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Quelques pages d'un autre livre ouvert...

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
28 février 2007

Mais est-ce que la maîtresse était folle ?

On sait très bien que la mémoire fait parfois défaut. Ou encore qu'elle nous donne de faux souvenirs. Ou des souvenirs trafiqués à coups de photos ou de récits qu'on nous fait des événements.

Mais on a également des souvenirs très forts... des moments qu'on sait qu'ils ont existés et des choses qu'on est certain qu'elles ont été dites !

Et par un après-midi ensoleillé, j'écoutais en travaillant de vieilles chansons. Qui m'ont rappelé de vieilles comptines et chansonnettes qu'on récitait et chantait enfants. Décision impulsive de chercher ces chansonnettes et ces comptines sur Internet... ne trouve-t-on pas toutes paroles de chansons?

J'écoutais quelques vieilles chansons... dont une que ma mère écoutait souvent. Elle écoutait surtout la version de Vicky car elle avait le disque, mais je crois que Dalida l'a aussi chanté ainsi que beaucoup d'autres artistes: Le Temps des Fleurs... voilà le nom de la chanson.

Ce qui m'a rappelé "l'autre version" ! Celle qu'on chantait au primaire... dans les journées d'activités, dans la cour de récréation... Voyons voir... cherchons les paroles de ce classique de mon enfance "C'était dans l'temps de l'école" chanté sur la même mélodie que "Le Temps des Fleurs". Sait-on jamais ! Avec tout ce qu'on peut trouver et retrouver sur le Web... peut-être que ces paroles de chansonnette peuvent aussi être trouvées !

Et bien oui, j'ai trouvé... sur Planet'anim (http://www.planetanim.com/modules/mysongs/singlelink.php?lid=627) voilà les paroles... je les ai trouvé sur d'autres sites également... mais, mais, mais voilà... elles sont identiques à ce que je me souviens sauf que... sauf que... il y a des bouts qui ne sont pas pareils !

Et je me demande, est-ce ma mémoire ou alors étions-nous les seuls à ne pas dire : "C'était dans le temps de l'école on pitchait des pots de colles, le lendemain c'était mon examen "  mais plutôt "C'était dans le temps de l'école, la maîtresse était folle, le lendemain c'était mon examen" ? Parce que je suis certaine qu'on disait que la maîtresse était folle !

Et puis je suis pas mal certaine qu'après avoir dit : "J'ai eu 0% mon père était content mais la maitresse a ma chauffé les fesses! AH! la maudite cochonne attends que j'te la pogne, je l'ai pogné pis je l'ai pas manqué" Nous disions que nous l'avions assis sur l'cul pis que après ça on l'avait pu jamais r'vue... et non " j'tallé chez l'directeur ça faisait mon bonheur mais j'ai passé un très mauvais quart d'heure. J'y ai sacré un coup de pied y'a fait un vol planné depuis c'temps là j'me fais plus écoeuré oh é!!!"

Enfin... c'est peut-être ma mémoire mais je suis assez certaine de ces souvenirs... on chantait cette chanson tellement souvent et assez fort... mais pas trop... histoire que la "maîtresse" nous entende mais qu'elle ne sache pas qui chantait ! Mais je suppose que celui lui importait peu finalement !

Et puis j'ai cherché d'autres chansons, d'autres comptines... il y en a d'identiques mais d'autres qui diffèrent... comme La Samaritaine... Je me souviens de chaque mot et chaque mouvement et "claque" des mains... mouvements très chorégraphiés... et encore une fois... cela ne concorde pas...

Je n'ai pu trouver que ceci :

La Samaritaine, taine, taine,
Va à la fontaine, taine, taine,
Va puiser de l'eau, l'eau, l'eau,
Dans un petit seau, seau, seau,
Le pied a buté, té, té,
Le seau est tombé, bé, bé,
L'eau s'est renversée


La première partie est identique, mais ensuite...

La Samaritaine, taine, taine,
Va à la fontaine, taine, taine,
Pour chercher de l'eau, l'eau, l'eau
Dans un petit seau, seau, seau,
Le bon Dieu la voit, voit, voit
Et lui dit tout bas, bas, bas
La Samaritaine,
tu n'en auras pas, pas, pas
,

Je ne sais pas... je suis vraiment certaine de mes souvenirs... combien de récréations ai-je passé à réciter ces chansons... mes souvenirs sont-ils mauvais... ou étions-nous la seule école à chanter ces comptines et chansonnettes de cette manière ????

Que de questions existentialistes !!!

Au moins... les seules paroles que j'ai trouvé de cette comptine qu'on chantait avec encore une fois, chorégraphie des mains sont les mêmes que je me rappelle :

Michel je t'abandonne (donne-donne)
Je ne veux plus te voir (voir-voir)
La peine que tu m'as faite (faite-faite)
M'a mise au désespoir (poir-poir)!
Assise à ma fenêtre (nête-nête)
Je te regarde passer (ser-ser)
Je dis à ma grand-mère (mère-mère)
Voici mon bien-aîmé
Olé!
(avec un mouvement des mains sur les épaules ! )

Peut-être ne suis-je pas complètement perdue avec mes souvenirs du primaire !!! ;)

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26 février 2007

L'espace d'une boîte

On nous dit que rien ne changera. Et on veut bien croire un peu. On sait bien que cela ne se peut pas car rien n'est plus pareil. Mais on veut bien croire qu'on fera un effort pour que cela change le moins possible.

pens_esEt puis, je ne fais que cela vouloir croire. Malgré les mensonges et les histoires. Je veux bien croire qu'on avait de la difficulté à me dire la vérité. Que parce qu'on ne savait pas trop comment annoncer sa nouvelle vie, on soit tomber dans des récits complètement faux... qui n'étaient même pas bien construits. Et que même si je voyais les mensonges dans les paroles, on tentait de nier parce qu'on avait soi-même de la difficulté à comprendre cette nouvelle vie.

Je peux bien l'admettre. Je suis capable de l'accepter et même de pardonne. Parce qu'on aime sa famille. Parce qu'on aime croire que certaines choses ne changeront pas.

Je réalise que certaines choses ne m'ont jamais été dites. Que certaines choses furent cachées. Je crois aussi comprendre que les mensonges ont fait partie de nos vies. De façon complètement incroyables ces mensonges expliqueraient tellement de choses inexplicables. Mais je ne peux croire à ces mensonges. Encore beaucoup d'espoirs. Et je refuse de laisser ces espoirs me quitter complètement.

Mais parfois certains événements me sont difficiles à accepter. Quelques part en moi, je comprends que lorsqu'on construit une nouvelle vie, on se laisse aller à certaines décisions et à certains mots. Mais je ne peux comprendre qu'on puisse dire que rien ne changera pour ensuite tout changer.

Je ne comprends pas qu'on puisse trouver que quelques boîtes n'aient plus leur place. Qu'on ne puisse plus trouver quelques centimètres d'espace pour entreposer des moments de ma vie. Qu'une nouvelle personne dans une nouvelle vie prenne tant d'espace que mon espace soit complètement encombrant. Et que ce soit juste mon espace à moi qui prenne trop de place.

Que quelques boîtes, me dira-t-on. Il n'y a qu'à trouver un espace ailleurs, quitte à débourser quelques sous pour louer quelques mètres carrés. Mais quand on me fait savoir si clairement que ces boîtes prennent trop de place... je ne peux m'empêcher de comprendre très clairement comment l'espace d'une boîte peut représenter un espace de trop.

25 février 2007

Quelque plumes vertes à Barcelone

Il y a quatre ans, un an avant mon déménagement à Barcelone, je suis venue passer un été dans la ville, histoire de mettre à jour mon castillan.

Un après-midi, j’attendais l’autobus 70 à la Plaça Espanya qui me ramènerait à l’appartement que j’occupais de la Ronda San Ramón à Sant Boí de Llobregat. Il faisait chaud. Nous étions à la fin du mois de juin 2003. J’observais l’édifice en construction en face de moi, de l’autre côté de l’avenue Parallel, quand soudainement une flopée d’oiseaux au cri familier passa devant mes yeux. Le plumage était vert… il me semblait… le cri… celui de… de… perruches ??? Impossible !!! Des perruches sauvages àoiseau Barcelone ? Je n’avais jamais entendu parler d’une telle chose ! Et je ne me rappelais pas avoir vu un jour des perruches à Barcelone. Des moineaux effrontés, des pigeons bien nourris, et divers types de goélands… oui… mais pas des perruches. Il me semble que je m’en serais souvenu ! Cela devait être mon imagination ou alors une flopée de perruches échappées qui se seraient rassemblées afin de survivre… mais que quelques oiseaux…

Et puis, lorsque je suis définitivement déménagée ici et que je me suis promenée de long en large dans presque tous les coins de Barcelone, j’ai pu voir que des perruches, il y en avait dans plusieurs arbres. Dans les parcs, dans les palmiers, dans les platanes de Gran Via… dans tous les coins en fait ! Et elles volent en groupe, crient et chantent… surtout lorsqu’il fait un beau soleil de février et mars… on les voit dans les branches des arbres, on voit des groupes verts survolés les rues… et parfois même, on les voit voler le pain des pigeons !

Mais j’ai eu beau chercher dans ma mémoire… rien… j’ai demandé à des amis, la famille… est-ce que les perruches sont des oiseaux « originaires » de Barcelone? Il me semble que cela sonne étrange…

Et après tout ce temps… j’ai finalement fait quelques recherches...

