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23 mai 2010

Le moment captif d'un dimanche : des traces rouges

"Voir le monde dans un grain de sable, et le ciel dans une fleur sauvage. Tenir l'infini dans la paume de la main et l'éternité dans une heure." [William Blake]

10_05_23

Il y a des choses que l'on sait. Des choses que l'on a apprises. Au cours des années...

Par exemple, une chanson que l'on a jamais bien compris... cette chanson qui parle de gentils coquelicot mesdames et de gentils coquelicot nouveau... On me parle de jardin, de romarins, de 3 mots latins, d'hommes et de garçons qui ne valent rien, de dames dont on ne dit rien et de demoiselle dont on dit beaucoup de bien. Je n'y comprend rien mais les rimes, j'aime bien...

Et puis, on se souvient de ce symbole du mois de novembre. On se souvient des combattants et on se souvient de voir chaque année, un coquelicot sur le manteau de tant de gens.

Quelqu'un nous aurait aussi dit que 8 ans de mariage étaient soulignés par ces fleurs si rouges. On ne l'a su qu'après ses propres noces de coquelicots... Et puis, on réalise que le nom français de la fleur est une onomatopée rigolote sur le coq et sa crète rouge... bien sûr dans d'autres langues, on l'appelle différemment, mais on ne peut s'empêcher de sourire en disant son nom...

Et on fait des recherches et on apprend sur le symbolisme... et peut-être même un lien avec Perséphone et Démeter...

Mais lorsque le printemps arrive, on ne peut que se rappeler de la première fois que l'on a aperçu la première tache rouge sur le bord de la route. On ne savait pas trop quelle était cette tache rouge. Mais elle semblait se multiplier. Et puis, on l'a regardé d'un peu plus près... touché ses pétales un peu froissés, regardé ses petits grains noirs...

On ne connaissait pas cette fleur. On a pas tout de suite fait le lien avec cette tache rouge du mois de novembre. Et puis, on a cherché dans les livres et on a appris le nom de cette petite fleur qui fleurit partout dans les champs catalans en ce mois d'avril et mai...

Et notre coeur se serre à chaque fois qu'on aperçoit dans les champs, sur les bords des routes, dans les endroits les plus improbables, ces petites fleurs si rouges et si fragiles... On ne sait pas trop pourquoi, on aime cette leur avec une passion incroyable et on ne sait pas trop comment on pourrait s'en passer. Chaque fois que notre regard croise le rouge fané de ses pétales, les larmes viennent à nos yeux. On le dit pas trop, car on se sent vaguement ridicule d'avoir tant d'émotion pour une simple fleur sauvage. Mais on espère pouvoir en faire pousser dans son prochain jardin, car on serait triste de ne plus voir chaque année, ce gentil coquelicot qui nous rappelle nos rêves et nos projets.

"Sois comme la fleur, épanouis-toi librement et laisse les abeilles dévaliser ton coeur" [Râmakrishna]

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16 mai 2010

Le moment captif d'un dimanche : promenade

10_05_16"Le samedi, le temps ralenti, avant de s'arrêter tout à fait le dimanche" [Geneviève Brisac]

Le dimanche est différent. Il semble solitaire dans la semaine. Bizarrement, il semble se distancier des autres jours.

Le dimanche, on sait que le lendemain on doit retourner au travail. On a donc l'impression que cette journée est précieuse et unique. Qu'il faut en profiter et traiter la journée différemment du samedi.

On ne peut simplement faire comme si c'était un jour ordinaire. On doit ralentir. On doit regarder les minutes qui passent et savoir profiter de ce temps. Si on ne s'arrête pas de temps en temps, ces minutes passent trop vite. Le dimanche doit nous permettre de marcher tranquillement. De regarder le soleil... ou la pluie... Il faut écouter le silence... ou le tintamarre qui bruisse dans les rues ou sur le bord de la mer.

Je marche tranquillement sur la promenade. Il n'y a pas encore trop de monde. Il y en aura beaucoup trop dans quelques semaines. Les dimanches ici sont trop bruyants. Et ironiquement trop tranquilles. Je ne sais pas ce que les dimanches devraient être. Un mélange de paresse et d'activités... Je veux aimer mes dimanches. Les protéger du reste de la semaine. Mais je ne veux pas les perdre à les regarder passer sans rien faire... Je crois que je dis n'importe quoi... je divague un peu... je peux bien me le permettre... c'est dimanche après tout !

