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31 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : un peu de temps

31janv

"Une heure n'est pas qu'une heure, c'est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats." [Marcel Proust]

Vous savez, parfois, on regarde un objet et on comprend des choses que l'on ne cherchait pas à comprendre. Je sais que parfois je cours après le temps. J'ai l'impression de n'avoir jamais le temps et, en même temps, d'être pourchassé par celui-ci... 

Il m'échappe mais me poursuit. Et parfois, j'ai l'impression de le perdre. De ne pas l'utiliser comme il mérite d'être utilisé. Mais le temps ne cherche rien. Ne fait rien. Le temps n'existe pas vraiment.

C'est ce qu'on fait pendant que les minutes passent qui semble plus réel.
Un note de musique que l'on entend, une fleur que l'on respire, un rêve que l'on imagine, un froid que l'on ressent, un vent que l'on écoute, un moment de torpeur, un instant d'angoisse, une seconde de peur, une minute de joie, une heure de vie.

Tous ces instants forment la coquille de porcelaine qui nous enveloppe. À l'intérieur, nous laissons nos émotions prendre la forme de cette coquille. C'est normal. Mais rien ne nous empêche de parfois vouloir briser la porcelaine. Ou du moins, la pousser, la tirer, la tordre et s'étendre dans ce temps qui nous contient et nous retient. Rien ne nous empêcher de jouer un peu... après tout, il sera toujours temps de reprendre forme !

"L'eau prend la couleur et la forme du vase qui la contient." [Driss Chraïbi]

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29 janvier 2010

Dans ma tête, je m'imagine...

Dans ma tête, je m'imagine...
un peu d'hiver...

Hiver

Mais d'un hiver blanc et froid.
Pas de cet hiver gris et terne
qui s'accroche à ma fenêtre.

Et il s'accroche cet hiver triste
nuageux et pluvieux.
Comme chaque hiver.
On me dit qu'il fait beau ici...
On s'imagine du soleil et de la plage
aux quatre saisons...

Mais j'ai un manteau, un foulard
et des gants.
Dans mon appartement,
le chauffage réussit
à peine à chasser le froid humide
qui colle aux murs et aux os.

Et c'est gris. Presque tous les jours.
Un ciel délavé me dévisage.
Je lève les yeux et je regarde
par ma fenêtre.
Et dans ma tête, il y a
un ciel bleu, froid
et hivernal.

27 janvier 2010

Défi La Plume Québécoise

Après mon premier swap en octobre, voici mon premier "challenge" !

C'est Suzanne qui lance ce petit défi pas trop difficile:

  • pas de limite de temps
  • pas d'obligation en genre
  • pas de liste à faire

(mais il serait bien de le mentionner à Suzanne si vous participez!)

Mais une obligation en nombre: 4 livres.
4 livres d'auteurs québécois !
Un peu de littérature québécoise... classique, nouvelle, poésie, romans, théâtre,...
pas de limites !

Defi

Un petit défi pour faire découvrir ou redécouvrir
la littérature québécoise.

Par le passé, j'ai beaucoup lu d'oeuvres québécoises.
Mais beaucoup moins depuis les dernières années.
Alors pour me remettre à la lecture de la
littérature de mon coin de pays,
je m'inscris au défi !

25 janvier 2010

Dans les bois de Coben

BoisDans les bois / Harlan Coben ; traduit de l'américain par Roxane Azimi. -- [Paris] : Belfond, c2008. -- 490 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-2-266-19194-4. -- (Coll. Pocket; no 13988)

Titre original: The Woods

Quatrième de couverture

Été 1985, New Jersey. Paul Copeland est animateur d'un camp de vacances à la lisière des bois. Une nuit, il abandonne quelques heures son poste. Quatre jeunes en profitent pour s'éclipser, dont sa soeur, Camille. On ne les reverra plus. Seuls deux corps seront retrouvés. On attribuera leur mort à un tueur en série qui sévissait dans la région.

Vingt ans plus tard. Paul est devenu procureur. Alors qu'il plaide dans une affaire de viol, il est appelé à identifier un corps. Stupéfait, il reconnaît formellement Gil Perez, un des disparus. Pourquoi les parents de Gil s'obstinent-ils à nier son identité? Et si Gil a été en vie tout ce temps? Bien décidé à faire la lumière sur le drame qui n'a jamais cessé de le ronger, Paul va replonger dans les souvenirs de cette terrible nuit...

L'auteurBois2

Harlan Coben est né dans une famille juive en 1962 à Newark dans le New Jersey aux États-Unis. Il grandit et fréquenta l'école dans la ville de Livingston également dans le New Jersey. Il étudia en Sciences Politiques au Amhers College.

Après ses études, il travailla tout d'abord dans la compagnie de tourisme de son grand-père. Il découvrit cependant rapidement qu'il voulait écrire et publia ses premiers romans au début des années 90. Après quelques thrillers, il décida de développer une série dont le personnage principal deviendrait le point central. Il gagna plusieurs prix pour ses romans et il est le premier auteur à avoir reçu les trois principaux prix pour les oeuvres de suspense: Edgar Award, Shamus Award et Anthony Award. Il écrit aussi parfois de courtes nouvelles pour le New York Times.

Au cours des années, il écrivit à nouveau des romans en dehors de sa fameuse série. Un de ces romans, Tell no one, fut porté à l'écran en 2006 par le directeur Guillaume Canet sous le titre "Ne le dis à personne". Ses livres sont aujourd'hui traduits dans près de 40 langues.

Père de quatre enfants, il vit présentement à Ridgewood avec sa famille.

