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26 avril 2016

Zébrures écarlates de Michel Roberge - Commentaires personnels

MR03Zébrures écarlates : une enquête du détective archiviste Ives d'Arch / Michel Roberge. -- Québec (Québec) : Les Éditions GID, [2015]. – 705 p. ; 22 cm. – ISBN 978-2-89634-277-8

Quatrième de couverture

« En entrant dans l'appartement surchauffé, Ives d'Arch eut l'impression de pénétrer dans un sauna. En s'approchant de son ordinateur portable son attention fut attirée par le courriel de Llura Solés. D'abord troublé, il en prit rapidement connaissance. Il se rassit devant son ordinateur et, encore sous le choc, il relut le court message. Le dernier contact qu'il avait eu avec la Catalane, qu'il avait rencontrée dans un congrès d'archivistes en 1988 et dont il était tombé follement amoureux, remontait à 2001. Elle lui avait alors abruptement annoncé qu'elle avait fait la connaissance d'un certain Joan et qu'ils avaient l'intention de se marier. Depuis, il avait vainement tenté d'entrer en contact avec elle. Llura Solés n'avait plus donné signe de vie. Et voilà qu'elle réapparaissait dans le décor en lui envoyant ce courriel à la fois énigmatique et intrigant. »

Voilà le point de départ de la première aventure du détective archiviste québécois Ives d'Arch. Assassinats et attentat au colis piégé, faux documents et précieuses archives, somptueuses soirées et nuits voluptueuses constituent l'essence même de ce polar dont l'intrigue se déroule au Québec, en France et en Catalogne et dans laquelle évolue une panoplie de personnages hors du commun.

Lire le premier article - Zébrures écarlates de Michel Roberge - L'auteur et l'histoire

Mes commentaires

MR02

Quelle fresque historique ! Voici un roman bien construit et étoffé, rempli de détails et d’informations. Lorsqu’on termine notre lecture, nous avons vraiment l’impression d’avoir vécu cette aventure et de connaître personnellement les personnages. Et les détails historiques sont recherchés et très intéressants.

Les personnages principaux ont pris vie pendant ma lecture. Ceux-ci sont vivants dans ma mémoire et j’ai l’impression de les connaître. Mais j’aurais aussi aimé connaître un peu plus les personnages secondaires. Ils sont également importants dans l’histoire et j’ai eu l’impression d’à peine les survoler. Particulièrement les « méchants », le fameux « acheteur » du document volé et surtout  Llúria : quelles étaient leurs motivations ?, etc.

Certains passages sur la vie des personnages principaux étaient très personnels, captivants et émouvants. J’ai eu l’impression de lire un roman sur l’histoire d’amour entre Ives et Karl. Je voulais en savoir plus et j’avais l’impression de « voir » une télésérie sur leur vie – non pas un film, mais bien une série télévisuelle, pour le facteur temps… apprendre à connaître tranquillement les personnages petit à petit au fil du temps. Tout le texte est d’ailleurs très visuel. C’était très intéressant et même passionnant. Parfois, cependant, toutes ces descriptions et détails – aussi fascinants étaient-ils - me faisaient oublier l’histoire du document disparu. J’avais l’impression que l’auteur était déchiré entre l’envie de raconter la vie de ses personnages principaux – qui je crois, l’ont véritablement habité pendant l’écriture - et cette intrigue autour du document disparu. D’un côté l’enquête semble importante – des gens sont morts à cause de ce document – mais d’un autre côté, j’avais l’impression qu’elle n’était qu’un prétexte pour nous parler du couple Ives/Karl. J’ai été moi-même déchiré entre mon désir d’en savoir plus sur Ives et Karl et l’envie de connaître le destin de ce document.

Et donc, j’ai l’impression de m’être parfois un peu perdue dans tous ces détails et de ne pas avoir bien suivi l’intrigue policière. Elle m’a semblé secondaire, en quelque sorte. Même si elle était réellement palpitante. J’aurais aimé en savoir plus sur ce document, sur son parcours et j’aurais aimé avoir plus de détails sur le travail d’investigation pour le retrouver. Ce vol de document m’a passionnée dès les premières lignes mais je suis un peu restée sur ma faim.

J’avoue que j’aurais aussi aimé poursuivre l’histoire de Miquel (qui transportait le fameux document) et Adela (qui l’hébergea lors de son périple vers Paris). J’aurais voulu suivre Miquel au Québec, savoir ce qu’il avait fait du document, savoir également ce qui arrivait avec Adela, etc. Et je voulais en savoir plus sur les personnages du début, témoins du vol du document : Joaquim, Xevi, etc. Tous ces personnages étaient vraiment intéressants et m’ont captivée. J’en voulais plus.

J’ai donc eu l’impression de lire plusieurs romans en un seul. Et j’aurais par moment peut-être préféré avoir plusieurs romans, plutôt qu’un seul… Car l’auteur a un réel talent de conteur et on aime se perdre dans ses histoires. Il nous offre des personnages vivants et qu’on veut connaître. Des histoires troublantes, parfois tristes et tragiques, parfois douces et touchantes. Et j’aurais voulu les approfondir toutes.

