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Quelques pages d'un autre livre ouvert...

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26 mai 2013

Le moment captif d'un dimanche : de plumes et d'eau fraîche

DSC_2551"L'oiseau chante, même si la branche sur laquelle il est perché craque, parce qu'il sait qu'il a des ailes." [José Santos Chocano]

Pique, picosse, picosser. Sur la branche d'un arbre, il n'a pas peur de tomber. Il est bien accroché et il le sait. Et sinon, il sait voler.

Pique, picosse, picosser. Je le regarde manger. Et j'ai envie de l'agacer. Un tout petit peu, juste pour m'amuser.

Bris, brise, briser. Changer mes idées prises dans les responsabilités. Avec le vent, tourbillonner. Oublier la morosité. Et fuir ce ciel trop mouillé.

Chat, chatouille, chatouiller. Et donc, j'aimerais bien qu'il veuille avec moi jouer. Mais mon chat ne le laisse pas approcher.

Chat, chatouille, chatouiller. Mon chat sur le ventre se fait gratouiller en regardant l'oiseau qui se sait observer. Je soupire et je ne peux que l'envier. Quand il aura fini de picosser, il pourra s'envoler.

"Un arbre peut loger dix mille oiseaux" [Proverbe birman]

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18 mai 2013

Un simple voeu

Grand-maman"Le bonheur supprime la vieillesse" [Franz Kafka]

Il y a quelques mois, elle se cassait le fémur. Elle arrivait du salon, tout tranquillement avec sa marchette. En voulant s'asseoir à la table de la cuisine, elle glissa sur le coussin de sa chaise et tomba. Le fémur. L'ambulance. Les jours à l'urgence. Les cris de mes tantes pour faire avancer les choses. Finalement, l'opération. Et les mois à l'hôpital. Dans une vieille chambre du plus vieil hôpital de Montréal. Et les plaies de lit, je ne veux même pas y penser. Toute petite dans son lit. Trop petite dans son lit.

Mais la plupart des employés sont gentils. Ils font comme ils peuvent. Nous y allons tous. Pas un jour sans que quelqu'un de la famille ne la veille. Elle est encore faible. Il faut l'aider beaucoup. Et elle dort beaucoup. Mais elle a l'énergie pour se plaindre du bruit. Et elle parle et parle. Et elle cicatrise rapidement. Tellement rapidement qu'on a de la difficulté à y croire. Et bientôt, on lui fait faire quelques pas de marche. Que quelques pas. Mais petit à petit elle marche à nouveau.

Elle quitte enfin l'hôpital pour son plus grand bonheur. On la transfère dans un centre de réadaptation. Les mois passent. Elle prend des forces. Continue les exercices. Elle a hâte de retourner chez elle.

Et puis, la nouvelle. La petite bosse pas très jolie sur son sein gauche est devenu gigantesque et noire. Elle a une tumeur. Violemment maligne. Il faut lui enlever. Et tout de suite. Une autre opération. Elle semble encore si petite quand on lui annonce. Le médecin la rassure. Elle n'aura pas de traitement de chimiothérapie ou radiothérapie. Cela semble inutile étant donné son âge. Une opération. Et la voilà à nouveau faible et toute petite dans son lit. Et les semaines passent. Elle voit le printemps arriver. Elle rêve de retourner chez elle. Elle veut bien sûr retourner dans la maison à Montréal qu'elle partage avec sa fille. Mais surtout, elle veut revoir son lac cet été dans sa maison des Cantons de l'Est. Mais elle a aussi un autre voeu. Et elle voit les jours passer et elle a peur qu'il ne se réalise pas. La date arrive à grand pas. Elle fait tous les efforts. Elle fait ses exercices, mange beaucoup.

Et à peine 4 jours avant la fameuse date, on lui annonce la bonne nouvelle. Elle retourne chez elle. Enfin. Et c'est avec le plus beau sourire du monde qu'elle a célébré ses 99 ans chez elle ! Bonne fête grand-maman ! Ton lac t'attend dans quelques semaines !

7 avril 2013

Moment captif d'un dimanche : fondue

"Chaque chose a son temps en hiver comme au printemps" [Dicton français]DSC_5547

Bon peut-être, mais c'est qu'il s'est laissé désirer cette semaine, ce printemps. Il garde pour lui son beau temps. Il ne veut pas le partager. Bon. Aujourd'hui, il y a bien quelques degrés de plus, mais à peine. Hier, on grelottait encore. J'ai beau aimé l'hiver, quand c'est le printemps, j'ai envie de printemps.

Et on a beau dire qu'il ne faut pas se découvrir d'un fil en avril, j'enlèverais bien encore quelques couches, moi. Je regarde l'hiver fondre petit à petit, mais je commence à être impatiente. Et pourtant, je suis très patiente côté température. Je laisse les choses arriver tranquillement. Je préfère nettement que le printemps s'installe doucement. Je n'aime pas passer de -5ºC à 20ºC en quelques jours.
 Je préfère voir la nature se transformer graduellement. Mais là, il est temps, printemps, que tu travailles un peu plus ! Et permet à la neige et à la glace d'enfin fondre complètement. Regarde ce pauvre glaçon flotter tristement dans l'eau encore trop froide. Aller, printemps... un petit effort ok ?

"Certains matins de printemps ont une fraîcheur de grenouille" [Francis Dannemark]

3 avril 2013

Stigmates et BBQ de Dompierre

dompStigmates et BBQ : roman / Stépane Dompierre. -- [Montréal] : Québec Amérique, [c2011]. -- 249 p. : 22 cm. -- ISBN 978-2-7644-1296-1. -- (Coll. Littérature d'Amérique / dirigée par Isabelle Longpré, no 91)

Quatrième de couverture

En participant au concours proposé sur l'emballage de sa marque favorite de pain blanc, Nathalie souhaitait gagner le troisième prix, un magnifique barbecue à gaz de marque Major Flam en acier inoxidable avec grilloir en fonte émaillée, thermomètre intégré, bouton-pressoir d'allumage électronique, deux tablettes latérales en bois et housse de protection. Mais non, avec sa malchance habituelle, il avait fallu qu'elle gagne l'Italie.

Les préférences de Nathalie Duguay ont toujours été du côté de la routine rassurante et de l'anonymat. La visite d'une chapelle à Sienne lui fera perdre tout ça rapidement. La vie, plus forte que la force d'inertie, la fera sortir de sa zone de confort à grands coups de pied de cul.

Croyez-vous aux miracles ?

Dans son quatrième roman, Stéphane Dompierre nous emmène pour dix jours à Sienne, ou l'amitié et les liens mystérieux qui unissent les humains sont au centre d'un voyage initiatique nouveau genre. Et ce, toujours avec cette plume qui le caractérise, entre humour, cynisme, irrévérence et petits blasphèmes.

L'auteurBBQ1

Stéphane Dompierre est né en 1970 à Montréal. Il étudie en musique et joue avec plusieurs groupes, mais il commence rapidement à écrire. Il écrit son premier roman, Un petit pas pour l'homme, en 2004. La même année, il reçoit le Grand Prix de la relève littéraire Archambault.

