Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Quelques pages d'un autre livre ouvert...

Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 786 724
Quelques pages d'un autre livre ouvert...
19 octobre 2009

Les archives de Pauline: frayeurs cinématographiques

Ma mère m'a appris à faire des casse-tête et à lire. Mon père m'a appris à cuisiner. J'ai hérité de mon père ma passion du jardinage. Et j'ai hérité de ma mère ma passion de la lecture. Mon père m'a transmis un amour du travail bien fait et ma mère 0tvm'a transmis un sens de la fierté. Les choses habituelles. Les choses normales que les parents apprennent à leurs enfants.

Mais les enfants apprennent beaucoup d'autres choses de leurs parents. Mon père m'a transmis sa procrastination et ma mère son obsession de la minceur. Mon père m'a donné son penchant pour les westerns et ma mère, son amour des films d'horreur.

Je reparlerai un jour des histoires de ce far-west américain qui meublait les soirées de mon père. En ce mois d'octobre hésitant entre le soleil et les nuages, je me perds aujourd'hui dans des images cauchemardesques.

Dire que ma mère aimait les films d'horreur ou fantastiques ne serait pas bien décrire cette relation. Elle les adorait avec passion mais de façon sélective. Elle adorait les films d'horreur mais pas n'importe lesquels. Les films trop sanguinaires l'indifféraient royalement. Ce qui la fascinait, c'était les films à tendance plus fantastiques... présentant un sentiment d'horreur plus subtil. Le sang pouvait apparaître mais il ne devait pas dominer les scènes. La violence ne devait pas faire oublier la terreur. Elle disait que trop de sang, trop d'effets spéciaux rappelaient que nous étions dans un film, que ce n'était que du cinéma. La peur devait sembler possible et réelle. Un bon film d'horreur devait nous donner des sentiments d'inconfort et de frayeur qui perdureraient même après la dernière image. Après avoir fermé la télévision, un bon film d'horreur hanterait nos pensées pendant quelques temps encore... il se faufilerait même peut-être dans notre lit et nos rêves. Avant de devenir un souvenir frissonnant et agréable.

Ma mère aimait se coucher tard. Quand tout le monde était couché, elle s'installait seule dans le salon et regardait enfin la télévision tranquille. Et, à cette époque d'avant les magnétoscopes et les lecteurs de DVDs, elle appréciait particulièrement quand un "bon" film d'horreur passait à la télé. Comme ces films étaient surtout diffusés très tard le soir, elle en profitait pleinement. Elle ne voulait évidemment pas que j'écoute ces films avec elle - ou sans elle, bien sûr. Même la fin de semaine. L'heure de diffusion n'était pas seule en cause, bien entendu. Elle ne voulait pas que j'écoute des films qui m'auraient fait peur. J'étais déjà assez peureuse comme ça ! Cela me donnerait des cauchemars, qu'elle me disait, à mon grand désespoir.

Mais j'aimais les films d'horreur. Et je voulais surtout écouté ce que ma mère écoutait. Alors, quand je savais que ma mère écoutait un film d'horreur tard le soir, je me levais sans faire du bruit et je venais me cacher dans le corridor. Tout près du salon, mais non loin de ma chambre. Je pouvais ainsi courir très vite me recoucher si quelqu'un se levait, mais je pouvais voir la télévision. Et elle avait raison. Le nombre de cauchemars que ces bouts de films, entrevus entre mes doigts qui cachaient la plupart du temps mes yeux, m'ont donnés, je ne saurais le dire!!! Et je dois avouer que certaines images surgissent encore parfois dans mes rêves. Je retournais me coucher et je faisais alors semblant de dormir pour le reste de la nuit. J'avais horriblement peur et je passais parfois des nuits entières à ne pas dormir, enfouie sous mes couvertures. Mais cela ne m'empêchait pas de venir me cacher dans le corridor pour voir quelques images de ces films d'horreur que ma mère adorait: Psycho, Exorcist, The Fly, Dracula, Frankenstein, The Birds, Rosemary's baby, The Omen, ...

Et puis, j'ai vieilli. Et j'ai fini par pouvoir écouter avec ma mère ces films et bien d'autres. Nos goûts ont parfois divergé par la suite, mais notre passion pour les films d'horreur qui hantent sournoisement les pensées n'a jamais changé. Et si j'aime aujourd'hui autant les films d'horreur c'est à cause de ma mère et de ses soirées de cinéma qu'elle s'offrait parfois.

Publicité
18 octobre 2009

Le moment captif d'un dimanche: rejet

"La réalité s'affronte bien facilement, lorsque disparaissent les gargouilles impitoyables de l'imagination" [Jean Beaudry]

Gargouille

Image fréquente. Ami quotidien. Chaque visite, chaque promenade, nous nous rencontrons. Sur les églises, sur les monastères, sur certains édifices officiels... il est là. Il s'élance vers moi, vers mes pas. Je tente de l'éviter. D'éviter ce qu'il me renvoie. Ce qu'il me rappelle.

L'eau qu'il rejette symbolise-t-elle mes vices, comme me l'explique le dictionnaire ? Est-il un gardien des lieux sacrés externes et internes ? Est-il un simple instrument utile et architectural ? Cachant un canal utilitaire ou un mal interne ?

On dit que la fonction première de la gargouille est d'écarter l'eau des parois... la rejetter au loin. On dit aussi que la gargouille protège les lieux où elle se tient, du mal. Elle est là aussi pour rappeller au passant que le péché est partout.

Mais on m'a aussi dit que la gargouille est là pour dire aux démons qu'ils peuvent passer leur chemin... il y a déjà ici un démon qui veille...

La gargouille nous surveille. Elle regarde nos mouvements, elle semble lire nos pensées. Elle devine nos désirs, nos passions, nos peurs, nos hontes et nos vies cachées.

"Chacun a en lui son petit monstre à nourrir" [Madeleine Ferron]

17 octobre 2009

Quelques mots...

"Une bonne terreur, de temps en temps, vous remet les idées en perspective." [Elizabeth Vonaburg]

16 octobre 2009

The Lost Boys - Expérience de visionnement

lostsJ'aime les films d'horreur. Ma mère adorait les films d'horreur et elle m'avait transmise, malgré elle, sa passion pour ce genre de films. J'avais donc déjà vu plusieurs films d'horreur et de vampires. C'était une époque, cependant, où j'avais encore habituellement peur. Une époque lointaine, il me semble aujourd'hui.

1987. J'ai 16 ans. Un copain de 18 ans depuis 2 mois. C'est long deux mois quand tu as 16 ans. C'est l'été. Bizarrement, ce copain plus vieux que moi, était très sérieux. Je l'avais rencontré dans un bar. Il était beau, sombre, "alternatif" comme on disait dans le temps... et plus vieux que moi. Mais après deux mois, je commençais à le trouver trop sérieux, légèrement ennuyant. Le pauvre.

Un soir, il m'invite à aller au cinéma. Représentation de 19h00. Au centre-ville. Un film d'horreur qui vient de paraître: The Lost Boys. J'y vais. Cela prend une éternité à trouver des sièges... finalement, nous nous installons dans deux places que mon copain trove adéquates... je soupire. Le cinéma est plein. Beaucoup de bruit. Il se plaint sans arrêt et ne cesse pas de me demander si je suis confortable, si je veux changer de place, si je veux plus de pop-corn. Il est attentionné, mais du haut de mes 16 ans, je le trouve étouffant et insupportable.

