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Quelques pages d'un autre livre ouvert...

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6 mars 2016

Le moment captif d'un dimanche : dans la confusion

2016-04-21« On peut affronter la brise, mais il vaut mieux s'affaler dans la tempête » [Stephen King]

Insondable et incompréhensible. Tu marches dans la tourmente. Tu devrais te cacher mais tu veux avancer. Tu as l'impression d'affronter une immensité glaciale. Tu cherches le calme. Tu as peur. Mais tu marches.

Tu te poses tant de questions. Tu cherches les réponses mais elles t'échappent. Tu te questionnes sur tout. Et rien. Tu ne cesses jamais de te torturer avec des pourquoi, des si, des peut-être. Tu imagines des passés différents, tu essaies de modifier tes souvenirs, tu cherches des futurs possibles.

Et tu marches dans l'incertitude. Mais tu marches. Tu ne cesses de marcher. Dans la brise, dans la tempête. Tu crois que les réponses viendront dans cette marche contre tes doutes. Et tes réponses surgiront des profondeurs. Un jour.

« La mer est aussi profonde dans le calme que dans la tempête » [John Donne]

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28 février 2016

Le moment captif d'un dimanche : égratignure

2016-02-07"La parenté est comme un manteau d'épines" [Proverbe africain]

Qui a dit que c'était facile d'aimer sa famille ?

Parfois on ne l'aime pas du tout. Et c'est ok. On peut avoir de parfaitement bonnes raisons de ne pas aimer sa famille.

Mais très souvent on aime notre famille. On l'adore même et on ne pourrait s'imaginer vivre dans eux. Mais même si on l'aime, on se demande souvent pourquoi. On a parfois l'impression que c'est un travail douloureux et sans fin. Qu'il faut y travailler sans arrêt. Et que ce sont toujours les mêmes qui font les efforts. On tend la main, on écoute, on console, on conseille, on supporte et on prend dans nos bras... mais parfois on a l'impression qu'on ne reçoit en retour que des égratignures. Elle ne veut pas de notre écoute, de nos conseils. Elle supporte à peine nos bras et nos mots.

Mais on l'aime tout de même. Et on sait bien qu'elle nous aime aussi. Comme elle le peut. De sa manière à elle. 

"Prend-on la vie autrement que par les épines ?" [René Char]

24 février 2016

Le parfum de la tubéreuse d'Élise Turcotte

Tubereuse01Le parfum de la tubéreuse / Élise Turcotte. – Québec (Québec) : Alto, [2015]. – 114 p. ; 21 cm. – ISBN 978-2-89694-228-2

Quatrième de couverture

Professeure de littérature dans un collège de Montréal, Irène retourne enseigner après un long congé de maladie. Le désir de faire voir à ses étudiants le pouvoir de résistance qu’exerce la poésie est toujours là. Et ni un contexte politique assez sombre, ni Théa, sa perfide alliée, ni même la mort n’arrivent à l’éteindre. C’est qu’à l’horizon le printemps rougit, et bientôt l’engagement d’Irène dans la révolte grandissante la forcera à renoncer à son travail.  Mais ce n’est pas fini pour elle, car la voici ensuite obligée de donner ses leçons devant une bien étrange assemblée.

Avec cette fable où les sucs vénéneux se mêlent aux parfums les plus enivrants, Élise Turcotte signe un envoûtant plaidoyer pour la littérature qui est une arme contre le vacarme des lâches.

L’auteur

Élise Turcotte est née en 1957 à Sorel au Québec. Elle étudie à l'Université du Québec à Montréal en études littéraires et elle obtient sa maîtrise en 1984. Elle poursuit ensuite ses études en création littéraire à l'Université de Sherbrooke et obtient son doctorat en 1991.

Elle commence à écrire et publie son premier texte en 1980. Elle commence à enseigner la littérature au Cégep du Vieux-Montréal en 1986. Elle reçoit de nombreux prix dont deux fois le Prix Emile-Nelligan. Son roman La maison étrangère, publié en 2002, recevra le Prix du Gouverneur Général. En plus d'écrire de la poésie, des nouvelles et des romans pour adultes, elle écrit aussi pour la jeunesse.

Bibliographie

  • Tubereuse02La mer à boire (1980)
  • Dans le delta de la nuit (poésie) (1982)
  • Navires de guerre (poésie) (1984)
  • La catastrophe (poésie) (avec Louise Desjardins) (1985)
  • La voix de Carla (poésie) (1987)
  • Le bruit des choses vivantes (1991)
  • Caravane (nouvelles) (1994)
  • L’île de la Merci (1997)
  • Les cahiers d’Annette (roman jeunessse) (1998)
  • La leçon d’Annette (roman jeunessse) (1999)
  • Annette et le vol de nuit (roman jeunessse) (2000)
  • La maison étrangère (2002)
  • Sombre ménagerie (poésie) (2002)
  • Voyages autour de mon lit (poésie jeunessse) (2002)
  • La terre est ici (poésie) (2003)
  • Piano mélancolique (poésie) (2005)
  • Le meilleur ennemi d’Annette (roman jeunessse) (2006)
  • Pourquoi faire une maison avec ses morts (2007)
  • Rose, derrière le rideau de la folie (poésie jeunessse) (2009)
  • Ce qu’elle voit (poésie) (2010)
  • Guyana (2011)
  • Autobiographie de l’esprit (2013)
  • Le parfum de la tubéreuse (2015)

Mes commentaires

Mais quelle couverture ! Non ? Lorsque j'ai vu le livre pour la première fois, j'ai été complètement séduite par cette couverture. Puis le titre m'a charmée. Et puis la quatrième de couverture a achevé de me convaincre. Je devais lire le livre. Et je n'ai pas été déçu ! Oh quel charmant et envoûtant livre. Quel livre étrange et déroutant aussi.

J'ai vraiment beaucoup aimé, mais je peux comprendre qu'on ait pu être surpris par le texte. Si on lit rapidement la quatrième de couverture et qu'on passe à côté du mot "mort" et "d'étrange assemblée", on peut s'attendre à un texte plus traditionnel. Mais Élise Turcotte nous offre ici un roman poétique et lyrique. Et pas nécessairement facile à lire. C'est à la limite un peu "littératuré" et certains le trouveront peut-être un peu verbeux, mais personnellement, une fois les premières pages lues et acceptées, j'étais conquise. Je n'aurais pas voulu d'un autre texte.

C'est d'abord un roman sur la littérature, sur l'enseignement et sur la poésie dans nos vies. Mais c'est aussi un roman revendicateur, un cri de colère contre le système qui empêche l'enseignement, la littérature et la poésie.

Le roman nous permet de rencontrer Irène qui enseigne la littérature française. Nous la suivons dans sa vie et dans sa mort. Et le roman fait ainsi des allers-retours entre la vie d'Irène, passionnée par son métier et par l'enseignement et sa mort, alors qu'elle se voit condamnée à continuer d'enseigner dans un univers inquiétant.

Après être revenue d'un congé de maladie, Irène veut se consacrer à l'enseignement de la littérature. Elle fait la rencontre d'une autre professeure, Théa, qui va bientôt envahir sa vie. Mais Irène est avant tout une amoureuse de la littérature et de l'enseignement. Alors que les étudiants se dirigent vers un printemps rouge de revendications et de contestations, Irène les supporte et par la littérature, la poésie et par ses gestes les accompagne dans la rue. Elle en paiera le prix. Elle doit quitter l'enseignement. Et elle meurt.