Bibliographie

  • Play Dead (1990)
  • Miracle Cure (1991)
  • Deal Breaker (1995) (série Myron Bolitar)
  • Drop Shot (1996) (série Myron Bolitar)
  • Fade Away (1996) (série Myron Bolitar)
  • Back Spin (1997) (série Myron Bolitar)
  • One False Move (1997) (série Myron Bolitar)
  • The Final Detail (1999) (série Myron Bolitar)
  • Darkest Fear (2000) (série Myron Bolitar)
  • Tell no one (2001)
  • Gone for Good (2002)
  • No Second Chance (2003)
  • Just One Look (2004)
  • The Innocent (2005)
  • Death Do Us Part (2006)
  • Promise Me (2006) (série Myron Bolitar)
  • The Woods (2007)
  • Hold Tight (2008)
  • Long Lost (2009) (série Myron Bolitar)

Résumé

Un jeune procureur de 38 ans, Paul Copeland, nouvellement veuf et père d'une petite fille, plaide une cause importante qu'il espère lui permettra de commencer une carrière politique. Pendant qu'il travaille sur le procès, deux policiers viennent lui demander d'identifier le corps d'un homme, retrouvé assassiné. Copeland reconnaît immédiatement Gil Perez, disparu il y a 20 ans et considéré mort. Perez avait disparu en même temps que la soeur de Copeland, alors que ce dernier était moniteur dans un camp de vacances. Il y a 20 ans, Copeland avait relâché sa surveillance pour aller retrouver une jeune fille dans les bois. Cette même nuit, quatre des jeunes dont il était responsable s'aventurent en cachette dans ces mêmes bois. Deux sont retrouvés assassinés et deux - dont sa soeur - disparaissent.

Aujourd'hui, Copeland est remis face aux événements qui ont changé sa vie. Se sentant responsable et coupable de cette tragédie qui a détruit sa famille. À l'époque, un tueur en série a été accusé des meurtres, même si sa culpabilité n'a jamais été démontré pour la tragédie de la colonie de vacances. Devant le cadavre de Gil Perez, Copeland ne peut que remettre en question cette culpabilité. Et si sa soeur était aussi vivante ?

Commentaires personnels

On reproche souvent aux livres de Coben de toujours conserver le même genre d'intrigue et de personnages. Comme c'est le premier livre que je lis de l'auteur, je n'ai évidemment pas ce reproche à lui faire. Ma lecture se fit rapidement. elle fut agréable en générale, même si j'ai noté certaines longueurs.

L'auteur réussit à nous intriguer dès le début. Comment Copeland peut reconnaître quelqu'un déclaré mort il y a 20 ans ? Et pourquoi les parents de la victime insistent-ils pour dire que ce n'est pas leur fils ? On se questionne avec Copeland et on le suit au fil des pages dans sa poursuite de la vérité. L'auteur nous offre cependant de longs passages sur le procès que mène Copeland pendant son enquête. Ce procès est intéressant et m'a parfois fait oublier l'intrigue principale. En fait, je trouve que le procès prend même un peu trop de place... on nous donne trop de détails sur celui-ci, mais dans un sens pas assez. C'est-à-dire,que ce procès est si intéressant que j'aurais préféré qu'il soit l'intrigue principale d'un autre roman.

L'intrigue principale est cependant aussi passablement intéressante. Elle met en scène un événement du passé qui petit à petit apparait sous un autre jour. Et qui devient encore plus horrible que le personnage principal ne le soupçonnait. Rien de ce qu'il croyait savoir n'est réel. Jusque dans les dernières pages. Beaucoup de secrets et mensonges... peut-être un peu trop. C'est ce qui a fait que malgré mon intérêt pour le roman, je n'ai pas été complètement emballée par celui-ci. Les personnages sont bien décrits. Le style est direct et facile à suivre. Le personnage principal est intéressant - même s'il m'a paru parfois un brin naïf -, les personnages secondaires bien utilisés. Le suspence est présent et nous porte tout au long du roman. J'ai tout de même trouvé que certains événements frisaient l'invraisemblance et certaines ficelles du genre étaient un peu trop visibles.

En somme, une lecture agréable et rapide. Tout simplement.

L'avis de Laure, La Livrophile, Ingrid Barnay, Homelaet, Deliregirl1, Mpbernet, Excessif, Jean-Claude, Amanda sur Critique Libre, et Hannibal.

Extraits

"J'ai toujours su compartimenter ma vie. Je ne suis pas le seul, mais, sur ce point, je suis imbattable. Je peux créer des univers séparés dans mon propre monde. Gérer un aspect de mon existence sans qu'il interfère avec les autres. Certains, en regardant un film de gangsters, s'étonnent qu'on puisse être aussi violent dans la rue et aussi affectueux et attentionné à la maison. Moi, j'y arrive très bien" p. 56-57

"Il perçait dans sa voix une pointe d'accent de jeune fille de bonne famille qui tranchait sur le décor ambiant. Je me retenais de la détailler trop ouvertement. Elle s'en est aperçue et a souri légèrement. Surtout ne me prenez pas pour un pervers. Ça n'a rien à voir. La beauté féminie me bouleverse. Je ne dois pas être le seul." p. 143

Sources

24 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche: brumeuse

0002janvier"C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume" [Oscar Wilde]

J'avais oublié les reflets que la neige peuvent offrir à notre regard. La photo m'apparaît brumeuse, incertaine et remplie d'un sortilège fragile.

C'est cette fragilité qui me transporte et me fait peur. Mais c'est aussi celle-ci qui me fait espérer que tout sera bientôt tranquille et solide. Solide comme cette rivière brouillonne, qui court et s'emporte. Elle sait d'où elle vient, elle sait où elle va. Elle déborde parfois de son lit et elle s'égare parfois sur des chemins qui ne lui appartiennent pas ou qui ne lui appartiennent plus depuis longtemps. Mais elle est certaine de sa solidité.

La brume est parfois aveuglante. Elle éclaire trop les détails, les fautes, les erreurs. Mais elle permet aussi de rêver et de s'élancer sur des parcours tracés mais flous. Je regarde la clarté et je réalise que c'est facile d'oublier ses rêves. Mais ils sont toujours là. Il suffit de se les rappeler et d'y travailler. Travailler fort. Les yeux perdus dans la brume.

