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Quelques pages d'un autre livre ouvert...

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
12 septembre 2007

Petits mensonges littéraires: un crime

La citation de Sasha Guitry ne peut que m'obliger à me rappeller tous ces mensonges que j'ai pu un jour dire. De toute façon, leSemblant_de_lecture un extrait du texte d'Italo Calvino que j'avais déjà noté m'avait déjà fait un clin d'oeil - "livres - que - tu - as - toujours - fait - semblant - d'avoir - lus - et - qu'il - faudrait - aujourd'hui - te - décider - à - lire - pour - de - bon."

Histoire de me dire: "Dis donc, ne te sens-tu pas un tout petit peu visée, ma chère?"

Parce qu'il me faut bien l'avouer... il m'est arrivé de dire que j'avais lu un livre alors que je ne l'avais jamais ouvert ! Comme ça pendant une conversation entre amis, alors que tous discutent avec animation de tel ou tel bouquin... je dis des oui, des non... souvent grâce à un compte-rendu lu rapidement dans un quotidien, un magazine, une revue ou encore un blog. J'y vais même parfois de mon opinion, mes préjugés et mes commentaires ! Oui, ça m'arrive de dire que j'ai un livre, et de dire si je l'ai aimé ou si je l'ai détesté et même d'y aller d'une analyse sommaire... sans avoir jamais lu une ligne de ce livre.

Et pourquoi... pour ne pas dire que je n'avais pas lu ce livre dont tout le monde parle ? Pour éviter de paraître ignorante ? Je ne sais pas trop... J'ai lu beaucoup de livres, alors quelle différence de ne pas avoir lu un certain livre ? On ne peut pas tout lire. Y a-t-il des livres qui doivent être lu et que si on ne les a pas lu, on doit mentir pour ne pas être marginalisé ?

Mon plus bel exploit fut évidemment lors de l'examen du fameux cours pendant ma première année d'Études françaises à l'université. Ce cours - dont je ne sais même pas s'il se donne toujours - a fait perdre bien des nuits aux étudiants pendant de nombreuses années. Cours de 12 crédits à raison de deux cours de 3 crédits sur un an et donc... 60 heures de cours... mais un seul examen pour 6 crédits à la fin de l'année... examen oral qui durait de 15-20 minutes dans le bureau du professeur et qui consistait à quelques questions posées par le professeur sur les 80 livres qu'il y avait eu à lire pendant cette année. Questions qui portaient sur les auteurs ou les romans (autant l'histoire, la trame, les personnages que l'analyse du contenu...)

Et donc... sur un total de 80 livres (sans compter tous les autres livres des autres cours... soupirs...), il y avait 3 livres que je n'avais pas pu lire. Introuvables. Je m'étais donc rabattu sur la lecture de résumés analytiques. De toute évidence, un des livres sur lequel le professeur m'a posé des questions fut l'un de ces trois livres ! Il n'aurait pu en être autrement ! Et moi, de discourir et répondre - très brillamment - aux questions sur ce livre jamais lu. Excellente note que j'ai eu, soit dit en passant !

Et il m'est aussi arrivé de recommander un livre, de dire à quelqu'un qu'il se devait de lire tel ou tel livre... alors que moi-même je ne l'avais même jamais feuilleté... c'est honteux, je l'avoue. Et si ces mensonges sont peu fréquents, ils font tout de même partis de mes crimes littéraires.

Je tiens cependant à souligner que je ne parle pas de livres que je n'ai pas lus sur ce carnet ! Tout de même !!!
;)

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6 septembre 2007

Quelques mots...

"Il va falloir qu'un jour enfin je me décide à lire les livres que, depuis trente ans, je conseille à mes amis de lire."

[Sacha Guitry]

30 août 2007

Crime littéraire: des menaces éclatantes

EmpruntLa citation tirée de l'Avalée des avalés est très belle. Et très impliquante. Lire un livre prêtré nous lie à la personne qui nous a prêté le livre. Lorsqu'on le rend cette personne, on devra lui dire ce qu'on en a pensé. Notre avis sur le livre. Si la personne le possédait, cela implique presque toujours quelle l'aimait - mais évidemment, pas nécessairement - et donc elle voudra savoir ce que nous avons pensé du livre qu'elle nous a prêté. Nous sommes donc liés de par ce livre.

Mais ça, c'est quand le livre emprunté est retourné.

J'ai toujours eu de la difficulté à prêter mes livres. Enfin, à prêter mes choses en général, mais mes livres en particulier. Mais bien sûr... "prête tes choses" que ma mère me disait... "ne sois pas égoïste" que ma mère me disait...

Ce fut rarement une expérience agréable. Les livres étaient retournés avec des souvenirs non sollicités... des coins de pages tournées, des couvertures endommagées, et même des morceaux perdus. J'hésitais donc à prêter mes livres. Et quand on disait "j'aimerais bien lire tel livre"... je tournais la tête, faisais semblant de ne pas avoir le livre en question. Et quand on savait que j'avais, toutes les excuses étaient bonnes pour ne pas prêter. Je l,oubliais à la maison... je ne le trouvais pas dans ma bibliothèque...

Mais évidemment, c'est difficile de ne pas prêter, surtout aux gens que tu connais. On ne comprend pas. Et dire carrément "non" très délicat.

Et puis, un jour... au cégep... dans un cours de littérature... Nous devions lire "Le Torrent" d'Anne Hébert. Ma tante venait de me donner plusieurs livres de sa bibliothèque dont ce recueil. Je m'exclamais donc innocemment, sans y réfléchir :"je l'ai ! je n'aurai pas besoin de l'acheter !" et une connaissance à côté de moi - que je connaissais à peine, mais avec qui je parlais dans les cours et entre les cours - de dire: "super ! tu me le prêtes quand tu as fini?".

L'horreur totale ! Que faire ? Trop gênée pour dire non, je lui ai prêté. Et je n'ai jamais revu le livre. Jamais. Tous les cours, elle oubliait de la ramener. La session a terminé, elle a quitté le collège et plus de livre. Ce n'était pas le premier livre que je perdais de la sorte, mais celui-ci m'a blessée, plus qu'à l'habitude. Non seulement car il est excellent, mais parce que c'était un cadeau de ma tante.

Et donc, ma réticence initiale s'est transformée en un refus total. Je ne prête plus mes livres. Et les rares fois que cela m'est arrivé, ce fut par obligation et avec des menaces. Littéralement des menaces, dont on se souvient. Un ami - oui, un ami que je connais bien - se souvient encore du mot que j'avais laissé dans le livre, signifiant que je voulais ravoir le livre et qu'il avait besoin de le rendre intact dans un délai relativement bref. Et ce, en plus, des recommandations que j'avais fait au moment où le livre avait changer de mains.

Ce ne sont pas les seules menaces que j'ai proférées aux rares personnes auxquelles j'ai prêté, dans les dernières années, des livres (et autres cossins). Et quand je prête, je note - j'ai parfois aussi tendance à oublier que j'ai prêté, surtout quand il s'agit de la famille. Qui soit-dit en passant, n'est souvent pas plus "fiable" dans le domaine du retour !!! Donc, je note. Et je fais des rappels - en bonne bibliothécaire que je suis...

Et donc, je suis consciente que la littérature se partage, mais si je suis prête à conseiller, à suggérer... je ne prête qu'à coup de menaces... très réelles. J'aimerais être plus généreuse de mes livres... mais pour ma défense, je suis généreuse de mes lectures et toujours prête à offrir en cadeau un beau livre neuf !

29 août 2007

Quelques mots...

"Lire un livre prêté lie"

Réjean Ducharme (L'Avalée des avalés)

26 août 2007

Réflexions disparates et non organisées sur l’amour

Un ami vient de se séparer. Sa relation qui durait depuis 3 ans s'est terminée il y a quelques semaines. Et il est un peu -beaucoup- triste. Nous avons donc parlé... Il a dit que la relation ne s'était pas terminée dans le drame. Mais tranquillement. Sa copine trouvait qu'il n'y avait plus de passion... enfin que la passion du début n'existait plus et que donc l'amour n'existait plus. Et que donc, la relation n'avait plus lieu d'être. Évidemment, lui n'a rien vu venir, croyait que tout allait bien.

Ils se sont donc laissé "en amis". Elle reste avec lui pour le moment  - car n'a pas les moyens de prendre un appartement seule - et depuis quelques jours, a commencé à fréquenter quelqu'un d'autre. Elle prévoit aménager avec ce nouveau copain d'ici peu. Et mon ami ne comprend rien... complètement perdu dans ses sentiments et dans l'incompréhension des sentiments de son ex-copine...

Et moi... je comprends, car je connais trop de gens qui ont les mêmes sentiments... et honnêtement je ne les comprends pas. enfants_186a

J'avais une amie... enfin si j'y pense bien comme il le faut... j'ai connu plusieurs gens... qui pensait exactement comme la "ex-copine" de cet ami. Elle voulait rencontrer l'homme de sa vie... "l'Homme de sa Vie" avec un grand H et un grand V. Elle commence à vieillir - passer la trentaine - et elle cherche toujours. Ce n'est pas qu'elle n'a pas rencontré des gens intéressants. Elle a eu des relations avec des "hommes" très biens. D'autres moins biens.

