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Quelques pages d'un autre livre ouvert...

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17 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Point de fuite

Untitled_1"Je ne demande pas où mènent les routes ; c'est pour le trajet que je pars" [Anne Hébert]

Partir. Prendre un bagage. Et partir sur la route. Évidemment, les voyages en train, en avion, sont aussi séduisants... Mais la route demeure unique pour nous.

Petite, je n'aimais pas les voyages.... je me souviens surtout d'avoir eu des nausées... en auto, en autocar et en avion. Il faut dire que les gens fumaient beaucoup et j'étais malade tout le long des trajets. Et donc, j'ai associé trajet, voyage et nausées.

Puis, il y a quelques années, nous avons pris la route... pour un long voyage. Mon premier long voyage en voiture. Un "road trip" comme on dit... Nous sommes partis de Montréal jusqu'à la Nouvelle-Orléans. 7000 kilomètre, aller-retour. Sur les autoroutes et les petites routes américaines. Beaucoup d'appréhension avant de partir. Comment se passerait ce voyage ? Nausées, fatigues, chicanes ?

Ce fut une expérience incroyable et complètement renversante. Les routes nous ont adoptées immédiatement. Nous pouvons les parcourir sans fin et sans se lasser.

Bien sûr, la destination est importante. Mais n'est souvent qu'un prétexte. Un prétexte pour faire le trajet. Il nous est arrivé de simplement partir pour la journée, sur les petites routes de la Catalogne ou du Languedoc. Partir le matin, arrêter parfois pour observer un paysage, explorer un monument, picniquer dans un petit coin ou déjeuner dans un petit village... Mais surtout observer, regarder, contempler le paysage, les horizons qui défilent devant et autour de nous.

Nous n'avons pas peur de la route, nous la cherchons... On peut parfois faire des heures de routes pour simplement visiter un endroit qui nous semble plaisant... Et le plaisir se trouve autant dans la visite que dans le trajet...

On arrive parfois à destination complètement épuisés, mais toujours radieux... Et ce week-end, la route nous appelait ! Elle nous a dit que cela faisait longtemps que nous ne l'avions pas saluée. Nous sommes donc partis vendredi matin, direction... la route !

"Comme tout ce qui compte dans la vie, un beau voyage est une oeuvre d'art" [André Suarès]

 

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16 mai 2009

Quelques mots...

"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut"

[Cicéron]

15 mai 2009

It's Friday, I'm in love

Il y a 17 ans, nous étions dans un bar. Un 15 mai. PisTout et moi. Nous n'étions que des amis à ce moment. Ce qui était plus ou moins vrai. Car environ trois mois auparavant, nous étions un peu plus que des amis.

Cela avait commencé dans le même bar en fait. Les Foufounes électriques. Je me remettais d'une pénible rupture. Ma bonne2009_03a_Languedoc1 amie m'avait laissé seule parmi ses amis que je connaissais à peine. Elle avait un nouveau copain et elle m'avait un peu oublié. Elle qui avait insisté pour que je sorte et me change les idées... elle avait disparu ! Je connaissais bien un peu ses amis, mais je me sentais abandonnée. Surtout qu'à mes côtés, il y avait le meilleur ami dudit nouveau copain, qui tentait de me "cruiser" en écrivant des poèmes sur une serviette de table ! Désespérée, je me suis tournée de l'autre côté... un garçon... ami de ma copine. Je connaissais son nom et l'avais rencontré une fois auparavant... et je savais qu'il avait prévu d'aller voir un certain film - il en avait discuté avec ma copine car elle disait que ce film ne l'intéressait pas. Donc... je me tourne et lui dit... "comme ça, tu voulais aller voir "Being at home with Claude" ?" Et de s'ensuivre une conversation fort intéressante sur le cinéma et qui en plus me sauvait des poèmes provenant de l'autre côté.

Finalement, nous avons planifié d'aller voir le film dans la semaine. Suivirent quelques rencontres... enfin, vous savez... pour finalement s'ensuivre un début de relation. Qui évidemment, au bout de quelques semaines lui fit un peu peur. Comme tout jeune homme de 20 ans, il hésitait à s'engager. Comme nous nous entendions bien, nous avons décidé de rester uniquement de bons amis. Et de se voir quand même trois-quatre fois par semaine !

Malgré ma supposée compréhension de ses sentiments... je dois avouer que j'étais un peu fâchée. Mais je l'ai bien caché ! Quand même, on a sa fierté ! Sauf pour mon meilleur ami et ma copine, peu de gens savaient que j'étais tout de même blessée par cette "semi-rupture".

Et donc, quand lors d'une autre soirée aux Foufounes, il m'a dit qu'il aimerait poursuivre une relation plus sérieuse... mon meilleur ami - qui était en fait aussi son meilleur ami... hum vous suivez ? - l'a sévèrement sermonné et averti de ne pas me "niaiser" une seconde fois ! Je ne sais si cela a eu une influence... mais 17 ans plus tard, et bien, nous sommes à Barcelone, à se questionner sur le restaurant à choisir pour souligner toutes ces années !!! :-P

17 ans ensemble... 17 ans de rires, de larmes, de joies, de peurs, de projets, de chicanes, de sorties, de voyages, de compromis, de concessions, de grincements de dents, d'enchantements, de plaisirs, de films, de musiques, de fleurs, d'incertitudes, de promesses, de certitudes, de changements, de questionnements, de tranquillité, de rides, de maladies, de douceurs, de caresses, ...

... enfin de vie et de magie... simplement...

14 mai 2009

Le Monde irrémédiablement désert de Garneau

Le Monde irrémédiablement désert
(Hector de Saint-Denys Garneau, Les Solitudes)

Dans ma main
Le bout cassé de tous les chemins

Quand est-ce qu'on a laissé tomber les amarres
Comment est-ce qu'on a perdu tous les chemins

La distance infranchissable
Ponts rompus
Chemins perdus

Dans le bas du ciel, cent visages

Impossibles à voir
La lumière interrompue d'ici là
Un grand couteau d'ombre
Passe au milieu de mes regards

De ce lieu délié
Quel appel de bras tendus
Se perd dans l'air infranchissable

La mémoire qu'on interroge
A de lourd rideaux aux fenêtres
Pourquoi lui demander rien?
L'ombre des absents est sans voix
Et se confond maintenant avec les murs
De la chambre vide.

Où sont les ponts les chemins les portes
Les paroles ne portent pas
La voix ne porte pas

Vais-je m'élancer sur un fil incertain
Sur un fil imaginaire tendu dans l'ombre
Trouver peut-être les visages tournés
Et me heurter d'un grand coup sourd
Contre l'absence

Les ponts rompus
Chemins coupés
Le commencement de toutes présences
Le premier pas de toute compagnie
Gît cassé dans ma main.


deserertCommentaires personnels

Triste. Vide. Éloignement. Solitude. Abandon. Absence. Une impossibilité de rejoindre la vie qui le fuit. Aucune volonté de la rejoindre mais peur de disparaître. Rejet des autres, mais peur d'être seul. Impossibilité d'être avec les autres, impossibilité d'être seul. Et encore : peur atroce du rejet, mais rejet des autres. Que de tristesse et de contradictions dans ces vers. Un mélange aussi de fragilité et de rage silencieuse.

C'est une impuissance de communiquer que je lis dans ces mots. Incapable de se faire comprendre par les autres, il cherche aussi à se comprendre lui-même. Il semble pourtant abandonner... semble prêt à s'enfermer dans le mutisme et le rejet qui caractérisent les derniers moments de sa vie. Il semble s'enfermer dans un malaise profond d'où il ne peut plus que contempler les brisures de son âme.

On sent également qu'il abandonne. Et qu'il sent que tous ont abandonné. Surpris de cet abandon, qu'il n'a pas vu survenir... il se questionne sur quand c'est produit cet abandon, quand les rêves furent perdus, oubliés... un profond désarroi s'emparre de lui. Il ne sait que faire ; a peur de se qu'il devrait peut-être faire. Et s'il faisait ce qu'il devrait peut-être faire... cela servira-t-il à quelque chose ? cela en vaut-il la peine ? Toute tentative n'est-elle pas voué à l'échec ? On lit un découragement certain, mais aussi un manque de courage - à la limite de la lâcheté. Désarroi, tristesse... mais aussi une sorte d'apitoiement sur soi-même... Et une forte envie de le secouer m'étreint à la lecture de ces vers que je trouve pourtant si beaux. Le secouer, oui, mais surtout de lui parler et de le faire parler... la mort semble lui parler cependant et il semble malheureusement qu'il l'a écouté.