Les premières observations de perruches à Barcelone furent faites au début des années 1970. Donc théoriquement j’aurais pu en voir lors de mes visites à Barcelone pendant mon enfance. Mais elles étaient encore très rares. Ces premières perruches sont véritablement des perruches domestiquées qui se sont échappées de leurs cages. Elles commencèrent à se reproduire au milieu des années 80 et elles se répandirent dans tout le pays mais surtout le long de la côte méditerranéenne. Ces oiseaux sont donc réellement retournés à l’état sauvage et on réussit un retour à l’état de liberté – surtout dans les milieux urbains.

oiseausourisOn retrouve aujourd’hui à Barcelone des colonies de Perruches à Collier d’Inde (Psittacula krameri) et de Perruches Souris (Myiopsitta monachus) également appelé Perruches Moines. Il existe d’autres espèces, mais ce sont les deux principales espèces de perruches à Barcelone. Les chiffres diffèrent dans les textes mais on estime qu’il y a environ 80 à 100 couples de perruches dans la province de Barcelone – probablement beaucoup plus.

Ces perruches sont en majorité tropicale et d’origine asiatique et africaine ou encore provenant de divers pays d’Amérique du Sud. Elles semblent cependant s’être très bien adaptées à Barcelone – ainsi qu’à plusieurs autres villes européennes. Elles bâtissent leurs nids de branches et brindilles – en forme de boules - au sommet des palmiers ou des platanes. Plusieurs couples peuvent vivre dans ces nids.  

La plupart des perruches que l’on peut observer à Barcelone ont le plumage vert avec un peu de bleu et de gris.

Et donc… non la perruche n’est pas un oiseau de la région… mais il fait maintenant partie de la ville et de la région. Et on ne peut se promener sans entendre leur cri et sans les observer dans les arbres ou en plein vol…

24 février 2007

Château de Cheverny

Pourquoi ne pas continuer dans ma lignée des châteaux…

J’ai pu visiter le Château de Cheverny lors de ce même voyage qui m’a mené dans diverses régions de la France enCheverny_P1 septembre 2006. Nous avions déjà vu quelques châteaux lors de ce voyage, la plupart dans la fameuse région de la Loire. Il y a beaucoup de châteaux à visiter et tant d’histoires à apprendre sur ces lieux.

Cheverny nous a semblé bien "petit" à côté d’autres châteaux de la Loire mais fort joli !  Le plus impressionnant selon moi, demeure le fait que contrairement aux autres châteaux que nous avons visités, Cheverny est encore habité ! Le château de Cheverny n’est pas une demeure royale mais bien une demeure privée. La famille du marquis de Vibraye – descendant de la famille Hurault - y vit maintenant depuis 1824... Il y avait même des photos récentes d'eux sur des meubles. Évidemment, on ne peut visiter tout le château... que les pièces qu'ils ont ouverts au public -histoire de pouvoir s’offrir une vie de château... Le château est ouvert au public depuis 1914.

Le château de Cheverny appartient à la famille Hurault depuis le XIVe siècle. Les terres furent en effet achetées par le Comte de Cheverny, Henri Hurault, qui était le lieutenant-général dans l’Armée du Roi Louis XI ainsi que son Trésorier Militaire.

Cheverny2_PLe château fut vendu à quelques reprises. Une première fois en 1528.  Le château avait été en effet récupéré pour cause de fraude et le roi Henri II le donna à Diane de Poitiers, sa maîtresse. Cette dernière préféra le Château de Chenonceau et vendit le château au fils du premier propriétaire, Philippe Hurault. D’autres textes disent cependant que la saisie du château avait été jugée illégale, fut annulée 30 ans plus tard et le château retourna à la famille Hurault.

Du premier château fortifié, il ne reste possiblement plus rien. D’autres constructions auraient été élevées au même emplacement. Le château actuel fut construit par Henri Hurault, gouverneur de Blois et comte de Cheverny entre 1625 et 1634. Ce serait l’architecte Jacques Bougier qui réalisa le château – mais qui décéda avant de le terminer. Contrairement à plusieurs châteaux de l’époque, Cheverny n’est pas un château de la Renaissance. C’est d’ailleurs un des premiers châteaux à adopter le style Classique de Louis XIII. La symétrie y domine complètement ainsi que la blancheur de ses pierres. L’inspiration pour sa construction est apparemment le Palais du Luxembourg à Paris.

L’aspect du château a peu changé depuis et il conserve de plus la plupart de son mobilier et décoration datant du XVIIe siècle.

Une deuxième vente eut lieu en 1755. Le château fut racheté par Victor Hurault en 1824. Mais l’histoire complète du château me semble longue et plusieurs récits se contredisent. Une recherche plus poussée devrait être réalisée pour réellement connaître l’histoire des lieux et de ses habitants.

La visite du château est très intéressante et permet de voir des pièces complètement meublées et habitables. Plusieurs œuvres – tableaux, tapisseries, etc. - peuvent être également admirées. La bibliothèque peut également être visitée – à mon plus grand plaisir !!! On peut également voir une salle d’arme très intéressante.

TintinLe château nous apparaît donc un peu différent des autres châteaux de la Loire, c’est un site plus classique... Et les fans de Tintin - et j'en suis une !- reconnaîtront sans peine ce château !!! C'est le château qui a inspiré Hergé pour créer le Château de Moulinsart... le château apparaît dans plusieurs aventures de Tintin et appartient au professeur Tournesol même si le Capitaine Haddock  fait figure de propriétaire!

Notre visite s'est terminée par une courte visite du parc entourant le château – un jardin d’ornement et d’agrément (qui remplace l’ancien jardin français), une orangerie, un jardin anglais, une grande allée, un cours d’eau. Dans ce parc se trouvent d’autres bâtiments dont le fameux chenil – haut lieuChiens2_P de Vènerie - qui héberge une cinquantaine de chiens de chasse. Les chiens de Cheverny sont célèbres et sont entraînés pour la chasse à courre.

Sources :

http://www.linternaute.com/sortir/chateaux-loire/8.shtml

http://www.chateau-cheverny.fr/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Cheverny

 

23 février 2007

Le château de Cendrillon.

Il nous arrive d’aller voir parfois ses statistiques. Intéressant tout de même, de voir ce qu’on vient voir sur nos pages. kcIntéressant et parfois surprenant de voir les mots-clés utilisés qui ont permis d’arriver sur nos textes. Et parfois, on se dit que certains ont dû être bien déçu…

Il y a quelques temps, j’observais un château à ma fenêtre et commentais sur l’église Sacré-Cœur du Tibidabo… Mais cette église est pour mes yeux, le château de Cendrillon. Tout illuminé.

Et voilà, que l’on a fait des recherches sur l’histoire du château de Cendrillon et que l’on a été voir mon texte pour des explications. Et je me sens un peu coupable de ne pas vraiment parler du véritable château de Cendrillon… Voyons voir…

Lorsqu’on parle du château de Cendrillon, on parle surtout du château de plus de 18 étages qui est l’emblème du parc thématique Magic Kingdom de Walt Disney World en Floride. Il représente également toutes productions provenant de Disney.CC

Le château fut ouvert au public, le 1 octobre 1971. Pour la construction du château, son créateur, Herbert Ruman s’inspira en partie du château du film d’animation « Cinderella » des studios Disney qui parut en 1950. Mais le château est également inspiré de plusieurs châteaux européens, principalement des châteaux français : Château de Pierrefonds, Château d'Ussé, Château de Fontainebleau, Château de Versailles, et les châteaux de Chenonceau, de Chambord, et de Chaumont. Le château de Neuschwanstein à Schwangau en Allemagne – listé dans les candidatures finales pour les nouvelles 7 Merveilles du Monde - fut également une grande inspiration pour les créateurs du château de Cendrillon.

Le château du parc Magic Kingdom a pris 18 mois à construire et mesure 57,6 mètres. Il paraît cependant beaucoup plus grand grâce à une technique appelée « perspective forcée ». Le château est construit en fibre de verre sur une structure en acier, même si il semble fait de granite solide.

On dit qu’à l’intérieur du château, on avait tout d’abord prévu un appartement pour la famille Disney, mais il ne fut jamais complété. Au tout début de 2007, une suite fut inaugurée au château, apparemment dans cet appartement qui ne fut jamais terminé. Il est maintenant possible – depuis l’inauguration de l’Année des millions de rêves (Year of a Million Dreams de Disney) de résider pour une nuit dans la suite royale du Château de Cendrillon.

Le château de Cendrillon dans le film de Disney fut probablement également inspiré par nombres de châteaux européens, bien qu’il n’y ait pas vraiment de références à ce sujet.

ffLes châteaux sont souvent situés dans les hauteurs ou dans les clairières près de forêts. C’est un endroit fort, solide, difficile d’accès. Il offre la sécurité, mais une sécurité particulière. Une sécurité séparée du reste du monde. Il éloigne de notre vie ordinaire. Un éloignement qui le rend difficile d’accès mais qui est tout de même désiré.

On dit souvent que le château est le symbole de la transcendance, particulièrement la transcendance du spirituel. Le château renferme donc les pouvoirs mystérieux et insaisissables… les pouvoirs internes. Le château est aussi un symbole de la conjonction des désirs. Désirs et pouvoirs internes.

Et le château blanc – comme le château de Cendrillon- peut être un symbole d’accomplissement, le symbole de son destin accompli, rempli. On parle alors de perfection spirituelle. Et le château éclairé – comme c’est souvent le cas du château de Cendrillon – peut symboliser la conscience, le désir, mais surtout le projet que l’on commence, que l’on aborde et que l’on met en œuvre. On va alors faire rejoindre le château illuminé, haut juché – près des cieux, avec l’âme rejoignant sa spiritualité.

Dans le château vont résider les symboles de l’âme, l’amour, les désirs – parfois aussi l’orgueil.

Le château de Cendrillon représente peut-être ce désir de transcendance – spirituelle mais aussi émotionnelle, voire sexuelle, de notre héroïne. Le château lui donne aussi – peut-être la sécurité. Une sécurité éloignée du monde ordinaire.

