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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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22 juin 2012

Silence de sang de Sue Walker

Desherber1Silence de sang / Sue Walker ; roman traduit de l'anglais par Magali Pès. -- [Grainville] : City Editions, c2006. -- 414 p. ; 24 cm. -- ISBN 2-35288-003-3

Quatrième de couverture

Sept personnes. Séparées par le temps. Réunies par un terrible secret qui ne peut plus rester caché.

Il y a vingt-six ans de cela, à Édimbourg, sept adolescents ont vécu pendant un an dans un centre expérimental pour jeunes surdoués et psychotiques. Depuis, ils ont tous quitté "l'Unité". Mais elle ne les a jamais quittés.

Innes Haldane tente depuis des années d'oublier cette sombre époque. Un jour, un appel téléphonique inattendu et la nouvelle des morts étranges de deux anciens pensionnaires de "l'Unité" la poussent à renouer avec son passé.

Quel terrible secret rend ainsi sept personnes esclaves de leur culpabilité ? Quel sanglant règlement de compte vient de commencer ?

L'auteur

Sue Walker est née à Edinburg en Écosse. Elle vit présentement en Angleterre dans le Sussex. Elle est journaliste et se spécialise dans les enquêtes criminelles. Elle travaille principalement pour la télévision, notamment pour la BBC et Channel 4. Son premier roman The Reunion obtint un bon accueil et fut traduit dans plusieurs langues.

Bibliographie partielle

  • The Reunion (Silence de sang) (2004)
  • The Reckoning (2007)
  • The Dead Pool (2008)
  • The Burning (2010)

*Dates incertaines

Site web de l'auteur

Sur le site de Penguin Books

Commentaires personnels (brefs et très personnels)

Fin des années 70. Des jeunes "délinquants" ayant des troubles comportementaux sont envoyés dans un institut nouveau genre. Entre hôpital psychiatrique et centre de réforme, les intervenants et infirmiers tentent de réhabiliter un groupe de 7 jeunes particulièrement difficiles et assez violents pour certains. 26 ans plus tard, certains de ces anciens patients sont retrouvés morts: suicide, accident... Les autres membres du groupe n'en sont pas certains.

Ce qui semble commencer comme un roman policier, voire un thriller, devient vite un roman psychologique. Un secret semble lié certains des membres du groupe. Et on réalise rapidement qu'il s'agit d'un événement ayant eu lieu alors qu'ils se trouvaient dans ce centre.

Le roman de Sue Walker est très bien mené. Nous alternons les points de vue et les époques, et il y a de nombreux flash backs entrecoupés de rapports des intervenants, mais l'histoire reste facile à suivre. L'écriture est efficace et nous sommes rapidement intrigués. On comprend assez vite en quoi peut consister ce secret mais sans toutefois le connaître complètement ce qui nous permet de poursuivre la lecture agréablement. Le livre est difficile cependant et le fameux secret est effrayant. Même si je me doutais en gros de ce qu'ils avaient fait, je n'avais pas été aussi loin dans l'horreur dans mes suppositions. Et j'imagine difficilement comment ils ont pu vivre avec cet événement sur leur conscience. Ce fut difficile à lire. L'auteur qui est une journaliste se spécialisant dans les enquêtes criminelles connaît bien le sujet.

Alors, j'ai bien aimé ce roman. Il m'a tenu en haleine jusqu'à la fin. J'ai aimé le développement des personnages et le déroulement de l'intrigue.

Mais...

Jamais je n'aurais lu ce livre si ce n'était qu'il était dans mon chariot de romans à élaguer !!! Je trouve la couverture atroce et affreusement kétaine. Le titre est tout simplement stupide et cliché. Quelle horrible "traduction" ! Un peu loin du "The Reunion" original, qui en disait beaucoup plus sur le roman que "Silence de sang". Au visuel, on a l'impression d'avoir un livre assez insignifiant... Mais comme je devais l'évaluer, j'ai lu le quatrième de couverture. Il m'a suffisamment intriguée pour que je décide de donner un sursis au roman et que le ramène chez moi. J'avais envie de le lire. Rapidement cependant, j'ai compris que nous n'aurions pas droit à une enquête typique d'un roman policier. Et les morts étranges sont rapidement décrites et expliquées. Et le personnage dont on parle sur le quatrième de couverture "Innes" n'a pas un très grand rôle dans le roman. Le quatrième de couverture ne rend vraiment pas bien l'aspect thriller psychologique et c'est très dommage.