Dans ces vers, il y a un renoncement triste, vaguement cynique, quoique définitivement naïf.

13 mai 2009

Trois p'tits chats

Trois p'tits chats / René Boulanger. --[Montréal] : VLB Éditeurs, 2006. -- 111 p. ; 23 cm. -- ISBN 3pc978-2-890005-938-2

Quatrième de couverture


« Une des chansons enfantines les plus connues, Trois p’tits chats, recèle d’étranges images qui évoquent la mort et la furie guerrière. Elle fait penser à ces dessins que les psychologues font faire aux enfants qui vivent des traumatismes à la suite de bombardements. La théorie de l’inconscient suggère que de grandes catastrophes de l’histoire peuvent être perçues, revécues, intériorisées à travers les contes et les légendes. J’ai choisi de reconstituer le récit que cette chanson évoque. Le drame, enfoui sous la légèreté musicale, réapparaît ici dans une action qui se situe durant la Seconde Guerre mondiale, en juin 1940, dans une colonne de réfugiés. »

L'auteur

3pc4René Boulanger est né à Saint-Paulin (conté de Maskinongé) au Québec, en 1951. Son père est bucheron et sa mère est cuisinière sur les chantiers. Ils auront 6 enfants. En 1963, sa famille déménage à Montréal.

Durant son adolescence, il s'engagera dans dans diverses causes, dont la lutte nationale. Il aura plusieurs petits emplois qu'il perdra ou quittera rapidement. En 1980, il s'inscrit finalement à l'université (à l'UQAM) et obtient un certificat en scénarisation cinématographique puis un baccalauréat en Études littéraires. Il écrit quelques scénarios de court métrage dont deux seront filmés: "En plein coeur" et "La vieille dame". Il écrit également des textes pour la radio, pour le théâtre ainsi que de nombreux articles.

Il publie son premier roman "Rose Fenian" en 1993. Puis, "Les feux de Yamachiche" en 1997. Ses premiers romans sont des récits historiques et il se penche alors résolument sur l'histoire du Québec.

Il vit présentement à Montréal mais a également une maison en Mauricie. Il continue à écrire des romans, des articles et des scénarios.

Bibliographie partielle

  • Rose Fenian (1993)
  • Les feux de Yamachiche (1997)
  • Trois p'tit chats (2006)

Résumé

Nous sommes en juin 1940, à Paris. Les Nazis ont envahi la France et les gens fuient la ville pour se réfugier en campagne. Une femme et sa fille quittent également Paris et veulent rejoindre Bordeaux où les attend son époux, aviateur pour l'armée. Elles tentent d'abord de quitter par train, mais doivent bientôt rejoindre les milliers d'exilés qui marchent sur les routes de France.

À leur départ, elles amènent avec elles, des valises et trois petits chats que Sophie, la fillette, garde dans ses bras. La marche est difficile et petit à petit, elles doivent abandonner leurs possessions. Tout au long de leur chemin, elles rencontreront plusieurs personnages et devront vivre cet exil du mieux qu'elles le pourront...

Commentaires personnels

Le quatrième de couverture est explicite... et c'est mon plus grand reproche au roman ! Quelle idée d'expliquer tout de suite sa propre démarche!!!  Nous aurions bien fini par comprendre... Enfin... Donc, René Boulanger, pour son roman Trois p'tits chats, a utilisé la comptine enfantine bien connue, pour raconter son histoire. Chaque chapitre commence par un des mots de la comptine. Ce mot devient donc le sujet central du chapitre... Trois p'tit chats, chapeau d'paille, paillasson, somnambule... La comptine, suite de mots en apparence sans lien logique, prend donc, petit à petit, une signification assez sombre et raconte la la fuite d'une mère et sa fille pendant la guerre. Car derrière les histoires, chansons et comptines pour enfants, on peut parfois trouver des aspects sombres et lugubres. La comptine semble légère, pourtant elle renferme des mots tristes ou étranges... "fou de rage", "courtisane" "fugitif", "typhoïde", "veuve de guerre"... Et si ces mots d'enfants cachaient une réalité sombre, qu'une mélodie joyeuse permettait d'effacer pendant quelques instants ? Quand la réalité est insoutenable, se réfugier dans l'imaginaire et l'absurde est parfois la seule issue possible.

L'auteur est québécois, mais a choisi de parler de la Seconde Guerre Mondiale, qu'il n'a pas connu - étant né au Québec au début des années 50. Mais il avoue lui-même que son récit est le récit d'une invasion... et qu'on peut l'associer à toutes les histoires d'un pays, d'un peuple, d'une région subissant l'invasion, la guerre, la violence, la perte de liberté.

Le récit suit le chemin douloureux, la triste fuite d'une mère et de sa fille. Nous suivons pas à pas, la perte de leurs illusions, de leurs possessions, de leur naïveté... autant de la petite fille que de la mère. Parfois les mots décrivent brutalement la réalité de la guerre et de cet exil, parfois ils s'échappent dans la poésie et le rêve... mais toujours ils restent attachés à la comptine. On a parfois du mal à comprendre le lien entre le mot de la comptine et la réalité de leur périple, mais toujours le lien se fait, doucement et douloureusement.

Dans leur fuite, la mère et sa fille rencontreront des compagnons, des amis, des ennemis... elles lutteront, pleureront, auront peur, ... mais jamais elles n'abandonneront : "[...] Mais ce n'est pas le plus important ! Tu sais ce que c'est ? -- Non !  Alors Brigitte fait arrÊter la voiture, se penche vers sa fille aux yeux de déesse blonde et lui caresse les cheveux. Elle lui donne un baiser sur le front puis les joues et la bouche. Elle colle sa tête sur la sienne: -- Vivre, ma chérie ! Vivre enconre et encore !" (p105).

Le texte est rempli de poésies, de souvenirs difficiles et durs ainsi que d'espoirs. Il se lit rapidement, presque aussi vite que la comptine. On a peut-être parfois l'impression de suivre un exercice de style (l'auteur doit bien sûr suivre la comptine, ce qui n'est pas toujours évident) et j'ai parfois trouvé certains passages un peu mièvres et remplis de "bons sentiments" lègèrement naïfs. Mais contrairement à certaines critiques, je n'ai pas eu l'impression de lire un texte excessivement nationaliste.

En conclusion, ce petit livre est joliment construit et se laisse lire avec plaisir !

Citations

"Elle répète à nouveau: "Maman!" Et Brigitte lui répond: "Je suis là, ma chérie!" Puis les trois petits chats viennent s'endormir dans les bras de Sophie et font une boule qui ronronne au milieu du monde hostile. Toute blanche, la boule s'enroule et la blonde Sophie s'endort sur ce paillasson qui porte ses rêves." p.15

"Sébastienne cherche son mouchoir puis essuie le sang du visage de Sophie aux yeux effarés et qui, la tête pleines de songes et de pensées inouïes, voit son avenir se dérouler devant elle. Un avenir effrayant, rempli d'angoisse. Elle songe un instant à Marcel, le jeune matelot de la péniche, à qui elle a dit: "J'ai peur." Maintenant, elle n'a plus peur. Sa peine est trop forte!" p. 98-99

Sources

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11 mai 2009

Hier... on en parlera dans 10 ans

Oui, vous savez. Hier. C'était la fête des mères "québécoise". Et je lisais les billets touchants... les billets drôles et sarcastiques... papatous... de bonnes lectures.

Ici... c'est entre deux. Mon PisTout appelle hier, sa maman, pour lui souhaiter une bonne fête des mères. J'appelle ma mère-grand québécoise... Mais je dois dire que depuis que ma mère... ma "Pauline"... n'est plus de mon monde... je laisse passer cette journée sans grand sentiment. Mais je ne suis pas sans sentiment... tout de même... et il m'arrive d'y penser....