Le château de Cendrillon…

Sources à consulter :

- Cinderella Castle / Wikipedia. -- http://en.wikipedia.org/wiki/Cinderella_Castle

- Cinderella Royal Castle Suite / by Trey Evans. -- http://www.luxist.com/2007/01/23/cinderella-royal-castle-suite/ . -- Jan 23rd 2007

- First Photos of new Cinderella Castle Royal Suite /January 20, 2007


-
Cinderella Castle facts IN The Unofficial Guide to Walt Disney World 2003. --

- Cinderella's suite life : No glass slipper needed to live fairy tale for a night /Scott Powers . – IN Orlando Sentinel. -- http://www.orlandosentinel.com/orl-mcinderella2507jan25,0,4106763.story?coll=orl . -- Posted January 25, 2007

- La Chambre Royale du Château de Cendrillon de Walt Disney World en photos / Par Alex http://www.dlrp.fr/actu_disney_parks_year_of_a_million_dreams_960.html. -- 2007-01-15  

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21 février 2007

Pont Aven

Un détour en France, il y a quelques temps, m’a mené vers un fort joli et très connu village du nom de Pont-Aven. Situé en Bretagne, non loin de Quimper, ce village est aujourd’hui célèbre, non seulement pour sa très grande beauté, mais par le fait PontAven1que cette beauté y a amené nombres d’artistes connus. Des noms plus anciens comme Corot et Gauguin mais également plusieurs artistes contemporains. Les galeries d’art se multiplient d’ailleurs dans le village.

L’arrêt fut imprévu – histoire de se ravitailler – mais le coup de foudre si fort, que le village fut visité deux fois. Une première fois de soir, et une deuxième fois le lendemain matin.

Le village n’est pas très grand. Mais son histoire marquée par les artistes qui y ont séjourné et qui y vivent encore peut être perçu dans chaque petite rue.

Les premiers artistes à découvrir ce village du Finistère en Bretagne viennent de l’Angleterre, de la Scandinavie et de l’Amérique. Le village est accueillant, le coût de la vie y est abordable et l’inspiration semble y venir naturellement. Rapidement, plusieurs peintres français, particulièrement parisiens viennent les rejoindre. Principalement citadins, les artistes viennent se perdre dans l’ambiance pittoresque de ce petit village breton. Maisons typiques, petit port accueillant, village animé et vivant, villageois (les Pontavenistes) souriants et ouverts aux visiteurs, le village est rempli de paysages charmants. Les artistes – et bientôt les visiteurs et touristes – y viennent donc rapidement en grand nombre. Les auberges et petits hôtels, restaurants, terrasses et cafés s’y multiplient pour loger et nourrir tous ces visiteurs.

Plusieurs artistes connus viendront à Pont-Aven dont tout d’abord plusieurs peintres académiciens. Ceux-ci feront connaître le village en offrant des peintures surtout inspirées par les costumes, les gens et les paysages bretons.

_coleAven1Corot y a aussi séjourné en 1862, ainsi que beaucoup d’autres peintres, dont le plus célèbre est sans doute Gauguin, qui s’y installe pour une première fois en 1886. Gauguin qui a prit activement part au mouvement impressionniste, ami de Pissarro et autres peintres impressionnistes, est amené à Pont-Aven par Jobbé-Duval. Ce dernier, bien qu’il soit originaire de la région et qu’il ait introduit Gauguin en Bretagne a peu de lien avec les sujets bretons.

Gauguin s’installe dans le village en 1886, dans ce qu’il appelle « un petit trou pas cher ». Il exploitera la lumière et les paysages de la Bretagne avant de quitter pour la Martinique. Il reviendra cependant à plusieurs reprises à Pont-Aven et participera avec d’autres peintres – entre autres Émile Bernard et Paul Sérusier – à ce qu’il est maintenant convenu d’appeler  "l'école de Pont-Aven".

L’école de Pont-Aven prend forme dans le cloisonnisme et le synthétisme. Il y a une recherche d’une peinture plus primitive, une peinture simplifiée, une volonté d’exalter la couleur.

Le cloisonnisme, nettement inspiré du vitrail, se définit par une technique qui trace les contours des_coleAven2 figures avec de grands traits foncés, isolant ainsi les éléments. La couleur est ensuite appliquée en larges aplats. On ne voit pas nécessairement de perspective. Les couleurs, habituellement très vives, sont ainsi mises en valeurs. Gauguin avait une nette préférence pour le bleu lorsqu’il utilisait cette technique.

Les peintres vont ensuite « créer » et « explorer » le synthétisme qui s,inspire du cloisonnisme. On simplifie les formes et on mise plus sur la suggestion, plutôt que la description. On va de plus en plus à l’essentiel, on simplifie la technique, on élimine les détails superflus qui ne m’ont pas une signification. Seuls les détails qui sont importants, qui transmettent l’idée et le message de l’œuvre sont conservés. On peut reconnaître une femme dans un personnage même sans les détails anatomiques, on voit une maison dans un dessin, même sans les portes et fenêtres…

Le tableau « Les bretonnes dans la prairies verte » d’Émile Bernard est un des premiers tableaux à utiliser ce style de peinture.

On dit que la peinture de Pont-Aven est poétique, douce. On souligne aussi une volonté de « peindre de mémoire » et non une représentation fidèle. À la suite de Gauguin et des premiers artistes à venir à Pont-Aven, d’autres artistes s’inspirèrent de cette première école. Ils découvrent les toiles de Gauguin, et à partir de 1889, ils forment ce qui est convenu d’appeler les « Nabis », c’est-à-dire les Prophètes de cette nouvelle forme de peinture. Ils se sentent libres des contraintes académiques, ils osent…

À cette époque et après, Pont-Aven a inspiré nombres d’artistes, peintres et écrivains. On retrouve des noms comme Fauché, Mauffra, Botrel, et beaucoup d’autres.

Pont-Aven attire de nombreux artistes et visiteurs… ce succès change un peu l’atmosphère et le visage du village. Il sera délaissé peu à peu – trop de monde, trop populaire. Mais les artistes n’ont jamais vraiment quitté Pont-Aven… il suffit de voir les galeries et les nombreux artistes qui peuplent encore aujourd,hui le village.

Sources :

- http://www.pontaven.com/
- http://terresdelegendes.monsite.wanadoo.fr/page4.html
- http://perso.orange.fr/art-deco.france/pontaven.htm
 

- Voyage en Bretagne / Serge Duigou. – Éditions d’Art – Jos Le Doaré, 1999. – 144 p. : ill. – ISBN 2855432138.

20 février 2007

Quelques chansons...

La musique définit souvent des moments de notre vie et parfois aussi des traits de notre personnalité. Je fais rarement ces tests qui hantent les blogs, forums et autres journaux et carnets virtuels, et je réponds rarement aux questionnaires de ce genre, mais ces chansons me semblent définir ces instants et ces émotions... Il faut refaire dans quelques années, voir les différences, les similitudes...

Une chanson ...

- Qui vous rend joyeuseThis is the day / The The ou encore  When I Grow Up / Garbage

Un petit down est toujours remonté par une de ses deux chansons... même si les paroles ne sont pas exactement joyeuses.

- Qui vous fait pleurer : Deux petits chaussons/ André Claveau

Je n'aime pas les clowns. Mais cette chanson me rendait triste enfant, et me rend encore plus triste aujourd'hui.

- Qui vous fait rire : Héloïse / Me, Mom and Morgentaler ou Heavy Metal / Cowboy Fringuants

La première à cause des paroles et surtout de l'accent si mignon de Gus ! Et la deuxième, pour les paroles également, les expressions si québécoises et pour les images et l'époque qu'elle me rappelle.

- Qui vous fait réfléchir sur la vieEverybody knows / Leonard Cohen
- Qui vous fait réfléchir sur le monde : It's the end of the world as we know it (and I feel fine) / REM ou encore Armageddon days are here again / The The

Pas spécialement optimiste, ni joyeux, mais c'est la vie

- Que vous auriez aimer écrire : Cry (if you want to) / Holly Cole Trio

Les mots qu'on veut se faire dire quand on pleure...

- Que vous voulez être jouer à vos funérailles : Monkey Gone To Heaven / Pixies

Cela me semble tout à fait à propos... reste à le mettre sur mon testament pour qu'on la fasse jouer sans faute.

- Que vous voulez entendre à votre mariage : I’ll be seeing you / version par Iggy Pop et Françoise Hardy

En fait cela a joué ! Parce que nous avons fait programmé la musique.

À suivre...

17 février 2007

Les archives de Pauline: Les souvenirs s'inventent parfois

C'est faux.  J'invente.

Parfois, j'invente des choses. Mais pas tout. Des souvenirs que j'aurais aimé avoir.

Étrange ce que la nostalgie peut faire… Est-ce que je m’ennuie de la maison dans laquelle j’ai passé une bonne partie de mon sadolescence ? Non, pas vraiment. Est-ce queje m’ennuie de l’appartement dans lequel je suis resté plus de 8 ans ? Un peu, mais à peine. Est-ce que je m’ennuie de la ville dans laquelle j’ai vécu toute ma vie ? Oui, mais pas tant que cela… Je m’ennuie des petites choses… Les choses parfois même un peu stupides et insignifiantes. Des choses qui même sur le moment m’apparaissaient parfois insupportables. Et je m'ennuie des choses qui ne furent jamais.

Des impressions de choses qui ne sont jamais vraiment arrivées mais qui auraient pu se réaliser. Un souvenir d'événements potentiels. Et ces souvenirs sont aussi importants que les souvenirs des moments qui se sont réellement réalisés.

Et puis, il y a les souvenirs que je préfère oublier et ces moments oubliés et effacés sont également importants et sans importance.

Il y a même des photos des faux souvenirs et des écrits des moments effacés. Et encore une fois... ce n'est pas parce que c'est imaginé que ce n'est pas réel.

