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29 mars 2016

Crime littéraire : achats compulsifs

DSC_5945Hier à la bibliothèque, nous avons reçu une boîte pleine de livres en don. En effet, les gens semblent incapables de jeter leurs livres. Ils viennent les porter à la bibliothèque. Peu importe leur état : livres vieux, jaunis, puants et souffrant de moisissures avancées... ils sont incapables de les mettre au recyclage ou à la poubelle. Non, on croit que la bibliothèque municipale va profiter de ces dons inestimables de livres publiés dans les années '60, '70 ou '80. Qui ne voudrait pas d'un Danielle Steel des années '80. Désolée, mais même s'il est en bon état, il y a de bonnes chances que nous avons élagué (comprendre retirer de notre collection) notre copie il y a déjà de nombreuses années.

Bon, ce que je veux dire, c'est que nous recevons toutes les semaines, des caisses et des caisses de dons. Et pour la forme... ce ne sont pas toutes les bibliothèques publiques qui acceptent les dons... car c'est un travail immense pour pratiquement aucun résultat.

Mais je ne voudrais pas être totalement négative, hein, et il arrive que certains documents soient en bon état et relativement récents. Nous allons donc vérifier si nous avons le livre (ou cd, ou DVD, ou... bon vous comprenez le principe). Et alors plusieurs options s'offrent à nous... Si nous n'avons pas le livre, nous décidons si nous le gardons ou non pour notre collection... Et si nous avons le livre ? Si le don est en meilleur état que notre copie, nous la remplaçons par le don. Mais dans tous les cas, si nous ne conservons pas le don pour notre collection et s'il est en bon état, il sera conservé pour la vente de livres.

Deux fois par année, nous avons une vente de livres usagés (lire ici, les livres que nous avons retirés de nos collections et livres que nous avons reçus en don et que nous n'avons pas conservés pour la bibliothèque pour diverses raisons mais qui étaient en assez bon état pour leur donner une autre chance). Tant de livres mis en vente à des prix ridiculement bas... car même si, il faut le dire, un but des ventes est d'aider la bibliothèque dans ses activités, le but premier de la vente - car à 0.25, 0.50$ et 1.00$, on ne fait jamais des ventes phénoménales - est de donner une deuxième vie à ces livres - car personne n'aime jeter un livre... Bon, est-ce que j'en viens à mon crime littéraire, vous vous demandez ?

Oui, alors voilà... mon crime est que je suis une acheteuse compulsive lors de ces ventes de livres ! Je ne peux m'empêcher d'acheter ces livres que je vois atterir sur les rayonnages de notre magasin consacrés à nos ventes de livres. Et le pire, c'est que je les achète avant même ces fameuses ventes de livres. Aussitôt que ces livres abandonnés ou élagués rejoignent le magasin, nous sommes quelques employés à hanter les rayonnages. Nous entendons l'appel de ces livres à la recherche d'un nouvel endroit où vivre. Et j'achète, j'achète, j'achète... j'ai des piles infinies de livres achetés à la bibliothèque qui viennent rejoindre mes piles de livres qui attendent d'être lus. Car le problème c'est que je passe mon temps à emprunter et lire les livres que j'ajoute à la collection de la bibliothèque. Donc, ces livres que j'achète, je n'ai pas le temps de les lire. Il y a définitivement trop de livres à lire. J'essaie de résister. J'essaie de ne pas acheter. Mais ils sont là... ils m'appellent, m'intriguent avec leur quatrième de couverture et je ne peux m'empêcher de les acheter. Et j'achète, j'achète, j'achète...

Et je me sens coupable de lire les livres que j'emprunte avant ceux que j'achète. Heureusement ces derniers ne semblent pas rancuniers et attendent patiemment que je les lise. Après avoir été abandonné une fois, ils ont bien le temps d'être lu à nouveau. Ils ne semblent pas m'en vouloir de mon crime d'acheteuse compulsive...

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27 mars 2016

Le moment captif d'un dimanche : craquer mon coco

2016-03-27« Les paroles sont comme des œufs, à peine écloses, elles ont des ailes » [Proverbe malgache]

Les mots s'envolent. Ils s'évadent. Les paroles, non, elles ne s'envolent pas toujours. Elles restent. Elle s'ancrent dans l'âme. Elles encrent l'esprit. Elles peuvent nous bercer ou nous battre. Moi, j'en fais des omelettes.