Cette foison de détails, nous permet également de voir les lieux où se déroulent les intrigues. J’ai la chance de connaître les lieux principaux : la ville de Québec, Barcelone, Castelnou… Honnêtement, j’avais l’impression de voir parfaitement tous ces endroits et d’y être physiquement. Les descriptions sont incroyables. Et c’est un talent rare d’être capable de décrire des lieux pour qu’on s’y sente présent. L’auteur nous offre un texte très imagé. Certes, cela allonge parfois le texte et on pourrait par moment vouloir un texte plus serré. Mais j’ai adoré me perdre dans les rues de ces villes et villages.

On sent que l’auteur est passionné par son sujet, par ses personnages, par les lieux qu’il décrit et par l’histoire du Québec et de la Catalogne. Cette passion est palpable et c’est émouvant. Mais par moment, peut-être un peu étourdissant. J’aime aussi pouvoir imaginer certains détails. Cela permet de personnaliser un roman et de le faire sien. Mais on ne peut rien dire contre la passion !

L’écriture de l’auteur est précise et spécifique. On sent que l’auteur est rigoureux dans son processus d’écriture. Chaque mot est pensé et important. On sent un travail méticuleux et une recherche ordonnée et pointilleuse. On ressent définitivement l’archiviste derrière l’auteur. La lecture reste cependant toujours fluide, le texte sans fioriture, et le tout se lit aisément. C’est une lecture très plaisante.

Au final, ce roman est réellement passionnant. Mais bizarrement, il souffre un tout petit peu des talents incontestables d’écrivain et de conteur de son auteur. Personnellement, j’aurais aimé que l’auteur garde certains personnages, certains détails pour un autre roman. Mais Zébrures écarlates reste un excellent roman où il fait bon se perdre. Mais maintenant, je veux d’autres romans de l’auteur… je veux poursuivre l’aventure.

Les mots de l’auteur

« - […] Quand je me suis réveillé, je me suis rendu compte que je voyais seulement en noir et blanc. Mes parents ont cru que j’essayais de les faire marcher. Ils m’ont fait voir un spécialiste et c’et lui qui nous a expliqué que c’était un phénomène rare qui arrive, des fois, après un choc physique important.

- Je savais qu’y’a des personnes qui ont de la difficulté à voir certaines couleurs, mais pas de couleurs pantoute, ça doit être déprimant pas pour rire.

- C’est juste une question de perception, rétorqua Ives d’Arch. La couleur, c’est un artifice. Ça embellit peut-être l’aspect des choses, mais c’est l’absence de couleurs qui met en évidence leur nature profonde. » » p. 108

Pour en savoir un peu plus…

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25 avril 2016

Zébrures écarlates de Michel Roberge - L'auteur et l'histoire

MR03Zébrures écarlates : une enquête du détective archiviste Ives d’Arch / Michel Roberge. — Québec (Québec) : Les Éditions GID, [2015]. – 705 p. ; 22 cm. – ISBN 978-2-89634-277-8

Quatrième de couverture

« En entrant dans l’appartement surchauffé, Ives d’Arch eut l’impression de pénétrer dans un sauna. En s’approchant de son ordinateur portable son attention fut attirée par le courriel de Llura Solés. D’abord troublé, il en prit rapidement connaissance. Il se rassit devant son ordinateur et, encore sous le choc, il relut le court message. Le dernier contact qu’il avait eu avec la Catalane, qu’il avait rencontrée dans un congrès d’archivistes en 1988 et dont il était tombé follement amoureux, remontait à 2001. Elle lui avait alors abruptement annoncé qu’elle avait fait la connaissance d’un certain Joan et qu’ils avaient l’intention de se marier. Depuis, il avait vainement tenté d’entrer en contact avec elle. Llura Solés n’avait plus donné signe de vie. Et voilà qu’elle réapparaissait dans le décor en lui envoyant ce courriel à la fois énigmatique et intrigant. »

Voilà le point de départ de la première aventure du détective archiviste québécois Ives d’Arch. Assassinats et attentat au colis piégé, faux documents et précieuses archives, somptueuses soirées et nuits voluptueuses constituent l’essence même de ce polar dont l’intrigue se déroule au Québec, en France et en Catalogne et dans laquelle évolue une panoplie de personnages hors du commun.

L’auteur

Michel Roberge est né en 1951 à Québec. Après des études à l’Université Laval, il travaille comme archiviste au Service des archives de cette même université. Il sera ensuite analyste en gestion des documents au Ministère des Richesses naturelles du gouvernement du Québec, puis travaillera aux Archives nationales du Québec. Michel Roberge enseigna également au Certificat en gestion des documents administratifs et des archives à l’Université du Québec à Montréal.

En 1983, il publie l’ouvrage La gestion des documents administratifs, œuvre fondamentale sur le Records Management. Cet MR01ouvrage fut réédité – et mis à jour - sous différents titres et fut également traduit en catalan en 1992 puis en castillan en 2004.