 

15 février 2007

The Hunger (1983)

Fiche Techniquehunger2

Année : 1983
Langue
: Anglais
Durée
: 100 min.
Pays
: États-Unis

Directeur : Tony Scott
Producteur : Richard Shepherd
Scénario
: Ivan Davis et Michael Thomas – Roman de Whitley Strieber
Cinématographie
: Stephen Goldblatt
Musique originale
: Michel Rubini et Denny Jaeger

Distribution : Catherine Deneuve (Miriam Blaylock), David Bowie (John Blaylock), Susan Sarandon (Sarah Roberts), Cliff De Young (Tom Haver)

Synopsis  

Deux vampires modernes, riches et d’une extrême beauté, Miriam et John (Catherine Deneuve et David Bowie), hantent les bars et clubs chics et huppés de New York à la recherche de sang frais. Ils séduisent de jeunes gens qu’ils ramènent à leur luxueux appartement pour des nuits de luxure. Les deux vampires boivent ensuite le sang de leurs victimes afin de vivre éternellement.

Mais John, âgé d’à peine quelques centaines d’années, commence à vieillir à une vitesse accélérée. Dans le but de trouver une cure à ce vieillissement prématuré, John va chercher l’aide d’un médecin spécialiste du vieillissement, Sarah (Susan Sarandon), qu’un nouveau livre a fait connaître publiquement. Il se rend à la clinique mais on ne le croit pas. Pourtant en quelques heures, alors qu’il est dans la salle d’attente, les rides envahissent son visage. Il raconte à Sarah une histoire invraisemblable de vampire, sang et immortalité.

Sarah tout de même intriguée par l’histoire de John décide d’aller voir l’homme à son lieu de résidence. Miriam tombe amoureuse de Sarah et la séduit. Elle lui fait boire de son sang. Sarah retourne chez elle, ignorant ce que Miriam lui a fait. Miriam qui sait que John ne peut être « guérit », cherche une nouvelle partenaire pour partager les prochains siècles.

Commentaires personnels
(attention “spoilers”)

Basé sur un roman paru en 1981, de l’auteur Whitley Strieber –connu entre autres pour ses romans fantastiques -, le film nous présente une histoire résolument ancrée dans cette fin du XXe siècle particulièrement ce début des années 80. Le couple de vampires est moderne, riche, habillé à la dernière mode, beau et séduisant. Ils fréquentent les clubs les plus « in », portent des lunettes fumées, dansent et séduisent de jeunes ensemble leurs victimes – habituellement des couples. Leur sexualité très ouverte fait partie du tableau de cette époque.

Le film débute par une séquence dans un bar new-yorkais à la mode, avec une performance du groupe mythique Bauhaus qui interprète leur chanson « Bela Lugosi’s dead ». L’atmosphère sombre et stylisée du film est donné avec cette ouverture…

HungerLa thématique du vampire est légèrement retravaillée dans ce film. On nous présente ici, une vampire femme, vieille de 3000 ans, qui vampirise ses amants pour qu’ils aient une vie éternelle à ses côtés. Ils demeurent jeunes et beaux, mais uniquement pour un temps. Seule Miriam possède la vraie vie éternelle.

Le film nous présente d’abord le couple heureux, vivant une vie luxueuse et nocturne – même s’ils peuvent sortir le jour – vivant de sexe et sang. Mais John commence soudainement à vieillir et Miriam sait qu’elle devra trouver quelqu’un pour le remplacer. John tente tout de même de trouver une cure dans une clinique, mais doit quitter sans qu’on ait pu l’aider.

Désespéré, de retour à son appartement, il tente de s’enlever la vie, demande à Miriam de le tuer mais il ne peut mourir. Miriam le place alors dans un cercueil, toujours vivant, dans le grenier, parmi d’autres cercueils contenant tous ses anciens amants. Ne pouvant mourir malgré leur vieillissement rapide, elle les garde dans des cercueils dans son grenier. Elle leur a donné une jeunesse pendant quelques siècles mais les a condamné à agonir dans une vieillesse sans fin.

Entre temps, Sarah qui fut tout de même intriguée par l’histoire de John décide d’aller voir l’homme à son lieu de résidence. Miriam tombe amoureuse de Sarah et la séduit. Elle lui fait boire de son sang. Lorsque Sarah apprend ce qui lui arrive, elle est dégoûtée. Mais sa transformation en vampire, cependant, continue. Le fiancé de Sarah, Tom, inquiet, part à sa recherche et la retrouve chez Miriam. Celle-ci sachant que Sarah est de plus en plus affamée pour du sang, envoie Tom à la chambre de Sarah. Celle-ci complètement affolée et affamée attaque son fiancé et boit son sang. Miriam croit alors que Sarah restera avec elle, mais cette dernière horrifiée de son crime, coupe sa propre gorge.

Elle ne peut cependant trouver la mort, mais tombe dans un coma. Lorsque Miriam amène Sarah dans le grenier pour la placer avec ses autres amants, ceux-ci l’attaquent pour se venger d’elle. Ils la poussent en bas des escaliers et lorsqu’elle tombe, elle devient elle-même un corps putréfié.

Les dernières scènes du film ont donné lieu à beaucoup de discussions et de critiques.  Tout d’abord parce qu’elle diffère légèrement de la fin du roman de Whitley Strieber. Ensuite, la scène qui suit l’attaque de Miriam par ses anciens amants montre un agent d’immeuble faisant visiter l’appartement à des potentiels acheteurs et laisse supposer la fin – ou la mort – des vampires. Mais la scène finale nous montre Sarah sur un balcon en compagnie de deux personnes et dans un cercueil, on voit Miriam qui crie.

Dans le livre, c’est Miriam qui change de ville et qui se trouve un nouvel amant. Les producteurs ont décidé de faire ce changement parce qu’ils croyaient que les spectateurs préfèreraient voir Miriam punie mais plusieurs membres de l’équipe et de la distribution dont le réalisateur se sont dits mécontents de ce changement. Personnellement, j’ai préféré la fin du film que j’ai trouvé plus intéressante que celle du livre.

Le film reçut beaucoup de critiques négatives à sa sortie. Tout d’abord à cause de son atmosphère très sombre et stylisé – beaucoup trop selon certains – qui rend parfois le film très lent, lourd et froid. On a aussi critiqué le jeu des acteurs. Et finalement, une seule scène est souvent mentionnée et retenue du film : la scène de séduction et de sexe entre Sarah et Miriam. Bien que cette scène est magnifiquement filmée et est une scène importante pour le cinéma homosexuel, il est malheureux que ce soit souvent la seule scène mentionnée de ce film.

Malgré que ce soit un film sur les vampires, la thématique est retravaillée et va au-delà des mythes et références habituelles. D’ailleurs la fameuse performance par le groupe Bauhaus annonce que le film veut se démarquer des autres films de vampires – se détacher des symboles habituels : « Bela Lugosi’s Dead »… le symbole par excellence du film de vampire est mort… Les vampires se promènent le jour, on ne voit pas de crocs, pas de crucifix, etc. De plus, on nous laisse entendre que le surnaturel n’a pas vraiment sa place dans l’histoire – le vampirisme a une explication scientifique, génétique. On retrouve cependant toujours le lien entre le sang, l’immortalité, le sexe et l’amour éternel. Le thème principal du film cependant n’est pas le vampirisme, mais la peur de la vieillesse, la mort et leur aspect inévitable.

Sources:

http://www.imdb.com/title/tt0085701/
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Hunger

http://rogerebert.suntimes.com/apps/pbcs.dll/article?AID=/19830503/REVIEWS/305030301/1023 http://www.moria.co.nz/horror/hunger.htm  
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Pr%C3%A9dateurs

12 février 2007

Responsabilités

Il suffit d’y croire
qu’on me fait croire,

parce que je le veux bien.

J’ai rejeté les jours paisibles
car je les trouvais ennuyeux.

J’ai mal au ventre.

Puisque la désolation
provoque le plaisir.

Tu dessèches tranquillement.

Que responsable signifie
l'étiolement d'une ancienne
jeunesse.

Cette incapacité d'abandonner
amène ma rage. J'aime
mais je ne peux plus
m'obliger à croire.

7 février 2007

Les archives de Pauline: Les rêves de petite fille

Il y a des événements qu'on ne peut changer. Des choses qu'on ne peut prévenir, qu'on ne peut empêcher. Elles arrivent  peu importe nos larmes, nos cris, nos soupirs.

Il y a des personnes qui décident de partir. D'abandonner. La souffrance est trop grande. Elles sont épuisées, toutes petites dans leur lit. Et elles partent. Et même si cela fait des années qu'on voit venir ce jour, il arrive soudainement. Sans prévenir.

Elle est partie. Des jours de souffrance qui se sont achevés lors de cette nuit. Et même si elle nous le disait depuis des années, nous n'étions pas préparé. C'est arrivé et on a rien pu faire. Pas de retour en arrière.

Et puis les années passent. Son absence est toujours aussi envahissante. Mais la vie continue. Et puis d'autres événementsMAriage surgissent à l'improviste, sans avertissement. Et peu importe qu'on le veuille ou non... qu'on l'accepte ou non... des décisions sont prises auxquelles on a rien à dire. Des vies se refont.

On est adulte. On est mature. On est raisonnable. On accepte. On se tait. Et on dit que c'est correct. Que deux vies furent séparées. Qu'une vie est restée seule et qu'aujourd'hui elle a trouvé une autre vie avec qui partager certains moments. Qui ne seront pas les mêmes.

Mais tout bas dans le fond de son coeur, il y a une petite fille qui pleure, qui crie et qui soupire qu,elle voudrait que ce soit comme avant... Qu'on sait que ce ne sera jamais pareil. Qu'on ne veut pas accepter, qu'on ne veut pas faire des sourires...

Mais la petite fille se tait, elle sait qu'elle ne doit pas parler. Car les rêves de petites filles n'empêcheront pas les jours de passer et la vie de continuer. Et on est fort. On est adulte et raisonnable. Et on dit à la petite fille de taire. On la laissera parler parfois dans le noir... mais pas trop souvent.

2 février 2007

Un Jour la Marmotte vit peut-être son ombre

MaM

Ce 2 février possède beaucoup de traditions et légendes. Il possède aussi beaucoup de nom. Certaines de ces traditions et coutumes se réfèrent parfois au 1er février, parfois au 2 février… il y a des divergences d’opinions.

