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Quelques pages d'un autre livre ouvert...

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
27 février 2019

Et bien...

Et bien, j'ai sous-estimé le temps que cela me prendrait. Et maintenant, cela fait si longtemps que je n'ai pas écrit ici. Voyez-vous, il y a un peu plus d'un an,

DSC_6370j'ai commencé à sentir que ces lieux ne me conviennaient plus vraiment. Je me dirigeais dans différentes directions. Toutes des directions que j'aimais, photo, textes créatifs, voyages, livres... mais, je ne sais pas, cela me mettait un peu mal à l'aise d'être si éparpillée. Et de plus, Canalblog ne me convenait plus vraiment.

Alors... j'ai décidé de migrer ailleurs. Et de me diviser. J'ai commencé ma migration il y a plusieurs mois. Je n'avais pas envie de tenter de le faire selon les procédures que j'avais trouvées, car j'avais vu qu'il y avait parfois des pertes. J'ai donc pris la route longue et fait les transferts de textes à la mitaine. Et je me disais qu'une fois que tout serait transféré mais voilà, cela me prend du temps... et du temps...

Donc, je vais tirer ma révérence ici proprement. Ce que j'aurais dû faire il y a trop longtemps maintenant. C'est très moche de ma part, d'avoir simplement abandonné ces lieux pour d'autres - car j'ai écrit ailleurs. C'est bizarre, car dans un sens, c'est comme si j'avais quitté ma maison sans même me retournée pour aller vivre ailleurs. Et pourtant, cette maison avait été un refuge pour moi.

Mais le temps passe. Et voilà. Je dis adieu à ces Quelques pages d'un autre livre ouvert. Si jamais certains passent encore ici et vous avez envie de me suivre, voici où me trouver :

Pour lire un peu sur des endroits que j'ai visité, sur des légendes ou pour voir des photos, vous pouvez aller sur Dans ma tête, j'imagine... J'y raconte des histoires et je partage des photographies, des moments, des endroits que j'ai visités.

Et puis, mes réfléxions personnelles, mes poésies, mes moments captifs d'un dimanche se retrouvent sur Mes feuilles mobiles. Des mots, des souvenirs, des réfléxions...

Finalement, mon blogue littéraire se retrouve sur Quelques pages... J'y parle livres, cinéma, art, télévision, musique.

C'est d'ailleurs le blogue qui m'a retardé... je n'ai d'ailleurs pas encore tout transféré. Petit à petit. Je voulais aussi transférer les commentaires, mais c'Est trop long. J'en suis vraiment désolée. C'est pourquoi je ne supprimerai pas ces lieux. Car les commentaires sont aussi importants.

Donc, ceci est bien le dernier texte ici. on se revoit peut-être sur d'autres lieux !

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4 mars 2018

Le moment captif d'un dimanche : s'étirer

2017-11-02« Tout tient à un fil, on est toujours en péril. » [Alberto Giacometti]

Nous sommes éternels et en un instant nous n’existerons plus. Nous sommes poussières, non ?

On nous martèle la tête toute notre vie avec notre futur. On doit le préparer, calculer chaque moments qui viendra, prévoir ce dont on aura besoin. On nous dit d’économiser pour ces années à venir. Il faut accumuler les noix pour demain. Pas question d’en perdre une ou d’y goûter tout de suite. Il faut tout prévoir, tout anticiper. Et préparer le moment où il sera enfin possible d’en profiter. Quand nous serons vieux.

Mais parfois, je me dis… et si ce moment où je serai vieille n’arrive jamais. Ma mère est partie à 62 ans, sa mère à 99 ans. Que faire… Vivre aujourd’hui pour demain, vivre aujourd’hui pour aujourd’hui ou attendre demain pour vivre ?

Je ne sais pas. Je ne sais plus. Enfant, il fallait me préparer à vieillir. Préparer une carrière, choisir les bons cours, avoir les bonnes notes. Puis, il faut vivre cette carrière. Chaque matin, se lever et travailler. Pour amasser, pour vivre, pour son futur.

On essaie bien d’en profiter un peu quand on peut. On voyage, on se procure des babioles, on s’évade dans un livre, un film, une passion quelconque. Mais on nous bombarde de mots importants : économie, retraite, futur.

Et on se sent coupable de vivre maintenant. Il faut penser au futur. Mais, et si ce futur ne vient jamais ? Et si nous avions passé notre vie à prévoir un futur qui n’existera pas ? Et si le fil de notre vie se brisait soudainement sans nous avertir ?

Je préfère tricoter un peu aujourd’hui, parce que je ne connais pas la longueur de mon fil. Et demain est peut-être un peu aujourd’hui.

« Quand la vie ne tient qu'à un fil, c'est fou le prix du fil ! » [Daniel Pennac]

27 février 2018

Tous mes matins

Tout est trop lumineux. Cela sent trop le réveil.  Le début de la journée.  Mes yeux ne 2018Soleilveulent jamais se résigner à accepter cette clarté.  Le soleil n’est bon que pour les plantes de mon salon.  Moi, il m’a toujours agressée.  L’été, il est trop chaud, et l’hiver trop éblouissant.  Mais, le matin, il est franchement méchant.

Mes yeux s’ensommeillent et je ne suis plus qu’une poupée molle. Sans vie, sans corps. Je fuis ce soleil qui attaque mes sens. Mais sa cruauté est sans fin. Il me poursuit dans les moindres recoins de mes draps trop fins.

Je pense vaguement à le laisser gagner la bataille. Qui suis-je pour me révolter contre le soleil ? Ma révolte est futile et inutile. Je me lève donc. Doucement. J’ouvre les rideaux. La journée commence.

24 février 2018

No more Natalie de Marin Ledun

nmn01No more Natalie / Marin Ledun.  — Serres-Morlaà : In8, c2013 – 84 p. ; 21 cm. – ISBN 978-2-36224-035-5. – (Coll. Polaroïd)

Quatrième de couverture

28 novembre 1981. Le yacht de l’acteur Robert Wagner s’élance dans la baie de Los Angeles. Natalie Wood, sa femme, est à bord, ainsi que la belle gueule de Christopher Walken, et une cargaison illicite -dix kilos de cocaïne et 250.000 dollars en liquide- que Wagner devra rendre, bien entendu. Mais rien n’est simple à Hollywood et la trahison rôde.
Marin Ledun revient sur la noyade d’une icône, révélant sous son vrai jour la faune du cinéma des seventies. Frelatée, décadente et vendue. Les acteurs doivent rester des acteurs et les truands des truands, surtout dans la vraie vie où l’on ne meurt qu’une fois.

L’auteur

Marin Ledun est né en 1975 à Aubenas dans le département de l’Ardèche en France. Il étudie d’abord en économie puis en sciences de l’information et de la communication. Il obtient un doctorat dans cette discipline de l’Université de Grenoble-III. Il travaille de 2000 à 2007, comme chercheur à France Télécom R&D. En 2005, il publie un essai sur la démocratie assistée par ordinateur. Et il publie son premier roman, Modus Operandi, en 2007.nmn02

En plus d’écrire des romans et des nouvelles, il écrit également des pièces radiophoniques, des livres pour la jeunesse et des essais.

