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24 mars 2008

Jésus de Montréal (1989) - Suite

Commentaires personnels: (attention spoilers)

Genre : Drame

Jesus8Le film prend place à Montréal dans une société occidentale moderne. Et Denys Arcand s’applique à transposer les Évangiles, la vie de Jésus et le récit de la Passion dans le destin d’une troupe d’acteurs. Alors que l’acteur principal, Daniel, commence à monter sa représentation de la Passion, les comparaisons avec les Évangiles se font de plus en plus claires.

Daniel recrute des amis pour jouer dans sa pièce, tel Jésus qui recrute ses disciples. Ses disciples mènent principalement des vies insatisfaisantes et sont plus qu’heureux de le suivre dans cette aventure. La Passion qu’ils présenteront est controversée et attirent immédiatement une foule de spectateurs. La pièce et surtout Daniel deviennent la coqueluche des critiques et Daniel reçoit des offres de toute part. Mais l’Église est scandalisée et veut interdire le spectacle. Nous retrouvons ici, la foule d’admirateurs, les Tentations (avocats, critiques, etc.), le Sanhédrin (les prêtres qui veulent faire cesser la transmission du message de Daniel), la dernière cène (le dernier repas des acteurs), les exemples sont multiples et leur transposition, originale. D’autres événements qui ont lieu dans la vie de Daniel et des autres acteurs sont également un miroir des évangiles, comme par exemple, les marchand du Temple et la colère de Jésus et la destruction des étalages. Nous retrouvons cette scène dans la colère de Daniel devant les publicitaires qui exploitent son amie et la destruction de l’équipement.

Dans son film, Arcand veut présenter une histoire qui a été raconté d’innombrables fois. Arcand propose donc une relecture des Évangiles et une transposition contemporaine du message du Christ. Il veut raconter autrement une histoire connue. Donner une version différente, une interprétation humaine, Arcand veut offrir une vision athée de ce qu’il considère comme la mythologie catholique. Jésus est un homme, un personnage historique qui a laissé un message et ce message est à nouveau retransmis par Daniel. Jusqu’à la toute fin du film, alors que la pièce est brutalement interrompue et Daniel sur la croix, est blessé. Même la résurrection est reproduite sous une forme moderne ainsi que la continuité de l’œuvre de Daniel par ses disciples. Dans son exercice de relecture des Évangiles, Arcand en profite aussi pour faire ses commentaires sur la société moderne : les critiques, l’art, le cinéma, la publicité, le système de santé, etc. sans oublier le métier d’acteur, lui-même.

Arcand met beaucoup d’efforts pour présenter sa critique de la société et sa critique de la religion catholique. Dès les premières scènes, alors qu’on nous présente une oeuvre de Dostoievski adaptée pour le théâtre,  Les frères Karamozov, l’acteur sur scène prononce ces paroles « Il faut détruire l'idée de Dieu dans l'esprit de l'homme! Alors seulement, chacun saura qu'il est mortel, sans aucun espoir de résurrection, et chacun se résignera à la mort avec une fierté tranquille […] ». Le message d’Arcand est clair, les symboles transparents. Et certains pourraient dire qu’il est même trop clair, trop explicite…

Le scénario est original et intelligent, même si certaines scènes semblent faciles (afin de transposer un moment précis de la vie de Jésus à la vie moderne, je pense à la scène des « marchands du Temple »). On sent tout de même qu’on veut nous expliquer que le message de Jésus n’a rien de divin… c’est le message d’un homme simplement qu’on peut retrouver facilement aujourd’hui. Daniel change la vie des acteurs qui l’ont suivi et son œuvre se poursuivra après sa mort. Certains trouvent que le film est légèrement moralisateur. Et il est vrai que sans entrer dans les leçons de morale, on sent qu’Arcand veut nous transmettre un certain message. Mais bien que dramatique et émouvant, Jésus de Montréal reste un film drôle, satirique et divertissant. Le film lui-même bien dirigé, les acteurs offrent une belle performance, même si Lothaire Bluteau semble un peu passif dans son interprétation. Les dialogues sont intéressants, vifs et efficaces. L’histoire est bien menée, les symboles et les transpositions bien choisies. Jésus de Montréal, de par son discours demeure un de mes films préférés d’Arcand.

Sources :


Premier article: Jésus de Montréal (1989)

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23 mars 2008

Jésus de Montréal

Cinéma : Jésus de Montréal (1989)Jesus1

Fiche technique :

Langue : Français (VO)
Année : 1989
Durée
: 119 min.
Pays
: Canada (Québec)

Directeur : Denys Arcand
Producteurs : Roger Frappier, Pierre Gendron
Scénario : Denys Arcand
Cinématographie
: Guy Dufaux
Musique originale
: Jean-Marie Benoît, François Dompierre, Yves Laferrière

Distribution: Lothaire Bluteau (Daniel) ; Catherine Wilkening (Mireille) ; Johanne-Marie Tremblay (Constance) ; Rémy Girard (Martin) ; Robert Lepage (René) ; Gilles Pelletier (Fr. Leclerc) ; Yves Jacques (Richard Cardinal)

Synopsis : (attention spoilers)

Chaque année pour Pâques, un sanctuaire catholique bien connu de Montréal (l’Oratoire Saint-Joseph) présente une mise en scène de la Passion du Christ. Le Père Leclerc, directeur du sanctuaire et responsable de cette « pièce » déplore que les spectateurs se fassent de plus en plus rare. Voulant « dépoussiérer » la Passion, le Père Leclerc fait appel à un jeune acteur-directeur pour qu’il monte une version plus actuelle et moderne de celle-ci. Daniel Coulombe incarnera Jésus dans sa propre vision de la Passion du Christ et il choisira les acteurs qui l’accompagneront dans cette aventure. Ces acteurs quitteront tout pour le suivre dans cette représentation de la vie du Christ.

Pour construire sa mise en scène, il étudiera les faits historiques et fera de nombreuses recherches qui l’amèneront à découvrir la vie du Christ sous une lumière différente. Petit à petit, des parallèles entre la vie de Jésus et la vie de Daniel s’établissent : du recrutement des « disciples » à différents « miracles » en passant par divers événements comme la destruction du Temple, la Tentation, etc.

Daniel et ses acteurs mettent en scène une Passion du Christ provocante, déroutante qui remet tout en question. Le public adore mais les autorités religieuses, scandalisées, tenteront d’interdire le spectacle. Alors que la troupe continue, malgré tout, à présenter sa vision de la Passion, ils commencent à voir de plus en plus leur propre vie se confondre avec la vie du Christ et de ses disciples et apôtres.

Devant l’opposition grandissante de l’Église, ses amis et ses admirateurs poussent Daniel à poursuivre les représentations. Daniel devient de plus en plus convaincu de son interprétation des évangiles et se bat pour son œuvre. La ligne entre son personnage et lui-même devient de plus en plus floue.

Le Père Leclerc donne finalement un ultimatum à Daniel, il doit reprendre l’ancienne mise en scène plus traditionnelle ou cesser complètement ses représentations. Daniel et sa troupe refusent de changer leur version et décident de continuer à présenter leur vision de la Passion. Jusqu’à la fin, la vie de Jésus se miroitera dans la vie de Daniel et ses « disciples ».

À propos : (attention spoilers)

Paru en 1989, Jésus de Montréal de Denys Arcand suit directement Le Déclin de l’empire américain paru en 1986. Dans ce film, Arcand poursuit sa critique de la société moderne tout en posant maintenant un regard sur la « mythologie » catholique.

En plus, des différents symboles religieux, Arcand touche à plusieurs sujets modernes, comme on peut lire sur la jaquette du film : « Dans Jésus de Montréal, il est question de l'évangile selon St-Marc, de la publicité des eaux de Cologne, des frères Karamazov, du doublage des films pornographiques, du Big Bang, de la fortune de Coca-Cola Classique, du monologue de Hamlet, de l'inconvénient d'être né au Burkina-Faso, d'un soldat romain appelé Pantera, des fascistes qui communient tous, des transplantations d'organes et de la vignette de Paul Newman. Bref, de tout ce qui est 'incontournable'. ».