Et alors, je me dis "oui aujourd'hui, ma chère, tu aurais dit merci à ta mère... ma grande... pour t'avoir endurer et t'avoir torcher et t'avoir donner toute son énergie..." Oui hier, j'aurais embrassé ma mère. Surtout parce qu'elle adorait ce genre de fête... Je n'aimerais pas Noël ou Pâques ou l'Halloween... sans ma mère.

Donc, puisqu'il existe 2 fêtes des mères - depuis que je vis ici - je me dois de penser doublement à ma mère... bien qu'elle ait décidé de vivre dans un autre monde... réel ou imaginaire, on ne sait trop... toujours est-il qu'elle n'est plus de ce monde physique qui se questionne sur l'achat d'un nouveau divan... Non. Elle, elle se fout de mes sofas...

Et donc mon père, qui peinture présentement les murs de la nouvelle maison de sa nouvelle copine... se questionne sur sa relation... et me demande ce qu'il devrait faire. Mon père, aujourd'hui, me demande, ce qu'il devrait faire de cette relation... Aujourd'hui... moi, qui, aujourd'hui, petite fille je redeviens... et je pense à ma mère, cette Pauline, qui ne vit plus... Mon père... me demande s'il devrait rester avec cette dame que je n'aime pas vraiment...

Enfin... comment conseiller son père en amour????

Et.... On se retrouve dans les livres bientôt... plus neutres comme commentaires... merci, bonsoir !:P

10 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Génération

"Au lieu d'instinct, ne vaudrait-il pas mieux parler d'une fabuleuse pression sociale pour la femme ne puisse Maternite2s'accomplir que dans la maternité?" (Elisabeth Badinter)

Une fois n'est pas coutume... cette photo n'a - de toute évidence - pas été prise par moi. On y voit ma mère, ses cousines et ses frères. J'aime bien cette photo. Et aujourd'hui, je m'en suis rappelé. Parce que c'est la fête des mères au Québec. Pas ici. En Espagne, c'était dimanche dernier.

Cette photo d'enfants de différents âges, ces sourires, cet immense carosse... me semble bien attendrissante.

La fête des mères... Ma mère était une merveilleuse mère. Mais je crois sincèrement qu'elle n'aurait peut-être pas dû être mère. Elle le fut car c'était naturel. Elle trouva l'amour. Elle se maria, mais elle aurait préféré simplement vivre avec mon père. Mais cela ne se faisait pas beaucoup à cet époque. Cela aurait blessé ses parents et les parents de mon père. Ils se sont donc mariés. Et l'enfant suivait nécessairement. Elle ne s'est pas vraiment posé la question. Et je suis née. Elle fut très heureuse. Et 6 ans plus tard, elle aima ma soeur. Elle nous offrit tout son amour. Elle nous éleva très bien. Elle prit soin de nous, nous fit rire, nous chicana, nous conseilla... elle fut une vraie mère... Mais je ne peux m'empêcher de rêver à ce que sa vie aurait été sans nous... et je me dis que toute femme n'est pas nécessairement une mère. Même si elle est une mère exceptionnelle.

Je ne crois pas être une mère. Comme la mienne, j'aime les enfants. Mais je ne crois pas que ce soit une obligation pour moi, pour une femme, d'avoir des enfants. C'est difficile à dire. Il y a tant d'amies qui ont des enfants. Et je les trouve merveilleuses. Je ne crois pas être de celles-ci. Et si ma mère était encore avec nous, je lui souhaiterais une joyeuse fête des mères, je lui dirais qu'elle est une mère formidable mais que je n'en serai probablement jamais une... 

"Cette possibilité que la maternité ne soit pas un don inné, qu'elle se contruise avec l'enfant dans le doute et la folie, dans le tâtonnement de la raison du plus aimant." (Marc Villerouge)

5 mai 2009

Blasphemy de Douglas Preston - Suite

Blasphemy / Douglas Preston. -- London: Pan Books, [c2008]. -- 543 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-0-330-44865-9Blas1

Quatrième de couverture

Deep in an Arizona mountain, the world's largest supercollider will probe what happened at the very moment of creation: the Big Bang itself. The brainchild of Nobel laureate Gregory Norh Hazelius, the supercollider, given the name Isabella, is the most expensive machine ever built. Some people think it may unlock the mysteries of the universe. Some think it will create a mini black hole that will suck in the earth. Powerful televangelist Don T. Spates thunders that Isabella is a satanic attempt to disprove Genesis and challenge God Almighty on the very throne of heaven. He'll do anything to stop Isabella from reaching its goal.

When Hazelius and his team of twelve scientists start up Isabella, they make an extraordinary discovery - one that must be hidden from the world at all costs. Wyman Ford, ex-monk and CIA operative, is hired by the US government to wrest from the team their dark secret. A secret that will either destroy the world... or save it.

Commentaires personnels (attention "spoilers")

L'origine de l'univers: création divine et/ou le Big Bang; éternel questionnement sur l'origine de l'univers et éternelle opposition entre la religion et la science. Mais peut-être est-il possible de réconcilier les deux "théories"? Blasphemy est un thriller résolument technologique et scientifique mais penchant aussi dans les observations culturelles et religieuses. 

Le roman met tout d'abord en scène un groupe de scientifiques cherchant à recréer le tout premier moment de la création de l'univers. Ces recherches sont le projet de Gregory North Hazelius, un récipiendaire de nombreux prix dont le prix Nobel, véritable génie considérant les gens comme inférieurs à lui mais ayant perdu récemment sa femme et s'étant retiré du monde. Pour ce projet incroyable, il rassemble une équipe de brillants scientifiques dans différents domaines. Le projet utilise la plus grande et dispendieuse machine ayant jamais existée: un accélérateur de particules, surnommé Isabella. Le gouvernement a autorisé la construction d'Isabella dans le désert de Red Mesa en Arizona, sur les terres de la nation amérindienne des Navajo.

L'équipe commence les tests, mais alors que l'accélérateur atteint la puissance maximum, celui-ci agit bizarrement et un message apparait sur l'écran. Les scientifiques sont certains qu'un virus informatique a été implanté par un hacker et cachent les résultats de leurs travaux. Le gouvernement américain inquiet de ne pas avoir de nouvelles du projet, envoie un "espion" dans l'équipe pour comprendre ce qui se passe. Wyman Ford est envoyé en Arizona comme intermédiaire entre le projet Isabella et la nation Navajo qui commence à protester contre l'utilisation de leurs terres. Il intègre rapidement l'équipe et joue son rôle d'intermédiaire. Et il tente évidemment de comprendre ce qui se passe au sein de l'équipe qu'il sent immédiatement très tendue. Un des membres de l'équipe est retrouvé mort. On conclut rapidement à un meurtre.

Parallèlement, un télévangéliste très connu, a entendu parlé de ce projet et il y voit non seulement, une attaque contre Dieu et la création divine de l'univers mais également une excellente opportunité de gagner des auditeurs et des dons. Il utilise son émission pour ramener le débat de la science contre Dieu et connait un grand succès - au-delà de ses espérances. Rapidement, d'autres chrétiens fondamentalistes s'emparent de la cause et organisent des protestations.

Alors que les manifestations Navajos et chrétiennes se mettent en place, Wyman Ford apprend finalement la raison des délais des recherches de l'équipe d'Isabella. Alors que l'équipe tente une dernière fois d'amener la machine à pleine puissance et de trouver le virus informatique, les événements se précipitent. Le gouvernement, sans nouvelle de l'équipe et de Ford, organise une opération militaire pour entrer de force dans le bâtiment logeant Isabella; plusieurs Navajos organisent une manifestation pacifique et viennent camper non loin en signe de protestation contre l'utilisation de leurs terres; des centaines (voire des milliers) de chrétiens décident de prendre d'assault Isabella et de détruire l'accélérateur et les scientifiques au nom de Dieu. Pendant ce temps, l'équipe tente de comprendre le problème avec Isabella... et finit par entreprendre une conversation avec... Dieu.

