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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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28 mars 2010

Le moment captif d'un dimanche : soyons sérieux

28marsa"Dans la vie, même quand ça a l'air sérieux, ça n'est tout de même du guignol. Et on joue toujours la même pièce" [Jean Anouilh]

Tout apparaît toujours comme la fin du monde. Comme la fin de notre monde. Une poussière est aussi formidable qu'une montagne. Un mot est la destruction d'un univers. On analyse chaque instant. On trouve une seconde défectueuse. On ne sait plus ce qui est grotesque ou ordinaire.

On rit de nos faiblesses en public. Mais on les pleure en silence quand nos mains couvrent notre visage. Dans cette pièce noire où s'agitent les marionnettes de nos erreurs et nos faiblesses.

Mais rien n'est jamais finalité. Enfin. Il faut le croire. Il suffit d'y croire me dit-on. Et je veux bien y croire. Une illusion n'est que l'ébauche de ma réalité. Il suffit parfois d'un sourire et on veut bien suivre cette possibilité qui se dessine devant nous.

Un pantin me dit que peut-être tout est trop sérieux. Et quand il y des moments s'offrant à moi dont le poids des présents inévitables peuvent s'oublier, il est impérial de les saisir et de réaliser que cette illusion est libre de fatalité.

Car un spectacle s'annonce. Un spectacle connu mais chaque fois nouveau et intense. Et il suffit de le vivre en espérant que les marionnettes se rappellent de leur scénario... et continuent à faire rire notre âme.

"L'homme est une marionnette consciente qui a l'illusion de la liberté" [Félix Le Dantec]

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24 mars 2010

Tout est relatif

Je n'ai rien contre certaines idées. Quand je vais dans la région de Toulouse, je pense aux pierres roses et au cassoulet. Quand je vais en Provence, je pense à la lavande. Quand je vais en Belgique, je pense à la bière. Quand je vais à New York, je pense aux ... enfin... il y a certaines choses qui nous viennent automatiquement à l'esprit quand on pense à certains endroits.

Certaines idées ne sont pas complètement fausses. Simplement... elles ne sont pas toujours - ou uniquement - vraies. Il n'y a Pluiepas que... cette chose... à cet endroit. Il y en a, mais pas que.

Et donc... quand on parle du Québec, par exemple, nombres de gens vont parler de l'hiver. On parle rarement des étés étouffants ou des hivers sans neige. Et quand on parle de l'Espagne... on parle de la chaleur. Peu importe la saison. Et peu importe, la région. L'Espagne est un petit pays, mais chaque région est différente. Et chaque saison apporte sa température.

J'ai énormément chialé sur ces lieux -je le sais... et j'en suis un peu désolée-  de la pluie et du froid à Barcelone. J'ai même parlé de la neige qu'il y a eu cette année et qu'il y a chaque année depuis que je vis ici... et donc qu'il y a depuis toujours en Espagne. Mais bizarrement, les gens continuent à me parler de soleil et de chaleur. On m'appelle et on me demande s'il fait beau, s'il fait chaud... on me dit que je suis chanceuse d'être ici. On voit les touristes arriver à Barcelone, au mois de novembre, janvier, mars... habillés comme si nous étions au mois de juillet.

Et honnêtement, ça m'enrage. Ce fut un hiver horrible cette année. De la neige et de la pluie partout. Des désastres dans toutes les régions d'Espagne. Chaque jour, je me lève et dans ma fenêtre, je vois du brouillard, des nuages, de la pluie... il y a quelques semaines, il y avait même de la neige. Le printemps est arrivé. Mais il fait encore gris.

Je me console en me disant que bientôt, il fera soleil et chaud. Et alors, je me rappelle, que l'été, c'est souvent irrespirable ici. Et l'été, on me dit... "mais tu vas à la plage"... oui, parce que bien sûr, puisque je vis en Espagne, je vais tous les jours à la plage !!! L'été... il fait chaud... on étouffe... c'est invivable...

Et donc, je me dis... que peu importe l'endroit où on vit... on aura toujours quelque chose à dire sur la température... il y aura toujours une raison pour chialer ! Grrrrr....

21 mars 2010

Le moment captif d'un dimanche : paresser

21mars

"Il faut des siècles de désoeuvrement pour pouvoir supporter l'oisiveté du dimanche" [Anne Hébert]

Il faut savoir regarder le dimanche dans les yeux. Et accepter ses conseils. Parfois, j'oublie le dimanche. Je ne l'écoute pas. Je travaille toute la semaine. Et la fin de la semaine, le week-end, comme disent certains, il faut faire tant de choses. Il faut faire le ménage. Il faut faire les courses. Il faut répondre au courrier et aux courriels. Il faut voir la famille. Il faut penser à la semaine qui vient.

Mais il faut aussi savoir s'arrêter. Oui. Ne rien faire. C'est quelque chose de presque impossible pour moi. Mais j'apprends. Petit à petit. Simplement se lever. À l'heure qui me plait. Sans culpabilité. Se préparer un café et peut-être un petit déjeûner. Lequel ? On verra.

Manger tanquillement. Refaire un peu de café. Voir les heures passées. Ne pas s'en préoccuper. Regarder par la fenêtre. Décider si on va se promener ou si on s'enfonce dans un fauteuil avec un livre. Ou encore si on se perd sur un lien après l'autre dans le monde vaste virtuel. Ou encore si on ouvre la télévision pour un film ou une série. Ou peut-être appeler un ami ou peut-être pas.

Aujourd'hui, le soleil brille. Et j'ai envie de ne rien faire. Rien faire est difficile. Disons, ne rien faire de bien important. Prendre le temps de ne rien faire. C'est important, je crois. Une petite promenade dans la ville. Sans itinéraire. Tout est fermé. Évidemment. Enfin, pas tout. Quelques boutiques ouvrent leurs portes pour les promeneurs.