En 1985, il fonde une entreprise en gestion documentaire, GESTAR. Il consacre ensuite les prochaines années au développement de son entreprise, tout en contribuant de façon active au milieu de la gestion des documents et des archives, par ses recherches, ses écrits et son enseignement. Son expertise et son œuvre professionnelle sont reconnues internationalement.

Tout en demeurant à la direction de son entreprise, il publie en 2015 son premier roman, Zébrures écarlates.

Site web de l’auteur, expert en gouvernance documentaire, site web du romancier, site des éditions Michel Roberge, page Facebook de l’auteur, profil LinkedIn.

Bibliographie partielle

  • La gestion des documents administratifs (1983)
  • La classification universelle des documents administratifs (1985)
  • La gestion dels documents administratius (1992)
  • La gestion de l’information administrative : approche globale, systémique et systématique (1992)
  • L’essentiel de la gestion documentaire (2000)
  • L’essentiel du Records Management (2004)
  • Lo esencial de la gestión documental (2004)
  • La gestion intégrée des documents (GID) en format papier et technologiques : documents administratifs, documents d’archives et documentation de référence, Québec (2009)
  • Le schéma de classification hiérarchique des documents administratifs - Conception, développement, déploiement et maintenance (2011)
  • Zébrures écarlates (roman) (2015)

L'histoire

Ives d'Arch est un archiviste de métier qui est devenu un « détective archiviste ». Il se consacre aujourd'hui à faire des recherches sur des documents perdus, sur des authentifications de documents ou d'œuvres, etc. Il vit à Québec avec son conjoint, Karl, une vie relativement tranquille. Mais un jour, il reçoit un courriel d'une ancienne collègue catalane, Llúria, avec qui il a eu autrefois une relation amoureuse. Le courriel est énigmatique et demande son aide. Ce courriel le plongera dans la recherche d'un document historique disparu qui mettra même sa vie en danger.

Parallèlement, le roman nous fait basculer dans le temps pour remonter à la disparition de ce document dans l'Espagne du début des années 50 et de son voyage vers le Québec.  

Remplis d'allers-retours dans le temps, le roman nous immerge dans l'histoire de la Catalogne et du Québec.

Commentaires personnels ici...

24 avril 2016

Le moment captif d'un dimanche : des vieilleries

2016-03-02"Le grand public pense que les livres, comme les oeufs, gagnent à être consommés frais. C'est pour cette raison qu'il choisit toujours la nouveauté." [Johann Wolfgang von Goethe]

Chaque semaine, je vois de nouveaux livres naître. Je lis les quatrièmes de couverture de tant de livres qui sont publiés. Et j'en choisis certains qui me semblent intéressants, qui je crois vont plaire aux lecteurs de ma bibliothèque. Petit à petit, ils arrivent. Nous les accueillons, nous les décrivons, nous les recouvrons, nous les préparons pour leur exposition dans la section des nouveautés.

Finalement, ils sont placés sur nos présentoirs. En avant. Et ils seront empruntés. Les gens se dirigeront directement vers le présentoir des nouveautés. C'est merveilleux. Les livres seront empruntés. Ils seront lus. Ils vivront pendant quelques semaines.

Parce que dans quelques jours d'autres livres arriveront. Tout aussi intéressants. Et les premiers iront rejoindre les étagères de la fiction. Ils ne seront plus des nouveautés. Ils seront des romans, des livres. À lire. Mais loin du présentoir des nouveaux livres, les vedettes du moment.

Et ils se perdront. Ils deviendront invisibles. Ils verront les gens passer près d'eux sans les voir. Ils essaieront d'attirer l'attention. Pour se faire lire. Pour que la main s'étende, les prenne, les regarde et décide de les lire ou non. Mais que cette main prenne une décision. La plupart du temps, je pleure car il y a tant de livres invisibles. Ils ont été la vedette pendant quelques temps mais la minute qu'ils ne sont plus à l'avant, ils sont oubliés. Ce sont des vieilleries.

17 avril 2016

Le moment captif d'un dimanche : potiner

0115"People say believe half of what you see, son. And none of what you hear" [Marvin Gaye]

Madeleine, Madeleine, est-ce que tu as su pour la petite Giguère ? Non, quoi ? Je ne sais pas si je devrais te le dire. C'est pas mon genre de rapporter des oui-dire. Tu peux me faire confiance, je ne le dirai à personne, tu le sais. Et bien, tu le croiras jamais mais imagine-toi donc que bla-bla-bla et bla-bla-bla. NON ! J'en reviens juste pas. Tu es certaine ? Mais oui, je suis certaine. Est-ce que j'inventerais quelque chose comme ça ? C'est pas mon genre. Ça l'a pas de bon sens. Je n'aurais jamais imaginé ça d'elle. Pauvres eux autres. J'en reviens juste pas. Garde-ça pour toi, là. Mais oui, voyons, tu me prends pour qui ? Allez à la semaine prochaine Germaine. À la semaine prochaine Madeleine.

Jacynthe, Jacynthe, tu ne devineras jamais ce que Madeleine vient de me dire !