Mais même quand elle a eu des relations stables avec des hommes biens... après l'euphorie des premiers mois, elle a commencé a trouvé le tout "ordinaire". Je m'explique... elle me disait : "je l'aime" "tout ce qui a le caractérise et qui a fait que je suis tombée en amour avec lui sont encore là, mais il y a des choses que j'apprends à connaître que j'aime moins" "et la passion des premiers temps, n'est plus là" "depuis que j'habite avec lui, je trouve que c'est moins intéressant" "je suis moins passionnée" "ce n'est pas aussi excitant qu'avant" "on fait moins de choses qu'avant" "il est fatigué après sa journée" "je ne me sens pas le centre de son univers comme avant"... et autres phrases de ce genre...

Et moi, j'ai juste envie de la prendre et de lui foutre deux grosses claques dans la face et lui dire: "sort de ton rêve!". Et vieillit bon sang ! C'est quoi cette fixation sur le conte de fée que la plupart des gens que je connaisse ont !! ! (majorité de filles, mais bien des gars aussi, je dois avouer)...

Je trouve personnellement qu'il y a une énorme contradiction entre les deux déclarations suivantes: "je cherche quelqu'un pour la vie" (entendre : la relation stable pour la vie) et " je veux la passion"...

C'est que la passion à tous les jours, non-stop, ce n'est pas la vraie vie... ce n'est pas possible et ce n'est pas réaliste. Ou tu veux vivre la passion, et alors tu changes de partenaires lorsque la passion commence à s'éteindre, ou alors tu veux la vie commune à long terme, et alors tu acceptes qu'il y ait des moments moins passionnants que d'autres !

Parce que si j'aime toujours mon ami... après 15 ans, il y a des moments moins intenses que d'autres... des moments où la vie quotidienne prend le pas, d'autres où c'est encore très intense et colorés de passion... mais ce n'est pas la "passion" à tous les jours. Quand on va faire l'épicerie et que le chat vomit sur le tapis, on ne se regarde pas passionnément dans les yeux en choisissant le savon à vaisselles et en lavant le tapis...

Mais la "passion" si elle est importante n'est pas ce qui fait et bâtit une relation à long terme... et quand les gens me disent... "je veux trouver la personne avec qui je vais passer le reste de ma vie" et que 6 mois plus tard ou 4 ans plus tard, me disent... "ce n'était plus comme avant, il n,y avait plus la passion"... je me dis... est-ce que l'amour était encore là ? si non, et bien évidemment c'est terminé... mais si l'amour est encore là, c'est être incroyablement (dix milles mots me viennent à l'esprit, stupide, enfantin, primaire, égoïste, ...) que de croire que une relation à long terme se bâtit sur la "passion"...

Surtout quand on me dit : "mes grands-parents sont restés 50-60 ans ensemble... et ils s'aimaient encore, je veux une relation pour la vie..." Honnêtement, est-ce qu'ils croient que leurs grands-parents (ou peut importe l'exemple) s,aimaient passionnément tous les jours de leur vie? Malheureusement, c'est ce qu'ils croient probablement...

C'est triste, je trouve... c'est leur choix... Moi, je me lèverai demain matin et j'embrasserai mon mari... ça fait 15 ans que je le connais, parfois je l,aime à la folie et d'autres jours je ne peux le supporter... va savoir c'est quoi la passion !!!

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24 août 2007

Mutilation particulière: encore un crime littéraire

J’aime les mots. J’aime la langue française… j’aime les langues… j’aime la grammaire, l’orthographe, la syntaxe. J’essaie de ne pas faire de fautes, et quand j’en fais cela me gène. Même si je sais que c’est naturel…

DictionnaireEt j’aime les dictionnaires, grammaires, ouvrages de référence de toutes sortes. Quand j’étais jeune, petite fille au primaire, je n’avais pas de dictionnaire à la maison. C’est que ces ouvrages sont dispendieux. Il y avait bien une encyclopédie – mais elle avait été donnée à ma mère, elle n’avait pas été achetée.

Mes premières années d’école primaire, les dictionnaires étaient dans la classe. Il y avait une rangée de dictionnaires Larousse dans la classe qu’on utilisait au besoin. Et puis, une année – je ne me rappelle plus exactement laquelle, 3e ou 4e, peut-être – on nous avait permis de les garder dans nos pupitres et même de les amener à la maison. J’adorais mon dictionnaire… non seulement, je le consultais pour répondre à mes interrogations d’orthographe ou de définitions – à l’école ou à la maison; mais je l’ouvrais souvent uniquement pour le feuilleter, lire les définitions, apprendre les nombreuses significations d’un mot, son étymologie, son histoire…

Un jour, à la fin de ma 5e année de primaire, ma tante qui était également professeur au primaire, m’a donné deux dictionnaires de sa classe. Ils étaient un peu vieux – mais encore superbe. Son école avait reçu un budget pour mettre à jour tous les ouvrages (quand cela arrivait encore…) et elle m’avait donc offert un dictionnaire Petit Robert 1 pour les noms communs et un dictionnaire Petit Robert 2 pour les noms propres. À moi. Ils m’appartenaient. Je les avais chez moi… pour toujours. Comme je les ai utilisé ces dictionnaires. Plus le Robert 1 que le 2, il faut avouer… le contenu du 2 devenant plus rapidement désuet que le contenu du 1…

Mais malheureusement… malgré tout l’amour que j’ai pour les dictionnaires, je me dois d’avouer que mes dictionnaires ont eu la vie difficile. Et sont aujourd’hui en piteux état. J’aimerais souligner tout de même que je ne suis pas l’unique responsable de cette mutilation de dictionnaire… mon Petit Robert 2 a d’ailleurs été la victime de la vengeance de ma soeurette – armée d’un crayon feutre noir - qui n’avait pas apprécié que je l’ignore un certain samedi de mes 15 ans…

Et puis, les années furent très sans merci sur la couverture de mon Petit Robert 1. Mais pourtant, j’ai aimé mes dictionnaires… je les ai utilisés, consultés et j’ai essayé de les ménager. Mais si aujourd’hui, ils sont encore dans une de mes bibliothèques – cachés derrières des portes – ils sont complètement mutilés. J’ai acheté d’autres dictionnaires depuis… mais j’ai l’impression qu’ils ne sont pas pareils… ils demeurent propres. Utilisés mais propres.

21 août 2007

Les archives de Pauline: Un prénom parmi d'autres

Ma mère n'aimait pas beaucoup son prénom. Elle ne le détestait pas carrément, mais elle ne l'appréciait pas non plus. Il fautPauline dire que la plupart des gens le prononçait d'une façon très fermée... un "ôôô" à la place du "au"... et que à son époque, il y en vait des petites filles avec ce prénom. Il est devenu rapidement désuet, voire "kétaine" comme on dit ici... et synonyme d'une époque du Québec.

Elle n'aura jamais connu la renaissance de son prénom... si on regarde les statistiques, apparamment qu'il a connu un regain de popularité et beaucoup de petites filles ont à présent ce nom... il redevient petit à petit commun je suppose.

Elle le préférait tout de même à son véritable prénom. Car une coutume veut que nous portions le dernier prénom de la liste sur notre baptistère - quand liste il y a. Sur la plupart des baptistères québécois, pendant longtemps, le premier prénom d'une petite fille était

"Marie". Les garçons portant le nom de "Joseph". Moi-même, je porte ce premier prénom... nous sommes un peuple avec des racines catholiques, il faut bien croire.

Le deuxième prénom de ma mère, "Anna", ne l'enchantait pas non plus. Elle le trouvait jolie, mais elle n’aimait pas la façon dont la plupart des gens le prononçaient… pire que son prénom. Et pour avoir un prénom qui se termine par un « a », je sais de quoi elle parle… le « a » devient rapidement un « âââ » non loin d’un « ô ». Et donc, on passe sur les deux premiers prénoms. Le troisième est celui que tout le monde avait choisi de l’appeler, mais le dernier – et donc celui qui était officiellement son prénom – était Yvette. Le nom de sa marraine. Et elle aimait encore moins ce prénom que le 3e… et donc, elle se contentait du 3e prénom, même si elle ne l’aimait pas beaucoup.

Pauline2Pourtant je trouve qu’il était joli ce prénom… Pauline… Il lui donnait un air taquin, je trouve. « Ma maman s’appelle Pauline »… que je disais à l’école. Mais elle ne l’aimait pas beaucoup…

Mon père qui le prononçait avec son accent espagnol avait même réussi à le faire écrire « Paoline » sur les chéquiers qu’ils partageaient !!! Au grand désespoir de ma mère. C’est qu’en espagnol, on prononce les voyelles séparément et donc quand on lui avait demander le nom de son épouse pour le mettre sur les chèques, il avait dit bien tranquillement, Paouline… pour bien séparer le a du o (qui se dit ou en espagnol) et donc résultat… Paoline sur les chèques… au moins, il n’avait pas dit Paulina… Car si le a est bien prononcé en Espagne, au français, elle aurait eu droit à des Pôôôlinâ ou quelque chose du genre.