Une porte ouverte. De jolies choses à regarder à l'intérieur. Je n'entre pas. Bizarrement, je préfère observer cette bicyclette rose. Elle me rappelle ces dimanches de ma jeunesse où paresser et jouer sans but particulier n'étaient pas un problème. Quand passer la journée à rouler vers nulle part, ou encore à regarder le vent jouer avec les feuilles ou les flocons, selon la saison, n'étaient pas culpabilisant... n'étaient pas considérer comme perdre son temps...

La bicyclette rose ne bouge pas. Elle reste là. Elle me dit tout simplement d'écouter le dimanche. D'écouter ce qu'il me dit. Et il me dit de réapprendre à perdre mon temps. Tout simplement. Avec plaisir. Sans me sentir coupable. Je résiste parfois. Mais certains dimanches, j'essaie d'écouter. Et je regarde la bicyclette rose et je la remercie de son conseil. Puis, je continue mon chemin. Vers nulle part.

"Le temps porte conseil : en général celui de ne rien faire" [Claude Roy]

18 mars 2010

Petites histoires avec un chat ... Expérience de lecture

Pap1Je ne peux dire que j'aime beaucoup les recueils de nouvelles. Je n'en lis pratiquement jamais. Et je lis rarement un recueil de nouvelles d'un seul et même auteur. Je considère que c'est un genre difficile et lorsqu'un auteur publie plusieurs nouvelles, je trouve souvent le style répétitif.

Pourtant, j'ai pu lire des nouvelles qui m'ont marquée, des nouvelles inoubliables et j'ai même aussi écrit des nouvelles.

Mais lorsque je choisis un livre en bibliothèque ou en librairie, je vais rarement prendre un recueil de nouvelles. Même d'auteurs que j'aime.

Je n'ai pas acheté ce recueil, il me fut offert en cadeau. Par une amie qui connait mon amour des chats et qui avait beaucoup aimé le livre. Elle venait me voir à Barcelone et a pensé que j'aimerais bien un livre d'un nouvel auteur québécois. J'ai été très touchée, mais le livre a rejoint ma PAL et y demeura jusqu'à la semaine dernière.

Le Défi La Plume Québécoise m'a obligé en quelque sorte à sortir ce livre de la pile. Je voulais pour le défi lire de nouveaux auteurs québécois et comme je n'en ai pas des masses dans ma PAL, je me suis dit que c'était le bon moment.

Je dois dire que 3 choses m'ont tout de suite séduites. Avant même d'ouvrir le recueil.

Tout d'abord, le titre... évidemment !!!  Mon amie me connait quand même assez bien... Non seulement le fait que le chat semblait à l'honneur dans le recueil m'a plu immédiatement, mais j'adore l'intitulé ! J'adore le titre, tout simplement, spécialement la petite parenthèse ! Il m'arrive de ne pas choisir un livre, même si je n'en ai entendu que du bien, parce que je n'aime pas le titre ! Et oui, c'est plastique et textuel, mais il faut qu'un titre me plaise. (Évidemment, je ne lis pas uniquement les livres dont les titres me plaisent, sinon, je ne lirais pas beaucoup... mais ça demeure un critère et un gros avantage pour le choix du livre).

Ensuite, le nom de l'auteur. Que je ne connaissais pas du tout. Et dont je n'avais jamais entendu parler. Véronique Papineau... je trouve cela bien joli ! Et de plus, le nom de Papineau, m'a encore fait pensé aux chats.... Une association toute personnelle, évidemment. Et qui n'a rien à voir avec le nom ou l'auteur. Voyez-vous, soeurette a eu un magnifique chat noir, absolument non-photogénique et totalement fou. Oh, il était adorable et très gentil ! Mais vraiment bizarre et un peu stupide ! Elle lui avait donné un nom se terminant en "o". Cela faisait bien un mois qu'elle l'avait chez elle. Un jour, il fit une de ses bizarreries dont lui seul connaissait le secret et impliquant le robinet. J'ai éclaté de rire, étant témoin de cette acrobatie et j'ai dit: "C'est vraiment pas la tête à Papineau, ton chat !" Soeurette, riant aussi, a bien sûr approuvé... et a décidé que ce nom lui irait comme un gant. Le chat fut donc rebaptisé "Papineau" ! (Pour ceux qui ne connaîtrait pas l'expression, Louis-Joseph Papineau était un homme politique québécois du XIXe siècle, grand orateur et très intelligent. Quand on dit que "ça prends pas la tête à Papineau" cela signifie généralement qu'il ne faut pas être nécessairement très intelligent pour comprendre une chose relativement simple).

Finalement, la couverture ! Elle est absolument splendide ! Enfin, moi, je la trouve tout simplement magnifique. Les couleurs, le dessin, la composition... enfin tout !!! Et ça aussi c'est important pour moi. Je vais lire un livre dont je n'aime pas la couverture... oui... mais je vais souvent ne pas acheter ou emprunter un livre dont la couverture ne me plait pas. Ou alors, je vais choisir une autre édition... (Oui, je sais, c'est encore incroyablement superficiel, mais c'est ainsi... une couverture moche, un titre moche... et le livre peut risquer de ne pas être choisi... c'est sûrement un de mes crimes littéraires, tiens... je devrai m'en confesser dans la bonne section!)

Donc... Le Défi La Plume Québécoise, le titre, le nom de l'auteur et la couverture m'ont fait ouvrir le livre et lire son contenu, malgré mon peu d'intérêt pour les nouvelles. Le titre, le nom de l'auteur et la couverture vont faire de ce livre, une belle expérience de lecture ! En faire un livre que j'aime regarder dans ma bibliothèque. Le contenu ? Et bien... disons... que je ne suis pas plus emballée par les nouvelles qu'avant... Quelques belles histoires... Plusieurs qui m'ont ennuyée ou laissé indifférentes. Une ou deux histoires qui auraient dû être plus développées. Un exercice stylistique intéressant dans une nouvelle, répétitif dans la deuxième qui reprend le même style. Trop peu de chats à mon goût, mais très bien utilisés. La nouvelle sans chat... intéressante pour son apport à la parenthèse du titre, mais très ennuyeuse pour moi.