Beaucoup de sujets dans ce roman, ce qui me rendait la tâche difficile pour en parler sans raconter beaucoup de l'histoire. Évidemment, j'aurais pu ne mettre que quelques lignes, mais cela ne donne pas une bonne idée de la complexité de l'intrigue. Qui est par moment, peut-être un peu trop éparpillée, justement. Nous avons d'un côté le projet scientifique qui ne prend finalement que vraiment toute la place que très tard dans le roman. Puis nous avons le développement du personnage de Wyman Ford. Qui lui aussi prend beaucoup de place. On passe ensuite au personnage du télévangéliste et à un pasteur extrémiste. On saute ensuite aux amérindiens. Puis on revient à l'équipe de scientifiques. Ce qui fait qu'on a parfois de la difficulté à se rappeler où on en est rendu et qui sont les personnages.

L'auteur sait cependant tenir son intrigue et on attend de revoir les recherches et leurs implications. En fait, on tarde à savoir et cela m'a un peu achalé... c'était long. On nous présente un meurtre, l'histoire de chaque personnage, un autre meurtre, des discussions avec les Navajos, les questionnements des membres du gouvernement, les discours et états d'âme du télévangéliste, etc. Et on semble passer beaucoup de temps sur tout, sauf sur les problèmes d'Isabella. Puis, petit à petit, l'auteur nous amène dans le centre de la "machine" et là, cela devient tout d'abord très scientifique. Pour finalement rattraper la religion... car, et si le message qui apparaît sur l'écran n'était pas un virus, mais la voix de Dieu ?!?!

Pour certains, c'est ici que tout chavire dans le roman. Car il faut avouer que Preston ne fait pas dans la dentelle... On a une opération militaire anti-terroriste pour entrer dans le bâtiment, une manifestation Navajo à dos de cheval, des chrétiens fous de rage qui sont en mission pour Dieu et qui se préparent pour la fin du monde, une conversation avec Dieu, des poursuites dans des grottes, et j'en passe ! Mais je dois avouer que je suis restée accrochée jusqu'à la fin. J'ai trouvé par moment que c'était "un peu beaucoup", mais c'était divertissant !

Je dirais cependant qu'il y a trop de différence entre les deux parties du roman... on a l'impression d'avoir deux romans différents. Certains ont vu une critique négative de la religion et des chrétiens, et il est vrai que les personnages religieux du romans sont en général assez pitoyables. Mais il est faux de prétendre que l'auteur, oppose religion et science... ou qu'il donne la science sous un jour favorable et la religion sous un jour défavorable... Il faut voir au-delà des attitudes et convictions des personnages et comprendre que l'auteur tente de présenter les dérapages que peuvent amener autant la science que la religion.

Et je dois avouer que toutes mes petites réserves et critiques ont sauté à la fin du roman, alors que l'auteur m'a complètement surprise, ce qui est très rare et ce qui m'a beaucoup plu. Je dois avouer que j'aurais pu prévoir cette fin car les indices sont présents tout au long du roman. Mais j'ai bien aimé ce revirement de situation... que bien sûr, je ne dévoilerai pas, j'en ai déjà assez dit ! Disons simplement, que les hommes semblent avoir besoin de croire...

Je réalise que mes commentaires sont loins d'être objectifs ou même - je l'avoue humblement - très cohérents ! Je concluerai donc en disant que c'est un roman qui m'a permis de passer un agréable moment et de décrocher de mon quotidien... pas nécessairement une lecture parfaite mais tout à fait agréable !

Premier article ici.

Citations

"This group of atheistic scientists have as their creed the theory that the universe created itself out of nothing, without any guiding hand or primum mobile. The call this theory the Big Bang. Now, most intelligent people, including many scientists like myself, know this theory is based on an almost complete lack of scientific evidence. The theory has its roots not in science, but in the deeply anti-Christian sentiment that pervades our nation today." p. 290

Sources à consulter

  • http://www.prestonchild.com/solonovels/preston/blasphemy
  • http://www.thrillerwriters.org/2008/01/religion-science-clash-in-blasphemy.html
  • http://www.crimecritics.com/2009/01/blasphemy-douglas-preston-book-review/
4 mai 2009

Blasphemy de Douglas Preston

Blas1Blasphemy / Douglas Preston. -- London: Pan Books, [c2008]. -- 543 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-0-330-44865-9

Quatrième de couverture

Deep in an Arizona mountain, the world's largest supercollider will probe what happened at the very moment of creation: the Big Bang itself. The brainchild of Nobel laureate Gregory Norh Hazelius, the supercollider, given the name Isabella, is the most expensive machine ever built. Some people think it may unlock the mysteries of the universe. Some think it will create a mini black hole that will suck in the earth. Powerful televangelist Don T. Spates thunders that Isabella is a satanic attempt to disprove Genesis and challenge God Almighty on the very throne of heaven. He'll do anything to stop Isabella from reaching its goal.

When Hazelius and his team of twelve scientists start up Isabella, they make an extraordinary discovery - one that must be hidden from the world at all costs. Wyman Ford, ex-monk and CIA operative, is hired by the US government to wrest from the team their dark secret. A secret that will either destroy the world... or save it.

L'auteur (biographie plus complète ici)

Douglas Preston est né à Cambridge au Massachusetts en 1956. Il grandit dans la ville de Wellesley où il fréquenta plusieurs écoles dont le Cambridge School of Weston. Il poursuivit des études au Pamona College à Claremont en Californie. Il commença par étudier surtout les sciences – mathématiques, biologie, anthropologie, chimie, physique, géologie, … - puis décida finalement d’étudier la littérature anglaise.

En 1978, après l’obtention de son diplôme, il est employé par le American Museum of Natural History de New York pour lequel il est éditeur, rédacteur et éventuellement directeur des publications. Il y resta 8 années pendant lesquelles il rédigea son premier ouvrage Dinosaurs In The Attic: An Excursion into the American Museum of Natural History, qui fut publié par les St.Martin’s Press par un jeune éditeur, Lincoln Child. Douglas Preston fut également professeur à l’Université Princeton pendant ces années ainsi que éditeur pour la publication Curator.

En 1986, Preston décide de partir pour Santa Fe au Nouveau-Mexique pour écrire à temps plein. Il publie plusieurs ouvrages sur l’histoire du Sud-Ouest américain. Il commence ensuite à écrire à temps plein des romans et des œuvres de non-fiction. Il écrit parfois en collaboration avec Lincoln Child, en plus d’écrire pour diverses publications et de poursuivre des activités de recherches pour diverses institutions.

Bibliographie partielle (bibliographie complète ici)

  • Dinosaurs In The Attic: An Excursion into the American Museum of Natural History (1986)
  • Jennie (1994)
  • Relic (avec Lincoln Child) (1995)
  • Talking to the Ground: One Family's Journey on Horseback Across the Sacred Land of the Navajo (1996)
  • Mount Dragon (1996)
  • Riptide (1998)
  • Cities of Gold: A Journey Across the American Southwest (1999)
  • Thunderhead (1999)
  • The Ice Limit (2000)
  • The Codex (2004)
  • Tyrannosaur Canyon (2005)
  • Blasphemy (2008)
  • The Monster of Florence (avec Mario Spezi) (2008)

Résumé

Le plus grand et puissant accélérateur de particules, Isabella, est construit en Arizona, sur la réserve amérindienne des Navajo. Un groupe de 12 scientifiques est chargé d'explorer la naissance de l'univers, communément appelé le Big Bang. Ces recherches, financées par le gouvernement américain, amènent nombres de protestations et de questionnements. La communauté Navajo se sent utilisé et lésé, des chrétiens fondamentalistes menés par un populaire télévangéliste avancent que le projet cherche à rejeter l'existence de Dieu et le gouvernement américain se questionne sur la lenteur des résultats.

Le gouvernement envoie un homme, Wyman Ford, pour enquêter sur les délais inexplicables. Ford, supposément un intermédiaire entre la communauté Navajo et le projet Isabella, arrive donc sur les lieux pour comprendre pourquoi l'équipe de scientifiques ne semble pas obtenir de résultats.