Il écrit des nouvelles et plusieurs articles, notamment une chronique hebdomadaire sur le portail de Yahoo! Québec et dans le magazine Elle Québec. Il est également scénariste pour la télévision et le cinéma et est très actif sur la scène littéraire québécoise.

Bibliographie

  • Un petit pas pour l'homme (2004)
  • Mal élevé (2007)
  • Jeunauteur T.1 (BD avec Pascal Girard) (2008)
  • Morlante (2009)
  • Jeunauteur T.2 (BD avec Pascal Girard) (2010)
  • Stigmates et BBQ (2011)
  • Amour et libertinage (collectif) (2011)
  • Corax (2012)
  • Dictionnaire de la révolte étudiante (collectif) (2012)
  • Fâché noir (2013)

Blog de l'auteur, sa chronique Faché noir (sur Yahoo! Québec) et son site,

Commentaires personnels

Il arrive qu'un quatrième de couverture nous donne envie et qu'une couverture nous fasse sourire. On prend alors le livre et on commence sa lecture avec impatience. Et puis, après la dernière page, on referme le livre tristement. A-t-on apprécié notre lecture? Oui. A-t-on aimé ? Pas vraiment. A-t-on détesté ? Pas vraiment. Alors ? Et bien, ni chaud, ni froid. Quelques bons passages, plusieurs roulements des yeux. Au final, une histoire pleine de promesses, des moments intéressants, des moments inutiles et une fin décevante.

Une femme ordinaire, routinière et banale, à la limite de l'insignifiance, participe à un concours dans l'espoir de gagner un barbecue à gaz. Le genre de rêve que l'on trouve banal mais qui satisfait pleinement Nathalie Duguay. Elle fait même une petite prière dans l'espoir de gagner. Et elle gagne. Mais elle gagne le voyage à Sienne en Toscane en Italie. Pour la plupart du monde, c'est un voyage de rêve, pour Nathalie c'est une catastrophe. Malgré tout, elle décide de faire ce voyage.

Le voyage commence pour Nathalie et elle est obligée de sortir de ses habitudes. Elle semble s'adapter petit à petit à sa vie de voyageuse. Elle fait des rencontres, dont une jeune italienne, Laura, qui deviendra son amie et qui la poussera en dehors de sa zone de confort.  Mais voilà que dans une église, elle est témoin d'un miracle. Enfin, elle n'en est pas certaine. Elle doute. Elle ne peut cependant douter trop longtemps, d'autres phénomènes étranges vont bientôt survenir, allant même jusqu'aux guérisons miraculeuses. Toute la ville de Sienne est bientôt au courant et on la réclame partout. Elle est une vedette spirituelle et elle n'a pas le choix d'y croire. Enfin, elle n'en est pas du tout certaine. À travers ces interrogations religieuses, elle n'oublie pas d'explorer son amitié avec Laura ainsi que sa sexualité.

Les critiques - et il me semble que Dompierre lui-même - ont qualifié le roman d'un pastiche trash de Mange, Prie, Aime. Peut-être. Disons que selon moi, c'est un peu allé chercher loin une comparaison pour attirer un lectorat potentiel. Lequel ? Je ne sais trop.

J'ai bien aimé le prémisse de l'histoire et le personnage principal. Et j'aimais bien l'idée du miracle qui fait d'une femme ordinaire qui ne veut pas d'histoire, la vedette d'un comédie-dramatique religieuse. Mais voilà. Dompierre ne va pas au bout de cette idée. Et la fin est un tantinet décevante. J'aurais préféré qu'il n'explique rien, qu'il laisse planer le doute.

Et je déplore la quantité innombrable de scènes inutiles, généralement sexuelles. Honnêtement, je ne vois pas ce que la plupart de ces scènes viennent faire dans l'histoire. Elles n'apportent en général absolument rien, sauf quelques rares scènes concernant le personnage principal. Je ne sais pas si c'est juste moi, mais il me semble avoir lu nombres de romans québécois ces dernières années qui semblent avoir besoin de mettre des scènes inutilement crus, voire vulgaires. Comme si cela démontrait une ouverture d'esprit ou que l'auteur osait briser certaines limites. Pour moi, ça démontre surtout un manque d'imagination et une volonté enfantine de briser de prétendus tabous. Comme si on ne pouvait pas être original ou se démarquer qu'en étant volontairement vulgaire ou en utilisant des mots crus. Ça fait terriblement pipi, caca, vagin, queue et je trouve ça lassant. Et contrairement à d'autres, je ne trouve pas cela irrévérencieux, cynique ou audacieux. Enfin... (oh la la les résultats de recherche que je vais avoir avec ce dernier paragraphe!).

Le style d'écriture de Dompierre est en général simple et très minimaliste. Dompierre a une plume directe et écrit le quotidien même si parfois le quotidien est chamboulé par le miraculeux. Pas de description, il dit lui-même que le lecteur a déjà en tête les lieux où se situent ces romans, il ne les décrit donc pas. Il préfère parler des petits détails amusants ou différents. À prime abord, j'aime cette façon de faire. Je n'ai jamais aimé les trop longues descriptions. Mais j'avoue que parfois quelques petites descriptions auraient pu être agréables. Et c'est aussi généraliser et assumer que tous les lecteurs vont avoir en tête les mêmes choses. Cela peut en perdre plus d'un.

Donc, j'ai apprécié le texte de Dompierre tout en étant déçue. Et au final, je n'ai pas vraiment envie de découvrir d'autres texte de l'auteur. Ce que je trouve triste.

L'avis de Rachel Graveline, Jason Lepage, Prosperyne, Benoit Bourdeau, Kay, Nancy.

ExtraitJaime_la_plumeQ

"Très peu excitante, jusqu'à maintenant, la vie d'adulte de Nathalie. De petits gestes banals, dans le respectdes lois et des pressions sociales, rien qui ne la distingue des autres, mais il ne faudrait tout de même pas minimiser ce qui au fond constitue l'essence de sa personne. Elle rince ses boîtes de conserve avant de les mettre dans son bac de recyclage, traverse les intersections au feu vert, lave ses vêtements à l'eau froide, tâte et hume les cantaloups pour mieux les choisir, époussette son dieffenbachai, cuit ses pâtes al dente, utilise régulièrement la soir dentaire, achète des soutiens-gorge de la bonne taille, laisse sécher sa vaiselle dans l'égouttoir, écoute parfois la radio, à faible volume, pour meubler, retirer le germe des gousses d'ail avant de s'en servir, remplace les piles des détecteurs d'incendie chaque fois qu'on avance ou qu'on recule l'heure, plie les genoux pour soulever des objets lourds, baillse le chauffage avant d'aller dormir, congèle ses restes de sauces à spaghetti, glisse des semelles coussinées anti-odeur dans ses chaussures, s'épile le publis en n'y laissant qu'une mince ligne de poils, [...] ne croit à pas à l'homéopathie, se lave les mains souvent, éteint toutes les lumièeres le soir de l'Halloween et tant d'autres choses encore.