"Tu peux tout accomplir dans la vie si tu as le courage de rêver, l'intelligence d'en faire un projet réaliste, et la volonté de voir ce projet mené à bien" [Sydney A. Friedman]

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23 janvier 2010

Certifiée

On m'a offfert un certificat ! C'est la première fois, alors vous me voyez rougir ! Tag_de_l_amitie
Donc, ce certificat me fut offert par L'Or des Chambres et j'en suis vraiment touchée !
Il est maintenant de mise de l'offrir à mon tour à 7 autres bloggeurs...

Et là... je ne sais plus, je n'aime pas choisir... et de plus, je l'aurais offert à des gens qui l'ont déjà reçu ! Et puis tant pis... j'offre et puis ceux qui ont déjà reçu ne sont pas obligés de recommencer. ;)

Donc, j'offre à
Allie ... pour ses trois univers uniques qu'elle nous livre avec passion...
Suzanne ... pour ces douces balades qu'elle nous offre... et pour ces articles sur des artistes québécois que j'adore !
Karine :) ... pour ces mots toujours gentils et ses textes toujours vivants !
Fine Bessot ... pour l'enchantement qui s'évade de ses articles et ses oeuvres...
Ankya ... pour la diversité et la chaleur de ses textes...
Lhisbei ... parce qu'elle me permet de garder contact avec un univers de magie, fantaisie, et de science-fiction... ses textes m'ensorcellent toujours !
Célia ... parce que sa passion des livres et du thé me fait rêver... et pour son amour des animaux qu'elle partage avec nous...

et un petit extra à Sylviane, que je découvre petit à petit... et dont les textes et photos sont pleines d'émotions...

et bien sûr... je renvoie à L'Or des chambres... car son monde est tout simplement envoûtant !

22 janvier 2010

Et 6 ans déjà...

6

Et bien... déjà 6 ans. Il y a 6 ans, j'arrivais dans ce pays de mon père. Ce pays que je ne connaissais que par quelques voyages.

J'ai déjà expliqué notre départ, notre arrivée... et la suite... Notre but était 5 ans... 5 années pour cette aventure. L'année dernière cela faisait 5 ans. 

Et puis cette année, 6 ans. Et sur ce 6 ans, un coucher de soleil.

Ces 6 ans furent très enrichissantes. Remplis de moments heureux et instants difficiles.

J'ai découvert et réalisé beaucoup de choses. Je me connais un peu plus. Et je sais que j'ai encore beaucoup à découvrir.

6 ans. Ça me paraît une éternité, mais il me semble que c'est hier que j'arrivais dans cette ville si particulière. Encore une fois, on parle de temps. Demain, est un autre jour... comme dit mon père.

21 janvier 2010

Devant deux portraits de ma mère de Nelligan

Devant deux portraits de ma mère

[Émile Nelligan]

Ma mère, que je l'aime en ce portrait ancien, Pauline1
Peint aux jours glorieux qu'elle était jeune fille,
Le front couleur de lys et le regard qui brille
Comme un éblouissant miroir vénitien!

Ma mère que voici n'est plus du tout la même;
Les rides ont creusé le beau marbre frontal;
Elle a perdu l'éclat du temps sentimental
Où son hymen chanta comme un rose poème.

Aujourd'hui je compare, et j'en suis triste aussi,
Ce front nimbé de joie et ce front de souci,
Soleil d'or, brouillard dense au couchant des années.

Mais, mystère de coeur qui ne peut s'éclairer!
Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées?
Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer?

Commentaires personnels

Le temps passe. Le temps vole la jeunesse pour lui donner des rides. Pour tout le monde... pour nous, pour nos soeurs, nos frères, nos pères, nos mères. Le temps passe et semble tuer les sourires qui furent, les joies qui ont passées. Mais la mère demeure. Jeune, nous ne l'avons pas connue. Vieille, elle est comme un tableau de sa vie. Une oeuvre d'art, une peinture de ce qu'elle représente pour nous.

Car notre mère est un portrait. Nous avons une image de notre mère. Est-ce une illusion ? Peut-être. L'image du passée est-elle plus belle que celle du présent ? Le vieux portrait nous donne une image jeune, le portrait plus récent, nous offre une image fanée. Le temps. Mensonger. Est-ce que l'image de jeunesse est vraiment plus douce que l'image de vieillesse ?

Les portraits parlent. Ils nous livrent des histoires. Nous cachent parfois des secrets. Que se cache derrière les sourires, derrières les rides ? Les portraits nous parlent mais que leur répondre ? Peut-on leur répondre ?

Poème considéré classique de Nelligan... sonnet, strophes, rimes embrassées, alexandrins, quatrains, tercets... poème classique. Sujet classique aussi: la mère. Notre mère qui fut jeune et qui vieillit. Portraits de notre mère qu'il faut affronter et accepter et que le poète nous chante dans des rimes douces mais rythmées.

Le poème est classique, parfois considéré "ancien", archaïque selon certains critiques. Mais il demeure une musique à lire à haute voix. Les sons suivent les images, les vers s'écoulent graduellement comme des notes phonétiques. Une succession de mots et images entrecoupés de pauses, de silences...

Un portrait, des portraits, des sourires, des pleurs... des regards et des rides... Les yeux de la mère, son regard, son front, ses lèvres, son sourire... notre mère. Mais notre mère demeure une femme. Elle fut jeune, vivante, amoureuse, folle, insouciante. Il y a une distance entre les portraits de notre mère et notre rapport avec elle et avec ceux-ci. Le poème nous rappelle cette distance. Et il y a une distance entre les représentations de la mère. Est-ce la même femme ? Notre mère est multiple. Elle fut multiple dans sa vie et elle fut multiple dans nos vies.