Le tournage du film s’était d’abord effectué dans le secret. Arcand expose clairement ses opinions et il savait que les critiques pouvaient surgir. Le film est présenté à Cannes en compétition officielle. Il remportera le Prix du Jury et le Prix du Jury Œcuménique. Il sera également en compétition pour la Palme d’Or.

Le film sortira sur les écrans au Québec et en France où il remportera un grand succès.  Il restera sur les écrans de Montréal pendant plus d’un an. Il remportera de nombreux prix, dont plusieurs Genies. Il remportera également des prix à Toronto, Seattle et Chicago et il sera en nomination aux Golden Globe Awards et aux Oscars.

Sources :

Commentaires personnels à suivre...

21 mars 2008

Les archives de Pauline: La danse du vendredi soir

Dans un petit village québécois, il y a peu de possibilités pour se distraire. Et pour une jeune fille vivant dans ce petit village pris dans des années 50 qui ne semblaient pas vouloir se terminer, il y avait peu de distractions qui en valaient la peine. Elle avaitVendredi grandi dans ce village. Elle y avait joué, été à l’école, puis travaillé. Elle y avait des amies. Et y vivait avec ses parents, ses frères et ses soeurs. Ensuite, elle déménagera avec toute sa famille dans la « grande ville ». Il y aura alors beaucoup plus de distractions.

Car la jeune fille aimait sortir et surtout danser. À chaque fois qu’elle le pouvait, elle se maquillait, se coiffait, s’habillait et allait danser. Elle adorait danser. Depuis des années déjà qu’elle dansait. Elle et son grand frère avaient même gagné des concours de danse. Ils se pratiquaient beaucoup. Danser à cette époque voulait habituellement dire danser en couple. Des chansons lentes, des chansons rapides… l’homme et la femme dansant ensemble.

Et elle aimait danser. Alors que ce soit dans son petit village ou dans la grande ville, elle trouvait toujours moyen d’aller danser. Les vendredis soirs étaient habituellement soirées de sorties. Elle se pomponnait et partaient avec ses amies pour une soirée de danse et de flirts innocents… enfin, selon ses dires.

Elle se maquillait, se faisait des coiffures agrémentées de postiches et mettait ses plus belles robes. Petites robes à bretelles… évidemment sa mère l’obligeait à couvrir ses épaules d’un petit manteau. Qui disparaissait habituellement aussitôt le coin tourné.

Elle sortait à chaque semaine. C'était une tradition à laquelle elle tenait. La danse du vendredi soir était presque obligatoire. C'était l'occasion d'oublier la semaine, de se mettre belle, de rire avec ses amies, de rencontrer de jeunes hommes et de danser, danser, danser.

Pas question de manquer une danse du vendredi soir. Et donc, elle se devait de sortir tous les vendredis. Mais il y avait des vendredis différents. Le vendredi saint, par exemple. Elle ne voyait pas de différence, mais sa mère n'approuvait pas du tout. Le vendredi saint, c'est sacré. C'est la passion, c'est la mort de Jésus... c'est un moment de silence, de prière et de recueillement... pas un moment pour s'amuser et danser.

Mais la jeune fille ne voulait pas manquer un seul vendredi. Et donc, elle di à sa mère qu'elle était une adulte, qu'elle travaillait et qu'elle était assez vieille pour savoir ce qu'elle faisait.  Elle sortait ce soir. Ces amies l'attendaient. Sa mère de lui dire alors, que si elle sortait en ce vendredi soir, elle rencontrerait le diable. Le diable profitait de la faiblesse des jeunes filles qui aimaient danser pour les  séduire et les enlever. Si elle sortait ce soir, un grand homme sombre, séduisant et mystérieux  lui demanderait pour danser. Et ce bel inconnu serait le diable en personne.

Rire de la jeune fille. Superstitions de bonnes femmes. Elle sortirait ce soir. C'était un vendredi comme tous les autres. Rien ne l'empêcherait d'avoir du plaisir et de danser. Elle se prépara et partit rejoindre ses amies. La soirée était fantastique. De la bonne musique, et du potinage entre copines. Et puis soudainement, la musique changea. Une musique lente et sensuelle... elle se tourna vers la piste de danse. Et elle l'aperçut. Un grand jeune homme aux cheveux noirs se dirigeait vers elle. Il était grand, séduisant, extrêmement beau... et mystérieux.

Elle se redressa, sourit et attendit qu'il s'approche. Elle savait qu'il venait lui demander pour danser. Elle était jeune, belle et dansait si bien. Et voilà que ce bel inconnu qu'elle n'avait jamais vu auparavant s'approchait d'elle. Toutes les filles de la salle le regardait et enviait la jeune fille. Il était si beau. Mais alors qu'il était tout près d'elle, les paroles de sa mère surgirent soudainement à son esprit.  Elle tenta de les chasser... c'était des superstitions, des racontars, des histoires pour faire peur aux jeunes afin de les empêcher de s'amuser. Mais alors qu'il lui demandait sensuellement si elle voulait danser avec lui, elle ne trouva pas la force de faire taire la voix de sa mère... et s'entendit refuser l'invitation. Ses amies furent complètement renversées... Elle-même était incapable de comprendre sa réponse. Elle regarda le séduisant jeune inconnu aux cheveux noirs rebrousser chemin. Il se dirigea vers une autre jeune fille qui dansa avec lui toute la soirée...

Elle ne le revit plus jamais. On disait qu'il était un cousin en visite... on ne savait pas bien de qui il était le cousin, mais il venait d'une autre ville. Il était beau, mystérieux et savait danser... le diable en personne !

 

20 mars 2008

Bibliothèque Nationale d'Autriche

J’ai toujours aimé voyager. Et depuis quelques années, j’ai pu voyager et visiter de nombreux endroits. Et quand je visite une ville, j’essaie toujours de voir s’il est possible de visiter une bibliothèque nationale ou autre…Et quand c’est possible, je prends des photos… Et je lis un peu sur le lieu, l’histoire de la bibliothèque. 

Bib1Quand nous avons visité Vienne en septembre 2005, nous avons pu visiter la Bibliothèque Nationale d’Autriche, la Österreichische Nationalbibliothek. Et j’ai pu prendre plusieurs photos.

La Bibliothèque Nationale D’Autriche est l’ancienne bibliothèque de la Cour et fait partie du Palais impérial Hofburg. Elle fut fondée par les Habsburg. C’est une aile indépendante du Palais. Elle fut construite au début du XVIIIe siècle – terminée en 1737 -  et est l’œuvre de l’architecte Johann Bernhard Fisher von Erlach. Après sa construction, la Bibliothèque alors appelée Hofbibliothek, était la plus grande bibliothèque d’Europe. De style baroque, la bibliothèque comprend une Salle d’apparat (« Prunksaal ») comportant une magnifique coupole présentant des peintures de Daniel Gran.

Aujourd’hui, elle est la plus grande bibliothèque d’Autriche avec ces 7,4 millions deBib4 documents et d’objets ainsi que les 10 fonds spécialisés qu’elle gère. On peut retrouver dans ces collections, des volumes, dont les œuvres de la bibliothèque du Prince Eugéne de Savoie, des papyrus, des manuscrits, des livres rares et anciens, d’incunables, de nombreuses cartes géographiques, atlas, et globes, des collections de photographies, d’affiches, etc. Elle contient également une grande collection des écrits de Martin Luther, des ouvrages en l’Esperanto et sur cette langue ainsi que sur d’autres langues artificielles ou construites.

Quelques photos

Pour connaître un peu plus l'histoire de la Bibliothèque consulter les liens suivants...

