurais pu Bil2faire, je suis complètement satisfaite avec mes choix. Je suis bibliothécaire. Je suis archiviste. (Et bien sûr, je suis toutes les appellations qui existent: spécialiste de l'information, professionnelle de la gestion des documents, et ba be bi bo bu.)

Plusieurs raisons existent expliquant mon choix d'études et de professions. J'en parlerai peut-être un jour. Mais je dois avouer que deux raisons se placent tout en haut: j'aime les mots et l'information (sous toutes ces formes, formats et supports) et j'aime les organiser pour les rendre disponibles... Des bibliothèques, des archives, des bureaux remplis de documents... mes lieux de travail. Que j'organise et gère.

Donc, ce fut normal pour moi d'essayer de donner un ordre à mes livres (et à mes archives, mais ça c'est malheureusement un autre crime). Avant même d'avoir étudié en bibliothéconomie, j'avais tenté de donner un ordre à mes livres... par sujet, par pays, par ordre alphabétique, par grandeur... ce fut toujours un désastre total. Les genres difficiles à parfois se distinguer. Les auteurs se plaçant facilement, mais ma fibre esthétique se rebellant contre les livres de différentes grandeurs se plaçant un après l'autre dans un désordre dimensionnel. Et l'ordre alphabétique prit donc rapidement un tour personnel: l'alphabet est contrebalancé par le nombre de centimètres d'un livre.

Quand Dewey, LC et autres codes et cadres de classification croisèrent mon chemin, je crus être sauvée ! Mais c'était sans compter avec ces méchants centimètres et ma volonté de partager certains lieux et à rassembler certains genres ! Et il ne faut pas oublier l'espace. Ce cruel manque d'espace... des livres partout... dans toutes les pièces, parfois même cachés derrière d'autres livres - et ne respectant donc pas l'ordre du moment - d'autres perdus dans des boîtes... Et je passe rapidement sur l'esthétisme: les couleurs, l'espace, le besoin de respirer de certains livres... et l'envahissement par les objets qui exigent leur place dans les bibliothèques. Tout ce monde se chamaillent dans une joyeuse composition cacophonique.

Je vis aujourd'hui un peu dans un désordre ordonné que je réorganise périodiquement selon un nouvel ordre que je trouve plus adéquat, mais qui n'est, je le sais trop bien, que temporaire. Et je rêve du moment où l'ordre parfait me fera un clin d'oeil. Qu'il se révélera miraculeusement à moi. Parfois, je passe devant mes bibliothèques, éparpillées partout dans mon logis, et je me dis que mes livres ne sont peut-être pas heureux de leur présente localisation et aimeraient probablement côtoyer un autre livre; un copain qui le comprendrait sûrement mieux ! Cela me semble un bordel injustifiable. Et cela exaspère la bibliothécaire en moi. Cela horripile la passionnée d'organisation que je suis.

Je culpabilise. Encore. Et j'essaie alors de réfléchir à un nouveau type de classement... Qui sera la solution magique à mon anarchique désordre littéraire.

19 novembre 2009

Qumran - Suite

qumranQumran / Eliette Abécassis. -- [Paris] : Ramsay, [c1996]. -- 474 p. ; 20 cm. -- ISBN 2-253-14363-4. --(Livre de poche, 14363)

Commentaires personnels

Ce premier roman d'Eliette Abécassis demanda à l'auteur, en plus de ses connaissances personnelles sur la culture religieuse et juive, plus de 3 annnées de recherche, incluant des voyages en Israël et aux États-Unis. Le résultat est un roman mélangeant aventures, suspence, thriller, histoire, religion et métaphysique.

Qumran met en scène, Ary Cohen, un jeune Hassid qui vit dans un des quartier les plus orthodoxes de Jérusalem. Il n'a plus vraiment de contact avec sa famille, ne partageant pas les mêmes convictions religieuses.

Mais il devra bietôt faire face à son passé, sa famille et sa prétendue destinée. Il sera entraîner malgré lui dans une histoire de meurtres rituels impliquant son père et le vol des manuscrits de la Mer Morte, qui furent découverts en 1947 dans les grottes de Qumran et qui remettent en question l'histoire religieuse mondiale et la foi de nombreux croyants.

L'auteur nous plonge dans l'histoire, dans la religion, dans le passé, mais aussi dans le monde contemporain... dans une Israël et un monde juif encore profondément inconnus et incompris. On sent la connaissance intime de l'auteur avec certains sujets et on sent les recherches qu'elle a effectuées pour compléter son savoir - parfois un tantinet trop... alors que le texte devient par endroit assez difficile à lire. Mais toujours extrêmement fascinant ! On découvre un univers très fermé au monde extérieur. Et on se trouve plongé dans un monde envahi par les manuscrits, les secrets et les révélations religieuses et métaphysiques. L'oeuvre est complété par des extraits des manuscrits de la Mer Morte. Sans oublier l'histoire d'amour impossible - qui ne m'a pas exaspérée pour une fois !

Le style est érudit et scientifique. Parfois un peu difficile à suivre. Et malgré - et surtout à cause - l'érudition du texte, on se perd parfois un peu dans le fil de l'histoire. Beaucoup d'information. J'ai adoré l'ensemble, mais j'ai parfois légèrement décroché de l'histoire, à cause de toute cette information - intéressante, passionnante même, cela va sans dire, mais qui me faisait oublier l'intrigue. On sent parfois que l'auteur a voulu inclure trop de connaissances, trop de faits, trop d'information... comme si elle voulait tout mettre, tout expliquer. Mais le thriller est bien mené - bien qu'il ne tienne de toute évidence pas la place centrale. Et la conclusion satisfaisante, quoique un tantinet trop rapide, comme c'est souvent le cas. Il est important de se rappeler que malgré le côté érudit et informatif de l'oeuvre, cela demeure un roman. Et si on cherche à connaître plus sur les manuscrits de la Mer Morte, il faut aller plus loin.