Et dans cette mort, dans un lieu qui semble être un purgatoire, Irène doit continuer à enseigner. Elle doit faire découvrir la beauté des mots à une classe d'étudiants étranges vraisemblablement morts eux aussi. Et elle n'a pour toute aide qu'un seul livre, Dialogues en paradis de l'auteure Can Xue, qu'elle a pu étrangement amener avec elle dans la mort. Elle semble d'abord perdue, mais une étudiante, le livre de Can Xue, un chat noir et les parfums lui permettront de se libérer. Même le retour de son amie toxique Théa ne peut l'empêcher de vivre une mort heureuse dans la poésie et la littérature.

Le roman est court et ne nous donne que l'essentiel. Et cette fabuleuse métaphore sur l'enseignement m'a littéralement ensorcelée. Liberté d'expression, liberté de s'opposer, de désobéir... littérature, poésie, parfums... amour des mots, amour des idées... tous mes sens ont été sollicités. Même la relation avec l'amie vénéneuse m'a troublée car elle m'a rappelé une certaine personne que j'ai pu heureusement rayée de ma vie. Et oui, les relations d'amitié peuvent être empoisonnées.

L'auteur balance entre le réel et l'imaginaire. Entre le possible et l'inconnu. Élise Turcotte a voulu nous raconter une histoire, son histoire, sa révolte et sa passion. Enfin, je crois. Elle a choisi de se perdre dans la fable et c'est très bien ainsi.

Finalement, il y a juste un petit détail qui me chipote. Je sais que la couverture est une oeuvreTubereuse0 de l'artiste argentin Júan Gatti qui fait partie de sa série Ciencias naturales (Sciences naturelles), et je sais que c'est sans importance... et je le répète l'oeuvre est tout simplement magnifique.... mais ça m'achale que ce soit des gloires du matin et non pas des tubéreuses... bon, je l'ai dit... et on oublie ça ! Car j'adore la couverture !

Les mots de l’auteur

"Quand je lis avec assez de patience, les mots déposent un nouveau parfum sur ma peau. Peu de livres le font ; transformer le boisé en chypré, le floral en hespéridé. Mais j'en ai connu." p. 7

"Je me réveille à l'aube dans l'encre d'un rêve. La respiration de tous les élèves s'est unifiée et c'est cette masse orchestrale qui m'a secouée. Je suis envahie." p. 51

"Les livres que vous allez lire ne sont pas tellement drôles, ils sont durs comme des pierres précieuses, et c'est pourquoi je les aime !" p. 80

"Certains ont ouvert une main, espérant attraper mon souvenir, mais dans le parfum, la fleur elle-même reste invisible, seule le récit peut se transmettre." p.80

Pour en savoir un peu plus

Vous pouvez également lire un excellent article de Mario Cloutier sur le roman dans La Presse+, mais je suis incapable d'insérer le lien ici.

 

20 février 2016

Cocorico de Pan Bouyoucas

coco1Cocorico : roman / Pan Bouyoucas. – Montréal : XYZ, c2011. – 139 p. ; 22 cm. – ISBN 978-2-89261-649-1

Quatrième de couverture

Pourquoi le coq chante-t-il chaque matin? Cette question toute simple obsède Léo Basilius, un écrivain canadien venu chercher l’inspiration dans l’île grecque de Nysa. À soixante ans, il veut délaisser le polar, qui l’a rendu célèbre, pour écrire le chef-d’œuvre qui lui conférera l’immortalité. Mais tous veulent le ramener au roman policier: des voisins, qui lui racontent leur vie en espérant qu’elle devienne le sujet de son prochain livre, sa femme, qui ne comprend pas pourquoi il s’entête à délaisser un genre dans lequel il excelle et surtout Vass Levonian, le sergent-détective vedette de ses romans qui le supplie de le sortir du coma où il l’a plongé à la fin du dernier polar et de lui faire résoudre un meurtre ou deux. Mais Leo Basilius fait fi de leurs discours. Le jour où une fillette lui pose une question sur la finalité du chant du coq, il croit avoir enfin trouvé l’élément déclencheur de son futur chef d’œuvre.

L’auteur

Pan Bouyoucas, bien que d'origine grecque, est né à Beyrouth au Liban en 1946. Il arrive à Montréal en 1963. Il fait des études en architecture et ensuite en cinéma à l'Université Concordia. Il est d'abord journaliste et critique. Il travaillera aussi comme traducteur. Il commence rapidement à écrire divers textes : textes pour la radio, pièces de théâtre, nouvelles et romans. Il habite aujourd'hui Montréal.

Bibliographie

  • Le Dernier Souffle (1975)coco2
  • Une bataille d'Amérique (1976)
  • Le pourboire (1983)
  • Trois flics sur un toit (1990)
  • Le cerf-volant (1992)
  • Lionel (1994)
  • Nocturne (1995)
  • L'humoriste et l’assassin (1996)
  • La Vengeance d'un père (1997)
  • Hypatie (1997)
  • L'autre (2001)
  • Thésée et le Minotaure (2003)
  • Anna Pourquoi (2004)
  • L’homme qui voulait boire la mer (2005)
  • Portrait d'un mari avec les cendres de sa femme (2010)
  • Cocorico (2011)
  • Le Tatouage (2012)
  • Ari et la reine de l'orge (2014)
  • Le mauvais œil (2015)

Mes commentaires

Petit roman sympathique, nous avons ici une petite fable sur le processus de la création et sur les difficultés d'écrire.

Leo Basilius est un auteur de romans policiers à succès. À la surprise de tous, dans son dernier roman il décide de plonger son personnage principal, le policier Vass Levoninan, dans un coma. C'est qu'il a décidé que c'était son dernier roman policier. Nous avons ici un écrivain en grande crise existentielle. Car tout va bien dans sa vie, il est marié depuis des années avec une femme et ils s'aiment encore, il a des enfants maintenant adultes, pas parfaits mais très bien, il a de l'argent et un succès mondial. Mais il n'en peut plus d'écrire sur la mort, la destruction, l'horreur. Il veut écrire sur la beauté du monde. Et surtout il veut être reconnu comme un grand auteur.

Mais il se sent incapable d'écrire dans son environnement habituel. Il décide donc de partir avec sa femme pour une île grecque, Nysa, où il avait passé un temps dans sa jeunesse et où il avait écrit ses premiers textes, des poèmes et des nouvelles, très loin du monde du roman policier. Il a le souvenir d'un paradis hors du temps où la vie simple et les habitants de l'île, particulièrement une belle jeune femme, l'avaient tant inspiré.

Mais rien ne se passe comme il le voudrait. L'île et ses habitants ont changé, se sont modernisés et l'inspiration ne vient pas. Tout le monde essaie de le ramener vers l'écriture d'un nouveau roman policier : les habitants qui lui racontent des histoires pour l'inspirer, sa femme et même son personnage principal, Vass Levoninan, qui accepte mal d'être plonger dans le coma. L'auteur est littéralement hanté par Levoninan. Il l'entend qui lui parle sans arrêt et finit par converser avec lui.

Et puis, un jour, la question innocente d'un enfant, le lance dans un questionnement qui vire rapidement à l'obsession : pourquoi le coq chante-t-il au lever du jour ? Certain que la réponse lui permettra de retrouver l'inspiration, Léo passe son temps dans les poulaillers à observer les poules et les coqs.

Évidemment, une recherche rapide dans un livre ou sur Internet aurait répondu à sa question. Mais il se lance dans une recherche de sens qui semble sans fin et qui le mène nulle part. Il s'isole de plus en plus et sa femme retourne à la maison le laissant seul avec ses pensées et ses discussions avec son détective dans le coma. Il finira par trouver sa réponse - qui n'est pas la bonne, soi-dit en passant.