Non, définitivement... cette expérience de lecture est principalement inoubliable pour moi... pour des raisons hors contenu !!!

Voir aussi: Petites histoires avec un chat dedans (sauf une) (critique de lecture)

17 mars 2010

Petites histoires avec un chat dedans (sauf une)

Petites histoires avec un chat dedans (sauf une) : nouvelles / Véronique Papineau. -- [Montréal]: Boréal, 2008. -- Pap1175p. ; 22 cm. -- ISBN 978-2-7646-0596-7

Quatrième de couverture

La vie n'est pas toujours simple, même - et surtout? - quand on est jeune, comme les personnages que Véronique Papineau met en scène dans ces nouvelles. Histoires de cœur, histoires de baise, problèmes de travail ou d'argent, tout cela peut nous faire passer de fichus quarts d'heure, qu'il nous arrive très souvent de traverser sous le regard à la fois attentif et impassible de nos chats. Ils voient tout, comprennent tout, mais ils ne nous jugent jamais.

Avec le chat, Véronique Papineau partage de nombreuses qualités: l'art de la légèreté, le coup de griffe qu'on n'a pas vu venir, la caresse qui déchire.

Qu'elle raconte l'histoire d'amants qui se rencontrent à 120 kilomètres-heure sur l'autoroute, la fugue de deux adolescents dans la grande ville, la fin de la noce pour la demoiselle d'honneur qu'emporte l'ambulance, chacune de ces scènes de la vie contemporaine prend un relief inattendu, tout comportement est soumis au regard de cette fine observatrice, à son humour à la fois tendre et cruel. Jamais elle ne rate sa proie. 

Pap2L'auteur

Véronique Papineau est née à Sainte-Brigide d'Iberville, petit village québécois, en 1980. Elle étudia en Lettres au cégep puis en traduction à l'université. Elle a travaillé comme rédactrice de sous-titre pour les malentendants. Elle aime depuis toujours la littérature et dit volontiers que son rêve était de publier un livre à 30 ans. Elle participe à divers concours. Elle publiera sa première oeuvre, un recueil de nouvelles, à l'âge de 28 ans. Petites Histoires avec un chat dedans (sauf une) a été en nomination pour le Grand Prix Littéraire Archambault 2009 (prix du public - 9e édition).

Elle habite aujourd'hui Montréal et est correctrice pour un magazine local. Elle continue d'écrire et prépare un nouveau roman.

Résumé

Ce livre nous propose douze nouvelles, douze petites histoires, sauf une, qui nous offre le passage d'un chat. Un passage parfois furtif, où l'on sent à peine sa présence. Un passage parfois central, alors qu'il devient le coeur de l'histoire. Mais toutes les histoires, sauf une seule, comporte la présence d'un chat.

Une histoire de rupture, une histoire de dépression, une histoire de fugue, des histoires de frères, des histoires de couples, une histoire de rencontre, des histoires d'amour, une histoire de folie, des histoires d'enfants,...

Commentaires personnels

Onze histoires avec un chat faisant une apparition. Une histoire, sans chat. L'auteur a donc écrit la majorité de ses histoires en intégrant la présence d'un chat. Le chat est à parfois à peine visible. On le sent au détour d'une phrase et on le voit plus. Parfois, il est essentiel à l'histoire. Comme un vrai chat, sa présence est parfois discrète, parfois sournoise, parfois douce, parfois féroce. Les personnages détestent parfois le chat, l'ignorent souvent... ou alors en sont complètement épris. Le chat est souvent l'observateur, parfois le catalysateur... D'une façon ou d'une autre, sa présence est un symbole important de l'histoire. Même lorsqu'il ne fait que passer rapidement. Il a toujours une raison de faire partie de l'histoire.

Ce recueil de nouvelles est la première oeuvre de Véronique Papineau. L'auteur n'a de toute évidence pas choisi de commencer avec un genre facile. Et comme la plupart des recueils de nouvelles, les histoires sont ici inégales. Certaines m'ont parues simples, voire simplistes. D'autres, beaucoup trop courtes. J'ai beaucoup aimé certaines histoires, d'autres m'ont carrément ennuyées. L'auteur a cependant fait un effort évident pour varier le style de ces nouvelles. Le thème qu'elle s'était elle-même imposée a cependant parfois semblé difficile à suivre. Elle a donc tenté de suivre un thème tout en cherchant à éviter l'uniformité de ses textes. Mission très difficile qu'elle a plus ou moins réussi. Dans l'ensemble, cependant, je dirais qu'elle s'en ait assez bien tiré.

L'auteur dit qu'elle observe les gens et que ses histoires sont inspirées de ses observations. Les personnages sont très bien dépeints et crédibles. Les situations sont anecdotiques. L'auteur nous offre des situations familières. On reconnait facilement des gens de notre entourage ou des situations que nous avons vécues ou que des gens que nous connaissons ont pu vivre.

Il y a beaucoup d'humour dans les textes de Véronique Papineau. Un humoir plutôt noir, parfois très ironique et sarcastique. Mais j'ai parfois senti quelques clichés. Et certaines situations ou personnages m'ont semblé stéréotypés. On note une certaine désillusion de l'amour et des couples qui est assez caractéristique de notre époque. Et on pourrait croire que l'auteur passe certains "messages" ainsi que ses idées sur le monde contemporain, sur une génération qu'elle qualifie certainement de désabusée et sur les relations en géneral.

Je crois aussi que certaines histoires auraient pu être facilement développées. Je suis souvent restée sur ma faim, dans un sens. Les personnages m'ont souvent semblé intéressants et complexes mais trop peu développés. Même dans le contexte d'une nouvelle. L'auteur nous en dit trop ou pas assez, dans un sens. Et certaines histoires me semblaient mériter plus que quelques pages.