On se trouve devant un mélange de roman policier, roman historique et roman ésotérique. Le roman d'Abécassis est passionnant et il me tarde de lire les suites pour conclure cette trilogie. Quoique Qumran m'apparaît comme une oeuvre complète.

L'avis de Sheherazade, Majanissa, Mazel et Madame Charlotte.

Lire aussi le premier article: Qumran

Extraits

"Nazareth n'est jamais mentionnée, que ce soit dans l'Ancien Testament, le Talmud ou les écrits de Flavius Josèphe. Et pourtant ce dernier, commandant en chef des juifs lors de la guerre contre les Romains en Galilée, ne manquait jamais de noter tout ce qu'il voyait. Si Nazareth avait été une ville importante de Galilée, comment se peut-il que Flavius Josèphe, qui se battqait dans cette province - qu'il décrit par ailleurs en détail -, n'en fasse pas même mention ? C'est que Nazareth n'est pas le nom d'une ville, mais le nom d'une secte." p.269

Sources à consulter

  • http://fr.wikipedia.org/wiki/Eliette_Ab%C3%A9cassis
  • http://www.guidelecture.com/critiquet.asp?titre=Qumran
  • http://www.lelibraire.org/article.asp?cat=8&id=78
18 novembre 2009

Qumran

qumranQumran / Eliette Abécassis. -- [Paris] : Ramsay, [c1996]. -- 474 p. ; 20 cm. -- ISBN 2-253-14363-4. --(Livre de poche, 14363)

Quatrième de couverture


Le vol d'un des précieux manuscrits de la mer Morte, découverts en 1947 dans les grottes de Qumran, précipite Ary, jeune juif religieux, fils d'un archéologue israélien, dans une enquête jalonnée de cadavres. De cadavres crucifiés. Ceux des savants ou des prêtres qui ont eu entre les mains un de ces manuscrits...
Quels terribles secrets renferment-ils donc, pour être toujours en grande partie soustraits, cinquante ans après, à la connaissance du public et des scientifiques ? Les énigmes qui entourent la vie et la mort de Jésus ont-elles donc des enjeux susceptibles de provoquer ces meurtres atroces ?
Avec ce récit érudit et palpitant, dont l'intrigue se joue sur deux mille ans de l'histoire humaine, Eliette Abécassis nous donne - à vingt-sept ans ! - un formidable thriller théologique, que ne renierait sans doute pas Umberto Eco.


L'auteur

Eliette Abécassis est née à Strasbourg en 1969. Originaire du Maroc, sa famille est juive et son enfance est imprégnée de traditions religieuses. Son père Armand Abécassis est d'ailleurs un philosophe judaïque reconnu.

Elle suit d'abord au lycée Henry IV à Paris ses classes préparatoires littéraires qui la mène à l'École Normale Supérieure où ellequmran1 obtient une agrégation en philosophie. Elle publie son premier roman en 1996, Qumran, pour lequel elle fera pendant plus de trois ans de nombreuses recherches, se rendant même en Israël et au États-Unis. Le roman obtient un immense succès et est traduit en 18 langues. En 2002, l'oeuvre sera adapté en bande dessinée.

Elle enseigne ensuite la philosophie à la faculté de Caen et poursuit l'écriture. Elle publie son deuxième roman, L'or et la cendre, l'année suivante. En plus d'écrire des romans Abécassis publie également des essais (Petite métaphysique du meurtre, en 1998 et Le corset invisible, en 2007). Elle écrit aussi des scénarios, dont celui pour le film Kadosh de Amos Gitai, un court métrage, La nuit des noces, écrit en collaboration avec Gérard Brach, un documentaire-fiction, Tel-Aviv, la vie, avec Tiffany Tavernier. Elle devient même actrice pour le film de Radu Mihaileanu, Vas, vis et devient.

En 2000, son roman, La Répudiée, inspiré du scénario de Kadosh, reçoit le Prix des écrivains croyants. Elle écrira également deux suites à Qumran, en 2001, Le Trésor du Temple, et en 2004, La dernière tribu.

Après avoir pendant longtemps privilégié les intrigues métaphysiques, plusieurs de ses prochains romans deviennent plus personnels. Elle traitera des relations familiale, de la maternité, de l'amour,...

Bibliographie partielle

  • Qumran  (1996)
  • L'or et la cendre (1997)
  • Petite métaphysique du meurtre (1998)
  • La répudiée (2000)
  • Le trésor du temple (2001)
  • Mon père (2002)
  • Clandestin (2003)
  • La dernière tribu (2004)
  • Un heureux événement (2005)
  • Le corset invisible (2007)
  • Le livre des passeurs (2007) (avec Armand Abécassis)
  • Mère et fille, un roman (2008)
  • Sépharade (2009)

Commentaires personnels à venir

Extraits

"Vous voulez que je vous dise pourquoi ces rouleaux vont apporter le trouble et le scandale? ârce que non seulement ils donnent une vision du judaïsme de l'époque, mais que cette vision est exhaustive. Si Jésus a existé, il a forcément rencontré, croisé, heurté voire fait partie d'une secte essénienne : or aucun des rouleaux, à ma connaissance, ne parle de lui. Tout au plus parlent-ils d'un Maître de Justice, et rien ne dit que ce Maître de Justice ait été Jésus." p. 165