"Le dimanche, c'est un jour autre. Même le soleil est différent." [Yves Montant]

9 mai 2010

Le moment captif d'un dimanche : absence

"Maman, c'est toi
La plus belle du monde
Aucune autre à la ronde n'est plus jolie
Tu as pour moi, avoue que c'est étrange
Le visage d'un ange du paradis
"

Maman1

Encore un autre dimanche.
Encore une autre fête des mères
pour me rappeler que tu n'es plus là.

Mais dans mes moments de tristesse,
dans mes moments d'incertitude,
dans mes moments de peur,
et dans mes moments de grande joie...

Je te dis toujours "maman" dans mon coeur.
Quand je pense à toi, je dis "maman".
Et quand je rêve, je t'appelle "maman".

Alors... où que tu sois aujourd'hui...
Je te dis "bonne fête des mères"
ma petite maman...

"Une mère ne meurt jamais car on l'appelera toujours "maman"."
[André Lévy]

2 mai 2010

Le moment captif d'un dimanche : surveillance

"Une maman ne dort jamais tout à fait ; elle est liée au sommeil de son enfant" [Jean Gastaldi]DSC_3231

Elle surveille attentivement. C'est qu'ils sont turbulents. Enfin, pas tous. Mais mieux vaut bien les surveiller tous. Un incident est si vite arrivé.

Mais il ne faut pas trop les couver. Ils doivent apprendre les petits. La rivière est si dangereuse. Il est préférable de bien les préparer. Et les laisser sauter à l'eau de temps en temps. Il suffit de bien les surveiller. Si c'est trop difficile, il suffira de les aider un tout petit peu.

Elle les trouve beau. Il n'y en a pas un d'identique. Ils sont tous différents. On ne le remarquerait peut-être pas de si loin, mais ils sont uniques. Et chacun a son petit caractère ! Mais c'est qu'elle trouve charmant. Même si parfois, elle aimerait bien se reposer... c'est qu'ils sont turbulents !

Et ils sont parfois bien ingrats. Ils ne cherchent qu'à s'amuser et à nager. Sauf quand c'est l'heure du dîner... alors là, ils veulent manger tout de suite. Elle n'a pas une minute à elle. Elle ne se rappelle plus quand elle a vraiment dormi pour la dernière fois. Mais elle les regarde tendrement et se dit que c'est ça être maman.

"L'amour d'une maman, c'est la conviction que ses poussins sont des cygnes , ce qui est la meilleure façon de donner du moral à des enfants qui sont convaincus d'être de vilains petits canards." [Pam Brown]

25 avril 2010

Le moment captif d'un dimanche : racines

025avril"Je crois qu'on ne peut rêver que si on a les pieds sur terre. Plus les racines sont profondes, plus les branches sont porteuses" [Juliette Binoche]

Des rêves. Des projets. Des racines qu'ont changent de terre. Mais des racines que l'on enterre tout de même.

On ne ressemble qu'à une petite graine. Tout d'abord. Puis, on grandit. Évidemment. Et nos racines s'allongent et s'entremêlent. Elles partent en toute direction mais avec force. Elles cherchent la vie qui les vivre aussi. Et elles grandissent. Elles s'enfoncent dans sérieusement et intensément dans ce sol qu'elles connaissent si bien.

Elles apprennent. Elles comprennent. Elles observent. Elles changent. Elles se transforment. Elles deviennent fortes. Et elles rêvent. Elles font des projets. Elles inventent et s'inquiètent. Elles pensent à ces jours prochains.

Et il arrive parfois qu'on transporte nos racines vers des terres inconnues. Pendant quelques temps, elles semblent dénudées et fragiles. Mais bientôt, elles reprennent force et vitalité. Et elles découvrent alors des endroits inconnus, des vies différentes. Elles regardent et apprennent. Elles grandissent encore. Et elles continues à rêver. À espérer. À bâtir. Et à réfléchir.

Elles sont prêtes, je crois. Prêtes pour un nouveau changement. Elles quitteront bientôt cette nouvelle terre. Elles retourneront à un sol connu. Elles auront beaucoup appris... elles auront beaucoup changé... et elles sont prêtes pour un recommencement, pour un renouveau dans une terre ancienne mais complètement nouvelle. Et elles rêveront toujours.