Pourquoi, la mère, la femme sourit-elle dans le premier portrait ? Pourquoi est-elle jeune ? Pourquoi est-elle vieille ensuite? Que s'est-il passé dans sa vie que nous ne voyons pas sur les portraits et qui en font deux femmes différentes ?

Le poème est souvent considéré comme mièvre, sentimental... trop même. Mais l'est-il ? Il nous présente ces deux femmes différentes. Il nous présente le passage du temps sur une femme. Sur la mère. Mais le passé était-il moins triste que le présent ? Le poème est classique, ses thèmes aussi... mais son interprétation est ambigüe.

Deux portraits que Nelligan nous peint avec des couleurs vives, expressives et où le textuel devient image et expression. Les mots sont un jeu qu'il faut comprendre. Et pour comprendre, il faut jouer ! Jouer avec les vers, les symboles. Un signe, un symbole, une centaine de significations.

Une mère, des mères. Cette femme qui fut notre mère est plurielle et unique.

19 janvier 2010

Tentations... un tag en or

 NouRentrée littéraire - Janvier 2010

Bon, je fus taguée la semaine dernière. Un tag provenant de L'Or des Chambres et nous demandant de parler de nos tentations de la rentrée littéraire. J'ai un peu paniquée, je dois l'avouer ! C'est que je suis presque incapable de dire non à un tag... mais je suis aussi bien loin de la rentrée littéraire !

Les seules rentrées littéraires qui m'ont concernée furent lorsque je travaillais dans une bibliothéque... le développement de la collection m'obligeait à acheter les nouveautés... mais honnêtement d'un point de vue personnel, je n'ai jamais vraiment suivi les rentrées littéraires... C'est à peine si je suis la production littéraire des auteurs contemporains que j'aime ou même aodre !

Quand j'achète un livre... c'est parfois parce qu'on m'en a parlé ou que j'ai lu une critique sur un forum ou blog... mais surtout c'est parce que je suis dans une librairie et que je farfouille... je prends un livre, je le taponne, je lis le quatrième de couverture, je le feuillette... Parfois, je m'aperçois que c'est un livre vieux de 5 ans, mais pour moi, c'est un nouveau livre... Évidemment, dans les libraries, j'explore toujours la table des nouveautés, même chose en bibliothèque. Mais ce n'est pas quelque chose qui m'attire ou qui raisonne mon choix.

De plus, à Barcelone, les nouveautés francophones et anglophones sont souvent vieilles de quelques mois ou mêmes quelques années... Non, je ne cours pas les rentrées... je suis même assez anti "salon du livres"...

Mais, comme cela vient d'un endroit que je viens à peine de découvrir mais que j'affectionne déjà... je veux bien essayer de me prêter un peu au jeu... Donc... ce qui me tente de la rentrée ? Voyons voir...

- Il y a bien le nouveau Arturo Pérez-Revierte, El asedio, qui doit sortir au mois de mars. Le nouveau roman de cet auteur que j'aime beaucoup et qui a écrit "Le CLub Dumas" et "Le Tableau du Maître FLamand" ainsi que la série "Capitaine Alatriste", se déroulera à Cádiz en 1811. Ce sera un roman historique-policier-d'aventures-d'espionnage, etc...

- Peut-être La poupée de Kokoschka d'Hélène Frédérick. Roman inspirée d'une histoire vérédique.

"A Munich, en 1918, le peintre Oskar Kokoschka fait fabriquer une poupée grandeur nature à l'effigie d'Alma Malher dont il fut l'amant fébrile et jaloux. Le destin de cette curieuse commande est conté par Hermine Moos, conceptrice de la marionnette. Au gré de son journal écrit au quotidien, apparaît une femme hors du commun, pudique et iconoclaste, soumise et émancipée. Ce portrait d'une vie de bohème au féminin s'ancre dans un contexte historique fort : débâcle de la société prussienne et révolution perdue spartakiste. 'La Poupée de Kokoschka' éclaire la monstruosité de tout fantasme de possession, et parle autant du pacte amoureux que de l'acte de création." (résumé Evene)

- Il y a le roman d'Anne Carrière, Ce soir, je vais tuer l'assassin de mon fils, car l'histoire me rappelle mon roman préféré de Patrick Sénecal - Les Sept Jours du Talion -  et que je veux voir comment fut traité un sujet semblable. On parle ici de vengeance et justice personnelle...

- Il y a bien Sukkwan Island de David Vann... parce que je l'ai déjà vu critiqué sur certains blogs et que l'histoire me semble intéressante. Cela se passe en Alaska, c'est un huis-clos qui semble terrible entre un père et son fils.

- Et puis, Choses dites: entretiens, 1959-1993 (avec Gaston Miron) de Marie-Andrée Beaudet et Pierre Nepveu. Parce que j'aime Gaston Miron... parfois... et parce que Pierre Nepveu fut un de mes professeurs de littérature et que je l'ai adoré...

Ouf... maintenant, si je réussis à feuilleter ces ouvrages, je pourrais bien les acheter ! ;)

18 janvier 2010

Ma porte

Il y a quelques années... non, c'est faux... il y a plusieurs années... alors que j'avais environ 13 ans, ou peut-être 14 ans, j'ai écrit ces quelques mots:

I'm cleaning my doorPOrte
of the dust on it
It doesn't open enough
and it gets dusty
I clean, clean
but it remains as
disgusting
as a door
can
be

Bizarrement, je n'ai jamais bien compris ce que représentait exactement cette porte, ma porte... et pourquoi les portes m'apparaissaient si dégoûtantes.

