Quand je lis pour le plaisir de ne pas aimer. Est-ce un crime littéraire ?
J'ai pleins de crimes littéraires à raconter. J'ai déjà avoué des lectures coupables, des auteurs que je ne lirai jamais, des mutilations, des livres perdus dans la foule, ... enfin un tas de choses criminelles. Mais... j'hésite... suis-je encore coupable d'un crime litéraire ? Voyons voir et analysons le tout...
J'ai déjà aussi avoué un petit crime télévisuel : le fait de regarder une série pour le plaisir de la détester et de passer son temps à la critiquer... oui, je fais ça à l'occasion ! C'est enfantin, je l'avoue, mais j'adore "bitcher" sur des personnages que je déteste ou sur des histoires que je trouve ridicules. Mais à venir jusqu'à maintenant, cela ne m'était arrivée qu'avec des séries télés...
Car habituellement, quand je n'aime pas un livre ou que je le trouve ennuyant ou ridicule, soit je me sens obligée de le lire jusqu'à la fin ou soit je le laisse de côté. Le lire jusqu'à la fin car j'ai vraiment beaucoup de difficulté à abandonner une lecture. Je me sens coupable de ne pas lire jusqu'à la fin un livre que j'ai commencé. Mais habituellement, je finis de peine et misère la lecture. C'est carrément une corvée. Mais parfois, je laisse simplement le livre de côté. J'arrête la lecture... car bon... mes moments de lecture ne sont plus aussi nombreux qu'avant et ils sont sont donc précieux... j'hésite de plus en plus à les perdre dans des lectures qui ne me plaisent pas...
Et pourtant... voilà... ce pauvre livre. Que je lis parce qu'il est complètement ridicule ! J'ai rarement autant ri en lisant un livre ; le problème étant que le livre n'est pas supposé être drôle. J'ai bien pensé arrêter ma lecture mais j'en suis incapable... et je n'arrête pas de souligner et marquer les pages... qui me font rire et rire... et pleurer de misère.
C'est triste et triste comme lecture mais je suis incapable de mettre le livre de côté... Je ne sais qu'en penser. Il me reste à peine une centaine de pages, et je sais que c'est un des pires livres que j'ai lu depuis plusieurs années.
Mais le plus décevant c'est que je l'ai choisi avec soin. Le quatrième de couverture avait tout pour me séduire:
"Qui a torturé puis assassiné Margaret Penfied, une respectable bibliothécaire américaine ? Et pour quel mobile ? Parce qu'elle avait identifié la plante qui promet l'immortalité décrite par Hildegarde de Bingen au XIIe siécle ?"
Bibliothèque, bibliothécaire, crime, mystère, jardin, plante, Hildegarde, moyen-âge... Tout pour me plaire... Évidemment dans le reste du quatrième de couverture, il y avait quelques indices "Laurette décide de jouer les Miss Marple" "Accompagnée du séduisant Lucas du Prat, savant botaniste de la police scientifique [...] Laurette pourra-t-elle déjouer ce qui ressemble de plus en plus à un complot féministe international aux desseins bien mystérieux?" Mais je n'ai pas tiqué... j'étais perdue dans "bibliothécaire" "jardins", "meurtre"... Mais honnêtement, rien que ces phrases auraient dû me mettre la puce à l'oreille.
Mais l'écriture est si horrible... les clichés se multiplient... tout ça est hilarant, mais véritablement triste aussi. Et je ne peux m'empêcher de poursuivre ma lecture... c'est littéralement du voyeurisme. J'hésite même à en faire un véritable billet. Le plus désolant est vraiment le côté "bibliothèque" et pourtant l'auteure est "maître de conférences en histoire et sciences de l'information à la Sorbonne"... comme on nous annonce. Mais ici aussi, les clichés se multiplient et on se demande vraiment dans quel siècle l'auteure a fait ses études !!!
Donc... je termine ma lecture, honteusement, rien que pour voir si cela peut s'empirer... Je sais, je sais... cela ne se fait pas !!! :P