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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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21 août 2014

Le doux venin des abeilles de O'Donnell

DV1Le doux venin des abeilles / Lisa O'Donnell ; traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Mothe. -- [Neuilly-sur-Seine] : M. Lafon, [c2013]. -- 360 p. ; 23 cm. -- ISBN 978-2-7499-1799-3. -- Titre original : The death of bees

Quatrième de couverture

"Aujourd'hui, c'est la veille de Noël. Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Aujourd'hui, j'ai quinze ans. Aujourd’hui, j’ai enterré mes parents dans le jardin. Personne ne les regrettera."

Dans la banlieue morne de Glasgow, vivotent Marnie et sa petite soeur un peu dérangée, Nelly. Après la mort brutale de leur parents, elles ont décidé de poursuivre leur vie comme si de rien n’était, bien que chacune d’elle soupçonne l’autre de les avoir assassinés. Personne ne semble se douter de leur sort, mis à part Lennie, l’homme au passé louche qui vit dans la maison d’à côté. A force de les observer à travers la haie, il finit par les prendre sous son aile.

Au fil des mois, amis, voisins et autorités -sans compter le dealer du coin qui en a toujours après leur père- commencent à se poser des questions. Et un mensonge en entraînant un autre, Marnie et Nelly s’embourbent dans une aventure qui risque de leur coûter très cher.

L'auteur

Lisa O'Donnell est une auteure écossaisse, née en 1972. Elle fait des études au Glasgow Caledonian University et entame une carrière en marketing. Elle écrit aussi cependant et reçoit en 2000 le Orange Screenwriting Prize pour son scénario "The Wedding Gift". Le scénario ne sera cependant jamais produit. Elle publie son premier roman "The Death of Bees" au début de 2013 et reçoit la même année le Commonwealth book Prize. Elle vit aujourd'hui à Los Angeles avec ses deux enfants et se consacre entièrement à l'écriture.

  • The Wedding Gift (2000)
  • The Death of Bees (2013)
  • Closed Doors (2014)

Commentaires personnels

Je dois le dire tout de suite, ma lecture fut longue et lente. Très longue et très lente. Ce qui ne veut pas dire qu'au final je n'ai pas aimé le roman. Mais une chose est certaine, je n'ai pas aimé ma lecture. Cela ne semble pas faire beaucoup de sens, mais c'est comme ça. C'est le genre de roman que je finis par bien aimer, mais seulement plusieurs jours après avoir terminé ma lecture. D'ailleurs, si j'avais fait un billet immédiatement après l'avoir terminé, je n'aurais rien eu de positif à dire. Aujourd'hui, beaucoup plus.

Voyons voir.

Tout d'abord, c'est un roman à plusieurs narrateurs, de type choral. Je ne suis pas entièrement rébarbative à ce type de narration, par exemple, j'ai adoré Le cercle de la croix. Mais en général, lorsque c'est fait comme dans la Gifle ou particulièrement comme ici dans ce roman, ça m'achale. L'histoire est racontée par trois personnes, les deux soeurs, Marnie et Nelly et leur voisin Lennie. Elles prennent la parole, à tour de rôle, et la narration est toujours à la première personne. L'histoire avance donc très lentement à travers les personnages qui nous racontent ce qui se passe et surtout nous font part de leurs émotions. C'est long, long, long. Enfin, ce fut long pour moi. J'ai réellement eu de la difficulté, pendant ma lecture, à m'intéresser aux états d'âme des narrateurs. Sauf peut-être pour Lennie.

Mais revenons à l'histoire. Deux adolescentes d'une banlieue défavorisée de Glasgow décident de cacher la mort de leurs parents qu'elles enterrent dans le jardin. Elles se croient tout d'abord mutuellement responsables de ces morts mais elles n'en parlent pas. Leur voisin, un homme secret avec un passé douteux, trouve étrange cette absence, mais décide de croire à l'histoire des filles qui disent que leurs parents sont en voyage. Il prend petit à petit les filles sous son aile et s'occupe d'elles comme il le peut.

Les filles essaient de continuer à vivre normalement mais plus le temps passe, plus elles ont de la difficulté à le faire : les amis, l'école, le chien du voisin, un grand-père inconnu, un dealer de drogue, etc. Trop de gens posent des questions. Elles s'enfoncent dans les mensonges et on ne peut que s'imaginer que cela va mal finir.