Son œuvre est récompensé à plusieurs reprises, il remporte, entre autre, le Prix Plume libre en 2008 pour Modus Operandi, le Prix Mystère de la critique en 2011 pour La Guerre des vanités, le Prix Polar 2013 du Meilleur Roman Jeunesse pour Interception, le Prix Amila-Meckert 2014, pour L’Homme qui a vu l’homme et le Prix Transfuge 2016 pour En douce.

Son roman Les Visages écrasés est adapté pour la télévision en 2016 sous le titre Carole Matthieu.

Il vit aujourd’hui dans le département des Landes, en France.

Profil Facebook de l’auteur.

Bibliographie

  • La Démocratie assistée par ordinateur (Essai) (2005)
  • Modus operandi (2007)
  • Marketing viral (2008)
  • Le Cinquième Clandestin (2009)
  • La Guerre des vanités (2010)
  • Un cri dans la forêt (Jeunesse) (2010)
  • Pendant qu’ils comptent les morts (Essai) (2010)
  • Zone Est (2010)
  • Un singe en Isère (2011)
  • Les Visages écrasés (2011)
  • Dans le ventre des mères (2012)
  • Interception (Jeunesse) (2012)
  • Luz (Jeunesse) (2012)
  • No more Natalie (2013)
  • La Vie marchandise (Essai) (2013)
  • Que ta volonté soit faite (2013)
  • L’Homme qui a vu l’homme (2013)
  • Comme un crabe, de côté (2014)
  • Au fer rouge (2015)
  • En douce (2016)
  • Un royaume pour deux (Jeunesse ) (2017)
  • Salut à toi ô mon frère (2018)

Mes commentaires

Voici une lecture-éclair et une lecture sauvetage. Lecture sauvetage car il était dans mon chariot de romans policiers à élaguer. Je me souvenais parfaitement avoir sélectionné ce roman lors de sa sortie. L’histoire me semblait intrigante. J’aime bien Natalie Wood et j’adore Christopher Walken… et les circonstances mystérieuses de la mort de l’actrice m’ont toujours intriguée et, je l’avoue, fascinée. Les statistiques de prêts très basses du livre m’attristaient donc j’ai décidé de l’emprunter pour le lire – bien que je me doute que c’est le titre qui a fait que le livre de s’emprunte pas… les gens ne semblent pas aimer les titres anglais « pas rapport » pour un roman français… enfin. Je commence donc ma lecture sans savoir qu’au même moment dans les journaux (février 2018) paraissaient la nouvelle que la police américaine avait rouvert l’enquête sur la mort de Natalie Wood et que son époux de l’époque, Robert Wagner, était maintenant une « personne d’intérêt » ! Ce n’est qu’une fois que j’ai terminé ma lecture que je l’ai su… et bizarrement, cela m’a un peu chavirée.

Ce roman, ou plutôt « novella », a 84 pages. On le lit donc très rapidement. À peine quelques heures, dans mon cas. J’ai trouvé le roman agréable à lire. Le style de l’auteur est assez classique et très fluide. Tout se passe très vite. Un peu trop vite, même. Et on a l’impression que l’auteur a pris certains raccourcis. Et la fin m’a semblé un peu précipitée. Quelques pages de plus auraient permis une conclusion plus crédible. Mais peut-être pas. Tout dépend de l’auteur, après tout.

Et je ne sais pas si j’ai aimé ou non. En fait, je suis absolument incapable de dire ce que je pense du roman. Et j’insiste sur le mot « roman » car c’est bien là ce qui m’a énervaillé tout au long de ma lecture.

Car si l’auteur ne se cache pas d’écrire de la fiction, c’est tout de même bien une (ou son) interprétation de ce qui s’est réellement passé ce 29 novembre 1981, sur le bateau de Robert Wagner, le Splendour. Les personnages de son roman sont des êtres bien réels qui sont tous – sauf Natalie, évidemment – encore vivants. Il est donc difficile de prendre le texte comme de la pure fiction. D’autant plus, que l’auteur reprend les événements qui sont connus et les exposent avec précision. Il en ajoute ensuite beaucoup qu’il invente : la drogue, l’alcool, le sexe, la visite d’une certaine Marylin (personne à cette époque n’a parlé de la visite d’une Marylin sur le bateau… par la suite, il y a bien eu une Marilyn Wayne qui a témoigné avoir entendu des appels à l’aide d’un autre bateau non loin de là). Rien dans l’enquête – ou de ce qu’on en connaît – ne permet de supposer qu’il y avait de la drogue, autant d’alcool et de sexe, etc. C’est évidemment plausible. Et facile. Car quelle image a-t-on d’Hollywood et de cette époque ? Sexe, débauche, drogue, alcool… C’est donc facile à supposer.

Mais cela m’a quand même achalé. Car vient se greffer tout l’aspect de la personnalité des « personnages ». Ils sont tous horribles, antipathiques, grossiers. Particulièrement Robert Wagner et Christopher Walken. Mais aussi Natalie. La Natalie qui est présentée dans cette novella semble bien loin de ce qui a pu être écrit sur l’actrice au fil du temps. La Natalie de Marin est-elle plus proche de la réalité ? On ne peut le dire, évidemment. Et c’est le droit de l’auteur d’extrapoler sur la personnalité d’une actrice qui n’est plus de ce monde. Mais pour les autres « personnages », c’est plus délicat, car ils vivent encore.

Maintenant, si nous prenons les protagonistes pour des « personnages », l’auteur a quand même bien réussi à les décrire et à nous transmettre leurs émotions… Particulièrement Robert Wagner qui est le point central du texte. Enfin, pour tous les « personnages » sauf Natalie. Ce personnage n’apparaît que comme une ombre sans définition. L’auteur a choisi de mettre la victime au second plan et de laisser toute la place aux trois hommes de l’histoire : Robert Wagner, Christopher Walken et Dennis Davern, le capitaine du bateau. Marylin, qui ne fait qu’une brève apparition, est également à peine ébauchée. En fait, les deux femmes du roman, sont relativement insignifiantes… mais tout de même responsables de tout ce qui survient.

Robert Wagner a-t-il tué – volontairement ou non – Natalie Wood ? Peut-être. Probablement. L’enquête à l’époque avait déclaré la mort de l’actrice un accident. Mais le doute a toujours plané. En 2013, l’affaire a refait surface, puis cette année encore. On verra ce que l’enquête découvrira cette fois. Peut-être rien. Peut-être tout.

Les mots de l’auteur

« L’ambiance à bord était rapidement devenue électrique. Depuis l’arrivée de Marylin, Davern n’avait pas quitté la cabine de pilotage. Natalie boudait et le faisait savoir. En représailles au sale coup que Ronnie et moi lui avions fait, elle entamait sa deuxième bouteille de Dom Pérignon et multipliait les allers-retours en cabine pour se soulager. Elle commençait à être passablement éméchée. Entre deux verres, elle lançait des piques franchement déplacées à notre invitée que Ronnie distrayait d’une main baladeuse, tout en s’assurant de l’autre que sa coupe ne restait jamais vide. Ce genre de situation compliquée découragerait n’importe quel coureur de jupon, mais lui semblait plus à l’aise que jamais, comme si le conflit et l’alcool constituaient son élément naturel. Sa force vitale. » p. 15

Pour en savoir un peu plus…

18 février 2018

Le moment captif d'un dimanche : illusion hivernale

2018-022"La neige. C'est de la lumière dont la terre est couverte. Des franges d'écume sur les rochers. Un vol de papillons blancs." [Roger Mondoloni]

Mes pensées naviguent les vagues de neige qui recouvrent la terre devant ma fenêtre. Mon regard se perd dans cette blancheur qui semble sans fin. Je ferme les yeux, éblouie.