C'est un roman qui se lit très rapidement. Bref et concis, avec de très courts chapitres. C'est l'histoire d'un homme finalement très égoïste et centré sur lui-même qui se laisse subjuguer par son obsession pour son travail de création. C'est évidemment une réflexion de Bouyoucas sur l'écriture, sur le travail de l'écrivain. Mais nous aurions pu remplacer l'écriture par tout autre obsession. Un travail ou une passion qui devient une obsession n'est jamais bon, finit par tout envahir et par isoler ceux qu'elle possède.

Je n'ai pas aimé Leo Basilius, l'auteur. C'est pour moi quelqu'un de très égoïste, ses tourments et son introspection d'homme d'âge mûr m'ont laissé de glace et il m'était très antipathique. Je n'ai pas non plus aimé Vass Levoninan, le personnage. Bien que j'ai eu de la compassion pour ce dernier. Quels horreurs son auteur lui a-t-il fait vivre ! Combien d'êtres fictifs aimeraient dire à leur auteur leur façon de penser sur ce qu'ils subissent à cause d'eux ?

Mais j'ai beaucoup aimé le roman ! L'écriture de Pan Bouyoucas est très vive, rapide. En peu de mot, nous saisissons les émotions et doutes des personnages. En quelques pages nous explorons les difficultés que peuvent vivre les écrivains ou tout créateur. On explore également les liens, autant l'amour que les ressentiments, entre le créateur et ses créations. Évidemment on nous parle aussi de vieillissement, d'amour, de nostalgie, de souvenirs, de modernité, de peur face aux changements et de peur face à l'immobilisme. 

Les mots de l’auteur

"Il voulait parler désormais de la beauté du monde et de sa lumière, montrer que lHumain n'a pas que des instincts mauvais, que sa tendance à créer est plus forte que ses funestre impulsions à haîr, tuer, violer, détruire et voler.

Le plus difficile restait à accomplir : comment exprimer cela sans tomber dans le sentimentalisme et la prédication ? Et surtout, sans servir du réchauffé [...]" p. 32

"Pourquoi tu m'as pas fait mourir à la fin de Lumières perdues ? dit-il à son créateur. Tes polars sont d'une logique implacable. De la première à la dermière page, pas un mot n'est arbitraire ou superflu, chaque geste et chaque réplique est mûrement réfléchi. Alors, dis-moi : si t'étais résolu à abandonner le polar à tout jamais, pourquoi tu m'as pas fat mourir à la fin de Lumières perdues ?" p. 71

Pour en savoir un peu plus…

16 février 2016

L’appel du mal de Lisa Unger

AppelMal2L’appel du mal / Lisa Unger ; traduit de l’anglais (États-Unis) par Delphine Santos. – Paris : Éditions du Toucan ; 2014. – 413 p. ; 23 cm. – ISBN 978-2-81000-601-4

Quatrième de couverture

Lana Granger est étudiante en psychologie à l’université des Hollows, une petite ville tranquille de l’état de New York. Pour financer ses études mais aussi pour mettre ses connaissances en pratique, elle prend un emploi de baby-sitter auprès de Luke, un jeune garçon à l’esprit perturbé et au comportement étrange. Déjà renvoyé de plusieurs écoles, le jeune adolescent se révèle manipulateur et cruel, prêt à toutes les manœuvres, à tous les mensonges pour contrôler ses semblables.

Un soir, la meilleure amie de Lana disparaît brutalement du foyer universitaire. Les policiers entendent tous les étudiants et arrivent à la conclusion que l’alibi de Lana ne tient pas. Ils savent qu’elle ment. Et ils savent aussi que quelqu’un d’autre connaît ses mensonges…

En matière de dissimulation et de perversité, Luke aurait-il finalement rencontré plus fort que lui ?

L’auteur

Lisa Miscione est née en 1970 à New Haven au Connecticut aux États-Unis. Sa famille vivra aux Pays-Bas puis en Angleterre avant de revenir aux États-Unis et de s'installer au New Jersey. Elle fait ses études à l'Université New School for Social Research. Elle débute sa carrière dans le monde de l'édition à New York. Elle publie son premier roman en 2002. Ses quatre premiers romans sont publiés sous le nom de Lisa Miscione. Elle prendra par la suite le nom de son mari, JeffAppelMal1 Unger. Ses premiers romans sont réédités sous ce nom.

Elle vit présentement en Floride avec sa famille.

Bibliographie 

  • Angel Fire (2002)
  • The Darkness Gathers (2003)
  • Twice (2004)
  • Smoke (2005)
  • Beautiful Lies (2006)
  • Sliver of Thruth (2007)
  • Black Out (2008)
  • Die for You (2009)
  • Fragile (2010)
  • Darkness, My Old Friend (2011)
  • Heartbroken (2012)
  • In the Blood (L'appel du mal) (2014)
  • The Whispers (2014)
  • The Burning Girl (2014)
  • The Three Sisters (2015)
  • Crazy Love You (2015)
  • Ink and Bone (2016)

Site web de l'auteur, sa page Facebook et son compte Twitter.

Mes commentaires

Quelle belle lecture ! En plein ce dont j'avais besoin. Un bon suspense psychologique qui a su me surprendre. Une intrigue bien menée qui en dévoile juste assez au fil des pages.  Je croyais avoir tout deviné dès le début, mais j'ai été bien surprise des revirements. On finit par comprendre mais au gré des indices dissimés dans le texte. Lisa Unger nous offre un texte serré et intense. Elle dose le suspense parfaitement et elle nous fait découvrir ses personnages tranquillement. Et on arrive à la fin en disant "mais bien sûr j'aurais dû le comprendre". Évidemment, il y a certaines coïncidences un peu trop faciles mais rien de trop "trop".

Le roman débute par un meurtre troublant. Une petite fille, Lana Granger, est le témoin du meurtre de sa mère par son père. Celui-ci sera d'ailleurs arrêté et sera condamné à la peine de mort. Lana ira vivre avec la soeur de sa mère et refuse tout lien avec son père.

Nous retrouvons donc Lana alors qu'elle étudie la psychologie dans une petite université dans la ville des Hollows. C'est une fille un peu étrange qui a peu d'amis. Sur les conseils d'un de ses professeurs qui est un peu son mentor, elle prend un travail de gardiennage pour un garçon de 11 ans, Luke. Celui-ci vit avec sa mère et va dans un institut spécialisé pour enfants troublés. Malgré le fait que Luke soit violent et que sa propre mère semble en avoir peur, Lana décide de rester et d'aider cette famille. Luke, lui rappelle sa propre enfance perturbée et elle semble développer un lien avec Luke. Elle accepte de jouer à un jeu avec lui ; une sorte chasse au trésor. Rapidement cependant, le jeu devient malsain et semble avoir un lien direct avec le passé de Lana. Alors qu'elle se questionne sur les motivations de Luke, sa seule amie, Rebecca, disparaît mystérieusement du campus. Sa relation avec Rebecca a toujours été tumultueuse et avant sa disparition, plusieurs ont été témoins d'une dispute entre les deux amies. La police commence à se questionner sur Lana, surtout qu'il y a près d'un an, une autre fille a été trouvée morte sur le campus et qu'à ce moment, Lana avait été une des dernières personnes à la voir. Lana se sent menacer de toute part et a peur de voir son passé et ses secrets révélés.