Sources à consulter

16 novembre 2009

Ma vie télévisuelle: Le droit de potiner

Il y a de ces émissions dont on avoue avec difficulté regarder. Le genre de série qui n'est pas vraiment renommée pour son contenu d'exception. Le genre d'émission qui n'est pas reconnu pour la qualité du scénario ou pour son originalité. Ni même pour le talent de ses acteurs. Vous savez, le genre d'émission qu'on écoute un peu en cachette et que lorsqu'on se fait prendre, on dit qu'on tournait simplement les postes et qu'on s'était arrêté un peu par hasard. Et on s'empresse d'ajouter que c'est la première fois qu'on regarde cette émission.

Oui, on ment effrontément. Car on n'ose à peine s'avouer à soi-même qu'on aime la série. On se dit qu'on écoute comme ça pour passer le temps. Mais on n'oublie jamais de s'installer confortablement sur le sofa quand c'est l'heure.

BH2Je n'ai pas commencé à écouter Beverly Hills 90210 dès les premiers épisodes. C'était une émission pour adolescents mettant en vedette des adolescents. J'avais 19 ans... j'étais trop vieille pour m'intéresser à l'émission, que je me disais. Mais je m'arrêtais parfois sur l'émission, quand ça "adonnait". Les premières années, j'ai donc écouté de façon sporadique et aléatoire. Mais assez pour connaître les personnages et suivre vaguement l'histoire.

Puis en 1992, j'ai déménagé dans mon premier appartement. Avec une colocataire. Le premier été fut difficile. Même si j'étais emballée d'être dans mon premier "chez moi", il n'était pas nécessairement évident de quitter sa famille. Je me sentais un peu seule. Je travaillais beaucoup. Mais les soirs que je ne travaillais pas, je me retrouvais seule chez moi. Mon PisTout (oui, ça fait longtemps qu'on se connaît !) travaillait le soir cet été-là. Pas d'Internet à cet époque ! Je passais donc mes soirées à lire et à regarder des films sur mon magnétoscope. Ou à regarder la télévision.

Mes soirées se sont donc remplies de télévision. Parfois seule, parfois avec ma colocataire. Mais l'été, la télévision n'est pas des plus palpitantes. Surtout quand on n'a pas le câble et que la réception sur notre vieille télévision est loin d'être parfaite. Nous avions donc à peu près 3 chaînes à notre disposition. La programmation d'été était faite de jeux telévisés et de reprises de séries. Mais il y avait une série qui ne diffusait pas de reprises. Beverly Hills 90210 présentait sa troisième saison pendant l'été... en nous racontant tout simplement l'été des jeunes. Pendant l'année, c'est l'école pour les adolescents de West Beverly High School et l'été c'est les vacances.

Je me suis donc mise à regarder la seule émission vaguement intéressante. Les soirs que ma colococataire était là, elle la regardait aussi. Et puis quand l'été se termina, j'ai tout bonnement continué à regarder la série. Je ne pouvais pas dire que c'était une série originale ou exceptionnelle. Mais c'était divertissant. Et c'est devenu petit à petit, mon petit plaisir coupable hebdomadaire. Ma colocataire a aussi continué à regarder la série. Et ma soeurette avait elle aussi commencé à la regarder.

C'est rapidement devenu un sujet de conversation récurrent entre nous. On commentait les épisodes, les personnages. Nous avions toutes nos personnages préférés et ceux qu'on détestait. Et nous aimions particulièrement discuté de ceux que l'on détestait ! Les années ont passées. Nous avons continué à regarder la série. Même si petit à petit, la série est devenue, pour nous, moins intéressante, nous avons continué à regarder. Car notre intérêt a changé avec les années. La série est devenue presque uniquement un prétexte pour potiner et chialer !

Ma soeur appelait même pendant les pauses publicitaires de l'émission pour discuter et surtout pour rire de ce qui venait de se passer. En fait, il y avait toujours quelque chose à critiquer et on adorait cela. Certains personnages, nous détestions avec une passion viscérale. Les histoires nous apparaissaient improbables et même saugrenues. Et nous adorions en décortiquer toutes les invraisemblances.

C'est rapidement devenu un rendez-vous important. Et quand la série s'est terminée, nous avons versé une larme de regret... nous perdions notre sujet préféré de potinage ! 10 ans de chialage et de commérages venaient de se terminer ! Cette émission que nous aimions détester venait de se conclure avec une fin digne de récriminations... non mais, même la fin nous offrait matière à critiquer et à chialer. Une fin parfaite quoi !!!