"Your ears are like radar, for one specific sound. The latest piece of gossip that's been going round" [Kill your idols]

13 avril 2016

Le phyto-analyste : thriller botanique de Bertrand Busson

phyto2Le phyto-analyste : thriller botanique / Bertrand Busson. — Montréal : Marchand de feuilles, c2012. – 292 p. ; 21 cm. – ISBN 978-2-923896-06-9

Quatrième de couverture

Savez-vous quelle fleur vous êtes ?

C'est la question que nous pose Germain, le phyto-analyste qui vient de perdre toutes ses plantes. Elles sont  mortes de proximité humaine. Pire, Germain semble souffrir d'une absence du myocarde : son coeur a été repiqué par un chou-fleur. Heureusement, il y a Rachel, la blonde aux yeux comme des olives à martini, pour lui faire croire que tout n'est pas pourri. Mais quel sera le diagnostic foliaire ? Quel remède les sauvera de la pourriture du monde ? L'enquête sur la mort verte est semée de bonheur shilomique, d'épiphanies sur l'amour, l'amitié, la fidélité. Le phyto-analyste, c'est l'art topiaire en son plus majestueux déploiement. Un roman pour ne pas oublier que nos mères nous ont tous donné comme limite la clôture du jardin.

L’auteurphyto1

Bertrand Busson est né à Laval au Québec en 1983. Il étudie à l'Université de Montréal et obtient un Baccalauréat en Arts. Il étudie également en création littéraire à l'UQAM. Il travaille comme rédacteur et correcteur.

Il publie son premier roman Le phyto-analyste : thriller botanique en 2012 qui recevra le Grand Prix littéraire Archambault.

Page Facebook de l'auteur.

Bibliographie

  • Le phyto-analyste : thriller botanique (2012)
  • La mandibule argentée (2014)

Mes commentaires

Quel étrange roman ! Difficile de ne pas être dérouté par le texte de Busson. Et comme beaucoup de lecteurs, je le fus aussi.

Mais commençons par l'histoire. Germain Tzaricot est un spécialiste en biologie végétale et se définit lui-même comme un analyste du comportement des plantes et expert dans la communication avec celles-ci, un "phyto-analyste", comme son père. Il vit une petite vie tranquille, entre ses plantes et le bar du quartier où il va régulièrement prendre un verre  avec la faune locale. Un jour, il découvre toutes ses plantes, mortes. Elles ont succombées à une étrange pourriture qui semble d'abord se propager dans son laboratoire puis ailleurs dans la ville. Lui-même semble atteint de cette pourriture et comble de malheur, alors qu'il commence une relation amoureuse avec la belle Rachel, son coeur se transforme en chou-fleur.

Et nous plongeons alors dans ce fameux "thriller botanique". Germain Tzaricot se lance dans une enquête remplie de rebondissements - pas toujours très vraisemblables - afin de découvrir l'origine de cette pourriture qui atteint les végétaux et ensuite les humains. L'auteur nous livre avec son texte très étrange et parfois difficile à suivre, un roman sur l'homme et la nature ; principalement sur l'impact négatif de l'humain : surconsommation, guerres, destruction de la nature, etc.

Le roman est original. Étrange. Et je dois avouer que ma lecture a été difficile au début. Et cela me désespérait. Car je voulais tellement tomber en amour immédiatement avec le roman. Je m'explique. Il faut dire que j'avais un faible pour le livre. J'avais acheté le roman pour la bibliothèque car je trouvais l'histoire originale, le titre intriguant, la couverture superbe et j'adore les coins arrondis des romans de l'éditeur Marchand de feuilles. Mais le livre n'attirait pas le regard des usagers et il n'était pas emprunté. Nous l'avons mis dans les présentoirs à l'entrée de la bibliothèque bien en vue, nous l'avons inclus dans diverses bibliographies : romans policiers québécois, romans sur les plantes, la nature, le printemps... Nous avons fait beaucoup d'effort pour le promouvoir. Mais rien à faire. Le livre n'était pas emprunté. Ça arrive. J'ai donc décidé de l'emprunter et de le lire.

Et j'ai dû m'y reprendre à 3 fois. Je commençais les premières pages et rien ne m'accrochait. J'ai posé et repris le livre. Puis reposé et repris. Finalement j'ai réussi à poursuivre ma lecture. Et j'ai beaucoup aimé, je dois le dire. Mais ce n'est pas un texte simple à lire. Ce qui, cependant, n'explique pas le fait que le livre n'est pas emprunté... Le titre ? La couverture ? Le résumé ? Ce qui me charme rebute peut-être. C'est parfois difficile à expliquer. Mais je ne l'abandonnerai pas. Maintenant que je l'ai lu, je peux essayer de le promouvoir encore un peu. Histoire que d'autres lecteurs découvrent ce faux thriller policier rempli de conspirations, de drogues meurtrières, de kidnapping, d'expériences étranges, de fortes amitiés, de sombres trahisons, et surtout de plantes.