Le propos le plus important et intéressant du volume demeurent cependant la présence du chat qui ancre définitivement chaque histoire dans la réalité et le quotidien. D'ailleurs, l'histoire qui m'a le moins plu est celle qui n'a point de chat dedant !

Les avis de Christine Jeanney (Pagesapages), Club de lecture, Maxime Jobin, Caro[line], Jessica, d'autres avis sur la Recrue du mois.

Voir aussi: Petites histoires avec un chat... Expérience de lecture

Extraits

"Dormir très mal. Se réveiller au milieu de la nuit et, jusqu'à l'aube, avoir des pensées comme une autoroute. Vers cinq heures, voir les lampadaires s'éteindre. Sombrer dans un sommeil impalpable.Snoozer pendant une heure. Être en retard, comme chaque matin. S'en foutre. Avant de se mettre debout, songer que notre vue sera la même jusqu'à la fin de semaine, jusqu'à la fin du mois, jusqu'à la fin de l'année. Être envahie par une immense lassitude." p. 55 (Dormir très mal)

"Costa nous connaissait et nous connaissions Costa. Qu'il aille trouver refuge dans le lavabo de la salle de bains par les chaudes journées de juillet ne nous étonnait plus. Qu'il passe ses après-midi à dormir dans le fauteuil capitonné du salon n'était plus un secret pour personne. Qu'il vienne immanquablement nous voir chaque fois que l'un de nous siégeait sur les toilettes, qu'il vienne poser ses deux pattes de devant sur notre cuisse avant qu'on ne se penche vers lui et que notre nez ne touche son museau humide, cela faisait partie du quotidien." p. 108 (La mort d'un chat)

Sources à consulter

... et mon deuxième roman du Défi la Plume Québécoise...

Defi

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14 mars 2010

Le moment captif d'un dimanche : voile

"C'est d'ailleurs l'un des pièges de la coquetterie : soigner ses cheveux, c'est se préoccuper de l'aspect que l'on a de dos" [Michel Tournier]

14_mars

On visite un musée comme ça. Innocemment. Et au détour d'une pièce, on se trouve devant une drôle de dame au sourire curieux. Je dirais bien coquin, mais il me semble un peu trop incongru et saugrenu pour être coquet.

Ce sourire émerge de cette chevelure invraisemblable d'une façon légèrement inquiétante. Mais pourtant, je n'ai pu m'empêcher d'éclater de rire en m'approchant. Alors, ne cherchez point de liens entre les citations et la photographie... ce n'est que le résultat d'un coup de foudre pour ces cheveux improbables et ce sourire vaguement hallucinant. Quoique...

Évidemment, je ne peux m'empêcher de penser à l'artiste. Quelle idée avait-il en tête lorsqu'il a imaginé sa sculpture? Qui était son modèle et pourquoi se cachait-elle sous ces cheveux ainsi? De quoi se cachait-elle... que cherchait-elle à couvrir... et pourquoi cela la faisait-elle sourire?

Ce voile qui la couvre... cette couverture de marbre... est-ce de la coquetterie ou une mascarade ? Que peut-on vouloir dissimuler sous nos chevelures ? A-t-on oublié d'être soi-même au détour d'une vie brutale et reservée ? A-t-on oublié de sourire des petites surprises qui se trouvent sur notre chemin ?

Je me retourne... mes cheveux qui furent de tant de couleurs... de tant de longueurs... que parfois je perds quand je suis nerveuse... qui parfois s'emmêlent quand je dors ou que je porte un foulard... et mes cheveux me caressent doucement le visage et cachent un instant le sourire farfelu et à peine effronté qui s'attarda quelques instant après cette rencontre avec la dame chevelue du musée !

 

"Mon cynisme est une mauvaise couverture - mais comment me garantir du froid ?" [René Crevell]

10 mars 2010

Quelques boutiques à Barcelone...

Barcelona Shops / Photographs by Consol Bancells ; [Redacció i coordinació: Begoña Garcia]. – [Barcelona]: Angle Editorial, 2007. – 190 p. : photgr. en coul. ; 19 x 19 cm. – 978-84-96970-05-2

Livre en anglais, espagBShopnol et catalan.

Quatrième de couverture

The most charming traditional shops – Las tiendas tradicionales con más encanto – Les botigues tradicionals amb més encant.

L'auteur

Consol Bancells est une photographe indépendante catalane. Elle a fait des études en Histoire de l'Art à l'Universitat de Barcelona. Elle se consacre aujourd'hui à la photographie et se spécialise dans l'architecture et les arts décotatifs. Elle a écrit et réalisé les photographies de plusieurs oeuvres, principalement sur le modernisme. Elle publie également dans diverses revues et magazines.

Bibliographie

  • Sant Pau, Hospital Modernista (1988)
  • El Modernisme a Mallorca (1989)
  • Guia del Modernisme a l'Eixample (1990)
  • Farmàcies Modernistes de Barcelona (2006)
  • Botigues Històriques de Catalunya (2006)
  • Barcelona Botigues amb encant (2007)
  • Farmàcies Històriques de Catalunya (2007)
  • El Modernisme (2008)
  • Ignasi Oms i Ponsa Arquitecte (2009)
  • Barcelona II.lustrada. La Ciutat del segle XVIII (2009)

Le site de la photographe.

Résumé

Une promenade dans Barcelone à la rencontre des boutiques historiques de la ville. La photographe nous propose ses photographies des plus belles, anciennes et représentatives boutiques de Barcelone.

Commentaires personnels

Barcelona Shops est un livre de petit format mais chaque page nous fait découvrir une boutique de Barcelone. Ces boutiques ne sont BShop2pas, pour la plupart, cachées ou inacessibles. Elles se trouvent facilement. On les croise souvent. Mais il suffit d'ouvrir les yeux. Et c'est ce qu'à fait la photographe.