Alors que Ford s'intègre à l'équipe, on retrouve le corps d'un des scientifiques. La tension monte rapidement, alors que les manifestations des Amérindiens se font plus insistantes et que la population, poussée par le télévangéliste, commence à se questionner sur les fondements de cette recherche et les millions de dollars qui y sont investis.

La tension est de plus en plus présente également au sein de l'équipe d'Isabella. Un problème informatique empêche l'expérience d'avancer et menace tout le projet. Les événements vont se bousculer subitement au moment où l'équipe semble avoir trouvé une réponse à leurs questions.

Commentaires personnels à suivre...

Citations

"CZero. Coordinate Zero. This was the tiny place, no bigger than a pinhead, where the beams of matter and antimatter were brought together at the speed of light yo annihilate themselves in a burst of pure energy. When Isabella was running at 100 percent full power, it was the hottest, brightest place in the universe - one trillion degrees. Unless, thought Dolby with a smile, there wa an intelligent race of beings out there with a particule accelerator bigger than his. He was incline to think not!" p. 191

Sources à consulter

  • http://www.prestonchild.com/solonovels/preston/blasphemy
  • http://www.thrillerwriters.org/2008/01/religion-science-clash-in-blasphemy.html
  • http://www.crimecritics.com/2009/01/blasphemy-douglas-preston-book-review/

3 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Maternité

A39"Si tu ne veux pas que la cigogne vienne, tire en l'air" (Proverbe alsacien)

Dans le ciel de plusieurs paysages se rencontrent parfois de grands oiseaux blancs avec le bout des ailes noires. Leurs nids se trouvent toujours sur les plus hauts toits. Un couple uni pour la vie veille sur leurs oeufs et petits...

On ne les chasse que très rarement. Car tout le monde sait que les cigognes transportent les âmes des enfants à naître. Parfois on les charge même de porter tout l'enfant aux futurs parents.

Un jour, ma mère eut deux enfants. Et la cigogne lui a dit qu'elle n'avait pas le choix. Le premier par obligation sociale, le deuxième par accident. Elle aima tendrement ses deux enfants. Et elle les entoura de soins et d'amour, de moments tendres, de calins, de conseils. Elle essuya les larmes, chatouilla les pieds et chassa les monstres. Elle leva les bras en l'air plusieurs fois, exaspérée par les bétises de ses deux filles. Puis, elle les entourait de ses bras doux et les consolait tendrement. Elle ne regretta jamais ses maternités et elle garda toutes les cartes offertes à l'occasion de la fête des mères. Mais parfois, elle regardait le ciel et se questionnait sur les intentions secrètes des cigognes...

28 avril 2009

Si ce n'était de la visite...

Pour ma défense... je travaille de la maison. Je suis chez moi, tous les jours, presque 24 heures sur 24. Bien sûr, il m'arrive de sortir pour des rendez-vous chez les clients, pour faire des commissions, pour aller au restaurant ou au cinéma... Mais en Menagegénéral, je suis chez moi. Donc... faire du ménage est doublement pénible... la fin de semaine, je n'ai pas envie de rester chez moi à frotter les comptoirs et à laver les planchers ! Et honnêtement... faire le ménage n'est pas quelque chose qui me passionne.

Oh, il arrive que parfois, je me lève un dimanche et que de très bonne humeur, je dise "aujourd'hui, je fais du ménage". Je mets de la musique et je me lance. Et la journée passe à faire du rangement et du ménage... presque de façon agréable. Mais règle générale... le ménage ne vient pas dans la liste des priorités. Entre deux tâches, deux schémas de classification, je vais aller faire une brassée de lavage ou laver ma salle de bain... et parfois la fin de semaine, alors qu'il fait beau dehors... on reste sagement pour faire du ménage...

Mais honnêtement, je crois que si ce n'était de la visite qu'on reçoit irrégulièrement... on ne ferait que rarement de grands ménages. Oh... il y a bien le ménage du printemps... ça c'est obligatoire. Mais sinon, on s'active uniquement quand on sait qu'on va recevoir des gens à souper ou pire encore... des gens à coucher. Et de la visite, on en reçoit... des amis, de la famille... et même des collègues du Québec. On vient faire un tour à Barcelone, pour 2, 3, 5, 10, 20 jours...

Et alors c'est la panique... et donc, nous sommes dans le ménage depuis samedi dernier ! Pas de promenade, pas de restaurants, pas de cinémas... que du ménage ! Et tout sera propre comme un sou neuf pour leur arrivée demain après-midi !

Et après ? Et bien on fera un effort pour quelques jours... puis... ce sera retour au petit ménage de surface... jusqu'aux prochains visiteurs !

26 avril 2009

Le moment captif d'un dimanche - Se perdre dans la couleur

"Un sentiment, c'est de la vie organisée selon nos rêves" [Jean-François Somain]B1

Vous savez parfois, il suffit d'un regard, d'un sourire... pour nous faire redécouvrir quelque chose qu'on ne voyait plus. Et que pourtant nous avait aussi émerveillé, il y a longtemps. Et qu'on faisait - on fait encore - découvrir à toute la visite qui vient à nos portes.

Un soir. Un vendredi, je crois. Ils partiront dimanche. Ce petit garçon que je ne vois pas souvent. Il a eu 10 ans lors de son séjour chez nous à Barcelone. Deux jours plus tard, il repartait à Montréal. Nous ne voyons, malheureusement pas souvent notre filleul...

Nous avons donc décidé de l'amener voir la "fontaine de couleur" comme je l'appelais quand j'avais son âge. La Fontaine magique de son vrai nom - francisé -. Elle existe depuis le 19 mai 1929 et elle a commencé à offrir ses premières couleurs lors de la grande Exposition Universelles. Carles Buigas l'a imaginé.... plus de 3000 ouvriers ont travaillé à sa construction... puis "Les Fontaines Magiques du MontJuic" ont commencé à coulé en 1929.

Les fontaines coulent - habituellement - toute la journée. Mais c'est le soir qu'elles s'emparent d'un peu de féerie et de magie et qu'elles s'affolent alors en mélangeant couleurs et sons. Les jets d'eau sont alors peints de couleurs et enveloppés de musique.

C'est un arrêt obligatoire à Barcelone... une pause unique et surnaturelle. Mais très achalandée ! Il y a des gens partout... par milliers. On avance avec difficulté... on trouve difficilement de la place... Nous avons cessé il y a longtemps de tenter aller voir ce spectacle... Sauf avec la visite... il faut bien alors faire l'effort.

Mais les yeux de mon neveu, son visage charmé, son sourire plus coloré que les fontaines... mon rappelé que les gens, les foules, le trajet, l'heure tardive... enfin tout ça, ce n'était pas vraiment important... On ne doit jamais oublié d'être émerveillé !!!

(oui, c'est mon petit neveu, sur la photo... il devait s'approcher pour voir et "sentir" - de ses mots - la couleur...)

22 avril 2009

Les archives de Pauline - Les lumières du cinéma

cinemaIl y a longtemps que je n'ai pas pris le temps de me rendre dans une de ces salles. Et pourtant, j'ai toujours adoré aller au cinéma. Dernièrement, on dirait que je ne prends plus le temps de vivre cette expérience.

Le temps de choisir un film, me déplacer vers les lieux, acheter le billet, me diriger vers l'employé qui déchirera d'une façon irrémédiable ce même billet et me pointera distraitement la salle, me diriger ensuite vers ce comptoir qui me procurera ces maïs si délicieusement soufflés et m'asseoir ensuite dans un fauteuil souvent inconfortable. Et puis. Regarder.

Non, depuis quelques temps, je ne prends plus ce temps. Et pourtant c'est une expérience inégalable à mes yeux. Et une passion qui me vient de mon enfance.

Ma mère adorait nous amener au cinéma. Malgré l'expérience effroyable que cela devait être pour elle... je me rappelle de samedis après-midis dans un cinéma bondé d'enfants et de parents exaspérés... cela devait être pénible !  Enfin j'ai peine à m'imaginer à sa place... j'ai même de vagues souvenirs d'avoir trouvé les lieux bruyants (j'étais une petite fille très sage et discrète... et encore aujourd'hui, j'ai toujours le réflexe de vouloir baisser le son pour ne pas déranger... même au cinéma) !