Les goûts cela ne se discute pas, mais je soutien encore aujourd’hui qu’elle avait tort… son prénom était très jolie… et même toute la série… Marie Anna Pauline Yvette. Mais pour ses archives, je me contenterai de son 3e prénom qui demeure le seul officiel et le plus joli… Pauline

18 août 2007

Les archives de Pauline: Je blâme ouvertement ma mère

Je n’aime pas lui faire des reproches. On a parfois tendance à oublier les défauts et les mauvais côtés des gens qui nous ont quittés et qu’on aimait. Mais j’essaie de me souvenir d’elle, telle qu’elle était. Défauts et qualités, me souvenir d’elle complètement et pas partiellement. Et elle n’était pas parfaite. Et même si je n’aime pas lui reprocher quoi que ce soit, je dois aujourd’hui la tenir coupable.

PoidsEt donc... je place la faute sur elle. Car d’aussi loin que je me souvienne, elle a été préoccupée par son poids. Elle trouvait qu’elle avait des bourrelets, un ventre, de la cellulite sur les cuisses, des culottes de cheval… elle se pesait constamment, surveillait ce qu’elle mangeait, faisait diète après diète, elle a même suivi des cours d’aérobie afin de perdre du poids.

Mais quand je regarde des photos d’elle… par exemple quand elle avait 40 ans, alors qu’elle n’aimait pas son corps, qu’elle suivait une diète qui l’obligeait à ne prendre qu’un breuvage infect à l’heure des repas, elle était toute petite. Elle était magnifique, toute mince. Mais elle, elle se trouvait grosse. Elle aurait voulu perdre quelques livres. Et elle maigrissait. Puis reprenait le poids perdu. Puis reperdait quelques kilos. Et ainsi de suite. Une succession sans fin de combats contre son corps. Et la balance. Toujours une balance dans la salle de bain. Tous les jours, elle montait sur la balance et soupirait. Parfois elle atteignait le poids visé, mais jamais longtemps.

Les dernières années de sa vie, elle avait vraiment pris du poids, en grande partie à cause de tous les médicaments. Parfois les médicaments lui faisaient prendre beaucoup de poids, parfois ils lui en faisaient perdre beaucoup trop. Et elle continuait à s’attrister sur son corps.

Et je regarde les photos…les différents corps que ma mère a eu dans sa vie. Et je suis triste de me rappeler comment elle se trouvait grosse alors qu’elle ne l’était pas. Et pourtant, je fais la même chose qu’elle… et je regarde mes photos… et je me rappelle que même à 15 ans, je me trouvais grosse, j’essayais de perdre du poids… et pourtant je ne l’étais pas. Je n’ai pas un corps parfait, et j’aimerais bien perdre aussi quelques kilos, mais je refuse de monter sur une balance. Je ne veux pas connaître mon poids, je ne veux pas être esclave de ma balance.

Je suis tout de même obsédée par mes bourrelets, par ma cellulite… j’essaie de faire attention à mon alimentation et j’essaie de faire un peu d’exercices pour me maintenir en forme, mais j’essaie aussi d’accepter mes quelques kilos de trop. Et quand je regarde mes photos, parfois je ne m’aime pas, parfois oui…

Je blâme notre société qui amplifie un culte de la minceur mais je blâme aussi ma mère qui m’a donné une image torturée d’une femme constamment en colère contre son corps. Et pourtant, elle était si belle…

15 août 2007

Oisivité involontaire

Demain que je disais hier. Demain j'y vais. Et bien, ya apparence que ce sera encore uniquement demain. Parce qu'aujourd'hui c'est tout simplement impossible. Mais j'y suis allée, croyez-moi. Pas ce matin. Non, ça je m'en doutais. J'ai fait ma journée de travail, en bonne petite travailleuse, et à 17h00, je suis partie pour le gym. Avec mon sac bleu qui contient mes vêtements, mes souliers, mes gougounnes de douche, mon shampoing et ma brosse... le tout pesant sur mon épaule. J'avais même fait de nouvelles listes sur mon lecteur, histoire de suivre la musique pendant ma course.

J'arrive à 17h30. Et là... je vois un gros panneau... "aujourd'hui, 15 août, le gym fermera ses portes à 18h00" (en espagnol, évidemment !) Et moi, de m'arrêter net avant de mettre ma petite carte dans le tourniquet qui permet l'entrée au gym. Je regarde bêtement, les deux employés au comptoir - qui comme à leur habitude jasent en ne faisant rien. Ils me voient et me disent "bien oui, on ferme à 18h00, on est le 15 août". Je dois être devenu rouge ou blanche ou en tout cas, cela a dû paraître que j'étais en beau maudit - pour ne pas dire en beau tabarnak... (mais disons-le quand même !) car ils ont paru choqué de ma réaction.

J'ai donc rebroussé chemin, en me disant que j'arrêterais à l'épicerie pour m'acheter une gâterie, histoire de faire encore plus chier (parce que cette gâterie, je la regretterais sûrement, d'autant plus que je n'avais pas fait mon entraînement). Mais heureusement pour mon corps, je n'avais pas à m'inquiéter, car l'épicerie aussi était fermée. La seule épicerie proche de chez moi, qui est ouverte pendant le mois d'août - qui ne l'oublions pas est synonyme de ville morte - et qui ne ferme pas entre 2h et 5h.... et bien, elle ferme le 15 août...

Et pourquoi tout est fermé le 15 août ? Ben voyons pour célébrer l'Assomption de la Vierge évidemment !!! Et bien non... malgré toute maassomption culture religieuse, je n'avais pas retenu dans les dates significatives que le 15 août la Vierge était montée aux Cieux et que donc tout devait s'arrêter... aller hop, un congé de plus... qui bien sûr ne signifie pas du tout que les églises soient pleines ! Seigneur non !!! Faudrait pas s'imaginer des choses pareilles quand même ! On veut bien prendre le congé mais de là, à vraiment le célébrer.... il y a deux...

Je suis bien d'accord pour avoir congé... ça fait du bien... ça permet de se reposer (quand tu as le-dit congé!), etc., etc., etc. Mais là, ça devient ridicule. Ya un "férié" à tout bout de champ... Pour la moindre raison... on ferme ! Les fêtes nationales, les fêtes religieuses, les fêtes de chaque ville, et j'en passe des meilleures.

Et pas moyen d'avoir un calendrier fixe, puisque chaque ville, chaque village et même chaque quartier a ses fêtes propres. Les magasins peuvent être fermés à Sant Boí de Llobregat mais ouverts à Barcelone, cela peut être un férié à Madrid mais pas à Lleida... Ya pas moyen de savoir...

Et là, en plein mois d'août, alors qu'on se pète la gueule sur les bureaux fermés, les employés en vacances, les grilles devant les magasins... en plus... en plein milieu de la semaine, on ferme pour célébrer le soi-disant enlèvement du corps et de l'âme de la Vierge Marie (parce que même si je ne me souvenais pas de la date,je sais c'est quoi moi l'Assomption - contrairement à la plupart des gens présentement en congé). Et on sait évidemment que ce miracle a eu lieu un 15 août !!!

Et après, on vient me dire que c'est difficile ici, que les salaires sont minables (ce qui est très vrai, soit dit en passant), qu'il fait chaud, que ci que ça... mais on ne mentionne pas tous les jours en vacances, sans parler des interminables heures de lunch et des innombrables pauses qui n'en finissent plus. Pour rejoindre quelqu'un à son bureau, tu as habituellement entre 10h00 et 10h15 puis 11h30 et 12h30 et peut-être entre 15h30 et 16h00 ou 18h30 et 18h45... si tu as de la chance... car sinon, tu risques de tomber dans les pauses ou le lunch qui évidemment ne sont pas à la même heure pour tout le monde. Et si tu veux faire tes courses ? J'ai les horaires (tous différents) des 3-4 épiceries de mon secteur.

Mais aujourd'hui... non... tout est fermé !!! arrrhhhh ! Je ne pourrai pas dire que je n'ai travaillé ma patience en venant vivre ici... inspire, expire, inspire, expire, inspire, expire....

Bon demain... je vais au gym...

13 août 2007

S'entraîner à vouloir l'inactivité

Demain. J'y vais demain, promis. Peut-être demain matin - ah, je cherche à convaincre qui, là... soupirs... - j'irai demain soir après le travail. Parce que je me suis abonnée pour une année et que je me sens coupable du fromage mangé ce soir. Et donc, je vais aller au gym. Pourquoi ? Parce que je déteste le sport, et que j'aimerais bien perdre un peu de poids. Parce que je trouve que je m'essouffle maintenant trop vite. Parce que cela est sensé réduire mon stress... ben oui, c'est ironique ça, quand j'y pense... "réduire mon stress"... je stresse juste à penser que je dois me rendre là demain soir.