"Il faut parfois transplanter ses racines dans un terreau plus nutritif afin de voir notre plante intérieure grandir" [Daniel Desbiens]

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18 avril 2010

Le moment captif d'un dimanche : plumage

018avril"Tous admirent le paon. Alors les oiseaux disent: "Mais regardez ses pattes et écoutez sa voix" [Proverbe japonais]

C'est bien joli un paon. On arrive à une gentille auberge et on découvre dans le fond du jardin, un magnifique paon. On est tout énervé et on prend mille photos. Il est fier, l'oiseau. Il fait le beau pour sa belle qui le regarde à peine. Ses plumes sont magnifiques et franchement éblouissantes. On soupire et on laisse le couple tranquille.

Et puis, le matin arrive tranquillement. Et avec le jour se lève un cri perçant. On ouvre les yeux. On secoue la tête, on se retourne et on referme les yeux. Un autre cri. Et un autre cri. On braille dans la cour. On se lève difficilement et on ouvre la fenêtre. Et alors on le voit. Ce glorieux oiseau qui se promène fièrement sur le gazon devant notre fenêtre. Il fait la roue de sa sensationnelle queue toutes de plumes colorées. Il agite frénétiquement ses plumes devant sa belle. Et il crie.

Un cri strident et répétitif. Il n'arrête pas. Il veut sa belle et il le fait savoir. Il n'acceptera pas de refus et il criaillera toute la matinée. Il ne se reposera pas. Et nous non plus. Après plusieurs minutes, nous avons décidé qu'il était préférable de rire et de se lever. Dans l'horaire de la journée s'est ajouté un arrêt à la pharmacie pour acheter de ces petites choses appelées "bouchons"... essentielles pour le reste du séjour. Car la cour du bellâtre se poursuivra pendant les prochains jours... Nous sommes partis avant de connaître la conclusion de cette histoire de séduction. Mais avec ses belles chansons, je suis certaine qu'il a conquis le coeur de sa dulcinée.

"La fierté a rarement un juste milieu, on en a trop ou pas assez" [Comtesse de Blessington]

11 avril 2010

Le moment captif d'un dimanche : un long cortège

"Les gens qui veulent suivre des règles m'amusent, car il n'y a dans la vie que de l'exceptionnel" [Jules Renard]11avril

Allez viens... suis-moi. Mettons-nous à la suite de cette longue file et marchons tranquillement derrière ces dames. Pourquoi ? Pour oublier un instant notre quotidien bien sûr. Pour disparaître un moment dans une marche uniforme.

Ne t'inquiète pas. La marche ne sera pas longue. Bientôt nous reprendrons d'autres chemins et nous ne suivrons plus la procession. Nous gambaderons dans l'incertitude des routes tortueuses et nous n'aurons pas peur.

Mais parfois, il est plaisant de suivre tout doucement et ne pas se questionner, l'espace de quelques minutes, sur les grandes décisions et les petits soucis. Alors, viens... suis-moi. Mets-toi derrière moi. Ou alors en avant. Ce n'est pas important. Et marchons simplement à la suite de ces dames. Soyons sages, une seconde. Demain, nous serons déraisonnable s'il le faut.

"La liberté ne consiste pas seulement à suivre sa propre volonté mais aussi parfois à la fuir" [Abe Kobo]

4 avril 2010

Le moment captif d'un dimanche : ce lapin qu'on suit

AAprès tout ce blanc vient le vert,
Le printemps vient après l’hiver,
Et après la pluie le beau temps.

[Claude Roy]

Évidemment, on pourrait dire que ce n'est pas bien original. Et que ce n'est pas un seul moment, mais trois petits moments. Mais en ce dimanche, je sens le printemps enfin dans mon ciel et ces détails ne semblent pas m'importer.

Hier, j'ai lavé mes fenêtres. J'ai les ouvertes toutes grandes pour la première fois de l'année et j'ai senti le soleil sur mes mains qui lavaient la vitre. J'aime bien laver mes fenêtres quand il fait beau... et ensuite les voir briller. (Évidemment, j'ai toujours une petite prière pour qu'il ne pleuve pas le lendemain, comme c'est presque toujours le cas quand je lave mes fenêtres).

Mais aujourd'hui, il fait printemps et je regarde mes lapins qui se trouvent un peu partout dans la maison. Il y a bien quelques poules ici et là, mais c'est le lapin qui domine et protège son territoire. Il est même responsable des oeufs que les poules semblent ignorer.