Le roman de Lisa Unger m'a vraiment tenu jusqu'à la dernière page. Et l'écriture de Unger est impeccable. L'histoire est racontée selon le point de vue de Lana et nous alternons entre son présent et son passé. Nous suivons ses pensées et ses émotions. Elle n'est pas des plus sympatiques, mais j'ai fini par apprendre à la connaître et m'attacher à elle. Même si elle n'est finalement pas celle que je croyais ! Le texte bascule parfois sur les pages d'un journal intime d'un mère complètement dépassée par la maternité et surtout par son enfant. Le lien entre les deux histoires semble tout d'abord évident, mais ici aussi l'auteur nous réserve des surprises.

Le personnage de Lana est fascinant et déroutant. Mais les personnages secondaires sont aussi très intéressants. Spécialement Luke, enfant perturbé, violent, dérangeant. On parle peu des enfants violents qui sont naturellement méchant, mauvais. Devient-on psychopathe ou nait-on ainsi ?

Le rythme du roman est soutenu et le suspense constant. Mais c'est véritablement l'aspect psychologique du roman qui m'a tenue en haleine et m'a fait dévoré le livre en quelques jours. Je l'aurais bien terminé en une seule soirée si je l'avais pu !  

Les mots de l’auteur

« La proie se rend-elle complice de sa mort ? N’est-on pas séduit’ d’une certaine façon, par la beauté, la grâce, voire l’âme dangereuse du prédateur ? Ne voit-on pas dans ses yeux quelque chose qui titille notre curiosité, qui nous attire, qui va même jusqu’à nous hypnotiser ? Oui, je crois qu’on se laisse sciemment tenter par le danger. Quand on e tient au bord d’un précipice  et qu’on baisse le regard au sol, qui parmi nous n’a jamais imaginé basculer volontairement et faire la chute mortelle qui nous attendrait ? On ne ressent pas uniquement de la terreur à cette pensée, mais aussi un petit frisson d’excitation, non ? Ou bien est-ce que je suis la seule à voir les choses ainsi ? » p. 47

Pour en savoir un peu plus…

Page wikipedia sur l'auteur en français et en anglais

Avis sur Goodreads

Avis sur Babelio

Quelques avis : Cali Rise, Pampoune, Sandra Bonnélie, Marnie, Pierre Faverolle, Hylyirio, Marine Reigner

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14 février 2016

Le moment captif d'un dimanche : Laissez-nous danser

2016-02-14"En amour, il n'y a pas de plus affreux désastre que la mort de l'imagination." [Georges Meredith]

 "Écoute la musique et laisse-toi aller. N'aie pas peur." "Je ne sais pas danser." "Ferme les yeux et imagine-toi des ailes, imagine-toi valser sur un nuage." "Si je m'envole, je vais tomber." "Mais non, tu ne tomberas pas." "Oui, je vais tomber." "Si tu tombes, je vais te rattraper." "Tu n'en seras pas capable." "Alors, je tomberai avec toi." "Tu dis n'importe quoi." "Alors arrête d'avoir peur et danse avec moi." "Mais je n'entends pas de musique." "Mais oui, écoute bien." "Je n'entends rien." "Ferme les yeux, écoute les étoiles qui chantent. Écoute nos rêves. Est-ce que tu entends l'histoire de nos vies ?" "Regarde, je danse. Je danse avec toi. Nous danserons ensemble sur une musique inventée que personne ne connait. Une musique pour toi et moi."

"Au deuxième temps de la valse -- On est deux, tu es dans mes bras -- Au deuxième temps de la valse -- Nous comptons tous les deux un-deux-trois" [Jacques Brel]

11 février 2016

Royaume scotch-tape de Chloé Savoie-Bernard

Scotch1Royaume scotch tape / Chloé Savoie-Bernard. -- [Montréal] : L'Hexagone, 2015.-- 74 p. ; 18 cm. -- ISBN978-2-89648-079-1

Quatrième de couverture

Une jeune femme parle, et par sa bouche, ce sont toutes les femmes – sorcières, fées, écrivaines, marâtres, aïeules, sœurs, fantômes – qui cherchent à s'exprimer. Sa voix se mêle aux leurs pour former un cri courageux contre le vacarme des forums de discussions, des télé-réalités, des revues à potins. Mais ce n'est pas assez : pour se bâtir un royaume à elle sur les ruines de son héritage, il lui faudra exhiber ses plaies, monter aux barricades, enfoncer toutes les portes, n'avoir peur de rien.

L'auteurScotch2

Chloé Savoie-Bernard fait son doctorat en littérature française à l'Université de Montréal.  Sa thèse porte sur la "lésion comme stratégie discursive dans la poésie féministe québécoise". Elle publie en 2015 son premier recueil de poésie.

Page Facebook de l'auteur

Mes commentaires

Nous parlions de poésie au travail. Nous préparons diverses activités pour promouvoir la poésie à la bibliothèque. Une collègue me dit qu'elle préfère les "classiques", Baudelaire, Rimbaud, Nelligan... Je lui dis que j'aime aussi mais que j'aime toute poésie. J'aime autant les vers classiques que les vers libres, autant les auteurs anciens que les nouveaux. Elle me donne alors ce petite livre et me conseille de le lire. "Je suis curieuse de savoir ce que tu en penses" me dit-elle. Je viens de le terminer. Je ne sais pas encore ce qu'elle en pense... Ce que moi j'en pense ?

Le premier poème "à l'agent d'immeuble" m'a renversée. Je n'ai pas nécessairement aimé tous les poèmes mais le recueil m'a émotionné. Complètement. Et je suis en amour avec la poésie de Savoie-Bernard.

Je voudrais bien vous analyser ces poèmes, mais l'auteur dit elle-même tout ce qu'il y a à dire lors des entrevues qu'elle a données au Voir et au Devoir. Lisez les articles (en lien plus bas)... Moi, je vais vous dire ce que j'ai ressenti. Tout simplement.

Poèmes sans majuscule et sans ponctuation. Je les ai lus en un seul souffle. Sans respirer. Les mots sont crus par moment, doux parfois. J'ai lu des blessures, des deuils, des larmes et des cris. J'ai suivi l'auteur d'un pas déterminé. À travers ses douleurs et ses bonheurs. J'ai été bercé par les mots de l'auteur mais aussi par les bouts de chansons, de contes et proverbes qui se faufilent dans ses textes.

J'ai cru lire des bouts de vie collés les uns aux autres de façon précaire. J'ai senti que l'auteur se livrait même si je réalise très bien que sa vie n'est pas ses poèmes. Ses secrets sont dans ces poèmes mais sans y être vraiment. Elle refait sa vie en crachant des vers fictionnels à la limite du réel.

L'auteur parle de poèmes de fille. La quatrième de couverture parle de femmes : sorcières, fées, écrivaines, marâtres, aïeules, sœurs, fantômes. Oui, certainement. Mais je n'ai pas senti qu'un monde féminin. Oui, j'ai senti la maternité, la féminité. Mais pas nécessairement. J'ai surtout senti la pression d'être. De survivre. Et ça, c'est pour tout le monde. 

Ces poèmes sont un déchirement, un cri et une absolution.

Les mots de l'auteur

(Ces deux poèmes ne suivent pas la mise en page originale. Je suis incapable de la reproduire sur cette plateforme. J'en suis vraiment désolée. Pour lire les mots de l'auteur sous leur forme d'origine, vous pouvez cliquer sur le lien plus bas. Mais je vous conseille vivement de vous procurer le livre !)

à l'agent d'immeuble

on ne l’achètera pas votre maison -- l’expert a dit que les fondations étaient atteintes -- gangrenées -- par ici la terre est meuble -- argileuse on ne peut pas s’y fier sauf pour les fissures -- dans les murs -- il faudrait tout reconstruire bientôt -- on ne prendra pas ce risque-là

non exhaustif

des parents séparés -- du sextage -- de la consanguinité -- l’enlèvement parental -- être l’autre fille –alesse -- des mères dépressives – yoopa -- des relations à distance -- pas se faire rappeler – tinder -- du sexe anal -- la vitre du char fermé et la petite dedans au soleil – youporn -- ça ne fait pas des enfants forts

Pour lire d'autres extraits du recueuil

Pour en savoir un peu plus...