Le film commence. Et le monde extérieur cesse complètement d'exister pour moi. J'aimais les films de vampires. Mais ce film n'avait rien à voir avec les films que je connaissais. La première scène avec David, le vampire, se promenant sur la plateforme du carroussel... les autres vampires le suivant... puis quelques minutes plus tard, la scène d'introduction de la famille Emmerson à la ville de Santa Carla, rythmée par la chanson People are Strange (chanson d'un groupe que j'aimais, The Doors, reprise par un groupe que j'adorais, Echo and the Bunnymen)... j'étais complètement conquise, fascinée, et désespérée de ne pas être là... à Santa Carla...

Le film est devenu un "film culte"... ce mélange d'humour (je ris encore à nombres de répliques que je peux citer de mémoire à volonté "what are you ? the flying nun?"), de rock, de marginalité et d'horreur en on fait un film unique. Pas un grand film, mais un film redéfinissant le genre et le mythe du vampire... rendant les vampires "cools" quoique toujours des monstres (contrairement à beaucoup de films des années 90). Et un film complètement divertissant.

Je suis sortie de la salle. Mon copain s'était ennuyé. Je m'en fichais éperdument. Je savais que notre relation était finie (nous avons rompu deux semaines plus tard) et je ne pouvais me départir du sourire que cette expérience de visionnement m'avait procurée. J'étais absolument heureuse.

Je suis retournée chez moi, toute seule. Il faisait noir. Nous habitions en banlieue et les rues étaient désertes. The Lost Boys n'est pas un film terrifiant. Mais dans ma encore petite expérience cinématographique, des images de vampires m'attaquant ont surgi petit à petit... J'ai presque couru jusqu'à chez moi. Mais dans le confort de mon lit avec tous les trucs pour tuer les vampires frais en mémoire... je me suis permis de suivre dans mes rêves David et sa bande, Micheal sur sa moto...

J'ai tout de suite acheté la bande sonore et j'ai bien dû loué le film deux douzaines de fois. Et puis, je l'ai acheté et racheté... je le connais par coeur. Cela demeure un de mes films de vampires préférés. Non seulement car c'est une excellent film de vampires, mais pour tout ce qu'il me rappelle...

Voir la fiche du film

13 octobre 2009

The Lost Boys (1987)

LostB01Cinéma: The Lost Boys (1987)

Fiche technique

Langue: Anglais (VO)
Année: 1987
Durée
: 97 min.
Pays
: États-Unis


Directeur: Joel Schumacher
Producteurs: Harvey Bernhard, Mark Damon, Richard Donner
Scénario: Janice Fisher et James Jeremias

Cinématographie: Micheal Chapman
Musique originale
: Thomas Newman


Distribution: Jason Patrick (Micheal Emerson), Corey Haim (Sam Emerson), Diane Wiest (Lucy Emerson), Edward Hermann (Max), Kiefer Sutherland (David), Jami Gertz (Star), Corey Feldman (Edgar Frog), Jamison Newlander (Alan Frog), Barnard Hugues (Grandpa), Brooke McCarter (Paul), Billy Wirth (Dwayne), Alex Winter (Marko), Chance Micheal Corbitt (Laddie Thompson).


Synopsis

Une mère, récemment divorcée, s'installe avec ses deux fils, chez son père, dans la ville de Santa Carla en Californie. La famille tente de s'adapter à leur vie dans une nouvelle ville. La mère, Lucy, se trouve un nouvel emploi dans un club vidéo et commence à fréquenter le propriétaire et ses fils tentent de s'intégrer aux habitants de Santa Carla. Mais Santa Carla n'est pas une ville comme les autres et les disparitions étranges font partie du quotidien.

Lors d'un concert, Micheal suit une jeune fille qui semble appartenir à une bande de jeunes motards. Il tente de la revoir mais se trouve rapidement impliquer avec le groupe d'adolescents étranges. Lors d'une soirée avec la bande, Micheal boit un liquide qu'il croit être du vin, mais qui s'avère être du sang. Après avoir bu ce liquide, Micheal commence à vivre d'étranges expériences et à subir de bizarres tranformations.

Son jeune frère, Sam, s'aperçoit des transformations survenant chez Micheal et en vient à la conclusion qu'il se transforme petit à petit en vampire. Avec l'aide de ses nouveau amis, il tentera d'aider son frère à redevenir humain et à se libérer de l'emprise de cette bande de vampires.

À propos et Commentaires personnels

Genre: Horreur, Comédie

The Lost Boys fut tourné la même année qu'un autre film de vampires, populaire et légèrement semblable, Near Dark. Comme The Lost Boys, Near Dark met en scène une bande de jeunes "délinquants" qui sont en fait des vampires et qui tentent d'attirer dans leur groupe, un jeune adolescent "innocent" s'étant épris d'une jeune fille de la bande. Mais The Lost Boys mise davantage sur la dérision et l'humour, en gardant toutefois un côté sanguinaire et sombre.

Le film fut filmé dans la ville de Santa Cruz en Californie et le boardwalk ainsi que le parc d'amusement sont facilement identifiables. La bande sonore du film connue un immense succès, avec des pièces telle que "God Times" avec INXS et Jimmy Barnes, "People are strange" une chanson de The Doors reprise pour le film par le groupe Echo and the Bunnymen et la chanson thème "Cry Little Sister" par Gerard McMahon.

Le titre du film fait directement référence aux "garçons perdus" de l'oeuvre de J.M. Barrie, Peter Pan. Comme les "lost boys" du roman de Barrie, les vampires du film sont des adolescents éternels qui ne vieilliront jamais et qui "s'amuseront" pour l'éternité. Mais rester éternellement jeune et s'amuser toutes les nuits n'est pas sans conséquence. Il faut payer le prix et devenir un vampire, un tueur impitoyable. Un prix que la famille Emmerson n'est pas prête à payer.

LostB02

Plusieurs suites furent envisagées et même écrites. Puis en 2007, une suite fut finalement tournée, Lost Boys: The Tribe. Seul Corey Feldman reprend son rôle mais on peut voir quelques caméos d'autres acteurs du film original.

Le film The Lost Boys fait partie d'un nouveau genre de films de vampires, mélangeant humour, horreur, modernité, marginalité et rock. Le "tagline" faisant la promotion du film résume très bien la direction que le réalisateur a voulu donné à son film: "Sleep all day. Party all night. Never grow old. Never die. It's fun to be a vampire." (Dormir toute la journée. Fêter toute la nuit. Ne jamais vieillir. Ne jamais mourir. C'est amusant d'être un vampire)

Les vampires de Lost Boys, sont jeunes, marginaux, "cools". Ils se déplacent en motos, ont des looks rockeurs, vivent dans un hôtel abandonné enfoui dans une caverne, et écoutent du rock. Le film a un rythme rapide et les chansons contribuent à cette cadence endiablée. Chaque chanson s'harmonise avec les images qu'elle souligne.

Bien que l'humour soit la principale force du film, tournant en dérision nombres de mythes et stéréotypes du genre au détour d'une phrase, la violence et l'horreur sont également présente. Il y a du sang, mais les scènes violentes sont peu nombreuses et très bien placées. Et rappellent aux spectateurs que les vampires sont aussi des monstres sanguinaires ; des tueurs violents. Les effets spéciaux sont très réussis et passent le test du temps, même plus de 20 ans après la sortie du film.

Tous les acteurs sont excellents. Kiefer Sutherland est particulièrement convainquant dans le rôle du chef de la bande vampire, et on arrive même à trouver sa mort émouvante. Jamison Newlander et Corey Feldman sont très bons dans le rôle de jeunes adolescents amateurs de comics et chasseurs de vampires amateurs. Dianne West et Edward Herrmann sont également excellents.

On peut difficilement dire cependant que ce film offrira des frissons aux amateurs de films d'horreur. Malgré quelques scènes plus tendue, le film ne vise évidemment pas à "faire peur". Mais, ce n'est de toute évidence pas le but du film et on sent que jamais il ne se prend au sérieux. The Lost Boys cherche surtout à redonner au mythe du vampire un peu de modernité et de dynamisme et à nous faire rire en même temps.