J'ouvre les yeux. La neige m'envahit. Elle a traversé la vitre et recouvre le sol. Il fait froid. Je commence à grelotter. Tout est blanc autour de moi. Je ne peux l'empêcher de s’infiltrer partout. Elle brise doucement les couleurs et tout devient blanc et glacé.

Les murs s’effondrent. Je ne reconnais plus rien. Tout est blanc. Vide. Que des vagues de neige qui ondulent doucement à perte de vue. Je me sens seule au milieu d'un désert blanc. Je n'ai plus froid.

"Une averse de soleil tombait sur ce désert blanc, éclatant et glacé." [Guy de Maupassant]

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12 février 2018

Rêver d’une chute

Lors de notre retour au Québec en 2010, nous voulions redécouvrir notre région. Depuis, nous avons faits de nombreuses escapades vraiment incroyables. Mais il y avait une chose que nous n’avions pas encore pu faire : un pique-nique digne de ce nom sur le bord d’une rivière.

Oh, nous en avions bien fait plusieurs… mais il est difficile au Québec de trouver un bord de rivière accessible – ou même le bord d’un lac. Ironique, puisqu’il y a tant de plans et cours d’eau au Québec ! Mais à moins de faire des heures et des heures de routes, les cours d’eau sont difficilement accessibles… beaucoup de terrains et propriétés privés ici.645292-gf

À la bibliothèque, il y a un merveilleux livre : Guide des chutes du Québec de Michèle Depeyre et Michel Gauthier, malheureusement épuisé (mais disponible en ligne), et que j’ai emprunté une bonne dizaine de fois – ce qui est un cercle vicieux, puisque si je ne l’avais pas emprunté, nous aurions dû l’élaguer, car il n’avait pas été emprunté depuis longtemps, et j’aurais pu l’acheter… mais là, les statistiques de prêts sont trop bonnes pour l'élaguer ! Enfin, tout ça pour dire que dans ce merveilleux livre, nous avons découvert de superbes chutes.

Mais nous n’avions pas encore trouvé un endroit pour rivaliser avec Beget… Impossible ? Évidemment ! Car Beget est unique. Mais il est possible de trouver un autre endroit unique aussi merveilleux.

Dans le fameux livre, il y avait une chute dans les Cantons de l’Est. Mais un peu loin… Nous allons régulièrement près d’Ayer’s Cliff, c’est « mon coin », le coin de mon enfance. Mais cette chute est près des lignes américaines et donc un peu plus loin. Mais, j’ai finalement convaincue PisTout d’aller jusqu’au Mont Hereford.

Nous roulons et roulons. Le chemin est magnifique même si nous le trouvons interminable. Des champs infinis, beaucoup de vaches et même quelques chevreuils. SAMSUNG CAMERA PICTURESNous trouvons enfin le stationnement. Et nous prenons le sentier pédestre avec, je l’avoue, peu d’espoirs. Mais le chemin arrive près d’une rivière. Le courant est fort. On poursuit notre chemin en suivant les indications. Le chemin est agréable et paisible. Le bruit de la rivière enterre complètement le bruit de la route non loin.

Nous arrivons à un croisement, poursuivre le chemin vers le sommet ou se diriger vers la chute à Donat. Nous arrivons enfin. La randonnée ne fut pas bien longue, à peine 1,5 km. Il y a un petit banc. Nous nous asseyons. Il semble y avoir une petite chute en face de nous. La rivière est très belle, assez large, elle tourbillonne allégrement.

Mais nous sommes déçus. Cette chute est minuscule. Nous décidons d’avancer un peu surSAMSUNG CAMERA PICTURES le bord de la rive même s’il n’y a pas de chemin. Il nous faut trouver un bon endroit pour casser la croûte. Le bord de la rivière est un peu ardu à suivre mais nous continuons. On arrive à une autre petite chute. Nous trouvons un endroit pour nous assoir et manger un peu. La rivière est très belle et le paysage magnifique. Nous sommes tout de même bien contents de nous être déplacés. Mais quand même un peu déçus. Nous ne voyons pas bien pourquoi les auteurs l'ont incluse dans leur livre.

Après le lunch, PisTout décide de poursuivre un peu l’exploration… c’est qu’on entend une eau qui semble encore plus tumultueuse un peu plus loin. Nous continuons à avancer même si c’est un peu difficile et que le risque de tomber dans la rivière est assez grand. Mais il fait chaud et on décide que l’exploration mérite bien de risquer de se mouiller. La rivière n’est pas profonde, il n’y a pas vraiment de danger.

Nous avançons la tête baissée, pour voir où nous mettons les pieds et suivons laSAMSUNG CAMERA PICTURES rivière qui tourne un peu… on avance et levons la tête. Nous nous arrêtons soudainement. Complètement époustouflés. Elle est là. La chute à Donat. La vraie. Celle qui méritait une entrée dans le livre. Et elle est tout simplement incroyable. Haute, majestueuse et complètement déchaînée.

Nous nous approchons. Elle est vraiment impressionnante. Elle semble avoir plus de 10 mètres de haut avec plusieurs paliers. Elle saute d'une roche à l'autre. On monte un peu. On se sent envahi par les eaux qui s'affolent. Nous ne sommes pas habillés pour poursuivre notre route alors nous rebroussons chemin. De retour sur le sentier de randonnée nous décidons de continuer un peu le chemin qui semble monter. Après quelques minutes, nous sommes en haut de la chute. Ce qui nous permet de la contempler d'un autre angle. La rivière arrive à toute vitesse et se précipite en bas dans un vacarme étourdissant.

Nous retournons à la voiture. Nous sommes vraiment enchantés. Et ensorcelés. Nous savons que nous avons trouvé notre Beget québécois. Complètement différent. Mais le même coup de cœur. Nous sommes amoureux.

Nous avons visité la Chute à Donat des dizaines de fois depuis. Au printemps, en été et en hiver - nous n'osons pas en automne, en raison de la saison de la chasse ! Nous avons même fait un peu de baignade... malgré l'eau, en général, glacée ! Et nous avons fait découvrir l'endroit à sœurette, à des amis... Nous savons maintenant comment se rendre facilement jusqu'à la chute... avec les souliers appropriés ! Et la réaction est toujours la même lorsque nous arrivons au banc à la fin du sentier... "la rivière est bien belle... où est la chute?" puis après la marche dans la rivière... les yeux s'agrandissent devant la magnifique chute à Donat !!!