Mais je me souviens que c'était une sortie très importante pour elle. Elle devait nous amener au cinéma. Bien sûr à l'époque, il n'y avait pas de magnétoscope... les seuls films que nous pouvions voir étaient à la télévision et bien entendu au cinéma.Et elle adorait le cinéma... les films étaient des oeuvres d'art de première importance pour elle.  Et elle aimait beaucoup de genres. Mais pour ma mère, vivre l'expérience du cinéma était unique. On devait aller au cinéma. Et on devait comprendre cette expérience et la vivre pleinement.

Cela semble difficile à comprendre ainsi, mais cela faisait du sens, croyez-moi. Aller au cinéma... c'était une sortie à ne pas prendre à la légère. On n'y allait pas tous les jours, ni même toutes les semaines. On devait choisir nos films avec soin et il fallait planifier toute cette journée: sélectionner le film et le jour, choisir l'ami qu'on pouvait amener avec nous, être tranquille toute la semaine, et puis surtout tranquille sur le chemin vers le cinéma.

Il y avait un cinéma en particulier qu'on visitait très souvent. La plupart des films de Walt Disney y jouaient... Je me souviens du nom "Cinéma Lumière", mais je suis incapable de le retrouver. Je devrai aller dans les archives de la ville de Montréal un de ces jours. Il me semble que le cinéma était sur Saint-Denis, mais rien n'est moins sûr ! Mais je me souviens qu'à chaque visite, on nous donnait une lettre. Ces lettres formaient le mot LUMIERE et si on rassemblait toutes les lettres du mot, on gagnait un prix ! Nous sommes allés un nombre incalculable de fois à ce cinéma, mais nous n'avons jamais formé le mot LUMIERE... nous avions beaucoup de E et plusieurs M et R mais nous n'avons jamais pu faire le mot ! Bizarre non ? ;)

J'ai vu Bambi, Fantasia, Bernard et Bianca et beaucoup d'autres Disney... et j'ai vu d'autres types de films, dont un film avec Claire Pimparé qui m'avait traumatisée car je voyais Passe-Carreau pour la première fois dans un autre rôle !!!

Ce sont des moments complètement fabuleux et parfois, j'ai dû mal à rattraper ces souvenirs... ils commencent à être flous. Mais ce dont je me souviens c'est la passion de ma mère, non seulement pour les films et le cinéma... mais pour l'expérience dans son ensemble !

Et il faut que je prenne le temps d'aller dans ces salles, parfois toute petite et toute vieille, parfois toute moderne et trop grande mais si confortable. Et m'installer avec mon pop-corn dans un fauteuil... puis observer pour voir s'il me faudra changer de place (si un grand vient s'installer devant moi, ou si ça jase trop en arrière) et puis regarder les "previews" (oui, parce que j'aime ça les previews moi !) et finalement... me perdre dans le film... que j'aimerais ou peut-être pas... là n'est pas la question... L'important c'est la visite au cinéma !

20 avril 2009

Child of the Night de Kilpatrick - Suite

Child of the Night / Nancy Kilpatrick. -- London: Raven Books, [1996]. -- 314 p. ; 20 cm. -- ISBN 1-85487-446-2Kilpatrick1

Résumé

Carol Robins, une jeune américaine de Philadelphie, a du mal à se remettre de sa récente rupture. Elle décide de s'offrir un séjour en France. Alors qu'elle se trouve à Bordeaux, elle rencontre un jeune homme mystérieux qui s'avère être un dangereux vampire. Elle parvient cependant à obtenir un marché du vampire: il lui laissera la vie sauve si elle demeure son esclave pendant quelques semaines.

Enfermée dans un manoir, elle vivra un véritable cauchemar au mains du vampire et de ses amis, vampires, eux aussi. Victime de violence et d'abus sexuels, elle se retrouve cependant enceinte du vampire. Après la naissance de cet enfant improbable, les vampires la chassent et gardent son enfant.

Carol, maintenant libre, mais complètement perdue, tentera par tous les moyens de retrouver les vampires, André, son agresseur et surtout son enfant volé.

Commentaires personnels et expérience de lecture

Difficile pour moi de parler de ce roman. La preuve les jours qui se sont écoulés depuis le premier article ! J'ai presque été tenté d'efface ce premier message, mais après le commentaire d'Allie, je me suis dis que je devais bien terminer ce que j'avais commencé. Mais ces commentaires seront très très personnels... plus une expérience de lecture que de véritables commentaires...

C'est que voyez-vous, je suis très très ambivalente face à ce roman. Du moins, puis-je dire que j'ai sincèrement, vaguement, apprécié ma lecture, qui remonte à la sortie du roman.

Le roman traite de vampires. Un thème qui peut offrir d'excellents romans comme les pires histoires. Tout dépend de la façon dont est traité le thème en général et comment sont abordés les personnages, principalement les vampires. Et aussi bien entendu les éléments "nouveaux".

Kilpatrick amène, dans son roman, une facette peu abordée dans le genre: la reproduction "naturelle" des vampires. La naissance d'enfants est rares chez les vampires, puisqu'ils se multiplient habituellement en "infectant" leur victimes. On retrouve cette facette de reproduction naturelle dans Lost Souls de Poppy Z. Brite, par exemple. Cet aspect est un des points intéressant du roman et qui a retenu mon attention.

Son style d'écriture est simple, neutre, très sobre. Elle plonge directement dans une écriture gothique moderne. Et elle choisit une tangente qui mélange horreur et érotisme. Ses vampires sont majoritairement cruels, violents et pervers. Notre héroïne se fait violenter physiquement, psychologique et sexuellement. Kilpatrick ne verse pas dans le côté romantique des vampires comme d'autres auteurs. Aucune allusion ou subtilité dans ses descriptions sexuelles. Et parfois, on aurait apprécié quelques métaphores... j'ai levé plus d'une fois les yeux au ciel en lisant certains passages. Et j'ai même parfois éclaté de rire. Principalement devant les réactions de Carol (Comme par exemple, lors du passage cité plus bas). Nous retrouvons dans le roman, la typique relation, du "cruel" homme et de la "vulnérable" femme qui même si elle se révolte contre les abus, est, "contre sa volonté", attirée par son agresseur. Alors qu'au début du roman, je me suis laissée emportée sans trop remettre en question, au bout d'un moment, c'était trop... à la limite du "ridicule" (je mets entre guillemets car je trouve le mot fort, mais c'est tout de même ce que j'ai ressenti). Je n'accroche pas du tout à ce genre de mise en scène... et c'est trop facile dans le monde vampirique.

Kilpatrick a beaucoup écrit et a poursuivi l'histoire de ce roman pour en faire une série... Je dois avouer que les couvertures des romans suivants représentent bien le genre de roman fantastique qu'écrit l'auteur: du vampire-érotico-romance... Une recette qu'elle reprend depuis ce roman. Je ne peux dire que je les ai tous lu... je n'ai laissé leur chance qu'à deux-trois romans... j'ai arrêté rapidement la série. Et ce premier roman demeure le meilleur de l'auteur à mes yeux. Tout de même de très bons moments - trop peu malheureusement - dans les pages de Child of the Night. Et malgré tout, le thème du vampirisme - et surtout de l'enfant-vampire - est assez bien traité, malgré quelques clichés. Une partie de l'histoire se passe aussi à Montréal, ce qui m'a plu en général (oui, car quand même pour une dame qui habite Montréal, certaines choses, elle aurait dû savoir: comme par exemple, la Ronde... et bien, c'est fermé en décembre... enfin !).

Donc, en résumé, ma première lecture fut correcte. Quelques bons points, mais rien d'emballant et de nombreux roulements des yeux. Une relecture aurait été déconseillée... malheureusement, je l'ai fait et les soupirs furent de plus en plus nombreux. Ensuite... (et cela n'a rien à voir avec l'écriture du roman, mais bien avec ma perception de lecture après coup pour Child of the Night et pour les romans suivants), l'auteur vivant à Montréal et évoluant dans le monde gothique, j'ai souvent eu l'occasion de la voir et de la rencontrer dans les clubs gothiques de Montréal... elle et sa "suite" ! Et disons simplement, qu'on ne gagne parfois absolument rien à rencontrer certains auteurs...

