Quelques mots...
On n'est jamais si heureux ni si malheureux qu'on s'imagine.
François de La Rochefoucauld
On n'est jamais si heureux ni si malheureux qu'on s'imagine.
François de La Rochefoucauld
Si je fouille dans mes
souvenirs, aussi loin que je le peux, je me souviens de ce rendez-vous
quotidien. Tout d’abord, quand j’étais toute petite, avant l’école et avant la
garderie, alors que je restais toute la journée à la maison avec ma mère. Puis,
tous les midis pendant mon primaire, alors que je venais manger à la maison
avec ma mère. Il y eut une pause pendant l’école secondaire, puisque je devais
rester à l’école pour manger, mais à chaque congé et à chaque fin de semaine,
le rendez-vous avait lieu.
The Flintstones a longtemps fait partie de ma routine quotidienne. Tout
d’abord en anglais. Ma mère écoutait beaucoup la télévision en anglais et donc
nous écoutions The Flintstones. Mon anglais n’était pas très bon. En fait, je
comprenais absolument rien des dialogues. Mais je riais tout de même et je
connaissais les épisodes par cœur. Ma mère se lassait parfois de me répéter
sans cesse ce qui se disait… « Qu’est-ce qui dit, qu’est-ce qu’a dit? »
je répétais toujours, chaque jour, aux émissions que j’avais pourtant vu des
dizaines de fois. « Tu le sais » qu’elle commençait par dire, puis
elle me traduisait de guerre lasse. Le jour où j’ai commencé à avoir des cours
d’anglais à l’école fut un soulagement pour elle.
Mais de toute façon à ce
moment, nous écoutions également la version québécoise qui s’intitulait «Les
Pierrafeu ». Nous écoutions autant la version originale que la
version québécoise… et je connais aujourd’hui autant les dialogues en français
qu’en anglais. Je spécifie « version québécoise » car les voix
étaient doublées au Québec avec des acteurs que nous connaissions – je me
souviens qu’au générique, il y avait les photos des acteurs. Les références
américaines de l’émission étaient toutes changées pour des références
québécoises. J’ai appris en faisant quelques recherches hier, que les noms des
personnages différaient légèrement en France et j’ai finalement compris
pourquoi l’émission s’appelait les Pierrafeu alors que leur nom était les
Caillou. J’avais bien sûr, mes émissions et personnages préférés. Mais je dois
avouer que je ne sais toujours pas si j’aime ou non, le Grand Gazoo…
Plus tard, je n’ai pu
continuer à regarder l’émission à tous les jours… les cours, le travail… la
vie. Mais quand c’était possible, quand j’étais chez moi, à midi, j’ouvrais la
télévision et j’écoutais soit les Pierrafeu,
soit les Flintstone pendant mon
repas. Longtemps, les émissions ont joué… toujours à la même heure. Et puis, un
jour, la programmation a changé. Il faut dire que cela faisait des décennies
que l’émission était au programme. Mais, j’avoue que cela m’a un peu bouleversé…
Plus de Fred et de Wilma accompagnant les sandwichs du midi. Plus de Dino
renversant Fred… plus de bébé mammouth passant la balayeuse… plus de Fred
marchant sur les orteils pour lancer sa boule de quille… plus de Yabba,
dabba, doo !!!
Les Flintstone faisait partie
d’un moment important de ma journée quand j’étais enfant… le moment où je me
retrouvais avec ma mère, à manger notre repas du midi, en regardant Fred et
Barney se mettre dans le pétrin… « Qu’est-ce qui dit, qu’est-ce qui dit? »
Je ne saurais me rappeler mon enfance sans les Flintstone.