Parce que je déteste le gym et je déteste ma "routine" qui se définit ainsi:

exercice1 - courir comme une malade parce que je dois atteindre un certain nombre de calories brûlées en 20 minutes, tout cela en suant comme un porc (ou dit-on suer comme un cochon, ou encore comme un boeuf, me semble que j'ai déà entendu cela quelque part, enfin...) et en essayant de ne pas trop regarder les minutes s'écouler à une lenteur incroyable;

- aller ensuite d'appareil en appareil pour faire mes trois séries de 15 mouvements, histoire de me laisser croire que cela a un quelconque effet sur la définition de mes muscles, tout en essayant d'avoir moins chaud et en évitant à tout prix de croiser le regard d'un entraîneur - car apparemment, je ne fais jamais correctement aucun des appareils, ou alors la façon de faire change régulièrement selon l'heure du jour ;

- m'écraser sur un tapis pour faire de jolis demis redressements assis qui je sais maintenant, je n'avais jamais fait correctement car à l'école on nous les faisait faire tout croche... ou alors la technique change également selon les époques;

- pédaler comme une débile parce que je dois faire un certain nombre de kilomètres pendant mes 15 minutes de bicyclette ancrée au plancher, tout en essayant de ne pas me regarder dans le mur de miroirs;

- et finalement, ne pas oublier de faire mes étirements tout en espérant ne pas trop laisser de sueur sur le tapis

Tout cela entrecoupé de pauses "petits verres d'eau", qui ont pour but de me remettre un peu d'eau dans le corps et de m'essuyer le front pour une millième fois... Et finalement, je peux me traîner jusqu'à la douche. Et alors, alors que je me déshabille et que je mets mes gougounnes pour aller sous la douche, pendant quelques secondes je suis contente et fière de moi... pendant quelques secondes, hein, parce qu'aussitôt après je commence à penser qu'il va falloir revenir dans quelques jours et je redeviens maussade. Car je déteste ça... entièrement et complètement. Je déteste totalement aller au gym.

Mais ce que je déteste le plus... ce sont les gens qui y sont et qui accaparent les appareils... les gens qui essaient de me parler ou d'alterner les appareils avec moi... ce sont les entraîneurs qui ont tous leur façon de réaliser les exercices (il faut alors retenir qui fait quoi comment pour s'adapter au ti-clin de service)... ce sont les entraîneurs qui viennent te parler pendant que tu cours comme une folle, à bout de souffle, toute dégoulinante (heiiiin... quoiiii... ben oui, il fait beeeeeau aujour...d'hui, grand épais...).

Et je déteste les vestiaires remplies de femmes qui sont toutes minuscules et qui suivent les maudits cours - qui enterrent même la musique de mon lecteur de mp3 "uno, dos, tres... anda... vámonos" et qui prennent toute la place sur les bancs en riant et en parlant à tue-tête...

Je détestais le gym à Montréal, je déteste encore plus le gym à Barcelone... Et je déteste... bon, enfin, on aura compris, je suppose... je n'aime pas le gym...

Soupirs... et pourtant comme une parfaite petite automate, je me dirigerai demain soir (ou demain matin, si je suis courageuse) vers ces lieux détestés qui me font vouloir l'inactivité totale. Ceci dit... tout au plus profond de moi, j'envie incroyablement les gens qui aiment le gym... cela serait si simple...

7 août 2007

Crime littéraire: Ne pas savoir emprunter

Premier crime de bibliothécaire.

Car c'est en fait la bibliothécaire en moi qui se sent terriblement coupable. Et pourtant, ma passion pour la lecture et les livres a commencé par d'innombrables visites à la bibliothèque.
Biblioth_que2
Tout d'abord la bibliothèque de mon quartier... Après avoir emprunté tous les livres qui m'intéressaient à la section jeunesse de la bibliothèque de Saint -Michel, ma mère m'a laissé partager ses 10 livres permis à la section adulte. En plus de mes 5 livres jeunesse par 3 semaines, elle me laissait prendre trois livres - qu'elle approuvait - à la section adulte. Ce qui lui en laissait seulement 7 pour elle. Qu'elle ne lisait jamais assez rapidement pour moi. J'avais toujours terminé avant la fin des trois semaines. Et j'attendais impatiemment de retourner à la bibliothèque qu'elle termine ses livres. Il me semblait qu'elle aurait pu lire plus rapidement - et laisser faire le travail, le ménage, les repas et toutes ses choses sans importance qui la tenait loin de la lecture.

Qu'il fut merveilleux le moment où j'ai pu accéder à la section adulte et avoir moi aussi mes 10 livres à emprunter. Auxquels s'ajoutaient parfois quelques livres supplémentaires des 10 livres de ma mère. Et puis, je n'oublie pas les livres empruntés à la bibliothèque scolaire de mon écore primaire... qui selon mes souvenirs n'était pas si mal en point. Nous n'étions pas beaucoup à emprunter des livres et mes amies me laissaient souvent leur 2 livres...

Et puis, j'ai emprunté assidûment à la bibliothèque de mon école secondaire... et avec notre déménagement, j'ai pu explorer tous les rayons d'une nouvelle bibliothèque publique. Ensuite, j'ai emprunté des livres à la bibliothèque collégiale... et puis j'ai commencé à acheter des livres. Principalement dans les librairies de livres usagés, dans les ventes de livres de bibliothèques, les ventes de garage...

Biblioth_caire1Mais c'est surtout le bouquiniste "L'Échange" sur Mont-Royal et leur deuxième bouquinerie sur St-Denis qui me corrompirent complètement. Les livres si peu dispendieux et en si grande quantité... et j'ai commencé à acheter au lieu d'emprunter. Je devais maintenant posséder les livres et garnir ma bibliothèque. Qui grandit et grandit... Un livre que je voulais lire ? Vite à l'Échange, et à défaut d'y trouver l'oeuvre désirée, vite aux autres librairies. Et si je ne trouvais pas le livre usagé, je finissais par l'acheter neuf ou encore simplement attendre.

J'ai déjà passé des heures dans les bibliothèques à parcourir les rayons pour trouver les livres qui devaient être lus... une couverture, un titre, un 4e de couverture, et il allait rejoindre la pile de livres empruntés. Maintenant, je faisais la même chose, dans les rayons des librairies...

Je n'ai pas connu les bibliothèques des différents quartiers où j'ai habité par la suite. Et je n'ai emprunté des livres aux bibliothèques universitaires que pour mes cours. Les romans empruntés pendant mon Bac en Études françaises ne le furent que parce que je ne les trouvais pas en librairies et que j'avais des échéances de lecture à respecter.

Mais jusque là, je ne me sentais pas vraiment coupable... la culpabilité a commencé pendant mes études de bibliothéconomie... Et surtout quand j'ai travaillé en bibliothèque ! Tous mes collègues empruntaient à la bibliothèque - surtout les nouveautés. Les étés, ils partaient avec une pile de livres à livres pendant les semaines de vacances....

Mais je continuais à acheter mes livres. Je feuilletais les livres pendant mes pauses, mais pour mieux faire mon choix à la librairie. Surtout que maintenant il m'arrivait d'avoir les moyens de les acheter neufs. J'ai bien cédé à quelques reprises et j'ai emprunté quelques livres à la bibliothèque. Mais ensuite... je me sentais perdue. J'avais aimé le livre, mais je ne l'avais plus. Je ne pouvais pas le reprendre, relire des passages à toute heure du jour ou de la nuit, voir sa tranche sur mon étagère. Il me suffisait de l'acheter, vous dites ? Incapable. Tant de livres à lire... j'achetais toujours d'autres livres avant... après tout je l'avais déjà lu.

Et donc, je suis torturée entre l'achat ou l'emprunt... car j'adore les bibliothèques, et je crois en la lecture publique, aux prêts, au travail des bibliothèques, même si je suis incapable de moi-même emprunter mes lectures...

Est-ce que je connais la bibliothèque de mon quartier à Barcelone ? Non, mais je connais la librairie de livres usagés la plus proche...

3 août 2007

Inertie obligatoire

Il fait chaud. Est-ce que vous le saviez ? Bien sûr c’est l’été. Il y a toujours quelques jours ou quelques semaines de grandes chaleurs… enfin… c’était ainsi avant. À Montréal, chaque été, il y avait un ou quelques vagues de chaleurs. Une chaleur collante à cause de l’humidité. Une chaleur écrasante qui empêchait de dormir la nuit. Pour quelques jours, il faisait des 35º C, parfois plus… Aux gens qui rouspétaient, je souriais. J’aime bien mieux la chaleur au froid. Donc, pour moi, les semaines de chaleur épouvantable à Montréal étaient merveilleuses… bien mieux que les mois de froid… Bien plus agréable de se mettre en camisole et dormir avec un ventilateur – je ne supporte que très mal l’air conditionné -  que de se mettre 2 chandails, un manteau, un foulard, des bottes, des mitaines, un chapeau et de tout de même grelotter !

vasky4Mais à Barcelone… il fait chaud. Et encore, nous sommes parmi les privilégiés en Espagne… Séville, Madrid, Badajoz, Múrcia, Lleida, Toledo… il y fait encore plus chaud.