Titre original: Berverly Hills 90210BH1

  •  Créé par : Aaron Spelling et Darren Star
  • Producteurs éxécutifs : Aaron Spelling, E. Duke Vincent et Darren Star
  • Production : Torand Productions, Spelling Television
  • Musique : John Davis
  • Genre : Drame
  • Langue : Anglais
  • Pays d’origine : États-Unis
  • Durée : 44 minutes (12 épisodes de 90 minutes)
  • Nombres d’épisode : 285 épisodes + 2 épisodes spéciaux
  • Années de diffusion : 1990 à 2000

Distribution :

  • Shannen Doherty : Brenda Walsh (1990-1994)
  • Jason Priestley : Brandon Walsh (1990-1998)
  • James Eckhouse  : Jim Walsh (1990-1995)
  • Carol Potter : Cindy Walsh (1990-1995)
  • Jennie Garth : Kelly Taylor (1990-2000)
  • Ian Ziering : Steve Sanders (1990-2000)
  • Luke Perry : Dylan McKay (1990-1995, 1998-2000)
  • Gabrielle Carteris : Andrea Zuckerman-Vasquez (1990-1995)
  • Brian Austin Green : David Silver (1990-2000)
  • Tori Spelling : Donna Martin (1990-2000)
  • Joe E. Tata : Nat Bussichio (1990-2000)
  • Kathleen Robertson : Clare Arnold (1994-1997)
  • Tiffani Thiessen : Valerie Malone (1994-1998)
  • Vincent Young : Noah Hunter (1997-2000)
  • Lindsay Price : Jant Sosna (1998-2000)

… et beaucoup d’autres…

Le prémisse original de l'émission était l'adaptation d'une famille venant du Minnesota à la vie à Beverly Hills. Les personnages principaux étant les jumeaux Walsh, Brandon et Brenda. L'émission proposait un cadre enchanteur: la vie des gens riches d'un des quartiers le plus chic des États-Unis, Beverly Hills.

Les premières années proposent surtout des histoires d'un épisode traitant d'un sujet principal: le suicide, la drogue, l'avortement, le sexe à l'adolescence, etc. Malgré la richesse et le statut privilégié des protagonistes, ceux-ci faisaient face aux mêmes problèmes que beaucoup de gens.

Après des débuts difficiles, la série devint rapidement très populaire. Elle fut également diffusée un peu partout dans le monde, et le code postal de Beverly Hills, 90210 devint connu mondialement.

Puis au fil des années, les histoires ont changé, les acteurs vieillis. Ils ont passé du High School au College, puis à la vie adulte. Certains personnages sont partis, d'autres furent ajoutés. D'autres séries, des "spinoffs" furent créés: Melrose Place et Models Inc. En 2009, une suite à la série est créée, 90210, avec de nouveaux personnages et quelques personnages de la première série. Plusieurs acteurs maintenant célèbres ont d'ailleurs joué dans la série, par exemple, Hilary Swank.

Pour en savoir plus sur l'émission:

 

15 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: un peu de papotage

00chicane_ou_amour"Haaaaa, une bonne rumeur ! Ça c'est de la communication..." [Jissey]

Bla bla bla, que j'entends à côté... serait-ce du commérage ? Quelques cancanières sûrement. Elles papotent sur tous et chacun. Elles aiment bien explorer les dernières rumeurs et en analyser la véracité. Parfois elles oublient d'être gentilles et se laissent aller à transformer les potins.  Les améliorent, les embellissent, les déforment et les transforment.

Le bavardage devient parfois cacaphonique. Les mots s'entremêlant, les rires devenant de moins en moins discrets. Le caquetage frôle parfois le mauvais goût, les propos s'emballent et dépassent parfois la pensée. Les indiscrétions s'échappent, elles rigolent et tentent de diminuer les paroles parfois un peu méchantes.

Elles savent bien qu'elles exagèrent. Qu'elles ne devraient pas babiller indélicatement comme ça... Elles rougissent un peu, laissent les remords adoucir les paroles. Puis, elles reprennent joyeusement leur chronique scandaleuse des dernières histoires du coin. En ouvrant quand même bien leurs oreilles sur les racontars qui les concernent et qui sont lancés un peu plus loin. Coin, coin, coin... bla, bla, bla...

"Il n'y a pas moyen d'avoir de l'esprit sans être un peu méchant. La malice d'un bon mot est la pointe qui le fait piquer" [Shéridan]

13 novembre 2009

Billy the Kit

C'est rare que je parle d'un ouvrage que je n'ai jamais ouvert. Pas même vu au loin, pas touché une seule page. En fait, je faisais ma revue de presse virtuelle ce matin, et j'ai vu un bref article sur le sujet. Qui m'a fait sourire et j'ai tout simplement approfondi un peu ma recherche en allant directement chez l'éditeur.

Bil1Albin Michel publie un ouvrage célébrant les 30 ans d'une bibliothèque... d'un meuble bien connu... la bibliothèque Billy du magasin Ikea.

Je connais bien Billy. Quand à 21 ans, j'ai déménagé dans mon premier appartement, ce fameux magasin suédois fut un arrêt presque obligatoire. Et je suis repartie avec plusieurs petits objets ainsi que ma première bibliothèque Billy. Peu dispendieuse, elle était parfaite pour mes livres. Un peu quelconque... un beau blanc "mélamine", mais j'étais bien contente.

Au cours des années, j'ai acheté différents meubles. Et d'autres Billy, des blanches, des noires, des plaquées hêtre... Elles m'ont suivies dans tous mes appartements, jusqu'en Espagne. Il y a quelques mois, nous avons décidé de changer notre bibliothèque dans le salon. Après de nombreuses recherches... nous avons finalement, encore une fois, opté pour une Billy !

Mais aujourd'hui nous avons appris à modifier nos meubles... à une simple Billy peut Bils'ajouter des portes, du papier métallique, des barres de métal sur les côtés... Beaucoup de nos meubles sont ainsi modifés.

Le livre de 95 pages, publié en 2009 par Albin Michel, s'intitule "Billy le Kit" et fait partie de la collection "La petite histoire du design". L'ouvrage retrace l'histoire de la fameuse bibliothèque conçue en 1979 par Gillis Lundgren, designer suédois et qui a été vendue à plus de 41millions d'exemplaires à ce jour. L'ouvrage propose ensuite des déclinaisons de la bibliothèque Billy par six personnalités du design, photographie, etc.

