Le moment captif d'un dimanche : perdre son temps
"Que le temps passe plus vite, quand l'ennui l'étire" [Philippe Besson]
Il y a de ces journées. On sait qu'on devrait profiter de ces heures juste à nous. Toute la semaine à courir à droite et à gauche. Toute la semaine à ne pas avoir un moment à soi. Et puis, aujourd'hui, enfin, la journée entière juste pour soi. Pas de réunions. Pas de courriels. Pas de courses. Pas d'entrainement. Pas de ménage.
On en rêve toute la semaine. On se prépare, on imagine. On planifie pleins de petites choses douces. Des petites choses juste pour soi. Des petites choses qu'on remet toujours à plus tard. On se dit que la journée sera tranquille mais formidable. On fera de chaque instant un délice. On profitera de chaque minute.
Et puis. Il y a de ces journées. On se lève. On se sent las. On a envie de rien. On commence la journée lentement. On paresse. On laisse les minutes se dérober. On se traîne d'une pièce à l'autre. On se dit qu'il faudrait bien profiter de ce temps que l'on a enfin juste pour nous. Mais on ne fait rien. On se dit qu'on a toute la journée. Mais la journée glisse entre nos doigts. Et on regarde par la fenêtre. On n'arrive pas à se décider. Tout nous ennuie. Rien ne nous dit. On laisse laisse les minutes disparaître. Et la journée est terminée. On n'a rien fait. On n'a pas profité de ces instants. On s'est ennuyé profondément. On a perdu son temps.