Nous la suivons dans les rues de la ville à la recherche des boutiques anciennes. Les vieilles boutiques de Barcelone qui se caractérisent par leur ancienneté, mais aussi par leur beauté et leur architecture traditionnelle. La grande majorité des endroits datant du début du XXe siècle et sont représentatives du Modernisme et du Noucentisme (mouvement essentiellement catalan). Mais certaines boutiques sont plus anciennes.

Ces boutiques sont emblématiques de la ville. Elles rappellent son histoire, ses traditions, sa vie. Se sont souvent de vieilles épiceries  ou encore des pharmacies, toujours en fonction. Quelques boutiques de vêtements, et même une boutique de bougies et chandelles... la plus vieille de Barcelone.

J'ai souvent croisé ces endroits. J'ai même aussi photographié ces boutiques. Je me souviens aussi d'avoir acheté des chandelles, lors d'une visite en 1994, dans cette boutique antique "Cerería Subirá" qui existe et vend des chandelles depuis 1761.

Les photos du livre sont superbes et un petit texte accompagne chaque boutique. Peut-être un peu court. Il aurait été plaisant d'avoir un peu plus d'information sur l'histoire de chaque boutique. Mais le livre est essentiellement centré sur la photographie et sur la découverte de ces boutiques. On nous offre un plan avec la localisation de chacune des boutiques afin de pouvoir les admirer par soi-même... Barcelone se découvre véritablement à pied ! Il faut se promener tranquillement et toujours regarder partout afin de découvrir les endroits un peu plus discrets mais aussi superbes et intéressants que les attraits plus connus (les maisons de Gaudí, les cathédrales, etc.).

Sources à consulter

9 mars 2010

Des flocons venus chatouiller Barcelone

Cet hiver fut particulièrement difficile pour l'Espagne. Les pluies torrentielles, les averses de neige et le froid ont marqué cetteDSC_2188 saison. Évidemment, il pleut, il neige et il fait froid chaque année en Espagne !!!

Et je trouve toujours étrange que les gens viennent en vacance ici pendant les mois d'hiver en s'attendant à du soleil et de la plage ! Comme ses amis québécois qui m'avaient annoncé en novembre qu'ils avaient achetés des billets pour passer Noël à Málaga en Andalousie !!! Mon dieu, quelle idée, n'avais-je pu m'empêcher de dire! Mais pourquoi donc ? Heu pour fuir l'hiver québécois et voir le soleil et la plage, d'eux de me répondre... Hum... comme je leur ai dis, il a fait froid et il a plu pendant tout leur séjour. Évidemment, 5-10ºC est plus chaud que -20ºC mais c'est pas chaud... surtout dans les maisons mal isolées. Parce que voyez-vous, l'Espagne ce n'est pas les Caraïbes ! Et en février à Barcelone, tu mets ton foulard et tes mitaines... pas tes bermudas et tes gougounnes... Bon... enfin...

Évidemment... il y a toujours les espagnols qui chaque année semblent être pris au dépourvu par les neiges, le froid et les pluies... Il me semble qu'à la longue, il aurait réalisé que les pneus 4 saisons seraient peut-être plus appropriés que les chaînes... et que les doubles fenêtres isoleraient mieux les maisons... Bon... enfin...

Mais cette année... j'avoue que l'hiver fut très très difficile en Espagne. Pas une région qui ne fut affectée... les inondations, les dommages aux routes, maisons, terrains... On a vu des images de pluies, de neige pendant tout l'hiver. Et on a eu froid. Pour les gens d'ici, des degré de 5-10ºC c'est froid, alors quand le thermomètre va sous zéro... c'est la panique.

Il a neigé dans nombres d'endroits qui habituellement n'ont pas de neige... Car je répète, chaque année, il neige. Surtout en Catalogne. C'est normal. Mais bizarrement, Barcelone est souvent isolée. Quand il pleut ou il neige en Catalogne, à Barcelone, rien du tout. Il peut même neiger à quelques kilomètres de la ville, dans les banlieues... mais pas à Barcelone.

NeigeSauf hier. Hier, le 8 mars 2010, alors que mes amis et ma famille de Montréal me disaient que ça sent le printemps au Québec... nous à Barcelone nous avions notre première tempête de neige de l'année... en fait des dernières décennies ! Oh... si on compare à la neige qui a recouvert la Catalogne... Barcelone n'a pas vu grand chose. Toute la région fut perdue dans une grosse tempête de neige ! Mais pour une fois, Barcelone a aussi vu des flocons la recouvrir !

Et pendant que toute la ville était paralysée et que les gens s'affolaient... mon PisTout et moi, nous sommes allés prendre une belle marche. Direction plage. Au début de notre marche, la neige était encore très fondante et il n'y avait presque aucune accumulation, mais plus les minutes passèrent, plus la neige s'intensifia.

Neigea

Une fois sur le bord de la mer, la tempête était à son plus fort... la neige recouvrait le sol, le sable... les vagues étaient immenses... Et nous n'étions pas les seuls à regarder cette tempête sur Barcelone. Beaucoup d'autres s'amusaient et riaient de cette neige si rare dans la ville.

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Puis, nous sommes retournés chez nous... complètement gelés et trempés ! Il faut dire que nous ne sommes plus "équipés" pour l'hiver ! La neige a cessé quelques heures plus tard... Aujourd'hui, il a fait soleil. Plus une trace dans la ville. Encore une fois, Barcelone se démarque de sa région... car la neige paralyse encore une bonne partie de la Catalogne...

Mais ici, ces flocons venus chatouiller Barcelone ont chassé les nuages... et le soleil est enfin revenu dans le ciel !

 

8 mars 2010

Sukkwan Island - David Vann

Suk1Sukkwan Island : roman / David Vann ; traduit de l'américain par Laura Derajinski. -- [Paris] : Gallmeister, 2009. -- 191 p. ; 21 cm. -- ISBN 978-2-35178-030-5. -- (Nature Wrinting)

Quatrième de couverture

Une île sauvage du Sud de l'Alaska, accessible uniquement par bateau ou hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C'est dans ce décor que Jim décide d'emmener son fils de treize anspour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d'échecs personnels, il voit là l'occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu'il connaît si mal.