7 février 2016

Le moment captif d'un dimanche : fixé

2016-03-08"Si les astres étaient immobiles, le temps et l'espace n'existeraient plus" [Maurice Maeterlinck]

La pluie a tombé et a figé les branches dans une immobilité glacée.  J'ai fermé les yeux. Je me suis alors imaginée perdue dans un univers étoilée. J'ai froid. Je glisse de branche en branche. Je tombe. Je me relève et je grelotte. Je vis.

J'entends une musique glaciale. Elle veut envelopper mon corps, envoûter mes rêves. Elle joue doucement. Ma tête est lourde, mes pensées deviennent confuses. J'ai l'impression que le temps s'arrête. Je semble flotter dans un vide éternel. J'essaie d'ouvrir les yeux. 

J'ouvre les yeux. Je bouge et je grelotte. Par la fenêtre, je vois la vie. 

                                                                   

 

 

3 février 2016

La vallée du renard de Charlotte Link

ValleRenard01La vallée du renard / Charlotte Link ; traduit de l’allemand par Catherine Barret. – [Paris] : Presses de la Cité, 2014. – 462 p. ; 22 cm. – ISBN 978-2-258-10536-2

Quatrième de couverture

Il avait tout prévu. Tout, sauf la prison.

Un parking perdu en pleine campagne, par un après-midi ensoleillé d'août. Vanessa Willard attend son mari. Perdue dans ses pensées, elle ne remarque pas tout de suite la fourgonnette qui s'approche. Lorsque l'inquiétude s'empare d'elle, il est déjà trop tard. Un homme surgit, la maîtrise, la bâillonne et l'enlève. Enfermée dans une malle, elle est cachée au fond d'une caverne, avec de l'eau et de la nourriture pour une semaine. Mais avant d'avoir pu demander une rançon à sa famille, Ryan Lee, son ravisseur, est arrêté pour un autre délit.

Près de trois ans plus tard, Ryan sort de prison, la conscience lourde. Qu'est-il arrivé à sa victime? A-t-elle pu s'échapper ou est-elle toujours dans la grotte, réduite à l'état de cadavre? Alors que ces questions le hantent, l'histoire semble se répéter: une femme de l'entourage de Vanessa disparaît exactement dans les mêmes conditions...

 L’auteur

Charlotte Link est née en Allemagne à Francfort (Frankfurt am Main) en 1963. Elle commence à écrire très tôt et publie son premier roman à 19 ans. Elle écrit des livres pour enfants, des romans et nouvelles pour adultes. Elle écrit aussi pour de nombreux magazines et journaux. En 2007, elle reçoit le prix Goldene Feder pour son œuvre.

Biographie plus complète sur le site allemand de Wikipedia

Bibliographie sommaireValleRenard02

  • Cromwells Traum oder Die schöne Helena (La belle Hélène) (1985)
  • Wenn die Liebe nicht endet (Les Trois Vies de Margareta) (1986)
  • Sturmzeit (Le Temps des orages)(1989)
  • Schattenspiel (1991)
  • Wilde Lupinen (Les Lupins sauvages) (1992)
  • Die Stunde der Erben (L’heure de l’héritage) (1994)
  • Die Sünde der Engel (Le Péché des anges) (1995)
  • Das Haus der Scwestern (1997)
  • Der Verehrer (Le Soupirant) (1998)
  • Das Haus der Schwestern (La Maison des sœurs) (1999)
  • Die Rosenzüchterin (Les Roses de Guernesey) (2000)
  • Die Täuschung (Illusions mortelles) (2002)
  • Am Ende des Schweigens (Le Sceau du secret) (2003)
  • Der fremde Gast (L'Invité de la dernière heure) (2005)
  • Das Echo der Schuld (Le Poids du passé) (2006)
  • Die letzte Spur (La Dernière trace) (2008)
  • Das Andere Kind (L'Enfant de personne) (2009)
  • Der Beobachter (Une femme surveillée) (2011)
  • Im Tal des Fuchses (La Vallée du renard) (2012)
  • Die Betrogene (2015)

Bibliographie plus complète ici (en allemand)

Mes commentaires

Dire que je suis partagée dans mon avis est peu dire. J'écris rarement une critique immédiatement après avoir lu un roman. Mais je prépare mon texte : quatrième de couverture, auteur, mots de l'auteur, recherche, images... Tout est prêt. Il ne reste que mes commentaires à rédiger.

Et c'est ici que je bloque pour ce roman. Car au moment d'écrire mon commentaire, je me souvenais d'une lecture agréable mais je ne me souvenais pas de l'histoire. J'ai dû aller lire quelques avis pour me dire "ah oui, je me souviens maintenant". Et pour moi, ce n'est pas bon signe.

Alors voyons voir. C'est un roman un peu long à démarrer. L'auteur prend son temps pour bien mettre en place son histoire et nous présenter une panoplie de personnages. Beaucoup trop de temps selon moi, mais cela semble avoir plu à nombre de lecteurs. Disons que pour moi, cela casse un peu le suspense. Oui, ces personnages sont importants et il est essentiel de bien les comprendre pour suivre l'intrigue, mais j'aurais préféré apprendre à les connaître tout au long de ma lecture pas uniquement au début. C'est un détail, mais il m'a empêché de me perdre dans ma lecture. Une fois que le roman plonge dans le suspense, je n'étais pas accrochée. Et ensuite, les longueurs continuent.

L'histoire ? Elle est assez bien résumée dans le quatrième de couverture. Tout tourne autour de l'enlèvement de Vanessa. Et le après pour les personnages. Son mari, tourmenté par cette disparition, tente de refaire sa vie. Le kidnappeur sort enfin de prison et est lui aussi tourmenté par la culpabilité de son secret. S'ajoute à ces deux principaux personnages, les gens qui gravitent dans leur vie. Et puis arrivent d'autres disparitions... Comment est-ce possible ?

Je n'en dirai pas plus, car il faudrait en dire trop pour vraiment vous intriguer. Malgré les longueurs, l'intrigue est assez bien menée et bien que je n'étais pas renversée par la fin, j'ai été surprise. Mais je dois vous avouer que si je n'avais pas fait tout ce travail de recherche, il y a quelques mois, je ne suis pas certaine que j'aurais publié ce billet. Une lecture acceptable mais pas renversante. Dommage.

Les mots de l’auteur (Extrait)

« C’était comme si une ombre était passée sur la salle de bains. Peut-être un nuage avait-il réellement traversé le ciel, cachant un instant le soleil ?  Quoi qu’il en soit, à mon âge, je savais que la vie jouait parfois avec nous un jeu un peu cynique. Si le destin voulait que Vanessa revienne, chacun des instants que Matthew et moi allions désormais vivre ensemble serait à double tranchant. Matthew avait espéré pendant trois ans retrouver sa femme, mais si son vœu s’accomplissait au moment même où nous nous engagions l’un envers l’autre, les conséquences pourraient être dramatiques. » p.248

Pour en savoir un peu plus …

  • Page Wikipedia sur l’auteur (en français)
  • Critiques sur Babelio (12)
  • Article sur Info-culture.biz
  • L’Avis d’Elleon sur Fiches Livres
  • L’avis de Mylène Ancel sur Les lectures de Mylène
  • L’avis de Karine sur Mille et une pages
  • L’avis de Cla S sur Aux douceurs littéraires
  • L’avis d’Angélique Lily sur Les lectures de Lily
  • L’avis de Cassandre sur Romans sur Canapé
31 janvier 2016

Le moment captif d'un dimanche : en cheminant

2016-01-24"Je trouverai un chemin, ou j'en ferai un" [William Cecil Burleigh]

Dans ce boisé que je traverse les soirs pour revenir chez moi, il y a un chemin. Un chemin large, précis et bien tracé. Il parcoure le boisé et offre plusieurs sorties. Il est facile à suivre. Il est réconfortant. Nos pieds le suivent sans même s'en rendre compte.