Ils m'apparaissent un brin trop sérieux ces lapins. Il faudra que j'apprenne à ces lapins de Pâques à sourire un peu plus. Certains semblent bien occupés à surveiller les oeufs. C'est qu'il y en a partout... dans les plantes, sur les branches, dans les vases... S'ils étaient tous au même endroit, cela serait sûrement plus facile à surveiller... Mais cela serait plus triste et moins sage !

"Mettez tous vos oeufs dans le même panier - et surveiller le panier" [Mark Twain]

28 mars 2010

Le moment captif d'un dimanche : soyons sérieux

28marsa"Dans la vie, même quand ça a l'air sérieux, ça n'est tout de même du guignol. Et on joue toujours la même pièce" [Jean Anouilh]

Tout apparaît toujours comme la fin du monde. Comme la fin de notre monde. Une poussière est aussi formidable qu'une montagne. Un mot est la destruction d'un univers. On analyse chaque instant. On trouve une seconde défectueuse. On ne sait plus ce qui est grotesque ou ordinaire.

On rit de nos faiblesses en public. Mais on les pleure en silence quand nos mains couvrent notre visage. Dans cette pièce noire où s'agitent les marionnettes de nos erreurs et nos faiblesses.

Mais rien n'est jamais finalité. Enfin. Il faut le croire. Il suffit d'y croire me dit-on. Et je veux bien y croire. Une illusion n'est que l'ébauche de ma réalité. Il suffit parfois d'un sourire et on veut bien suivre cette possibilité qui se dessine devant nous.

Un pantin me dit que peut-être tout est trop sérieux. Et quand il y des moments s'offrant à moi dont le poids des présents inévitables peuvent s'oublier, il est impérial de les saisir et de réaliser que cette illusion est libre de fatalité.

Car un spectacle s'annonce. Un spectacle connu mais chaque fois nouveau et intense. Et il suffit de le vivre en espérant que les marionnettes se rappellent de leur scénario... et continuent à faire rire notre âme.

"L'homme est une marionnette consciente qui a l'illusion de la liberté" [Félix Le Dantec]

21 mars 2010

Le moment captif d'un dimanche : paresser

21mars

"Il faut des siècles de désoeuvrement pour pouvoir supporter l'oisiveté du dimanche" [Anne Hébert]

Il faut savoir regarder le dimanche dans les yeux. Et accepter ses conseils. Parfois, j'oublie le dimanche. Je ne l'écoute pas. Je travaille toute la semaine. Et la fin de la semaine, le week-end, comme disent certains, il faut faire tant de choses. Il faut faire le ménage. Il faut faire les courses. Il faut répondre au courrier et aux courriels. Il faut voir la famille. Il faut penser à la semaine qui vient.

Mais il faut aussi savoir s'arrêter. Oui. Ne rien faire. C'est quelque chose de presque impossible pour moi. Mais j'apprends. Petit à petit. Simplement se lever. À l'heure qui me plait. Sans culpabilité. Se préparer un café et peut-être un petit déjeûner. Lequel ? On verra.

Manger tanquillement. Refaire un peu de café. Voir les heures passées. Ne pas s'en préoccuper. Regarder par la fenêtre. Décider si on va se promener ou si on s'enfonce dans un fauteuil avec un livre. Ou encore si on se perd sur un lien après l'autre dans le monde vaste virtuel. Ou encore si on ouvre la télévision pour un film ou une série. Ou peut-être appeler un ami ou peut-être pas.

Aujourd'hui, le soleil brille. Et j'ai envie de ne rien faire. Rien faire est difficile. Disons, ne rien faire de bien important. Prendre le temps de ne rien faire. C'est important, je crois. Une petite promenade dans la ville. Sans itinéraire. Tout est fermé. Évidemment. Enfin, pas tout. Quelques boutiques ouvrent leurs portes pour les promeneurs.

Une porte ouverte. De jolies choses à regarder à l'intérieur. Je n'entre pas. Bizarrement, je préfère observer cette bicyclette rose. Elle me rappelle ces dimanches de ma jeunesse où paresser et jouer sans but particulier n'étaient pas un problème. Quand passer la journée à rouler vers nulle part, ou encore à regarder le vent jouer avec les feuilles ou les flocons, selon la saison, n'étaient pas culpabilisant... n'étaient pas considérer comme perdre son temps...