Mes secrets poussièreux ? Le passé triste ? Le futur incertain ? Mon moi intérieur caché et perdu sous des tonnes d'ombres grises ? Je suppose que comme toute adolescente, je criais un certain mal de vivre imprécis. Mais je relis ces mots aujourd'hui et je ne suis pas certaine qu'ils sont passés... j'ai parfois encore l'impression qu'ils me parlent doucement... Puis, je tourne le dos, ferme une porte et ouvre l'autre, je passe d'une pièce à l'autre en souriant... je ferai le ménage un autre jour.

17 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : s'emporter

02janvier"Lorsqu'une porte se ferme, il y a en a une qui s'ouvre. Malheureusement, nous perdons tellement de temps à contempler la porte fermée, que nous ne voyons pas celle qui vient de s'ouvrir" [Alexander Graham Bell]

Je marche tranquillement dans une ville envahie par une neige inhabituelle. Et puis je m'arrête à une porte. Je ne sais pas vraiment ce qu'il y a derrière cette porte mais je m'arrête tout de même.

Je trouve cette porte jolie. Elle semble avoir vécue une vie longue et bien chargée. Elle est un peu défraîchie. Des rides lui parcourent le visage qui conserve tout de même une belle couleur lumineuse.

Je la trouve belle, cette porte. Je la trouve belle fermée. Je ne l'imagine pas ouverte. Je ne veux pas voir ce qui se cache derrière. Je la veux secrète. Discrète. Si elle s'ouvrait, elle briserait ce silence insaisissable.

Je me tournerai vers d'autres portes ouvertes. Je regarderai de l'autre côté. Je les franchirai. Mais cette porte, je l'aime close.

Elle me permet de vivre tranquillement quelques instants. Elle me laisse la possibilité de me reposer devant son immobilité. Devant son mutisme. Elle ne me dit pas de me dépêcher. Elle ne me dit pas de choisir. Elle ne me dit pas de courir. Elle ne me dit pas de parler, de décider. Et je me laisse emporter par son audacieuse inertie.

"L'avenir est encore le passé entré par une autre porte" [Arthur Wing Pinero]

16 janvier 2010

Quelques mots

"Si on colle l'oreille à la porte des livres et aux portes de la nuit, si on fait bien attention, on peut entendre la conversation des poètes" [Claude Roy]

14 janvier 2010

La chambre des parents

chambre1La chambre des parents / Brigitte Giraud. -- [Paris] : Fayard, [c1997]. -- 152 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-2-253-12414-6. -- (Coll. Livre de poche ; 31289)

Quatrième de couverture

Je reviendrai. Je garerai la voiture en haut de l'impasse. Je regarderai la maison.

Douze ans. Douze ans que je n'aurai plus mis les pieds dans cet endroit.

J'avais eu envie de devenir quelqu'un de normal. À présent que la voie était libre, j'avais compris que je n'étais capable de rien.

Ni boulot, ni petite bonne femme, ni colonies de vacances pour les mômes.

Une chose était encore possible: m'en revenir auprès de ma mère vieillissante, usée par la vie et le chagrin.

Ma mère, le seul être au monde qui m'ouvrira encore sa porte parce qu'elle sait pourquoi j'ai tué Papa.

L'auteurchambre3

Brigitte Giraud est née en 1960 à Sidi-Ben-Abbes en Algérie. Elle travailla comme journaliste, libraire et traducteur. Elle publia son premier roman, La Chambre des parents, en 1997. Elle vit aujourd'hui à Lyon où elle continue d'écrire. Elle est également impliquée dans la programmation de la Fête du livre de Bron. Son roman, Une année étrangère, publié en 2009, reçut le prix du jury Jean Giono. Elle reçut également le Goncourt de la Nouvelle.

Bibliographie

  • La Chambre des parents (1997)
  • Nico (1999)
  • À présent (2001) (récit)
  • Marée noire (2004)
  • J'apprends (2005)
  • L'amour est très surestimé (2007) (nouvelles)
  • Avec les garçons (2009)
  • Une année étrangère (2009)

Résumé

Un homme en prison depuis douze ans pour le meurtre de son père va bientôt retrouver la liberté. Cette sortie de prison lui fait peur. Il se questionne sur ce qu'il fera lorsqu'il sera libre. Où ira-t-il? Pendant ces derniers jours en prison, il se rappelle les années avant son incarcération, ce qui l'a conduit à son crime. Il se rappelle également ces années de prison. Mais surtout, il s'interroge sur comment il peut poursuivre sa vie hors des murs sombres mais rassurants de la prison.

Commentaires personnels

La Chambre des parents est le premier roman de Brigitte Giraud, écrit en 1997, et récipiendaire du Prix littéraire des étudiants. Le roman est court. À peine 152 pages dans mon édition. Il se lit comme une confession, comme un murmure capté sur les murs d'une cellule.

Le narrateur commence son récit par une phrase courte: "Je reviendrai". Il imagine le futur. Il voit son retour à la vie libre. Il essaie de s'imaginer revenir chez lui. Chez sa mère. Mais il sait déjà que ce retour sera difficile voire impossible. Mais il espère. Même en le décrivant imparfait, il essaie de se rassurer par ce retour. Il voit ce retour au "futur", non au conditionnel. Et le texte suit ce futur possible. Fin du premier chapitre.

Puis le texte est au présent. Le narrateur dans sa cellule se questionne. Il ne sait pas s'il veut être libre. Il est plus facile d'être en prison. Loin de tout, il n'a pas à affronter ces gestes,  sa vie. Il se laisse vivre. Sans trop réfléchir. Et c'est réconfortant. Fin du deuxième chapitre.

Et nous tombons dans le passé. L'imparfait. Il raconte sa vie avant le crime. Sa vie imparfaite mais innocente. Il nous traîne dans ses souvenirs. Et dans la narration de ses souvenirs, il parle en italique à une Marianne. Il lui parle au présent, il la tutoie au présent dans ses souvenirs. Fin du troisième chapitre.

