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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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7 avril 2013

Moment captif d'un dimanche : fondue

"Chaque chose a son temps en hiver comme au printemps" [Dicton français]DSC_5547

Bon peut-être, mais c'est qu'il s'est laissé désirer cette semaine, ce printemps. Il garde pour lui son beau temps. Il ne veut pas le partager. Bon. Aujourd'hui, il y a bien quelques degrés de plus, mais à peine. Hier, on grelottait encore. J'ai beau aimé l'hiver, quand c'est le printemps, j'ai envie de printemps.

Et on a beau dire qu'il ne faut pas se découvrir d'un fil en avril, j'enlèverais bien encore quelques couches, moi. Je regarde l'hiver fondre petit à petit, mais je commence à être impatiente. Et pourtant, je suis très patiente côté température. Je laisse les choses arriver tranquillement. Je préfère nettement que le printemps s'installe doucement. Je n'aime pas passer de -5ºC à 20ºC en quelques jours.
 Je préfère voir la nature se transformer graduellement. Mais là, il est temps, printemps, que tu travailles un peu plus ! Et permet à la neige et à la glace d'enfin fondre complètement. Regarde ce pauvre glaçon flotter tristement dans l'eau encore trop froide. Aller, printemps... un petit effort ok ?

"Certains matins de printemps ont une fraîcheur de grenouille" [Francis Dannemark]

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3 avril 2013

Stigmates et BBQ de Dompierre

dompStigmates et BBQ : roman / Stépane Dompierre. -- [Montréal] : Québec Amérique, [c2011]. -- 249 p. : 22 cm. -- ISBN 978-2-7644-1296-1. -- (Coll. Littérature d'Amérique / dirigée par Isabelle Longpré, no 91)

Quatrième de couverture

En participant au concours proposé sur l'emballage de sa marque favorite de pain blanc, Nathalie souhaitait gagner le troisième prix, un magnifique barbecue à gaz de marque Major Flam en acier inoxidable avec grilloir en fonte émaillée, thermomètre intégré, bouton-pressoir d'allumage électronique, deux tablettes latérales en bois et housse de protection. Mais non, avec sa malchance habituelle, il avait fallu qu'elle gagne l'Italie.

Les préférences de Nathalie Duguay ont toujours été du côté de la routine rassurante et de l'anonymat. La visite d'une chapelle à Sienne lui fera perdre tout ça rapidement. La vie, plus forte que la force d'inertie, la fera sortir de sa zone de confort à grands coups de pied de cul.

Croyez-vous aux miracles ?

Dans son quatrième roman, Stéphane Dompierre nous emmène pour dix jours à Sienne, ou l'amitié et les liens mystérieux qui unissent les humains sont au centre d'un voyage initiatique nouveau genre. Et ce, toujours avec cette plume qui le caractérise, entre humour, cynisme, irrévérence et petits blasphèmes.

L'auteurBBQ1

Stéphane Dompierre est né en 1970 à Montréal. Il étudie en musique et joue avec plusieurs groupes, mais il commence rapidement à écrire. Il écrit son premier roman, Un petit pas pour l'homme, en 2004. La même année, il reçoit le Grand Prix de la relève littéraire Archambault.

Il écrit des nouvelles et plusieurs articles, notamment une chronique hebdomadaire sur le portail de Yahoo! Québec et dans le magazine Elle Québec. Il est également scénariste pour la télévision et le cinéma et est très actif sur la scène littéraire québécoise.

Bibliographie

  • Un petit pas pour l'homme (2004)
  • Mal élevé (2007)
  • Jeunauteur T.1 (BD avec Pascal Girard) (2008)
  • Morlante (2009)
  • Jeunauteur T.2 (BD avec Pascal Girard) (2010)
  • Stigmates et BBQ (2011)
  • Amour et libertinage (collectif) (2011)
  • Corax (2012)
  • Dictionnaire de la révolte étudiante (collectif) (2012)
  • Fâché noir (2013)

Blog de l'auteur, sa chronique Faché noir (sur Yahoo! Québec) et son site,

Commentaires personnels

Il arrive qu'un quatrième de couverture nous donne envie et qu'une couverture nous fasse sourire. On prend alors le livre et on commence sa lecture avec impatience. Et puis, après la dernière page, on referme le livre tristement. A-t-on apprécié notre lecture? Oui. A-t-on aimé ? Pas vraiment. A-t-on détesté ? Pas vraiment. Alors ? Et bien, ni chaud, ni froid. Quelques bons passages, plusieurs roulements des yeux. Au final, une histoire pleine de promesses, des moments intéressants, des moments inutiles et une fin décevante.

Une femme ordinaire, routinière et banale, à la limite de l'insignifiance, participe à un concours dans l'espoir de gagner un barbecue à gaz. Le genre de rêve que l'on trouve banal mais qui satisfait pleinement Nathalie Duguay. Elle fait même une petite prière dans l'espoir de gagner. Et elle gagne. Mais elle gagne le voyage à Sienne en Toscane en Italie. Pour la plupart du monde, c'est un voyage de rêve, pour Nathalie c'est une catastrophe. Malgré tout, elle décide de faire ce voyage.