Il est charmant mais un peu long. Alors parfois, nous quittons ce chemin que nous connaissons si bien pour prendre une autre voie. Ce chemin est plus petit, plus accidenté. Parfois, nous avons l'impression de ne plus le voir. Nous le traçons alors au fur et à mesure que nous avançons. Nous improvisons son tracé. Nous l'imaginons au gré de nos pas, selon l'inspiration du moment. Il nous mène toujours au bon endroit. Mais chaque trajet est différent, rempli de surprises et de découvertes. Il n'est pas sans danger, il faut bien l'avouer. Et parfois, une racine bien cachée nous a fait tomber. Mais nous nous relevons et continuons notre chemin. Et nous arrivons à la maison.

Parfois, nous prenons le chemin facile et parfois le chemin plus exigeant. Le plus facile n'étant pas nécessairement le moins exigeant. Mais peu importe le chemin, nous traversons le boisé.

"À chaque chemin ses embûches, chaque humain un jour trébuche" [Daniel Desbiens]

21 janvier 2016

Dis, quel âge aurais-tu maman ?

007Quel âge aurais-tu, maman, si tu vivais encore ? 76 ans, je crois. Est-ce que quand tu étais petite tu aimais célébrer ton anniversaire ? Est-ce que tu souriais toute la journée parce que tu avais eu une année de plus ? Tu souris sur la photo, c'est rare de te voir sourire sur une photo. C'était peut-être ton anniversaire.

Je ne sais pas pourquoi, je t'ai souhaité un Joyeux anniversaire ce matin. Mais ce n'est plus ton anniversaire. Tu auras éternellement 62 ans. Ou alors, tu auras l'âge que tu préfères. 5 ans ? 16 ans ? 22 ans ? 34 ans ? 43 ans ? 51 ans ? Tu choisis le moment qui te plait. C'est comme tu veux. Je ne t'oblige à rien. Personnellement, j'aimerais bien que ce soit un âge où nous étions tous dans ta vie. Mais je comprends que c'est peut-être un moment avant. Tu fais comme tu veux. C'est ton anniversaire après tout ! 

 

19 janvier 2016

Personne ne le croira de Patricia MacDonald

personne02Personne ne le croira : roman / Patricia MacDonald. – Paris : Albin Michel, [2015]. – 343 p. ; 23 cm. – ISBN 978-2-226-31469-7

Quatrième de couverture

Nouveau nom, nouvelle ville, nouveau départ... Hannah et Adam n’aspirent qu’à mener une vie paisible et sans histoire aux côtés de leur adorable petite Cindy sur laquelle ils veillent tendrement. Attirant sur eux l’attention des médias, une tragédie inattendue vient bouleverser les plans du couple. Pour échapper au danger qui les menace, ils vont devoir affronter un passé qu’ils tentaient d’oublier. Et qui les a rattrapés.

Patricia MacDonald n’a jamais été aussi loin. Exploration au scalpel d’une famille ordinaire, Personne ne le croira nous plonge au cœur d’un cauchemar insoupçonnable. Dont la première victime est… une petite fille innocente.

L’auteur

Patricia Jean MacDonald est née en 1949 à Greenwich dans le Connecticut aux États-Unis. Elle fait ses études à l’Université de Boston en journalisme. Elle travaille d'abord comme rédactrice pour de nombreux magazines. Elle est également éditrice.

Elle publie son premier roman The Unforgiven en 1981 et débute ainsi sa carrière d'écrivain. Elle écrit principalement des romans de suspense. Auteure renommée mondialement, ses livres ont été traduits dans de nombreuses langues. Elle a reçu de nombreux prix et plusieurs romans ont été adapté à la télévision.

Elle est mariée à Art Bourgeau, libraire et lui-même écrivain. Ils habitent à Cape May près de Philadelphie.

Personne01Bibliographie partielle

  • The Unforgive, (1981)
  • Stranger in the House (1985)
  • Little Sister (1986)
  • No Way Home (1989)
  • Mother's Day (1994)
  • Secret Admirer (1995)
  • Lost Innocents (1997)
  • Safe Haven (2000)
  • Not Guilty (2002)
  • Suspicious Origin (2003)
  • The Girl Next Door (2004)
  • Married to a Stranger (2006)
  • Stolen in the Night (2007)
  • From Cradle to Grave (2009)
  • Cast into Doubt (2010)
  • Missing Child (2011)
  • Sisters (2012)
  • I See You (2014) (Personne ne le croira, 2015)

Mes commentaires

Personne ne le croira mais tout le monde l'a deviné dès les premières pages... C'est ce que je me suis dit au début de ma lecture. Et puis peut-être que je me trompe, que je me suis dit ensuite. Mais non, ai-je dit en refermant le livre, j'avais bien deviné. Peut-être que je lis trop et que je regarde trop la télévision... mais il est difficile pour moi d'être surprise par une intrigue. Je devine assez vite le "punch".

Ce qui ne veut pas dire que la lecture ne fut pas agréable. Juste sans surprise.

Alors, voici une petite famille qui semble sans histoire. Un père, une mère, une adorable filette, qui semblent bien ordinaires, sauf qu'ils sont bien discrets et qu'ils ne se mèlent pas trop aux autres. Et puis, un jour la petite fille sauve la vie de sa gardienne. Une belle histoire aussitôt difusée par les médias. Mais un véritable cauchemar pour les parents qui ont maintenant peur. Car ils vivent tous les trois sous de fausses identités et surtout dans la peur d'être reconnus et retrouvés. Par qui ? Par leur propre fille qui est la véritable mère de la fillette.

Des retours en arrière permettent alors de connaître les raisons pour lesquelles ils se sont enfuis et ont kidnappé leur petite-fille.

Ils ont toujours eu une vie normale, ordinaire et heureuse. Couple américain normal avec une fille précoce, brillante, mais un peu rebelle. À 20 ans, leur fille, déjà mère d'une petite fille, étudie en médecine et vit encore avec eux. Malgré ces difficultés, les parents adorent leur fille et leur petite-fille. Et lorsque que leur fille est accusée du meurtre de son petit ami, ils feront tout pour la défendre. Mais petit à petit les façades tombent. Leur fille devient une étrangère à leurs yeux. Et lorsque finalement, ils comprennent la vérité, ils n'ont d'autre choix que de s'enfuir avec la petite pour la protéger de sa mère. Leur propre fille.

Le roman de MacDonald est très puissant. On sent très bien l'amour que les parents ont pour leur fille ainsi que l'incompréhension et le déchirement qui se produisent en eux quand ils se rendent compte que leur enfant est un monstre. Le texte est fort et il est vrai qu'on imagine difficilement qu'une femme peut agir de la sorte avec un enfant, son enfant. Ils se sentent responsables, coupables... Est-ce leur faute si leur fille est ainsi ? Qu'ont-ils fait pour qu'elle devienne un monstre ? L'a-t-elle toujours été ? Comment l'aimer encore, comment cesser de l'aimer ? Peut-on l'aimer mais vouloir la fuir ? Des questions sans réponses. Ils ne peuvent que penser à sauver leur petite fille, la protéger et espérer que leur fille ne les retrouvent jamais.