Et le texte oscille ainsi entre le futur conditionnel ou non, le passé, le présent, le je, le tu... On entend les pensées du narrateur sur son présent en prison, on écoute ses souvenirs, on dessine avec ses futurs possibles. On passe de la réalité aux souvenirs. Et on apprend petit à petit comment il en est arrivé à tuer son père. On comprend ce qui l'a mené à ce crime. La véritable prison n'étant pas nécessairement celle du présent.

Nous lisons l'histoire d'une famille triste, immobile, sans vie... un père absent, une mère qu'il cherchera toute sa vie sans la trouver, une enfance pesante et silencieuse. Et Marianne. Le seul trait lumineux de ces pages décrivant une vie sombre.

Comment vivra-t-il en dehors des murs étouffants mais réconfortants de la prison ? Comment vivra-t-il avec son geste ? Comment vivra-t-il sans son père ? Il revoit donc encore son futur, mais au conditionnel. Car il ne sait plus. Il essaie de comprendre. Et il essaie de l'expliquer. En se parlant à lui-même, en écrivant, en racontant sa vie à son compagnon de cellule.

J'ai lu le roman de Giraud en quelques instants perdus dans un avion. J'ai été transporté par son écriture sobre aux temps multiples. Je me suis laissée emportée par son texte réaliste mais poétique. J'ai adoré sauté du futur au passé, puis revenir au dur présent. J'ai dévoré le texte pour savoir. Pour comprendre pourquoi ce meurtre. Dans les souvenirs, j'ai cherché les indices, tenter de supposer ce qui a mené ce jeune homme à tuer son père.

Ma seule peine est la chute... la vérité révélée dans les toutes dernières lignes. Je dois avouer qu'elle m'a déçue. Et que je ne l'ai pas trouvé à la hauteur du texte sublime que je venais de lire. Elle est logique et sûrement plausible. Elle est honorable aussi. Mais je ne l'ai pas aimé... je l'ai trouvé décevante. Il me semble que le motif était... insignifiant...

Mais, cette fin dont je n'ai pas été satisfaite, ne m'a pas gâché ma lecture ! J'ai adoré ce petit roman intense et touchant.

 

Extraits

"Franchir une porte est une douleur parce qu'aucune raison ne te pousse jamais à la franchir. Et tu fais comme si tu n'y pensais pas, tu prend un air détaché. Ici ou là est la même chose, le temps qui prend toute la place, qui t'écrase si fort que tu deviens le temps, tu le bouffes puis le digères ou bien tu suffoques, tu vomis. Tu succombes avec une pensée pour les torturés à qui le bourreau fait avaler des litres et des litres d'eau. Toi, tu bois du temps et tu es saoul." p. 26

"Si nous avions pu, nous aurions échangé. Tu me donnes ta jeunesse et je te donne mon désir de vivre. Mais nul magicien ne faisait partie de notre histoire, et quand bien même, nous nous serions méfiés." p. 127

Sources à consulter

10 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : innocent bazar

023"N'importe quel marchand de jouets, vous le confirmera: ce n'est pas compliqué d'amuser un enfant..." [Grenon et Goupil]

Légèrement flou. La photo d'abord. Et mes souvenirs que font surgir cette table chaotique d'une boutique lègèrement bordélique.

Je me rappelle d'objets dont je ne pouvais me séparer. Un capharnaüm de babioles qui traînaient partout dans ma chambre. Et souvent dans d'autres pièces. Au grand désespoir de ma mère qui passait son temps à ramasser mes jouets ou à me gronder pour que je les range sagement... ce que je faisais en chignant... pour les répandre à nouveau dans toute la maison aussitôt qu'elle tournait le dos.

Des couleurs, des formes, des textures, des sons, et même des odeurs.

Des jouets multicolores. Les coloris se mélangeant dans ma mémoire. Des poupées et des barbies aux vêtements flamboyants, des petites autos étincelantes, des casses-têtes lumineux, des livres rayonnants, ...

Des objets multidimensionnels. Des reproductions d'animaux de ferme en plastique, froides et lisses, des peluches douces et poilues, des véhicules métalliques, ...

Des jeux sonores et bruyants. Des bricoles qui offraient joyeusement des sons déchirants et répétitifs, des poupées et des animaux qui reproduisaient toutes sortes de bruits, des disques qui racontaient des histoires et qui nous disaient de tourner la page au son d'une clochette, ...

Des joujous anciens qui parfois étaient si vieux que l'on pouvait sentir les années nous murmurer leurs histoires, des livres barbouillés de dessins et de taches dont il était préférable oublier la provenance mais qui témoignaient des nombreux moments de confidences, ...

Des jouets témoins des rires et des larmes, des jouets précieux et irremplaçables... jusqu'au moment où ils furent oublier au coin d'une table, dans le fond d'un placard... mais qui jamais n'oublieront les heures de confidences et les secrets de mon enfance.

"Il y a des chose de l'enfance que seule l'enfance connaît!" [Colum McCann]

6 janvier 2010

Les archives de Pauline : Remue-ménage

J'aime voyager. J'aime les changements. Mais j'aime mon chez-moi. J'aime avoir un endroit que je peux appeler "chez-moi". AvecSalon_de_la_terrasse4 les années j'ai découvert que cet endroit pouvait se situer n'importe où, dans n'importe quel pays... en autant que je sois entourée des objets que j'aime et qui me sont familiers. Je n'oublie pas les gens non, évidemment. Mais mon logis est important. L'endroit où je me sens en sécurité, où je me sens bien.

Mais autant j'aime les repères de mon foyer, autant j'aime les changements. La routine s'empare rapidement de nous, si on la laisse faire. La routine est rassurante, elle est ce qui me permet de lire un livre engloutie confortablement dans mon sofa préféré. Mais la routine me pèse rapidement. Et alors les choses changent autour de moi... le travail, le pays... changement d'emploi, voyages, changement de pays... Mais pas les gens, pas les objets.