La rigueur de cette vie et les défaillalnces du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu'au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.

Sukkwan Island est une histoire au suspence insoutenable. Avec ce roman qui nous entraînen au coeur des ténèbres de l'âme humaine, David Vann s'installe d'emblée parmi les jeunes auteurs américains de tout premier plan.

L'auteurSuk2

David Vann est né en Alaska, sur l'île Adak, en 1966. Il étudia à l'Université Stanford et y obtient un Master of Fine Arts (MFA) en Création Littéraire. Il publie régulièrement dans divers magazines The Atlantic Monthly, Esquire, Men's Journal, Outside's GO, National Geographic Adventure, Writer's Digest, et plusieurs autres.  En 2005, il publie ses mémoires intitulées A Mile Down: The True Story of a Disastrous Career at Sea, racontant son périple sur les mers. Il a en effet parcouru plus de 40 000 milles sur les océans.   

Il a enseigné à plusieurs universités: Stanford, Cornell SF State et Florida State University. Aujourd'hui, il vit en Californie avec son épouse et enseigne à l'Université de San Francisco. Il construit également un catamaran et prévoit repartir en mer pour un tour du monde solitaire.

Le site de l'auteur.

Bibliographie

  • A Mile Down: The True Story of a Disastrous Career at Sea (2005)
  • Legend of a Suicide (2008)

Résumé

Un homme, vivant une période difficile de sa vie, décide de partir pendant une année et de vivre dans une île isolée d'Alaska. Il demande à son fils de 13 ans, de vivre l'expérience avec lui et de l'accompagner sur l'île.

Ils partent donc tous les deux pour vivre dans une cabane sur l'île Sukkwan, accessible uniquement par bateau ou hydravion. Ils arrivent à l'île avec quelques provisions et matériel, prêts à travailler dur pour affronter la prochaine année. Mais dès le début, il semble que le père n'est pas du tout préparé à vivre cette expérience. Les difficultés s'accumulent et le père se laissent aller à sa dépression, laissant son fils complètement désemparé.

Le père et le fils se retrouvent pris dans un engrenage qui se terminera par un geste horrible qui changera leurs destins.

Commentaires personnels (attention spoilers)

Lecture commune avec : L'Or des Chambres

Sukkwan Island n'est pas à proprement parler un roman. Le titre est en fait une nouvelle qui fut publiée dans le recueil "Legend of a suicide" en 2008. Sukkwan Island est la nouvelle principale du recueil qui en contient 6 au total. La majorité des nouvelles prennent place en Alaska. Le personnage principal des nouvelles est principalement un jeune garçon nommé Roy. Les nouvelles ont également pour principal thème le suicide.

Le père de David Vann s'est suicidé suite à une dépression en 1980. David Vann avait alors 13 ans. Avant de mettre fin à ces jours, son père aait demandé à son fils de partir avec lui pour une île en Alaska.  Vann a lui-même expliqué que Sukkwan Island est une tentative de comprendre son père et son état psychologique. Par son récit, il essaie de se rapprocher de son père. Il a dit dans une entrevue que sa nouvelle est aussi une façon de se venger de son père... le faire payer en quelque sorte pour la culpabiblité qu'il ressent face au suicide de son père. Comme beaucoup de proches de suicidés, il s'est longtemps senti responsable de la mort de son père. Il a porté longtemps sur ses épaules le suicide de son père et dans la nouvelle, il se fera en quelque sorte porter par son père.

La nouvelle a pour thème principal la relation entre le père et le fils. C'est une analyse des rapports entre un père et son enfant. Et surtout un questionnement sur les responsabilités du parent face à son enfant. Un père a-t-il le droit de mettre son enfant dans une situation non contrôlé ? Éloignés de tous, sans moyens de communication fiable, sans véritables connaissances de la survie en nature... A-t-il le droit de mettre son enfant en danger ? Et a-t-il le droit de raconter à son fils de telles confidences ? Quand peut-il cesser d'être le père pour être un simple homme ? A-t-il le droit de se reposer sur son fils encore très jeune ?

Très rapidement, on sent que le père est malade. Il est faible, dépressif, suicidaire et surtout imprudent et irresponsable. Il n'est pas préparé pour vivre dans cet isolement. Ni d'un point de vue pratique, ni d'un point de vue psychologique. Il met volontaire son fils face à des situations difficiles. Il le laisse seul, il l'amène dans des promenades dangereuses, il se blesse volontairement, il pleure toutes les nuits et confie des choses délicates et inappropriées à son fils. Il est extrêmement égocentrique et centré sur lui-même et utilise même le chantage émotif pour que son fils reste sur l'île. Il est incapable de s'occuper de son fils et a donc échoué comme père. Le personnage est détestable et on sent vraiment le règlement de compte de l'auteur avec son propre père.

Le texte est divisé en deux parties et ce n'est un secret pour personne - puisque la publicité et le marketing entourant l'oeuvre fut très explicite - que la première partie se termine à la page 113 par un événement choc qui changera tout. La première partie est essentiellement la vie des deux personnages sur l'île. Leur tentative pour y survivre. Cette partie est essentiellement la raison pour laquelle le livre fait partie de la collection "Nature Writing" c'est-à-dire "Écriture de la nature". L'île d'Alaska est presque un personnage à part entière. On voit et on sent l'île... sa nature, ses intempéries, sa beauté et son aspect sauvage. Le père et le fils doivent apprendre à vivre sur l'île et à affronter ses éléments.

Cette première partie se termine par une mort. Les prochaines pages se concentrent essentiellement sur la culpabilité du survivant et le poids de cette mort sur lui.