Mais bon, c’est tout de même très, très chaud à Barcelone. On le savait tout de même. Enfin, l’Espagne n’a pas une réputation de fraîcheur au niveau de la température… et j’étais déjà venue à Barcelone, donc je savais. Mais venir en vacances, voir la météo à la télévision, c’est autrement différent que d’habiter sur place. Car il fait chaud !!! Est-ce que je l’ai dit !

Impossible de bouger au soleil… les plantes de mon balcon se meurent, malgré toute l’eau et les soins que je leur donne… et mon chat ne bouge plus. Enfin, à peine. Deux petits pas pour passer d’un plancher de salle de bain à l’autre… quelques pas pour aller boire de l’eau… et il reprend sa position d’été : écrasement total sur le sol. Il se fait vieux et je vais parfois vérifier s’il va bien. Sa tête est molle et son poil n’est pas très propre – trop de poussières pour se laver adéquatement –Vasky mais il a encore assez d’énergie pour ronronner quand je lui gratte le menton.

Le soir, il fait un peu moins chaud. Les feuilles se relèvent un peu, un léger vent se lève également parfois, et mon chat revit un peu. Dans la noirceur, il se promène un peu, va sur le balcon et se recouche… La nuit, pour une raison quelconque, la maigre fraîcheur du soir redevient chaleur étouffante.

Ce matin, il y avait des nuages pour une partie de la matinée. Quel soulagement ! Oh… pas d’inquiétude, le soleil est revenu vers 13h00.

Il fait chaud… est-ce que je l’ai dit ?

2 août 2007

Dans le silence du mois d'août

Beaucoup moins de klaxons ce matin. Et il y en aura encore moins lundi prochain. La pâtisserie du coin est fermée. Et il est impossible d'aller à ma charcuterie préférée. Une des épiceries que je fréquente ne sera ouverte que les matins. Le Guía de Ocio (guide culturel hebdomadaire) liste les restaurants ouverts. Et les plages de Barcelone sont si pleines qu'on peut à peine distinguer le sable entre les serviettes - ce pourquoi, je préfère les plages de Castelldefels, et autres plages près de Tarragona._t_

C'est le mois d'août.

Et le mois d'août en Espagne, la vie cesse. À beaucoup d'autres endroits en Europe aussi, évidemment, mais en Espagne, c'est tout simplement le calme total. Sauf bien sûr pour la vague interminable de touristes. Sinon, tout arrête... littéralement. Impossible de poursuivre la vie normalement... presque tout est fermé... et pour le mois entier. Il est difficile de s'imaginer réellement à quoi ressemble Barcelone au mois d'août. Et on pense souvent que j'exagère.

Le mois d'août, ce sont les vacances. Et c'est sacré. Et quand je dis que je travaille, on me regarde tristement et avec incrédulité !!! Bon, travailler est un bien grand mot ! Difficile de travailler quand il n'y a personne d'autre qui travaille... les clients sont absents, personne à contacter, aucun téléphone, aucun courriel... le calme plat. J'en profite donc pour faire des rapports, des mises à jour, du ménage de dossier... et préparer les mois à venir... dans le silence et dans la chaleur... Car il fait chaud au mois d'août... très chaud...

C'est silencieux le mois d'août à Barcelone... sauf sur la Rambla et la plage, bien sûr.

1 août 2007

Crime littéraire: mémoire trouée

Mes crimes littéraires sont innombrables et chaque confession s'accompagne de sentiments de culpabilité. Et de soulagement aussi, bien sûr. Crime confessé, à moitié pardonné ! De toute évidence, certains crimes sont  véniels, d'autres sont capitaux... enfin selon mes références (d'ex-)chrétiennes. Mais tous me font sentir coupable, et donc méritent qu'on les mentionne. M_moiretrou

Il y a un crime que j'ai trop souvent commis. Et malheureusement, je me vois répéter cette action criminelle encore. Oh, je cherche à ne plus la commettre. Et pour ma défense, je ne cherche pas à le faire volontairement. Je dirais même que c'est tout à fait involontaire. Et je dis cela en toute honnêteté... je ne commets pas ce crime volontairement.  Un délit d'oubli involontaire.  Je suis de bonne foi... mais  est-ce que cela excuse ce crime ? Ne dit-on pas que la non-connaissance ne justifie pas le crime? Ou quelque chose du genre...

Mais quel est ce crime ? Ces pages, toutes ces pages que je lis... ces livres dont je fais la lecture... j'ai beaucoup lu.  Des livres que j'ai aimés, des livres que je n'ai pas aimés, des livres qui m'ont marquée, des livres qui m'ont laissée indifférente...

Mais il arrive que même si j'ai aimé le livre, même s'il m'a marquée... je l'oublie. J'oublie l'histoire, j'oublie les mots. La plupart du temps, je possède le livre - autre crime dont je me confesserai bientôt, un crime de bibliothécaire, celui-ci - je le vois dans ma bibliothèque, je me rappelle le titre, l'auteur, et même le moment où je l'ai lu... mais je ne me rappelle plus l'histoire. Ou à peine. Habituellement, dans la plupart des cas, je me rappelle au moins, si j'ai aimé le livre ou non !

Et alors, quand on me parle du livre, j'ai parfois de la difficulté à me rappeler de l'histoire... "oui, oui, je l'ai lu" (mais je ne pourrais pas vraiment vous dire de quoi ça parle!!!). Pour ma défense, très souvent quand j'en entends parler un peu ou si je lis quelques extraits, ça me revient ! Et je me souviens...

Je place la faute sur la quantité à lire... dans un temps trop court... et donc je blâme mon Bac en Études françaises... il y avait tant de livres à lire en si peu de temps. La pratique de la lecture rapide a laissé des séquelles; mais pour être honnête, je dois avouer que mon désir de lire tant d'oeuvres, tant de livres,  a fait que je lis trop rapidement.

Je ferme le livre... avec pleins d'images, de mots, de lettres, de souvenirs... bons ou mauvais. Mais trop rapidement, les mots se brouillent, les phrases deviennent confuses, les pages se confondent... et j'oublie. Ma mémoire devient parsemée de trous de lecture...

Je regarde parfois des livres dans ma bibliothèque et je suis incapable de me souvenir de l'histoire... j'en suis si embarrassée... Le pire c,est quand il arrive que j'achète un roman que j'ai déjà lu - mais cela n'arrive pratiquement jamais (bon cela m'est arrivé à 4 reprises - 4 fois en 36 ans d'existence, ce n'est pas si mal... bien sûr, je ne compte pas les fois où j'ai presque racheté le livre, avant de réaliser que je l'avais déjà lu !)

Maintenant, j'essaie réellement de prendre mon temps, de lire le roman et de me souvenir du contenu... mais cela m'arrive encore -trop souvent-... je repose le livre, le range dans ma bibliothèque et réalise quelques temps plus tard que les pages ne sont plus qu'un souvenir flou, que des mots imprécis, brouillés, dans ma mémoire trouée. 

23 juillet 2007

Non, je ne sais pas chasser les hirondelles

Avant de continuer mes articles sur le roman et le film "The Outsiders", je me sens dans l'obligation de demander pardon.

Pardon à tous ces gens qui viennent ici dans l'espoir de pouvoir "chasser les hirondelles". Et qui évidemment ne trouvent que mes réflexions sur les hirondelles voltigeant près de mon balcon, faisant peur à mon chat et étant régulièrement en conflit avec les goélants logeant en face dans l'arène de taureaux.

Je ne sais pas comment chasser les hirondelles. Et même si j'ai découvert que ces oiseaux sont légèrement effrayant - non seulement pour mon chat... je ne crois pas que je tenterais de les chasser... à moins qu'elles ne s'attaquent carrément à mon chat - qui se fait trop vieux pour répliquer, il a quand même presque 15 ans le pauvre... ou alors qu'elles me touchent tout à fait la tête lorsqu'elles descendent sur mon balcon - pour l'instant, elles laissent quand même un bon 30 cm...

Quand je vois dans mes statistiques, toutes ces recherches sur "chasser les hirondelles" qui aboutissent sur ma réflexion du 19 mai 2007 : Invasion et conquête, je me sens légèrement coupable. Surtout que si je mets la phrase entre guillemets dans google, c'est le premier résultat qui apparait !!! Et qu'en plus, je n'ai pas l'intention de faire de recherche pour apprendre et partager comment chasser ces oiseaux, qui ma foi, ont bien le droit de voler à leur guise...

Mais enfin... je me rends compte que je contribue encore avec ces excuses à augmenter le résultat de recherche fautif à cette question "comment chasser les hirondelles"... Mais qu'ont-elles fait pour qu'on veuille les chasser ?