Voir aussi : The Lost Boys : expérience de visionnement


Citations

"Grandpa: Now, on Wednesdays when the mailman brings the TV Guide sometimes the address label is curled up just a little. You'll be tempted to tear it off. Don't. You'll only wind up rippin' the cover and I don't like that. And stay outta here.

Sam: Wait, you have a TV?

Grandpa: No. I just like to read the TV Guide. Read the TV Guide, you don't need a TV."

"Sam Emerson: Look at your reflection in the mirror. You're a creature of the night Micheal, just like out of a comic book ! You're a vamire Micheal ! My own brother, a goddam, shit-sucking vampire ! You wait 'till mom finds out, buddy !"

"David: Now you know what we are, now you know what you are. You'll never grow old Micheal, and you'll never die. But you must feed !"


Sources

  • http://www.imdb.com/title/tt0093437/
  • http://www.fast-rewind.com/lostboys.htm
  • http://www.horreur.com/critique-573-generation-perdue.html
  • http://en.wikipedia.org/wiki/The_Lost_Boys
  • http://www.best-horror-movies.com/the-lost-boys.html

Publicité
11 octobre 2009

Le moment captif d'un dimanche: passage

0"Vie: passage sur terre. Mort: passage sous terre." [Jicka]

Dehors il y a la vie, le soleil, le passé, le présent et le futur. Et puis, on descend tranquillement sous terre... et un long couloir se présente devant nous. Un passage qui nous ramène à une mémoire perdue.

Concrètement... un cirque romain datant du 1er siècle après JC. Un couloir sous les trottoirs de Tarragona. Des chevaux, des chars, des moments lointains, parfois anodins, festifs, parfois terribles.

Dans ce tunnel souterrain, des souvenirs errent furtivement. Un couloir à visiter. Des centaines, des milliers de touristes, de visiteurs, de voyeurs... à regarder, observer, scruter... la plupart oubliant ce que ce passage signifie, ce qu'il veut nous rappeler, nous raconter.

Il est toujours là. Sous la terre. Chargé d'images. Invisibles. N'apparaissant à la lumière qu'à ceux qui veulent voir. Qui veulent se souvenir.

"Les arcanes de notre mémoire sont comme d'immenses souterrains où la lumière de l'esprit ne pénètre jamais mieux que lorsqu'elle a cessé de briller au-dehors" [Hervey de Saint-Denys]

7 octobre 2009

Des frayeurs en souvenirs - 2

Des rideaux blancs dans le noir... voilà tout ce qu'il fut nécessaire pour me causer une terreur presque quotidienne et inoubliable. Ma deuxième peur fut plus terrible, intense et courte. Elle ne dura que quelques heures, mais je dois avouer que jamais je n'ai ressenti une peur aussi forte. Une véritable "panique" irrationnelle.

La deuxième...

J'étais une jeune adolescente d'environ 15 ans. J'étais très indépendante et relativement sûre de moi. J'allais me promener seule ou avec mes amies au centre-ville. Je sortais le soir. Je gardais des enfants depuis mes 12 ans -et soeurette depuis mes 10 ans. Je restais seule chez moi sans problème.

Mes parents avaient été invités chez des amis. Je n'avais aucune envie d'aller chez des inconnus pour la journée et la soirée. Ils partirent donc avec ma soeurette me laissant seule chez moi. Malgré quelques recommendations d'usage, mes parents n'étaient pas du tout inquiets pour moi. Ils savaient que je pouvais très bien prendre soin de moi et que j'étais très prudente. Et ce n'était pas la première fois que je restais seule.

L'après-midi passe rapidement et très agréablement. Être toute seule dans la maison n'était pas fréquent. Je me souviens avoir écouter de la musique très fort ; avoir dansé dans le corridor ; parlé au téléphone sans me faire avertir ; m'avoir fait du pop-corn en plein après-midi et avoir mangé du gâteau pour souper. Un bel après-midi de liberté adolescente !

Puis après le souper, j'ai descendu au sous-sol pour écouter la télévision. Un film qui passait à la télévision. Je crois que c'étaitDSC_8887 Staying Alive, mais je ne suis pas certaine. En tout cas c'était un film léger. Il faisait noir dehors et il ventait très fort. La fenêtre du sous-sol donnait sur la cour arrière de la maison. Je regardais tranquillement la télévision. Un bruit dehors. Je lève les yeux vers la fenêtre. Silence. Je retourne à mon film. Un autre bruit plus fort. Je lève encore les yeux à la fenêtre. Rien. Je retourne au film mais je me sens un peu moins tranquille. Je me questionne... toutes les fenêtres sont-elles bien fermées en haut ? J'étais certaine des portes, mais pas des fenêtres.

Et puis là... un très très gros bruit se fit entendre dehors juste devant la fenêtre du sous-sol et une ombre noire derrière les rideaux... Une peur incontrôlable me prit tout d'un coup. Je suis monté en courant à toute vitesse jusqu'à la cuisine. Et là j'ai carrément paniqué ! Affolée, je ne savais pas quoi faire... (inutile de me dire, de regarder dehors, c'était hors de question... et je ne semblais pas pouvoir me rendre au téléphone qui était trop près de la fenêtre de la cuisine), j'ai couru au tiroir et j'ai pris le plus gros couteau de cuisine et je me suis enfermée dans la salle de bain. La seule pièce qui se verroullait et qui n'avait qu'une minuscule fenêtre inacessible de l'extérieur !

Et c'est couché - ou plutôt, recroquevillé sur moi-même - sur le tapis de la salle de bain avec le couteau dans les mains que j'ai passé les heures suivantes !!! Ce que je ressentais... je ne crois pas qu'on peut appeler cela de la "peur"... j'étais momifiée dans une terreur panique, complètement paralysée, à l'affût du moindre son. C'était, quand j'y ai repensé par la suite, totalement irrationnel !!! J'ai eu des peurs depuis ce soir-là, mais jamais je ne me suis sentie aussi terrorisée qu'à ce moment. Je me rappelle une sensation de froid, de calme bizarre et de blanc... Une terreur panique complète... Je sentais intérieurement que c'était ridicule mais je ne pouvais vraiment pas bouger !

Quand j'ai entendu l'auto de mes parents, je me suis levée rapidement et ouvert la porte. Tout était calme dans la maison, seul le bruit de la télévision se faisait entendre dans le sous-sol. J'ai couru ranger le couteau et je me suis pris un verre d'eau. Mes parents et ma soeur sont entrés dans la maison. Je les accueillis dans l'entrée.

"Alors, tu as passé une belle journée?" m'a demandé ma mère. "Oui, super", j'ai répondu. Ma soeur a couru au sous-sol pour s'empresser de changer le poste, en bonne soeurette insupportable qu'elle était à cette époque. J'ai descendu avec elle. La vie a repris son cours dans la maison. Des bruits dans le salon, dans la cuisine, des voix connues, des sons familiers...

Finalement, quelques heures plus tard, j'ai regardé dans la cour arrière. Sur la fenêtre du sous-sol, il y avait un grand sac de vidange noir.

5 octobre 2009

Des frayeurs en souvenirs - 1

En ces temps remplis de coupables frissons, je me questionne un peu sur la peur. J'aime lire des livres qui vont me faire trembler de peur, j'adore regarder des films qui vont me faire retourner pour vérifier qu'il n'y a rien de surnaturel derrière moi... j'aime me coucher et penser en frissonnant aux dernières pages lues, aux dernières images vues... Puis m'endormir tranquillement... Ces frayeurs sont momentanées. Elles disparaissent tranquillement. J'aime bien regarder un film et avoir peur. Lire un livre et le poser car j'ai cru entendre un bruit inquiétant. Mais j'aime aussi que cette peur ne soit qu'éphémère et qu'elle ne soit que le résultat d'une lecture ou d'un film.