Chute à Donat :

  • Municipalité : Saint-Herménégilde, près du village d’East Hereford
  • MRC : Coaticook
  • Province : Québec
  • Région administrative : Estrie
  • Région touristique : Cantons de l’Est
  • Montagne : Mont Hereford (sommet 864 m.)
  • Formation : Quatre chutes séparées par des replats rocheux
  • Altitude totale de la chute : 40 m.
  • Altitude de la chute principale : 13 m.
  • Situation : Dans une gorge de 200 m. de longueur avec une profondeur maximale de 50 m.
  • Sentier principal : Neil-Tillotson - Balisé - Sommet à 5,5 km.
  • Sentier pour la chute : Boucle de 3 km, niveau facile, mais l'accès à la chute est difficile
  • Source : Mont Hereford
  • Ruisseau : Ruisseau à Chabot ou Ruisseau sans nom - longueur 1,8 km
  • Embouchure : Ruisseau Goose Neck
  • Coordonnées : 45° 06’ 01’’ N   71° 34’ 44’’ O
  • Forêt : Mixte

Le Mont Hereford propose 12 km de sentiers pédestres. Il est possible de faire de la raquette et du ski de fonds pendant l’hiver. Le stationnement est gratuit.

Un peu d'histoire...

À l'endroit où se trouve présentement le stationnement, il y avait une grande maison et en face (de l'autre côté du chemin) une grange. Cette maison appartenait à Napoléon Beloin qui fut le maire de la municipalité du Canton de Hereford de 1904 à 1906. La maison fut ensuite la propriété de Stalinas Dupuis jusqu'en 1949 et ensuite d'Edouard P. Ducharme. Elle fut alors habitée par le frère d'Edouard, Donat, né en 1909, ainsi que par ses parents.

On dit que Donat parcourait le terrain avec son chien Bonhomme, mais personne ne parle d'une rivière ou d'une chute. Un secret bien gardé ! Donat Ducharme quitte la région en 1958 et décède à Barnston en 1985.

Il ne reste plus aucune trace aujourd'hui de la maison et de la grange. Ne reste plus que des sentiers pour la randonnée, la raquette, le ski de fond ou la motoneige ainsi que la "fameuse" chute à Donat.

Origine et formation :

La chute à Donat est formée de quatre chutes séparées par des replats rocheux. La chute compte en tout 40 mètres et la chute principale a 13 mètres. La chute a été formée par l'érosion fluviale et la gélifraction le long d'axes de fractures dans les schistes ardoisiers appalachiens.

Pour en savoir plus sur la formation du Mont Hereford et de la chute à Donat, on peut lire le panneau d'information situé en haut de la chute. (Cliquer sur la photo pour lire le texte).

20180217_112440

Sources à consulter

6 février 2018

Lumières

Les noirs de mes nuits infirmes
peinturent mon ivresseOLYMPUS DIGITAL CAMERA
d’applaudissements légitimes.

L’appauvrissement de ma jeunesse
n’est que négligence et indifférence.

Une frayeur de la dégradation
compense amplement ma carence
de fausse indignation.

Aucun songe ne vient alléger
la honte de mes jouissances.

J’ai eu peur de rêver.
Une permission de voyance
n’est qu’illusion et naufrage.

Je pourrais croire à ces lumières,
sans la mutilation de mes mirages.

Ce n’était qu’hier.

14 janvier 2018

Le moment captif d'un dimanche : se consacrer

2017-11-05 (2)"Religion : une affaire du dimanche" [Georg Christoph Lichtenberg]

Une petite église de village. Une église à visiter. Une autre. Tant de belles églises à visiter. Nous poussons la porte doucement. On ne veut pas déranger. Il n'y a aucun bruit. On entre.

Et puis, il est là. Il garde l'entrée. On arrête. On ne bouge plus. On ne sait trop que faire. Doit-on lui demander la permission d'entrer ? Il nous regarde. Non. Il nous fixe. Il semble voir notre âme. Si nous avions une âme. De toute façon, il semble nous voir complètement.

Il ne bouge pas. Ses yeux, intenses, nous paralysent. Il devine nos pensées, nos peurs, nos erreurs et nos espoirs. Il nous connaît. Il nous reconnaît. Il est omniprésent. Omnipotent. Éternel.

Je m'approche. Je lui touche la tête. Il ferme les yeux et ronronne.

"Une société d'athées inventerait aussitôt une religion" [Honoré de Balzac]

6 janvier 2018

Au détour d’une route sinueuse

Lors de notre vie à Barcelone, nous avons essayé de profiter au maximum de la région. Nous avons visité les endroits plus connus : Figueres, Tarragona,DSC_4315 Sitges, Girona, … Mais nous avons aussi voulu voir les endroits moins connus.

Alors, parfois, pour une fin de semaine ou même juste pour la journée, nous prenions la route pour découvrir petits villages, dolmens, abbayes,… Nous prenions souvent la côte, mais cette fois-ci, nous avons pris une route loin de la côte, nous dirigeant directement dans les Pyrénées. Notre guide nous donnait le nom de deux petits villages à visiter : Rupit et Beget. Pas d’étoiles, dans le guide, mais nous avons tout de même mis le cap pour Beget. 

La route fut longue. Très longue et très, très, très tortueuse. Je dirais même, interminable. Au milieu des montagnes. Nous commencions à regretter notre décision, quand enfin, le village est soudainement apparu.

De façon complètement inattendu et totalement hors du temps. Beget est un village incroyablement bien préservé. Bien sûr, il s’est modernisé mais quand on arrive dans ses rues pavées inégales, quand on voit ses ponts et ses maisons de pierres, on a vraiment l’impression de reculer dans le temps. Son église, l’Église de Sant Cristòfal, est particulièrement remarquable et semble légèrement disproportionnée pour ce petit village.

DSC_5881Nous garons la voiture à l’extérieur du village et commençons à nous promener dans les petites rues tortueuses. Les maisons sont toutes en pierre et ont de jolis balcons en bois – dont plusieurs sont décorés de petits animaux en plâtre.

Nous nous sentons complètement envoûter par Beget. Chaque pas, nous fait découvrir une maison ou une petite rue qui nous semble unique. Nous avons déjà visité plusieurs villages de ce genre, en Espagne, en France, en Allemagne… mais bizarrement, Beget nous émeut. Et puis, il y a ce cours d’eau qui traverse le village et les magnifiques ponts qui divisent le village en différents secteurs.

Le village est petit mais nous ne nous lassons pas de le parcourir. La rivière est aussi très jolie. Et nous décidons de la suivre. Dans le village, elle forme parfois un bassin et quelques personnes s’y baignent. Nous continuons de la suivre et sortons un peu du village. Une route toute bordée d’arbres est parallèle au torrent et nous poursuivons notre marche. La petite route tombe finalement sur un chemin un peu plus grand. De l’autre côté un champ. Nous traversons le chemin et allons sur un petit pont et nous voyons le torrent qui se poursuit au loin. Des gens semblent se baigner dans le torrent, plus loin, où il y a de grandes roches. On dirait qu’il y a aussi un peu plus de mouvement et quelques bassins.

Nous ne voyons pas d’accès près du pont. PisTout suggère alors de passer par le champ. J’hésite… c’est une propriété privée, après tout. Il insiste. JeDSC_5391 finis par céder. C’est que ça semble si beau. Nous retournons à la voiture pour prendre des serviettes et notre lunch. Il est presque 14 h et on commence à avoir faim. Puis nous reprenons le chemin. Une fois près du pont, nous passons sous une petite barrière et entrons dans le champ pour nous rapprocher du torrent. Une fois le champ traversé, le chemin n’est pas facile et je dois parfois m’accrocher aux arbres.