De la couleur sur nos souvenirs. Nous voyons le présent en noir et blanc. Les jours qui arrivent sont en sépia. Mais la vieille couleur se fendille. Le soleil se lève aujourd'hui. Et demain est rempli de promesses multicolores. Moi, j'aime les nuances.

Un jour on a espéré naître. On s'aligne, on s'enligne et on s'uniformise dans une suite de voyelles et de consonnes qui ne semblent plus rien dire. On veut tout mettre dans un panier. Et puis, on craque. On brise tout en mille morceaux. Et puis, on recolle les morceaux qui nous semblent importants et on jette le reste. Moi, je fais du bricolage.

« Le passé est un œuf cassé, l'avenir est un œuf couvé » [Paul Éluard]

23 mars 2016

Du domaine des murmures de Carole Martinez

DDMurmures1Du domaine des murmures : roman / Carole Martinez. — [Paris] : Gallimard, c2001. – 200 p. ; 21 cm. – ISBN 978-2-07-013149-5

Quatrième de couverture

En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire «oui» : elle veut faire respecter son vœu de s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe...
Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et ce souffle l'entraînera jusqu'en Terre sainte.
Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d'une sensualité prenante.

L’auteur

Carole Martinez est née en 1966 à Créhange (Alsace) en France. Elle va avoir plusieurs emplois – serveuse, ouvreuse, vendeuse, photographe, comédienne, metteur en scène, pigiste - avant de devenir enseignante de français dans un collège d’Issy-les-Moulineaux. Elle commence à écrire et publie son premier roman pour la jeunesse en 1998 et son premier roman pour adulte en 2007. Ses romans sont nommés et reçoivent de nombreux prix dont le Renaudot des lycéens et le Goncourt des lycéens. Elle vit aujourd’hui à Paris.

Son roman Du domaine des Murmures sera adapté pour le théâtre en 2015.

Bibliographie

  • Le cri du livre (1998)
  • Le cœur cousu (2007)
  • Du domaine des Murmures (2011)
  • L’œil du témoin (2011) (reprise du roman jeunesse Le cri du livre)
  • La terre qui penche (2015)

Mes commentaires (attention spoilers)

Voici un petit roman historique qui m'a replongée dans mon époque préférée. Et j'en avais bien besoin. J'aime beaucoup le moyen-âge mais il est très rare que je lise un roman contemporain se déroulant à cette époque et que je le trouve réussi (ouf... phrase boîteuse mais que je vais laisser ainsi). Je dis "petit roman", mais je ne voudrais pas qu'on sous-estime l'histoire. Le roman est court mais incroyablement intense.

Esclarmonde a quinze ans et ne veut pas se marier. Nous sommes en 1187 et peu d'options s'offre à une jeune femme qui ne veut pas devenir épouse et mère. Elle se tourne donc vers la religion. Le jour de son mariage, alors qu'elle doit dire "oui" à un homme qu'on lui impose, elle déclare qu'elle choisit Dieu. Elle demande devant toute l'assistance réunie pour son mariage  qu'on lui construise une cellule où elle sera emmurée pour toujours pour prier. Elle déclare donc préférer vivre l'isolement jusqu'à sa mort que de vivre avec un homme qu'elle n'a choisi. Son père est furieux, son fiancé anéanti, sa suivante dévouée et le peuple ébloui.

Mais alors qu'elle se prépare à être enfermée, elle est violée par un homme. Elle ne dit rien et rejoint sa cellule. Seule une petite fenêtre lui permet de communiquer avec le monde. Mais la solitude qu'elle désirait semble lui échapper. Non seulement, les gens la considèrent comme une sainte et s'empressent devant sa tour et sa fenêtre, espérant la voir ou lui parler mais l'agression dont elle fut victime l'a poursuivie dans sa cellule. Et lorsqu'elle accouche d'un petit garçon, elle devient une miraculée. Les gens viennent de partout pour un moment avec elle, son ancien fiancé ne peut vivre sans elle et même sa belle-mère vient chercher son conseil. Seul son père est inconsolable et ne veut pas la voir.