Mais il y a parfois des peurs qui sont réelles. Qui ne sont pas le fait d'un livre ou d'un film. J'ai parfois eu peur dans ma vie. Une fois, je me rappelle m'avoir fait suivre dans une rue près de chez moi... ce fut très épeurant... Et des peurs d'hôpitaux et de maladies et de mort ...

Mais de toute ma vie, je me rappelle de deux moments où j'ai vraiment eu peur. Une peur effroyable, incontrôlable. La première... une peur d'enfant, presque quotidienne. La seconde... une terreur d'une soirée.

0La première...

Quand j'étais enfant, ma mère travaillait. J'avais 4 ans. Avant l'arrivée de soeurette. Ma mère avait recommencé le travail et ne voulait pas que j'aille tout de suite à la garderie. Enfin, elle n'avait pas trouvé une garderie à son goût. Mais elle avait rencontré une dame et s'était liée d'amitié avec elle. Cette dame avait une fillette de mon âge et était une "mère à la maison". Elle offrit à ma mère de me garder. Je pris donc le chemin de sa maison tous les jours pendant un an.

Je m'entendais très bien avec la fillette, Nathalie, et nous passions la journée à jouer. Ce furent des moments très plaisants. Sauf pour les après-midis. En fait pour quelques heures des après-midis.

La dame était une adepte de la sieste après le lunch. Mais je me doute, qu'elle avait aussi besoin d'un petit break ;-). Tous les jours après le repas du midi, elle nous faisait faire une sieste pour une heure ou deux. Évidemment, elle ne nous permettait pas de dormir dans la même chambre, elle savait bien qu'on aurait joué et ri pendant toute la sieste. Et donc, sa fille dormait dans sa propre chambre et moi, je dormais dans la chambre des parents. C'était une grande chambre, avec de grandes fenêtres, avec de grands rideaux blancs.

Elle me faisait donc dormir dans sa chambre et elle fermait la porte. Et alors commençait pour moi, de longues minutes de terreur absolue. Et je n'exagère pas du tout. Je me rappelle très bien de ces moments que je n'ai jamais racontés à personne. J'étais complètement terrorisée toute seule dans le noir, dans une immense chambre inconnue, avec de grands rideaux blancs qui me semblaient voir remuer doucement. Combien de fantômes et de monstres vivaient dans ces rideaux, je ne savais pas, mais je savais que si je fermais les yeux, ils viendraient me... me... je ne savais au juste ce qu'ils me feraient, mais je savais que je ne devais pas fermer les yeux.

Je passais donc une heure, parfois deux, à transpirer sous les couvertes, avec seulement le haut du visage qui dépassait pour toujours observer ces rideaux blancs qui bougeaient... oui, oui, ils bougeaient... je pouvais le jurer. Et quand, la gentille dame ouvrait la porte pour voir si j'avais fini ma sieste, je me levais et je ne disais rien. Je n'ai jamais rien dit. Ni à elle, ni à mon amie. Ni à mes parents. J'avais peur. J'étais terrorisée. Mais je ne le disais pas. En fait, je me souviens avoir demandé une fois de laisser la porte ouverte, mais elle avait dit gentiment que cela m'empêcherait de dormir. Et elle avait fermé la porte.

Je crois que je me souviendrai toujours de ces rideaux blancs et des après-midis de terreur totale qu'ils m'ont procurés.

 

4 octobre 2009

Le moment captif d'un dimanche : effeuillement

000automneL'automne est une demeure d'or et de pluie [Jacques Chessex]

Ce n'est un secret pour personne que l'automne a conquis mon coeur. Depuis toujours. Même enfant, alors que l'automne signifiait la fin des vacances, les classes, les devoirs... je ne pouvais m'empêcher d'aimer cette saison haute en couleurs et synonyme dans mes pensées de déguisements.

Les arbres se déguisaient avec des teintes d'or, de rouges, d'oranger... et je préparais mon déguisement pour cette soirée trop courte et déjà un peu froide à courir dans les rues à la recherche des lumières indiquant où se trouvaient les bonbons.

Les sens s'affolent en automne... les couleurs nous aveuglent, les bruits s'étouffent, les odeurs de pluie nous chatouillent. Les journées me semblent toutes splendides, lumineuses ou pluvieuses, douces ou fraîches.

Les feuilles éclatantes finissent par tomber. Une à une, d'abord tranquillement puis à toute vitesse. Elles laissent les arbres dénudés, exposés, fragiles. Les couleurs cachent le sol. Pendant un temps. Puis deviennent ternes et brunes. Et elles disparaissent. On les cherche, mais on ne les trouve plus.

Automne. Saison trop éphémère qui m'emplit de joie, d'excitation, de tendresse et de tristesse.

L'automne raconte à la terre les feuilles qu'elle a prêtées à l'été [Christoph Lichtenberg]

3 octobre 2009

Les métamorphoses du vampire

Les métamorphoses du vampire

Charles Baudelaire

La femme cependant, de sa bouche de fraise,
En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc:
- "Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d'un lit l'antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants.
Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, le ciel et les étoiles!
Je suis, mon cher savant, si docte aux voluptés,
Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste,
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi,
Les anges impuissants se damneraient pour moi!"

Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d'amour, je ne vis plus
Qu'une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus!
Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante,
Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette
Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d'hiver.

VampireCommentaires personnels

En 1857, Charles Baudelaire publie son recueil de poèmes, Les Fleurs du mal. L'ouvrage rassemble la presque totalité de ses créations poétiques. Quelques semaines après la publication du recueil, la direction de la Sûreté publique déclare l'oeuvre du poète "d'outrage à la morale publique et à la morale religieuse". Bien que la dernière accusation sera abandonnée, le poète et les éditeurs seront condamnés à payer une amende et des poèmes devront être supprimés du recueil.

Parmi les poèmes censurés, que l'on appelle les Épaves, on retrouve Les Métamorphoses du vampire. Le poème demeura absent de l'oeuvre pendant plusieurs décennies. Il fut à nouveau édité en 1945.

Dans ce poème on retrouve de toute évidence le thème de la femme, cher à Baudelaire. Une femme sensuelle, belle, voluptueuse. Elle ensorcelle le poème mais demeure tout à fait inaccessible. Mais la femme et la mort sont ici liées dans l'union et l'amour.

Baudelaire aime montrer la femme comme un animal érotique, aimant le plaisir, la sensualité mais aussi le sexe. Il présente d'abord la femme de son poème dans toute sa volupté. Elle est femme, puissante, sensuelle et sexuelle. Elle est la lune, le soleil, le ciel et les étoiles. Mais elle demeure dangereuse. Elle peut être un vampire étouffant. Celle qui vole l'énergie, l'inspiration, la force...

L'amour est dangereux. Mais il est sublime. Et la femme est celle qui offre et prend. On retrouve de la tendresse et de la violence dans cette célébration de la femme-vampire et de l'amour. On retrouve le thème si connu de la femme à la fois ange et démon.  Celle par qui on trouve l'inspiration et l'extase mais celle qui perdra l'homme. Elle est donc toute puissante tout comme la mort.

Baudelaire semble d'abord mettre la femme-vampire de son poème comme celle qui a tous les pouvoirs. Elle est immense, diabolique, elle laisse l'homme, le poète, faible et soumis. Mais c'est ce dernier qui survivra à l'extase. Il a souffert, il a eu du plaisir et il en ressort faible mais vivant.

Beaucoup d'interprétations furent données pour la fin du poème de Baudelaire... le triomphe de l'homme sur la volupté, punition du vampire sexuel ; on y vit même une confession du poète sur sa vie : vengeance du poète sur l'inspiration qui lui manque, révélation de sa syphilis qui le vidait de sa vitalité... Ou tout simplement une confession d'un homme qui a peur de la femme qu'il désire.