Le texte de Busson n'est pas facile d'approche, et le style parfois un peu lourd, mais une fois apprivoisé, il est très charmant. Le roman semble parfois partir dans tous les sens et on se demande à l'occasion où l'auteur veut en venir avec ses plantes. Les rebondissements sont parfois improbables et l'histoire légèrement farfelue, mais tout a du sens même avoir un chou-fleur à la place du coeur.

Les mots de l’auteur

« Rachel semblait nerveuse, ce fut pourtant elle qui poussa les choses un peu plus loin en me sautant dans les bras. Dans les débris de mon appartement se perdit son joli nez cassé vers la gauche ; dans la terre éparpillée sur le sol s’engouffrèrent ses grands yeux verts nébuleux ; dans le courant  d’air provenant de la fenêtre brisée valsèrent ses longs cheveux blonds ; dans les coussins déchirés de mon divan se dissimulèrent les pointes de ses petits seins. » p.106

«[…] j’ai fait la découverte d,une chose terrible : le genre humain n’a plus besoin de cœur pour survivre. C’est l’évolution qui le veut ainsi, la nature a récupéré ce que nous avons semé pendant oute ces années de guerre et de terreur. Ces années de meurtres et de bombes. Ces années d’industrialisation, de consommation, de capitalisation, de destruction de ressources et des espèces. Il suffisait d’un simple ajustement dans la poitrine pour résoudre les lacunes dues à l’absence du myocarde. Vivre sans un muscle, ce n’est pas une tragédie, surtout si ce muscle, dans les circonstances mondiales actuelles, ne vous sert  plus à rien. » p.272

Pour en savoir un peu plus…

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10 avril 2016

Le moment captif d'un dimanche : diablerie

"Il est utile de penser quelquefois. Pour rester heureux, on ne doit pas trop penser." [Gustave Le Bon]

Écoute. Décider qu'on n'écoute plus. Absence de ciel, absence d'infini. Espace clos. Vide limitatif. Vide bien caché. Création d'un maximum de bêtises. Acquisition de croyance fictionnelle. Structuration d'une naïveté. Pardon artificiel. Tranquilité.

Conjugaison. Ils croient. Elle croit. Elle ne croit pas ce que vous croyez et elle déteste ce que vous croyez être. Elle se perd en prières répétitives et y voit des illuminations lyriques. Elle répéte des mots. Elle construit des autels de mots qui la protègent. Elle ne comprend pas et elle ne veut pas comprendre. Elle ne doute plus. Vraisemblablement.

"La religion commence peut-être au bord de la détresse." [Monique Corriveau]

4 avril 2016

Grease 2 (1982)

Grease2_01À l'affiche ce soir :  Grease 2 (1982)

Fiche technique

Langue : Anglais (VO)
Année : 1982
Durée : 114 min.
Pays : États-Unis
Réalisation et chorégraphie : Patricia Birch
Production : Allan Carr, Robert Stigwood
Scénario : Ken Finkleman
Cinématographie : Frank Stankey
Musique originale : Louis St.Louis

Distribution: Maxwell Caulfield (Michael Carrington) ; Michelle Pfieffer (Stephanie Zinone) ; Lorna Luft (Paulette Rebchuck) ; Adrian Zmed (Johnny Nogerelli) ; Maureen Teefy (Sharon Cooper) ; Alison Price (Rhonda Ritter) ; Peter Frechette (Louis DiMucci) ; Christopher McDonald (Goose McKenzie) ; Didi Conn (Frenchy) ; Eve Arden (Principal McGee) ; Sid Caesar (Coach Calhoun).

Synopsis (attention spoilers - en fait c'est toute l'histoire)

En 1961, deux après la graduation des célebres finissants de Grease, une nouvelle année scolaire commence. Alors que les nouvelles Pink ladies et les nouveaux T-Birds entâment leur dernière année de "high school", Michael, le cousin de Sandy arrive d'Angleterre et compte sur Frenchy, une ancienne Pink Lady (qui doit retourner à l'école) pour réussir son intégration à la vie scolaire américaine.

Évidemment, le sage Michael, un brin nerd et beaucoup trop sage et bon garçon, tombe pour la hyper cool leader des Pink Ladies, Stephanie. C'est un amour amour impossible car les Pink Ladies ne peuvent sortir qu'avec les T-Birds, tout le monde sait cela et c'est ce que Frenchy s'empresse de dire à Michael. Mais si cet obstacle n'était pas en soit suffisant, en plus, Stephanie en a marre des règles et des T-Birds et elle rêve d'un "cool rider".

Alors évidemment que va faire Michael ? Mais s'acheter une moto et devenir ce "cool rider" bien sûr ! Et cacher le fait qu'il est ce mystérieux motocycliste qui défait les méchants - les mêmes qu'il y a deux ans - et qui séduit Stephanie - bien qu'elle ne voit jamais son visage. Parallèlement, notre jeune nerd réussit tout de même à s'approcher de la belle en devenant son tuteur. Enfin, à quelques détails près, c'est la même histoire que dans le premier film. Mais en inversant les rôles féminin-masculin.Grease2_02

À propos

Genre: Comédie musicale

Après le succès de Grease, il était évident que le studio voulait une suite. Et même plus d'une. En fait, deux autres films - on parle parfois d'une franchise de quatre films - et une télésérie étaient prévus. Originalement, les producteurs voulaient que les acteurs principaux du premier film reviennent dans la suite. Mais ni John Travolta, ni Olivia Newton-John n'ont accepté de reprendre leur rôle. Les studios ont ensuite tenté de convaincre Jeff Conaway et Stockard Channing d'avoir des petits rôles dans cette suite, mais encore une fois les acteurs ont refusé. Les compositeurs du premier film ont également refusé de participer.