Et parfois, le temps passe et il n'y a pas de changement... le travail continue, le logis demeure au même endroit, et les voyages se font rares. Je me sens alors soupirer. Et la crainte que le quotidien ne devienne routine m'envahit. Et alors, je ressens un immense besoin de tout bousculer dans la maison. Cela m'a pris des années à comprendre ce besoin de chambarder mon logis. De changer d'endroit ce vase bleu, de trouver un nouvel emplacement pour ce miroir, de carrément culbuter les meubles d'un côté à l'autre. De perdre mes repères dimensionnels pour me retrouver dans un nouvel univers entre les mêmes murs et avec les mêmes objets.

Et je me rappelle ma mère. Il arrivait fréquemment que nous revenions de l'école pour trouver le salon complètement transformé. Les meubles avaient changés de place, les plantes envahissaient un nouveau coin et il y avait un cadre en moins, puisqu'il se trouvait maintenant dans le corridor. Trois mois plus tard, la cuisine avait de nouveaux rideaux, la table était à l'autre bout de la pièce et le comptoir présentait le rangement pour épices qui la veille était sur le mur. Et puis, 6 mois plus tard tout changeait à nouveau. Régulièrement, elle venait dans nos chambres et nous demandait ce qu'on voulait changer: le lit sur le mur opposé ? l'armoire en biais ? changer de tapis avec soeurette ?

Je ne me suis jamais questionnée. C'était normal. On changeait la disposition de la maison et c'est tout. Mais pourquoi ? Nous avons longtemps demeuré au même endroit. La même maison. La même rue. Le même quartier. La même ville. Ma mère a peu travaillé. Une grande partie de sa vie fut à la maison. Nous faisions peu de voyages. Puis elle fut de plus en plus incapable de sortir. Ma mère vivait dans son logis. C'était son chez soi.

Mais ma mère aimait sortir et voyager. Elle aurait voulu aller dans des soirées, voir le monde. Parcourir les rues, les villes, les pays. Elle aurait aimé rencontrer des gens, dévaliser les magasins des grandes villes, découvrir les cuisines nouvelles et étranges. Elle rêvait de voyages et d'aventures.

Nous allions visiter la famille, nous allions au parc, au cinéma, au centre d'achat, à la bibliothèque. Et quand son intérieur bouillonnait et cherchait à s'enfuir, elle chambardait sa demeure. Quand son regard s'évadait par la fenêtre, elle déplaçait les objets de son chez-soi. Et un autre intérieur existait pour un moment.

Quand j'ai l'âme qui soupire, je pense à la citation de Vivane Chocas, et à ma mère... et je me réinvente et me recompose en chahutant un peu ces objets qui m'entourent...

5 janvier 2010

Quelques mots

"Comme des bibliothèques aux multiples rayons que l'on classe, déplace, aménage, lentement nos identités se recomposent" [Vivane Chocas]

(Et on sait comme j'aime classer, aménager, déplacer mes livres... je suppose que c'est pour mieux me réinventer!!!)

4 janvier 2010

Un crime littéraire - Procrastination donnée

BDJ'ai déjà parlé de mon grand désordre classifié qui me désespère mais semble être là pour durer ! Je disais dans cet aveu d'un si petit crime littéraire que j'avais toujours tenté d'ordonner mes livres. Mais que lorsque j'avais fait mes études en bibliothéconomie, ce besoin avait pris des proportions deweyènes (ou deweyennes?). Oui, car j'ai toujours préféré Dewey à LC... ou a d'autres codes de classification. J'ai un petit faible pour le Dewey si imparfait !

Et bien mes études bibliothéconomiques me firent commettre un autre petit crime littéraire ! Oh, il est tout petit et discret... mais il me nargue chaque fois que j'ouvre un certain dossier de mes archives personnelles informatiques...

Avec l'arrivée de certains logiciels, nous nous sommes plus ou moins tous mis à créer des documents personnels: des textes, des feuilles de calculs, des présentations animées, pour ne nommer que ceux-ci ! Utiles et essentiels aux études et au travail... et bien pratiques personnellement. Et bien sûr, il y avait ce logiciel permettant de faire des bases de données. J'ai même travaillé professionnellement avec une base de données créée pour traiter les archives qui fut développée avec ce logiciel tout simple.

Donc, dans mon désir de tout organiser mes livres, mais devant mon incapacité à les ordonner physiquement, je me suis dit que je pouvais me créer ma base de données de livres ! Mon propre catalogue de bibliothèque... avec mes champs personnels... un catalogue bien cataloguer avec les règles de catalogage ! Super ! Merveilleux !

Et hop, on se lance dans la création d'une super base de données de tous mes livres. Choix des champs, création des pages, liens entre les champs et les pages... tout un travail qui m'a occupé pendant des heures ! Une base pour les descriptions de livres, une base pour les auteurs, une base pour les genres... Beaucoup de travail. Puis finalement, je commence l'entrée de données. Va chercher une pile de livres, saisit les informations sur le livre, détermine le sujet, entre l'information sur l'auteur, cherche des informations complémentaires... c'est très complet ! Je suis satisfaite ! Mais c'est très long... très très très très long...

Les premiers jours... les premiers mois, je suis très zélée ! Je taponne sur mon clavier avec entrain. Une pile de livres, puis une autre... puis une autre... je sens que j'avance. Puis, le temps passe... je suis fatiguée le soir après le travail... je passe quelques semaines sans entrer de données. Ce n'est pas trop grave, je me dis, l'été arrive et j'aurai amplement le temps de continuer. C'est que j'en ai des livres... des rangées et des rangées. Mais l'été passe rapidement entre voyages, lectures, visites... et je n'entre qu'une toute petite pile de livres.