Chandeleur, Candlemas, Candelaria, Fête des chandelles, Imbolc, Fête ou Jour de Brigitte (Brigid), Fête des Lumières… à la suite de ces noms plus connus, on peut retrouver aussi d’autres noms moins connus.

Imbolc (et ses origines et variations), Chandeleur (et ses variations) seront pour d’autres textes. Commençons par une célébration que je connais très bien. Car il faut bien l’avouer la Chandeleur ne fait pas partie de mes souvenirs et je n’ai connu la fête d’Imbolc que beaucoup plus tard. Alors que la marmotte, elle, on la connaissait !

Évidemment, en recherchant un peu les origines du Jour de la Marmotte ou Groundhog Day, on s’aperçoit rapidement que cette fête a elle aussi ses origines dans la célébration de la lumière et a des liens étroits avec la Chandeleur catholique et l’Imbolc celte, et même des caractéristiques plus anciennes qui plongent dans la Rome antique.

Le Jour de la Marmotte, célébré le 2 février est le jour où, en particulier au Canada et aux Etats-Unis, cet animal se réveille de son long sommeil hivernal. Cette journée, si la marmotte se réveille de sa période d’hibernation et sort de son terrier, elle prédira alors la longueur de l’hiver. Lorsqu’elle pointe son nez dehors et que le soleil illumine le ciel, si elle voit son ombre, elle rentre immédiatement dans son terrier, se rendort et indique ainsi que l’hiver sera encore long et vigoureux et durera encore au moins six semaines. Si au contraire, elle ne voit pas son ombre, elle restera éveillée car l’hiver prendra bientôt fin et les jours qui restent seront doux. Le printemps arrivera donc très bientôt.

Pour beaucoup de gens, ce jour marque donc la fin symbolique de l’hiver. Car l’hiver peut être encore très long. Et les prédictions de la marmotte sont loin d’être toujours exactes !!! Mais le Jour de la Marmotte est une journée importante, surtout dans les villes canadiennes et américaines où l’hiver est froid et long. Cette journée est une coupure dans l’hiver et annonce la lumière et le renouveau à venir.

Beaucoup de villes ont leur marmotte célèbre qui prédit chaque année, le temps qu’il reste à ces jours hivernaux. Certaines sont même connues au-delà des murs de sa ville.

D’où provient cette tradition ? Comment fut-elle transmise ou comment a-t-elle commencé en Amérique du Nord ?

On retrouve dans cette tradition, l’idée et l’importance de la lumière. La marmotte sort pour voir ou non son ombre. L’ombre qui sera projetée s’il y a de la lumière, du soleil. Les origines viennent de toute évidence des rites et coutumes déjà célébrés par plusieurs peuples : on pense d’abord à la Chandeleur, à l’Imbolc et aux fêtes Lupercales.

Sans remonter ou approfondir ces rites et traditions anciennes, on peut simplement souligner que la tradition aurait d’abord été transmise par les romains aux Teutons (Germains). La tradition disait que si lors de cette journée dédiée à la Lumière, un animal qui émergeait voyait ou non son ombre et prédisait ainsi la température des six prochaines semaines. Le folklore germanique et français parlait de marmotte ou d’ours. Les romains choisirent plutôt le hérisson. Lorsque plusieurs européens s’installèrent en Pennsylvanie en Amérique, ils amenèrent avec eux cette coutume. On remplaça le hérisson, absente en Amérique par la marmotte présente en plus grande quantité, et semblant aussi intelligente et sensible que le hérisson.

Les habitants d’Amérique étaient aussi, sinon plus impatients de voir arriver la fin de l’hiver pour commencer à semer et à récolter. Il faut cependant souligner qu’on n’a pas tenu en compte dans cette transmission de cette tradition européenne que la marmotte n’avait pas tout à fait les mêmes habitudes que le hérisson. L’hiver plus rigoureux en Amérique oblige les marmottes à demeurer plus longtemps en hibernation. Alors que le 2 février est généralement plus doux en Europe, il est souvent encore très froid en Amérique et il reste encore beaucoup de mois de froid et de neige ! Les terriers des marmottes étant souvent encore recouverts de neige, plusieurs des marmottes « travaillant » à prédire la température pour les villes sont gardées dans des environnements « privilégiés » !!! Et certaines marmottes sortent beaucoup plus tard, en mars.

On pense aussi à la tradition catholique qui consistait à allumer et à bénir à la Chandeleur, des cierges que les prêtresMamee distribuaient aux fidèles pour illuminer leurs fenêtres, au milieu de l’hiver. La lumière des chandelles offrant une coupure au milieu de l’hiver. La température de cette journée était très importante et prédisait la température du reste de l’hiver. Cette tradition provenant elle-même de la fête païenne Imbolc qui célébrait le point entre le solstice d’hiver et l’équinoxe du printemps. On disait entre autres, que si la température de cette journée était douce, la deuxième partie de l’hiver était dure et froide. 

Le Jour de la Marmotte a monté en popularité en particulier au cours du XVIIIe siècle. On dit que c’est à cause des efforts d’un éditeur de journal, Clymer H. Freas ainsi que W. Smith, également éditeur et député américain. Ils organisèrent et ont popularité un premier festival en Pennsylvanie. Ils utilisèrent une marmotte du nom de « Punxsutawney Phil, Seer of Seers, Sage of Sages, Prognosticator of Prosgnosticatorsm and Wheather Prophet Extraordinary » pour prédire la durée de l’hiver. Cette référence peut être trouvée dans la « Historical Society of Berks County » dans la ville de Reading en Pennsylvanie. Le 4 février 1841, on retrouve dans le journal d’un certain James Morris cette citation :

« Last Tuesday on Candlemas day, the day on which, according to the Germans, the Groundhog peeps out of his winter quarters and if he sees his shadow he pops back for another six weeks nap, but if the day be cloudy he remains our, as the weather is to be moderate ».

On dit qu’une partie de la légende serait vraie, l’ombre de la marmotte prédirait véritablement la température – enfin pour quelques jours. En effet, lorsqu’il fait soleil en hiver, on sait qu’il fait généralement froid. L’air article est alors plus froid et sec. Les jours nuageux sont plus doux. Et donc la température du 2 février se poursuit généralement sur quelques jours…

On peut noter également que si aujourd’hui, le premier jour du printemps tombe le 20 ou 21 mars, il y a environ 1000 ans, avec le calendrier julien, l’équinoxe du printemps arrivait le 16 mars et donc exactement 6 semaines après le Jour de la Marmotte … La prédiction de l’animal était donc très importante. On peut également lire que la tradition pourrait être la façon que les gens avaient de représenter la confusion qui fut justement créé lors du changement de calendrier. Les anciennes traditions soulignaient le changement de saison avec la journée d’Imbolc qui annonçait les jours plus longs – avec plus de clarté et de lumière. Mais d’autres traditions disaient que le printemps ne commençait que lorsque les jours étaient plus longs que la nuit – à l’équinoxe du printemps. Un animal fut choisit pour arbitrer les deux traditions – et donc cet animal déterminera si le printemps commence à Imbolc ou six semaines plus tard à l’équinoxe.

Les statistiques qui sont conservées sur les prédictions des marmottent ne permettent pas de confirmer la validité du rituel ! En général, même si les organisateurs des « Jour de la Marmotte » affirment que résultats sont vraies dans 75 à 90 % des cas, on peut confirmer le résultat dans un taux d’environ 35%.

Le Jour de la Marmotte ou Groundhog Day est une tradition très connue d’Amérique et chaque année, on va commenter le comportement de la marmotte en ce 2 février. Un film très populaire « Groundhog Day » avec l’acteur Bill Murray a sorti en 1993.

Poème écossais :

“As the light grows longer / The cold grows stronger / If Candlemas be fair and bright / Winter will have another flight / If Candlemas be cloud and rain / Winter will be gone and not come again/ A farmer should on Candlemas Day /Have half his corn and half his hay / On Candlemas Day if thorns hang a drop / You can be sure of a good pea crop.”

Poème allemand :

For as the sun shines on Candlemas Day,
So far will the snow swirl until May.
For as the snow blows on Candlemas Day,
So far will the sun shine before May.

Proverbe américain :

If the sun shines on Groundhog Day;
Half the fuel and half the hay.

Sources:

- http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0010738
- www.groundhog.org/
-
http://en.wikipedia.org/wiki/Groundhog_day
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_de_la_marmotte

29 janvier 2007

Ces oursons que je cache

Ourson2Dans un coin de ma chambre, il y a un panier. En face de mon lit. Ce panier est la résidence de quelques oursons de peluche. Ces oursons appartiennent à différentes époques et le plus vieux a le même âge que moi, à quelques jours de différence. Le plus récent a à peine quelques semaines.

Ces oursons se serrent un sur l'autres. Par obligation, car je ne sais si cela serait leur choix. Ils ont tous un nom, mais je ne le dis pas à beaucoup de gens. Certains noms semblent étranges. Ils ne furent jamais renommés. Ils ont tous le nom qui leur fut donné à leur arrivée chez moi. La plupart sont Montréalais, d'autres Français, il y a un Berlinois.. Ils sont tous des espagnols présentement. Pour la plupart des gens qui observent le panier, c'est simplement un rassemblement d'oursons - amalgame de souvenirs d'enfance, de cadeaux et d'une certaine affinité pour les oursons.

J'ai un autre panier avec d'autres animaux en peluche. Il est un peu plus caché. Ils semblent un peu oubliés, mais ils sont aussi importants. Je les évoquerai peut-être un autre jour. C'est que les oursons sont différents. Il est vrai que ce sont une représentation de souvenirs d'enfance... de cadeaux que j'ai reçus au fil des années... et d'un attrait pour les ours en peluche...