Mais finalement, il est là… et il est magnifique. Plus grand que dans le village, rempli de roches, de petites chutes et beaucoup plus tranquille. Nous marchons encore un peu. Les gens que nous avions vu au loin ne sont plus là. Nous cherchons une belle roche pour pouvoir pique-niquer tranquille. Et pour évidemment se baigner un peu. Et nous trouvons l’endroit parfait. Loin de la route, sur le bord de la rivière, un endroit parfait et magnifique.

Nous tombons absolument en amour avec l’endroit. Et nous y retournerons souvent. Nous avons même parfois fait des détours pour pouvoir voir Beget et surtout pour pouvoir pique-niquer à la rivière.

C’est un long et tortueux détour mais nous ne pouvons résister à l’idée de voir le village et de mettre nos pieds dans le torrent. (Lire le moment captif d’un dimanche)

Nous avons même fait souvent visiter l’endroit à la famille et amis qui venaient nous visiter à Barcelone. Encore une fois, la route est très longue pour s’y rendre et plus d’une personne ont parfois eu des nausées sur la route sinueuse, mais tous ont été émerveillé par le village et tous ont adoré les piques-niques sur le bord de ce superbe cours d’eau perdu dans les Pyrénées.

Beget :

  • Communauté autonome : Catalogne
  • Province : Gerone
  • Région : Ripollès / Alta Garrotxa – Pyrénées orientales 
  • Commune : Camprodon
  • Altitude : 541 m.
  • Population : 27 (2005)
  • Cours d’eau bordant le village : la rivière Beget – source de la rivière Llierca – et le torrent Trull
  • Montagne : Comanegra, Montfalgars

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Le village de Beget existe depuis longtemps et on trouve sa trace comme paroisse depuis 1168. À la fin du XVIIIe siècle il avait 662 habitants et plus de 1 300 en 1860.

En 1969, le village de Beget est incorporé à la municipalité de Camprodon et est aujourd’hui essentiellement composé de résidences secondaires. Le village est déclaré site historique en 1983 – apparemment juste après la construction de la seule route carrossable s’y rendant !

Le noyau urbain est formé de trois secteurs que parcours 2 petits cours d’eau et qui sont connectés par des ponts de pierre. Le village est dominé par l’église romane de San Cristóbal qui se trouve dans le secteur le plus ancien du village et qui conserve un air très médiéval. Elle fut possiblement construite au Xe siècle. Elle renferme une sculpture magnifique, La Majesté de Beget, qui est reconnue comme une des plus belles de Catalogne.

Le village comporte également une petite place, la chapelle de Remei, l’égilse romane de Sant Valenti de Salarsa, une fontaine et une tour.

Pour en connaître un peu plus :

31 décembre 2017

Le moment captif d'un dimanche : se réfléchir

2017 Noel"L'avenir, c'est du passé en préparation." [Pierre Dac]

C'est le temps de l'année où on se penche sur l'année qui vient de se terminer et où on réfléchit à l'année qui se prépare. C'est ce temps de l'année.

C'est le temps de l'année où on sourit en se rappelant certains moments et on essaie d'en oublier d'autres. Et on se surprend à rêvasser aux moments possibles. On fait des plans, on élabore des stratégies, on fait des résolutions, et on se permet quelques rêves.

C'est ce temps de l'année.

Ce temps où on prend le temps de réfléchir au temps qui passe...

"L'existence est illusoire à moins d'être transposée en réflexion" [Jean Ethier-Blais]

25 décembre 2017

Joyeux, joyeux Noël !

Père Noël est-il venu faire un tour par chez vous ?

Y a-t-il laissé de l'amour, de la joie, des étoiles et des clochettes ?

Et bien, il est là !

Dans chacun de nos coeurs !

1juillet

Joyeux Noël à toutes et à tous !

24 décembre 2017

Le moment captif d'un dimanche : noëliser sa vie

2018An"Celui qui n'a pas Noël dans le coeur ne le trouvera jamais au pied d'un arbre" [Roy Lemon Smith]

Aujourd'hui, c'est la veille. C'est l'attente. Mais Noël est une pensée. Un rêve. Irréaliste ? Peut-être. Mais pendant quelques jours, on peut bien laisser les lumières de Noël illuminées notre coeur. Nos coeurs. Ton coeur et mon coeur. On se permet d'être un brin romanesque. C'est la veille de Noël.

Pendant un moment, on se dit que Noël est devenu trop commercial, impersonnel et que les cantiques vont nous rendre fous. Mais le moment que Noël se termine, on attend le prochain.

Parce que que dans le fond, on aime bien se perdre dans les lumières, les boules, les guirlandes, la tourtière, la tarte au sucre et les cadeaux. Parce que c'est la veille de Noël et on a bien le droit !

"Le temps, c'est quand on va d'un Noël à l'autre" [Paul Villeneuve]

10 décembre 2017

Le moment captif d'un dimanche : chavirer

2017-11-02a"Tout peut basculer si vite dans une vie, si vite que le passé s'efface comme dans un rêve." [Christophe Gans]

Lorsqu'un instant, tu as cru que le monde était stable, tu as oublié de le voir chavirer. Le silence rassurant est soudainement devenu vacarme. Et tu ne te rappelles déjà plus des moments paisibles, des heures tranquilles, des souvenirs doux.

Ton monde est maintenant bouleversé. Tu es tourmenté par les incertitudes, par des peurs réelles et inventées. Tu essaies de te bercer d'illusions, tu t'étourdis d'espoirs. On te dit que tu es naïf. Que tu devrais être plus réaliste. Mais tu décides de ne pas les écouter.

Tu t'accroches de toutes tes forces et tu essaies de ne pas basculer. Ni en arrière. Ni en avant. Tu restes calme.

"Plus l'être humain vieillit, plus il bascule dans le passé, comme si le bonheur, la plénitude réside dans l'espérance des choses, dans leur vécu." [Marc-André Paré]

5 décembre 2017

La piscine de Jonathan Gaudet

Piscine02La piscine / Jonathan Gaudet.  — Montréal : Héliotrope, [2016] – 239 p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-92397-586-3. – (Coll. : Noir)

Quatrième de couverture

Les Mares-Noires, Centre-du-Québec.

Dans la douce lumière d'un matin d'été, un bruant se pose sur la branche d'une épinette, un coyote s'attarde près d'un bosquet. À la fenêtre, une femme berce son bébé. Soudain, à la radio, un bulletin spécial interrompt la programmation : une violente explosion est survenue à la centrale nucléaire. L'un des bâtiments du complexe est la proie des flammes, et sept employés y sont prisonniers. Parmi eux, son mari. Le cri qu'elle pousse ébranle toute la forêt.

Treize ans plus tard, il a bien fallu refaire sa vie. La femme est remariée, le bébé est devenu une adolescente rebelle. Pour l'observateur lointain, le drame est affaire du passé. Mais qu'on s'approche un peu de la scène ; on ne manquera pas de déceler une tension entre la mère et la fille. Une tension qui glisse vers la rage et qui menace d'exploser à son tour.