Le livre se lit rapidement, le texte est fluide et simple. L'intrigue bien menée et serrée. Roman bouleversant. Mais encore une fois, je n'ai pas senti de surprises ou même de suspense. Une histoire tendue, un drame psychologique intense, oui. Mais un suspense rempli de rebondissements et de mystères, non.

Une belle lecture que j'ai apprécié, même si je m'attendais à plus.

Les mots de l’auteur

 “Hannah s’écroula dans le rocking-chair devant la fenêtre. Autrefois, dans leur premier appartement, elle s’était souvent assise dans ce fauteuil, avec son bébé dans les bras. Elle berçait Lisa, elle rêvassait, imaginant la vie future de sa fille. L’université, le mariage, la réussite, des enfants. Jamais, dans ses rêves les plus extravagants, elle n’avait envisagé une accusation de meurtre. À l’époque, c’était inconcevable. Et maintenant, des années plus tard… » p. 78

Pour en savoir un peu plus…

17 janvier 2016

Moment captif d'un dimanche : Ainsi va la vie qui va...

2016-01-10"Que de temps perdu à gagner du temps" [Paul Morand]

Je suis dans un vaste coma blanc. J'ai de la difficulté à aligner deux mots pour qu'ils fassent du sens. Ces quelques mots que vous lisez ont pris des mois à quitter ma tête pour venir sur cette page. Je tourne en rond. Je perds mon temps à faire un millier de choses qui sont toutes importantes ou intéressantes mais qui ne sont pas écrire.

Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, mais c'est la plus longue. Depuis cet automne, je navigue dans un vide d'écriture. Je ne sais plus quoi dire. Je ne trouve pas le courage de dire les choses que j'aimerais dire. Ce ne sont pas les idées qui manquent. Je termine un livre et je me dis "voici ce que je veux en dire", mais si les mots viennent dans mon esprit, je ne suis pas capable de les mettre sur papier. Je regarde des photos et je me dis "voici ce qu'elles m'inspirent", mais quand j'ouvre l'ordinateur, je fais tout sauf écrire ces inspirations.

Bien sûr, il y a eu tant de choses qui ont occupé mon temps : les vacances en septembre, le retour au travail, les millions d'activités à organiser à la bibliothèque, le Temps des fêtes remplis de la visite de mon père... Tous les soirs quand je reviens du travail, je ne vois pas le temps filer. J'arrive tard à la maison, je m'entraîne un peu, nous faisons le repas, nous mangeons, rangeons, je prends ma douche... et le peu de temps qu'il me reste, je ne trouve pas la force d'écrire. Je ne trouve plus la force d'écrire. Et le samedi et dimanche... j'essaie. Toujours quelque chose à faire, le ménage, les courses, les projets, les activités, ... Même les moments où je dis "bon, aujoud'hui, j'écris"... je finis par tourner en rond sur mon ordinateur.

La vie va et elle va trop vite. Le temps passe et ne reviens pas. Et je perds mon temps à vouloir le retenir, le rattraper. Je dois être plus forte que lui et l'ignorer. J'ose espérer que les mots reviendront tranquillement. Ne viens-je pas juste d'en attraper quelques uns ?

"Je passe tout mon temps à comprendre le temps" [Alain Bosquet]

3 janvier 2016

Le moment captif d'un dimanche : givrée !

2015-12-08"Ma vitre est un jardin de givre." [Emile Nelligan]

Si on ne regarde jamais par la fenêtre, on ne verra jamais passer l'inspiration. Un oiseau qui s'envole, un flocon qui virevolte, un ciel bleu, un ciel gris, un dessin sur la vitre.

On a perdu l'art de regarder longuement par la fenêtre. On ne regarde plus par la fenêtre que rapidement. Un simple coup d'oeil pour voir le temps qu'il fait. Un regard rapide quand on entend un bruit inconnu. Une oeillade distraite pour constater le passage des éboueurs. On ne passe jamais plus que quelques secondes à la fenêtre.

Car on accuse les gens qui regardent trop longuement par la fenêtre de paresse, de perdre leur temps, de ne rien faire. On accuse même certains d'écorniflage et de curiosité malsaine. On leur demande tout de suite ce qu'ils regardent. Et si la réponse est "rien de particulier", alors on se questionne. Pourquoi regarde-t-elle par la fenêtre ? Elle perd son temps. Que fait-il tout le temps à la fenêtre ? Il cherche à espionner les gens. Mais peut-être qu'elle contemple simplement le temps qui passe lentement. Peut-être observe-t-il les gens qui vivent. Et cette contemplation lui inspire un poème dans son coeur. Cette observation lui murmure une chanson à l'oreille. Ou tout simplement ces moments perdus à la fenêtre amènent un soupir doux à leur vie qui passe trop rapidement.

"Écris tout ce qui te passe par la fenêtre." [Lise Deharme]

24 décembre 2015

Demain, on sera Noël

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Ça, il faut se le répéter, car avec le 15º que nous avons eu cet après-midi, la pluie, le soleil, le vent... ouf, on est loin du Noël blanc !

Mais ce n'est pas l'important ! Dans quelques heures, nous serons en famille, l'arbre de Noël sera illuminée, nous écouterons de la musique de Noël, nous aurons trop de boustifaille et nous nous échangerons des petits cadeaux, nous rirons, nous jaserons... et nous ne penserons pas au manque de flocons.

Et demain, on recommence !

Alors comme le temps passera trop vite... et que nous serons tous trop occupés à fêter...

Je vous souhaite un très beau réveillon et une superbe journée de Noël !

 

22 novembre 2015

Le moment captif d'un dimanche : naissance

2015-03-05"Dans un voyage, le plus long est de franchir le seuil." [Proverbe romain]

J'entends un grincement. La porte s'ouvre doucement. Je vois la lumière. Dois-je avancer ? Dois-je attendre ? Il fait noir autour de moi. Je n'ose pas bouger. L'obscurité qui m'entoure est réconfortante. Elle semble me protéger contre le monde trop lumineux qui semble exister de l'autre côté.

Si je passe cette grille, si je franchis cette porte, je devrai affronter l'inconnu. Je devrai accepter cette lumière qui me semble aveuglante.

Mais je sais que je franchirai ce seuil. Je suis trop curieuse. Je veux voir ce qu'il y a de l'autre côté. J'ai peur de la lumière mais je suis attirée par elle. Il suffit de ne pas se laisser brûler les ailes. Il faut avoir le courage de se lancer tout en ayant calculé sa chute. Et il faut aussi accepter les imprévus.

Je pose ma main sur la poignée et j'ouvre un peu plus grand la porte. Je sais que je peux me baigner dans la lumière parce que je sais que je peux revenir à l'intérieur.

"On ne pourrait apprécier la lumière, si nous ne connaissions pas les ténèbres." [Mick Deev]

13 novembre 2015

Ce sont des larmes

J'ai la tête en sang. Je ne comprends pas. Ou plutôt, je comprends trop bien et je me sens impuissante. Je voudrais tout changer. Changer 730l'incompréhension et l'intolérance. Effacer la terreur. Mais je ne peux pas. Je suis impuissante. Comme tout le monde j'ai peur. Comme tout le monde je pleure. Je suis désolée. Je veux m'isoler. Et je veux crier.

On écoute en boucle... les images nous agressent. Elles ne veulent plus nous quitter. Et je sais que ces images ne sont rien. Je tremble quand je pense aux gens qui sont là. Aux gens qui étaient là et qui ne sont plus là.