Titre original :
The Flintstones
Titre en français : Les Pierrafeu
Genre: Dessins animés, comédie
Langue: Anglais
Couleur: Couleur
Pays d'origine: États-Unis
Durée: 30 minutes
Nombre de saisons : 6 saisons (166 épisodes)
Années de diffusion : Du 30 septembre 1960 au 1 avril 1966
Personnages :
Fred Flintstone: Alan Reed (EU) / Fred Caillou: Paul Berval (QUE)
Wilma Flintstone: Jean Vander Pyl (EU) / Délima Caillou: Denise
Proulx (QUE)
Barney Rubble: Mel Blanc (EU) / Arthur Laroche: Claude Michaud
(QUE)
Betty Rubble: Bea Benaderet (EU) / Bertha Laroche: Monique
Miller (QUE)
The Great Gazoo: Harvey Korman (EU) / Grand Gazou: Claude Préfontaine (QUE)
Pour en savoir plus sur l’émission,
consulter ces liens :
Il est intéressant de savoir
que l’émission fut l’une des premières séries animées présentant la naissance d’un
enfant. The Flintstone est inspiré d’une émission américaine intitulée The
Honeymooners. En plus de la série originale, plusieurs films –principalement de
Noël – ont été réalisés. Une série mettant en vedette Pebbles et Bamm-Bamm
adolescents fut également produite. Deux films, en 1994 et 2000, furent
réalisés mettant en vedette des acteurs en chair et en os, pour représenter les
célèbres personnages. D’autres faits et anecdotes intéressantes peuvent être
trouvés sur les liens présentés plus haut.
Chanson originale – Générique du début :
Flintstones... Meet the
Flintstones
They're a modern stone age family
From the town of Bedrock They're a page right out of history
Let's ride, with the family down the street
Through the, courtesy of Fred's two feet
When you're, with the Flintstones
Have a yabba, dabba, doo time
A dabba doo time
We'll have a gay, old time!
On discutait l'autre soir. Devant un bon repas, avec notre coupe de vin. On discutait de tout et de rien. De musique, de cinéma, de livres. Et puis, j'ai mentionné qu'il n'y avait pas grand chose d'intéressant à la télévision espagnole. Bon... mes mots furent plus incisifs.... ok... plus méchants... La télévision espagnole est horrible. À part quelques émissions intéressantes, la majorité des programmes diffusée est lamentable. Mais là n'est pas le sujet de ce premier texte sur ma vie télévisuelle.
Donc... lorsque je fis cette remarque, on me répondit que de toute façon, on ne regardait pas la télévision. Avec ce ton. Ce ton que j'ai entendu souvent... Un genre de dédain mélangé avec un soupçon d'incrédulité devant le fait que je regarde la télévision.
Comme si c'était un péché. Quelque chose d'impardonnable. Qui n'avait pas sa place dans la vie de quelqu'un qui aime le théâtre, les livres, la musique, le cinéma... comme si la télévision était tout au bas d'une certaine échelle...
Il y a de bons livres, et il y a des livres incroyablement mauvais. Il y a des bons films et des films complètement ridicules. Et il y a de la télévision totalement stupide et de la télévision excellente. Il y en a pour tous les goûts... et parfois, la télévision va nous apprendre, nous transformer et d'autres fois simplement nous divertir.
J'aime la télévision. J'aime regarder et écouter la télévision. Parfois pour regarder des émissions, des reportages, des films qui sauront me toucher, m'apprendre de nouvelles choses, mais parfois pour simplement me changer les idées. Rire, pleurer, sursauter. Pour faire le vide.
Et je n'ai pas honte de le dire. J'écoute la télévision depuis mon enfance. J'ai des souvenirs précis de certains moments télévisuels... incluant à la fois le programme écouté et son contexte: les gens, le moment, les sons, les commentaires... J'ai appris beaucoup de choses et j'ai compris beaucoup de choses... j'ai des souvenirs de moments inoubliables parfois à cause du contenu de l'émission d'autres fois à cause des gens qui ont regardé avec moi l'émission.
Des souvenirs d'émissions écoutées par ma mère, de rendez-vous hebdomadaires avec des amis pour regarder notre émission préférée, de téléphones pendant les pauses publicitaires pour commenter les dernières péripéties, de fous rires qui ont réussi à me faire passer au travers de moments difficiles, de larmes versées, de moments passés à faire un vide total ou encore à apprendre de nouvelles choses...