1 octobre 2009

Et ce mois d'octobre qui commence

000Halloween1Comme chaque année, j'aime me perdre dans ce mois d'octobre que j'adore. L'année dernière, l'année précédente... je tente de souligner ce mois d'automne, ce mois d'Halloween. D'autant plus que qu'ici à Barcelone, il est difficile de vraiment s'envelopper de cette atmosphère halloweenesque ! Et puis, je me rend compte que j'ai ouvert ce carnet, un certain mois d'octobre 2006 ! Raison de plus de célébrer ce mois cher à mon coeur !

Cette année je vais essayer une fois de plus de me mettre en mode Halloween, et ce, malgré l'absence de décorations espagnoles (quoique qu'il y a déjà un peu plus de décorations dans les magasins qu'il y a 5 ans !). Je vais donc y aller de textes sur ce thème et cette fête que j'aime tellement.

Et cette année, je me suis inscrite au Bloody Swap de Lou ! J'avoue que cela aide à se mettre dans le "mood", toute cette préparation de colis ! J'ai bien hâte d'envoyer mon colis... et de recevoir le mien, bien entendu !

Oh mais je regarde ces photos prises il y a déjà plusieurs années à Montréal et je suis légèrement nostalgique...

Bloodletting / Concrete Blonde

There's a crack in the mirror
and a bloodstain on the bed -
There's a crack in the mirror
and a bloodstain on the bed -
O you were a vampire and baby
I'm the walking dead
O you were a vampire and baby
I'm the walking dead

(chorus)
I got the ways and means
to New Orleans I'm going
down by the river
where it's warm and green
I'm gonna have drink, and walk around
I got a lot to think about oh yeah oh yeah

There's a rocking chair by the window
down the hall
I hear something there in the shadow
down the hall
O you were a vampire and now I am
nothing at all
O you were a vampire and now I am
nothing at all

(chorus)

They used to dance in the garden in the
middle of the night
Dancing out in the garden in the
middle of the night
O you were a vampire
and I may never see the light
O you were a vampire
and I may never see the light

(chorus)

oh yeah 10x

22 septembre 2009

The Old Gumbie Cat de T.S. Eliot

The Old Gumbie Cat
(T.S. Eliot)

I have a Gumbie Cat in mind, her name is Jennyanydots;
Her coat is of the tabby kind, with tiger stripes and leopard spots.048

All day she sits upon the stair or on the steps or on the mat;

She sits and sits and sits and sits--and that's what makes a Gumbie Cat!


But when the day's hustle and bustle is done,

Then the Gumbie Cat's work is but hardly begun.

And when all the family's in bed and asleep,

She tucks up her skirts to the basement to creep.

She is deeply concerned with the ways of the mice--

Their behaviour's not good and their manners not nice;

So when she has got them lined up on the matting,

She teachs them music, crocheting and tatting.


I have a Gumbie Cat in mind, her name is Jennyanydots;

Her equal would be hard to find, she likes the warm and sunny spots.

All day she sits beside the hearth or on the bed or on my hat:

She sits and sits and sits and sits--and that's what makes a Gumbie Cat!
But when the day's hustle and bustle is done,
Then the Gumbie Cat's work is but hardly begun.

As she finds that the mice will not ever keep quiet,

She is sure it is due to irregular diet;

And believing that nothing is done without trying,

She sets right to work with her baking and frying.

She makes them a mouse--cake of bread and dried peas,

And a beautiful fry of lean bacon and cheese.
I have a Gumbie Cat in mind, her name is Jennyanydots;
The curtain-cord she likes to wind, and tie it into sailor-knots.

She sits upon the window-sill, or anything that's smooth and flat:

She sits and sits and sits and sits--and that's what makes a Gumbie Cat!
But when the day's hustle and bustle is done,
Then the Gumbie Cat's work is but hardly begun.

She thinks that the cockroaches just need employment

To prevent them from idle and wanton destroyment.

So she's formed, from that lot of disorderly louts,

A troop of well-disciplined helpful boy-scouts,

With a purpose in life and a good deed to do--

And she's even created a Beetles' Tattoo.


So for Old Gumbie Cats let us now give three cheers--

On whom well-ordered households depend, it appears.

Commentaires personnels

"She sits and sits and sits and sits--and that's what makes a Gumbie Cat!" Combien de Gumbie Cat connais-je ? me questionnais-je alors que je chantonnais involontairement le poème de T.S. Eliot. Oh... quelqu'uns... au moins 3, probablement 4 ou 5... Chat typique... Le chat semble dormir sans arrêt... partout... sur les marches, sur le sofa, sur le tapis, sur le lit, sur nos genoux. Chat normal... comme tous les chats.

Mais quand le jour s'envole, le chat s'éveille et commence sa journée... sa journée chargée, très très chargée ! Alors que les humains vont se coucher après une journée fatiguante... alors que les yeux se ferment enfin pour offrir un peu de repos... alors le Gumbie Cat s'active enfin. C'est quand les humains vont dormir que le Gumbie Cat retrouve sa vitalité et s'anime enfin... peut-être,,, sûement... un peu trop !!!

Le Gumbie Cat est très actif et a beaucoup de responsabilités. Ce chat es responsable pour tout ce qui se passe dans sa maison. Et il se doit de contrôler tout et tous... Alors que le jour, le Gumbie Cat semble invisible et inactif... il contrôle absolument tout son environnement... de la poussière sur les meubles, aux insectes qui se cachent, aux humains qui tentent de l'approviser.

Le Gumbie Cat se sent responsable... Le poids du monde est sur ses épaules. Il semble ne pas s'en préoccuper mais c'est sa seule préoccupation. C'est le chat qui passe inaperçu car si silencieux, si discret... mais c'est le chat indispensable à la maisonnée. Sans ce chat, la maisonnée ne pourrait pas fonctionner. Invisible et résevé, il n'en est pas moins actif. Il veut aider tout le monde, mème ceux qui ne veulent pas de son aide !

Il est vrai que nombre de chats sont furtifs et insaisissables et parfois on croit qu'ils ne font absolument rien. Mais on découvre rapidement qu'ils contrôlent tout et qu'ils sont éveillés et laborieux. Comme... beaucoup de gens. Qui semblent ne rien accomplir mais qui sont toujours à l'affût des besoins - même inconnus - des autres.

On a immédiatement associés les chats d'Eliot à des traits de caractères humains. On a supposé que les vers apparamment enfantins du poète visaient en fait à décrire satyriquement des traits, des comportements humains... Et on peut facilement voir dans le Gumbie Cat, une parodie des fonctionnaires semblant ne jamais travailler, ou encore des bureaucrates qui croient pouvoir tout faire et sauver tout le monde... remettre dans le droit chemin les délinquants et criminels (oh ces méchantes coquerelles et souris qu'il faut réformer à tout prix !!!) malgré même leur volonté ! Il est évident que le Gumbie Cat se croit supérieur et qu'il doit aider - et contrôler - les autres ! Car le chat est parfait, non ?

À lire sur ce carnet:

À consulter

21 septembre 2009

Old Possum's Book of Practical Cats de T.S. Eliot - II. L'oeuvre

ChatsOld Possum's Book of Practical Cats / T.S. Eliot; with decorations y Nicolas Bentley. -- London, Boston: Faber and Faber; 1987.

Quatrième de couverture

These lovable cat poems were written by T.S. Eliot for his godchildren and friends in the Thirties. They have delighted generations of children since, and inspired Andrew Lloyd Webber's brilliant musical Cats.