À consulter:

19 mars 2008

Crime littéraire: Déchirure

Pages_arrach_es1Il y a des petites fautes et il y a de graves offenses. Les petites fautes sont faciles à avouer, parfois même cocasses. On en parle en riant et en rougissant un peu pour la forme.

Mais il y a les crimes qu'on ose à peine avouer. Ces moments d'égarement qu'on aimerait mieux ne jamais avoir vécus. Ces moments criminels qu'on se souvient avec honte. Ces actes dont on arrive difficilement à croire que l'on a vraiment accomplis.

Avec les années, on pousse le souvenir de ces actions coupables au plus profond de notre conscience. On ne veut pas se souvenir, on voudrait tellement oublier. Et la plupart du temps, on arrive à ne pas se rappeler.

Mais parfois, alors qu'on s'y attend le moins, au détour d'une allée de bibliothèque, ou encore à l'improviste alors qu'on feuillette un magazine ou une revue, le souvenir de notre crime brutalement surgit dans notre mémoire.

Ces années d'université... pas avant, non je n'aurais jamais osé. Puis, plus jamais, car je savais bien que c'était criminel. Mais ces années d'université... alors que je n'avais pratiquement pas de sous, j'ai fait des choses honteuses... Alors que j'avais des centaines et centaines de pages à photocopier - c'était évidemment avant les ordinateurs portables et les accès rapides et faciles aux ressources en-ligne - et que ces montagnes d'articles et passages de livres coûtaient une petite fortune... j'ai commis l'irréparable. Les limites de prêt étaient si sévères... la plupart des revues ne pouvaient s'emprunter... et ma capacité et endurance à recopier s'affaiblissant rapidement (et croyez-moi, j'ai recopié des articles entiers), il ne restait que la photocopie. On contournait évidemment un paquet d'article sur la le droit à la reprographie, mais on fermait habituellement un oeil sur nos photocopies.

Mais voilà... les photocopies coûtaient de la monnaie... 5, 6, puis 10 cents la page. Et je n'exagère pas la quantité... des centaines et des centaines de pages... au bout de toutes ces années... des milliers de pages. Je n'avais vraiment que peu d'argent... un petit salaire, un petit prêt, pas de bourses... un appartement, des frais innombrables (bon... habituels mais sans fin...). Et le temps... pas possible de toujours travailler à la bibliothèque. Que faire ? Besoin de ces mots... alors, d'un geste furtif, coupable... quelques pages arrachées et dissimulées dans mon sac. Les sueurs de culpabilité, la honte... surtout que c'était une chose qui me mettait en colère moi-même. Chercher un article dans une revue, tourner les pages, pour arriver aux pages disparues... article manquant, arraché par quelqu'un d'égoïste, qui ne pensait qu'à son travail. Et voilà que je faisais la même chose.

La seule chose que je puisse dire pour ma défense est que j'ai parfois retourné les articles. Retour discret dans l'allée, tourner rapidement les pages et au bon endroit, remettre les pages arrachées. Mais, je ne l'ai pas toujours fait. J'ai encore certains de ces articles. Que je place loin dans ma mémoire et dans mes archives. Ils m'ont été précieux et apporté de l'information essentielle à mes travaux... mais j'aimerais avoir été plus forte et plus honnête... C'est un crime que j'avoue avec difficulté et que j'aimerais pouvoir arracher de mes souvenirs ; arracher quelques pages de ma vie et l'oublier.

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17 mars 2008

Quelques mots...

Lire, c'est aller à la rencontre d'une chose qui va exister.

(Italo Calvino)

13 mars 2008

Relations

OrdiJe sais que je ne suis pas la seule à avoir cette relation avec ladite chose. Cette chose qui me permet de travailler, qui me permet d'écrire dans ces lieux... mais qui parfois me fait sentir comme une enfant. Impuissante, idiote... Je rage, et je ne peux rien faire. Perdre des données, être complètement dépendante d'une machine pour travailler... Outil fabuleux, outil démoniaque... sûrement avec une conscience... virtuelle.

C'est la vie... d'aujourd'hui...

11 mars 2008

Soir d'hiver par Émile Nelligan

Soir d'hiver

Ah! comme la neige a neigé!

Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
Ô la douleur que j'ai, que j'ai!

Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire: Où vis-je? où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D'où les blonds ciels s'en sont allés.

Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
A tout l'ennui que j'ai, que j'ai!...

Commentaire personnel

Un des poèmes les plus connus de Nelligan, surtout le fameux vers... et encore et toujours un de mes préférés. Même si le poème semble froid et triste. Pour moi, il est calme et doux. Un rêve blanc, glacé, mais à travers une vitre... Le noir et le blanc sont dans chaque vers, la vie et la mort. Pour arriver plutôt à une immobilité... que semble déplorer le poète. Semble… mais tout est semblant dans les poèmes de Nelligan. Alors que tout est mortellement réel dans ces vers, le symbolisme et surtout l’illusion y sont présents aussi.

Le poème me laisse mélancolique, nostalgique. Bizarrement, il me rappelle les plus belles neiges et les plus horribles froids. Il me rappelle la douleur mais aussi la joie… Cette douleur de la vie me semble gelée dans la glace. Le givre de la vitre me raconte des histoires. L’étang me miroite mon âme parfois si triste.

La neige qui enseveli mon ancien chez-moi me semble lointaine. Les images qui sont parvenues jusqu’à moi, les histoires qu’on m’a racontées m’ont plongée dans la réflexion et les souvenirs. Et m’ont rappelé ce vers si connu… que sûrement beaucoup de personnes ont répété ces dernières semaines… « Ah! comme la neige a neigé!»… Et alors que février est loin, que les fleurs et bourgeons apparaissent partout, ce poème m’a aussi ramené à ces émotions qui m’assaillent ces derniers temps… et le givre n’est pas que sur les fenêtres québécoises. Immatériel, invisible, chaud et froid… sur les humeurs des mes jours.

 

Voir aussi:

9 mars 2008

La neige a neigé là-bas...

NeigeJ'ai ouï dire qu'il neige et neige dans ce blanc pays qu'était le mien il y a peu... non seulement les nouvelles en-ligne me donnent des images, les blogs québécois que je hante parfois me racontent des histoires de neige, mais soeurette aussi et amis me disent que la neige ne cesse de neiger par mon ancien chez-nous (à prononcer "cheu-nous"...).

Je n'aimais pas l'hiver... pas une fille de froid. L'hiver était un calvaire pour moi... sauf quand il neigeait... beaucoup. Quand une tempête se déclarait... je me sentais si calme, si bien. Et je me devais d'aller me promener. Surtout la nuit. Le silence, la douceur, le froid, le calme... Les bancs de neige sans fin, les autos ensevelis, les rues perdues sous les couvertures de neiges, les arbres pliant sous le poids de la neige... Le froid... horrible, mais la neige, douce. Les hivers sans neige encore plus difficiles.

Je sais que cette année fut difficile... beaucoup de neige, sans arrêt... Mais un hiver sans neige est trop froid. Un hiver avec peu de neige signifie beaucoup de slush... Que je suppose qu'il y aura en avril... Les tempêtes et la neige se convertissent toujours en belle slush noire...

Mais pour le moment... et même si je préfère les trottoirs secs et les nuits fraîches aux jours à - 20ºC... je regarde tout de même avec quelques regrets les images enneigées...