On critique souvent ce grand magasin, on en rit même parfois... il a pourtant toujours été là quand j'ai eu des besoins mobiliers ! Et Billy fut infaillible à l'appel. Aujourd'hui, elle a bien changé... elle se fait en plusieurs couleurs et on peut la personnaliser de plusieurs façons. Et quand les choix offerts ne suffisent pas, il suffit d'avoir un peu d'imagination...

Le livre "Billy le Kit" semble proposer des images de la bibliothèque Billy qui fut modifiée par des artistes... je ne crois pas que ma version mérite d'être dans un livre, mais je suis bien contente de ma personnalisation de ma Billy...

Et vous, vous avez une Billy ? ;)

11 novembre 2009

Mangez-le si vous voulez - Suite

Mangez-le si vous voulez : roman / Jean Teulé. -- Paris : Julliard, [2009]. -- 129 p : plans ; 20 cm. -- ISBN 0Mange978-2-260-01772-1

Quatrième de couverture

Nul n'est à l'abri de l'abominable. Nous sommes tous capables du pire!

Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune Périgourdin intelligent et aimable, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin.

Il arrive à destination à quatorze heures. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l'aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé.

Pourquoi une telle horreur est-elle possible? Comment une foule paisible peut-être saisie en quelques minutes par une frénésie aussi barbare?

Jean Teulé a reconstitué avec une précision redoutable chaque étape de cet atroce chemin de croix qui constitue l'une des anecdotes les plus honteuses de l'histoire du XIXe siècle en France.

Commentaires personnels (très personnels!)

L'histoire que Teulé a choisi de raconté est vraie. Ces événements ont réellement eut lieu. L'auteur a choisi de reconstituer la journée de Monéys en détail. Son départ, ses premières rencontres, son arrivée à Hautefaye, puis la folie qui s'empare de la foule, les tortures que l'on infligera à Monéys, puis sa mise à mort. Le sort réservé à Monéys est décrit dans le menu détail. Puis, beaucoup plus rapidement, l'auteur nous présente les arrestations, une partie du procès, une reproduction du verdict et finalement l'exécution des principaux tortionnaires.

Le livre est bref, à peine 129 pages - et avec une police de caractère assez grande. On est d'un côté reconnaissant de cette brièveté, mais aussi, on peut la déplorer. L'auteur a pris un fait historique horrible du XIXe siècle. Une "anecdotde" honteuse. Et il l'a transformé en roman. Ou plutôt un récit. Car il raconte. En détail. En trop de détails, disent certaines critiques.

L'événement est difficile à croire, mais il s'est réellement passé. Et c'est toute l'horreur de l'ouvrage. On lit. Et on a de la difficulté à croire. On se dit que les gens s'ouvriront les yeux, qu'ils cesseront leurs torturent, qu'Alain de Monéys vivra... Mais on sait qu'il ne vivra pas. On se trouve alors dans la position de voyeur impuissant... de voyeur qui veut savoir... qui veut lire la suite. Les détails sont crus et cruels. On sait tout. Et même sûrement plus... car il ne faut pas oublier que Teulé "romanise" tout de même. Il raconte une histoire et en fait un roman. Certains détails sont incertains. Mais l'ensemble est certain.

Mais on continue à lire. On se dit presque on devrait cesser la lecture. Car c'est du voyeurisme sensationnaliste que l'on fait... il ne faut pas se le cacher. Évidemment, il est important de ne pas laisser certaines atrocités tombées dans l'oubli. Il faut se rappeler. Et Teulé nous rappelle. Et on se questionne... on espère... On ose espérer que nous aurions été du nombre de ceux qui ont tenté de sauver Monéys. Et on essaie de comprendre... comment des gens, des amis, ont put laisser la folie, le mouvement de foule, les entraîner dans des horreurs qu'ils purent à peine expliquer par la suite. Ils ont posé des gestes ignobles, des gestes que jamais ils ne pourraient faire... et sur le moment, tout leur semblait justifié, naturel.

Mais le roman est aussi trop court. L'après... est trop rapide. On aimerait en savoir plus sur les arrestations, le procès, les coupables, etc. On passe très vite sur ce côté. Teulé n'a pas voulu faire un documentaire de l'époque, des cirsconstances, des conséquences... il ne nous offre qu'un "film" des quelques heures qui ont permis à une foule de torturer et tuer un homme, un ami, un voisin, d'en faire un sacrifice.

Mais évidemment, il y a les vrais gens et un village... On dit que Teulé a exagéré certains moments... en particulier cette phrase qui fait le titre. On dit qu'il a repris la trame d'autres oeuvres, en particulier celle de Albin Corbin, Le village des cannibales (qu'il cite d'ailleurs à la fin de son ouvrage). Un événement de ce genre n'appartient pas à un auteur. Et l'oeuvre de Teulé ne semble pas plus tapageuse que celle d'un autre, Corbin, par exemple. Les descendants des protagonistes de ce drame, ont critiqué les deux oeuvres. Et j'avoue que les titres sont très "marketing".