Lire le premier article: Child of the Night de Kilpatrick.

Citations

"Nine years, she reminded herself bitterly. You've stolen nine years of my life. And my baby. I hate you more than I've ever hated anyone. And you're not even human. You deserve death. So why can't I do this? But she could not bring her right hand, the one holding the mallet, down and drive the stake into his heart to destroy him." p. 205

Sources

  • http://www.alire.com/Auteurs/Kilpatrick.html     
  • http://www.bdfi.net/auteurs/k/kilpatrick_nancy.php
  • http://www.sff.net/people/nancyk/index.htm
19 avril 2009

Le moment captif d'un dimanche - Jouer à la poupée

B3

Une petite fille devient une femme quand elle commence à dire du mal de ces poupées. (Patrick Sebastien)

Je ne sais pourquoi, tout comme cette triste citation, ces deux poupées, seules, dans leurs poussettes, m'ont légèrement bouleversée.

J'ai toujours trouvé ces paroles, désolantes... Une sorte de certitude perverse qui me semble horrible à dire. Je n'ai pas dit du mal de mes poupées quand je les ai rangées ou même données. Je les ai peut-être oubliées un peu. Mais je n'ai pas calomnié mes poupées.

Une petite promenade un samedi ensoleillé de février, sur le bord de la mer à Sitges. Beaucoup de passants profitaient de ces rayons familliers de février. Il fait toujours chaud en février, alors qu'il fait frais et nuageux en mars et avril... Donc, en février, les gens en profitent et déambulent paisiblement sur les promenades des bords de mers. Et les enfants s'amusent... dans le sable, sur le gazon, dans les parcs...

Et ils oublient... abandonnent leurs jouets sur la plage, leurs ballons sur le parterre, et leurs poupées sur la promenade.... Ces poupées m'ont semblé si seules, si perdues... On semblait les avoir sauvagement délaissées... pour courir vers d'autres horizons et d'autres activités plus intéressantes. J'ai tranquillement contourné les poussettes. J'ai regardé aux alentours à la recherches d'enfants... Il y en avait plusieurs. J'ai espéré silencieusement que ces petites poupées seraient retrouvées rapidement... que des enfants accouraient bientôt pour les prendre à nouveau dans leurs bras et leurs raconter leurs secrets.

15 avril 2009

Child of the Night de Kilpatrick

Kilpatrick1Child of the Night / Nancy Kilpatrick. -- London: Raven Books, [1996]. -- 314 p. ; 20 cm. -- ISBN 1-85487-446-2

Quatrième de couverture

She wondered if she had always been dead and only now was alive for the first time...

She tried to drink the blood as quickly as she could, all the while aware of his quick breathing and the thin sheen of sweet covering his flesh. The barrier between them was rapidly dissolving. She found this both exciting and terrifing...

Carol Robins's life is on hold. Her fairy-tale marriage is over, and when she decides to espace to Bordeaux, France, it is the last place she expects to meet a vampire.

Imprisoned and abused, Carol is forced to mak a bargain with her sadistic captor: two weeks in his power doesn't seem like much, in exchange for her life. But when fate intervenes, two weeks turn into years as Carol desperately travels to the ends of the earth to reclaim what has been stolen from her - something she values more than life itself: the unique offspring of an unholy union between two different species: one living, the other Undead...

L'auteurKilpatrick2

Nancy Kilpatrick est née à Philadelphie aux États-Unis en 1946 mais fut naturalisée canadienne dans les années 70.

L'auteur a écrit plus d'une quinzaine de romans et 200 nouvelles. Elle a également écrit le scénario d'oeuvres graphiques et d'oeuvres théâtrales. Elle a écrit sous divers pseudonymes, dont Amarantha Knight et Desirée Knight. Elle est également l'auteur de plusieurs oeuvres de non-fiction, dont le livre "The Goth Bible: A Compendiun for the Darkly Inclined". Elle s'implique également dans l'édition d'oeuvres anthologiques. Elle a gagné plusieurs prix, dont le Arthur Ellis Award en 1993 pour sa nouvelle "Mantrap". Elle fut également en nomination pour plusieurs prix. Le thème récurrent de la plupart de ses écrits demeure le vampirisme.

Elle demeure présentement à Montréal, au Québec, où elle continue à écrire et à s'impliquer dans la communauté "gothique" et "dark". Elle offre également des cours de rédaction et des ateliers, spécialisés dans le genre vampirique et fantastique.

Site de l'auteur

Bibliographie partielle

  • Near Death (1994) (Série Power of the Blood World)
  • Child of Night (1996) (Série Power of the Blood World)
  • Reborn (1998) (Série Power of the Blood World)
  • Dracul: An eternal love story (1998)
  • Bloodlover (2000) (Série Power of the Blood World)
  • Cold confort (2001)
  • Eternal City (2003 ) (Avec Micheal Kilpatrick)
  • The Goth Bible: A Compendiun for the Darkly Inclined (2004)

Commentaires personnels et expérience de lecture à suivre....

Citations

"As she strolled the streets of the downtown, of the harbour, little almost-memories made her brain itch the way the biting mosquitoes infected her skin. and as she scratched at the recollections, they swelled and became more prominent" p. 173

Sources

  • http://www.alire.com/Auteurs/Kilpatrick.html
  • http://www.bdfi.net/auteurs/k/kilpatrick_nancy.php
  • http://www.sff.net/people/nancyk/index.htm


13 avril 2009

Vous avez été chercher votre eau ?

Eau

C'est étrange... je n'avais jamais entendu parler de cette tradition avant il y a deux-trois ans... Et pourtant, j'aime beaucoup toutes les légendes, coutumes et traditions - même si je ne les suis pas, personnellement, j'aime bien connaître toutes ces petites choses particulières et étranges.

Et voilà, qu'il y a quelques années, ma grand-mère, d'innocemment dire au cours d'une conversation téléphonique à l'occasion de Pâques: "je crois que je n'irai pas chercher d'eau de Pâques, cette année".

Et bien voilà. Je n'avais aucune idée de quoi elle parlait. Et je ne l'avais jamais entendu parler de ça auparavant... Et donc, j'ai fait mes recherches, bien sûr, car je dois savoir... Et puis, inutile de demander à "mère-grand", car selon son habitude, la conversation s'est arrêtée brusquement, car elle avait oublié un gâteau au four, ou alors une soupe sur le feu...

Donc... selon mes recherches, cette Eau de Pâques est très connue ! Et miraculeuse, en plus ! C'est une eau qui peut guérir nombres de maladies, particulièrement les maladies de peau et des yeux. J'ai aussi lu que cette eau peut nous protéger des mauvais esprits, des intempéries... Enfin, elle est bien utile !

On doit aller checher son "eau de pâques" au levée du soleil; et ce, le jour de la "résurrection du Christ" (donc, ici je vois beaucoup de problème... en bonne recherchiste que je suis, puisque le terme "christ" n'est pas unanimement reconnu et que le jour de sa résurrection - si on croit qu'il est déjà venu sur terre - n'est pas non plus reconnu unanimement... un dimanche, un lundi... enfin, c'est contesté..) Mais en général, les gens qui vont chercher cette eau... y vont le dimanche de pâques... donc, on va s'entendre pour le dimanche !

Bon... donc, on doit aller recueuillir notre eau, le dimanche de Pâques, au lever du soleil. Cette eau doit être courante, c'est à dire, qu'elle doit provenir d'une source, d'une rivière, un ruisseau, un fleuve, etc, mais pas d'un étang, un lac, un puits... Et la mer? Ce n'est pas clair... c'est selon...

Et une fois qu'on a été cherché notre eau ? Et bien, on en conserve une bonne quantité - il faut qu'elle dure jusqu'à la prochaine année - mais habituellement, on en boit aussi immédiatement... Elle nous protègera alors contre... et bien contre toutes ces petites choses mauvaises ! Certains se lavaient même tout de suite dans la source courante... avant d'en recueillir et d'en ramener pour en avoir toujours à portée de la main ! Se plonger dans la source, le matin de Pâques, devait donner une peau fraîche ainsi que la beauté et la séduction pour les femmes... la force et la santé pour les hommes... les priorités ne semblent pas les mêmes, mais bon !