Non, vraiment... je comprends le peu de prêts du roman. Deux emprunts le premier mois, puis plus rien. Et c'est triste car sans être un coup de coeur, j'ai vraiment beaucoup aimé le roman de Sue Walker ! Il mérite plus que deux prêts ! Malheureusement, j'ai dû être sévère, et je l'ai élagué. J'avoue que j'ai été heureuse de voir qu'il a tout de même été acheté rapidement dans la vente de livres. J'espère qu'il a trouvé un lecteur qui l'appréciera !

L'avis de: Martell, Gemma et Kimbofo.

Extrait

"Cet été. L'été 1977. Tout le monde se souvenait d'un été en particulier, non? C'est drôle: son été à elle, c'était celui qu'elle avait passé dans un hôpital psychiatrique. Ce fut un été mémorable. Mais un été à oublier. De quoi se souvenait-elle ? De la chaleur. De la pluie. De la végétation luxuriante. Indécemment luxuriante. Démesurément luxuriante." p. 136.

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20 juin 2012

Désherber en silence...

Desherber2Désherber... Élaguer... entre les deux, je préfère encore dire le deuxième. Oui, parce qu'enfin, il me semble que dire que je fais du "déherbage" me semble beaucoup trop péjoratif. Comme si j'enlevais la "mauvaise herbe". Car, si souvent - trop souvent - se sont de très "belles fleurs" que l'on doit élaguer !!! 

Alors j'aime mieux dire que je dois faire une évaluation périodique des collections qui entre dans le processus de développement de nos collections. Ouf... Reste qu'il faut élaguer. Parce que la bibliothèque, elle n'agrandira pas de façon magique. Et lorsque chaque mois, je fais la sélection de nouveaux livres, je sais qu'il faudra qu'éventuellement j'en élague presque la même quantité !

Il y a l'élagage continuel... le facile... les livres qui arrivent sur mon bureau parce qu'ils sont en piètre état. Endommagés par les usagers et le temps... les pages déchirées, parfois raturées... les couvertures brisées... les tranches sales et tachées... Et alors, il est facile de prendre une décision: un classique ? un best-seller beaucoup lu ? On le remplace. Ou on essaie de le réparer, le relier... le sauver. Sinon, hop... on l'élague. Bye bye livre. Et puis, il y a les multiples copies. Un livre populaire est souvent acheté en plusieurs copies, histoire de diminuer les listes d'attente pour le prêt. Mais quand la popularité diminue, et bien on élimine les copies. Façon facile et en plus sans culpabilité de faire de la place sur les rayons. Ça, c'est le facile.

Et puis, il y a l'élagage évident... lorsqu'on veut garder à jour une collection. La nouvelle édition du Guide du Routard sur l'Espagne vient de paraître et a fait sa place sur les rayons ? Hop, l'ancienne édition est à l'éliminer. La dernière biographie du pape Jean-Paul II date de 1999, et sur les 7 autres, 4 datent de 1984, 2 de 1985, 1 de 1994 ? On regarde l'état des livres, on en élague quelques uns et on trouve une biographie plus récente. Le livre le plus récent sur l'histoire de la Grèce date de 2005 ? Vite, on actualise le sujet, et on élague les livres trop vieux. Il s'agit de vérifier l'actualité de l'information, la pertinence, etc. Ça, c'est l'évident.

Mais il y a aussi l'élagage qui brise le coeur... Celui qui se fait chaque année et que je viens de terminer, j'ai nommé l'élagage de la fiction. Comme je suis en charge du développement des collections en français, je suis aussi responsable de l'élagage des romans. Et ça c'est difficile... Je le répète, nous sommes vraiment au maximum de notre espace. Donc acquérir de nouveaux livres signifie obligatoirement en éliminer. Et comment, je fais cet élagage ? Je suis notre politique qui précise que l'élagage doit se baser sur l'année de publication, le nombre de prêt et surtout la date du dernier prêt.