J'ai lu l'oeuvre en quelques heures. Je fus émue et j'ai même versé des larmes. J'ai espéré contre tout logique que Monéys ne serait plus torturé, ne serait pas tué, ne serait pas brûlé... Mais est-ce que j'ai aimé le roman ? Je ne sais pas. Je ne peux comparer cet ouvrage avec d'autres Teulé, car c'est le premier que je lis (il y a trois autres qui m'attendent dans ma PAL). Mais j'ai trouvé le ton parfois trop léger, voire trop poétique. Et parfois trop cru. Aucun détail n'est épargné... c'est sanglant, et viscéral. Certains disent que c'est sa force. De faire sourire, d'être ironique dans un tel récit monstreux. Je ne trouve pas. Je n'ai d'ailleurs jamais souri pendant ma lecture.

Et j'aurais aimé plus de contexte historique. Les gens étaiens épuisés par une guerre, affamés, pauvres, les morts s'accumulaient... la tension était forte. Cela n'excuse rien, mais nous offre un contexte essentiel à mes yeux. Teulé ne fait qu'effleurer la situation. Qui sont les Prussiens ? De quelle guerre parle-t-on ? Surtout si nous ne sommes pas français, il peut y avoir beaucoup de trous, de questions.

Enfin. Difficile d'en parler de façon objective. J'ai apprécié ma lecture. Je recommande le roman. Mais je conseille aussi d'aller lire un peu sur le drame. La mort d'Alain de Monéys mérite que l'on aille plus loin que la simple lecture du roman de Teulé.

L'avis de Praline, La Lectrice, Madame Charlotte, Lau, Liliba, Ys, Leiloona, Catherine, Thomas, Anna Blum, Livrovore, Philippe, In Cold Blog, Midola, Mapero, ClaudiaLucia, Laure, Lauraoza et des Rats de Bibliothèque.

Voir premier article

Extraits

"Hautefaye est dans un état de prostration et de catatonie. On se croirait un lendemain de cuite. Et la bonté du paysage, au coeur, dit à chacun: "Mais qu'avez-vous donc fait, hier? Qu'est-ce qui vous a pris?" Le village frémit encore, mal étonné par lui-même: "Mais qu'est-ce qui nous a pris? C'est le désarroi et l'hébétude." p.111

Sources à consulter

 

10 novembre 2009

Mangez-le si vous voulez

0MangeMangez-le si vous voulez : roman / Jean Teulé. -- Paris : Julliard, [2009]. -- 129 p : plans ; 20 cm. -- ISBN 978-2-260-01772-1

Quatrième de couverture

Nul n'est à l'abri de l'abominable. Nous sommes tous capables du pire!

Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune Périgourdin intelligent et aimable, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin.

Il arrive à destination à quatorze heures. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l'aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé.

Pourquoi une telle horreur est-elle possible? Comment une foule paisible peut-être saisie en quelques minutes par une frénésie aussi barbare?

Jean Teulé a reconstitué avec une précision redoutable chaque étape de cet atroce chemin de croix qui constitue l'une des anecdotes les plus honteuses de l'histoire du XIXe siècle en France.

L'auteur0aMange

Jean Teulé est né à Saint-Lo, un 26 février de 1953. Il fait des études de dessin à Paris et pendant près de 10 ans, il sera dessinateur et scénariste de bandes dessinées. Il passe ensuite dans le monde de la télévision et participe à différentes émissions telles "L'assiette anglaise" et "Nulle part ailleurs sur Canal+".

Dans les années 90, il commence à écrire des romans. Il adaptera lui-même certaines de ces oeuvres pour le cinéma. Bédéiste, romancier, journaliste, scénariste, et même acteur, Jean Teulé touche a plusieurs domaines. Il recevra de nombreux prix pour plusieurs de ces oeuvres.

Bibliographie partielle

  • Bloody Mary (scénario de Jean Vautrin) (1984) Bandes dessinées
  • Filles de nuit (1985) Bandes dessinées
  • Sita-Java (scénario de Gourio) (1986) Bandes dessinées
  • Gens de France (1988) Bandes dessinées
  • Zazou (1988) Bandes dessinées
  • Rainbow pour Rimbaud (1991) (scénario et réalisation en 1996)
  • L'Oeil de Pâques (1992)
  • Gens d'aileurs (1993) Bandes dessinées
  • Ballade pour un père oublié (1995)
  • Darling (1998)
  • Bord cadre (1999)
  • Longues Peines (2001)
  • Les Lois de la gravité (2003)
  • Ô Verlaine! (2004)
  • Je, François Villon (2006)
  • Le magasin des suicides (2007)
  • Le Montespan (2008)
  • Mangez-le si vous voulez (2009)
  • Je voudrais me suicider mais j'ai pas le temps (2009) Bandes dessinées

Résumé

Un jour de foire du mois d'août de 1870, un certain Alain de Monéys se rend à la fête du village de Hautefaye. Il arrive, rencontre amis et voisins. Le but du jeune élu du Conseil Municipal de Beaussac est d'acheter une jeune génisse, faire quelques affaires et promouvoir son projet d'assainissement des marais de sa région.

Il arrive vers 14h00. Il rencontre des connaissances et converse amicalement. Son cousin, Camille de Maillard, est aussi de la fête. Faiseur de trouble notoire, Maillard crie haut et fort ses opinions sur la guerre présentement en cours. Les gens sont épuisés par cette guerre. Les émotions sont à fleur de peau. Quand Monéys arrive sur les lieux, son cousin a déjà échauffé les esprits, puis s'est éclipsé rapidement quand il a réalisé les réactions fortes des habitants face à ses propos.