J'aime la télévision... et je l'assume complètement... hum... voyons voir quel sera mon prochain texte sur le sujet... ;)
Déjà Dead / Kathy Reichs . – [Paris]: Robert Laffont, 2001, c1997. -- 541 p. ; 18 cm. -- ISBN: 2-266-09014-3
Résumé
et Commentaires personnels
Premier roman de Kathy Reichs et
premier ouvrage mettant en vedette son personnage principal, Temperance
« Tempe » Brennan, anthropologue judiciaire. Le Dr. Brennan, tout
comme l’auteur, partage son temps entre Montréal et la Caroline du Nord. Reichs
n’a jamais caché le fait que son personnage principal est fortement inspiré de
sa propre vie. Ce qui fait de Brennan un personnage crédible, fort et
convainquant. Les enquêtes sont bien documentées et s’inspirent presque
toujours de cas sur lesquels Kathy Reichs a elle-même travaillés. Les romans de
Reichs ne manquent pas de détails scientifiques et judiciaires et elle
n’épargne pas la sensibilité de ses lecteurs.
Ce premier roman, Déjà Dead, se situe
principalement à Montréal. Alors que Temperance se prépare pour un week-end de
repos, elle est appelée d’urgence lorsqu’on découvre un cadavre dans le parc du
Grand Séminaire de Montréal. Elle doit aller déterminer si c’est un cas
d’anthropologie, comme les ossements anciens trouvés dans ce parc il y a peu de
temps, ou si cela relève du domaine du coroner. Malheureusement pour elle, les
restes de la victime indiquent clairement un meurtre violent et la possibilité
d’un lien avec d’autres cadavres de femmes. Et ceci signifie également le début
d’une enquête qui la mènera elle-même très près de la mort et qui mettra
également en danger sa meilleure amie et sa fille.
Grâce à son expertise, beaucoup
d’indices peuvent être déterminés et la conclusion de Brennan est qu’un tueur
en série se trouve à Montréal. Elle sera cependant en butte aux autorités –
particulièrement l’inspecteur Claudel qui travaille également sur le cas, qui
ne croient pas à un lien entre les crimes. Petit à petit, ils n’auront cependant
d’autres choix que de suivre Brennan et d’essayer de capturer un criminel
sadique et méthodique.
L’œuvre de Reichs est très
efficace. On y trouve nombres de descriptions qui pourraient rendre l’œuvre
lourde, mais qui sont très bien rédigées. L’auteur ne lésine pas sur les
détails et on a l’impression d’en apprendre beaucoup sur l’anthropologie
judiciaire. Les personnages sont bien décrits et j’ai personnellement eu
l’impression de bien les connaître immédiatement. En plus de Brennan, plusieurs
des personnages récurrents des romans de Reichs font leur apparition dans ce
roman. Le roman met en place les personnalités des personnages et les liens
entre eux.
Ce dernier point peut cependant
déplaire à certains. Bien qu’en principe, on peut lire les romans de Kathy
Reichs indépendamment l’un de l’autre, certains éléments peuvent être
difficiles à comprendre ou à mettre en contexte si on n’a pas lu les livres en
ordre. Mais c’est le problème de beaucoup d’auteurs qui reprennent un même
personnage principal et le placent au centre de plusieurs de leurs romans.
Mais Déjà Dead est un
excellent roman policier et saura plaire aux gens qui aiment les détails
réalistes et le suspense constant. On décèle également un humour particulier
dans les pages de Reichs. Les scènes les plus difficiles sont souvent allégées
par une remarque ou pensée de Brennan, qui a parfois de la difficulté à
contrôler son tempérament.
Le premier roman se passe presque
exclusivement à Montréal. Et on sent très bien que l’auteur connaît bien la
ville même si elle est américaine. Les commentaires et descriptions sont justes
et jamais déplacés.
Reichs a adapté ses récits pour
la télévision et depuis 2005, une série américaine, Bones, joue sur la
chaîne Fox. Le nom du personnage principal est le même que celui des
romans : Temperance Brennan, bien que dans la série le surnom du
personnage soit « Bones » et nom « Tempe ». Brennan est
également anthropologue judiciaire et est également un auteur de roman
policier. Le personnage principal de ses romans se nomme Kathy Reichs !!! Mais
à part le nom du personnage, la série n’est pas une transposition des romans de
Reichs. L’action est située exclusivement à Washington D.C. et aucun des autres
personnages n’est présent. Le personnage même de Brennan diffère sur plusieurs
points dans la série du personnage du livre. Les deux œuvres sont donc
complètement différentes. Les seuls points communs étant l’anthropologie
judiciaire et le nom du personnage principal.