La première partie est lente... les minutes semblent passées difficilement pour les personnages. On les sent souffrir dans chaque page. On sent les inquiétudes du fils et son désillusionnement face à son père. On ressent les échecs de son père, son désespoir. J'ai cependant eu beaucoup de difficulté à accepter les personnages. Ils m'ont semblé improbables. Ils sont essentiellement des émotions que l'auteur a assemblé dans deux personnages représentant le "père" et le "fils". Comme plusieurs lecteurs je ne suis pas capable de croire à la situation. Ce projet irréel... comment un père peut-il amener son fils pendant un an sur une île déserte en y étant pas préparé ? comment une mère peut-elle laisser son fils partir avec un père instable ? J'ai eu aussi de la difficulté à croire à certains événements... toute l'histoire de l'ours, par exemple, m'a semblé incroyable... j'avais l'impression qu'elle était fausse, "arrangée". Une simple mise en scène.

Malgré tout, c'est la partie que j'ai trouvé la plus agréable à lire. Évidemment, tout au cours de la lecture, on est en attente de "l'événement". On sent donc une tension qui s'installe. Plus les jours passent, plus on sent la situation devenir dramatique. Cependant, je n'ai pas senti la noirceur ou le cauchemar, comme plusieurs l'ont ressenti. La situation est tense mais prévisible. On sent qu'il y aura quelque chose d'irréversible qui se produira. Parce qu'on nous y a préparé... Et honnêtement... cet événement n'est pas bien difficile à prévoir ! Dès les premières pages, j'avais un doute. Et puis après la chute "accidentelle" du père, je savais plus ou moins ce qui allait venir... les événements suivants confirmaient petit à petit: les planches à faire, la cache à creuser et recreuser, les marches en pleine nuit, l'avion manqué, la pluie, les pleurs et confidences du père, les fusils, etc. Mais honnêtement... cet évènement n'était pas inévitable. Il m'a même paru un peu exagéré et "gros". Il a lieu car l'auteur a besoin qu'il arrive... pour pouvoir régler ses comptes avec son propre père. Car même si j'avais deviné ce qui allait arriver... en vérité cet événement arrive un peu n'importe comment et pour rien. La situation était difficile mais pas à ce point tragique ! Pour expliquer un tel geste, il en faut un peu plus. Je répète.... cette mort a lieu car sinon l'auteur ne pouvait exorciser ses propres démons.

Et donc, à la page 113, je ne fus pas surprise. Suicide ou meurtre... ce n'est pas vraiment important... c'est en fait le même acte pour l'auteur.

La deuxième partie m'a semblé vaguement inutile. Et encore plus improbable. Selon moi, elle n'est finalement qu'une métaphore des sentiments de culpabilité que l'on peut ressentir face à des gestes hors de notre contrôle... et que l'auteur tente d'exorcicer. Il se venge et en même temps pardonne à son père. Il lui donne la possibilité de payer son crime à travers le désespoir du survivant du texte. En quelque sorte, il nous raconte comment il vit les émotions contradictoires qu'il ressent face à son père. Désillusion et colère, culpabilité et rage, amour et haine. Mais j'ai trouvé la lecture de cette deuxième partie longue et fade... une longue suite de plaintes et d'apitoiement sur soi-même. Je suppose que pour l'auteur elle est la suite logique et essentielle. Tout comme la conclusion, essentielle elle-aussi. Elle vient boucler la boucle. Le cercle de la mort dans laquelle l'auteur voulait sortir. Ils sont tous morts.

Sukkwan Island est essentiellement un texte introspectif et libérateur pour l'auteur. L'histoire n'est pas sans charme mais manque cruellement de cohérence. La plume de l'auteur est très inégale. Elle est surtout thérapeutique et donc elle varie au gré des émotions que l'auteur cherche à transmettre. Même si j'ai apprécié la lecture, je dois avouer que j'ai été un peu déçue. Et je crois qu'essentiellement mon appréciation vient du fait que je comprends, aujourd'hui, le drame personnel que Vann a voulu décrire et se libérer. Mais sans cette information, le livre m'a d'abord apparu un peu ennuyant, invraisemblable et exagérément tragique. Ce qui me fait questionner... Si je dois connaître la vie de l'auteur et ses motivations pour apprécier la lecture de son texte... quelle valeur a à mes yeux cette nouvelle ? Si je ne peux apprécier les mots sans connaître cette information c'est que le texte n'a pas réussi à me rejoindre. Malheureusement.

Les avis de : Papillon, Stephie, Caroline, Anne-Sophie, Malice, Véronique (alias la Pyrénéenne), Keisha, Cuné, Saxaoul, Virginie, Sylire, In Cold BLog, Moby, Mango, Leiloona, La Sardine, Cathulu, Brize, Cynic, Yspaddaden, Cryssilda, Un coin de blog, Bookomaton et Bladelor.

Extraits

"Roy se sentait mis sur un pied d'égalité avec son père. Aucun d'eux ne savait quoi faire et ils allaient devoir apprendre ensemble. Il grimpa la courte distance qui le séparait des toilettes et vit les plantes déjà piétinées lors de leur précédent passage. Ils creuseraient des sentiers à tous les niveaux, partout où ils iraient." p. 20

"Il n'était qu'à une centaine de mètres de la dernière pointe quand il entendit le ronronnement du moteur, il s'arrêta pour voir l'avion décolleer de la baie, se détacher de sa propre écume et s'élever maladroitement au-dessus du chenal. Roy resta planté là en fixant le point où l'appareil avait disparu, la respiration saccadée, tenaillé par le sentiment qu'un événement terrible  était survenu." p. 81

Sources à consulter

7 mars 2010

Le moment captif d'un dimanche : et tourne la roue

" Travail et amour, ces deux roues énormes sur lesquelles roule le chariot du monde" [Roger Fournier]07mars

Des couleurs printanières... je n'y peux rien. Si la pluie insiste pour s'éterniser, j'amènerai donc les couleurs à moi. Ironique. Tout de même. Cette roue d'eau qui travaille à la faire virevolter... inlassablement. Je fuis l'eau qui tombe goutte à goutte pour me réfugier dans une image d'eau qui tourne lentement. Ironique, répéteront certains.