Alors, voilà, toutes mes excuses aux chercheurs de méthodes pour chasser les hirondelles !!! ;-)

21 juillet 2007

Outsiders, The : I. L'auteur

The Outsiders / S.E. Hinton. – [New York]: Laurel-Leaf Books, 1982. – 156 p. ; 17 cm. – ISBN 0-440-96769-4

L’auteur:

Selon plusieurs sources, S.E. Hinton est née en 1948 à Tulsa dans l’état d’Oklahoma des Etats-Unis. Mais on donne souvent SEHINTONcomme date de naissance 1950. On dit qu’elle avait 17 ans lorsque paru son premier roman en 1967. Mais selon la biographie dans l’édition du livre lu, on dit que l’auteur avait 16 ans quand elle écrivit son premier roman en 1967.

Elle commença à écrire alors qu’elle était très jeune, alors qu’elle fréquente l’école Will Rogers High School. Ses premiers romans demeurent non publiés.

Son nom complet est Susan Eloise Hinton mais lorsqu’elle publia son premier roman, son éditeur lui suggéra de n’utiliser que ses initiales à la place de son nom complet. Il voulait ainsi éviter que les lecteurs et critiques ignorent que le roman – mettant en scène de jeunes garçons – avait été écrit par une jeune femme. Comme la plupart de ces romans sont écrit selon le point de vue d’un garçon, l’auteur décida par la suite de continuer à utiliser uniquement ses initiales. De plus, cela lui permet de séparer sa vie professionnelle d’auteur de sa vie personnelle.

Elle commença à écrire son premier roman « The Outsiders » alors qu’elle avait 15 ans. Plusieurs événements l’incitèrent à écrire ce roman. Grande lectrice, elle trouvait cependant qu’il existait peu de livres destinés aux jeunes lecteurs adolescents – les livres existants étant peu réalistes selon elle. Elle voulut écrire un roman qui s’adressait directement aux adolescents. De plus, après la mort de son père, elle devint solitaire et trouva rapidement refuge dans l’écriture.

Finalement, elle trouva l’inspiration dans sa réalité quotidienne. Tous les jours, elle pouvait voir dans son école, deux groupes s’opposer : les jeunes pauvres, les Greasers et les jeunes riches, les Socs. Ne faisant pas vraiment partie d’aucun groupe, ses amis faisant cependant partie des Greasers. Elle fut témoin des affrontements entre les deux groupes, et elle vit un de ses amis se faire battre par d’autres jeunes de son école. Cet incident la révolta et l’incita à partager sa colère et frustration envers cette division sociale. L’incident est également le point de départ de son premier roman. Elle voulut avec ce roman, mettre en mots ce dont elle était témoin tous les jours.

Il est intéressant de noter que alors qu’elle écrivait ce premier roman qui recevra divers prix et qui fut vendu à plus de 8 millions de copies, elle avait d’énormes difficultés à l’école et échouait son cours de création littéraire ! Le roman fut publié en 1967 par la maison d’édition Viking. Il devint rapidement un best-seller et S.E. Hinton un auteur important de la littérature jeune adulte.  

Le succès de son premier roman lui apporta la célébrité et beaucoup de publicité. Cependant les attentes étaient grandes de la part de son éditeur, des critiques et des lecteurs. Elle poursuivit ses études à l’Université de Tulsa en même temps qu’elle commença la rédaction de son deuxième roman. La pression qu’elle ressentait était cependant énorme et pendant trois ans, elle fut victime du fameux syndrome de la page blanche. Déprimée, stressée, elle était incapable d’écrire. Grâce à son copain – qui devint en 1970, son époux – elle réussi à briser son blocage. En effet, il l’obligea à écrire deux pages par jour.

En 1970, elle obtient son diplôme d’enseignement de l’Université et elle termine son deuxième roman : « That Was Then, This Is Now ». Il fut publié l’année suivante. L’auteur considère que ce roman est plus réfléchi et travaillé. L’histoire a pour thèmes la drogue et la délinquance et encore une fois, est présentée du point de vue d’un jeune garçon placé devant un choix difficile. SEHINTON2

Elle publia son troisième roman « Rumble Fish » en 1975, bien qu’il paru d’abord en 1968 sous la forme d’une nouvelle dans le journal de l’Université de Tulsa. D’autres romans suivirent « Tex » en 1979 et « Taming the Star Runner » en 1988. On compte en tout 8 romans pour jeunes adultes et l’auteur est souvent qualifié de porte-parole de la jeunesse. Elle est un auteur important de la littérature pour jeunes adultes et ces livres ont reçus de nombreux prix. Ses romans sont souvent enseignés dans les classes, bien que ils soient aussi souvent censurés ou bannis des bibliothèques scolaires.

En 1983, « The Outsiders » fut porté à l’écran par le réalisateur Francis Ford Coppola. S.E. Hinton participa à la version cinématographique de son roman. L’année 1983 est également marquée par la naissance, en août, de son fils, Nicholas David. D’autres romans sont également adaptés pour le cinéma.  

Elle continue d’écrire, mais ses romans ne sont plus uniquement destinés à des lecteurs adolescents. Ils ont maintenant d’autres public cible, notamment, les enfants (d’âge pré-scolaire ou scolaire) ou encore les lecteurs adultes. Mais comme tous ses romans, son inspiration demeure sa propre vie.

En 1988, elle reçut le prix « Margaret A. Edwards Award » qui est présenté par la Young Adult Library Services Association. Le prix est attribué aux auteurs dont les œuvres présentent les expériences et émotions des adolescents.

S.E.Hinton réside toujours à Tulsa avec son époux où elle continue à écrire.

Bibliographie :

  •  - The Outsiders (1967) – Roman « jeune adulte »
  • - That Was Then, This Is Now (1971) - Roman « jeune adulte »
  • - Rumble Fish (1975) - Roman « jeune adulte »
  • - Tex (1979) - Roman « jeune adulte »
  • - Taming the Star Runner (1988) - Roman « jeune adulte »
  • - Big David, Little David (1995) – Roman jeunesse
  • - The Puppy Sister (1995) – Roman jeunesse
  • - Hawkes Harbor (2004) – Roman
  • - Some of Tim’s Stories (2007) – Roman

Commentaires à suivre...

- sur l'oeuvre: ici, ici et ici

- sur le poème de Robert Frost

- sur le film

- réflexion personnelle (introduction)

Sources:

19 juillet 2007

Ce film que je lis

The Outsiders / S.E. Hinton. – [New York]: Laurel-Leaf Books, 1982. – 156 p. ; 17 cm. – ISBN 0-440-96769-4Outsiders1

Introduction :

Il arrive que je lise un livre et que j’apprenne ensuite qu’il a été adapté au cinéma ou qu’il le sera bientôt. Parfois je vois le film. Quand j’ai lu un livre – et que de surcroît je l’ai aimé – c’est toujours avec appréhension que je visionne l’adaptation cinématographique. Je suis souvent déçue ou désappointée… le film n’arrivant pas à rendre le roman. Mais je suis aussi parfois surprise ou enchantée du résultat. Certaines adaptations cinématographiques surpassent même parfois le roman dont ils s’inspirent… parfois… Ou alors, le film devient une œuvre complètement différente du roman.

Et il arrive – plus rarement - que j’ai vu un film avant de lire le roman qui a inspiré l’adaptation cinématographique. Parfois même avant de savoir qu’un roman était à l’origine du film. Et alors, c’est aussi une situation délicate. Surtout si j’ai aimé le film. Est-ce que je dois lire le livre ? Sera-t-il meilleur que le film ? Serais-je finalement déçu du film, même si je l’avais d’abord aimé, parce que finalement, il n’est pas à la hauteur du roman ?

Et donc… j’avais 12 ans quand en 1983, le film « The Outsiders » est sorti au cinéma. Mais ce n’est qu’en 1985 à l’âge de 14 ans que je l’ai vu pour la première fois. Nous étions plusieurs amies un samedi après-midi, et nous avions loué des vidéos. Je me rappelle que c’était la première fois – et ce fut l’unique fois - que nous allions chez cette amie. Pour une raison inconnue, jamais nous allions chez Sophie. Je me souviens cependant très bien de son salon. Nous avions entre autres loué un film avec plusieurs jeunes acteurs que nous connaissions bien – et qu’on trouvait bien séduisants – Rob Lowe, Tom Cruise, Matt Dillon… j’aimais particulièrement Emilio Estevez.

Nous étions environ 6 filles de 14 ans. Et donc, cela rend le visionnement d’un film difficile. On parle, on rit, on grignote, on pousse des cris quand les acteurs apparaissent à l’écran. Mais je me souviens que dès les premières images du film, j’ai arrêté de parler. Mes amies continuaient à rire et parler tout en écoutant distraitement le film… mais moi, j’étais silencieuse. Et je rageais du bruit et du manque d’attention de mes amies. Et je rageais que le film soit en français et non pas dans sa version originale, en anglais.

Et donc, quelques jours plus tard, je suis allée louer à nouveau le film. Seule. Et en anglais. Et je pus regarder tranquillement chaque scène, écouter attentivement chaque mot… et pleurer… les larmes que j’avais retenues quelques jours auparavant… je les ai laissé couler. J’ai reloué le film souvent par la suite… et puis, évidemment j’ai pu voir que le film était une adaptation d’un roman.