Car il ne faut pas oublier que certains disent que cette eau est une façon d'unir le ciel et la terre... L'eau de Pâques est un symbole pour annoncer la fin de l'hiver... L'eau, pendant tout l'hiver, prise dans la glace, s'écoule maintenant librement... Le printemps est enfin là, la nature renaît... Et nous retrouvons encore ici une simple célébration du printemps, de résurrection, de renaissance et de la vie !

Eau de Pâques... eau bénite... on parle même parfois de druidisme, d'alchimie et de magie... la religion et la magie ne sont-elles pas intimement liées ?

Toujours est-il que je ne savais pas que ma grand-mère avait un jour été cherché cette eau ! Mais bon, je dois dire qu'elle enterre des médailles sur son chemin pour empêcher les visites des indésirables... Et ça semble fonctionner... Peut-être devrais-je chercher une source courante l'année prochaine ;)

12 avril 2009

Le moment captif d'un dimanche - Quelques cocos à trouver

B3__2_"Est-ce que la maman d'un oeuf de Pâques c'est une poule en chocolat?" (Mots d'enfant)

Il y a toujours eu des oeufs de Pâques dans mes souvenirs. Ces oeufs que l'on décorait quelques jours avant Pâques. Bizarrement, je ne me souviens plus très bien ce qu'on en faisait exactement.

On devait les mettre dans la cuisine, je suppose. Ou peut-être dans un bol sur la table du salon. Une chose est certaine, il n'y avait pas d'oeufs cachés, pas de recherche, pas d'autres décorations. Il y avait bien sûr des lapins et des oeufs en chocolat, mais que le dimanche. Parfois, il y avait un animal en peluche... je me rappelle avoir reçu un lapin en peluche de couleur lilas pour aller dans ma chambre, un certain dimanche de Pâques... celui de ma soeur était jaune... histoire de rester dans les couleurs de nos chambres !

Il y a quelques semaines, nous avons fait un petit voyage en Alsace et en Forêt Noire en Allemagne. Et ils étaient partout ! Les oeufs et les lapins ! Sur les portes, dans les fenêtres, dans les arbres, dans les jardins, sur les perrons, dans les magasins... Des oeufs, des lapins, des poules, des fleurs et des couleurs partout autour de nous ! Et c'est bien joli !

Pâques ne signifie pas grand chose pour moi. À part quelques souvenirs de chocolat, de films bibliques à la télévision et de messes interminables. Et quelques images de printemps. Parfois, il faisait assez beau pour se mettre en souliers ! Aujourd'hui, je ne peux pas manger de chocolat, je ne vais plus à la messe et je connais les films par coeur... Il ne me reste que le printemps !!! Et les décorations colorées !

Après tout... les oeufs ne symbolisent-ils pas la vie et le renouveau ? Le lapin représente la fécondité, le lièvre était un symbole de résurrection et de renaissance... Le printemps est là... On revient enfin à la vie après les longs mois d'hiver... La nature renaît tranquillement.  Il est temps de souligner le printemps, et pourquoi pas... de festoyer en compagnie d'oeufs et lapins... ;)


10 avril 2009

Crime littéraire : Ajouter des mots

Vous savez parfois, on ne sent pas coupable, même si on est accusé d'un crime littéraire. On a beau savoir que ça ne se fait Raturepas, qu'il ne faudrait vraiment pas le faire... mais on le fait et on ne sent pas le moindrement coupable !

En fait... c'est même un besoin pour moi... c'est comme une union avec les mots, un peu comme si le livre permettait une discussion...

Il y a évidemment des livres "sacrés" qui vont demeurer vierges de toute conjugaison. Ce sont les livres anciens, les rares, les précieux... Alors je vais m'abstenir de les tatouer, de les marquer... Mais à regret...

Car sinon... mes livres... ils savent que s'ils sont chez moi, ils vont s'illustrer de mes traces. Car je gribouille dans mes livres. Parfois peu... à peine une date ou mon nom au début du livre. Mais parfois les stigmates sont considérables ! Des notes et des réflexions sont peinturlurées dans les marges... parfois des phrases sont soulignées... si le crayon manque, alors des coins en bas de pages sont pliés pour indiquer que cette page en particulier renferme un passage significatif - positif ou négatif, peu importe... il est significatif pour moi. J'avoue que c'est presque de la mutilation. Mes livres présentent de nombreuses cicatrices de lecture. Des mots sont ajoutés, des points d'exclamation ou d'interrogation, des remarques, des explications, des ironisations...

Et je sais que pour beaucoup de lecteurs, c'est un crime impardonnable. J'en suis confuse, mais je ne saurais m'arrêter. Et en plus, j'encourage la mauvaise action. Quand j'achète un livre usagé et que je découvre en cours de lecture, quelques mots disséminés au travers des pages, j'ai l'impression de découvrir une autre lecture... la confession d'un autre lecteur... le partage intime d'une confidence. Évidemment... les mots ajoutés doivent rester simples, discrets, personnels et rares... Une trace sur le livre (et non pas un autre roman, tracé de marqueur jaune, tout de même !)... Parfois, on trouve même une photo, un article de journal, un ticket de métro, une facture, une feuille d'arbre... témoignages de la vie du livre qui viennent amplifier son existence...

Mes livres témoignent de mes lectures et si je les ouvre, je peux retrouver mes questionnements, mes étonnements, mes réflexions, mes doutes... et même mes émotions... Je suis coupable et j'en suis fière !

9 avril 2009

L'idiote aux cloches de Nelligan

L'idiote aux cloches 

I

Elle a voulu trouver les cloches
Du Jeudi-Saint sur les chemins ;
Elle a saigné ses pieds aux roches
À les chercher dans les soirs maints,
Ah ! lon lan laire,
Elle a meurtri ses pieds aux roches ;
On lui disait : « Fouille tes poches.
– Nenni, sont vers les cieux romains ;
Je veux trouver les cloches, cloches,
J
e veux trouver les cloches
Et je les aurai dans mes mains » ;
Ah ! lon lan laire et lon lan la.         

II

Or vers les heures vespérales
Elle allait, solitaire, aux bois.
Elle rêvait des cathédrales
Et des cloches dans les beffrois ;
Ah ! lon lan laire,
Elle rêvait des cathédrales,
Puis tout à coup, en de fous râles

S’élevait tout au loin sa voix :
« Je veux trouver les cloches, cloches,
Je veux trouver les cloches
Et je les aurai dans mes mains » ;
Ah ! lon lan laire et lon lan la.       

III

Une aube triste, aux routes croches,
On la trouva dans un fossé.
Dans la nuit du retour des cloches
L’idiote avait trépassé ;
Ah ! lon lan laire,
Dans la nuit du retour des cloches,
À leurs métalliques approches
Son rêve d’or fut exaucé :
Un ange mit les cloches, cloches
Lui mit toutes les cloches,
Là-haut, lui mit toutes aux mains ;
Ah ! lon lan laire et lon lan la.

Commentaire personnel

Poème que je ne peux que lire à haute voix. Presque une incantation. Sûrement un chant. Parfois un chant lent, parfois une balade rapide. Je vois des blessures et de la solitude, évidemment. Et j'entends des sons. Qui se répètent.

Une quête pour trouver sa spiritualité ou pour trouver son identité. Mais parfois se trouver veut dire mourir et renaître. Et l'idiote est trouver dans un fossé. Morte. L'innocence et l'idiotie... la solitude aveugle à une foi absolue se doit de s'éteindre avec éclat...  une mort fracassante au son des cloches.  La recherche de l'absolu, qu'il soir religieux ou personnel, ne se fait que dans la mort d'une parcelle de soi.

Recherche de grandeur. Recherche infinie de quelque chose de simple dans la complexité. On semble oublier que l'essentiel peut être dans la simplicité, dans les petites choses. Croire que le divin ne peut que se rencontrer dans le grandiose. Recherche vaine. But ultime parfois atteint, mais pas de la façon que l'on pourrait croire.

Voir aussi :

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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