Finalement, devant le peu de succès de Grease 2 à sa sortie, les autres projets furent abandonnés. Les critiques du film furent et sont encore très négatives. Malgré ces critiques, la performance de Michelle Pfeiffer fut tout de même reconnue et elle fut même nommée pour un Young Artist Award en 1983, dans la catégorie Best Young Motion Picture Actress. Ce ne fut malheureusement pas le cas pour Maxwell Caulfield qui a vue sa carrière freinée par les mauvaises critiques du film.

Grease 2 devait se faire dans les 3 ans qui suivaient le premier film. Les producteurs demandèrent à Patricia Birch, la chorégraphe de Grease, de réaliser la suite. Le tournage fut difficile et Birch a déclaré que ce dernier a commencé alors même que le scénario n'était pas terminé. Plusieurs scènes furent filmées puis coupées au montage.

Petite anecdote : on dit que Tom Cruise auditionna pour le rôle de Johnny Nogerelli, le leader des T-Birds. On ne le choisit pas et Adrian Zmed eut le rôle.

Pour moi, Grease 2 c'est...

Pauvre petit film si mal aimé ! Je le dis tout de suite, j'adore Grease 2, presque autant que le premier film... et je connais toutes les chansons par coeur... Des deux films en fait. Mais je dois avouer que j'aime plus les chansons du 2e film, spécialement "Back to school" et "Reproduction", quoi que je ne peux jouer au bowling avec soeurette sans chanter "Score tonight" - ou sans lancer au moins une fois la boule à la Fred Caillou, remarquez !

Il faut cependant le dire, le film a été et est en général, assez mal reçu. On le considère comme un film raté. Et il est vrai, je l'avoue, qu'on peut critiquer en long et en large, les acteurs, l'histoire, etc. Mais soit-dit en passant, on peut dire la même chose du premier film ! Et oui, on a beau aujourd'hui avoir tendance à louanger Grease - et j'adore le film - mais honnêtement, ce n'est pas un chef d'oeuvre. Mais revenons à Grease 2.

Grease2_03Tout le monde s'entend également pour dire que Michelle Pfieffer est la star du film. C'est grâce à ce rôle que l'actrice se fit découvrir. Son personnage et son interprétation sont nettement supérieurs au reste des autres acteurs du film - et à ceux d'Olivia Newton-John. Stephanie de Grease 2 en a marre de vouloir être la "petite amie" d'un gars. Elle n'est pas très brillante, mais elle le sait, connait ses limites et veut les dépasser. Elle est indépendante et elle sait ce qu'elle veut. Même si ultimement, elle veut tout de même un petit copain "cool", au moins c'est un personnage féminin fort. Et il ne faut pas oublier qu'elle est supposée être une adolescente à la fin de son "high school". Et qu'est-ce que beaucoupd d'adolescentes veulent à cet âge... un pett ami.

Évidemment, l'actrice avait 24 ans au tournage - Olivia Newton-John en avait 34 ans - et tous les acteurs sont beaucoup plus vieux que les "entre 16 et 18 ans" qu'ils sont sensés avoir. Alors on a tendance à oublier que c'est un film d'ados léger avec des préoccupations de jeunes : réussir ou non ses cours, sortir entre amis, avoir ou non un copain ou une copine, se faire accepter par les autres, etc.

Une des lacunes du film sont les personnages masculins. Ni Johnny, le leader des T-Birds, ni Michael ne furent des personnages charismatiques aux yeux du public. Johnny a souffert de la comparaison avec Danny (John Travolta) et Kenickie (Jeff Conaway) - bien que personnellement, j'ai toujours trouvé que John Travolta jouait assez mal et que Jeff Conaway (qui jouait Danny dans la comédie musicale originale) était bien meilleur. Mais le pauvre Adrian Zmed n'a pas réussi à séduire le public. C'est dommage car il est très honnête dans son interprétation d'un "macho" en voie de changement. Personnellement, je les aime bien les T-Birds de ce film. Ils sont clairement moins "durs" que leurs prédécesseurs, mais ils sont quand même sympathiques. Et j'adore la scène où Paulette remet Johnny à sa place, il semble si perdu !Grease2_04

Une critique qui revient parfois, c'est le message négatif que les deux films semblent véhiculer : il y a les cools et les autres, le but étant de se faire accepter par les jeunes qui sont les cool de l'école, et pour ce faire, il faut obligatoirement se changer. Et les bons petits garçons et les bonnes petites filles, tranquilles et légèrement nerds sont plates et fades. Ils doivent se transformer pour être acceptés par la gang cool. Dans le premier film, c'est la fille qui doit changer ses cheveux, ses vêtements et "fumer" ; dans le deuxième c'est le gars qui doit paraître moins intelligent, changer ses vêtements et conduire dangereusement une moto...