8 mars 2008

Ô Solitude ! (suite)

Ô Solitude ! / D. Kimm. -- Montréal: Triptyque, 1987. -- 135 p. : 6 photogr. ; 21 cm. – ISBN 2-89031-056-6Solitude

Commentaire personnels

Ô solitude
est un roman poétique. Divisé en 7 parties, les 6 premières identifiées par un chiffre romain, la dernière partie intitulée « La Fille du Capitaine ». Chaque partie – exceptée la dernière – est composée de petits chapitres titrés du nom de trois filles : Anne, Dominique et Edith. Puis, une page grise, suivie d’une photographie d’une statue, puis une page de texte en italique non titrée. L'oeuvre de D. Kimm est dédié « à elles, aux filles-solitaires »… Chaque fille solitaire, comme les statues présentées, semble à la recherche d’elle-même. Le livre nous présente d’abord les 3 filles, Anne, Dominique et Edith, puis nous livre une synthèse des trois dans le texte en italique, peut-être l’auteur… Nous sommes témoins de leurs réflexions, leurs peurs, rencontres et leurs relations avec les autres, et surtout leur solitude. Puis la fille du capitaine, solitaire sur son île nous apparaît. Ne parlant plus, se promenant seule sur la plage, ne sachant pas elle-même si elle est folle, se perd dans le vent et… « trace des paroles secrètes, des mots dans le sable blanc. Elle regarde la lune en pleine face jusqu’à avoir mal aux yeux. Elle fait des incantations. Elle gémit, elle hurle dans sa tête. Elle hurle sa plainte de fille-louve. Elle hule sa plainte de louve-blessée. Elle hurle sa plainte de fille-solitaire. ».

Difficile de parler du livre de D. Kimm sans retourner dans mes souvenirs. Première année de cégep, cours de création littéraire par Philippe Haeck… lectures obligatoires, textes à écrire et rencontre avec auteurs. Premier livre de la session : Ô Solitude ! de D. Kimm. J’aimais déjà beaucoup lire et j’aimais la poésie, mais à 17 ans, mon expérience littéraire était encore jeune. Le livre de D. Kimm me transporta littéralement… Les mots m’émurent et je me perdis dans la lecture de ce livre trop court. Les photographies de statues me touchèrent profondément, surtout celle de la couverture qui est une de mes statues préférées de Montréal. J’avais trouvé les mots significatifs, vibrants, poétiques et réels. Et puis, D. Kimm fut invitée dans mon cours. Et elle parla. Mon amie et moi fûmes véritablement ensorcelées par sa présence, par ses mots et par son livre. Longtemps nous avons dit qu’elles nous avaient ensorcelées à être des filles, à rester jeunes.

J’ai relu le livre la semaine dernière. Et même si je suis d’accord que la relecture est souvent importante et nécessaire, mais je crois aussi qu’il y a certains livres qu’il ne faut pas relire. Comme il y a des films qu’il ne faut jamais revoir.

Et je crois fermement que je n’aurais pas dû relire ce livre. Il m’avait tellement marqué, tellement touché… et cette relecture m’a plu, mais sans plus. J’ai vu des choses que je n’aurais pas voulu voir… Et j’ai eu des réflexions que je n’aurais pas voulu avoir… et je me dis que même si j’ai encore aimé cette lecture, j’ai perdu un peu de l’ivresse que me donnaient ces mots. Je me suis sentie triste, vide… Perdre ses illusions… ses souvenirs… perdre le moment… La lecture m’a encore plu, mais j’ai perdu l’ivresse… C’est un peu triste. Mais j’aime encore les mots. Je les vois simplement autrement.

Citations

« Je suis quelque chose entre la fée, la fille et la sorcière. Disons que je passe de la princesse à la folle. Quand je marche dans la rue, des milliers d’oiseaux défilent derrière moi. C’est fabuleux. Des milliers de corbeaux, des milliers de vautours. Quelle désolation – c’est fabuleux ! » p. 25

« Elle trouve étrange cette nostalgie soudaine pour son enfance. Elle pense que ce n’est pas son genre. Et puis tout de suite après, presque en même temps, elle pense… pourquoi pas ? Qui a décidé, qui peut décider de son genre ? » p. 49

« J’ai les mains glacées. Je suppose que je dois y voir le signe d’une malédiction. Je ne suppose rien. Les mains glacées vous obligent à demeurer solitaire. Ne pas se toucher, ne pas se laisser toucher, ne toucher personne. » p. 109

Premier article

7 mars 2008

Ô Solitude !

Ô Solitude ! / D. Kimm. -- Montréal: Triptyque, 1987. -- 135 p. : 6 photogr. ; 21 cm. – ISBN 2-89031-056-6

Quatrième de couverture

D. Kimm est une fille…………………. née en 1959………………. vit à Montréal……………….. elle aime les statues……………. la solitude, elle………………son premier livre…………………

L’auteur

Solitude2D.Kimm est née en 1959. Elle a fait des études en histoire à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle publie son premier roman en 1987, Ô Solitude !. Elle touche à plusieurs domaines artistiques : l’écriture, la performance, la mise en scène, la danse, … Elle organise plusieurs ouvrages collectifs : Le Montréal des écrivains en 1988, l’Anthologie de la poésie des femmes en 1990 et en 2003. Elle publie également dans plusieurs revues.

Elle participe et présente divers spectacles de danse, de théâtre et de poésie. À partir de 1994, elle prend la direction artistique de plusieurs événements et spectacles. Ces spectacles, tels Le Bestiaire, Dérives pour voyeurs consentants, Le Marché des Mots Dits, Auteurs et personnages: Cabaret littéraire à double tranchant (quelques exemples) regroupent à la fois des artistes, danseurs, musiciens, comédiens ainsi que des écrivains et poètes.  En 1995, elle créa le spectacle Pas de chicane dans ma cabane présenté dans le cadre du Festival des Francophonies de Limoges. Elle dirige également l’organisme à but non lucratif Les Filles électriques. Ce groupe a pour mandat de « créer, diffuser et archiver des œuvres et événements artistiques interdisciplinaires liés au texte performé. » Les Filles électriques produisent entre autres le Festival Voix d’Amérique, proposant des œuvres liées à la littérature orale, au « spoken word », au texte performé.

Elle présentera en 1999, un spectacle multidisciplinaire La Suite mongole qui sera publié en 2001, sous forme de livre accompagné d’un cédérom. Artiste versatile et très active, elle crée avec l’artiste Alexis O’Hara, un spectacle. Et elle a sorti il y a peu de temps, un disque solo Le Silence des hommes.

Une biographie plus détaillée sur le site de l’auteur : . On peut visionner une entrevue avec D. Kimm à l’émission Ça manque à ma culture.

Bibliographie

  • Ô Solitude! (1987),
  • Chevale (1989)
  • Tableaux (1991)
  • La Suite mongole, livre+cédérom (2001)

Commentaires à suivre... 

5 mars 2008

Dois-je abandonner ou continuer ?

J'aime bien les romans policiers. J'aime me perdre dans une intrigue, j'aime parcourir les pages rapidement ne pouvant m'arrêter de lire. J'aime qu'en plein milieu de la journée, je me demande soudain qu'est-ce qui va arriver ensuite et ronger mon frein en attendant le moment où je pourrai reprendre mon livre et lire, lire, lire. Ce sont des moments qui me permettent de décrocher, relaxer et me perdre dans les mots. Beaucoup d'autres types de livres me permettent de me perdre dans leurs mots, mais pas de la même façon que le roman policier...

Et donc régulièrement, parfois à des moments bien choisis, je m'engloutis dans la lecture d'une intrigue. Parmis les romansPat policiers que je choisis, il y a parfois certains auteurs qui reviennent dans mes choix, Kathy Reichs, Minette Walters, Agatha Christie, Patricia Cornwell, et autres... Quand ces auteurs sont contemporains, je me procure toujours leur dernier ouvrage. Et donc, quand j'ai découvert Patricia Cornwell avec Postmortem, je me suis empressée d'acheter les autres romans qu'elle avait publié ensuite. J'ai lu les suivants rapidement avec empressement et heureuse de mes lectures. Comme plusieurs auteurs, un personnage se distingue de ses romans, Kay Scarpetta, et j'aimais particulièrement les romans mettant en vedette ce personnage. Kathy Reichs a aussi son personnage principal Tempe Brennan. D'un roman au suivant, le personnage revient ainsi que les personnages secondaires. Certaines relations évoluent, certaines informations s'ajoutent. On apprend à mieux connaître le personnage.