La bicyclette rose ne bouge pas. Elle reste là. Elle me dit tout simplement d'écouter le dimanche. D'écouter ce qu'il me dit. Et il me dit de réapprendre à perdre mon temps. Tout simplement. Avec plaisir. Sans me sentir coupable. Je résiste parfois. Mais certains dimanches, j'essaie d'écouter. Et je regarde la bicyclette rose et je la remercie de son conseil. Puis, je continue mon chemin. Vers nulle part.

"Le temps porte conseil : en général celui de ne rien faire" [Claude Roy]

14 mars 2010

Le moment captif d'un dimanche : voile

"C'est d'ailleurs l'un des pièges de la coquetterie : soigner ses cheveux, c'est se préoccuper de l'aspect que l'on a de dos" [Michel Tournier]

14_mars

On visite un musée comme ça. Innocemment. Et au détour d'une pièce, on se trouve devant une drôle de dame au sourire curieux. Je dirais bien coquin, mais il me semble un peu trop incongru et saugrenu pour être coquet.

Ce sourire émerge de cette chevelure invraisemblable d'une façon légèrement inquiétante. Mais pourtant, je n'ai pu m'empêcher d'éclater de rire en m'approchant. Alors, ne cherchez point de liens entre les citations et la photographie... ce n'est que le résultat d'un coup de foudre pour ces cheveux improbables et ce sourire vaguement hallucinant. Quoique...

Évidemment, je ne peux m'empêcher de penser à l'artiste. Quelle idée avait-il en tête lorsqu'il a imaginé sa sculpture? Qui était son modèle et pourquoi se cachait-elle sous ces cheveux ainsi? De quoi se cachait-elle... que cherchait-elle à couvrir... et pourquoi cela la faisait-elle sourire?

Ce voile qui la couvre... cette couverture de marbre... est-ce de la coquetterie ou une mascarade ? Que peut-on vouloir dissimuler sous nos chevelures ? A-t-on oublié d'être soi-même au détour d'une vie brutale et reservée ? A-t-on oublié de sourire des petites surprises qui se trouvent sur notre chemin ?

Je me retourne... mes cheveux qui furent de tant de couleurs... de tant de longueurs... que parfois je perds quand je suis nerveuse... qui parfois s'emmêlent quand je dors ou que je porte un foulard... et mes cheveux me caressent doucement le visage et cachent un instant le sourire farfelu et à peine effronté qui s'attarda quelques instant après cette rencontre avec la dame chevelue du musée !

 

"Mon cynisme est une mauvaise couverture - mais comment me garantir du froid ?" [René Crevell]

7 mars 2010

Le moment captif d'un dimanche : et tourne la roue

" Travail et amour, ces deux roues énormes sur lesquelles roule le chariot du monde" [Roger Fournier]07mars

Des couleurs printanières... je n'y peux rien. Si la pluie insiste pour s'éterniser, j'amènerai donc les couleurs à moi. Ironique. Tout de même. Cette roue d'eau qui travaille à la faire virevolter... inlassablement. Je fuis l'eau qui tombe goutte à goutte pour me réfugier dans une image d'eau qui tourne lentement. Ironique, répéteront certains.

De petits canards jaunes dessinés sur les pierres me font sourire et oublier les soucis soudainement insignifiants mais quotidiens.

De jolies fleurs violettes, jaunes, rouges, roses... des taches feuillues d'un vert énergique mais apaisant... un bruit lent et continu... une odeur de bois mouillé...

Et cette eau qui tourne et tourne. Sur cette roue de bois. J'y prends une goutte pour le travail de chaque jour. J'y prends une autre goutte pour l'amour quotidien discret et familier. J'y prend une petite goutte pour me rappeler de construire mes jours avec passion et calme, avec émotion et raison. J'y prends une autre goutte pour la faire multiplier et grandir. Et j'amène toute cette eau chez moi. Pour faire tourner mon moulin personnel par ces gouttes de couleurs, de projets, de rêves et d'amour.

"Chacun tire l'eau à son moulin" [Proverbe français]

28 février 2010

Le moment captif d'un dimanche : expérience de couleurs

"Les jours sont des fruits et notre rôle est de les manger" [Jean Giono]28f_vrier

Parfois - très souvent - je m'ennuie de l'hiver. Et des saisons. Ces saisons de mon enfance. Très précises. Même si parfois elles s'enlaçaient pour devenir un peu confuses.