Monéys a du mal à croire les propos qu'on attribue à son cousin et s'exclame avec incrédulité. Malheureusement, on ne comprend pas son propos et on entend d'autres mots. Quelques heures plus tard, la foule, l'aura torturé et tué. Quelques personnes tenteront de le sauver, mais la foule le tuera et brûlera son corps. Jean Teulé nous fait le récit de cet horrible événement historique.

Commentaires personnels (très personnels!) à suivre

Extraits

"- Et bien, que se passe-t-il ?... - C'est votre cousin, explique un colporteur. Il a crié: "Vive la Prusse!" - Quoi? Mais non! Allons donc, j'étais auprès et ce n'est pas du tout ce que j'ai entendu. Et puis je connais assez de Maillard pour être bien sûr qu'il est impossible qu'un tel cri sorte de sa bouche: "Vive la Prusse"... Pourquoi pas "À bas la France!"? - Qu'est-ce que vous venez de dire, vous? - Quoi? - Vous avez dit !À bas la France". - Hein? Mais non! - Si, vous l'avez dit! Vous avez dit "À bas la France"." p. 30

Sources à consulter

  • http://www.ego-comme-x.com/auteur.php3?id_auteur=36
  • http://www.bibliosurf.com/Mangez-le-si-vous-voulez
  • http://www.dordogne.com/article-2701-teule-ressort-l-horreur-d-hautefaye.html
  • http://fr.wikipedia.org/wiki/Hautefaye
  • http://nebalestuncon.over-blog.com/article-17023916.html
  • http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Teul%C3%A9
  • http://www.mondalire.com/teule_jean.html
  • http://www.babelio.com/livres/Teule-Mangez-le-si-vous-voulez/122860
8 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: envahissement

"La folie est un bateau sur lequel on peut danser toutes ses nuits et qui un jour peut s'éloigner en laissant la mer se refermer 0aderrière lui" [Nadia Ghalem]

Les moments de couleur sont précieux. On oublie parfois de regarder le monde. On oublie de le contempler simplement et de se laisser toucher par les touches d'émotions. Une petite brise, une teinte, un moment brumeux ou ensoleillé.

Un après-midi à Collioure. Un vent permettant toute folie dans mes cheveux. Un quai m'appelant et exigeant un arrêt. Ralentir le pas est difficile dans une vie qui demande sans cesse de courir. Le monde est là, et on laisse la vie nous perdre dans des moments insignifiants mais envahissants et certainement importants.

Folie puis calme. Laisser la vie nous envelopper mais l'obliger à nous laisser un moment pour respirer. Une vague douce qui nous berce dans des couleurs trop vives pour les oublier. Permettre à la vie quotidienne de s'enfuir le temps d'une folie passagère.

"Un bateau est conçu pour aller sur l'eau, mais l'eau ne doit pas y entrer. De la même façon, nous sommes conçus pour vivre dans le monde, mais le monde ne doit pas nous envahir." [Sathya Sai Baba]

4 novembre 2009

Reines et favorites

002aReines et favorites : le pouvoir des femmes / Benedetta Craveri ; traduit de l'italien par Éliane Deschamps-Pria. -- [Paris] : Gallimard, 2009. -- 484 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-2-07-037973-6. -- (Coll. Folio ; no 4883)

Titre original: Amanti e regine,  c2005

Quatrième de couverture

À la Renaissance, les femmes devaient se soumettre à l'autorité de l'homme - comme la noblesse devait se soumettre à celle du roi. Certaines parviendront pourant à faire de leur condition d'infériorité un atout. Fortes de leurs ambitions, de leur intelligence et de leur beauté, c'est en profitant de la faiblesse masculine qu'elles se glissent dans les rouages, sans être broyées. Si elles ne peuvent assumer le pouvoir en leur nom, leurs destinées sont parfois spectaculaires. De Diane de Poitiers à Marie-Antoinette, en passant par Catherine de Médicis, la reine Margot, Gabrielle d'Estrées, Madame de Maintenon ou la Marquise de Pompadour, Benedetta Craveri nous offre une suite de portraits, passionnants comme des romans, mêlant avec brio la petite et la grande Histoire.

L'auteur

Benedetta Craveri est une spécialiste de la civilisation française des XVIIe et XVIIIe siècle. Elle enseigne présentement la littérature française en Italie, à l'Université de la Tuscia à Viterbe et à l'Istituto Universitario Suor Orsola Benincasa à Naples.

Bibliographie partielle

  • Madame du Deffand et son monde (1987)
  • La Vie privée du Maréchal de Richelieu (1993)
  • L'âge de la conversation (2002)
  • Avis d'une mère à sa fille (2007)
  • Reines et favorites (2007)
  • Marie-Antoinette et le scandale du collier (2008)

Résumé et Commentaires personnels

L'ouvrage de Benedetta Craveri se veut une galerie des femmes qui ont marqué la monarchie et l'histoire de France. Elle nous présente une facette souvent occultée de l'histoire de la France: la place des femmes dans l'histoire de la monarchie de France.

La femme avait toujours eu une place centrale dans l'histoire et jusqu'à la fin du Moyen Âge, elle jouait un rôle central et important autant dans la société en général que dans la politique. Mais un changement important survient à la fin du Moyen Âge et au tout début de la Renaissance. Le femme est petit à petit reléguée au rôle de mère et perd tout pouvoir public et politique. La loi salique est instaurée en France et les femmes ne peuvent plus accéder au trône. Elles ne sont alors plus que l'épouse et la mère. Les reines ne sont que les femmes derrières les rois, les mères des futurs héritiers, les enjeux de d'alliances politiques.