L’auteur

Jonathan Gaudet est né à Joliette au Québec en 1977. Il a fait des études en littérature. Il enseigne le français un peu partout à travers le monde, notamment à Buenos Aires,

Piscine01

en Louisiane, Athènes, Ottawa et Prague. Il publie son premier roman en 2013. Il vit aujourd'hui à Vienne où il continue à enseigner. En plus d'écrire, il est également musicien et compositeur.

Bibliographie partielle

  • La dérive des jours (2013)
  • Escale à Prague (2015)
  • Le journal du corsaire (2016)
  • La piscine (2016)

Mes commentaires (attention : spoilers)

Oh la la. Que vais-je pouvoir dire de ce roman qui fut une déception magistrale ? Car je sens un travail incroyable de l'auteur. L'écriture est superbe. Le texte travaillé. Le sujet riche et plein de promesses. Et pourtant, le roman de Gaudet me semble complètement vide. Vide d'histoire, vide de contenu, vide de sens. Mais avec beaucoup de très beaux passages. Des citations, j'aurais pu en mettre des dizaines. Car le texte est très beau. Mais j'ai vainement cherché à m'accrocher à une quelconque histoire.

Tout d'abord, dès la quatrième de couverture, on nous laisse entendre que le roman sera noir, inquiétant, tendu. Et puis, tout au long du roman, on dessine une intrigue, une menace qui semble sans cesse s'approcher. Mais en vain... il n'y a rien d'inquiétant, rien qui ne nous surprenne.

Je reviens à l'histoire. Nous sommes dans un village fictif québécois, Mares-Noires, qui abrite une centrale nucléaire. Le roman commence par un prologue où on nous présente une adolescente en fugue qui subit un suivi psychologique. Puis le roman poursuit en nous présentant Catherine, mère d'une petite fille qui vient de naître. Son mari, David, travaille à la Centrale et ils vivent depuis peu dans ce petit village et elle trouve cela difficile. Puis, un matin, il y a un grave accident à la Centrale. Alors que Catherine tente désespérément d'avoir des nouvelles de son mari, la nouvelle tombe : David est mort.

Puis nous retrouvons Catherine des années plus tard, alors qu'elle a refait sa vie avec un autre homme et que sa fille est une jeune adolescente. Les relations sont tendues entre la mère et l'adolescente. C'est normal. Mais on sent que Catherine a un comportement bizarre. Et puis, elle avoue à sa fille que son père n'est pas mort. Et l'on saute alors à l'histoire de David. Avant, pendant et après l'accident à la Centrale. On nous raconte sa fuite et sa vie vaguement vagabonde. Mais même si David a quitté volontairement sa vie antérieure, il retourne régulièrement voir sa fille en secret, sans se faire voir.

Finalement, David revoit Catherine et lui dit que c'est à cause d'elle s'il est parti. Une autre tragédie survient alors. Et le roman s'achève sur le retour de l'adolescente chez elle.

Et c'est tout. Pourquoi, David est-il vraiment parti ? Qu'a-t-il fait pendant toutes ces années ? Pourquoi Catherine est si névrosée ? Pourquoi l'adolescente fugue-t-elle vraiment ?

Évidemment, je ne vous dis pas tout, et au fil de notre lecture on se doute de bien des choses, et on déduit le reste. Mais il demeure que beaucoup de questions demeurent et que beaucoup d'improbabilités minent l'histoire. Tout va trop vite, l'auteur passe sous silence beaucoup de choses et laissent le reste dans un flou - volontaire ou non.

On croit d'abord qu'on va lire un roman noir, un suspense, un roman psychologique, puis on ne lit finalement rien de tout cela. Et puis, je ne vous parle pas du léger aspect spirituel que l'auteur a voulu introduire dans son histoire.

Il y avait beaucoup de belles et bonnes idées dans ce roman et tellement de potentiel. Et le texte est très beau. Dommage.

Les mots de l’auteur

« Le coyote fait un tour sur lui-même et s’immobilise à nouveau. Leurs regards se croisent. Pupilles froides et fixes. À la fois proie et prédateur. Le coyote reste droit. La femme ne détourne pas les yeux, fascinée par l’anthropomorphique tristesse de la bête qui lui fait face. Le bruit lointain d’un moteur fait dresser les oreilles au coyote. Tête penchée et cou étiré vers l’avant, il revient sur ses pas et se retourne une dernière fois avant de réintégrer l’ombre de laquelle il est venu. L’aurore chasse jusqu’au souvenir de sa présence. » p. 23

Pour en savoir un peu plus…

  • Avis de Daniel Marois dans le Huffington Post
  • Avis de Michel Bélair dans Le Devoir
  • Avis sur Babelio
  • Avis de Josée Lapointe sur La Presse plus
  • Avis sur le site Critiques Libres
  • Avis d'Hugo Prévost sur La Pieuvre.ca

 

3 décembre 2017

Le moment captif d'un dimanche : inventer sa saison

dec"L'arbre se sauve en faisant tomber ses feuilles." [Pierre Jean Jouve]

Les arbres sont décharnés. Je ne vois que du gris et du brun. Et peut-être un peu trop de vert. L'été n'a d'abord pas voulu nous quitter. Il avait tant tardé à arriver que je crois qu'il a tout simplement oublié qu'il devait un jour partir. Puis, il s'est sauvé sans crier gare et nous a laissé complètement glacé. Il nous offre un froid d'hiver. Mais nous ne sommes qu'encore en automne. Non ?

J'attends chaque saison avec anticipation et joie. Et je pleure lorsque celle-ci tarde à venir. Depuis quelques années, je ne sais plus quelle saison attendre. J'ai l'impression qu'elles se mélangent et se confondent. Mais peut-être que ce fut toujours ainsi et que ma mémoire me fait défaut.

J'ai des souvenirs de printemps qui après avoir été pluvieux, deviennent de plus en plus chauds et fleuris, d'étés torrides, puis d'automnes qui s'encolorent et font tomber les feuilles doucement et qui deviennent de plus en plus froids pour laisser la place aux hivers tourmentés. Eux, sont parfois trop froids, trop enneigés, parfois les deux... mais jamais ni l'un, ni l'autre.

Je me dis que je fabule. J'aime chialer sur les saisons... elles ne sont jamais parfaites. Non ?

"On voudrait avoir ce courage des oiseaux en hiver." [Françoise Lefèvre]

29 octobre 2017

Le moment captif d'un dimanche : orbites

2017-10-29"Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres,
Et son crâne, de fleurs artistement coiffé" [Danse macabre, Charles Baudelaire]

Ils en ont peur. Ils croient qu'ils volent leur âme. S'ils les regardent trop longuement, ils perderont leur humanité. Car ces yeux sont vides, noirs, dépouillés de vie. Ils sont froids et cruels.

C'est une oeuvre d'art. Votre ossature. Sans elle vous n'existez pas. Vous n'êtes qu'une carcasse désertée de toute force. Sans lui, vous n'êtes qu'une enveloppe.

Ils détournent le regard. Ils n'osent le regarder en face. Ce visage les terrorise. Mais ils ne peuvent s'empêcher de le regarder. Il les fascine.