J’ai personnellement beaucoup
aimé, ce premier roman de Kathy Reichs. L’atmosphère y est très étouffante mais
sans devenir trop lourde. L’écriture – et la traduction – est simple, réaliste
et directe, tout en se permettant de devenir très technique à l’occasion.
Malgré les détails très techniques, l’ensemble demeure facile à comprendre. Les
descriptions sont justes et réalistes, l’humour est présent et on demeure
accroché à l’intrigue jusqu’à la fin. J’ai également aimé le fait que l’action
se déroule à Montréal, bien que l’auteur ne soit pas québécoise de naissance.
Cela donne un point de vue très intéressant sur la ville et sur la le Québec.
J’ai aimé la plupart des autres
romans de l’auteur ainsi que la série télévisée, d’autres billets sont donc à
venir…
Citations
« À Montréal, l’été fait
irruption comme un danseur de rumba. Soudain tout n’est plus que frou-frou et
coton de couleurs vives, exhibition de cuisses et de peau luisante de sueur. Fête
dionysiaque qui commence en juin et ne s’achève qu’en septembre.
La vie se déplace à l’extérieur.
Après l’hiver glacial et interminable, les terrasses de cafés réapparaissent, cyclistes
et adeptes de rollers se font concurrence
sur les pistes cyclables ; les festivals se succèdent et les foules
transforment les trottoirs en zones de tourbillons. », p. 14
Sources
Premier article sur l'oeuvre et l'auteur
L'avis de Fashion
Déjà Dead / Kathy Reichs . – [Paris]: Robert Laffont, 2001, c1997. -- 541 p. ; 18 cm. -- ISBN: 2-266-09014-3
Quatrième de couverture
Un beau jour d’été
à Montréal, sur la table de dissection du laboratoire de médecine légale de la
police provinciale, arrive un cadavre découvert dans l’ancien parc du Grand
Séminaire. Le docteur Temperance Brennan est chargé d’autopsier ce qu’il reste
d’une femme abominablement découpée en morceaux.
Divorcée et
solitaire, Temperance travaille durement, dans un milieu dominé par les hommes.
Sa sinistre expertise va l’amener en première ligne de l’enquête, seule en
butte à l’hostilité de son collègue policier et face à l’assassin pervers qui
collectionne les victimes féminines…
Armée de son
scalpel et de son instinct, Temperance traque le tueur en série. Cinq femmes
sont déjà mortes. Sera-t-elle la prochaine ?
L’auteur
Kathleen Joan Reichs, mieux connu
aujourd’hui sous le nom de Kathy Reichs, est née en 1950 à Chicago. En 1971,
elle obtient un B.A en anthropologie à la American University de Washington. Elle
poursuivra ensuite un M.A et un Ph.D en anthropologie à l’Université
Northwestern de Chicago. Elle obtiendra son doctorat en 1975.
Elle fut professeur à plusieurs
endroits dont la Northen Illinois University, la University of Pittsburgh ainsi
que les universités Concordia et Mc Gill de Montréal. Elle enseigne l’anthropologie
à l’université de Caroline du Nord située à Charlotte, bien que souvent en
congé indéterminé. Elle partage son temps entre les villes de Charlotte et
Montréal, puisqu’elle est l’anthropologue judiciaire pour le compte
de l’Office of the Chief Medical Examiner de l’état de la Caroline du Nord et a
également ce poste à Montréal pour le Laboratoire de Sciences Judiciaires et de
Médecine Légale de la Province de Québec.
Elle est souvent appelée à
témoigner lors d’enquêtes criminelles. Son expertise est également souvent
sollicitée, non seulement sur des affaires criminelles mais sur divers cas
internationaux. Quelques exemples : elle fut appelée à travailler sur des
catastrophes aériennes – telles que la tragédie du 11 septembre ; elle apporta
également son témoignage au Tribunal pénal international pour le Rwanda ; elle
apporta son assistance à la Foundation for Guatemalan Forensic Anthropology au
Lac Atitlan et a travaillé à l’identification de corps provenant de la Deuxième
Guerre Mondiale. Elle est une des cinquante anthropologues judiciaires
certifiés par l’American Board of Forensic Anthropology et fait également
partie du Conseil d’administration de l’American Academy of Forensic Sciences. Elle
offre souvent divers séminaires et conférences à travers le monde.