Mais pour ceux qui se penchent un peu plus, qui approchent leur oreille duOurson1 panier, ils pourront peut-être percevoir ces murmures que j'entends parfois. Des échos de ce qu'ils ont entendus, des réponses chuchotées. Ils ont une force extraordinaire qu'il n'est pas possible de voir si on accepte pas l'imaginaire.

Toujours aimé, les animaux de peluches, de toutes sortes et de toutes couleurs. Comme tant d'enfants... Ces animaux appelés indistinctement "nounours", encore aujourd'hui, ont peuplé ma chambre pendant tant d'années. Quelques uns furent donnés, mais certains ne m'ont jamais quittés... Certains savent tout de moi. D'autres que quelques épisodes. C'est classique. Qui n'a pas raconté sa vie à ses êtres de peluche ? Probablement beaucoup de gens... mais beaucoup d'autres ont laissé leurs émotions coulées sur leurs peluches. Des larmes, des rires, parfois même des coups... ils ont servi à éloigner les fantômes, permis d'être en mesure de faire comme si tout allait bien, car ils gardaient pour eux ce qui n'allait pas...

Mais les oursons de ma chambre ont appris à comprendre et à entendre sans qu'on leur demande. Et parfois, c'est uniquementOurson3 une question de goût pour les oursons en peluche... une histoire de collection, un rêve d'avoir ces objets magnifiques et peut-être un jour un authentique antique teddy bear... mais il serait enfantin de ne pas avouer que ces présences ont une importance impossible.

Ce soir... je suis en colère. Ce soir... je me sens blessée... et je n'ai pas honte de parler de ces objets. Mais ces objets possèdent une vie que je ne peux décrire. Je n'ai pas toujours la force de me laisser aller. Mais ils n'ont pas besoin que je m'ouvre... ils viennent à moi sans que j'ai besoin de les appeler. Évidemment, c'est une illusion. Évidemment, je suis une adulte qui n'a pas besoin de ces objets pour se lever et marcher. Mais parfois dans le noir de mes rêves, je laisse l'imaginaire me parler tout doucement et me raconter de belles histoires... Il était une fois...

28 janvier 2007

Et un château à ma fenêtre

Ce soir il n'est pas là. Cela lui arrive parfois. Et il me manque lorsqu'il s'absente. Car habituellement, il y a un château à ma fenêtre. On le voit au loin sur la montagne. On le voit le jour, mais je l'aime particulièrement la nuit. Il est alTibi2ors tout illuminé de cette lumière jaunâtre que l'on voit parfois dans les films ou sur les photos. On le voit au loin, jaune et brillant. Parfois dans les couchers de soleil, il prend des teintes étranges. Et parfois la lune vient presque le toucher. Et il ressemble au château de Cendrillon. C'est la première chose qui m'est venue à l'esprit lorsque je l'ai vu tout illuminé pour la première fois. "On dirait le château de Cendrillon". Le château de Cendrillon dans la version Walt Disney de la chose, évidemment !

Et pourtant, je ne pense pas qu'il ressemble vraiment au château de Cendrillon. Il faudrait que je vérifie. Peut-être ressemble-t-il à un tout autre château. Un château réel. Mais c'est l'impression que j'ai chaque fois que je le regarde, chaque fois que je perds mon regard sur la montagne. C'est ainsi que je le présente lorsqu'on l'aperçoit de ma fenêtre. "C'est quoi qu'on voit sur la montagne là-bas?" "C'est le château de Cendrillon"...

Il ressemble peut-être au château de Cendrillon, ou peut-être ne lui ressemble-t-il pas du tout... Et pourtant. Ce n'est pas du tout un château. Sur le haut du Tibidabo que je vois de ma fenêtre, il y a une église. L'Église du Sacré Coeur de Barcelone. Une église bien ordinaire tout au haut de sa montagne. Et comme son homonyme de Paris, elle est relativement récente, et assez décevante. Construite au début du siècle, entre 1902 et 1962, elle possède une fameuse statue du Sacré Coeur sur sa cîme - une création de Josep Miret Llopart

Tibi1À ses côtés, il y a un parc d'attraction... des manèges, des jeux, une grande roue... elle aussi illuminée. Parfois, on voit aussi, la nuit, les lumières du funiculaire qui conduit à l'église et aux manèges... Et on voit, la tour des communications, la Torre de Collserola, de 288 mètres, qui fut ajouté au tableau -selon les plans de l'architecte britannique, Norman Foster, pour les jeux olympiques de 1992. Quelques sentiers sont parfois aussi illuminés sur ce mont de 512 mètres... le plus haut pic de la  sierra de Collserola qui fait partie de la Cordillière litorale catalane et qui fut aménagé en parc de 8 465 hectares, en 1987 - le Parc de Collserola - pour le préserver et protéger.

Le Tibidabo a à ses pieds la ville de Barcelone d'un côté, la dépression du Vallès de l'autre côté, et il a deux rivières qui le bordent: le Besos et le Llobregat. Il s'est d'abord appelé Collserola au Moyen-Âge. Il prit le nom de Tibidabo plus tard, ce nom signifiant en latin "je te donnerai"... mais je ne suis pas très bonne en latin, donc je ne fais que répéter ce qu'on m'a dit. On m'a aussi dit que l'origine du nom viendrait de phrases tirées des évangiles de Saint-Mathieu et Saint-Luc. On se serait inspiré de ces évangiles pour nommer le Mont. Pourquoi, je n'en sais pour l'instant pas plus... je ferai peut-être quelques recherches, un jour...

On voit aussi peut-être le musée de la science ou le Planétarium... difficile à dire. Moi, je ne vois que le château de Cendrillon... Et qui vient de s'illuminer !!! À l'instant... pour éclairer un peu ce texte... pour me permettre de rêver un peu... Car je ne vois pas l'église sur sa montagne, je vois un château de lumière qui brille à ma fenêtre.

EDIT: Pour en savoir plus sur le château de Cendrillon de Walt Disney, lire ce billet  Le château de Cendrillon ;)

24 janvier 2007

Le Château de Chenonceau

Lors d'un voyage que j'ai fait récemment en France, j'ai pu visiter ces châteaux dont on entend tellement parler. Tellement... qu'on a parfois l'occasion que cela ne vaut plus la peine d'y aller ! C'est tellement touristique, si connu, si visité... cela en est presque honteux.

Mais j'aime l'histoire, j'aime voir les endroits sur lesquels j'ai lu et je me moque des racontars et des bien-pensants... Et j'aime voir par moi-même si cela en vaut la peine ou non. Si cela en vaut la peine pour moi... Et donc, nous nous sommes dirigés vers la Loire... cet endroit qu'on Chateau1nomme en levant les yeux... vous savez ces châteaux trop "in". ;)

Premier château de notre visite dans cette fameuse région, et c’était une fantastique introduction. Nous en avons visité plusieurs, mais je crois que de l’extérieur, il reste le plus impressionnant par sa construction. Il est construit directement sur le Cher. Le Château de Chenonceau est magnifique et ses jardins également.

Le château de Chenonceau est également appelé le « Château des Dames » à cause des femmes qui ont marqué son histoire. Construit entre 1513 et 1521 sur les bases d’une ancienne forteresse médiévale – qui avait remplacé un modeste manoir - par Thomas Bohier, receveur général des finances, c’est surtout sa femme Katherine Briçonnet qui fait poursuivre les travaux.

Le château d’alors est beaucoup plus petit. Le château sera cédé au roi François 1er, en 1535 pour payer les dettes que Bohier avaient laissé à sa mort.   En 1547, le roi Henri II va offrir Chenonceau à sa maîtresse Diane de Poitiers, qui fera prolonger le château sur le Cher. Elle fit également aménagé les magnifiques jardins. Elle ne pourra pas terminer son projet, puisqu’à la mort de Henri II, en 1550, la reine Catherine de Médecis oblige la favorite de son époux à échanger Chenonceau pour le château de Chaumont. Catherine de Médecis poursuivra cependant les travaux entrepris selon d’autres plans et donne au château, vers 1580, l’aspect qu’on lui connaît. 

D’autres femmes ont marqué l’histoire du « Château des Dames ». Entre autres,  Louise de Lorraine, épouse de Henri III quichateau2 y demeura en portant le deuil de son mari. Lorsque le château fut acheté en 1733 par un fermier général, sa femme, Louise Dupin y tint un salon où Voltaire, Rousseau, Marivaux et Montesquieu se rendirent régulièrement. En 1864, une autre femme, Marguerite Pelouze, devint la propriétaire des lieux.

Autres noms de femmes qu’on associe au château : Marie Stuart qui y épousa le dauphin François, qui à la mort de son père devint le roi François II , Marguerite de France, Marie de Médicis, Élisabeth d'Autriche et Élisabeth de France.

L'histoire du Château est évidemment très longue et fort intéressante. Plusieurs sites et livres nous proposent l'histoire de Chenonceau et de ceux qui y sont passés.

En 1913, Henri Menier l'acheta et encore aujourd'hui, le château appartient à ses descendants. C'est donc une propriété privée que l'on visite.  Son histoire contemporaine est surtout marquée par son utilisation comme hôpital pendant la Première Guerre mondiale, et par le fait que lors de la Deuxième Guerre Mondiale, il était situé sur la ligne de démarcation entre la zone occupée et la zone libre.

Nous avons malheureusement dû visiter rapidement le château et ses jardins car nous étions en fin de journée, mais ce fut suffisant pour nous donner une vue d’ensemble de ce magnifique site.

Pour arriver au Château, nous devons emprunté une longue allée et nous avons d'abord droit à une vue de face. Le château m'a surpris car il était plus "petit" que je ne l'aurais cru. Mais sa vue de côté, avec le château sur le Cher a tôt fait de me plonger sans son histoire. Je n'ai pas pu faire la longue visite, mais j'ai tout de même pu assez le visiter pour m'imprégner de ce Château des Dames et de leur vie si mouvementée... Je ne l'oublierai pas...                                               

21 janvier 2007

Les archives de Pauline: Aujourd'hui, un anniversaire...