Religion, croisades, visions, inceste, maternité, le roman est dur et incroyablement réaliste. L'époque est très bien décrite et vivante sans être trop "historique". On ressent le désespoir d'Esclarmonde et sa passion pour la vie. Pour vivre sa vie comme elle l'entend, pour ne pas se marier, pour être plus près de Dieu, elle s'est fait emmurée. Et bien qu'elle était convaincue de sa décision, maintenant les doutes l'envahissent. La situation lui échappe, le monde extérieur ne la laisse pas tranquille, la maternité l'enflamme. Mais renoncer à son isolement n'est plus de son pouvoir.

On peut bien sûr aller au-delà de l'histoire et voir dans cet isolement, une métaphore sur notre propre isolement, sur les murs que nous construisons autour de nous. On peut également lire une analyse de la condition féminine, à cet époque et aujourd'hui. Mais j'ai parfois de la difficulté avec ce type d'analyse. Était-ce l'intention de l'auteur ? Peut-être que oui, problablement pas. Plusieurs ont analysé le texte sous ces angle, cela m'a effleuré aussi l'esprit.

Mais au final, j'ai préféré me laisser porter par le texte et par l'époque. 

Les mots de l’auteur

« Car ce château n’est pas seulement de pierres blanches entassées sagement les unes sur les autres, ni même de mots écrits quelque part en un livre, ou de feuilles volantes disséminées de-ci de-là comme graines, ce château n’Est pas de paroles déclamées sur le théâtre par un artiste qui userait de sa belle voix posée et de son corps entier comme d’un instructeur d’ivoire.

Non, ce lieu st tissé de murmures, de filets de voix entrelacées et si vieilles qu’il faut tendre l’oreille pour les percevoir. De mots jamais inscrits, mais noués les uns aux autres et qui s’étirent en un chuintement doux. » p. 14

« Christ était puissant dans l’esprit des femmes de mon temps. Christ seul pouvait tenir les hommes en échec et leur arracher une vierge. Il semblait alors aux familles qu’elles concluaient avec le ciel une alliance nouvelle en cédant à Dieu une enfant qui prierait pour eux depuis le sommet des cieux ou la cellule d’un cloître. » p. 24

« Le monde en mon temps était poreux, pénétrable au merveilleux. Vous avez coupé les voies, réduit les fables à rien, niant ce qui vous échappait, oubliant la force des vieux récits. Vous avez étouffé la magie, le spirituel et la contemplation dans le vacarme de vos villes, et rares sont ceux qui, prenant le temps de tendre l’oreille, peuvent encore entendre le murmure des temps anciens ou le bruit du vent dans les branches. Mais n’imaginez pas que ce massacre des contes a chassé la peur ! Non, vous tremblez toujours sans même savoir pourquoi. » p.(?)

Pour en savoir un peu plus…

20 mars 2016

Le moment captif d'un dimanche : printemps en folie

2016-03-20"Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps." [Théophile Gautier]

Les écureuils sont fous aujourd'hui. Le soleil leur donne la bougeotte. Pourtant le mercure est encore sous zéro et on annonce de la neige dans les prochains jours. Mais c'est aujourd'hui le printemps et ils le savent.

Ils batifolent sous le saule, se poursuivent et se chamaillent. Ils sont insousciants pour quelques instants. Ils célèbrent cet événement. Ils tentent d'attraper chaque rayon de soleil. Ils se roulent dans la terre qui qui semble un peu plus chaude aujourd'hui. Dans quelques jours, il y aura peut-être de la neige, mais en ce moment c'est le printemps !

"Je mêle mon souffle à la chaleur du printemps
Je m’imprègne de chaque odeur
" [Gatien LAPOINTE]

18 mars 2016

Quelque part avant l'enfer de Niko Tackian

enfer1Quelque part avant l’enfer / Niko Tackian. –[Paris] : Scrineo, c2015.—xx cm ; 317 p. –ISBN 978-2-3674-0204-8

Quatrième de couverture

Anna est miraculée. Après un accident et deux semaines de coma, elle est toujours en vie. Est-ce la promesse d'un nouveau départ ? Une chance avec son fils et son mari de tout recommencer ?