Ses nombreuses expériences comme
anthropologue judiciaire l’ont amené à écrire des romans policiers qui sont
devenus pour la plupart des best-sellers. Ses livres sont directement inspirés
de cas sur lesquels elle a travaillé personnellement. En plus de ses romans,
elle a également écrit de nombreux travaux, articles et recherches en
anthropologie.
Bibliographie
Citations
« Au Québec, le bureau du
coroner est le gardien de la mort. Si vous ne mourez pas selon les usages, sous
le contrôle d’un médecin, dans un lit, le coroner veut savoir pourquoi », p. 15
Petits mouvements furtifs
Ne pas oublier les
grondements nocturnes
Ici et ailleurs
Dans des draps bien plats
Chevelure noire parsemée
de laine blanche
Nouée et dénouée
Un trou offrant un
sourire exclusif
Dédicace vocale
Rature et égratignure
Sans honte
Moyens actifs
d'exprimer
satisfaction et colère
Ce n’est pas que je croyais que j’étais la seule à le faire. Mais pour une raison obscure, je n’en parlais jamais. J’avais la vague sensation que même si plusieurs faisaient comme moi, j’étais tout de même coupable d’un crime littéraire. Ou encore plus coupable que les autres. C’est qu’on m’avait dit qu’il fallait terminer ce qu’on commençait. Ma grand-mère était particulièrement ferme sur ce sujet : « Ne commence pas ce que tu ne peux terminer ». Ma mère avait tendance à dire la même chose… « Si tu as commencé quelque chose, finis-le ». Et je crois me souvenir de quelques professeurs disant la même chose.
Donc, je me sentais obligée de terminer les livres que je commençais. C’était une obligation morale. Terminer ce que je commençais. Si j’ouvrais un livre, je me devais de le terminer. C’était aussi un devoir envers le livre. J’avais l’impression qu’il se sentirait abandonné, délaissé… qu’il serait triste de ne pas être lu au complet. Et je me sentais coupable. J’ai donc terminé plusieurs livres que je n’aimais pas. Le livre m’ennuyait ? Je le lisais tout de même jusqu’à la dernière page. Parfois de peine et de misère… de longues soirées ennuyantes à tourner les pages… ou encore de longs mois à lire quelques lignes chaque jour pour essayer de terminer cet interminable livre… relisant parfois 10 fois la même ligne car je n’arrivais pas à m’en souvenir, faute d’intérêt.
Même sentiment horrible de culpabilité, si je n’arrivais pas à aimer un livre ou le style d’un auteur, surtout si c’était un auteur connu, reconnu… ou le pire… un chef d’œuvre de la littérature… enfin considéré comme tel… Je lisais péniblement chaque page, essayant de retenir les phrases, tentant de voir le génie derrière les mots. J’ai bien sûr pu parfois reconnaître comme un bon livre certains ouvrages même si je les avais détestés. Mais je n’arrivais pas à arrêter de lire le livre…
Et puis, bien sûr, l’inévitable arriva… j’ai fermé certains livres avant la fin. Par paresse, me disais-je… parce que j’étais lâcheuse, je me disais honteusement. Et bien sûr, je cachais ces crimes. Et quand je passais devant le livre – que j’étais incapable de vendre ou donner – je baissais honteusement la tête et je me disais que j’en reprendrais la lecture un jour. Je l’ai parfois fait avec divers résultats : habituellement, je le terminais, toujours à cause de cette culpabilité, mais le livre ne m’intéressait pas plus qu’auparavant ; parfois, je le refermais une seconde fois avant de le terminer, me sentant encore plus coupable d’avoir donner de faux espoirs au pauvre livre mal-aimé ; et parfois, je le terminais contente parce que cette fois j’avais aimé le livre.
Bizarrement, tout ceci c’est poursuivi sur des années et des années… et ce n’est que lorsque j’ai lu sur certains carnets, des textes de lecteurs et lectrices qui se permettent de ne pas terminer un livre et qui le disent ouvertement, que je me suis sentie moins coupable.