J'en parle en long et en large. Je regarde des photos. Et je me plains. Oui, je sais... je suis parfois plaignarde.

Mais parfois je sais aussi regarder chaque jour et les aimer. J'oublie la pluie et les jours gris. Et je vois ces fruits dans les arbres de ma rue.

Des fruits si étranges pour moi mais si communs ici. Des couleurs que je ne connaissais pas dans ces jours d'hiver. Et je me dis que cela ne sert à rien de verser des larmes pour les perdre dans des gouttes de pluie. Il suffit de regarder les arbres en couleur et d'en cueillir les teintes une à une. Et les assembler pour reconstruire les expériences anciennes et construire les nouvelles.

Petit à petit il faut se gaver des jours et des couleurs qui passent. Se nourrir des beautés et s'imprégner des sottises qui nous entourent. Et on apprend. On comprend. On aime et on déteste. On louange et on chiale.

Et parfois le gris me déprime. Mais ensuite les oranges, les rouges, les verts me rappellent qu'on se plaint toujours et que c'est ça l'expérience.

"L'expérience ne s'achète pas. Elle est le fruit du temps et de la bêtise" [André Hallée]

21 février 2010

Le moment captif d'un dimanche : conquérir

21fevrier"Le cri du sentiment est toujours absurde ; mais il est sublime, parce qu'il est absurde" [Charles Baudelaire]

Ils ouvrent leur gueule. Ils hurlent ? Ils crient ? Avec force, c'est certain. Ils sont là... entourant une fontaine que l'on ne voit pas sur la photo. Ils la protègent ? Ils la défendent ?

Ou alors sont-ils des conquérants ? Ils se sont battus pour leurs rêves, pour leurs places dans ce monument. Maintenant, ils seront pour toujours ici, dans cet endroit pour lequel ils se sont battus. Et ils crient leur joie. Et peut-être leur ivresse d'avoir lutté et obtenu ce qu'ils voulaient.

Cela semble peut-être extravagant, et même irrationnel. Mais ils croient à cette conquête. Même si elle nous semble absurde. Et il faut toujours vaincre nos peurs et se bagarrer pour ses rêves. Parfois certains rêves sont minuscules. Parfois, ils sont grands. Parfois, ils font leur temps et il est alors temps de faire d'autres rêves.

"Dans la vie, il faut se battre, se défendre, conquérir, réaliser ses rêves et ses désirs" [Gilles Derome]

14 février 2010

Le moment captif d'un dimanche : ensemble

"Vieillir ensemble, ce n'est pas ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années". [Jacques Salomé]14fevrier

Chut... Ne parle pas. Lève les yeux. Ils nous observent. Tu les vois ? Sur la pierre là-haut...

Ils n'ont pas l'air d'apprécier notre présence. On les dérange, tu penses ? Ils protègent sûrement leur nid. Peut-être y a-t-il des oeufs. Peut-être déjà des petits. Qui dorment pendant qu'ils veillent sur eux.

Ils nous regardent, tu vois ? Ils ne semblent pas contents de nous voir. Peut-être qu'ils se disaient de doux secrets. Qu'ils se gazouillaient des notes amoureuses. On les a sûrement interrompus pendant un moment de repos complice alors que les bébés dorment.

Ils nous dévisagent, tu as remarqué ? Peut-être se questionnent-ils sur nos motivations. Peut-être se demandent-ils si nous nous aimons autant qu'eux.

Ils se sont collés un peu plus, tu as vu ? Leurs plumes s'entremêlent et se caressent. Nous devrions peut-être les laisser seuls. Nous avons assez volé de leur intimité. Viens. Prends ma main. Envolons-nous ensemble.

"L'amour, c'est un oiseau. Imprévisible, fantasque. Fragile aussi, et périssable. Et cet oiseau, pourtant, d'un seul battement d'ailes, allège nos existences de tout le poids de l'absurdité." [Louise Malheux-Forcier]

7 février 2010

Le moment captif d'un dimanche : copier la sagesse

"Nous croyons regarder la nature et c'est la nature qui nous regarde et nous imprègne" [Christian Charrière]7f_vrier

Je suis emballée. Nous allons visité un parc naturel de singes près de Nagano. J'ai vu des centaines d'images de ce parc, de ses sources naturelles d'eau chaude et de ses singes. Certaines photos sont enneigés. Nous sommes en automne. On nous dit qu'on se promènera parmi eux, sans barrière, sans cage. On peut se promener librement dans leur habitat... la forêt ! Car si on se promène dans un parc avec un sentier aménagé, nous pourrions aller dans la forêt autour et en voir autant ! C'est leur milieu. Leur domaine. On pourra les observer librement.