Les biographies de Nathalie, et Dieu sait qu'il y en aura, s'attarderont très peu sur cette vie d'avant son arrivéee en Italie. Avec raison. Les gens n'aiment pas qu'on leur raconte des vies ordinaires. Se rendre compte que c'est dans la banalité qu'on se ressemble le plus, ça crée un malaise. On préfère s'identifier aux gens d'exception. Avec Nathalie, on sera bientôt servi." p. 21 à 23

Sources à consulter

 

31 mars 2013

Le moment captif d'un dimanche : oiseaux de verre

2013Paques"Il y a le possible, cette fenêtre du rêve ouverte sur le réel" [Victor Hugo]

Un air de printemps se dessine. Sur la vitre d'une fenêtre flottante, l'oiseau gazouille doucement. Il chante la couleur qui l'entoure.

Pâques est ici et on se dit alors qu'on peut finalement croire que les fleurs rêvées vont bientôt nous envahir. La neige lumineuse et douce paisiblement disparaît. Il n'en reste presque plus. Encore un peu, ici et là.

Au détour d'une randonnée, ce balcon fleuri apparaît joyeusement. Les couleurs s'emparent de chaque coin. Des guirlandes, des fleurs, des oeufs, des oiseaux... le printemps quoi.

L'hiver m'a enveloppé. Avec joie, je me suis emmitouflée dans la neige et le froid. Mais petit à petit, j'ai commencé à rêver du printemps. Je me demandais où il se cachait vraiment. Et je l'ai trouvé... camouflé sagement, dans une cour intérieure, sur un balcon secret, d'une boutique discrète, au coin d'une rue silencieuse, d'un petit village joyeux.

"L'oiseau s'est libéré de la terre. Désormais, il sera prisonnier du ciel" [Valeriu Butulescu]

 

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25 mars 2013

Le chuchoteur de Donato Carrisi

DC2AsLe chuchoteur / Donato Carrisi, traduit de l'italien par Anaîs Bokobza. -- [Paris] : Calmann-Lévy, 2011. --574 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-2-253-15720-5. -- (Coll. Livre de poche : thriller ; 32245)

Quatrième de couverture

Cinq petites filles ont disparu. Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière. Au fond de chacune, un petit bras, le gauche. Depuis le début de l'enquête, le criminologue Goran Gavila et son équipe ont l'impression d'être manipulés. Chaque découverte macabre les oriente vers un assassin différent. Lorsqu'ils découvrent un sixième bras, appartenant à une victime inconnue, ils appellent en renfort Mila Vasquez, experte en affaires d'enlèvement. Dans le huis clos d'un appartement, Gavila et ses agents vont s'échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire... Un époustouflant thriller littéraire inspiré de faits réels.

L'auteur

Donato Carrisi est né en 1973 à Martina Franca en Italie. Il étudie d'abord en droit puis en criminologie et en sciences du comportement. Sa thèse portera sur un tueur en série italien, Luigi Chiatti, surnommé le "Monstre de Foligno". Puis il délaisse le droit et dès 1999, il commence à écrire des scénarios pour la télévision et le cinéma.  Son premier roman, Le Chuchoteur, a gagné de nombreux prix dont le prix Camaiore, le prix Bancarella, le prix SNCF du polar européen et le prix des lecteurs du Livre de poche et plusieurs autres. Il vit présentement à Rome.

Bibliographie

  • Il suggeritore (2009) (Le Chuchoteur, 2010)
  • Il tribunale delle anime (2011) (Le Tribunal des âmes, 2012)

Filmographie

  • Casa famiglia (série, 2001)
  • Casa famiglia 2 (série, 2003)
  • Era mio fratello (film pour la télévision, 2007)
  • Nassiryia – Per non dimenticare (film pour la télévision, 2007)
  • Squadra antimafia – Palermo oggi  (série, 2009)
  • Moana (télévision, 2009)

Site web de l'auteur en français et en italien.

Commentaires [très] personnels

Comment commenter sans trop en dire. Je vais y aller de mon expérience de lecture tout simplement, puisque j'ai déjà teinté mon commentaire avec mes précédents billets... Donc... depuis des mois - disons honnêtement des années - je n'ai pas eu de coup de coeur pour une lecture... et encore moins pour un roman policier. Le problème, d'après moi, c'est sur-lecture. J'ai tant lu de romans policiers qu'il me semble maintenant toujours être déçu par ma lecture. J'ai peut-être trop d'attentes... probablement. Mais il demeure que cela fait une éternité que je n'ai pas été emballé par une lecture d'un roman policier. Jusqu'au roman de Donato Carrisi.

Le quatrième de couverture n'est pas un très bon résumé du roman, selon moi. Oui, nous avons bien comme prémisse la découverte des 6 bras de fillettes. Mais beaucoup de gens ont tout de suite assumé que l'histoire se dirigerait vers l'enlèvement de petites filles et obligatoirement vers la pédophilie. Et bien qu'un des cas est bien relié à la pédophilie, le reste du roman en est bien loin.

Le roman commence de façon classique. Des fillettes disparues, leur bras gauche découvert dans des fosses, des policiers enquêtent. Mais voilà, qu'un sixième bras est trouvé appartenant à une fillette inconnue. Qui est-elle ? Parmi les enquêteurs, un criminologue réputé, le Dr. Goran Gavila. Ce dernier participe activement aux enquêtes de la police. Mais ce cas est différent, il implique des enlèvements en série d'enfants. Ils vont donc faire appel, à une enquêtrice spécialisée dans les enlèvement, surtout le rapt d'enfants.

Le roman suit donc l'enquête de cette équipe composée également de quelques policiers. Le texte principal suit en grande partie la perspective de l'enquêtrice Mila Vasquez. Mais il est cependant entrecoupé de rapports d'un directeur de prison sur un mystérieux prisonnier qui doit être relâché sous peu [avec une police de caractère plus petite] et des réflexions d'une petite fille manifestement prisonnière [texte en italique]. Ces deux disgressions vont s'avérer très importantes.

J'ai rarement été aussi prise par une lecture. Contrairement à certains avis, je n'ai pas eu de la difficulté à me plonger dans le roman... une fois passée le premier chapitre, ceci dit. Comme je l'ai déjà dit, j'ai commencé ma lecture et j'ai corné la page à la fin du premier chapitre. Sans avoir été accroché, sans plus y penser. J'ai repris la lecture plusieurs jours plus tard. Mais là, je ne l'ai plus cessée. Deux jours plus tard, j'avais terminé le roman avec un sentiment enivrant d'une lecture trépignante et un sentiment de vide laissé par la dernière page tournée.

Je dois avouer que le roman est très "visuel". Je verrais sans peine un film de ce roman, ou même une série télé. Cela pourra peut-être déplaire à certains lecteurs. L'auteur écrit des scénarios et cela transpire dans son roman. Nous sommes très loin des romans policiers à la "agatha christie". Et c'est tant mieux. [Ne vous trompez pas je suis une amoureuse folle des romans d'Agatha!!!]. Le suspense monte petit à petit et les rebondissements sont multiples. J'avoue que j'ai été bluffé par certains revirements. Mais en repensant à ma lecture, je m'aperçois que certaines choses auraient pu être devinées. Mais ma lecture était si intense et rapide que je n'ai rien vu. Et j'en suis bien contente. Sinon, je n'aurais pu me dire "wow, je ne l'avais pas vu venir, celle-là" et cela aurait été dommage.