Bon, j'avoue que pris au pied de la lettre c'est un peu réducteur et je suis d'accord que ce n'est pas le message le plus positif.... mais quand on regarde bien les films, il y a plus... Dans le premier, Danny est prêt aussi à changer pour Sandy, et dans le deuxième, Stephanie apprécie l'intelligence de Michael... Bon, à la fin, c'est la coolitude qui gagne, mais quand j'avais 11 ans, j'en étais bien heureuse !!!! Je voulais être Stephanie - pas mal plus que Sandy, même après sa transformaton à la fin. Car même à 11 ans, je trouvais Stephanie pas mal plus cool que Sandy. Parce que Sandy était nounoune tout le long du film et en plus elle se changeait pour un gars, alors que Stephanie faisait ce qui lui plaisait et c'était le gars qui se changeait pour elle. Et même si je trouvais Michael un peu kétaine, non seulement il était cool sur sa moto mais en plus, il lisait !

Générique du début :

Grease 2 - Back To School Again (1982)

Pour voir d'autres extraits, on peut faire un tour sur youtube.

Citations

The Pink Ladies: "The Pink Ladies pledge to act cool, to look cool and to be cool, till death do us part, Think Pink!"

Stephanie Zinone: "Johnny just hasn't learned when you're dead, lie down. Besides, there's gotta be more to life than just makin' out.Paulette Rebchuck: "Y'know, I never thought of it that way!"

Paulette Rebchuck: [after Johnny gives her an order] "Yeah? Well, you wanna hear my 'final word' Mr Push-everyone-around Nogarelli? You may be able to bully some of the chicks in this school, but this chick has been bullied by one Johnny Nogarelli for the last time. I may not be the classiest chick in this school, but I'm the best you're ever gonna get. So take it or leave it!"

Pour en savoir un peu plus...

2 avril 2016

La mer d'innocence de Kishwar Desai

MI2La mer d’innocence / Kishwar Desai ; roman traduit de l’anglais (inde) par Benoite Dauvergne. – [Tour D’Aigle : Éditions de l’Aube, 2014. – XX cm ; 333 p. – ISBN 978-2+8159-1087-3

Quatrième de couverture

Goa, ancien paradis hippie, est une nouvelle destination à la mode pour les jeunes du monde entier. Sauf qu’une jeune touriste britannique y est agressée par des Indiens puis portée disparue…
Simran Singh, piquante travailleuse sociale, y passe justement ses vacances avec Durga, sa fille adoptive, quand elle reçoit une vidéo sur son téléphone portable qui va donner une tournure totalement inattendue à son séjour. ­Commence alors une longue enquête pleine de rebondissements, et la découverte pour le lecteur d’un Goa assez terrifiant ! Trafics de drogue, disparitions inexpliquées de touristes, meurtres, mafia… Kishwar Desai s’attache une nouvelle fois à dénoncer la violence et la corruption qui sévissent en Inde, et sa maîtrise du suspense ne fait que se confirmer !

L’auteur

Kishwar Desai (née Rosha) est née en 1956 à Ambala dans l’État du MI1Pendjab en Inde. Elle étudie au Lady Shri Ram College en Économie et obtint son diplôme en 1977. Elle se marie et a deux enfants. Elle travaillera d’abord comme journaliste et réalise des reportages politiques pour le Indian Express. Elle travaillera également pendant une vingtaine d’année à la télévision et radio : elle sera présentatrice de nouvelles, productrice et dirigera un poste de télévision.

Elle se divorce et se remarie en 2004. Elle prend alors le nom de son époux, Desai. En 2007, elle publie une biographie de deux acteurs indiens Narais et Sunil Dutt. Son premier roman Witness the Night sera traduit en plus de 25 langues et a reçu plusieurs prix littéraires dont le Prix Costa.  

Aujourd’hui elle continue d’écrire des romans ainsi que des articles pour des magazines et journaux. Elle vit à Londres, à Delhi et Goa.

Bibliographie

  • Manto! (Théâtre) (1999)
  • Dalrlinaji : The True Love Story of Narais and Sunil Dutt (2007)
  • Witness the Night (2009)
  • Origins of Love (2012)
  • The Sea of Innocence (2013)

Mes commentaires

Voici encore un autre roman policier. Mais d'un genre légèrement différent et dans un setting qui ne m'est pas du tout familier. Le roman se situe en Inde dans l'état de Goa et l'enquête sera menée par une travailleuse sociale et non pas par un/e policier/ère ou détective.