Mais les derniers romans de Patricia Cornwell m'ont semblé moins prenants. Et puis, le personnage central et les personnages secondaires me semblent prendre trop de place. Alors qu'habituellement dans ce genre de série, même si le personnage central récurrent est important, c'est néanmoins l'intrigue qui est importante. On peut lire le 3e ou 5e roman utilisant ce personnage et très bien suivre l'histoire. Mais petit à petit, il me semble que ce n'est plus le cas avec les romans de Cornwell et Scarpetta. Certains vont apprécier ces développement de personnages, mais je ne suis pas certaine...

Toujours est-il que malgré un refroidissement, j'achète toujours les romans de Patricia Cornwell. Dernièrement, j'ai acheté Predator. Je me le réservais pour un moment "spécial". Donc, quand j'ai commencé la lecture, je me suis bien installée prête à disparaître dans ce nouveau roman policier de Cornwell. Quelques dizaines de pages plus tard. Je décide de faire autre chose. Chaque soir, je reprends mon livre. Cela fait plusieurs jours - bon quelques semaines - que j'ai commencé Predator, et je n'ai que le quart de lu... sur quelques 400 pages. J'aurais dû terminer depuis longtemps. Je n'arrive pas à accrocher mais je n'arrive pas à le mettre de côté. J'ai véritablement de la difficulté avec les personnages. Trop d'informations, trop de références à des événements  qui ont eu lieu dans d'autres romans. Impliquant qu'il faut avoir lu les livres précédants pour bien comprendre. Si je voulais lire une série, je lirais une série... pas besoin de lire tous les livres d'Agatha Christie pour lire un roman avec Hercule Poirot.

Et où est la cuisine de Scarpetta ? Pas encore une trace... Et trop de Lucy... on s'en fout de Lucy... et c'est quoi ces états d'âme de Marino ? et c'est quoi l'intrigue au juste ? de petites pistes... ça tarde à se dessiner un peu, trop de "méchants"... et quand parlera-t-on un peu de médecine légiste ?  Bon... enfin... je ne suis pas prête à abandonner encore.  Retournons aux pages du livres...

3 mars 2008

Encore du vent

vent1Non mais... faut-il qu'il vente toujours autant au mois de mars ?J'aime le vent. J'ai toujours aimé le vent. Mais évidemment, je ne suis pas naïve... le vent peut faire de graves et horribles dommages. Et de petits dommages... sur ma terrasse... mais cette année, j'ai prévu le coup... rien encore dans mes bacs à fleurs. Aucune tige ne peut plier et mourir. Mais le laurier et l'oranger plient dangereusement et je ne sais que faire. Les cactus tiennent le coup, enfin s'ils peuvent survivre aux chaises qui leur tombent dessus... Je m'ennuie des fleurs de cerisiers et des mimosas photographiés, il y a quelques semaines...

Le vent s'infiltre dans les cadres de portes et fenêtres... il fait froid dans l'appartement... Des bruits effrayants se font entendre sur la terrasse au-dessus de mon appartement. Il y a eu une grosse tempête il y a quelques jours... une certaine Emma, mais qui n'a pas touché l'Espagne... peut-être des "restants"... mais séquelles ou non, en mars, il vente toujours beaucoup à Barcelone.

Quand j'étais petite, le vent me réconfortait. Surtout la nuit. J'étais une enfant craintive et peureuse... de la nuit. Le moindre craquement, la moindre ombre - que je voyais trop souvent - me faisaient peur. Et donc, quand le vent soufflait fort, provoquant d'innombrables bruits, cela me tranquilisait. Ce bruit étrange ? Sûrement le vent.

Et j'ai toujours aimé voir le vent... les branches ondulées, les feuilles, les fleurs, les papiers se promener sur les sols.

Mais... encore une fois, je le répète... trop fort, trop bruyant... chuuuttt...

29 février 2008

Quelques mots...

L'imagination est plus importante que le savoir.  

[Albert Einstein]

27 février 2008

Le Libraire

Critique de lecture

Le Libraire /  Régis De Sá Moreira. – [Paris] : Éd. Au diable vauvert, 2006. – 189 p. ; 18 cm. – Coll. Livre deLe_Libr poche : 30619. – ISBN 2-253-11371-9

Quatrième de couverture :

- Vous l'avez lu ?
- Oui, dit le libraire.
- Moi aussi, répondit le jeune homme.

Le libraire lui sourit. Le jeune homme prit confiance :

- Mais je l'ai offert à quelqu'un... à qui je n'aurais pas dû l'offrir.
- C'est difficile d'être sûr de ces choses-là, répondit le libraire.
- Oui, dit le jeune homme.
- Ne désespérez pas, dit encore le libraire. Certains livres sont à retardement...

L’auteur :

Régis de Sá Moreira est né en 1973. Son père est brésilien et sa mère est originaire de France. Il publia son premier roman, Pas de temps à perdre, en 2000. Ce premier roman fut vendu reçut le prix Le Livre élu (Prix des jeunes lecteurs des Hauts-de-Seine) et se vendit à plus de 3700 exemplaires.

Bibliographie :

  • Pas de temps à perdre (2000)
  • Zéro tués (2002)
  • Le Libraire (2004)

Commentaires :

Il arrive qu’une critique détaillée ne me semble pas nécessaire. Ou alors, disons tout simplement que je n’ai pas envie de décortiquer le texte. Le Libraire raconte l’histoire d’un homme, un libraire, qui vit dans sa librairie. Il y reste jour et nuit, au cas où un client viendrait… il ne voudrait pas qu’il se bute à une porte fermée. Le libraire est un homme solitaire, parfois heureux, parfois triste, mais surtout passionné par ses livres. Il a une famille qu’il ne voit jamais mais à qui il envoie des pages de livres. Il avait des amis, mais il n’en a plus. Et il y a les clients, parfois réels, parfois imaginaires. Parfois, il aide ses clients, parfois, il les fuit et même se cache. Parfois, il leur donne de fausses informations, et parfois il refuse de leur répondre. Mais il y a certains clients auxquels il consacre son temps, avec plaisir. Il sélectionne les gens avec qui il va partager sa librairie. Il boit des tisanes après avoir servi un client ou se cache derrière son bureau quand il ne veut pas voir un client.

Le roman est court, l’écriture poétique, onirique… assez singulière. L’auteur joue avec les mots, les sons, les répétitions, la musicalité des phrases. Des petites scènes, des instants, des rencontres… Ce roman est plutôt un conte ou encore une fable – même si ce n’est pas la même chose… On sent que certains passages ne sont qu’un exercice de poésie, de style… qu’un jeu avec les sons et les mots. Peu de descriptions, beaucoup de non-dits, il faut parfois remplir les blancs… on s’imagine alors ce que l’auteur voulait dire ou encore ce qu’on aimerait qu’il ait dit. On peut noter ici et là certaines allusions, certaines allégories sur la mort, Dieu, l’amour, la vieillesse, la solitude, la littérature… le questionnement que nous avons tous sur la vie…

Les livres ont une place centrale dans le roman et dans la vie du libraire. La librairie est un reflet des lectures du libraire et des conseils qu’il fait à ses clients. Il est le passage entre le livre et la lecture. Il semble que l’auteur ait rassemblé dans son livre ses expériences de librairie, de lecteurs… de bouquineurs. Roman sans véritable histoire, il est surtout composé de moments, de livres… et de soupirs.

C’est une librairie impossible qu’on voudrait pouvoir trouver un jour, au détour d’un coin de rue. Entrer dans cette librairie remplie de livres sans classement. Errer dans les rayons à la recherche du livre qui nous bouleversera, et peut-être échanger quelque mots sans sens et irrationnels avec un libraire étrange.

Certains peuvent se lasser du style de l’auteur… mais le roman est si court que je vois mal comment on peut se fatiguer des répétitions et étrangetés du libraire.