Le roman de O'Donnell veut nous présenter la vie triste de deux adolescentes négligées par leurs parents. L'auteur nous fait donc entendre les voix des deux soeurs qui nous racontent leur vie, ce qu'elles en pensent, ce qu'elles en comprennent, ce qu'elles ressentent. Puis nous avons, le regard extérieur du voisin. C'est assez dur et triste. Mais honnêtement, les filles ont quand même réussi à m'énerver. Je comprends que nous avons deux adolescentes qui parlent... avec leur façon de voir la vie, leur jeunesse, leur immaturité et leur fragilité, leur égoïsme et leur naïveté, leurs peurs et leurs tristesses, leurs blessures et leurs rêves mais j'ai vraiment trouvé cela énervant à lire. J'ai été incapable de les aimer. Et j'ai été incapable, sur le moment, de croire à la fin. Trop larmoyante d'un côté et trop idéale d'un autre.

À ma lecture, je n'ai rien trouvé de troublant ou d'émouvant, rien non plus de choquant comme beaucoup de lecteurs. Je n'ai pas abandonné car je le fais rarement, mais j'y ai pensé. Mais maintenant que la lecture est terminée depuis plusieurs semaines, maintenant que je n'ai pas à sauter d'un personnage à l'autre et à entendre les voix désagréables de Marnie et Nelly, je peux apprécier un peu plus l'histoire de ces soeurs et de leur ami/voisin/grand frère. Je suis maintenant capable de voir l'ensemble, l'histoire complète de ces jeunes filles qui ont décidé d'enterrer dans leur jardin des parents absents mais qui sont maintenant trop présents. Je peux me rappeler comment petit à petit le voisin est devenu indispensable à leur bonheur et leur équilibre et comment une relation unique s'est développée. Je peux dire que l'histoire est intéressante et les personnages bien campés. L'auteur a réussi à nous faire entrer dans la tête de deux adolescentes très désagréables mais très réalistes. Elles m'ont énervée car elles sont énervantes. Comme beaucoup d'adolescents. Comme j'ai dû l'être aussi. Maintenant, je peux voir comment leur vie difficile est devenue intolérable mais comment elles tentent par tous les moyens d'être uniques et normales. Elles cherchent la normalité, la stabilité même si elles ne le réalisent pas. Et Lennie est touchant dans son amour pour les deux filles, dans son désir de les sauver et protéger. Je peux maintenant me souvenirs de leurs émotions souvent contradictoires et je peux oublier comment ce me fut raconté.

Vous ne comprenez rien à mes sentiments face au roman ? Ça va... moi non plus ! :P

 Ce que d'autres en ont pensé : Artemissia Gold, Cece, La Mordue, Marinette, Demosthène, Liyah, Sarah Cara,

Extrait

"Mes yeux tombent alors sur notre porte d'entrée, toute défoncée, elle a toujours été comme ça, mais j'ai l'impression de la voir pour la première fois et ça me fout les boules. Il y a du contreplaqué à la place de la vitre, je revois encore la chaîne stéréo passer au travers, la clôture est cassée autour du petit jardin encombré de saloperies. D'un banc de musculation dont personne s'est jamais servi. D'un carton qui déborde de vêtements. De godasses et d'objets inutiles qui traînent partout. On avait fait de qu'on avait pu pour remettre de l'ordre quand on les avait enterrés, mais c'était trop pour nous. Je regarde la maison de Lennie, sa pelouse impeccable. Je regarde les maisons d'en face, je vois des jouets, un vélo contre un mur. Je vois de l'ordre et de la tenue. Je vois des lieux habités. J'ai honte et j'ai envie de tout remettre d'aplomb, de donner à cet endroit le visage qu'il devrait avoir. Je sais que c'est impossible." pp.90-91

Sources à consulter

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20 août 2014

Le temps qui passe

c"Ce n'est pas le temps qui manque, C'est nous qui lui manquons" [Paul Claudel]

Je manque à mon temps. Je le malmène. Je lui mène la vie dure. On dit que l'été, le temps s'étend, que la chaleur l'étire. Qu'il passe tranquillement. Mais mon temps pendant l'été se faufile à travers mes doigts. Il coule, il s'échappe.

Hier, nous étions au mois de juin, aujourd'hui nous avons passé la mi-août. C'est que les mois de mai et juin furent complètement consacrés au jardin et au potager. Complètement, entièrement. Puis, juillet, ce fut des envolées sur les routes du Québec. L'été passe si vite. Les samedis et dimanches si rares.

Tous les étés c'est pareil. Je devrais avoir au moins la politesse de mettre ces lieux en pause. Mais je suis sans façon, et je manque aux convenances.

Pourtant, régulièrement, je pense à écrire. Entre l'entretien de mes fleurs et mes légumes et les escapades en vélo ou en auto, les obligations familiales et les ménagères, je lis et je lis. J'oublie juste d'écrire. Mais voici la fin d'août qui pointe son nez. Je vais essayer de m'arracher un peu à la nature pour peupler de mots ces pages.

 

 

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