On nous dit de ne pas les toucher, ne pas les nourrir et surtout ne pas les croiser leur regard. Si cela arrive, il nous faut baisser les yeux et regarder par terre.

Je suis emballée. Je vais voir des êtres fascinants dans leur milieu naturel. Nous entrons dans le parc. Nous cherchons. Nous observons. Et ils sont là. Magnifiques. Tranquilles. Agités. Vivants. Des mâles s'épouillant. Des femelles allaitant. Des petits se chamaillant. Des adultes se baignant dans les bassins naturels d'eau chaude. Certains mangent paisiblement, d'autres dorment bonnement. Quelqu'uns grognent, crient, grimacent...

Et plusieurs nous regardent. Certains avec curiosité, quelques uns avec étonnement, d'autres avec surprise et consternation. La plupart ne nous regardait qu'à peine. Ils nous regardaient passés avec un désintérêt froid. Parfois, le regard s'attardait sur nous. Comme pour juger de notre inutilité.

Désabusés ? Dégoûtés ? Fatigués ? Je crois que lorsqu'ils s'attardaient à nous observer, ils nous trouvaient plutôt pathétiques et ridicules. À les regarder avec tant de passion. À les prendre en photos à toutes les secondes alors qu'ils ne faisaient rien de bien extraordinaire.  Qui trouverait intéressant de prendre un être se gratter, manger, s'épouiller, se baigner, dormir? Nous avions l'impression parfois de leur faire un peu honte...

Mais nous avons marché dans les sentiers. Nous avons pris des photos. Et puis, près de la sortie, je me suis assise pour me reposer un peu. Et il était là. Seul. Le regard perdu au loin. Je ne me suis pas approchée. Je l'ai laissé tranquille. Mais j'ai pris ma caméra avec son zoom... pour me rappeler de lui et de son regard tranquille, doux, sage et légèrement triste.

"L'homme se vante de descendre du singe. Jamais aucun singe ne se vanterait de descendre de l'homme." [Georges Elgozy]

31 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : un peu de temps

31janv

"Une heure n'est pas qu'une heure, c'est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats." [Marcel Proust]

Vous savez, parfois, on regarde un objet et on comprend des choses que l'on ne cherchait pas à comprendre. Je sais que parfois je cours après le temps. J'ai l'impression de n'avoir jamais le temps et, en même temps, d'être pourchassé par celui-ci... 

Il m'échappe mais me poursuit. Et parfois, j'ai l'impression de le perdre. De ne pas l'utiliser comme il mérite d'être utilisé. Mais le temps ne cherche rien. Ne fait rien. Le temps n'existe pas vraiment.

C'est ce qu'on fait pendant que les minutes passent qui semble plus réel.
Un note de musique que l'on entend, une fleur que l'on respire, un rêve que l'on imagine, un froid que l'on ressent, un vent que l'on écoute, un moment de torpeur, un instant d'angoisse, une seconde de peur, une minute de joie, une heure de vie.

Tous ces instants forment la coquille de porcelaine qui nous enveloppe. À l'intérieur, nous laissons nos émotions prendre la forme de cette coquille. C'est normal. Mais rien ne nous empêche de parfois vouloir briser la porcelaine. Ou du moins, la pousser, la tirer, la tordre et s'étendre dans ce temps qui nous contient et nous retient. Rien ne nous empêcher de jouer un peu... après tout, il sera toujours temps de reprendre forme !

"L'eau prend la couleur et la forme du vase qui la contient." [Driss Chraïbi]

24 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche: brumeuse

0002janvier"C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume" [Oscar Wilde]

J'avais oublié les reflets que la neige peuvent offrir à notre regard. La photo m'apparaît brumeuse, incertaine et remplie d'un sortilège fragile.

C'est cette fragilité qui me transporte et me fait peur. Mais c'est aussi celle-ci qui me fait espérer que tout sera bientôt tranquille et solide. Solide comme cette rivière brouillonne, qui court et s'emporte. Elle sait d'où elle vient, elle sait où elle va. Elle déborde parfois de son lit et elle s'égare parfois sur des chemins qui ne lui appartiennent pas ou qui ne lui appartiennent plus depuis longtemps. Mais elle est certaine de sa solidité.