Les personnages sont légèrement caricaturaux et ils sont développés un peu comme dans certains films ou séries du genre. Mais les croire superficiels est faux. L'auteur réussit à créer des personnages humains avec nombres de défauts mais pas trop et plusieurs qualité, mais pas à l'excès. Les relations entre les personnages se développent tranquillement et, selon moi, de façon assez réaliste. Je ne supporte habituellement pas les relations "vaguement amoureuses" entre les principaux protagonistes, mais ici, la relation entre Mila et Goran se déroule doucement et réserve beaucoup de surprises. Elle est essentielle aux personnages et le dénouement m'a prise par surprise (même si je sais que beaucoup de lecteurs l'avaient deviné... je répète, j'ai lu tout d'un trait ;-) ).

Le roman m'a beaucoup fait pensé a certaines séries policières que j'aime beaucoup: Criminal Minds, CSI, etc. Le texte est centré sur une enquête policière, c'est  le focus principal. Mais on se penche parfois un peu sur les personnages, leurs vies, leur personnalité, les rapports entre eux... et chaque épisode amène un élément nouveau au personnage. On s'attache tranquillement à eux, même ceux qui sont d'abord déplaisants. Des liens se dessinent au fil de la saison,  mais le coeur du texte demeure l'enquête. C'est la même chose ici. L'enquête est au centre du roman, mais chaque chapitre nous fait connaître un peu plus les personnages et les raisons qui les font agir ainsi. Parfois, c'est un peu cliché, mais cela s'intègre tout de même bien au texte.

Je dois quand même dire que certains passages m'ont achalée et m'ont semblé "faciles" : on piétine ? faisons appel à un personnage sans rapport qui va faire débloquer un peu l'histoire ; on est dans une impasse ? quel heureux hasard, on trouve miraculeusement cet indice venu de nulle part. Mais c'est minime dans l'ensemble. Et on sent que l'auteur maîtrise bien son sujet. Il a étudié en droit et en science du comportement après tout. Et il dit s'être inspiré de cas réels (brrr, cela donne des frissons !).

Maintenant qu'en est-il de l'intrigue ? Il est difficile de la raconter sans trop en révéler. Disons simplement que les corps des cinq fillettes seront retrouvés un à un, amenant une enquête distincte à chaque fois. Et la fillette du 6e bras ? Je ne peux le dire ! Et le tueur ? C'est un psychopathe, oui... et il chuchotte. Voilà. Vous savez tout. 

En conclusion... j'ai adoré ma lecture ! L'aimerez-vous ? Peut-être... peut-être pas... Pour moi, ce fut une lecture passionnate survenue juste au bon moment.

Lire aussi : Je chuchotte un coup de mon coeur

Extraits

"Pas de compassion. Il ne nous y a pas autorisés. Il ne nous a laissé que la peur. On ne peut pas avoir pitié pour ces petites victimes. Il veut seulement nous faire savoir qu'elles sont mortes... Vous trouvez que cela a un sens ? Des milliers d'oiseaux dans le noir, contraints à crier autour d'une lumière improbable. Nous ne pouvons pas les voir, mais eux, ils nous observent - des milliers d'oiseaux. Que sont-ils ? C'est simple. Mais c'est aussi très illusoire. Et il faut se méfier des illusionnstes : parfois, le mal nous trompe en revêtant la forme la plus simple des choses." p. 16

"[...], Goran avait accroché dans sa salle de cours la photo en noir et blanc d'un enfant. Un petit d'homme dodu et sans défense. Ses étudiants la voyaient tous les jours et finissaient par se prendre d'affection pour cette image. Quand - plus ou moins au milieu du semestre - quelqu'un avait le courage de lui demander de qui il s'agissait, il les mettait au défi de deviner. Les réponses étaient variées et pleines de fantaisie. Et il s'amusait de leurs expressions quand il leur révélait que cet enfant était Adolf Hitler. Après la guerre, le chef nazi était devenu un monstre dans l'imaginaire collectif, et pendant des années les nations qui étaient sorties victorieuses du conflit s'étaient opposées à toute autre vision. Ainsi, personne ne connaissait les photos de l'enfance du Führer. Un monstre ne pouvait pas avoir été un enfant, il ne pouvait pas avoir ressenti autre chose que de la haine, avoir vécu une existence similaire à tant d'autres enfants de son âge, qui étaient par la suite devenus ses victimes." p.32

"Les yeux vifs, les cheveux emmêlés, une dent de devant qui manquait, une tache de gras bien visible sur son pull vert, arborée comme une médaille. Billy Moore reposait pour toujours sur cette photo et dans le petit cimetière à côté de l'église de l'institut. Il n'était pas le seul enfant à y être enterré, mais sa tombe était la plus belle. Un ange de pierre déployait ses ailes en un geste protecteur." p. 228

Sources à consulter

21 mars 2013

Poésie de ci, poésie de ça

Quand un jour est mondial, on oserait croire qu'il serait souligné un peu plus dans le monde des livres. Et pourtant personne à la bibliothèque ne semblait DSC_6257en connaître l'existence. Mais j'avoue que les journées et les mois se multiplient "journée mondiale", "mois international", "journée nationale", "mois national"... et tout ça jamais au même moment.

Alors le 21 mars est la Journée mondiale de la poésie (et oui, poésie et fleurs... me semble que ça va ensemble... mais c'est cliché, je sais ! Surtout quand je pense à la poésie que j'aime... qui n'a rien à voir avec les fleurs... mais bon). Le Mois de la poésie organisé par le Printemps des poètes est lui aussi en mars, mais ne semble concerné que la ville de Québec. Mais le Printemps des poètes français en France garde aussi le mois de mars. Et puis, il y a le Mois national de la poésie canadien qui lui est en avril. Et je ne parle pas des nombreuses maisons de la poésie qui ont leur festival de la poésie à des moments différents. Fin mai, début juin pour celle de Montréal. Et ici, je ne parle même pas des semaines des bibliothèques, des journées du livre et du droit d'auteur. Je ne suis pas une experte, mais comme dit ma grand-mère, trop c'est comme pas assez ! Enfin...

C'est quand même la journée de la poésie, alors voici ma petite contribution... pourquoi pas !

Écrire

J’ai trop bu de café

J’ai mal au cœur

Je ne dormirai pas ce soir

Je parlerai aux murs

 

Mais en ce moment

Je veux dormir

Je n’en peux plus

De voir un écran vide

 

J’attends que mes yeux

S’ensommeillent

J’attends que mes rêves

S’éveillent

 

Que vais-je faire

De mes rêves ?

Les crayonner

Sur un papier ?

 

Je ponctue de vers

Mes cauchemars

Je versifie les fissures

De mon plafond

 

17 mars 2013

Moment captif d'un dimanche : conquérir

DSC_7529"Le poème n'est jamais temps présent. Il n'est que passé ou futur, souvenir, attente" [Takis Sinopoulos]

On soupire les jours passés. On rêve les jours à venir. On oublie le moment présent. Et pourtant, il est là. Il nous observe furtivement. Il se délecte de notre inattention. On compose notre présent de moments distraits.