Mais de l'autre côté, l'espace d'une infime seconde, alors que sa vie était suspendue à un fil, elle a vu le tunnel, une lumière noire, et un homme lui promettant de la tuer...

Il la poursuit encore.

Pourquoi l'a-t-il choisie comme témoin de ses crimes ? Parfois, il vaut mieux ne pas revenir...

Un thriller psychologique haletant qui traite avec brio le thème de la mort imminente.

L’auteur

Nicolas  Tackian est né en 1973 à Paris en France. Il fait des études en Droit puis en Histoire de l’art. Connu sous le nom de Niko Tackian, il est scénariste et réalisateur,  principalement pour la télévision. Il a aussi été journaliste et rédacteur en chef pour différents magazines. On le connaît également enfer2comme auteur de bandes dessinées, notamment pour L’Anatomiste publié en 2005. Il publie son premier roman, Quelque part avant l’enfer, en 2015.

Page Facebook de l’auteur

Bibliographie partielle

  • Quelque part avant l’enfer (2015)
  • La nuit n’est jamais complète (2016)

Bibliographie et filmographie sur Wikipedia

Mes commentaires

Et un autre suspense qui m'a donné l'impression de voir un film. Il faut dire que l'auteur est encore une fois scénariste et réalisateur. Et de plus, il a écrit des BD. Il sait donc offrir un rythme soutenu à son texte et nous propose des images fortes. L'histoire est rapide, les chapitres courts et le texte est dense. La thématique est intéressante et il est rare qu'on nous parle de mort imminente dans ces termes. Le roman semble osciller entre le fantastique, le roman policier, le suspense et le thriller psychologique.

Anna est une jeune mère de famille qui vit des moments difficiles dans son couple. Après un accident de voiture, elle vit une expérience de mort imminente (EMI). Mais contrairement aux récits des gens ayant vécu une expérience similaire, Anna ne ressent aucune paix et ne voit pas de lumière blanche. Son expérience est noire, désagréable, malsaine. Et elle ne voit pas d'anges bienveillants ou des membres de sa famille qui l'accueillent, elle voit plutôt un homme effrayant qui la menace et lui promet de la retrouver et de la tuer.

Elle survit à son accident mais quand elle sort du coma Anna est dévastée par son expérience. Elle revit sans cesse ces moments de mort imminente. Elle se sent menacée, elle est convaincue d'avoir été témoin d'un meurtre et a peur pour sa vie. Sa famille veut l'aider mais elle semble sombrer petit à petit dans la folie et la paranoïa. Anna tente de comprendre ce qui lui arrive et ce qui lui est arrivé lors de son EMI. Alors qu'elle tente de trouver des réponses avec l'aide d'un professeur qui fait des recherches sur les EMI, des meurtres sont commis et Anna est convaincue que le meurtrier est celui de qui la poursuit dans ses rêves. Lorsque son fils semble menacé, Anna fera tout en son pouvoir pour le sauver.

Roman fascinant et très intense. Et dont la fin m'a complètement surprise. Anna est un personnage complexe, troublé, traumatisé par une expérience incroyable et qui se bat contre des démons... des démons réels et imaginés. Les personnages secondaires sont très intéressants également. Je n'ai pas parlé beaucoup de l'enquête sur les meurtres en série mais cet aspect est également très bien mené.

Mais l'intérêt de l'histoire réside vraiment dans le combat d'Anna pour comprendre ce qui lui arrive. Et nous cherchons avec elle un sens à toute cette histoire. J'ai particulièrement aimé l'aspect sombre de l'expérience de mort imminente contrairement à ce qu'on entend habituellement. L'auteur semble être bien documenté et son texte est solide.