C'est votre mortalité qui vous dévore des yeux. C'est votre vie qui s'échappe. C'est votre passé qui sera oublié et votre furtur qui n'existera jamais. C'est votre présent qui s'efface à jamais.

Il les regarde. Les yeux vides, noirs, dépouillés de vie. Il ne voit rien.

"Aucuns t'appelleront une caricature,
Qui ne comprennent pas, amants ivres de chair,
L'élégance sans nom de l'humaine armature." [Danse macabre, Charles Baudelaire]

22 octobre 2017

Le moment captif d'un dimanche : écorcher mon âme

2017-10-22"Que tout est fugitif, éphémère ! Ne dure que ce qui nous déchire !" [Michelle Guérin]

Mon âme se déchire. On déchiquette mon coeur. Je ne sais plus que penser. J'oscille entre le vrai et le faux. Ce que je croyais savoir s'évapore. Un voile couvre mes yeux. Et je sombre.

J'essaie d'ouvrir les yeux. Je n'arrive pas à me réveiller. Mes mains se tendent dans le vide. J'essaie de m'agripper à la vie. Je ne trouve rien.

Quelque chose me retient. Les griffes monstrueuses de mains décharnées m'emprisonnent. Ma peau est en lambeau. Mes cris sont silencieux. Mes yeux pleins de noirceur. Je suis paralysée.

Je ne rêve plus.

"La mort : une griffe. Qui refuse de lâcher sa proie." [Henning Mankell]

21 octobre 2017

Vouloir croire aux fantômes, 3-3

Et dites-moi, maintenant vous croyez aux fantômes ? Probablement pas. Moi, oui. Encore. Malgré tout. Même si parfois, j'ai eu des doutes. J'ai douté defrayeurmes yeux. Douté de ce que je voyais ou pensais voir. Parce que les histoires de fantômes, on aimerait parfois ne pas les vivre.

Comme cette nuit, il y a plusieurs années, où je dormais chez mes parents. J'étais en visite pour la fin de semaine et je couchais avec ma soeur dans sa chambre qui était mon ancienne chambre. J'avais passé bien des nuits blanches dans cette chambre. Des bruits, des mouvements, ... cette chambre et cette maison m'ont donné bien des sueurs froides. Quand je suis déménagée, j'étais bien contente de ne plus ressentir cette pression. Que j'étais la seule à ressentir. Donc, je devais bien sûr m'imaginer des choses. Après une super soirée avec ma famille, ma soeur et moi allons nous coucher. Évidemment, nous papottons pendant un long moment. Elle me raconte des anecdotes de sa vie d'adolescente, je lui raconte mes déboires de jeune adulte en appartement depuis peu. On rit beaucoup. Puis, elle me dit qu'elle a beaucoup de difficulté à dormir ces derniers temps. On discute, on parle de ses migraines. Puis, on finit par s'endormir. Soudainement, je me réveille. Je suis tournée vers le mur. Je sens ma soeur qui s'agite dans le lit à côté de moi. Je me retourne. Et je la vois qui se débat. Le problème c'est qu'elle n'est pas complètement à côté de moi mais semble flotter à quelques centimètres du lit. Elle se débat. Je ne suis pas capable de dire quoi que ce soit. Puis j'arrive à dire son nom. Je ne me rappelle pas si j'ai crié ou murmuré. Elle est retombée sur le matelas. Et a ouvert les yeux. "Quoi ?", qu'elle dit endormie. "Rien, rendors-toi." Ce qu'elle fit immédiatement, mais pas moi. Le lendemain, je lui raconte ce que j'ai vu. C'est alors qu'elle me dit qu'elle rêve souvent que deux bras sortent du plafond pour la prendre et essayer de l'attirer.

Évidemment, j'étais à moitié réveillée. Elle a beaucoup de difficulté à dormir. Moi aussi, d'ailleurs. Nous nous convainquons que tout ça c'est des histoires. C'est des histoires, non ? Des histoires de fantômes pour nous faire peur.

Mais parfois les histoires de fantômes, on espère aussi qu'elles ne sont vraiment qu'une simple histoire de fantômes. On préfèrerait nettement que ce qu'on a vu c'était vraiment un fantôme.

Comme cette nuit dans mon nouvel appartement. Mon premier appartement. J'avais passé le week-end à déménager avec ma coloc. Toute la fin de semaine, moi, ma coloc et nos copains avions nettoyé, fait de la peinture et fêter un peu. Premier appartement, c'était énervant. Puis le dimanche est arrivé. Ma coloc devait retourner chez ses parents car elle travaillait tout l'été dans sa ville. Son copain l'a évidemment suivi et mon copain - oui, mon PisTout - est retourné chez lui. Je me suis donc retrouvée seule en ce dimanche soir, dans mon nouveau chez moi. Je regarde la télé jusqu'à tard... je dois avouer que j'avais un peur d'aller me coucher. Du haut de mes 21 ans, je me sentais bien fragile tout d'un coup. Mais je finis par aller me coucher. Je ferme les lumières et je m'enveloppe dans mes couvertes. J'ai toujours eu de la difficulté à dormir. Et je me réveille fréquemment pendant la nuit. Et donc, vers 2 h du matin, je me réveille. J'ouvre les yeux. Et là, dans le coin de ma chambre je vois une forme noire. Un homme se tient à côté de mon lit. Je suis tellement habituée à voir des formes quand je me réveille la nuit, fantômes ou hallucinations noctures, que je me retourne simplement dans mon lit vers le mur en me disant : "non, je ne continuerai pas à voir des fantômes ici., NON...". Et je parviens à me rendormir. Je me réveille le matin, assez fière de moi. Non, je traînerai pas les fantômes de chez mes parents dans mon nouvel appartement. Je me lève et quand je sors de ma chambre pour aller dans le corridor, je me retourne et je vois la porte d'entrée grande ouverte. En une fraction de seconde, je me rappelle mes amis quittantr l'appartement, je me rappelle leur dire au revoir, je NE me rappelle PAS avoir verrouillé la porte et je me rappelle l'homme dans le coin de ma chambre pendant la nuit. Je ferme les yeux, vais fermer la porte en tremblant, mets le verrou et me répète sans arrêt : "c'était un fantôme, c'était un fantôme, c'était un fantôme."

Parce que parfois on espère vraiment que ce qu'on a vu était un fantôme !

20 octobre 2017

Croire encore aux fantômes, 2-3

Et alors, vous croyez aux fantômes ? Moi, oui. Encore. Malgré tout. Mais je sais que mes petites histoires ne vous ont pas convaincus. C'est normal. Les DSC_9748histoires de fantômes, à moins de les vivre, sont toujours tellement incroyables. Il y a toujours mille et unes petites explications pour ces moments inexplicables. 

Évidemment, aujourd'hui, j'ai beaucoup lu. J'ai lu sur les hallucinations nocturnes, sur les images résiduelles sur notre rétine, sur les rêves éveillés, sur l'apnée du sommeil, ... enfin toutes ces choses qui peuvent expliquer ces choses.

Bien sûr, ces hallucinations nocturnes peuvent expliquer pourquoi soeurette venait me voir la nuit. Car quand elle était toute petite, genre cinq ou six ans, je la voyais fréquemment à côté de mon lit. Je me réveillais au milieu de la nuit et soeurette était là. Elle me regardait tranquillement et ne répondait jamais quand je lui parlais. Et quand j'ouvrais la lumière, elle n'était jamais là. Si je me levais pour aller dans sa chambre, elle était bien endormie dans son lit.