Le temps passe vite… tant de choses à faire, tant de livres
à lire… droit de ne pas finir un livre, et droit de ne pas aimer un livre... Et il y a donc des livres qui furent fermer sans être entièrement lu: Portrait of a Lady de Henry James ; Lost Souls de Micheal Collins ; Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, pour en nommer quelques uns.
J'en ferai peut-être une liste un jour... expliquer pourquoi j'ai fermé le livre sans l'avoir lu au complet, pourquoi il m'a ennuyé au point tel que je me suis sentie incapable de le terminer, pourquoi les mots, l'histoire, le style ne m'ont pas plu...
Évidemment, je réalise que ce serait tout de même une façon de ne pas les abandonner complètement...
Le 1 novembre, je partais
pour un court voyage. 12 jours à peine. Mais un voyage qui était assez
important à mes yeux. Un voyage éclair à Montréal.
Tout d’abord, un des
principaux objectifs étaient de surprendre deux personnes. Ma soeurette a eu 30
ans le 10 novembre dernier et il me semblait une bonne idée d’être là. Mais en
ne l’avertissant pas de cette visite. J’ai travaillé fort pour garder secret
mon voyage à Montréal. Mais j’ai réussi… un beau matin, quelques jours avant le
10, j’ai sonné à sa porte et « coucou, c’est moi !!! ». Je crois qu’elle
fut surprise !
Et puis nous voulions
également surprendre la mère de mon mari. Sa fête était le 2 novembre et nous
voulions également la surprendre. Je crois qu’elle fut aussi surprise.
Et puis, nous voulions revoir
la famille et quelques amis proches qui nous manquaient. Même si j’avais vu ma
meilleure amie à Barcelone quelques temps auparavant, j’avais aussi envie de la
revoir à Montréal…
Finalement, nous avions – bon
surtout moi – besoin de revoir le Québec. J’aime beaucoup l’Espagne et
Barcelone, mais parfois, les petites différences font que j’en ai ras le bol
!!! J’ai besoin d’une pause, même courte. Besoin de revoir le Québec.
Évidemment, j’avais autant de choses à redire du Québec lorsque j’y habitais,
mais au moins maintenant, j’ai la possibilité de sortir du pays quand j’ai
envie de frapper les gens ;)
Et puis, cela faisait deux ans que je n’avais pas revu Montréal, la famille, certains amis, certains lieux, et donc un dose de Québec m’était nécessaire. Et il ne faut pas oublier que les si belles photos et si beaux textes d’Allie n’ont pas aider ma nostalgie !!! ;)
Et donc avant qu’il ne fasse
trop froid… avant que les réunions de Noël ne nous prennent tout notre temps
(comme la dernière visite qui fut faire pendant les Fêtes… plus jamais… ) mais
à temps pour voir quelques décorations d’Halloween encore en place (même si
certains avaient déjà leurs décorations de Noël en place) et à temps pour voir
encore quelques couleurs aux arbres… pour marcher dans les feuilles et sentir l’odeur
de l’automne…
Une visite éclair à Montréal –
avec un détour à Québec pour le travail et un détour à Ayer’s Cliff pour voir
mère-grand – fut réalisé. J’aurais aimé avoir plus de temps pour rencontrer
certaines personnes mais non seulement ce voyage fut planifié à la dernière
minute mais il fut en gros consacré à soeurette, belle-famille et amis de
longue date. Et puis, quelques instants consacrés au magasinage de gogosses
introuvables à Barcelone et indispensables. J’ai aussi fait le plein de livres…
dont plusieurs livres qui m’ont tenté après avoir lu les critiques sur différents
blogs dont La Bibliothèque d’Allie et Lily et ses livres… il faut dire que je
ne peux entrer dans la librairie d’occasion : l’Échange sans en ressortir
les bras pleins et c’est sans parler des autres bouquinistes…
Et que fut le résultat de ce
voyage ? Et bien comme d’habitude… heureuse d’avoir revu Montréal et le Québec,
heureuse d’avoir revu la famille et les amis… mais heureuse de revenir à
Barcelone. Suis-je réconciliée avec Barcelone ? Arf… non… Est-ce que je m’ennuie
de Montréal ? Arf… non…
Mais je suis bien heureuse d’avoir fait ce séjour et bien heureuse d’être revenu !!! ;)
Je ne suis pas du genre à croire aux dates. Je veux dire par cela que je ne crois pas que le nombre attribué à une époque ait une quelconque signification. 1325, 1842, 1970, 1999, 2004… ce ne sont que des chiffres… tout cela est arbitraire selon moi, et nous pourrions vivre sous un autre mode de calcul du temps. Certains le font.
