Le moment captif d'un dimanche : devant l'immensité
"Durant la vie, on reste assis sans se reposer. Une fois mort, on se repose dans s'asseoir." [Houeï Neng]
Des pas sur une falaise croate. Une promenade en attendant de partir vers d'autres rivages. Il y a du temps à perdre et une petite promenade est toute indiquée.
Une falaise sauvage et habitée comme il y a beaucoup ici. Des arbres plongeant vers la mer. Une eau claire, bleue, multicolore. Des vagues venant tourmenter les roches. Et le soleil taquinant enfin le paysage. Il y avait eu un peu de pluie un peu plus tôt. Les seules gouttes du voyage. Mais le soleil était de retour et illuminait notre promenade.
Le regard se dirige vers la gauche, vers la droite. Il essaie de tout voir, de tout se rappeler. Et puis, du coin de l'oeil, le regard aperçoit un objet étrange. Non, l'objet n'est pas étrange. Il est tout simplement étrangement situé.
Une chaise. Sur un rocher. Entourée d'eau.
Qui pourrait avoir besoin de s'asseoir à cet endroit. Entre la terrre et la mer. Entre les vagues et les rochers. C'est une question légitime. Qui bien sûr n'aura pas de réponse. Mais il me semble que cette chaise est un endroit parfait pour observer cette eau si bleue. La regarder tranquillement. Lui permettre de bien pénétrer les pensées folles, angoissantes, nostalgiques, comiques qui envahissent notre âme. Mais aussi, c'est l'endroit parfait pour laisser le paysage nous envahir et nous transformer. Regarder et comprendre. Regarder et oublier. Regarder et se souvenir. Regarder et espérer.
"Regarder le monde, ce n'est pas juste s'asseoir sur un banc et le couvrir des yeux ; c'est aussi y pénétrer, s'y promener, en faire le tour." [Chris Ware]