Alors, je fais faire une liste... une longue, longue, longue liste de tous les titres comprenant ces renseignements. Je fais retirer des étagères, ceux qui n'ont pas été empruntés depuis 4 ans et on me les apporte par chariots dans mon bureau. Et alors commence l'évaluation individuelle. Est-ce un classique ? Un incontournable d'un auteur reconnu ? A-t-il gagné des prix ? Oui. Alors même s'il n'a pas été emprunté depuis longtemps, il retourne sur les tablettes. Mais si la réponse est non, alors, je dois être intraitable. Bye bye, cher roman.

Mais parfois, ça me brise littéralement le coeur. Je lis le quatrième de couverture... l'histoire semble intéressante. Je lis quelques critiques du roman... toutes excellentes. Soupirs. Et pourtant, le roman a été emprunté 5 fois pendant les premiers mois de son acquisition et après plus rien. Ou alors, il fut trèes emprunté pendant la première année, puis rien depuis 4 ans. Pourquoi ? Pourquoi l'a-t-on oublié ?

Il faut dire que trop souvent, les gens ne dépassent pas les rayons avec les Nouveautés. Donc, une fois que nous enlevons le livre des nouveautés pour le mettre en rayonnage... il disparaît des regards. Et alors, si le roman n'est pas d'un auteur hyper connu ou très populaire... il a besoin d'avoir un sacré bon titre pour que les gens qui vont en rayonnage prennent la peine de le sortir pour au moins lire le quatrième de couverture !

Et alors, nous essayons de les sortir, d'en parler... nous avons une table "Coups de coeur", nous faisons des bibliographies, etc. Et puis, parfois, je triche... quelques uns des romans que je devais élaguer, j'en étais incapable, alors j'ai testé: je les ai remis dans la section "Nouveautés". Et vous devinez, non ? Et oui, ils ont été immédiatement empruntés !!!

Mais je dois élaguer... c'est nécessaire. Alors, je désherbe, impitoyablement. Et il arrive quoi des livres que nous élaguons ? Ils seront vendus par les Amis de la bibliothèque, ou encore envoyés dans des associations à but non-lucratifs. Et ils auront peut-être la chance de vivre à nouveau !!!

7 juin 2012

Crime littéraire: superficialité

Je marche tranquillement dans les rangées de la librairie, de la bibliothèque... ou m[eme... de la vente de garage. Qu'est-ce qui attire mon regard ? Une image bien sûr. CouvertureMais parfois il n'y a pas d'image. Alors c'est le titre. Et oui. Je suis très souvent bien superficielle. La couverture ou le titre sont parfois l'unique raison pourquoi, je prends un livre dans mes mains.

Donc, je prends le livre. Je regarde la couverture. L'image est importante. Évidemment. J'ai déjà reposé un livre qui avait une couverture que je trouvais horrible. J'ai déjà hésité à acheter un livre que je voulais intensément parce que je n'aimais tout simplement pas la couverture. Ou encore, parce que le livre ayant été adapté au cinéma, ne se trouvait plus qu'avec l'affiche du film en couverture... ÇA... je ne suis pas capable... vraiment. Comme si le roman n'existait plus que parce qu'il avait été adapté au cinéma ! Pfff.

Mais si l'image ne me fait pas reposer le livre ou s'il n'y a tout simplement pas d'image... alors c'est le titre. Mais je dois avouer que le titre est aussi parfois le premier contact. Mais oui... quand le livre est bien posé sur une tablette, on ne voit que la tranche. Alors, le titre est le premier contact. Et encore une fois, ce premier regard est important. Bien sûr, j'ai souvent lu des livres dont je détestais les titres - particulièrement des traductions - parce que je savais que je voulais le lire... à cause d'une critique, de l'avis d'un ami. Ou parce que je me suis forcée à tourner le livre, malgré son image, malgré son titre affreux, pour lire le quatrième de couverture. Mais, il ne faut se le cacher... la couverture et le titre sont pour beaucoup de lecteurs, PRIMORDIAL... (alors auteurs... si vous ne pouvez pas contrôler la couverture, tentez, du moins (car, je sais que parfois c'est impossible, car le travail éditorial et publicitaire s'infiltre partout) de trouvez un "bon" titre !)