Les heures évanouies et les minutes à découvrir sont des distractions captivantes. Parfois heureuses, parfois tristes. On se perd dans l'évocation de notre histoire, on s'égare dans des suppositions sur nos lendemains. On poétise notre vie de passé antérieur et futur imparfait.

Les vers sont classiques la plupart du temps. On se permet aussi quelques rimes excentriques. On compose un chant rythmé de secondes immatérielles. Lorsqu'on cesse de tourner la tête en arrière, lorsqu'on arrête de poser notre regard trop loin, on s'aperçoit du moment présent. On essaie alors de le façonner. Pour qu'il se modèle aux souvenirs que l'on croit posséder et aux rêves que l'on souhaite réaliser. Mais le présent n'existe pas. On peut croire le domestiquer un temps, mais il sera toujours libre de nos volontés. Il rêvera toujours notre passé et créera sans cesse notre futur. On ne le voit jamais, mais il est là, à imaginer notre vie.

"Apprivoise le loup, il rêvera toujours au bois" [Anonyme]

9 mars 2013

Je chuchotte un coup de mon coeur

C'est tout bizarre... Une belle coïncidence ! Mais certains diraient qu'il n'y a pas de coïncidence et que ceci est la cause de cela. Et c'est bien évident. C'est normal et y avoir pensé, j'aurais fait cet article sur mon crime littéraire sans coeur bien avant. DC2Bs

Car forcément, trois jours après avoir rédigé l'article en question, j'ai eu un coup de coeur renversant.

Un livre que j'ai refermé en disant "Wow"... ce que je ne fais plus depuis longtemps. Et surtout pour ce genre littéraire.

Car mon vide de coups de coeur est - ou était - compartimenté. Et deux genres étaient particulièrement touchés: les romans policiers et les romans fantastiques. Des pincements de coeur j'en avais presque eus dans d'autres genres... mais pas pour ces deux-là. Et surtout, cela faisait encore plus longtemps que je n'en avais pas eus. Des années et des années... sans avoir pu fermer un roman policier ou un roman fantastique et m'être dit : "Wow, quel roman incroyable". Cela faisait une éternité que je n'avais pas été captivé par l'intrigue d'un roman policier ou inquiété par un roman fantastique.

Mais voilà... c'est arrivé hier ! J'en avais des frissons. Je vous jure. Vous avez peut-être lu le livre et vous êtes surpris. Ou vous lirez le livre et vous ne comprendrez pas. Ça arrive. On ne peut pas avoir tous les mêmes coups de coeur.

Mais je vous le jure quand j'ai lu la dernière page de ce roman, je n'en revenais pas. Non seulement, je l'avais lu en 2 jours, mais je voulais continuer. Je voulais d'autres pages. Et je souhaitais retourner en arrière pour qu'il me reste encore des pages à lire.

Et ce fut une surprise totale. Car j'ai commencé ce livre, il y a deux semaines. J'ai lu les 18 premières pages et je me suis couchée. Je le sais car je n'avais même pas pris la peine de mettre un marque-page, je l'avais cornée cette page, ce qui veut dire que le roman ne m'apparaissait pas comme un roman à conserver précieusement. Conserver ? Probablement. Avec soin ? Non. C'était ok, mais rien qui ne me semblait renversant. Et puis les jours suivants, j'ai lu autre chose.

Avant hier, j'avais besoin d'un petit livre pour mon trajet de train. C'est-à-dire d'un format poche. Il ne me restait que quelques minutes avant de partir alors j'ai pris le livre le plus près et qui était du format adéquat. Celui-ci. Le trajet de train fut trop court. Toute la journée, j'ai pensé au livre et j'avais hâte au trajet du retour. Le soir... j'avais pleins de projets. Que j'ai mis de côté pour lire. Jusqu'à 2h00 du matin. Le lendemain... je n'ai pu que lire et quand j'ai reposé le livre, j'en voulais encore. Trop court, ce livre de 568 pages.

Je prépare mon article parce que pour une fois, je veux le faire tout de suite (oui, j'écris rarement un texte après avoir lu le livre... bon, jamais !) et essayer de transmettre ce qui m'a fait "coup de coeurer" ce roman policier. Parce que ce n'est pas nécessairement le style, l'histoire ou ... bon... je rédige et je vous reviens.

Mais j'annonce officiellement que je vais enfin mettre un "vrai" coup de coeur "récent" sur la table des "Coups de coeur" demain !

(PS - Bon, je regarde mon montage, de la couverture avec le "coup de coeur" et c'est weird... mais je laisse... mais weird...)


Lire aussi: Le chuchoteur de Donato Carrisi

5 mars 2013

Un crime littéraire : sans coeur

L'amour, toujours l'amour. Je me souviens de livres qui ont conquis mon coeur. De livres que j'ai aimés passionnément. De livres qui m'ont renversée. De coups de foudre fulgurants et irrésistibles. Et des livres qui ont charmé mon coeur au fil des pages. Petit à petit, mais pour toujours. J'ai aussi connu des livres qui ont volé mon coeur et qui ne me l'ont jamais rendu. Ils ont gardé une parcelle de ma vie et mon coeur tremble quand je me rappelle ma lecture et leurs mots.

Mais aujourd'hui, j'ai l'impression de ne plus avoir de coeur. Je lis un livre et j'aime ou je n'aime pas. Mais c'est tout. Elle me semble si loin, la dernière fois où j'ai fermé un livre, lu sa dernière page et soupiré d'amour fou. Je ferme le livre et je me dis que c'était bien, très bien, bon, très bon... Est-ce que CCCLj'ai aimé le livre ? Sûrement. Est-ce que j'ai adoré ? Parfois. Vais-je en garder un souvenir impérissable ? Est-ce que je l'ai aimé d'amour fou ? Probablement pas.

Mais est-ce que je peux encore m'enflammer pour une lecture ? Peut-être que non. Est-ce que d'avoir si lu, j'ai perdu la capacité de m'émerveiller  ?

Est-ce qu'un livre peut encore me transporter, me transformer ? Je ne sais plus. Et je suis triste. Je m'ennuie du temps où je m'installais confortablement dans un fauteil et me perdais toute entière dans un livre, oubliant les heures qui s'écoulaient trop rapidement. Je me souviens avec nostalgie du temps où je combattais la fatigue pour poursuivre ma lecture, les yeux lourds et picotant. Mais est-ce si important ? Est-ce nécessaire de vivre la passion littéraire ? Je ne sais plus.

Mais ne plus vivre follement une lecture n'est pas un crime. À peine un petit délit de coeur. Là où se trouve mon crime littéraire est dans mes mensonges honteux, dans les faux coups de coeur que je place sur notre table "coups de coeur du personnel" à la bibliothèque. Oh, j'ai bien choisi mes premiers livres dans mes amours d'antan. Mes vieux amants ont eu leur place sur la table. Mes amours sincères n'étant évidemment pas tous présents dans nos collections, j'ai rapidement présenté tous mes coups de coeur. Et maintenant... et bien, mes livres sur la table ne sont pas vraiment un coup de coeur... à peine un pincement. Ce sont des livres que j'ai bien aimé, oui. Des livres que j'ai aimé d'amour fou, non. Des livres que je recommande aux autres, oui. Des livres qui ont volé mon coeur, non. Des livres que j'ai lu avec plaisir, oui. Des livres qui m'ont tenue réveillé toute la nuit car je ne pouvais poser le livre avant de le terminer, non. Des livres qui m'ont distrait agréablement, oui. Des livres qui m'ont trotté dans la tête des heures et des jours après les avoir refermés sur la dernière pas, non. Et donc, je suis coupable de mentir et de m'inventer des lectures amoureuses.