L'oeuvre

T.S. Eliot écrivit ses poèmes à partir du début des années 1930. Les poèmes sont en fait tirés de lettres que l'auteur écrivit à ses filleuls et aux enfants de ses amis. Il utilisa même le surnom de Old Possum pour signer ses lettres. Le recueil contenant 15 poèmes fut publié par la firme Faber and Faber en 1939. La première édition contenait des illustrations de T.S. Eliot, lui-même. En 1940, le recueil fut réédité avec cette fois des illustrations de Nicolas Bentley. L'édition de 1982 propose des illustrations d'Edward Gorey.

Les poèmes sont avant tout destinés à des enfants, mais malgré leur caractère léger et humoristique, ils ont immédiatement conquis un large public. Le recueil Old Possum's Book of Practical Cats est rapidement devenu une oeuvre classique. 

Une première adaptation musicale se fit en 1054 par le compositeur Alan Rawsthorne. Ce dernier prit six poèmes du recueil et les adapta en musique dans une oeuvre intitulé Practical Cats. L'acteur Robert Donat prêta ensuite sa voix lors de l'enregistrement de cet oeuvre.

L'adaptation la plus connue demeure la comédie musicale de Andrew Lloyd Webber intitulée Cats. L'oeuvre de Webber continent les poèmes de Eliot mais inclut aussi des poèmes de pièces non publiées de l'auteur.

Contenu:

  • The Naming of Cats
  • The Old Gumbie Cat
  • Growltiger's Last Stand
  • The Rum Tum Tugger
  • The Song of the Jellicles
  • Mungojerrie and Rupelteazer
  • Old Deutorenomy
  • Of the Aweful Battle of the Pekes and The Pollicles Together With Some Account of the Participation of the Pugs and the Poms, And the Intervention of the Great Rumpuscat
  • Mr. Mistoffelees
  • Macavity: The Mystery Cat
  • Gus: The Theatre Cat
  • Bustopher Jones: The Cat about Town
  • Skimbleshanks: The Railway Cat
  • The Ad-dressing of Cats
  • Cat Morgan Introduces Himself

Commentaires personnels

Le recueil Old Possum's Book of Practical Cats a pour thème principal les chats. Ou plutôt la nature des chats, leurs comportements, leurs personnalités, leur caractère, leurs manies, leurs qualités et leurs défauts. Pratiquement chaque poème nous présente un chat unique. Deux poèmes n'ont pas un chat en particulier comme sujet principal, mais s'attardent plutôt à nous parler des chats, de leur nature et de leurs noms. Ces poèmes ouvre et feme le recueil. Chaque poème est une oeuvre complète et achevée mais l'ensemble des poèmes du recueil nous offre une unité poétique presque parfaite !

Les poèmes du recueil Old Possum's Book of Practical Cats sont souvent critiqués pour n'être pas de "vrais" poèmes. Souvent ramenés à de simples contes, comptines ou fables rimées pour enfants, on leur reproche leur facilité, leur caractère humoristique et enfantin. Mais d'autres y ont vu une complexité charmante, des rimes et répétitions musicales et surtout un symbolisme rempli de charme et d'humour. Car ces chats ne sont-ils pas en fin de compte semblables à nous ? Ces chats caractériels n'ont-ils pas les mêmes personnalités que bien des hommes ? On peut facilement reconnaître nos défauts et nos qualités, nos peurs et nos espoirs,... dans les chats de T.S. Eliot. L'imagerie utilisée est drôle mais complètement réaliste. Chaque poème est la description d'un chat, d'un humain... Chaque personnage est admirablement décrit, une peinture complexe d'un être unique. Par ses poèmes, Eliot charme les enfants avec ses rimes cocasses et la simplicité de ses vers, mais il décrit aussi la société qui lui est contemporaine.

Les mots d'Eliot sont harmonieux, musicaux et terriblement "anglais".La société anglaise est délicieusement décrite. Et on sent véritablement l'atmosphère des rues londonnaises, des salons anglais,... Le livre ne peut que se lire en chantonnant. La musicalité des vers est complètement ensorcelante. Il n'est donc pas étonnant que plusieurs artistes l'ont mis en musique et en chansons. Évidemment, aujourd'hui, pour ceux qui ont vu la comédie-musicale Cats, il est difficile de lire les poèmes sans les chanter...

Mais même en lisant simplement les vers... on ne peut s'empêcher de se faufiler furtivement derrière Macavity ; d'entendre les smash, crash et ping, résultats des frasques de Mungojerrie et Rumpelteazer ; de se dandiner à la suite Jennyanydots...

Lire aussi sur ce carnet:

Extraits

"Macavity, Macavity, there's no one like Macavity,
For he's a fiend in feline shape, a monster of depravity.
You may meet him in a by-street, you may see him in the square--
But when a crime's discovered, then Macavity's not there
!
"
(Macavity - The Mystery Cat)

"And when you heard a dining-room smash
Or up from the pantry there came a loud crash
Or down from the library came a loud ping
From a vase which was commonly said to be Ming--
Then the family would say: "Now which was which cat?
It was Mungojerrie! AND Rumpelteazer!"-- And there's nothing
at all to be done about that!
."
(Mungojerrie and Rumpelteazer)

Sources

20 septembre 2009

Le moment captif d'un dimanche : particules rebelles

"La plupart du temps, on ne résout pas les difficultés ; on les déplace, comme la poussière". [Aymond d'Alost]Poussiere

J’ai toujours été convaincu que la poussière était vivante. Une autre espèce, en quelque sorte. Il y a l’espèce humaine, l’espèce animale, l’espèce végétale et l’espèce poussièrale. 

 

Cela expliquerait bien des choses. Et éviterait bien des heures de dépoussiérage épuisant. Il suffirait de s’asseoir et de dialoguer. Tout simplement lui expliquer qu’elle ne peut ainsi envahir le moindre recoin de notre espace vital. Et surtout d’arrêter de réapparaître instantanément aussitôt qu’on a épousseté. Je lui demanderais aussi pourquoi elle est noire ou grise sur les meubles blancs et blanche sur les meubles foncés. 

 

Mais pour l’instant ce premier contact entre nos deux espèces n’a pas encore été réalisé et il faut encore épousseter. Quotidiennement. Par décence et propreté. Ainsi que par responsabilité civique et sociale. Et surtout par orgueil. Il faut éviter à tout prix qu’on vienne chez moi et qu’on ne voie de la poussière sur les meubles. On pourrait le répéter à ma mère. Et elle devra revenir me hanter. Jusqu’à ce que je fasse disparaître la poussière. Elle détestait la poussière.

 

Cette obsession de la poussière, c’est peut-être un indice de vieillesse. C’est une bien petite marque de vieillesse, à peine digne de mention. Mais, il me faudra quand même faire attention. L’insignifiance et la routine ont tendance à surgir de façon imprévisible et sans annonce préalable. Ils surgissent sans crier gare. Sans avertissement et sans pitié. Elles s’installent rapidement et sans qu’on s’en aperçoive. Et une fois qu’elles sont bien installées, il est bien difficile quoique pas impossible de les déloger. Mais aussi bien s’éviter une telle tâche. C’est épuisant de lutter contre la routine. Je préfère nettement me battre contre la poussière.

"La poussière n'est pas encore le néant: elle doit être dispersée". [François Mauriac]

19 septembre 2009

Et un retour à la vie normale

Et c'est un retour de vacances. Sniff, sniff ! J'aime bien séparer mes vacances en 2 fois comme cette année, cela fait paraître l'été plus long, cela permet de voir différents endroits.

Cette semaine en Croatie fut simplement superbe et j'espère pouvoir y retourner. Je suis littéralement tombée en amour avec ADubrovnik, les trois jours ont coulé entre nos doigts, puis 3 jours dans l'île de Mljet où ce fut le repos total, puis de retour pour une petite escapade à Kotor au Monténegro puis une dernière nuit près de Cavtat... je vais avoir beaucoup à raconter... petit à petit.