Mais j'avoue avoir reposé des livres sans même lire le quatrièeme de couverture, simplement parce le titre m'apparaissait insignifiant, inintéressant ou stupide. Ou que la couverture était - à mes yeux - horrible.

Mais si mon regard accepte la couverture, si mon esprit concède le titre... alors la prochaine étape est évidemment le quatrième de couverture. Alors là, c'est encore plus compliqué et difficile. Parfois, il n'y en a pas... ou alors qu'une ligne ou deux... Désolée, mais moi, il me faut un résumé. Même si je connais et aime l'auteur... un titre n'est pas suffisant. Parfois, ce sont des critiques que l'on retrouve à l'arrière, et ça je ne suis pas capable s'il n'y a pas au moins un petit résumé. Et puis, ça m'achale... je veux un résumé, pas des fleurs lancés par les autres ou un pitch de marketing.

Mais il n'est pas facile de rédiger un quatrième de couverture. Oh non. Et j'ai bien souvent été trompée par un quatrième de couverture alléchant... on lit le résumé, on se dit que le roman semble très très intéressant et on pleure de dépit. Ou le roman n'est pas aussi bon que le résumé le laissait entendre... et donc on s'est laissé avoir par un pitch d'éditeur (et ça, à la limite, je peux accepter). Ou alors, le résumé ne correspond pas du tout, mais alors là, pas du tout, au contenu du roman. On pense lire un roman d'horreur et on se retrouve avec une histoire d'amour... on pense avoir choisi un thriller et on a un roman psychologique... C'est carrément enrageant...

Mais le pire crime demeure à mes yeux, les quatrièmes de couverture en disant trop peu. Comme si on avait voulu garder le secret, ne pas trop en dire... sauf que combien de livres ne seront pas lus parce le résumé ne "résume" pas bien le roman ?!?! Et je le vois tous les jours. Des romans que j'achète parce que j'ai lu des critiques, j'ai vu un résumé sur mon outil de sélection (résumé qui est souvent très différent du quatrième de couverture)... et je me dis "Wow, quel roman intéressant!!!" Et puis, il arrive, et le quatrième de couverture ne dit rien... quelques mots, quelques phrases... et alors les gens qui prennent le roman - pourtant en section Nouveautés (et on s'entend que c'est "la" section hot que la plupart des usagers ne dépasse pas !!!) - le reposent immédiatement. Rien ne les a accrochés. L'image, la couverture, le titre... c'est bien beau... mais s'il n'y a pas un "BON" résumé du roman, les gens ne le prennent pas. Et je fais partie de la "gang" !

Et alors, j'essaie de remédier à mon crime de superficialité... en essayant d'atténuer la superficialité des autres... Je fais des affiches "accrocheuses" de ces romans que je sais être excellents, et dont je suis certaine qu'ils vont plaire à beaucoup de mes usagers. J'en parle dans nos bulletins, je les mets dans nos bibliographies thématiques, je les mets sur notre table "Coups de coeur des employés"... Mais ça m'enrage, je vous jure... c'est quoi l'idée des éditeurs de ne mettre aucun quatrième de couverture ou alors que quelques lignes... ou pire, un résumé qui en dit trop ou pas assez... ou encore qui ne rejoint pas du tout le contenu réel de l'histoire...

Il y a des romans qui dorment sur nos étagères. Ce sont d'excellents romans. Mais certains ont une couverture si horrible que cela me gène de les mettre dans mes coups de coeur, même s'ils sont excellents. Certains ont un titre si insignifiant que c'est honteux de les publiciser. Certains ne sortent qu'une fois que je les ai annoncés dans notre bulletin, en faisant moi-même un résumé...

Alors... oui, c'est un crime, cette superficialité... mais il y a tant de livres à lire qu'il faut bien se baser sur quelque chose, non ?

 

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