J'ai beaucoup aimé l'atmosphère du roman. J'ai bien noté quelques petites invraisemblances et j'aurais aimé quelques petits indices tout au long du roman pour comprendre un peu mieux la fin. Mais en général, le roman est très bien construit et vivant. Un petit mot sur la structure du texte. Le roman a 317 pages et environ 70 chapitres qui sont donc très brefs. Cela donne un rythme intense au roman qui me semble essentiel à l'histoire - et qui rejoint le côté "film" et "case de bande dessinée". Mais en même temps, j'ai été un peu essouflée et le fait de changer contamment de chapitre m'a étourdie. Mais je le répète c'est un roman intense et solide.

Les mots de l’auteur

 « Elle décida d’avancer dans une direction, le nord, et s’aperçut qu’elle n’avait pas de chaussures. Étrangement ses pieds ne la faisaient pas souffrir, comme si le tapis de neige n’était pas réellement là. Elle fit quelque pas en avant jusqu’à atteindre le tronc d’un immense chêne. L’arbre se dressait vers le ciel et ses branches transformées en piques de glace pointaient dans toutes les directions comme les bras d’une étoile. En fixant le tronc, elle aperçut un symbole gravé profondément dans l’écorce : une spirale. » p.44

Pour en savoir un peu plus…

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14 mars 2016

Le cri du cerf de Johanne Seymour

cerf2Le cri du cerf / Johanne Seymour. – Montréal : Libre Expression, c2005 – 331 p. ; 22 cm. – ISBN 2-7648-0180-7

Quatrième de couverture

Un matin brumeux d'octobre, Kate plonge dans les eaux glacées de son lac près du paisible village de Perkins, dans les Cantons-de-l'Est, et trouve, flottant à la dérive, le cadavre d'une fillette. Plus tard, une seconde victime confirmera la présence d'un tueur en série dans les environs.

Qualifiée par ses pairs d'asociale et de vindicative, le sergent Kate McDougall devra mener l'enquête la plus difficile de sa carrière. Pour démasquer la Bête, elle aura à affronter ses démons et à remonter le fil douloureux de son passé.

Une démarche qui l'entraînera au cœur d'un cauchemar et qui menacera de briser le fragile équilibre sur lequel elle a bâti sa vie. Une vie marquée par le cri du cerf.

L’auteur

Johanne Seymour est née à Montréal. Elle étudie d’abord en théâtre à l’Université du Québec à Montréal puis en réalisation à l'Institutcerf1 national de l'image et du son également à Montréal. Elle étudie également à l’Université de New-York en vidéo. Elle est d’abord comédienne et elle joue principalement au théâtre. On peut la voir également à la télévision et dans quelques films.

Dans les années 90, elle laisse de côté sa carrière d’actrice pour devenir metteure en scène, réalisatrice et scénariste. Son court métrage La dernière pomme remporte le Prix du meilleur court métrage au Festival de Tunis en 2000.

Elle écrit son premier roman, Le cri du cerf, en 2004. Elle se consacre depuis principalement à l’écriture. Elle vit aujourd’hui dans les Cantons-de-l’Est.

Site web de l’auteure, sa page Facebook et son compte Twitter.

Bibliographie

  • Le cri du cerf (2005)
  • Le cercle des pénitents (2007)
  • Le défilé des mirages (2008)
  • Vanité (2010)
  • Eaux fortes (2012)
  • Wildwood (2014)

Mes commentaires

Classique ! Voici un excellent roman policier qui suit les "règles" classiques du genre : un crime, un policier, une enquête. Bon, évidemment, l'auteur ne suit pas à la lettre les fameuses 20 règles du roman policier de S.S. Van Dine publiées en 1928. Mais disons que cela faisait longtemps que je n'avais lu un roman policier aussi "classique". Et je dois avouer que cela fait changement !

Kate McDougall travaillait pour la Sûreté du Québec au quartier général, mais des guerres intestines, un caractère difficile et sa tendance à n'en faire qu'à sa tête l'ont obligée à accepter une démotion. Elle travaille maintenant dans un petit poste de campagne dans les Cantons-de-l'Est.

Le cadavre d'une petite fille qu'elle découvre dans le lac devant chez elle la projette dans une enquête sur ce qui semble être des meurtres en série. Cette enquête va ramener dans sa vie des gens de son passé, des souvenirs qu'elle voudrait oublier et la place même momentanément dans le rang des suspects. Rapidement elle se rend cependant compte que le meurtrier s'adresse à elle. Elle devra donc affronter son passé et ses propres démons si elle veut mettre un terme à ces meurtres.