Ton anniversaire. Mais tu n'es pas là pour le célébrer. Tu n'aimais pas trop les anniversaires de toute façon. Tu n'aimais pas la vieillesse. Et tu disais même avoir peur des personnes âgées. Alors tu as préféré ne pas en devenir une. Nous on aimait bien célébrer ton anniversaire. Et trouver la petite chose qui te ferait plaisir tout en te faisant oublier que tu avais une nouvelle année d'ajoutée à ta vie.

Tu rouspétais contre tes rides, contre ton corps, contre tes années. Nous, on les aimait tes rides, ton corps et tes années. TuKM n'as jamais cessé d'être belle. Et ton rire était resté jeune.

Cette année, nous aurions fait un gâteau au chocolat, avec beaucoup de crémage. Ou peut-être aurions-nous opté pour une variété de petits gâteaux - tes préférés. Je t'aurais enfin donné ce disque avec toutes tes chansons préférées. Il y aurait même eu Le loup, la biche et le chevalier, tu sais cette chanson si douce. Ainsi que Deux petits chaussons de satin blanc qui danseraient sur le coeur d'un clown. Et aussi La petite diligence qui sur les beaux chemins de France s'en ira toujours en cahotant. Parce que tu chantais encore et toujours.

Tu aurais eu 67 ans.

4 janvier 2007

Le Mont Saint-Michel

Combien de livres, d'articles, de sites sont consacrés au Mont Saint-Michel ? Il y en a une quantité incroyable... et beaucoup d'entre eux relatent, décrivent, répertorient sûrement bien mieux que moi, l'histoire, les légendes, l'architecture, etc. de cet endroit.

Il y a quelques mois, j'ai effectué un voyage en France... habitant Barcelone, j'ai pu visiter et découvrir de nombreux sites dans le sud de la France.  Depuis quelques années, j’ai eu l’incroyable chance de voir et visiter des lieux dont j’avais entendu parlé, sur lesquels j’avais souvent pu lire… Mais ce voyage nous menait plus vers le haut de ce pays. Et dès les premiers moments où nous avons commencé à planifier ce voyage, dés l’instant où nous avons inclus la Bretagne et la Normandie dans le trajet j’ai commencé à planifier un arrêt important à mes yeux... C’était pour moi un incontournable !!! Le Mont Saint-Michel...

MSM1Le Mont-Saint-Michel faisait, pour moi,  parti de ces endroits que l’on connaît mais qu’on ne pense pas jamais voir de ses propres yeux. Ces endroits auxquels on ne croit pas nécessairement à l’existence… on sait qu’ils existent, mais on garde vaguement l’impression qu’ils n’existent que dans les livres !

Bien consciente que même en cette fin d'été, ce serait sûrement remplis de visiteurs... et que l'endroit était probablement transformé en "trappe à touristes", je voulais tout de même absolument y aller...

La veille de notre visite, nous étions dans une petite auberge, très jolie. J'avais relu quelques passages de livres que j'ai chez moi et visité quelques sites sur le lieu avant notre départ. Et donc, pendant la soirée, je me suis contentée de me préparer mentalement à cette visite. Qu'est-ce que je me souvenais du site... son histoire véritable, son histoire légendaire... et pourquoi, j'avais si hâte de le voir...

Comme je l'ai dit plus haut... une grande partie de moi était incrédule à l'idée que j'allais voir le Mont Saint-Michel. J'ai souvent lu sur ce lieu... des livres à saveurs historiques, ou religieuse... des livres traitant des légendes et des livres à saveur ésotériques. Des livres traitant de Saint-Michel, de l'archange Mikael, du Dragon, du Graal... J'avais déjà trié toutes ces informations selon mes croyances et selon ma raison... ce que je crois être vrai, ce que je crois fiction, ce que je crois légende, les symboles, les mythes... Mais maintenant, qu'est-ce que cela signifiait pour moi, de voir ce lieu.

Il y avait bien sûr, l'excitation à l'idée de voir un lieu de "livres"... un lieu tant commenté, tant décrit, tant analysé... un lieu que je n'avais que lu et vu en photos - des photos d'autres personnes... j'allais voir cet endroit. Comment allais-je réagir ? Excitation, bouleversement ? Me sentirais-je émue, "émotionnée" ?

Et je me préparais aussi à être déçue. J'avais peur d'être décue. Comme je l'ai été souvent... on anticipe, on frissonne, on arrive et c'est beau, c'est correct, mais sans plus. Il y a trop de monde, trop de boutiques... il n'y a rien ou presque rien à voir...

Ou encore j'avais peur de ne rien ressentir. Cela m'arrive parfois. J'arrive sur les lieux, les lieux que je voulais tant voir de mes yeux, sur lesquels j'avais lu... et rien... aucune émotion... aucun pincement de coeur... rien... C'est bien, c'est beau, je comprends les lieux, je suis contente de voir et d'être là, mais rien... Et je ne peux jamais prévoir... j'ai pleuré à Vienne... et j'ai frisonné à Quéribus... mais je n'ai rien ressenti au Mont-Ségur, et je n'ai pas été émue devant Check Point Charlie...

Et donc... comment est-ce que je réagirais au Mont Saint-Michel ? Je me suis levée anxieuse. Énervée et contente. Le trajet vers le Mont fut très agréable, vous savez lorsqu’on se sent à la fois calme mais tout énervé… Un peu de musique de fond dans l'auto. Je ne savais pas quand nous le verrions, mais je regardais de tous côtés.

Et puis, il fut là... Tranquille. Grand. Étonnant. Il était comme dans les livres. Donc pas de surprise mais pourtant, il n'était pas du tout comme je me l'imaginais. Et j'ai frisonné. Une boule dans ma gorge. Nous nous sommes arrêtés sur le bord de la route à plusieurs reprises pour prendre des photos. Mais aussi pour le regarder tranquillement.

Et l'émotion ne me quitta pas... même dans le stationnement rempli... même pendant la marche jusqu'au pied du mont parmi les visiteurs... même pendant la marche dans la rue pour monter au sommet... malgré les nombreux visiteurs (tout de même peu nombreux comparés à d'autres moments de l'année)... malgré les boutiques de souvenirs... malgré les pauvres musées dispendieux et sans intérêt... j'ai gardé cette boule d'émotion...

On peut se sentir déçu de la visite. La visite des bâtiments, de la Merveille, etc. se fait rapidement. Il est facile de comprendre pourquoi certains trouvent qu'il y a peu à voir, à visiter - évidemment on ne voit pas tout -. Mais moi, j'ai vu tout ce que je devais voir. J'ai ressenti les lieux comme il ne m'arrive pas souvent. Et je me suis perdu dans la contemplation du paysage, de la baie, de l'eau et du sable, des roches et des pierres... j'ai vu les légendes, j'ai vu l'histoire. J'ai vu l'archange et le dragon. J'ai vu la lumière et j'ai vu l'ombre.

Et puis, nous sommes redescendus, j'ai regardé une dernière fois avant d'entrer dans l'auto. Je ne sais pas quand je reviendrai... peut-être jamais. Mais ça, ce n'est pas important.

3 janvier 2007

Que quelques jours...

Et puis les fêtes seront définitevement terminées... Bon ordinairement, quand je demeurais à Montréal, c'étaitbohomme plus théorique que réel ! À part quelques vagues souvenirs d'avoir mangé un gâteau avec une fêve cachée lorsque j'étais très jeune, nous n'avons vraiment jamais réellement célébré les Rois Mages... également connue sous le nom de l'Épiphanie. Mais ici, en Espagne, c'est la fête la plus importante de ce temps des fêtes puisque les enfants recevront leurs cadeaux ce jour et que donc, il y a congé ! Donc, autres repas de familles... bien que j'ai la ferme intention de me cacher pour cette fois !

Et je laisse à l'année prochaine, ma recherche des différentes origines, et façons de célébrer cette occasion...

Pour l'instant, je crois que cette période des fêtes se terminera tranquillement... retirer tranquillement et délicatement les décorations... c'est pratiquement une tâche aussi importante que celle de les placer. Noel1Quelques nouveaux morceaux très importants et pour lesquels je dois trouver la boîte parfaite pour ne pas les abîmer. Aussi trouver de nouveaux rangements pour les décorations que j'ai conservées de ma mère... une boule a brisé pendant le déplacement des boites cette année et cela ne doit absolument pas se reproduire... absolument pas. Il ne m'en reste que si peu...

Et puis, il y a eu la nouvelle année... consommer mes 12 raisins religieusement... puis sortie au Razzmatazz... J'hésitais à sortir. Toujours tant de monde dans les bars au nouvel an. Mais je ne regrette pas, j'ai beaucoup dansé et la musique était plus qu'excellente !

Et une nouvelle année numérique qui commence. Je n'ai pas réellement de croyances personnelles pour une date butoire de nouvelle année, tout ceci est arbitraire, mais bon, on se sent toujours un peu obligé de réfléchir, de penser à ces jours qui ont passé et à ceux qui viennent... Puisqu'il le faut... je ferme les yeux et j'y pense...

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29 décembre 2006

12 uvas

La nuit de la Saint-Sylvestre, ou la veille du Jour de l’An… une tradition espagnole assez connue souligne le passage à la nouvelle année. La vieille du Jour de l’An, et donc le 31 décembre, que les gens appellent ici la « Nochevieja » (en catalogne, on parle de la « nit de cap d’any »), après le traditionnel repas de famille qui se prend à la maison mais également souvent dans les restaurants, les gens vont se réunir dans le salon ou encore descendre dans la rue pour être prêt pour les douze coups de minuits.

uvasLes gens ont sur eux douze grains de raisins. Les raisins de la chance. Et à chaque coup de l’horloge, à minuit, on mangera les raisins, un à un. Si on réussit à manger les 12 raisins pendant les 12 coups, nous aurons de la chance pendant toute la année. La plupart des espagnols suivent religieusement cette tradition et au fil des années, les commerces ont même commencé à vendre des boîtes de conserve avec 12 raisins sans peau et sans pépins pour rendre la consommation plus facile ! On dit qu’en ce moment, pendant ces 12 secondes, les espagnoles dépensent près de 6 millions d’euros en raisins ! Plus de 1 600 tonnes de raisins seront consommés !