J’ai cherché longtemps le roman. Et quand je l’ai finalement acheté, j’ai attendu avant de le lire. J’avais un peu peur qu’il soit très différent du film… que le film ne soit finalement pas aussi bon que le livre… que trop de choses aient été coupées ou alors que des scènes que j’aimais, n’existent pas dans le roman ou qu’elles soient différentes…

Et puis j’ai lu en quelques heures les 156 pages de mon édition. J’ai à nouveau verser quelques larmes – ce qui est rare quand je lis un roman. Il y avait bien quelques scènes qui n’apparaissent pas dans le film… mais dans l’ensemble, les deux œuvres livrent le même texte…

Après toutes ces années, autant le roman que le film me touchent… je ne sais pas combien de fois j’ai pu lire le roman… combien de fois j’ai visionné le film. Le livre est dans ma bibliothèque, vieille édition peu coûteuse et toute jaunie… j’ai également le film en version VHS et je compte le racheter bientôt en DVD – surtout que j’ai su que le réalisateur avait sorti une version complète de son film, encore plus près du livre…

Ce film et ce livre sont très importants pour moi, et je peux en réciter de grands bouts… et malgré tout, je me souviens toujours avec nostalgie de la première fois que j’ai entendu ces mots :

When I stepped out into the bright sunlight from the darkness of the movie house…” suivi par la chanson “Stay Gold”….

Seize upon that moment long ago
One breath away and there you will be
So young and carefree
Again you will see
That place in time...so gold
” …

J’ai encore des frissons chaque fois que le film commence…et j’ai toujours les larmes aux yeux quand je lis les mots de la lettre de Johnny :

I’ve been thinking about it, and that poem, that guy that wrote it, he meant you’re gold when you’re a kid, like green. When you’re a kid everything’s new, dawn. It just when you get used to everything tht it’s day. Like the way you dig sunsets, Pony. That’s gold. Keep it that way, it’s a good way to be. I want you to tell Dally to look at one. He’ll probably think you’re crazy, but ask for me. I don’t think he’s ever really seen a sunset.” p. 154

18 juillet 2007

Tous ces livres...

"Dans la vitrine de la librairie, tu as aussitôt repéré la couverture et le titre que tu cherchais. Sur la trace de ce repère visuel, tu t'es aussitôt frayé chemin dans la boutique, sous le tir de barrage nourri des livres - que - tu - n'as - pas - lus qui, sur les tables et sur les rayons, te jetaient des regards noirs pour t'intimider. Mais tu sais que tu ne dois pas te laisser impressionner. Que sur des hectares et des hectares s'étendent les livres - que - tu - peux - te - passer - de - lire, les livres - faits - pour - d'autres - usages - que - la - lecture, les livres - qu'on - a - déjà - lus - sans - avoir - besoin - de - les - ouvrir -  parce - qu'ils - appartiennent - à - la - catégorie - du - déjà - lu - avant - même - d'avoir - été - écrits. Tu franchis donc la première rangée de murailles : mais voilà que te tombe dessus l'infanterie des livres - que - tu - lirais - volontiers - si - tu - avais - plusieurs - vies - à - vivre - mais - malheureusement - les - jours - qui - te - restent - à - vivre - sont - ce - qu'ils - sont. Tu les escalades rapidement, et tu fends la phalange des livres - que - tu - as- l'intention - de - lire - mais - il - faudrait - d'abord - en - lire - d'autres, des livres - trop - chers - que - tu - achèteras - quand - ils - seront - revendus - à - moitié - prix, des livres - idem - voir - ci-dessus - quand - ils - seront - repris - en - poche, des livres - que - tu - pourrais - demander - à - quelqu'un - de - te - prêter, des  livres - que - tout - le - monde - a - lus - et - c'est - comme - si - tu - les - avais - lus - toi-même. Esquivant leurs assauts, tu te retrouves sous les tours du fortin, face aux efforts d'interception des  livres - que - depuis - longtemps  - tu - as - l'intention - de - lire, des livres - que - tu - as - cherchés - des - années - sans - les - trouver, des livres - qui - concernent - justement - un - sujet - qui - t'intéresse - en - ce - moment, des livres - que - tu - veux - avoir - à - ta - portée - en - toute - circonstance, des livres - que - tu - pourrais - mettre - de - côté - pour - les - lire - peut-être - cet-été, des livres - dont - tu - as - besoin - pour - les - aligner - avec - d'autres - sur - un - rayonnage, des livres - qui - t'inspirent - une - curiosité - soudaine - frénétique - et - peu - justifiable.

 Bon. Tu as au moins réussi à réduire l'effectif illimité des forces adverses à un ensemble considérable, certes,  mais cependant calculable, d'éléments en nombre fini, même si ce relatif soulagement est mis en péril par les embuscades des livres - que - tu - as - lus - il - y - a - si - longtemps - qu'il - serait - temps - de - les - relire et des livres - que - tu - as - toujours - fait - semblant - d'avoir - lus - et - qu'il - faudrait - aujourd'hui - te - décider - à - lire - pour - de - bon."

Italo Calvino - Si par une nuit d'hiver un voyageur


15 juillet 2007

Confiance

Je me retrouve dans l'impossibilité de croire une seule parole qu'il prononce... C'est extrêmement déroutant et très difficile à accepter.

J’ai l’impression que tout ce qui me dit est, soit un mensonge, soit une demi-vérité… ou alors que les paroles qu’il prononce sont sans importance et qu’il cache à peu près tout. Évidemment ce n’est pas un sentiment qui a commencé sans raison. Et comme on dit, chat échaudé craint l’eau froide.

Et j’ai l’impression également que c’est probablement irréversible. Est-ce que je pourrai un jour lui faire confiance, ne paspapa remettre en question la moindre de ses paroles, ne pas avoir constamment un doute sur la véracité de ce qu’il me raconte ? Je ne sais pas. Et si c’était uniquement ce qu’il me dit maintenant… me voilà à questionner toute mon enfance, tous ces gestes et paroles, toute notre vie… C’est mon père et j’ai l’impression qu’on me l’a volé…

Je ne suis pas innocente, je sais bien qu’on ne connaît pas complètement ses parents. Qu’on a parfois des visions idéales et dénaturées de leur personne… mais je dirais que ce n’est pas complètement le cas ici… en fait, j’avais une vision assez réaliste de mon père. Je connaissais pas mal ses défauts et ses erreurs. Et j’ai connu des aspects négatifs de sa personnalité. Je n’ai pas que de beaux souvenirs de lui. Et les dernières années ont amené leur lot de contrariétés et même de disputes. Qu’il fasse des choses que je n’approuve pas ou qui me fâchent, je l’accepte assez bien. J’ai appris à le connaître et à accepter certaines attitudes et actions – ou manque d’actions. Cela a pu parfois me faire de la peine ou m’enrager, mais je pouvais vivre avec ces choses… après tout j’aime mon père…

Mais ces mensonges, ces actes cachés, ces attitudes d’adolescent immatures sont incompréhensibles pour moi. Et surtout me donne l’impression que ce n’est plus véritablement mon père. Quand je le vois, je sens mon cœur se serrer… je le vois, je le reconnais, mais j’ai constamment le sentiment qu’il me cache des choses et me ment… et je ne peux plus effacer ce sentiment. C’est comme si sous la peau d’une personne que j’aime se cache quelqu’un d’inconnu…

Même le fait que je sais qu’il est pas mal manipulé par une autre personne, ce n’est même pas ce qui me blesse le plus… c’est cette impression de ne plus pouvoir lui faire confiance.

Maintenant, le chat est-il réellement tombé du 3e étage ? Est-il réellement indemne ?  Ou alors disparaîtra-t-il dans quelques jours ? Ce questionnement paraît anodin mais renferme tous mes doutes.