Mais où sont donc passés mes coups de coeur ?

24 février 2013

Moment captif d'un dimanche : suivre la piste

Pas"Voyageur, il n'y a pas de routes, c'est en marchant que tu vas les tracer" [Proverbe espagnol]

De petites pattes ont brisé la blancheur impeccable de la neige dans ma cour. Il y a des traces de pas partout. On peut suivre les parcours des habitants de la cour qui vont et viennent un peu partout. Pas besoin de chemins tracés pour ces bêtes à poils ou à plumes, ils sont maîtres de leurs itinéraires.

Suis-je maître de mon parcours ? Ai-je laissé mes pas me guider ou a-t-on guidé mes pas ? Est-ce que mon chemin a marqué ma vie, nos vies, la vie ? A-t-il troublé, bouleversé, fait rire, fait pleurer ?

Parfois, plusieurs chemins s'offrent à nous. Et parfois, aucun chemin n'apparaît devant nous. Parfois, nous décidons de nos pas, suivant un chemin, ou l'autre, ou aucun. Et parfois, on nous pousse sur la route et nous n'avons alors aucun choix.

Des traces sur la neige. Et des cicatrices sur mon destin.

"Vos actions vont peut-être laisser de profondes traces dans la neige de la cour mais pas davantage" [Franz Kafka]

17 février 2013

Moment captif d'un dimanche : s'enflammer

DSC_0025"Dans un large fauteuil, près du foyer béni, comme on peut voyager, l'hiver, à l'infini!" [Hyppolyte Laroche]

C'est une soirée froide. Une soirée comme je les aime. Il a fait trop doux ces derniers jours. Je veux un hiver de neige et de froid.

Je m'encouverture doucement sur mon divan. Je ferme presque toutes les lumières. Un feu brûle dans la cheminée. Je prends mon livre, mais mes yeux n'arrivent pas à rester sur la page. Ils ne peuvent s'empêcher d'observer les flammes qui valsent et me réchauffent.

Et mon esprit s'envole tranquillement. Il suit le crépitement du bois et poursuit la fumée qui s'évade dans la cheminée. Mes pensées virevoltent follement et se transforment en rêves. Des rêves doux, des rêves fous, des rêves déraisonnables, des rêves incroyables.

J'imagine des voyages absurdes, des folies incroyablement réalisables, des projets majestueux, des songes lumineux.

Petit à petit, la chaleur m'engourdit. Les flammes m'hypnotisent. Et je m'évade vers l'infini.

"Car le feu qui me brûle est celui qui m'éclaire" [Etienne de la Boétie]

14 février 2013

Une cage d'amour

 

Amour« Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour.  » [Pierre Reverdy]

Un amour en cage... une cage d'amour... mais des cages tout de même.

L'amour n'a pas besoin de cage, de définition, de mots criés sur les toits... L'amour se trouve dans les gestes, dans la liberté d'être soi-même, dans les moments insignifiants. Dans le geste anodin et quotidien. Dans les larmes et les rires.

"Mais prends la photo, enfin" "Attends, je suis mal placée" "Mais attends, tu devrais prendre ce plant, il est plus beau" "Pousse-toi, tu caches la lumière" "Ah, tu m'énerves, laisse-moi faire" "Parfait, belle photo" "Merci, mon PisTout, tu viens, on va aller préparer le repas" "Attends, on a bien le temps" Bisous, bisous.

"Cage dorée ne nourrit point l'oiseau" [proverbe italien]

5 février 2013

Le brunissement des baleines blanches de Boucar Diouf

 Balenine2Le brunissement des baleines blanches / Boucar Diouf. -- [Montréal] : Le Intouchables, [c2011]. -- 127 p. : ill ; 23 cm. -- ISBN 978-2-89549-422-5

Quatrième de couverture

Globi, une femelle bélouga qui souhaite sauver sa famille de la pollution du Saint-Laurent, décide de quitter le grand fleuve pour rejoindre les mers du sud. Mais, pendant son escapade, incapable de garder le cap, elle échoue sur une plage de la Nouvelle-Angleterre. Secourue par des biologistes, elle se retrouve quelques jours plus tard nageant dans un aquarium avec un vieux phoque retraité du cirque, nommé Jo Groenland. Le phoque, qui a toujours rêvé de retourner vivre dans la nature, lui propose un stratagème qui leur permettra de prendre le large. Cette mise en scène digne des plus grands spectacles leur redonnera la liberté ! De retour dans l'estuaire, l'artiste réalisera cependant que la vie d'un phoque libre n'est pas aussi simple qu'il l'imaginait.

L'auteur

Boucar Diouf est né au Sénégal en 1965 (certaines sources donnent 1966). Il a étudié à l'Université Cheikh-Anta-Diop de Balenine1Dakar où il a fait une maîtrise et une attestation d'études approfondies à la faculté des sciences. En 1991, il reçoit une bourse pour venir faire des études en océanographie à l'Université du Québec à Rimouski. Il obtient son doctorat en 1998. Après son doctorat, il décide de rester au Québec. Dans ses propres mots: "Finalement, j’ai décidé de faire ma thèse de doctorat sur les adaptations au froid chez les poissons. C'est après avoir soutenu ma thèse, cinq ans plus tard, que je me suis posé la question fatale : « Qu'est-ce que tu vas faire avec une telle spécialisation au Sénégal où il fait quarante degrés à l'ombre ? »"

Il est tout d'abord chargé de cours à l'Université du Québec à Rimouski, où il enseigne la physiologie animale et la biochimie. Rapidement, cependant, ses talents d'humoriste sont remarqués. Il consacre de plus en plus de temps à l'humour. Il participe à divers concours et prépare de nombreux numéros. En 2005, il remporte le Prix de la révélation au festival du Grand Rire de Québec. Sa carrière d'humoriste est lancée. Il monte plusieurs spectacles et se taille rapidement une place sur la scène québécoise. Il devient également un chroniquer et animateur pour plusieurs émissions de télévision dont la très populaire émission Des kiwis et des hommes.

Il vit aujourd'hui dans la ville de Québec avec sa famille. Il poursuit sa carrière d'humoriste, animateur, écrivain. Il continue également de s'impliquer socialement pour l'intégration des communautés culturelles. Il visite régulièrement les écoles et bibliothèques et est invité à différents congrès. Il a reçu de nombreux prix et distictions dont le prix Jacques-Couture pour la promotion du rapprochement interculturel en 2006. Il n'oublie pas la science et continue de s'impliquer dans le monde de l'enseignement et de l'océanographie. Depuis janvier 2013, il anime une nouvelle émission Océania sur la mer, les animaux qui la peuplent et les gens qui vivent par et pour la mer.