De petits canards jaunes dessinés sur les pierres me font sourire et oublier les soucis soudainement insignifiants mais quotidiens.

De jolies fleurs violettes, jaunes, rouges, roses... des taches feuillues d'un vert énergique mais apaisant... un bruit lent et continu... une odeur de bois mouillé...

Et cette eau qui tourne et tourne. Sur cette roue de bois. J'y prends une goutte pour le travail de chaque jour. J'y prends une autre goutte pour l'amour quotidien discret et familier. J'y prend une petite goutte pour me rappeler de construire mes jours avec passion et calme, avec émotion et raison. J'y prends une autre goutte pour la faire multiplier et grandir. Et j'amène toute cette eau chez moi. Pour faire tourner mon moulin personnel par ces gouttes de couleurs, de projets, de rêves et d'amour.

"Chacun tire l'eau à son moulin" [Proverbe français]

5 mars 2010

Dans ma tête, je m'imagine...

Dans ma tête, je m'imagine...
des cloches qui carillonnent doucement
...

Cloche

Du bruit. Oui du bruit. Mais un bruit
qui couvre les autres bruits.
Le silence n'existe pas à Barcelone.
Je ne suis pas certaine qu'il existe
dans aucune ville espagnole.

Tout est bruit. Tout le temps.
Et j'ai parfois besoin de silence.
Les cloches sont tonnerres et sont harmonie.
Elles bâillonnent les bruits qui m'entourent
et carillonnent dans le silence inexistant.

Les sirènes, les klaxons, les cris, les rires...
les ballons, les pétards, les milliers de bruits
qui jamais n'arrêtent...

Les cloches purifient mes envies de crier
et de mêler ma voix à la cacophonie qui
traîne à ma fenêtre et
qui accompagne chacun de mes pas
dans cette si belle ville.

Le bruit des cloches est immense
mais bizarrement me fait
complètement oublier
le tintamarre de mon quotidien.

2 mars 2010

Dolmen de Restous

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Nous aimons beaucoup voyager mon PisTout et moi. Nous partons souvent pour des fins de semaines de 2 ou 3 jours pendant l'année, sans compter les vacances annuelles. Pour ces petits voyages, nous prenons parfois l'avion pour visiter une ville. Mais très souvent nous prenons tout simplement l'auto pour explorer les régions près de chez nous. Il y a tant à voir et à découvrir.

Et lorsque nous prenons l'auto pour voyager, nous avons toujours notre guide voyage de la région ainsi qu'une carte détaillée. La route ne nous fait pas peur et parfois on peut rouler des heures pour aller  visiter un château, une abbaye, un village. Et parfois en chemin, on voit sur la carte, un site qui n'était pas dans le guide. Et même que parfois, le site n'est même pas sur la carte. Et c'est un panneau sur le chemin qui nous fait dire: "tiens, ça semble intéressant, tu veux aller voir ?" Et on découvre ainsi souvent de très belles choses !

Ce fut le cas lors d'un séjour dans le Midi-Pyrénées, dans le département de l'Aveyron à Séverac-le-Château. Nous avons visité le château, le village et puis en route pour les alentours. Nous avions une destination.... Espalion. Mais en chemin sur les petites routes, nous avons vu un panneau qui nous a fait dire: "tiens, ça semble intéressant, on y va?".

Et donc, on sort de la voiture et on commence à marcher. En suivant les jolis panneaux que l'on voit sur la première photo. Pour enfin découvrir le Dolmen de Restous.

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Il n'est pas le seul dans son département car l'Aveyron est apparamment celui qui possède le plus de dolmen dans toute la France. On y a répertorié plus de 800 dolmens, âgés entre 3500 ans et 2500 ans avant J.-C.. Oui, l'Aveyron dépasse même la Bretagne.

Les dolmens étaient des sépultures et on y déposait habituellement plusieurs corps. Il y avait trois types de dolmens: les dolmens simples, les dolmens à couloir et les allées couvertes.

La plupart des dolmens de l'Aveyron sont des dolmens simples, c'est-à-dire qu'ils sont consitués de deux dalles verticales appelées orthostats et d'une dalle plate pour le toit souvent appelée la table. Il avait également une pierre pour le fond, la dalle de chevet, et une pierre amovible, la dalle-porte, pour fermer l'entrée.

Le Dolmen de Restous est un dolmen simple constitué de deux blocs de pierre posés verticalement et surmonté d'un monolithe qui constitue le toit. Les dolmens étaient souvent recouverts de terre formant ainsi des buttes artificielles ou tumulus. On ne retrouve pas la trace de ce tumulus ici mais on peut voir un vestige du cromlech (cercle de pierres) qui entourait le dolmen. On ne retrouve pas la "porte" qui à l'origine devait sûrement fermé la chambre funéraire, mais la dalle de chevet s'y trouve toujours.

Comme chaque fois que j'ai pu me trouver devant un mégalithe... un dolmen (ici, et ici) ou un menhir, j'ai ressenti diverses émotions. Car il m'est toujours difficile de d'abord "réaliser" que ce monument est si "vieux". Comme si c'était impossible. Je dois souvent en faire plusieurs fois le tour pour bien m'imprégner de l'endroit. Je marche sur la pointe des pieds, toujours impressionnée que l'on puisse être si près, qu'on puisse les toucher et ayant toujours peur de détruire une pièce, une partie de l'histoire. Je me sens ensuite envahie par l'endroit... je pense aux gens qui l'ont construit... aux gens qui y furent déposés... Et parfois... parfois... je sens encore toute cette énergie qui cherche à nous rejoindre... Ces roches sont remplies d'émotions et toujours vivantes !

Caractéristiques:

  • Nom: Dolmen de Restous
  • Autre nom: Dolmen Rouquiès
  • Situation: Près de Rodez et du village Buzeins
  • Latitude : 44.36300N
  • Longitude: 2.980000E
  • Fonction: Sépulture collective - Chambre funéraire
  • Type: Dolmen simple
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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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