13 juillet 2007

Index des livres lus (alphabétique)

Lectures :


- 0...9 -

- 206 Bones / Kathy Reichs


- A -

- Accident (L') /C.L.Taylor

- Affaire Raphael (L')  / Iain Pears

- Agonie  / Jacques Brault

- A la table des seigneurs, moines et paysans du Moyen Age  / Eric Birlouez

- Alpha (L') / Nadia Bouzid

- Antigone / Jean Anouilh

- Appel du mal (L') / Lisa Unger

 - Arcanes du chaos (Les) / Maxime Chattam

 - Ascendant (L')- Alexandre Postel

- Assassins de la 5eB (Les)- Kanae Minato

 - Au péril de la mer - Dominique Fortier


- B -

- Barcelona Shops / Consol Bancells

- Blasphemy / Douglas Preston

- Bondrée / Andrée A. Michaud

- Brunissement des baleines blanches (Le) / Boucar Diouf


- C -

- Celui dont le nom n'est plus / René Manzor

- Cercle de la croix (Le) / Iain Pears

- Certaines n'avaient jamais vu la mer / Julie Otsuka

- Ce qui n'est pas écrit / Rafael Reig

- Chambre des parents (La) / Brigitte Giraud

- Chambre de la Stella (La) / Jean-Baptiste Harang

- Chasse-galerie (La) / Honoré Beaugrand

- Child of the Night / Nancy Kilpatrick

- Christmas Night Murder (The) / Lee Harris

- Christmas Pudding / Agatha Christie

- Chuchoteur, Le / Donato Carrisi

- Cité du Soleil (La) / Tommaso Campanella

- Cocorico / Pan Bouyoucas

- Collectionneur (Le) / Chrystine Brouillet

- Conception / Chase Novak

- Conjuration de la Sixtine (La) / Philipp Vandenberg

- Corde (La) / Stefan aus dem Siepen

- Cri du cerf (Le) /Johanne Seymour

- Croyances et rites populaires / James Éveillard, Patrick Huchet


- D -

- Daddy Love / Joyce Carol Oates

- Dahlia Noir (Le) / James Ellroy 

- Dame à la Licorne (La)  / Tracy Chevalier

- Dans les bois / Harlan Coben 

- De la fabrication des fantômes / Franck Manuel

- Déjà Dead / Kathy Reichs 

- Deux zèbres sur la 30e Rue / Marc Michel-Amadry

- Derrière le masque / Louisa May Alcott

- Diable s'habille en Prada (Le) / Lauren Weisberger

- Dictionary of Angels: Including the Fallen Angels / Gustav Davidson

- Dîner (Le) / Herman Koch

- Divins secrets des petites ya-ya (Les)/ Rebecca Wells

- Door Through Washington Square (The)/ Elaine Bergstrom

- Doux venin des abeilles (Le) / Lisa O'Donnell

- Du domaine des murmuresCarole Martinez

- Dylanne et moi / André Carpentier


- E -

- Écorchée (L') / Donato Carrisi

 - Enchantment of the Faerie Realm: Communicate with Nature Spirits & Elements / Ted Andrews

- Enfants du Graal (Les) / Peter Berling

- Évangile de Marie (L'): Myriam de Magdala / Évangile copte du IIe siècle traduit et commenté par Jean-Yves Leloup 


- F -

- Femme au Moyen-Âge (La) / Jean Verdon 

- Fête du Potiron (La) / Agatha Christie 

 - Fille de l'hiver (La) Eowyn Ivey 

 - Flambeau (Le) / Agatha Christie 

- Fou et le professeur: une histoire de meurtre, démence, de mots et de dictionnaire / Simon Winchester   


 - G -

 - Gars des pogos (Le) / Éric Godin

- Gifle (La) / Christos Tsiolkas

- Goût des pépins de pomme (Le) / Katharina Hagena


 - H -

- Haunting of Hill House (The) / Shirley Jackson

- Huitième livre de Vésale (Le) / Jordi Lllobregat

- Histoires d'Ogres / Katia Gagnon


- I -

- Indésirable / Francis Malka

- Invitation (L') / Miquel Pairolí


- J -

- Jade, l'enfant de la mer / Stéphane Bourget

- Je ne me lève jamais avant la fin du générique   / Réjane Bougé

- Je reviendrai avec la pluie / Takuji Ichikawa

- Jeunes mortes (Les) / Selva Almada

- J'haïs le hockey / François Barcelo

- Jurassic Park  / Micheal Crichton


- L -

- Labyrith / Kate Mosse 

- Landays afghans

- Last days / Adam Nevill

- Little Women / Louisa May Alcott,

- Libraire (Le) / Régis De Sá Moreira

- Logique du sang (La) / Martin Buysse

- Lorsque j'étais une oeuvre d'art / Eric-Emmanuel Schmitt

- Lottery (The) / Shirley Jackson

 - Lune rouge (La) /Jean Lemieux


- M -

- Madame Victoria / Catherine Leroux

- Maison assassinée (La) / Pierre Magnan

- Maman a tort / Michel Bussi

- Mangez-le si vous voulez / Jean Teulé

- Mannequin enchanté (Le) / Anthony Phelps

- Mathématique du crime / Guillermo Martinez

- Mer d'innocence (La) - Kishwar Desai

- Muséum / Véronique Roy

  •  Muséum - publié le 14 juillet 2008

- N -

- Nancy croit qu'on lui prépare une fête / Simon Boulerice

- Noël d'Hercule Poirot (Le) / Agatha Christie

- No more Natalie / Marin Ledun

- Nous avons tous peur / B.R. Bruss

- Noyade du marchand de parapluies (La) / Francis Malka

 


 - O -

- Oeuvre au Noir (L') / Marguerite Yourcenar

- Old Possum's Book of Practical Cats / T.S. Eliot

- Oiseau de mauvaise augure (L') /Camilla Läckberg

- Ô Solitude ! / D. Kimm

- Ouvert l'hiver / Sébastien Dulule

- Outsiders (The) / S.E. Hinton

 


- P -

- Pages à brûler / Pascale Quiviger

- Passion du livre au Moyen Age (La) / Sophie Cassagnes-Brouquet

- Parfum de la tubéreuse (Le) / Élise Turcotte

- Pauline / George Sand

- Personne ne le croira / Patricia MacDonald

- Petit lexique des idées fausses sur les religions / Odon Vallet

- Petites histoires avec une chat dedans (sauf une) / Véronique Papineau

- Petit jardin des fées (Le) / Anne Duguël

- Petite robe de Paul (La) / Philippe Grimbert

- Phyto-analyste : thriller botanique (Le) / Bertrand Busson

- Pièces importantes et effets personnels de la collection Leonore Doolan et  Harrold Morris... / Leanne Shapton

- Piscine (La) / Jonathan Gaudet

- Plantes, les hommes et les dieux (Les) / Michèle Bilimoff.

- Plus léger que l'air / Federico Jeanmaire

- Poèmes choisis / Hector Saint-Denys Garneau

- Poésies complètes 1896-1899 / Émile Nelligan

- Poison des roses / Mirjam Pressler

- Pollution au Moyen-Âge (La) / Jean-Pierre Leguay

- Pour en finir avec le Moyen-Âge / Régine Pernoud

- Predator / Patricia Cornwell

- Prédicateur/ Camilla Läckberg

Princesse des glaces (La)/ Camilla Läckberg


- Q -

- Quelque part avant l'enfer / Niko Tackian

- Qumran / Eliette Abécassis

  • Qumran - publié le 18 novembre 2009
  • Qumran - Suite - publié le 19 novembre 2009

- R -

- Reines et favorites : le pouvoir des femmes / Benedetta Craveri

- Relic / Douglas Preston ; Lincoln Child

- Réparation (La) / Katia Gagnon

- Reste de sa vie (Le) / Isabelle Marrier

- Roi disait que j'étais diable (Le) / Clara Dupont-Monod

- Royaume scotch-tape / Chloé Savoie-Bernard

- Rule of Four (The) / Ian Caldwell ; Dustin Thomason


- S -

- Sang du temps (Le) / Maxime Chattam

- Scarpetta / Patricia Cornwell

- Secte des Égoïstes (La) / Eric-Emmanuel Schmitt 

- Selected Poems of Anne Sexton / edited with an introduction by Diane Wood Middlebrook and Diane Hume George  

- Sept jours du talion, Les / Patrick Senécal

- Sepulchre / Kate Mosse

- Signora Wilson (La)/ Patrice Salsa

- Silence de sang / Sue Walker

 - Shadow of the Wind / Carlos Ruiz Zafón

- Sleepers / Lorenzo Carcaterra

-Soeur de Judith / Lise Tremblay

- Sukkwan Island / David Vann

-Sur ma peau / Gillian Flynn

- Survenant (Le) / Germaine Guèvremont

- Suspicions of Mr. Whicher, or, The Murder at Road Hill House (The) / Kate Summerscale


- T -

- Table des matières (La) / Sylvie Fayet-Scribe

Tailleur de pierre (Le) / Camilla Läckberg

 -Testament des Templiers (Le) / Glenn Cooper

- Théroème du Perroquet (Le) / Denis Guedj 

- Trois fois la bête / Zhanie Roy

- Trois p'tits chats / René Boulanger


- U -

- Un cadavre dans la bibliothèque / Agatha Christie

- Une journée avec Monsieur Jules / Diane Broeckhoven

- Une nuit, je dormirai seule dans la forêt / Pascale Wilhelmy

- Univers féerique (L') / Édouard Brasey


- V -

- Vallée du renard (La) /Charlotte Link

- Vérité sur l'Affaire Harry Quebert (La) / Joël Dicker

- Vide (Le) / Patrick Senécal

- Vie privée des arbres (La) / Alejandro Zambra

- Vierge en bleu (La) / Tracy Chevalier

- Vingt-quatre milles baisers / Françoise de Luca

- Viou / Henri Troyat

 

- Visages (Les) / Jesse Kellerman


  - W -

-Wagon (Le) / Philippe Saimbert & Isabelle Muzart

- Wicca / Scott Cunningham


- Z -

- Zébrures écarlates / Michel Roberge

 

Crimes littéraires :  (Maintenant sous leur propre catégorie)


Premier compilation : 13 juillet 2007
Dernière mise à jour: 5 décembre 2017

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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