Je me suis cependant aperçue qu'on ne se remet pas d'une grippe (et encore moins de cette "fameuse" grippe - oui, c'était elle) en quelques jours. Une petite déprime a suivi, mais ce ne fut pas trop long... je me sentais surtout lasse, sans trop d'énergie et je me fatiguais très très rapidement ! Nous qui avons l'habitude de marcher beaucoup dans nos voyages, dans les villes, dans les sentiers, dans le bois, sur la plage... je me suis vite rendu compte que c'était impossible cette fois-ci. Je devais m'arrêter sans arrêt. Et mon estomac était assez fragile... Mais en gros, cela a signifié beaucoup de temps sur les rochers à comtempler la mer, lire et carrément dormir !

Et donc voilà... les vacances sont vraiment finies. Quoique... sont-elles vraiment jamais terminées ici en Espagne dans ce pays de la fête éternelle ? (ceci dit sans aucun cliché, hein ! ;-) ). Je dis ça car même si je recommence officiellement le travail ce lundi, ce jeudi, c'est la Mercè ! La Mercè qui est la fête en l'honneur de la Patronne de Barcleone, La Mare de Deu de la Mercè a lieu officiellement le 24 septembre, mais est synonyme de 5 jours de festivités, concerts, défilés, feux d'artifices, etc...

Difficile de reprendre le travail quand à partir de mercredi soir, la plupart des gens seront en congé et fêteront tous les jours et toutes les nuits !!! Mais bon... il faut bien reprendre la vie normale un moment donné !!!

14 septembre 2009

Quelques mots...

"Être en vacances c'est n'avoir rien à faire et avoir toute la journée pour le faire" [Robert Orben]

10 septembre 2009

Histoire de revivre un peu

Et bien, j'ai survécu ! Mais quelle grippe, laissez-moi vous dire ! Je n'ai jamais été malade à ce point... pas de mon souvenir en Vacancestout cas. J'ai passé par toutes les étapes de fièvres, sueurs froides, baisses de pression, maux de têtes intenses, perte de vision, faiblesses, nausées, vomissements... enfin... je garde une petite toux, mais je vais bien !

Ce qui tombe juste à point car nous quittons demain matin pour notre dernière semaine de vacances. J'ai eu peur de ne pas guérir à temps, mais j'ai le ok... je peux m'envoler vers la Croatie pour une semaine de visites et promenades, mais surtout de plages et de lectures ! Nous avions déjà prévu nous reposer pendant cette dernière semaine de vacances - et non pas visiter sans arrêt et revenir plus fatigués qu'au départ - mais là, je dois avouer que ce repos sera le bienvenue !!!

Et puis, les nouvelles du côté de Maco sont bonnes. Il a une patte qui semble lui faire un peu plus mal, mais il va bien et ne boîte plus. Il ne sort toujours pas dehors (et j'en suis bien heureuse !) mais semble plus détendu et se laisse prendre par mon père. Il a toujours sa collerette (pour ne pas qu'il enlève les 50 points de sutures !!!) mais cela oblige mon père a le nourrir avec du pâté au lieu de sa nourriture sèche habituelle et il en semble bien heureux !

Et donc, bonne semaine ! Moi, je pars dormir et lire... lire et dormir... :D

8 septembre 2009

Old Possum's Book of Practical Cats de T.S. Eliot - I. L'auteur

ChatsOld Possum's Book of Practical Cats / T.S. Eliot; with decorations y Nicolas Bentley. -- London, Boston: Faber and Faber; 1987.

Quatrième de couverture

These lovable cat poems were written by T.S. Eliot for his godchildren and friends in the Thirties. They have delighted generations of children since, and inspired Andrew Lloyd Webber's brilliant musical Cats.

L'auteur

Thomas Steams Eliot est né à Saint-Louis (Missouri) aux Etats-Unis. Il commença ses études à la Smith Academy où il étudia plusieurs langues. Il poursuivit d’abord ses études au Merton College puis il étudiera à Harvard de 1906 à 1909 où il obtiendra un B.A et un master. Il étudia principalement en philosophie. Pendant ses années à Harvard, il publiera quelques poèmes dans le Harvard Advocate. Il restera à Paris pendant un an alors qu’il étudie à la Sorbonne. Il retourne ensuite à Harvard pour obtenir son doctorat en philosophie. Il pensait poursuivre ses études mais alors qu’il était en Allemagne en 1914, la première guerre mondiale commença, et il partit pour Londres puis Oxford.

En 1915, un ami lui présente Vivien Haigh-Wood, une danseuse. Il tombe immédiatement amoureux de la jeune fille et le couple se marie la même année, à la grande surprise de la famille du poète. Ce mariage soudain causera à Eliot de nombreuxChats2 problèmes avec sa famille qui a du mal à accepter la jeune danseuse qui semble laisser voir des problèmes physiques et émotionnels. Vivien refuse également de vivre aux Etats-Unis et après un bref retour en Amérique, le couple s’installera à Londres où Eliot aura plusieurs emplois d’enseignement dans différentes institutions. De plus, il écrit divers articles et critiques. En 1916, il enverra sa thèse à Harvard qui l’acceptera, mais il n’obtient pas son diplôme puisqu’il ne se présente pas en personne pour le recevoir. En 1917, il prend un emploi de banquier à Londres. L'emploi stabilise la situation d'Eliot et lui permet de se consacrer à son écriture. Il publie en 1917 son premier livre, Prufrock and Other Observations.

Il continue d'écrire à la fois de la poésie mais également de nombreux essais critiques. Il obtient beaucoup de succès et fit son chemin dans différents groupes d'artistes et intellectuels britanniques, Pound, Yeats, Lewis,...

Son mariage n’est cependant pas un succès et des rumeurs d’infidélités sur sa femme se font entendre presque immédiatement. En 1917, le père du poète décède sans qu'Eliot n'ait pu vraiment se réconcillier. En 1921, Eliot se retire dans un sanatorium en Suisse pour se remettre d'un épuisement total qui l'empêche d'écrire.

Après cet épisode, il reprend l'écriture et publie un poême sur lequel il travaillait depuis des années The Waste Land. Le poême obtient beaucoup de succès mais fut parfois mal interprété. Cependant sa vie personnelle continue d'être difficile, surtout avec son épouse. Il se tournera vers l'Église Anglicane pour trouver du support. En 1925, il quitte finalement son emploi à la banque pour se joindre à la firme d’édition Faber and Gwyer, où il deviendra éventuellement le directeur. Il sera également l’éditeur du journal littéraire Criterion.

Il surprendra beaucoup de gens en se faisant baptiser en 1927, puis en prennant finalement la citoyenneté britannique. Ces écrits et convictions politiques et religieuses font également parler les critiques. Mais il continue d'écrire de la poésie, des essais et des pièces. Il obtient beaucoup de succès. Il est cependant très sévère avec ses écrits et n'hésite pas dire que sa réputation n'est fondée que sur quelques poèmes.

Quelques années plus tard il acceptera un poste d’un an, de 1932 à 1933 à l’Université Harvard. Cet éloignement lui permettra de se séparer de sa femme et lorsqu’il revient en Angleterre, le couple se sépare définitivement. Il refuse cependant le divorce à cause de ses convictions religieuses. Vivien tente à plusieurs reprises la réconciliation sans succès. El 1938, elle devra être internée dans une institution mentale.