J’ai lu le livre rapidement… et voyant les pages défilées, j’ai voulu ralentir pour ne pas finir trop rapidement… mais les poudoupoudoupoudou demandent une lecture rapide et rythmée. Et j’ai voulu le relire… facile, il est si court… et j’ai encore aimé. Et il m’a ensuite rappelé d’autres lectures… et des visites à des librairies…

J’ai beaucoup aimé le libraire – Le Libraire – même si lorsque j’ai refermé le livre, j’étais mélancolique et triste.

L’avis de Lilly

Citations :

« En redescendant son escalier, une tasse de tisane à la main, le libraire aperçut la question.
Elle venait de se faufiler sous la porte sans déclencher le poudoupoudoupoudou et elle cherchait le libraire dans la librairie. La question entrait de temps en temps et toujours sans prévenir. »
p. 63

« Et sa préférée parmi toutes : « Il y a beaucoup de choses intéressantes à apprendre sur les icebergs. » Il y avait quelque chose dans cette phrase. Un pouvoir magique qui marchait à tous les coups. Le libraire avait d’abord pensé qu’il était le seul à y être sensible, qu’elle réveillait peut-être en lui un rapport particlulier qu’il entretenait avec les icebergs, mais il l’avait essayée dans plusieurs situations et il avait découvert que les clients aussi y réagissaient, même si les réactions étaient chaque fois différentes, ainsi qu’étaient différents les clients. » p. 94

25 février 2008

La cité du Soleil: 2. L'oeuvre

La cité du soleil / Tommaso Campanella ; trad. de l'italien par Arnaud Tripet ; notes et postface de Jérôme Vérain. -Campanella Paris : Éd. Mille et une nuits, 2000. - 92 p. ; 15 cm. - (La petite collection, 261). ISBN 2-84205-450-4

Titre orginal : La città del Sole

L’œuvre :

Pour mieux comprendre l’œuvre de Campanella il faut connaître la vie remplie de souffrances et d'injustices qu'a subies l'auteur. Ce besoin de justice sociale se retrouve dans l’œuvre utopique La Cité du Soleil.

Città del Sole fut écrit en italien en 1602 dans une Naples Espagnole en pleine Contre‑réforme, alors que Campanella est en prison. Cette version ne sera publiée qu’au XXe siècle. Une deuxième version du texte fut rédigée en latin sous le titre Civitas solis en 1613 et est éditée en Allemagne en 1623. Le texte rencontra un large public mais fut immédiatement saisi sur ordre de l'Inquisition. La Cité du Soleil est une description d'une société politique, d'une république philosophique idéal. Une société, une organisation communiste que l'auteur croyait pouvoir réaliser. L'auteur ne cache pas ses influences de La République de Platon et d'Utopie de Thomas More, mais il apporte à son utopie ses propres théories.

Le texte fut d’abord rédigé en un italien vulgaire, vivant et populaire, dans lequel on retrouve de nombreux termes dialectaux. Malgré une apparence de simplicité, le style est étudié et élaboré pour donner une impression de spontanéité. Ce qui sert à donner une crédibilité au texte, un sentiment d'immédiat. Le récit est bref et décrit des choses concrètes et quotidiennes de la vie des gens de la Cité. Il se présente sous forme de dialogues entre un Hospitalier et un marin génois. On remarque deux parties sous-entendues: dans la première un marin génois raconte sa visite à la Cité du Soleil, ville inconnue et merveilleuse à un hospitalier - qui n'a pour rôle que d'écouter et poser les bonnes questions aux endroits appropriés -; la deuxième partie reprend un après l'autre tous les concepts théoriques mentionnés auparavant.

Le narrateur fait une description détaillée des mœurs, des habitudes de vie d'un peuple vivant selon un ordre social nouveau.

Il donne pour origine à ce peuple, l'Inde dont il aurait fui la tyrannie. Il leur attribue une langue particulière et, grâce à leur façon de vivre, une espérance de vie de deux cent ans. C'est une société parfaite qui détient sa puissance dans l'importance qu'elle accorde à la connaissance ; les enfants sont d’ailleurs éduqués dès leur plus tendre enfance. Elle se caractérise également par son système communautaire. On note une absence totale de propriété individuelle - chaque citoyen doit changer tous les six mois de domiciles - pour le profit de la communauté. Tout est décrit en détail: la vie quotidienne (l'habillement, le travail, les loisirs, la nourriture, etc.), l'apparence physique des citoyens, la vie sexuelle (l'accouplement, la famille), la vie religieuse, la vie guerrièr

Le texte commence par une description géographique de la cité. Celle-ci est située dans une plaine de Taprobane (près de Sumatra). C'est une ville inconnue et unique. Elle est située sur une île inconnue. Elle est circulaire, composée de sept murailles concentriques se rapprochant d'un temple rond situé au milieu sur une colline et qui est le cœur de la cité. Ce temple possède une coupole représentant le ciel ainsi qu’un autel avec deux cartes du monde. Tout y est grandiose, énorme et somptueux. Les sept murailles, portant le nom des sept planètes, servent à protéger la ville contre les attaques et sont aussi destinées à enseigner toute la connaissance des Solariens. Gravé et dessiné sur les murs, on retrouve tout le savoir: figures mathématiques, arbres, plantes, animaux, métiers, machines, lois, arts, alphabet etc. C'est une connaissance universelle de tout et même de ce que nous ne connaissons pas encore. Ils sont plus savants que n'importe quels autres peuples. Sur les murs, on retrouve également les noms d'hommes qui se sont distingués par leur valeur. On remarque des Solariens mais également Moïse, Osiris, Pythagore, Mahomet et Jésus.

Si les Solariens se distinguent par leur besoin de connaissance, ils se caractérisent également par leur désir de s'instruire sur tous les autres peuples.

Le narrateur s'attardera longuement au régime politique de la Cité dirigé par un chef suprême détenant le pouvoir temporel et spirituel, Hoh ou Métaphysicien, celui-ci a le plus haut niveau de connaissance. Il est assisté par trois gouvernements: Puissance, Sagesse et Amour. Amour (Mor) s'occupe de la génération de la vie sexuelle et de l'épuration de la race ; Puissance (Pon), de l'armée, la guerre et la défense. Quant à Sagesse (Sin), il détient le pouvoir sur l'art, les métiers et la science. Ce dernier est assisté de fonctionnaires: Médecin, Mathématicien, etc. La société est également dirigée par des magistrats qui représentent les vertus: Magnanimité, Courage, Chasteté, Justice, Activité,  etc.

On remarque cette particularité des noms des Solariens qui s'étend au peuple: Beau, Cordial, Bonne... Les noms signifiant un trait de personnalité.

Le narrateur décrira ensuite en détail tout ce qui entoure la vie des Solariens: la monnaie qu'ils utilisent dans leurs échanges commerciaux avec d'autres peuples; comment ils accueillent les visiteurs, leur système judiciaire, leurs croyances religieuses et leurs rites. C'est un peuple idéal, qui ne connaît pas le crime, la maladie, la vanité, la jalousie. Tout est exécuté en fonction du bien de l'état.

La fin du texte deviendra par la suite un peu confuse et prétexte à l'exposition de diverses théories de Campanella. On y retrouve un amalgame de thèse sur l'origine de l'univers, la philosophie, l'immortalité de l'âme, la trinité... Il fait ensuite une apologie de la chrétienté, une énumération d'inventions. Il jette ensuite, pèle‑mêle sa théorie sur la vertu des nombres, le rôle de la femme. Il fait quelques prédictions - notamment sur la christianisation du Nouveau Monde.

Campanella, dans sa cité utopique voulait une société juste. Il avait vécu toute sa vie dans l'injustice et l'incompréhension de sa société face à son désir de connaissance. Il créa donc une ville où il pourrait vivre libre de savoir et de penser comme il voulait.