L'histoire du roman est difficile et terriblement d'actualité. L'auteure s'est en effet inspirée de l'actualité indienne des dernières années qui a fait connaître au monde la condition des femmes en Inde et l'horrible problème des agressions et violences sexuelles dans le pays. Les viols collectifs et les agressions sexuelles en Inde sont de plus en plus médiatisés. Kishwar Desai rappelle d'ailleurs dans son roman, l'horrible drame de l'étudiante qui fut victime d'un viol collectif dans un autobus à New Delhi et qui ne survécut pas de ses horribles blessures. Son copain qui l'accompagnait fut également violemment battu. Ce drame avait soulevé l'Inde et le monde - mais malheureusement la situation continue d'être insoutenable pour les femmes en Inde et les viols sont monnaie courante. 

C'est sur ce drame, sur la condition des femmes en Inde, sur la corruption et le crime en Inde que l'auteur construit son roman. Elle s'inspire également du coté caché et troublant des plages de Goa et des nombreux crimes, meurtres et disparitions qui y ont lieu.

Simran Singh, est une travailleuse sociale qui vit à New Delhi avec sa fille adoptive Durga qui est maintenant une adolescente. Les deux sont en vacances sur les plages paradisiaques de Goa, la destination touristique à la mode. Mais alors que Simran essaie de se reposer sur la plage, elle reçoit sur son téléphone, une vidéo troublante envoyée par Amarjit, un policier - et ancien amant - qu'elle connaît depuis longtemps. On peut voir sur la vidéo, une jeune fille blonde, une touriste, qui semble se faire agresser par des Indiens. Simran décide de ne pas répondre à Amarjit mais celui-ci arrive bientôt à Goa pour tenter de la convaincre d'enquêter sur la disparition de la jeune anglaise que l'on voit dans la vidéo.

Simran est d'abord réticente, elle ne veut pas s'impliquer, ne veut gâcher ses vacances avec sa fille. Mais petit à petit, elle voit les gens et les événements sur la plage d'un autre oeil et elle devient de plus en plus inquiète. La plage prend une allure sombre et malsaine. Elle n'a pas le choix, elle renvoie sa fille à Delhi et commence à enquêter, par elle-même, sur la disparition de la jeune anglaise. Ce qu'elle découvre est un monde de violence et de corruption.

Le roman de Desai n'est pas une enquête typique et même s'il y a de nombreux rebondissements, il ne faut pas y chercher un roman de suspense. Et il n'y a pas non plus de fin clairement "heureuse". Nous aurons des réponses à nos questions, mais elles ne seront pas nécessairement satisfaisantes et les coupables ne seront pas non plus nécessairement punis.

Le roman est difficile mais il n'est pas uniquement sombre. Et on sent que l'auteure veut tout de même nous donner une vision optimiste de son pays. Bien que son roman dénonce les nombreuses injustices sociales, la corruption des classes dirigeantes et des forces de l'ordre, les violences faites aux femmes, etc., j'ai senti que l'auteure voulait nous montrer que l'inde ce n'était pas juste ça. Et bien qu'elle souligne vividement le côté malsain des plages touristiques, ses personnsages aiment Goa et elle nous présente l'histoire et les beauté de la région.

Le personnage principal du roman est une femme forte, qui se fout des conventions (à 40 ans, elle n'est pas mariée, elle fume, boit, ...) et qui veut changer le sort des femmes en Inde. Elle prend de nombreux risques et est fortement critiquée. C'est une voix puissante même si elle demeure profondément humaine et vulnérable. L'auteure a voulu montrer une femme indienne qui n'est pas une victime. C'est le troisième roman de Desai mettant en vedette Simran et même si on fait parfois allusion aux romans précédents, il ne m'a pas semblé nécessaire de les avoir lu pour comprendre le récit et les personnages. Cela m'a cependant terriblement donné envie de lire les deux premiers romans qui semblent, selon mes recherches, tout aussi difficiles et sombres.

L'écriture de Desai est solide et son histoire bien ficelée dans son ensemble. Il y a bien quelques longueurs et quelques rebondissements qui m'ont semblé un peu tirés par les cheveux. Mais ma lecture n'en a pas souffert. Personnellement, j'ai trouvé que le côté "policier" du roman était tout à fait secondaire. Ce sont les commentaires de l'auteure sur l'Inde qui étaient pour moi l'intérêt premier du roman. Et Kishwar Desai réussit à nous offrir un texte captivant et bien écrit qui nous plonge dans la société indienne sans devenir un discours pamphlétaire.

Les mots de l’auteur

« Difficile à dire s'il s'agissait d'un simple conflit entre deux cultures. Après tout, ces femmes pouvaient tout aussi bien se plaindre que les hommes qui "succombaient" à leurs charmes ne cherchaient qu'à coucher avec elles et à obtenir un passeport étranger.
Le problème se résumait-il au fait que cette Inde soi-disant en voie de modernisation ne savait pas comment traiter la question de la sexualité féminine et supposait que ces touristes, en raison de leur comportement naturellement amical et leurs tenues occidentales, étaient prêtes à s'offrir au premier venu ?
 »

« Je me demandais également si les gens éprouveraient un peu de compassion pour Lisa si elle avait été tuée. Ou bien son nom s’ajouterait-il simplement à la longue liste de jeunes filles mortes à Goa alors qu’elles étaient venues y chercher la belle vie » p.82

Pour en savoir un peu plus…

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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