En 1939, le journal Criterion doit fermer. La Seconde Guerre Mondiale commence. Elliot sera alors pendant quelques temps garde des alertes aériennes. Il continue cependant à écrire, mais ses écrits sont nettement plus sombres. Ces textes seront à la fois très populaires mais également vivement critiqués. Les opinions religieuses et politiques conservatrices d'Eliot seront également critiqués. Et après la guerre, il sera même accusé par certains d'anti-séminisme.

De 1946 à 1957, il vivra avec un de ses amis, John Davy Hayward, qui rassemblera de nombreuses archives sur Eliot. Il n'écrira presque plus de poésie, se concentrant sur le théâtre et les essais. Vivien décède en 1947. En 1948, il recevra le prix Nobel de littérature. Eliot se mariera une seconde fois en 1957 avec Esmé Valerie Fletcher.

Gravement atteint d’emphysème et de tachycardie, il meurt en 1965.

Bibliographie sommaire

  • Prufrock and Other Observations (1917)
  • Ezra Pound: His Metric and Poetry (1918)
  • Poems (1919)
  • The Sacred Wood: Essays on Poetry and Criticism (1920)
  • The Waste Land (1922)
  • Homage to John Dryden (1924)
  • Shakespeare and the Soicism of Seneca (1927)
  • Dante (1929)
  • Sweeney Agonistes (1932)
  • The Rock (1934)
  • After Strange Gods (1934)
  • Murder in the Cathedral (1935)
  • Old Possum's Book of Practical Cats (1939)
  • The Family Reunion (1939)
  • East Coker (1940)
  • Burnt Norton (1941)
  • The Dry Salvages (1941)
  • Britain at War (1941)
  • The Music of Poetry (1942)
  • Four Quartets (1943)
  • On Poetry (1947)
  • The Cocktail Party (1950)
  • The Confidential Clerk (1954)
  • The Frontiers of Criticism (1956)
  • On Oetry and Poets (1957)
  • The Elder Statesman (1959)

Commentaires personnels ici

Voir aussi: The Old Gumbie Cat de T.S. Eliot

Extraits

"But above and beyond there's still one name left over,
And that is the name that you never will guess;
The name that no human research can discover -
But THE CAT HIMSELF KNOWS, and will never confess. "

(The Naming of Cats)

"The Rum Tum Tugger is a Curious Cat:
If you offer him pheasant he would rather have grouse.
If you put him in a house he would much prefer a flat,
If you put him in a flat then he'd rather have a house.
If you set him on a mouse then he only wants a rat,
If you set him on a rat then he'd rather chase a mouse."

(The Rum Tum Tugger)

Sources

6 septembre 2009

Le moment captif d'un dimanche : Immobilité

ChatZ"J'ai beaucoup étudié les philosophes et les chats. La sagesse des chats est infiniment supérieure". [Hippolyte Taine]

Il regarde. Il sait qu'il sait. Il observe sans bouger. Il sait qu'il devrait tout savoir. Évidemment, il ne sait pas qu'il ne sait pas tout. Mais il se concentre et étudie les hommes.

Il sait qu'il ne devrait jamais leur faire confiance. Même ceux qu'il aime... on ne sait jamais. Même ceux qui semblent charmants. Ils peuvent être lâches et cruels.

Il essaie d'être vigilant. Il est prudent. Mais sa méfiance n'est pas toujours assez assidue et il se laisse tromper. Il sait que cela peut arriver. Il n'est pas sans faille. C'est pourquoi, il essaie d'être sage et d'être constamment aux aguets.

Il ne bouge plus et médite sur la nature humaine. Il essaie de ne pas se décourager et parfois il donne une chance à ces êtres indignes de sa tendresse. Me laissera-t-il une chance ? Me laissera-t-il lui prouver que nous ne sommes pas tous des monstres ?

"Le secret de l'immobilité absolue, c'est la concentration absolue". [John Irving]

5 septembre 2009

Les archives de Pauline: Histoire d'un visage

Rides2

Le jour se lève. En fait, habituellement, il est bien levé, quand moi, je sors de mon lit. La lumière du jour inonde propablement la chambre. Tout semble alors trop lumineux. Cela sent trop le réveil. Le début de la journée. Mes yeux ont toujours de la difficulté à se résigner à accepter cette clarté.

Je cherche un peu ce que je vais porter sauf si je dois sortir, alors habituellement, j'ai déjà décidé la veille. Même si je vais de toute évidence changer d'idée plusieurs fois avant de m'habiller. Ce moment dure une éternité.

Je me réfugie à la salle de bain. Malgré la lumière du jour qui entre par la fenêtre givrée, j'allume les lumières du plafond. Et je me regarde dans le miroir. L'image que je vois a changé au cours des années. En fait tous les jours j'observe une image différente. Un peu d'eau... de la crème autour des yeux... un peu de fond de teint... parfois un peu plus de maquillage, si je sors à l'extérieur... et ma journée commence.

L'autre matin, je me suis levée fatiguée. Le sommeil m'avait fuit une bonne partie de la nuit et j'aurais bien dormi encore quelques heures. Je me regarde dans le miroir. Des yeux ensommeillés m'observaient avec difficulté. La peau de mon visage m'apparu fripée et terne. Des plis couraient sur mon visage dans tous les sens. Ils entouraient les yeux, descendaient sur les joues, chatouillaient ma bouche et descendaient sournoisement sur mon cou.

Je me mis les deux mains sur le visage et quelques mots sortirent inconsciemment de ma bouche. Je ne les ai pas pensé... je n'y ai pas réfléchi... les mots sortirent sans que je m'en rende compte: "maudite vieille face ridée"... Et à l'instant où j'ai prononcé ces mots, j'ai entendu la voix douce de ma mère.

Chaque matin, devant le miroir de la salle de bain, elle prononçait ces mots. Je ne me souviens pas d'un temps où elle n'a pas dit ces quelques mots en se levant le matin. Et même parfois au courant de la journée. Elle les a prononcés à ses trente ans. Elle les a répétés pendant ses quarante ans. Elle les a marmonés durant ses cinquante ans. Et elle les a psalmodiés chaque jour de ses soixante ans. Les rides n'ont jamais été les mêmes, mais sa plainte n'a jamais changé. Elle a toujours vu dans le miroir un visage qu'elle n'aimait pas. Des plis qui l'offensaient quotidiennement. Ces lignes l'ont rendu triste chaque jour de sa vie.

Il m'arrive de me regarder dans le miroir et de m'étonner des changements que je vois sur mon visage. Et il m'arrive de répéter les mots tristes de ma mère. À l'occasion. Car mes rides, je ne les déteste pas. J'aimerais parfois qu'elles ne soient pas si évidentes, mais je sais qu'elles ne font que me rappeler le temps qui passe. Je n'ai pas peur de ma vieillesse, et je n'ai pas peur de mes rides.

Ces rides sur ma peau me racontent les pleurs et les rires des années qui ont passé. Elles me rappellent les moments difficiles et les moments heureux. Et je me souviens parfaitement quand certains plis ont fait leur apparition dans le coin d'un oeil. D'autres sont apparus sans que je ne m'en rende compte. À l'improviste, au détour de la vie. Les années passent tranquillement et dessinent mon visage. Tout simplement.

Sur le visage de ma mère, il y avait aussi tant d'histoires, tant de caresses, tant de larmes et soucis, tant de rires et baisers. Elle ne les voyait pas. Elle refusait de les écouter. Elle ne voyait qu'une peau flétrie qu'elle aurait voulu changer. Elle ne comprennait pas que si elle avait effacé ses rides, elle aurait perdu la beauté d'une vie remplie de moments uniques, difficiles et extraordinaires...

J'ai lu le visage de ma mère et j'y ai beaucoup appris. Et j'ai compris qu'il faut chérir chaque petit pli qui apparaît sur notre visage et sur le visage de ceux qu'on aime...

Publicité
Publicité
Quelques pages d'un autre livre ouvert...
Publicité