Le voyage commence pour Nathalie et elle est obligée de sortir de ses habitudes. Elle semble s'adapter petit à petit à sa vie de voyageuse. Elle fait des rencontres, dont une jeune italienne, Laura, qui deviendra son amie et qui la poussera en dehors de sa zone de confort.  Mais voilà que dans une église, elle est témoin d'un miracle. Enfin, elle n'en est pas certaine. Elle doute. Elle ne peut cependant douter trop longtemps, d'autres phénomènes étranges vont bientôt survenir, allant même jusqu'aux guérisons miraculeuses. Toute la ville de Sienne est bientôt au courant et on la réclame partout. Elle est une vedette spirituelle et elle n'a pas le choix d'y croire. Enfin, elle n'en est pas du tout certaine. À travers ces interrogations religieuses, elle n'oublie pas d'explorer son amitié avec Laura ainsi que sa sexualité.

Les critiques - et il me semble que Dompierre lui-même - ont qualifié le roman d'un pastiche trash de Mange, Prie, Aime. Peut-être. Disons que selon moi, c'est un peu allé chercher loin une comparaison pour attirer un lectorat potentiel. Lequel ? Je ne sais trop.

J'ai bien aimé le prémisse de l'histoire et le personnage principal. Et j'aimais bien l'idée du miracle qui fait d'une femme ordinaire qui ne veut pas d'histoire, la vedette d'un comédie-dramatique religieuse. Mais voilà. Dompierre ne va pas au bout de cette idée. Et la fin est un tantinet décevante. J'aurais préféré qu'il n'explique rien, qu'il laisse planer le doute.

Et je déplore la quantité innombrable de scènes inutiles, généralement sexuelles. Honnêtement, je ne vois pas ce que la plupart de ces scènes viennent faire dans l'histoire. Elles n'apportent en général absolument rien, sauf quelques rares scènes concernant le personnage principal. Je ne sais pas si c'est juste moi, mais il me semble avoir lu nombres de romans québécois ces dernières années qui semblent avoir besoin de mettre des scènes inutilement crus, voire vulgaires. Comme si cela démontrait une ouverture d'esprit ou que l'auteur osait briser certaines limites. Pour moi, ça démontre surtout un manque d'imagination et une volonté enfantine de briser de prétendus tabous. Comme si on ne pouvait pas être original ou se démarquer qu'en étant volontairement vulgaire ou en utilisant des mots crus. Ça fait terriblement pipi, caca, vagin, queue et je trouve ça lassant. Et contrairement à d'autres, je ne trouve pas cela irrévérencieux, cynique ou audacieux. Enfin... (oh la la les résultats de recherche que je vais avoir avec ce dernier paragraphe!).

Le style d'écriture de Dompierre est en général simple et très minimaliste. Dompierre a une plume directe et écrit le quotidien même si parfois le quotidien est chamboulé par le miraculeux. Pas de description, il dit lui-même que le lecteur a déjà en tête les lieux où se situent ces romans, il ne les décrit donc pas. Il préfère parler des petits détails amusants ou différents. À prime abord, j'aime cette façon de faire. Je n'ai jamais aimé les trop longues descriptions. Mais j'avoue que parfois quelques petites descriptions auraient pu être agréables. Et c'est aussi généraliser et assumer que tous les lecteurs vont avoir en tête les mêmes choses. Cela peut en perdre plus d'un.

Donc, j'ai apprécié le texte de Dompierre tout en étant déçue. Et au final, je n'ai pas vraiment envie de découvrir d'autres texte de l'auteur. Ce que je trouve triste.

L'avis de Rachel Graveline, Jason Lepage, Prosperyne, Benoit Bourdeau, Kay, Nancy.

ExtraitJaime_la_plumeQ

"Très peu excitante, jusqu'à maintenant, la vie d'adulte de Nathalie. De petits gestes banals, dans le respectdes lois et des pressions sociales, rien qui ne la distingue des autres, mais il ne faudrait tout de même pas minimiser ce qui au fond constitue l'essence de sa personne. Elle rince ses boîtes de conserve avant de les mettre dans son bac de recyclage, traverse les intersections au feu vert, lave ses vêtements à l'eau froide, tâte et hume les cantaloups pour mieux les choisir, époussette son dieffenbachai, cuit ses pâtes al dente, utilise régulièrement la soir dentaire, achète des soutiens-gorge de la bonne taille, laisse sécher sa vaiselle dans l'égouttoir, écoute parfois la radio, à faible volume, pour meubler, retirer le germe des gousses d'ail avant de s'en servir, remplace les piles des détecteurs d'incendie chaque fois qu'on avance ou qu'on recule l'heure, plie les genoux pour soulever des objets lourds, baillse le chauffage avant d'aller dormir, congèle ses restes de sauces à spaghetti, glisse des semelles coussinées anti-odeur dans ses chaussures, s'épile le publis en n'y laissant qu'une mince ligne de poils, [...] ne croit à pas à l'homéopathie, se lave les mains souvent, éteint toutes les lumièeres le soir de l'Halloween et tant d'autres choses encore.

Les biographies de Nathalie, et Dieu sait qu'il y en aura, s'attarderont très peu sur cette vie d'avant son arrivéee en Italie. Avec raison. Les gens n'aiment pas qu'on leur raconte des vies ordinaires. Se rendre compte que c'est dans la banalité qu'on se ressemble le plus, ça crée un malaise. On préfère s'identifier aux gens d'exception. Avec Nathalie, on sera bientôt servi." p. 21 à 23

Sources à consulter

 

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