Mais parfois, on a juste hâte qu’une année se termine. Et qu’une nouvelle année commence. Et pour une fois… j’ai vraiment hâte que 2007 disparaisse et que 2008 commence. Cela ne changera peut-être pas grand-chose mais il me semble que cela sera symboliquement différent.
Évidemment, je ne crois pas que cela sera instantanée… et qu’au 12e coup de minuit à l’heure de Barcelone (car bien sûr, ceci aussi est relatif) tous les problèmes de la dernière année s’envoleront comme par enchantement. Mais j’aimerais bien, ceci dit... Une heure passe et la vie change. Les soucis s’évaporent et les larmes sèchent. Les questions sont répondues et les doutes s’estompent. Certaine personne retourne d’où elle est venue. Et les êtres disparus reviennent à la vie.
Bon. C’est fait. J’ai chialé. Je suppose que j’avais besoin de
le dire à voix haute. Et de l’écrire en quelque part. Et je tourne la page, je
suppose. Je retourne à d’autres mots.
Je suis silencieuse. Je n'étais pas là. J'étais absente pendant les dernières semaines. Un voyage de 12 jours. Je suis revenue le 13 novembre. J'aurais pu écrire en revenant. Ce fut un voyage agréable. Mais pendant les premiers jours de mon retour, je dois dire que je n'ai pas trop eu envie d'écrire.
J'avais un ami. Il aurait eu 15 ans ce 15 novembre mais il a fermé les yeux le 12 novembre et n'a pas pu les réouvrir. C'était un être proche de moi... de nous... Il me connaissait bien. Il savait comment se faire disputer et comment se faire caresser. Il est arrivé dans ma vie un jour de Noël. Petite boule de poils noirs complètement folle. Minouscule, nous l'avions surnommé pendant son enfance. Puis son nom Vasky fut souvent déformé en Vaskynongé sans aucune raison valable... Gros nounous pleins de poils, voilà comment on l'appelait généralement.
Il a connu trois appartements à Montréal et deux à Barcelone. Il a été témoin de bien des événements de ma vie. Des moments heureux, des moments tristes. Il s'est fait chicaner à bien des reprises. Il m'a chicané aussi à bien des reprises. Il fut malade lorsqu'il avait 10ans et nous avions eut très peur de le perdre. Il avait fallu le nourrir à la seringue pendant quelques mois. Puis il guérit sans même nous dire ce qu'il avait eu.
Il aimait passer ses journées sur la terrasse...à chasser le lézard et à se cacher des oiseaux. Il courait sur le rebord de la fenêtre, nous faisant frémir de peur. Il aimait venir me réveiller tous les matins, histoire que je le regarde prendre quelques bouchées de son plat. Puis il revenait se coucher près de moi ou de mon copain... selon l'humeur du moment. Il s'exprimait beaucoup dans ce langage félin développé uniquement pour les humains que nous sommes.
Pendant 15 ans... et puis, il a vieilli. Il ne paraissait pas son âge. Mais on le sentait plus vieux. Il courait encore mais ne sautait plus. Il passait tout son temps avec nous. Je crois qu'il a bien essayé de nous le dire. Il nous regardait et chialait mais on ne comprenait pas. Nous sommes partis pendant 12 jours. Mon père s'en occupait comme d'habitude. Tout allait bien. Et puis, la veille de notre retour... il a fermé les yeux. Je ne l'ai pas revu... je n'ai pas pu lui dire au revoir.
Ma grand-mère dirait... "ce n'est qu'un chat"... mais j'ai pleuré... et je pleure encore. C'était un chat, oui, mais c'était un être qui partageait ma vie. Je tourne la tête et j'ai l'impression de le voir du coin de l'oeil dans son fauteil préféré... sur mon lit... sur la terrasse...