Les femmes doivent alors trouver une nouvelle façon d'exercer leur pouvoir dans la société et monarchie française. Les reines et les favorites ont leur place dans l'histoire... elles durent parfois se battre pour établir leur pouvoir, leur position n'était jamais certaine, parfois même dangereuse, mais elles réussirent à laisser leur marque dans l'histoire.

      Table des matières

  • Le pouvoir des femmes
  • Une italienne à la cour de France
  • Diane de Poitiers
  • Catherine de Médicis
  • La Reine Margot
  • Gabrielle d'Estrées
  • Une nouvelle reine florentine
  • Marie de Médicis
  • Anne d'Autriche
  • Marie Mancini
  • Marie-Thérèse d'Autriche
  • Louise de la Vallière
  • Athénaïs de Montespan
  • L'affaire des poisons
  • Madame de Maintenon
  • Marie Leszczynska
  • Les soeurs Mailly-Nesle
  • La marquise de Pompadour
  • Madame du Barry
  • Marie-Antoinette

On ouvre le livre de Craveri. On ne doit pas s'attendre à une analyse approfondie la place des ces femmes dans l'histoire. On ne nous offre pas une étude détaillée de l'époque. Benedetta Craveri nous propose plutôt une "histoire"... elle nous raconte la vie de ces femmes qui luttaient pour avoir une place dans une société qui ne leur laissait aucune chance de s'en faire une. L'ouvrage se lit comme un roman... les chapitre sont courts, les liens entre les personnages historiques sont rapides. Malgré le fait que l'on sent le travail et la recherche historique effectués par l'auteur, on ne peut s'empêcher de lire l'ouvrage comme un roman. Totalement passionnant. Les femmes qui ont partagé leur vie avec les rois français, ont lutté pour vivre, survivre dans un monde qui leur était hostile.

Elles sont fortes et faibles à la fois. Les enjeux sont parfois terribles. Elles règnent par des moyens détournés, exercent leur pouvoir secrètement, sont parfois vénérées, souvent détestées... Elles doivent vivre sous des codes strictes et impitoyables. Elles ne sont souvent qu'une monnaie pour conclure un contrat entre deux nations. Elles utilisent les atouts que la nature leur a fournie... Et elles utilisent donc le sexe, la beauté, la luxure, mais aussi souvent leur intelligence pour parvenir à leurs buts. Et l'amour entre parfois en jeu... certaines de ces femmes ont aimé passionnément leur roi... ce qui les a souvent mené à leur perte. Les époques sont diverses, les moeurs changent d'une année à l'autre... ce qu'on tolérait un moment est critiqué à un autre.

Cette galerie de femmes est peinte avec talent. Révélant les bons et les mauvais traits de chacune de ces femmes dont on connait les noms... qui ont marqué l'histoire.

L'avis de Dominique et Praline.

Extraits

"D'après les termes de la loi salique, la naissance, fut-elle royale, ne pouvait conférer aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes. [...] Seul le roi détenait le pouvoir, et la reine n'avait d'autre statut que celui d'épouse. Il n'en avait pas toujours été ainsi. La loi salique était une institution juridique relativement récente, inventée oar des historiens et juristes au cours des XIVe et XVe siècles pour garantir avant tout l'indépendance et l'unité territoriale du pays." p.17

"Malgré la diversité de leurs personnalités et de leurs histoires, les favorites royales semblent toutes animées des mêmes passions et des mêmes desseins. Depuis la duchesse d'Étampes, première maîtresse en titre du roi de France, jusqu'à la pauvre comtesse du Barry qui achèvera sa carrière sur l'échafaud, l'amour porté au souverain, quand amour il y a, n'est jamais dénué d'arrière-pensées : l'ambition, l'orgueil, la cupidité, le désir de domination qui l'alimentent sont d'ailleurs des armes indispensables pour surmonter les obstacles, les doutes, les amertures, les humiliations qui émaillent la route d'une favorite ; on ne peut défendre les positions acquises qu'en faisant taire sa piétié et sa conscience." p. 194

Sources à consulter

1 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: repos

"Chacun porte au fond de lui comme un petit cimetière de ceux qu'il a aimés" [Romain Rolland]cimetiere_010

Un soleil éclatant. Aujourd'hui, les allées seront pleines. Remplies de gens venus porter des fleurs. Et des fleurs, il y en a, par milliers. Partout. Sur tous les étages. Colorant chaque fenêtre de couleurs lumineuses. Des fleurs vivantes. Des fleurs en plastique.

Hier, il etait vide. Tranquille. Personne pour se rappeler. Personne pour se souvenir. Oh, on vient parfois visiter ces allées pour se rappeler l'espace d'un dimanche ces gens qui ne vivent plus. Mais, les mémoires sont défecteuses et elles laissent parfois les souvenirs s'échappent. Pour certains, cependant, les cimetières que l'on visite tous les jours se trouvent dans nos têtes. Au creux d'un soupir, on va à la rencontre des gens qui sont partis.

Les cimetières ici montent vers le ciel. Les morts sont surperposés. Reposant l'un par dessus l'autre. Comme lorsqu'ils étaient vivants et existaient un sur l'autre dans ces immeubles aux étages sans fin. On s'entoure de gens morts ou vivants. On s'écoute vivre. Et puis, on s'assure de ne pas être seul quand on meurt. Alors on empile les souvenirs. 

On ne marche pas sur la mort ici, on lève les yeux vers elle.

"Quand le mort repose, laisse reposer sa mémoire" [Ben Sira]

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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