La Cité du Soleil est une République universel inspirée de l'église catholique. C'est une société qui vit en communauté totale de biens et de femmes. Il élimine dans sa Cité toute forme de propriété. Tous ont le même habillement etc. Les fonctions et les services sont distribués de façon égale entre tous. Tout est en commun, aucune propriété individuelle: magasin d'état, réfectoire où chacun à la même portion de nourriture. Les magistrats sont cependant responsables de la juste répartition des biens. La répartition est faite selon les mérites de chacun. Personne ne doit manquer de ce dont il a besoin.

Les qualités principales de tout bon citoyen de la Cité sont le dévouement, la solidarité et la fraternité. Il n'y a donc aucune convoitise, jalousie, envie entre les Solariens. Autre caractéristique des Solariens : l'importance qu'ils accordent à la connaissance. La journée de travail est de quatre heures pour permettre aux citoyens d'étudier, discuter, lire... C'est une connaissance de tout qu'ils préconisent. Celui qui connaît le plus de métier est valorisé. L'activité physique est également important

Campanella laisse entrevoir dans son texte son intérêt pour l'astrologie, la science et Dieu. Tout est réglé par les astres; la science est mise de l'avant; la religion est essentiellement catholique. La science et la religion ne sont pas toujours clairement distinguées l’une de l’autre.

Dans sa cité nouvelle, Campanella reforme une religion catholique ou le Soleil est adoré comme représentant Dieu. C'est une religion monothéisme où sont présent Jésus, le Christ, la Trinité, mais où est également présent le sacrifice humain volontaire mais non mortel. La ville est dirigée par des magistrats qui font office de prêtres. C'est un catholicisme nouveau.

Campanella décrit aussi avec beaucoup de détails une société où la famille est abolie, où les relations sexuelles sont réglées et où il y a une certaine licence surprenante. L'amour n'est pas tout à fait proscrit, le couple ne peut cependant s'unir, sauf si la femme est stérile ou déjà enceinte. La femme est ici encore valorisée selon sa capacité à continuer la génération. Il existe encore dans la société idéale des différences entre les deux sexes. Il y a séparation des tâches, de certaine activité. Les hommes travaillent le bois, les femmes tissent!

Ce peuple paisible accorde cependant beaucoup d'importance à la force guerrière. Isolés sur une île, ils n’en sont cependant pas les seuls occupants. Un peuple si heureux et parfait suscite nécessairement des jalousies parmi les autres contrées. Ils doivent être bien formés et capables de se défendre. Les Solariens n'ont aucune défaite et ont conquis de nombreuses contrées. Élément particulier du texte du moine dominicain est cette domination extérieure des Solariens. Ils ont répandu leur société idéale, leurs lois à d'autres peuples. C'est cependant un peuple bon pour ces ennemis:

"... la guerre n'a pas pour but de les exterminer,
mais bien de les rendre meilleurs." (p.81) 

Ils s'instruisent de leurs mœurs, leur gouvernement, leurs lois, leur histoire, ils observent le bon et le mauvais. Car les Solariens sont toujours ouvert au perfectionnement. Il faut souligner que la guerre avec les peuples qui les attaquent est en un sens nécessaire à la Cité. La menace qu’elle constitue permet la cohésion de la société.

Ce peuple de La Cité du Soleil, est presque parfait. Il existe cependant des lois – même s’il y en a très peu - et une justice pour les quelques crimes présents. Il n’y a cependant pas de besoin pour une prison. La justice et la solidarité sont telles que le suicide est souvent commis pour sauvegarder l'intégrité de la Cité.

Ce texte de Campanella se trouve à la croisée de la pensée du Moyen-Âge qui attendait une Jérusalem céleste et théocentrique et de la pensée de la Renaissance. A la renaissance on trouve un mélange de Christianisme venant de Platon et de superstition astrologique. La Cité du Soleil renferme ces deux types de pensée. Elle est une utopie typique: c'est une incarnation de l'idéal traduit par une cité et où régit une religion universelle mené par la raison.

La Cité de Campanella est idéale, exempte d'injustice, de jalousie, d'avarice, de propriété, de maladie, de difformité, d'imperfection. Une société exemplaire où le savoir et la communauté sont mises en première place. Bien des siècles plus tard, des socialistes tels que Bernard Russel reprendront certaines théories de La Cité du Soleil de Campanella. C'est un texte du XVIIe siècle, mais qui véhicule des idéaux communistes intemporels.

Texte utopique par excellence mais qui possède ses particularités. Texte, où se mélangent théorie philosophique, prédiction et inventions qui se sont réalisées dans le futur. Utopies réalisées. Campanella a imaginé une société parfaite qui a fait rêver plusieurs idéalistes, pour sa part il était certain d'en voir la réalisation dans un futur proche.

Sources à consulter :

Voir le premier article: La Cité du Soleil: 1. L'auteur

24 février 2008

La cité du Soleil: 1. L'auteur

La cité du soleil / Tommaso Campanella ; trad. de l'italien par Arnaud Tripet ; notes et postface de Jérôme Vérain. - Paris : Éd. Mille et une nuits, 2000. - 92 p. ; 15 cm. - (La petite collection, 261). ISBN 2-84205-450-4

Titre orginal : La città del Sole

Bien que le terme d'utopie vient de Thomas Morus qui écrivit en 1518 son texte Utopia, sive de optimo republica statu, la notion quant à elle existait depuis déjà plusieurs siècles. Depuis toujours, écrivains et philosophes décrivent des pays et des villes imaginaires ayant des systèmes gouvernementaux idéaux et qui diffèrent de ceux connus dans le monde réel. Si les noms de Platon, Moore, Bacon viennent facilement à l'esprit lorsque l'on parle d'utopie, on oublie souvent celui de Campanella. Il est pourtant un célèbre auteur de la Renaissance. La Cité du Soleil est en fait une utopie remarquable.

L’auteur :

campanella_MDTommaso Campanella (Giovanni Domenico Campanella) est né à Stilo en Calabre, le 5 septembre 1568 dans une famille pauvre. Dès son enfance, il fut considéré comme un enfant prodige, ayant une passion pour les arts et les sciences. À l'âge de 14-15 ans il entre au couvent des Dominicains à Cosenza en Calabre –c’est à ce moment qu’il prend le nom de Tommaso. Sa volonté d'apprendre et de tout savoir ne le quitte pas: il s'intéresse à la médecine, à l'astronomie, la théologie, la magie. Il mélange volontiers la science et la superstition.

Il se lasse cependant très vite de l'enseignement traditionnel pour se diriger vers une pensée philosophique libre. Il lit le philosophe Telesio qui dirige sa pensé contre Aristote et vers une nouvelle conception des sciences et de la réalité basée sur l'observation. Il écrivit alors son premier ouvrage Philosophia sensibus demonstrata qui se veut une critique d’Aristote ainsi qu’une défense de Telesio et de la philosophie démontrée par une observation de la nature et non plus apprise abstraitement dans les livres. À Naples, en 1589, il rencontra Giambatissta della Porta qui l’introduira à l’astrologie et la magie. Petit à petit, Campanella s’éloigne de la pensée dominicaine.

Son texte, Philosophia sensibus demonstrata, ne passera cependant pas inaperçu et en 1591 il est emprisonné et accusé d'être inspiré par un démon. Il fut cependant acquitté l'année suivante, sous condition de regagner la Calabre qu'il avait quittée en 1589. Il s'y refuse et part à travers le pays. Il sera alors victime de plusieurs accusations. Il parcourt diverses villes, écrit, ne cesse jamais de défendre ses théories philosophiques et de se battre contre les idées reçues et les préjugés. Après dix ans d'absence, il est de nouveau arrêté et retourne cette fois-ci dans son pays.

C'est alors que survient le drame capital de sa vie. Loin de se renfermer dans le silence, il organise une conjuration pour arracher la Calabre au joug de l'Espagne. Ce sont une révolte politique et une refonte sociale totale qu'il désire voir se réaliser. Son projet de liberté et de république communautaire réussi à gagner de nombreux adhérents. Il sera quand même trahi et capturé en 1599. Il est accusé de conjuration, de lèse-majesté et d'hérésie. Après de longues et atroces tortures, il est reconnu fou, ce qui le sauve de la peine de mort. Il restera en prison pendant 27 ans.