C'est l'automne... le temps de reprendre le travail que je me dis ! J'entre plusieurs livres dans la base de données. Je peux à présent faire de nombreux liens entre les bases et je produis des listes et des rapports ! C'est sensationnel ! Je suis toute énervée. Et bien contente de mes descriptions catalographiques. Mais pour que ce soit complet, il faut que j'entre les livres... Il en manque encore beaucoup. Heureusement, j'entre immédiatement tout nouveau livre. Enfin... au début. Puis, je me dis, je vais les entrer après les avoir lu, car j'ajoute maintenant mon appréciation de lecture. Donc, évidemment, il faudra que je retourne dans la note si j'entre le livre avant de l'avoir lu ! Mais bien sûr, je finis parfois la lecture ailleurs que chez moi, ou alors très tard dans mon lit... je remets donc la description dans ma base de données à plus tard...

Et puis, le plus tard, prend du retard. Les livres à décrire s'accumulent, sans compter ceux qui ne sont pas encore entrés... Et puis, tous ces livres me découragent un peu. J'ai envie de le faire, mais je remets au lendemain, puis au lendemain, puis au surlendemain... je procrastine ainsi depuis des années ! Oui, oui, des années ! Ma base n'est toujours pas terminée... et maintenant elle date. Toute cette procrastination l'a vieillie... elle prend de l'âge et le porte mal... je voudrais aujourd'hui la refaire complètement !

Parfois, je me lève pleine de bonne volonté ! Mais quand je vois tous ces livres... je capitule... et j'en prend finalement un pour le lire et je me jure de le décrire un autre jour...

3 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : accepter d'attendre

"Malheur à celui qui ne peut être seul un jour de sa vie sans éprouver le tourment de l'ennui, et qui préfère, s'il le faut, converser 01janvieravec des sots plutôt qu'avec lui-même!" [Xavier de Maistre]

Il faut parfois une image de silence pour réaliser qu'on n'a pas peur de la solitude. Une journée d'isolement peut être douce. Jamais les heures de solitude ne m'ont angoissée.

Je sais qu'elles font peur à bien des gens que je connais. On m'a déjà confié être incapable d'être seul plus que quelques moments. L'ennui et l'isolation envahissent leurs pensées et l'affolement les saisit.

Je m'ennuie rarement quand je suis seule. J'aime la solitude. J'aime me promener tranquillement dans les rues et réfléchir. J'aime me retrouver dans ma maison déserte et respirer un peu le désoeuvrement.

J'aime me retrouver face à mes propres rêveries et soucis. Les affronter ou les oublier. Les défaire et refaire. Les vivre et les revivre. Je regarde les minutes passées et j'attends tranquillement que la vie me parle. J'aime l'écouter et lui répondre. Parfois je le fais à voix haute.

Tout va si vite... les gens nous entourent et nous envahissent... les tâches et les activités nous guettent... Parfois, il faut savoir s'arrêter, s'isoler, se perdre dans un doux silence et attendre que le présent nous raconte le passé et nous annonce les jours à venir.

"L'hiver, cette saison de silence froid, mais aussi d'attente féconde" [Daniële et Stefan Satrenkyi]

2 janvier 2010

Pauvres petits cactus !

Nous sommes au restaurant. C'est un joli restaurant. On voit que les propriétaires ont pris la peine de décorer leur restaurant... on voit des belles couleurs, des petites touches personnelles ça et là... le menu est diversifié... les plats excellents... le service0000 impeccable et personnalisé... Vraiment très sympathique restaurant.

Mais je me dois de me lever et protester ! Dans ce chaleureux et charmant restaurant, un crime est commis à chaque Noël ! Oui, car c'est la deuxième année que je me rends dans ces lieux lors de la période des fêtes et c'est donc la deuxième fois que je suis témoin de ce comportement barbare !

Sur chaque table du restaurant - et j'en compte environ une vingtaine - il y a un petit pot tout petit avec un tout petit cactus déguisé en Père Noël !!! Oui, oui, oui, sur chaque table ! Ce pauvre petit cactus bien gentil, bien piquant et bien décoré.

Il contribue à rendre festive et pimpante chacune des tables du restaurant. Avec son bonnet et sa moustache, il nous rappelle que c'est le Temps des Fêtes. Mais que lui arrivera-t-il après le 6 janvier, quand les Fêtes seront terminées et que son costume ne sera plus de saison ?

Est-ce qu'on le laissera sur la table ? Est-ce qu'on lui enlèvera son costume de Noël pour lui en mettre un autre ? ou même pour le laisser nu et vert sur la table ?

Non... Comme des centaines de petits cactus habillés en Père Noël, il prendra le chemin de la poubelle ! Oh bien sûr, il y aura quelques rescapés qui iront sur le bord d'une fenêtre... mais si peu ! On ne le plantera pas dans un jardin, on ne le gardera pas pour le réutiliser l'année suivante, on ne l'offrira pas à un ami, ... non, après le 6 décembre, on l'abandonne... il a rempli son ingrate tâche et on le met ensuite rapidement à la retraite... permanente.

Car où les garderait-on ? Un cactus vert et piquant sur une table n'est mignon qu'habillé de rouge pour les Fêtes ! On ne peut les laisser sur les tables. Et puis, il faudrait un grand entrepôt pour tous les cactus de Noël, qui bien sûr grandiraient et prendraient de plus en plus d'espace. Et l'année suivante, ils ne seraient plus aussi mignons et seraient trop gros sur la table. Non, le cactus Père Noël se doit d'être minuscule.

Alors, je regarde tristement tous ces petits cactus sur les tables, et je me dis qu'on devrait définitivement créer une Association pour la protection des cactus déguisés en Père Noël !!! Quelqu'un doit parler et lever le voile sur les souffrances de ces pauvres petits cactus !!! ;)

(Je plaisante, mais à peine ! Vraiment... je trouve triste d'acheter tant de plantes, tant d'êtres vivants, pour ensuite s'en débarrasser... d'autres décorations pourraient être utilisées !!!)

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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