Et donc manger les 12 raisins aux 12 coups de minuit qui marque la fin de l’année et le début de la nouvelle année, apportera une bonne année ! On spécifie aussi qu’il faut garder son sérieux pendant le rituel, sinon il est sans valeur. Ensuite les bouchons de la Cava sautent et on porte un toast à la nouvelle année avec les confettis et les baisers… comme un peu partout d’ailleurs. Beaucoup de villes et villages organisent des fêtes sur les places, où on va danser et boire toute la nuit.

D’où provient cette tradition ? On dit qu’elle est relativement récente et qu’elle remonte au tout début du XXe siècle, en 1909 ou 1904. On dit qu’une année du tout début du siècle fut particulièrement bonne pour les viticulteurs de toute l’Espagne. Les vignobles produirent des récoltes si abondantes que les viticulteurs ne savaient que faire de tout ce raisin ! Des viticulteurs de la région d’Alicante ont donc pensé à commencer une nouvelle tradition : manger des raisins à minuit ce qui apporterait la chance et la prospérité pour l’année à tout ceux qui réussiraient à manger les douze grains… tout comme eux avaient eu de la chance et de la prospérité… On dit aussi que si on ne réussit pas à manger les raisins, c’est plutôt une année de malchance qui suivra. Le nouveau rite se répandit rapidement à travers l’Espagne et on ne saurait aujourd’hui ne pas suivre cette tradition. Douze raisins… pour les 12 coups de minuit évidemment, mais on dit aussi pour les 12 mois de l’année. On mange en Espagne, des raisins frais ou en canne, mais dans d’autres pays hispanophones, comme par exemple, l’Argentine, ce sont des raisins secs.

Cependant, certaines références font remonter plus loin les origines de cette tradition – jusqu’à l’époque romaine. On croyait en effet que les raisins avaient des vertus bénéfiques et donc prendre un grain pour chacun des mois à venir assurait une bonne année. Le raisin fait partie de toutes les cultures méditerranéennes, il est donc normal de le retrouver dans beaucoup de rites et traditions. 

On peut également ajouter certains éléments à cette coutume de consommer 12 grains de raisins aux 12 coups de minuit. Tout d’abord, il est coutume de mettre de l’argent –habituellement une pièce de monnaie- sous le pied droit dans le soulier, le tout enveloppé dans un petit mouchoir rouge avec son nom écrit dans le mouchoir… ceci nous dit que nous entrons dans la nouvelle année avec de l’argent à ses pieds, en foulant de l’argent, et que donc toute l’année, nous aurons de l’argent au besoin. Quand arrive minuit et l’heure de trinquer la nouvelle année, il faut mettre un anneau ou tout objet d’or que l’on porte sur soi pendant l’année dans la coupe avec laquelle on trinquera et qui comporte les 12 grains de raisins. En plus d’apporter la chance lorsqu’on réussit à manger les 12 raisins, on dit aussi qu’il faut faire un vœu à chaque grain pour chaque mois… un vœu pour janvier, un vœu pour février, etc. On peut répéter les vœux…

On peut aussi lire que à ce moment, lorsqu’on lève la coupe de cava, il faut dire au 72 génies, aux 4 éléments (terre, eau, feu et air) et au « dieu » de notre tradition (habituellement en Espagne, se sera le dieu chrétien ;) ) : « je demande que cette cava, de même de cette coupe, sortent les bulles et que soit retirés de mon corps toute la négativité et que dans la prochaine année entre tout ce qui est positif ».

Il existe aussi des directives très précises pour la décoration, principalement en rouge, mais également avec d’autres couleurs. Un cendrier avec un parchemin sur lequel on a écrit avec un crayon, 3 vœux à « nettoyer ». On écrit sur le parchemin les choses négatives de l’année qui vient de se terminer et qu’on veut brûler, on roule le parchemin, le noue d’un ruban rouge et on le brûle ensuite. Il est aussi coutume de porter des souliers neufs ou du moins un morceau neuf.

Et donc… 12 raisins pour célébrer la prochaine année !

Sources :
http://enciclopedia.us.es/index.php/12_uvas
http://es.wikipedia.org/wiki/12_uvas

© 2006 Laila

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27 décembre 2006

La Chasse-galerie: II. Commentaires

La Chasse-galerie, légendes canadiennes / Honoré Beaugrand, Montréal, 1900, 123 p.; Fides, 1979, 107 p.

Commentaires :

Ce conte fait partie du patrimoine québécois autant d’un point de vue littéraire que traditionnel. Au Québec, c’est la version d’Honoré Beaugrand qui est le plus connu.  L’auteur s’est inspiré de légendes et folklores du Québec, mais également de la vie quotidienne. Il raconte l’histoire du Québec, sa vie quotidienne, ses coutumes et traditions.

chasseLa « Chasse-Galerie » s’inscrit parfaitement dans le contexte de l’époque : la vie des coureurs des bois, les traditions et coutumes de ces hommes des bois, les traditions de Noël et du Jour de l’An, les croyances et peurs dans le fantastique, le diable, la présence incontournable de la religion dans la vie des gens, et même la consommation d’alcool… On note aussi dans son récit, la fascination pour un monde qui demeurait mystérieux pour la majorité des gens : le monde de la route, des coureurs des bois, des hommes qui s’enfonçaient pour des mois dans les profondeurs de la forêt. Forêts et routes, mondes remplis de mystères, de créatures étranges, de noirceurs…

On retrouve également dans ce conte la recherche du fantastique et le goût de s’effrayer…On peut facilement voir les craintes et les peurs des gens de cette époque : le diable, l’enfer, la perte de son âme… Et on voit également la présence de l’église et de la religion qui jouait volontiers avec ces peurs pour garder les gens dans le droit chemin. Le conte était également une occasion de provoquer une rupture avec le quotidien et permettait d’entrer dans un autre ordre du temps, de l’espace, … un autre univers extraordinaire. On le dit toujours rituellement au début du conte : on va maintenant conter une histoire qui va changer la vie des auditeurs.

Ce conte fait partie des traditions orales du Québec. Il était conté lors des veillées en famille ou dans les réunions de paroisses. Il a forgé l’imaginaire québécois et nous offre non seulement une histoire fabuleuse mais également un regard sur la société de cette époque. 

Mais si ce conte fait partie de la culture québécoise, on sait que les premiers colons ont mélangé des éléments de légendes françaises avec des mythes amérindiens qui parlent de canoës volants.  Cette légende est connue dans plusieurs cultures à travers le monde, sous différents noms.

Il y a tout d’abord, la légende française qui parle d’un noble très riche qui aimait la chasse et qui selon certaines traditions auraient eu le nom de Gallery. Un jour au lieu d’aller à la messe, il décide d’aller chasser. Il fut alors condamné à errer dans le ciel tout en étant lui-même chassé par des cheveux et des loups.

Dans la Banque de dépannage linguistique panfrancophone, un article très intéressant fait venir le mot « chasse-galerie » du parlers de l’Anjou, du Poitou et de la Saintonge. Le mot ne serait attesté en France que depuis 1829 (ou peut-être depuis 1791), et il serait arrivé au Canada au XVIIe siècle au Québec et en Acadie. On y traite également de l’étymologie du mot « chasse-galerie ». Le mot chasse devrait être pris dans son sens collectif qui englobe les chasseurs, les chiens de chasse, l’équipement, etc. Le mot « galerie » pourrait venir du nom du noble qui avait été condamné à errer dans le ciel. Ou encore le mot serait rattacher aux mots « galier » et « gaille » qui en ancien français ou en patois signifieraient « cheval ».

On dit aussi que l’histoire viendrait aussi de la « troupe infernale ». La troupe composée de diables, démons, sorciers, etc. courraient dans les airs pendant la nuit, et faisait un grand vacarme : hurlement, aboiement, sifflements, etc. La légende de la chasse-galerie sert alors à expliquer les bruits étranges de la nuit…

On rattache également la légende à ce que les anglo-saxons appellent la « Wild Hunt ». Cette chasse comprenait un groupe de chasseurs –souvent des spectres- qui se lançaient dans une course folle dans les cieux. Voir cette Chasse sauvage n’était pas un bon présage et annonçait des catastrophes. Si on se trouvait dans le chemin des chasseurs, on pouvait être enlevés et amené aux Enfers. Cette légende se trouve en Angleterre, Allemagne et même dans les pays Scandinaves. On pourrait en dire beaucoup plus sur les origines de la.Wild Hunt.

On peut même faire remonter les origines de la légende de la Chasse-Galerie aux Vikings. On parle alors de ressemblances avec des récits mythiques liés au dieu Wotan. Ce dieu de la guerre chevauchait un cheval ailé à 8 pattes, il transmettait la rage à ses combattants, et ses apparitions avaient apparemment lieu entre Noël et l’Épiphanie. Les apparitions du dieu sont accompagnées de cris. Les récits concernant le dieu se sont transformés a leur introduction en France et avec la christianisation. On peut la rattacher aussi à la croyance française que lorsqu’on s’enrageait, on était condamné à notre mort à errer dans le ciel pour toujours.

Peu importe les origines de la légende, elle fait aujourd’hui partie des traditions québécoises…

Premier article: La Chasse-galerie: I. L'auteur et le récit

Sources :

http://www.chez.com/feeclochette/lachasse.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chasse-galerie
http://www.ratsdebiblio.net/beaugrandhonore.html
http://www.forum.umontreal.ca/numeros/1999-2000/Forum00-02-21/article06.html
http://en.wikipedia.org/wiki/Wild_Hunt

© 2006 Laila Seshat

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