Pendant ces années de détention, il écrit plusieurs ouvrages philosophiques et utopiques que des amis réussissent à faire publier à l'extérieur. Malgré son emprisonnement, il est célèbre à travers l'Europe et ses idées des philosophies naturelles et d’astrologie sont connus de tous.

En 1626, il est libéré provisoirement. A peine un mois plus tard il est de nouveau jugé pour les mêmes raisons, mais cette fois devant un tribunal ecclésiastique. Il est définitivement libéré deux ans plus tard grâce à l'intervention du Pape Urbain VIII. Il a maintenant soixante ans, mais il refuse de se calmer et de se reposer. Enfin libre, il continue à écrire de nombreuses œuvres qui pour la plupart se perdront définitivement. Il continu à militer dans divers projets politiques et philosophiques. Il suscite de nombreuses jalousies, surtout de la part des Jésuites. Il devra fuir en France, où finalement il pourrait jouir d'une liberté sans problèmes. Il devient plus tôt, à l'âge de soixante-dix ans, le conseiller de Richelieu.

Toute sa vie, il continue à se défendre contre ses ennemis. Il se bat contre les censeurs, défend ses thèses et ses idées politiques et religieuses, cherche à réformer les sciences – en suivant à la fois la Nature et les Écritures Saintes ainsi que les nouvelles découvertes géographiques et astronomiques. Il meurt en 1639, soit à l'âge de soixante et onze ans, à St Honoré à Paris en France. Il n'aura jamais cessé d'espérer une paix entre les peuples et une justice sociale.

Il écrivit de nombreux ouvrages poétiques d'une grande beauté – la plupart alors qu’il est captif - des œuvres philosophiques et même une tragédie sur la mort de Marie Stuart. Son œuvre philosophique – parfois considérée comme révolutionnaire - se caractérise par sa critique d'Aristote et par son parti pris pour une méthode naturelle et expérimental. Plusieurs écrits sont aujourd’hui introuvables ou incomplets. Parmi les ouvrages connus, on retrouve: La Monarchie d'Espagne, Athéisme Vaincu, Monarchie du Christ, Astronomie, Métaphysique, Antivénitiens, Le Sens des choses, Aphorismes politiques et bien sûr La Cité du Soleil.

Sources à consulter :

Comentaire sur l'oeuvre à suivre

22 février 2008

Jalousie

J'ai un ordinateur portable nommé Fujitsuuuu. Ce gentil ordinateur fut acheté à Montréal juste avant mon départ pour Barcelone. Né en décembre 2003, il traversa l'océan pour m'accompagner dans ma vie barcelonnaise. Quelques petits accrochages au début mais avouons que c'était plus la faute de l'électricité fluctuante de l'appartement...

Et donc pendant 4 ans, mon Fujit m'accompagna dans mon travail et dans mes loisirs. Il voyagea beaucoup... et tous les matinsClavier il était au rendez-vous. L'été, il surchauffait un peu... s'arrêtant abrutement en plein milieu d'une réunion en-ligne. Et les lettres sur le clavier avaient presque toutes disparues... Il était très lourd à porter. Et puis, évidemment, la connexion n'était pas la bonne et je devais le brancher sur un transformateur... Et récemment, les clients chez lesquels je l'amenais semblait le trouver bien vieux. Et puis, je sentais qu'il se faisait vieux. Oh... encore en forme mais il semblait toujours soufflé si fort.

Et donc, il y a quelques semaines, j'ai décidé qu'il était temps de trouver un nouveau compagnon informatique. Et Samsuuuung entra chez moi. Nouvel ordinateur bien espagnol... Mais le temps manquant pour plein de bonnes raisons, le transfert des données et l'installation des programmes ne se firent pas immédiatement... petit à petit... Et donc, je travaillais tranquillement sur mon bon vieux Fujit en attendant de terminer de la préparation de Samy. Mais je crois que Fujit sentait bien qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et il planta un soir sans raison. Il revient immédiatement, mais je crois qu'il devint de plus en plus jaloux.

Et puis, lundi... il se fâcha... et pouf... il s'arrêta. Et ne voulut plus revenir... Pendant un très long temps, il ne voulut plus me voir. Me laissant sans données, sans presque aucun programme... panique et gricements de dents... Et puis, Fujjit se sentit peut-être un peu coupable et décida de revenir à la vie. Il me laissa le temps de faire transferts et installations.

Il dort présentement, se reposant. Il servira à nouveau après une convalescence de quelques temps. Et Samy et bien il est maintenant fin prêt pour m'accompagner à chaque jour. Et je respire à nouveau !!! Bien que le clavier espagnol soit un peu un casse-tête, mon monde informatique fonctionne à nouveau !!!


16 février 2008

Les archives de Pauline: Faire des boudins

Vous avez peut-être remarqué dans un texte précédent des « Archives de Pauline », les photos d’une petite Pauline. Sur ces photographies, elle porte fièrement de magnifiques cheveux frisés… en boudins. Elle était très Boudinsfière de ses boucles longues en spirale. Mais elle n’aimait pas du tout se faire faire ses boucles. C’était un long processus qui débutait le soir alors qu’elle commençait par se laver les cheveux. Ensuite quand les cheveux étaient encore humides, mais bien peignés, d’abord par elle, puis par sa mère qui avait une main un peu plus vigoureuse, les boudins pouvaient être commencés. Sa mère prenait des linges qui avaient été préalablement déchirés en bandelettes de quelques centimètres de large. Les bandelettes devaient être assez longues pour pouvoir y enrouler les mèches de cheveux.

Chaque mèche humique était ensuite fortement tirée, lissée et enroulée sur une bandelette de linge qui était ensuite nouée. Sa mère travaillait vigoureusement à cette tâche fastidieuse. Une mèche après l’autre… un long travail ennuyeux, légèrement douloureux et qui était marqué par la petite baboune de la petite Pauline. Pendant que sa mère enroulait ses mèches, Pauline faisait son propre boudin. Mais discrètement. Car il ne fallait pas que sa mère la voit bouder. Ça ne se faisait pas…

Une fois chaque mèche enroulée sur sa bandelette et bien nouée, il fallait ensuite passer toute la nuit pour que les cheveux soient bien secs et par le fait même bien frisés. Et il fallait donc tenter de dormir, le corps bien droit, le cou bien raide,  avec toutes ses bandelettes sur la tête, en prenant bien soin qu’elles ne se dénouent pas. Pour que le lendemain, quand chaque bandelette était dénouée et enlevée, la mèche ait une belle forme de spirale bien longue… un beau boudin… Et la chevelure était maintenant toute bouclée ! Et la petite Pauline était bien contente d’avoir souffert pendant toute une soirée et toute une nuit ! Et son attitude maussade et obstinée de la vieille s’envolait. Jusqu’à la prochaine séance de coiffure où faire du boudin était toujours associé à la confection des boudins !

14 février 2008

Quelques mots...

"On ne s'aime jamais comme dans les histoires, tout nus et pour toujours. S'aimer, c'est lutter constamment contre des milliers de forces cachées qui viennent de vous ou du monde"

[Jean Anouilh]

"Le véritable amour c'est quand un silence n'est plus gênant."

[Jean-Jacques Goldman]


"L'amitié, comme l'amour, demande beaucoup d'efforts, d'attention, de constance, elle exige surtout de savoir offrir ce que l'on a de plus cher dans la vie : du temps ! "

[Catherine Deneuve]

  
Amour
" We're so wonderfully wonderfully wonderfully
Wonderfully pretty!
Oh you know that I'd do anything for you...
We should have each other to tea huh?
We should have each other with cream
Then curl up by the fire
And sleep for awhile
It's the grooviest thing
It's the perfect dream"

[Love Cats - The Cure]

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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