Johanne Seymour nous offre ici un excellent roman avec une intrigue solide et une action soutenue. L'auteure nous amène petit à petit à comprendre l'intrigue - ce qui suit une des fameuses règles. Les personnages sont très intéressants, principalement Kate. Je me serais cependant passée de l'histoire "d'amour" - ce qui contrevient aux mêmes règles ! Mais en général, les personnages, même secondaires, sont bien développés. 

J'ai beaucoup aimé le roman de Seymour et je me suis attachée au personnage principal. Et ce qui est rare pour moi, j'ai envie de la retrouver dans les autres romans de l'auteure.

Le roman n'est pas sans défaut - quelques clichés ça et là. Et j'ai eu de la difficulté avec le fait d'appeler le meurtrier "La Bête" tout le long du roman, même une fois qu'on a appris son véritable nom. L'identifier comme "une bête" me semble réducteur et très cliché. Mais je ne m'attarderai pas sur les quelques faiblesses car le roman n'en souffre pas.

J'ai eu une très belle lecture et j'ai très hâte de le voir à la télévision. En effet, le roman a été adapté pour la télé sous le titre Séquelles avec Céline Bonnier dans le rôle de Kate. La minisérie qui aura 6 épisodes devrait être diffusée en avril 2016.

Les mots de l’auteur

« Chaque brasse la propulse encore plus profondément dans les ténèbres. Elle rêve d’être poisson comme d’autres rêvent de voler. Son corps s’exalte à chaque poussée. Dans cette matrice froide et noire, elle meurt et renaît. Elle voudrait ne jamais ressortir, prolonger sans fin ce moment, mais ses poumons la rappellent vite à l’ordre ; elle n’est qu’humide. Avec regret, Kate remonte à la surface. » p.12

« Kate sait qu’elle devrait parler, mais c’est au-dessus de ses forces. Si je ressuscite mon passé, je n’y survivrai pas une seconde fois, songe-t-elle avec désespoir. Et même si, tout au fond, elle devrait sentir que c’est faux, le monstre aveuglant de son passé l’oblige à n’envisager qu’une seule solution. Trouver le coupable elle-même. » p.247

Pour en savoir un peu plus

10 mars 2016

Celui dont le nom n'est plus de René Manzor

Celui1Celui dont le nom n’est plus : roman / René Manzor. -- [Paris] : Kero, [2014]. – 390 p. ; 24 cm. – ISBN 978-2-36658-112-6

Quatrième de couverture

Londres, au petit matin. Sur une table de cuisine, gît un homme vidé de ses organes. L’assassin est une vieille dame à la vie exemplaire. Pourquoi cette femme a-t-elle sacrifié l’homme qu’elle a élevé comme un fils ?

Elle est incarcérée. Pourtant, le lendemain, un autre homme est tué de façon similaire. Par la personne qui l’aimait le plus au monde. À chaque fois, les tueurs, qui ne se connaissent pas, laissent derrière eux la même épitaphe écrite dans le sang de leur victime : Puissent ces sacrifices apaiser l’âme de Celui dont le Nom n’est plus…

Trois destins vont se lier autour de ces meurtres incompréhensibles : ceux de McKenna, vétéran de Scotland Yard, de Dahlia Rhymes, criminologue américaine et de Nils Blake, l’avocat de ces coupables qui ressemblent tant à des victimes.

L’auteurCelui02

René Manzor, de son vrai nom René Lalanne, est né en 1959 à Mont-de-Marsan en France. Son père est Français et sa mère Uruguayenne. Il est surtout connu comme scénariste et réalisateur. Son premier court métrage, Synapses, paraît en 1981 et il réalise son premier long métrage, Le passage, en 1986. Sa filmographie comporte des courts et longs métrages. Il travaille également pour la télévision américaine et française. Il réalise aussi des clips.  En 2012, il publie son premier roman, Les âmes rivales. Son deuxième roman, Celui dont le nom n'est plus, en 2014.

Site web de l'auteur, et sa page Facebook.