Bibliographie partielle

  • Mystérieuse de Kaloua (2005)
  • Sous l'arbre à palabres, mon grand-père disait... (2007)
  • La commission Boucar pour un raccommodement raisonnable (2008)
  • Le brunissement des baleines blanches (2011)

Site web de l'auteur

Commentaires personnels

Quel magnifique conte ! Et un conte éducatif, en plus. On peut sans hésitation qualifier son texte de "mélange entre la poésie et la science" comme le fait Alexandre Shields dans son article du Devoir (Le Devoir, 9 mai 2011).

belugaL'auteur aime le fleuve Saint-Laurent. Mais très pollué, celui-ci se porte plus ou moins bien. Pour sensibiliser les gens aux problèmes environnementaux du fleuve, l'océanographe a choisi de mettre au centre de son texte, la baleine blanche du St-Laurent, le béluga.

Selon l'auteur, le béluga est véritablement le symbole du fleuve Saint-Laurent et de ses problèmes. Le béluga est un cétacé qui vit dans les eaux arctiques et subarctiques. Sauf pour une population isolée vivant dans le Saint-Laurent et dans le fjord du Saguenay. On estime que cette population y vit depuis environ 7000 ans. Elle est estimée aujourd'hui à environ 1000 individus. On a longtemps accusé le béluga de détruire les populations de saumon et morue et il fut victime d'une chasse sauvage. Aujourd'hui, c'est la pollution qui menace le cétacé. Les bélugas du Saint-Laurent demeurent à l'année dans le fleuve, ils sont donc particulièrement affectés par la pollution et on note de nombreux cas de cancers.

Boucar Diouf a mis près de huit ans pour écrire son texte. L'idée lui vient alors qu'il est guide pour les enfants à l'école de la mer sur la Côte-Nord. Il aime vulgariser la science pour les enfants et veut les amener à aimer la mer et à la comprendre. Et surtout les sensibiliser aux liens entre l'homme et l'environnement. Il veut alors écrire un conte sur la mer.

"Le brunissement des baleines blanches" nous raconte donc l'histoire d'une jeune femelle béluga, Globi, qui veut sauver sa famille d'une maladie qui menace son espèce. Malgré les dangers, elle quitte son environnement (l'estuaire du Saint-Laurent) et part à l'aventure pour trouver un milieu plus sain. Elle se retrouve cependant dans un aquarium sur la côte américaine. Elle y fait la connaissance d'autres résidents de la mer, dont un phoque du Groenland. Mais Globi doit sauver sa famille et avec l'aide de ses nouveaux amis, elle réussit à s'échapper. Ensemble, ils repartent pour le fleuve Saint-Laurent.

Le conte, par définition, doit distraire et instruire. Et le conte de Diouf suit exactement cette ligne directrice. Son principal défi était de rendre la science qu'il voulait diffuser, poétique. Et je crois qu'il a assez bien réussi. L'aspect philosophie et l'aspect morale, que l'on retrouve aussi souvent dans les contes, sont également présent.

C'est une belle histoire que l'on lit avec plaisir. J'ai beaucoup appris en lisant le conte de Boucar Diouf et j'ai voulu en apprendre plus. Mais il est vraiment important de savoir, quand on ouvre le livre, que c'est un conte jeunesse. Car je dois avouer que dans notre bibliothèque, il était classé avec les livres adultes. Et au début de ma lecture, j'ai eu de la difficulté avec le texte. J'étais un peu surprise, je trouvais les phrases légèrement "enfantines et simples". Et je trouvais l'aspect "vulgarisation scientifique" un peu trop évident. Comme le but est de donner des informations tout en divertissant, le texte devient parfois didactique. J'ai même fait une pause dans ma lecture pour faire quelques recherches sur cette oeuvre de Diouf pour rapidement m'apercevoir que son public cible était les jeunes. Ma lecture a pu ensuite se poursuivre avec plaisir.

Les mots sont doux, le conte puissant et triste. Les personnages sont attachants et les problèmes décrits sont malheureusement trop réels. Et j'espère bien que l'auteur reprendra, comme il le dit, son personnage de Jo Groenland, le phoque philosophe. C'est un superbe personnage, haut en couleurs, sage et drôle.

Une fois ma lecture terminée, j'ai cependant tout de suite fait reclassé le livre dans la section jeunesse. Les adultes peuvent bien entendu se perdre dans le beau texte de Boucar Diouf, mais il reste un conte pour enfants.  Et il doit être abordé comme tel, sinon, la lecture peut être déroutante. Car le livre est finalement: " "C'est une belle et poétique histoire pour enfants, mais elle me semble invraisemblable.[...]" "Tu ne comprends pas. Ce qui est important dans cette histoire, c'est la morale de la fin. Dans un conte, on peut prendre un légume et en faire un super-héros, pour autant que ses actions contribuent à améliorer la société dans laquelle on vit." ". p.103

ExtraitsJaime_la_plumeQ

"Je suis Jo Groenland dit "le Voyageur". Je me suis produit sous tous les chapiteaux de la planète. J'ai dansé et fait tourner des ballons sur les musiques endiablées des Beatles et d'Elvis Presley. J'ai fraternisé avec des éléphants d'Afrique, des tigres du Bengale, des caïmans de l'Onénoque. Bref, je suis la fierté de tous les pinnèedes de la Terre". p. 36

" "Je me demande, fit le Cajun, si Beethoven ou Mozart savaient qu'un jour leur musique serait écoutée par les morues..." "Je suis certain, cracha Joe Groenland, que s'ils l'avaient su, ils n'auraient pas créé une si belle musique [...]"." p. 72

Sources à consulter

1 février 2013

La plate vérité

DSC_5349Et oui, je dois bien l'admettre. J'ai essayé de faire passer la faute sur mon pauvre chat. Il me regarde avec un air de dire: "Non mais, si tu ne dis pas la vérité, c'en ai fait de ta plante préférée... miaou, oui, c'est du chantage !" Quand ses yeux sont noirs comme ça, mieux vaut ne pas le contrarier.

Alors, passons aux aveux. La plate vérité, c'est que la raison pour laquelle je ne fais pas de billets lecture, c'est que je ne suis plus assez patiente avec mon vieil ordinateur. Il y a quelques mois... bon... plusieurs mois, j'avais eu des ennuis d'ordinateur. Après bien des cheveux arrachés, j'avais retrouvé mon vieux Fufifu datant de 2003. Et malgré tous ses défauts, je m'étais dit qu'il ferait l'affaire pour quelques mois. Je m'étais bien promis de le remplacer rapidement

 

Mais les choses étant ce qu'elles sont... et moi, étant la procrastinatrice que je suis... et bien en février 2013, je n'ai toujours pas été chercher un nouvel ordi. Et puis, nous avons fait quelques DSCN5977voyages, quelques rénovations, etc. Alors, Fufifu faisait la job. Et puis, mon PisTout s'est acheté un nouvel ordinateur de table récemment.

