Le moment captif d'un dimanche : faucher la vie
"La mort a pour moi le visage d'un enfant au regard transparent" [Serge Gainsbourg]
Incontournable. Amère et brutale. Douce et paisible. Elle ne veut jamais nous abandonner. Dès notre naissance, elle nous avertit qu'elle peut nous prendre à tout moment.
On ne veut pas parler d'elle. On croit que si on la nomme, elle accourra sans tarder.
On ne l'aime pas. Je ne l'aime pas non plus. Mais elle n'est pas mauvaise. Elle n'est pas inutile. Elle est. Tout simplement. Elle a pris des gens que j'aimais. Elle en prendra encore. Et un jour, ce sera mon tour. Demain, dans 5 ans, dans 60 ans.
On ne le sait pas. Je ne le sais pas. C'est évidemment pour ça qu'on la boude et on parle dans son dos. Elle est trop souvent imprévisible. Et même quand on sait qu'elle arrive, elle nous prend par surprise.
Parce qu'on se dit qu'elle mène dans l'oubli nos vies. Nos corps. Nos pensées.
Petit enfant inconnu, sur son petit tricycle, qui n'a pu vivre qu'une seule année. L'a-t-on longtemps pleuré ? A-t-on mis des fleurs devant sa pierre ? Pense-t-on encore à lui ? Chut... il dort dans nos mémoires, ce petit enfant que je ne connais pas.
"La mort est un sommeil à l'échelle de l'univers" [Claude Lelouch]