La brume est parfois aveuglante. Elle éclaire trop les détails, les fautes, les erreurs. Mais elle permet aussi de rêver et de s'élancer sur des parcours tracés mais flous. Je regarde la clarté et je réalise que c'est facile d'oublier ses rêves. Mais ils sont toujours là. Il suffit de se les rappeler et d'y travailler. Travailler fort. Les yeux perdus dans la brume.

"Tu peux tout accomplir dans la vie si tu as le courage de rêver, l'intelligence d'en faire un projet réaliste, et la volonté de voir ce projet mené à bien" [Sydney A. Friedman]

17 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : s'emporter

02janvier"Lorsqu'une porte se ferme, il y a en a une qui s'ouvre. Malheureusement, nous perdons tellement de temps à contempler la porte fermée, que nous ne voyons pas celle qui vient de s'ouvrir" [Alexander Graham Bell]

Je marche tranquillement dans une ville envahie par une neige inhabituelle. Et puis je m'arrête à une porte. Je ne sais pas vraiment ce qu'il y a derrière cette porte mais je m'arrête tout de même.

Je trouve cette porte jolie. Elle semble avoir vécue une vie longue et bien chargée. Elle est un peu défraîchie. Des rides lui parcourent le visage qui conserve tout de même une belle couleur lumineuse.

Je la trouve belle, cette porte. Je la trouve belle fermée. Je ne l'imagine pas ouverte. Je ne veux pas voir ce qui se cache derrière. Je la veux secrète. Discrète. Si elle s'ouvrait, elle briserait ce silence insaisissable.

Je me tournerai vers d'autres portes ouvertes. Je regarderai de l'autre côté. Je les franchirai. Mais cette porte, je l'aime close.

Elle me permet de vivre tranquillement quelques instants. Elle me laisse la possibilité de me reposer devant son immobilité. Devant son mutisme. Elle ne me dit pas de me dépêcher. Elle ne me dit pas de choisir. Elle ne me dit pas de courir. Elle ne me dit pas de parler, de décider. Et je me laisse emporter par son audacieuse inertie.

"L'avenir est encore le passé entré par une autre porte" [Arthur Wing Pinero]

10 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : innocent bazar

023"N'importe quel marchand de jouets, vous le confirmera: ce n'est pas compliqué d'amuser un enfant..." [Grenon et Goupil]

Légèrement flou. La photo d'abord. Et mes souvenirs que font surgir cette table chaotique d'une boutique lègèrement bordélique.

Je me rappelle d'objets dont je ne pouvais me séparer. Un capharnaüm de babioles qui traînaient partout dans ma chambre. Et souvent dans d'autres pièces. Au grand désespoir de ma mère qui passait son temps à ramasser mes jouets ou à me gronder pour que je les range sagement... ce que je faisais en chignant... pour les répandre à nouveau dans toute la maison aussitôt qu'elle tournait le dos.

Des couleurs, des formes, des textures, des sons, et même des odeurs.

Des jouets multicolores. Les coloris se mélangeant dans ma mémoire. Des poupées et des barbies aux vêtements flamboyants, des petites autos étincelantes, des casses-têtes lumineux, des livres rayonnants, ...

Des objets multidimensionnels. Des reproductions d'animaux de ferme en plastique, froides et lisses, des peluches douces et poilues, des véhicules métalliques, ...

Des jeux sonores et bruyants. Des bricoles qui offraient joyeusement des sons déchirants et répétitifs, des poupées et des animaux qui reproduisaient toutes sortes de bruits, des disques qui racontaient des histoires et qui nous disaient de tourner la page au son d'une clochette, ...

Des joujous anciens qui parfois étaient si vieux que l'on pouvait sentir les années nous murmurer leurs histoires, des livres barbouillés de dessins et de taches dont il était préférable oublier la provenance mais qui témoignaient des nombreux moments de confidences, ...

Des jouets témoins des rires et des larmes, des jouets précieux et irremplaçables... jusqu'au moment où ils furent oublier au coin d'une table, dans le fond d'un placard... mais qui jamais n'oublieront les heures de confidences et les secrets de mon enfance.

"Il y a des chose de l'enfance que seule l'enfance connaît!" [Colum McCann]

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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