Mais voilà... Fufifu a beau être encore en vie, il est vieux le pauvre. Bien vieux et très, très, très lent. Et là, je me dois d'insister.... TRÈS LENT... tout prend une éternité, ouvrir les fichiers, loader les pages sur Internet, transférer et modifier les photos... c'est insupportable ! Et si je veux écouter de la musique, la fan est si bruyante que cela l'enterre, même avec des écouteurs ! Alors, disons, que je n'ai pas trop le goût de m'installer devant pour écrire. J'écris habituellement le soir ou la fin de semaine. Alors, il m'est souvent impossible d'utiliser l'ordi de PisTout, puisqu'il travaille dessus.

Présentement, il s'entraîne, alors j'ai une petite chance. Mais elles sont rares. Les quelques derniers textes que j'ai fait, je les ai fait de mon vieux Fufifu et laissez-moi vous dire que ce fut interminable.

Alors... voilà... c'est con, non ? (Bon, tu es content Mini-Brum? J'ai dit la vérité... pfff) L'achat du nouvel ordi est prévu pour binetôt. Et là, c'est vrai, car honnêtement, je suis pu capable d'utiliser Fufifu et je suis en manque d'écriture... comme c'est pas possible ! Mais d'un autre côté... je lis tellement que cela en est fou !!!!

27 janvier 2013

Moment captif du dimanche : cacher ce livre

DSC_5345 copy"Le livre n'est pas. La lecture le crée, à travers des mots créés, comme le monde est lecture recommencée du monde par l'homme" [Edmond Jabès]

"Mini-Brum ! Je ne peux pas lire, si je n'ai pas de livre !!! Je sais bien qu'il est tout douillet ce livre, mais on va commencer à croire que je ne lis plus, si tu ne me laisse pas finir ma lecture." " Allez, sois gentil et redonne-moi mon livre"

Mais comment voulez-vous que j'aie le courage de troubler son sommeil ! Il rêve sûrement à tous ces mots qui refont le monde dans les pages qu'il garde précieusement.

Mais tout de même... il m'empêche de finir ma lecture. Et avec tout ces retards, on va penser que je ne lis pas... alors que je n'ai jamais autant lu ! Je lis sans arrêt... pendant mes trajets d'autobus, pendant mon heure de lunch... le soir, la nuit, la fin de semaine...

Je suis envahie de livres. Mes livres de toujours, les livres que j'achète sans arrêt, les livres que j'emprunte... Je lis tellement que je n'ai plus le temps pour rien d'autres. C'est boulot, souper et lecture. Je vous jure. Je n'ai même pas le temps d'écrire.

"Mais enfin, Mini-Brum, ça suffit comme ça ! Redonne-moi mon livre immédiatement... et n'essaie pas de m'amadouer avec tes ronronnements... ça ne marche plus avec moi... bon, bon... encore quelques minutes, mais après tu me rends mon livre !"

"Les chats ont de la veine : l'obscurité ne les empêche pas de lire" [Louis Scutenaire]

 

13 janvier 2013

Moment captif du dimanche : au clair de la lune

neige"Dans l'obscurité de la lune, nos rêves éclairent le chemin" [Anonyme]

Silence. Je veux voir le silence. La nuit, je vois si clairement le silence dont est fait mes rêves. Je vois les reflets de choses à venir.

Est-ce absurde de rechercher la lune même dans mes rêveries éveillées? Est-ce futile de vouloir du silence enneigé ?

J'ai mal à la tête. Les migraines m'envahissent depuis deux jours. Je ne peux que me perdre dans la contemplation de cette image lunaire et froide. Cette image glacée me permet d'espérer, tout simplement, un instant de paix, sans cette douleur persistante, sournoise et vicieuse.

Je voulais aujourd'hui, poursuivre tant de textes commencés et commencer tant de textes imaginés. Les mots me font mal et peinent à venir s'inscrire sur l'écran. Mes mains tremblent. J'ai beaucoup de rêves. Ils devront attendre.

Je ne peux que m'envelopper de silence et de noirceur. Et rêver que la lune éclaire doucement le silence du froid. Demain... je veux écrire.

"La neige. C'est de la lumière dont la terre est couverte. Des franges d'écume sur les rochers. Un vol de papillons blancs" [Roger Moudoloni]

6 janvier 2013

Moment captif du dimanche : désenluminer

neige2« La lumière d’une bougie n’est en rien diminuée si elle en allume une autre. » [Anonyme]

Il neige dehors. Quelques centimètres sont encore tombés aujourd'hui. Je ne m'en lasse pas. Je vais dehors pour ramasser cette neige virevolante.

J'arrête quelques instants. Les lumières de Noël réfléchissent délicatement sur la neige qui envahit la cour, sur les flocons qui tombent calmement.

J'ai le coeur triste soudainement. Les lumières disparaîtront dans quelques heures. Le Temps des Fêtes est terminé. Habituellement, quand le Jour de l'An est passé, je passe aussi à autre chose. Je trouvais difficile de rester dans les festivités jusqu'au 6 janvier lorsque j'habitais en Espagne.

Mais cette année, j'étais incapable d'enlever les décorations et les lumières. Il y avait si peu de neige avant Noël... et il y en a tellement maintenant... Difficile de se séparer de cette luminosité encolorée et toute enveloppée de cette blancheur.

Il fera noir ce soir. Toutes les lumières seront remisées dans leurs boîtes jusqu'à l'année prochaine. Les prochains jours, les prochaines nuits sembleront fades. C'est toujours comme ça. Trop de lumières et de scintillements rendent la vie soudainement terne lorsqu'ils disparaissent.

Une lumière s'éteint et une nouvelle lumière s'allume. Les lumières seront toujours là, il suffira de les faire renaître dans nos yeux. C'est facile. Il faut simplement s'ouvrir aux éclats de chaque instant.

« La lumière existe dans l'obscurité ; ne voyez pas avec une vision obscure. » [Koan zen]

1 janvier 2013

Dans ma tête, je m'imagine...

Dans ma tête, je m'imagine...
des  boules de poils et de plumes...

AnimauxHiver

...dans le froid de ce début d'année,
dans la neige des derniers jours...

As-tu froid ?
As-tu trouvé une cachette bien chaude ?
Attends-tu bien sagement le printemps
ou marches-tu sur la neige parfois folle, parfois dure,
à la recherche de ton prochain repas ?

Ton poil et ta plume te protègent-ils suffisamment ?
Ou ris-tu discrètement de moi avec ma peau toute nue
qui même recouverte de chauds manteaux
tout de même grelotte ?


Boules de poils, boules de plumes,
venez dans ma chaumière imaginaire vous réchauffez un peu...
et rire de ceux qui ont peur
de l'hiver si doux et frileux.

31 décembre 2012

Une année nouvelle

Une année est passée et nous quitte...

Elle fut remplie de petits et grands moments ;

parfois de fous rires, parfois de quelques larmes...

Bye Bye 2012... merci pour tout et repose-toi bien...

 

2013An

 

Et maintenant 2013 pointe son nez !

Bienvenue ma chère, j'espère que tu nous apportes,

toi aussi, un panier rempli de chaleur, lumière et

instants charmants.

 

Bonne année à tous !!!

Prospero Año y Felicidad !

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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