Et je sais que des choses aussi et encore plus horribles sont le quotidien de trop de gens. Hier, aujourd'hui et demain.

Je crie finalement en silence. Je ne crois en rien. Je n'ai rien contre les gens qui croient en quelque chose. Mais je ne comprends rien dans ces conflits de croyance. Ou plutôt, je comprends trop bien mais je n'arrive pas à y croire. Peut-on vraiment faire ça ? Et pourquoi ? Il semblerait. Vraiment ? Je suis désolée. Et je suis fatiguée de crier.

Et on doit continuer à vivre. Non ?

11 novembre 2015

La sœur de Judith de Lise Tremblay

judith01La sœur de Judith : roman. – Lise Tremblay. – [Montréal] : Boréal, c2007. – 166 p. ; 22 cm. – ISBN 978-2-7646-0539-4

Quatrième de couverture

Dans ce cinquième livre, Lise Tremblay brosse un tableau du Québec rural des années d’après la Révolution tranquille, un Québec en pleine effervescence, où de nouvelles valeurs font leur chemin mais où la tradition s’accroche encore. Fine observatrice de l’humain, l’auteur de La Héronnière nous fait revivre ses années par le regard d’une fillette qui sera une adolescente avant la fin de l’été.

L’auteur

Lise Tremblay est née en 1957 à Chicoutimi au Québec. Elle étudie à l’Université du Québec à Montréal et obtient une maîtrise en création littéraire. Elle enseigne la littérature au Cégep du Vieux-Montréal.

judith02Son premier roman paru en 1990, L’hiver de pluie, reçoit en 1991 le Prix de la découverte littéraire de l’année au Salon du livre du Saguenay-Lac-St-Jean ainsi que le prix Joseph-S.-Stuffer du Conseil des arts du Canada. En 1999, elle reçoit le Prix du Gouverneur général pour La danse juive paru en 1997 ainsi que le Prix littéraire du CRSBP du Saguenay-Lac-St-Jean. Son recueil de nouvelles La Héronnière reçoit Le Grand Prix du livre de Montréal, le Prix des libraires du Québec et le Prix Jean-Hamelin.

Bibliographie

  • L'hiver de pluie (1990)
  • La pêche blanche (1994)
  • La danse juive (1997)
  • La héronnière (2003)
  • La sœur de Judith (2007)
  • Chemin Saint-Paul (à paraître en septembre 2015)

Mes commentaires

Le roman de Lise Tremblay peut sembler banal ; le simple récit du passage de l’enfance à l’adolescence d’une petite fille pendant un été à la fin des années 1960. Il ne s’y passe pas grand-chose. La narratrice de 11-12 ans nous raconte simplement ses derniers jours d’école primaire, son été, puis sa rentrée au secondaire. Rien d’autre. Elle partage sa vie qu’elle ne trouve pas très palpitante. Elle aimerait bien plus avoir une vie comme Claire, la sœur de sa meilleure amie Judith.

C’est un texte simple, sincère, dépouillé et terriblement efficace. Il peut être difficile d’écrire un roman avec une enfant-narrateur, mais ici l’auteur réussit parfaitement. Nous croyons aux mots de l’enfant sans se sentir dans une narration trop enfantine.

Le texte nous propose une tranche de vie, qui peut sembler banal et anecdotique, mais qui m’a rejoint comme lectrice. Je n’ai pas grandi à la même époque. Je n’avais pas les mêmes préoccupations, les mêmes doutes, les mêmes sourires, les mêmes larmes. Mais je me suis retrouvée dans le texte. Et surtout dans cette amitié entre les deux fillettes qui ne survivra pas à la fin du primaire, à la fin de l’été et au commencement d’une nouvelle vie au secondaire.

La narratrice vit dans une époque en transition. Et elle-même se transforme. Elle vieillit. Elle forge sa personnalité. Elle passe de l’enfance à l’adolescence avec tout ce qui cela comporte comme transformation : de nouvelles expériences et surtout la perte d’une partie d’elle-même.

Qu’en est-il de l’histoire ? Une fillette passe de l’enfance à la pré-adolescence l’espace d’un été. Elle passe cet été à lire, à penser aux garçons, à se sauver de sa mère, et à papoter avec sa meilleure amie Judith. Leur sujet préféré est bien entendu la sœur de Judith, Claire, qui quitte Chicoutimi pour aller à Montréal afin de participer à un concours de danse. Elle représente à leurs yeux, la fille parfaite : jeune, belle, à la mode, elle a un copain riche et beau, et elle va peut-être danser avec un groupe de musique populaire. Elle est tout ce qu’elles aimeraient être.

Mais rien n’est vraiment parfait. Et la narratrice doit se confronter aux déceptions, les siennes et celles des gens qui l’entourent. Et lorsque l’été finit et qu’elle commence le secondaire, elle a changé.

Les mots de l’auteur

« Le camelot a jeté le journal du dimanche à moitié mouillé sur le tapis de l’entrée. Dès que je l’ai entendu fermer la porte, je me suis levée en courant. Je voulais être la première à voir la photo de Claire. J’ai pris le journal et j’ai commencé à chercher. La photo était à la page 22 et on voyait Claire encadrée de ses deux parents. Monsieur Lavallée portait un complet. L’article racontait l’histoire de Claire, comment elle était passée du quart de finale, à la demi-finale et à la finale du concours de danse. Si elle gagnait, elle allait passer l’année comme danseuse à gogo dans le spectacle d’adieu que Bruce et les Sultans allaient donner partout dans la province. Je n’en revenais pas, si elle gagnait, la sœur de ma meilleure amie allait voir Bruce en personne et peut-être qu’elle allait l’inviter à jouer au mini-putt dans leur cour arrière et peut-être qu’on pourrait le voir. Judith et moi on ne parlait que de ça et on passait une grande partie de notre temps à aider son père à finir le mini-putt avant le début de l’été. Ils avaient un grand terrain et leur père avait décidé de construire son propre mini-putt. » p.9  

Pour en savoir un peu plus…

8 novembre 2015

Le moment captif d'un dimanche : approfondir mon miroitement

2015-11-04« Les miroirs réfléchissent trop. Ils renversent prétentieusement les images et se croient profonds.  » [Jean Cocteau]

Hier, j'ai cru me reconnaître dans mon miroir. Mais je n'en suis pas certaine. Je me demande parfois qui est cette fille dans la glace. Que me veut-elle ? J'ai l'impression qu'elle en sait plus que moi. Elle semble savoir ce qu'elle veut. Elle semble connaître tous les secrets de l'univers.

Elle en sait trop. Elle réfléchit trop. Et elle me force à réfléchir. Parfois, j'aimerais pouvoir faire le vide. Ne penser à rien. Simplement vivre sans m'inquiéter.

Je veux juste voir mon image se refléter à l'infini sans me sentir obliger de chercher les illusions dans ce mirage.

Mes doutes se multiplient.Mes erreurs s'amplifient.Mes interrogations s'intensifient. Et je ne sais plus qui croire. Mes yeux qui se ferment ou le miroir qui s'ouvre sur des possibilités improbables.

Oui, je ne connais pas la fille qui me regarde dans ce miroir, mais je sens que je vais la laisser me dire mes quatre vérités.

« Un miroir est une surface polie, faite pour réfléchir, mais parfois bien impolie quand elle vous fait réfléchir.  » [Gérard de Rohan Chabot]

31 octobre 2015

Le retour des citrouilles !

La nuit tombe lentement

Les bonbons sont parés

Les squelettes et les fantômes se balancent dans le vent

Et les citrouilles sont illuminées

 

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Joyeuse Halloween !

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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