Mes commentaires

Disons-le immédiatement le roman de René Manzor est extrêmement efficace. L'auteur est réalisateur et scénariste et on le sens aisément dans le texte. Le roman m'a rappelé mes lectures de Donato Carrisi (surtout Le chuchoteur). Le rythme est rapide, le suspense omniprésent, et on visualise facilement le roman sur un écran et même une certaine partie de l'intrigue est semblable. Sur ce dernier point, cependant je dois avouer que j'ai été surprise par les similitudes entre les deux romans. Il y en a beaucoup, et on peut se questionner sur certains choix et influences de l'auteur.

La quatrième de couverture résume assez bien l'histoire. Des meurtres horribles sont commis un après l'autre. Chaque fois, la victime a été tuée et éviscérée par un proche, quelqu'un qui l'aimait véritablement. Et à chaque fois, la scène du crime a été préparée selon les rites funéraires de la religion de la victime. Les meurtriers ne nient pas leur crime, mais sont complètement dévastés par leur acte et n'en ont aucun souvenir. Finalement, un phrase laissée sur les lieux  mentionnant que le meurtre est commis dans l'espoir d'apaiser "Celui dont le nom n'est plus" laisse supposer que les crimes sont ritualistiques. Les meurtriers cependant ne se connaissent pas et rien ne semble les lier.

L'inspecteur McKenna de Scotland Yard et la criminologue américaine du FBI Dahlia Rhymes enquêtent ensemble pour comprendre ces crimes et les liens qui les unissent. L'avocat des meurtriers, Nils Blake, vient s'ajouter aux personnages principaux.

Les trois personnages sont bien développés et très intéressants. Les liens se tissent petits à petits et les blessures de chacun apparaissent tranquillement et je dois avouer avoir été surprises à quelques reprises. La tension est constante et l'intrigue très bien ficelée. Au-delà de l'intrigue policière, comme beaucoup de lecteurs, j'ai aussi senti un commentaire sur l'acceptation de la mort et sur la manipulation. L'auteur sait comment mener son histoire et nous captiver jusqu'à la fin. J'ai particulièrement trouvé intéressant le fait que l'auteur n'attend pas la fin pour nous dévoiler les liens entre les meurtres. On nous donne même le coupable et sa méthode. Le roman ne perd cependant jamais de son intérêt et on poursuit avidement la lecture. Car on veut connaître aussi les motivations. Et l'action ne cesse jamais. On sent un film, une série télévisée et je serais curieuse de voir quelque chose de lui. 

Les mots de l’auteur

« Tu me fais du mal, p’pa ! murmura-t-il entre ses dents. Tu me fais du mal. Et ça nous en fait à nous.

Ces paroles eurent un effet immédiat sur le détective qui arrêta de se débattre. Il resta ainsi, les bras ballants, appuyé contre son fils. La colère avait fait place aux sanglots.

Alors l’adolescent se met à le bercer tendrement. McKenna finit par accepter son étreinte. Il enlaça son fils à son tour et tout deux restèrent ainsi un long moment, accroché l’un à l’autre. » p. 225

Pour en savoir un peu plus

6 mars 2016

Le moment captif d'un dimanche : dans la confusion

2016-04-21« On peut affronter la brise, mais il vaut mieux s'affaler dans la tempête » [Stephen King]

Insondable et incompréhensible. Tu marches dans la tourmente. Tu devrais te cacher mais tu veux avancer. Tu as l'impression d'affronter une immensité glaciale. Tu cherches le calme. Tu as peur. Mais tu marches.

Tu te poses tant de questions. Tu cherches les réponses mais elles t'échappent. Tu te questionnes sur tout. Et rien. Tu ne cesses jamais de te torturer avec des pourquoi, des si, des peut-être. Tu imagines des passés différents, tu essaies de modifier tes souvenirs, tu cherches des futurs possibles.

Et tu marches dans l'incertitude. Mais tu marches. Tu ne cesses de marcher. Dans la brise, dans la tempête. Tu crois que les réponses viendront dans cette marche contre tes doutes. Et tes réponses surgiront des profondeurs. Un jour.

« La mer est aussi profonde dans le calme que dans la tempête » [John Donne]

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