Et bien sûr, ces hallucinations nocturnes expliquent parfaitement ce matin ensoleillé où je paressais dans mon lit. Un samedi matin de mes 19 ans. Ou peut-être 20 ans. Je ne sais plus. Il était bien passé 9 h 00. J'ai toujours aimé dormir le matin. Mais même si j'étais encore dans mon lit, je ne dormais plus depuis longtemps. Difficile de dormir quand dans la maison tout le monde est réveillé et s'active bruyamment. Mais je ne voulais pas me lever. En cette belle journée d'automne, j'étais bien enveloppée dans mes draps et je n'avais pas envie de me lever. Mon lit est contre le mur de la fenêtre et j'étais tournée vers celle-ci. Mes stores verticaux, bien que fermés, laissaient amplement passer la lumière du jour. J'entends ma mère crier quelque chose à soeurette. Mon père passe la tondeuse dehors. J'ouvre les yeux. J'observe les rayons de soleil se faufiler à travers les lattes des stores. Je me retourne et mon coeur s'arrête. Debout à côté de mon lit et penché sur moi, il y a un homme masqué. Je ne vois que ces yeux. Il a un couteau dans une main et il se rapproche d'un coup. Je me rappelle avoir crié et fermé les yeux. J'étais certaine que j'allais sentir le couteau d'une seconde à l'autre. Je ne sens rien. J'ouvre les yeux. Il n'y a personne.

Évidemment... il y a sûrement de belles explications bien logiques. Après tout, j'aime les histoires de fantômes donc j'ai tendance à sauter un peu aux conclusions.

Mais il y a aussi ce matin où j'étais couchée dans le lit de mes parents. J'avais environ 7 ans. Soeurette était encore un bébé dans sa bassinette. Mon moment préféré de la semaine était le dimanche matin. Je me levais très tôt et j'allais me coucher dans le lit avec mes parents. Pour dormir bien sûr. Je n'ai jamais été matinale, même enfant. Je me glissais entre les deux et il me semble que je dormais tellement mieux, tellement bien. Ma mère se levait toujours la première. Soeurette avait besoin de son biberon. Je prenais alors toute sa place à côté de mon père. J'aimais bien rester là dans le lit tout chaud. À écouter mon père ronfler et à écouter ma mère s'activer dans la cuisine. Parfois je me rendormais, parfois non. La porte de la chambre était grande ouverte et les rideaux cachaient à peine le soleil. Ce qui n'empêchait pas mon père de ronfler. Il aimait le dimanche matin où il pouvait dormir. Et puis, il y a eu ce matin, où j'ai ouvert les yeux soudainement. Il m'avais semblé sentir quelqu'un près de moi. Sur le lit, j'ai vu un homme debout. Je me souviens parfaitement de ces jambes tout à côté de moi. Le reste de son corps était flou. Je me suis figée. Je n'étais plus capable de bouger. Je voulais appeler mon père, mais je n'étais pas capable. Quand j'ai finalement pu dire "papa", l'homme a sauté en bas du lit. Mon père s'est tourné vers moi et m'a dit : "arrête de faire bouger le lit, ma chouette, papa veut dormir." Et il s'est rendormi.

17 octobre 2017

Croire aux fantômes, 1-3

Vous, vous croyez aux fantômes ? Moi, oui ! Surtout en ces jours d'octobre si pleins de douces terreurs halloweenesques ! J'ai toujours quelques histoires Croire01à raconter à ceux qui me demandent si je crois aux fantômes. Je ne sais pas si ces histoires parlent vraiment de fantômes, mais elles m'ont toujours fait lever un sourcil en disant de façon dramatique : "il y a peut-être une explication bien rationnelle à tout ça, mais je ne la connais pas...".

Je pourrais vous raconter pleins de petites anecdotes bien mystérieuses qui ont fait que j'ai parfois passé des nuits blanches.

Comme la fois où j'ai dormi dans la chambre de ma soeur chez mes parents alors qu'elle restait en résidence au cégep. Ma soeur a toujours eu des petits animaux, des lapins, des hamsters, des rats... à cette époque, elle avait un joli hamster. Elle ne pouvait évidemment pas l'amener dans sa chambre à la résidence. Elle le laissait donc dans sa chambre chez mes parents pendant la semaine. À cette époque, je vivais déjà en appartement, mais j'allais parfois passer une nuit au milieu de la semaine pour voir mes parents et passer un peu de temps avec ma mère. Toute la nuit, son hamster a fait du bruit, princpalement en courant dans sa roue. Toute la nuit, je me suis réveillée en pestant contre le hamster qui m'empêchait de dormir. J'ai bien pensé me lever pour mettre la cage dans la salle de bain, mais il faisait un peu froid et je n'avais pas envie de quitter les couvertures bien chaudes. Quand je me suis levée le matin, je n'ai pas pensé à aller voir le trouble-fête. Il n'y avait plus de bruit et je me suis dit qu'il devait dormir puisqu'il avait couru toute la nuit. Je vais donc prendre un café dans la cuisine avec ma mère. Elle me demande si j'ai passé une bonne nuit. "Horrible !", que je m'exclame. "Le maudit hamster a tourné dans sa roue toute la mautadine de nuit." Ma mère me regarde bizarrement. "Hum, c'est que le hamster de ta soeur est mort la semaine dernière...".

Et puis, il y a la fois où j'écoutais tranquillement la télévision dans le sous-sol chez mes parents. J'étais seule et tout le monde dormait tranquillement dans leur lit. J'écoutais des vidéos. C'était avant Musique Plus. Il avait une émission qui passait très tard et qui présentait des vidéos. Je crois que cela s'appelait Nuit blanche, mais je ne suis pas certaine. Duran Duran, A-ha, Corey Hart,... la soirée était bonne. Et puis, soudainement, la porte de la chambre froide, située à côté de la télévision, s'est ouverte tranquillement. Mal fermée, aurais-je pu me dire. Le problème c'est que ladite porte est toujours verrouillée.... et avec un verrou de box. Je respire tranquillement. Bon, peut-être que le verrou était mal mis, la porte mal fermée. C'est quand la porte s'est refermée tranquillement que je me suis levée, fermée la télévision et été me réfugier dans mon lit. Le lendemain, je me suis levée avant tout le monde. La porte était bien fermée et verrouillée. 

Évidemment... il y a sûrement de belles explications bien logiques. Après tout, j'aime les histoires de fantômes donc j'ai tendance à sauter un peu aux conclusions.

Mais il y a aussi la fois, il y a à peine deux ans, où mon père est venu nous visiter. Mon père ne croit pas aux fantômes. Il ne croit pas en grand chose, en fait. Pendant sa visite, nous voulions lui faire visiter notre ville et les coins que nous adorons. Nous allons donc nous promener dans le vieux Pointe-Claire. On lui montre les vieux édifices, l'église, le moulin. Il est surpris par le village. Il ne connaissait rien de la région et de son histoire. Nous l'amenons dans un pub pour prendre un verre. Le pub est dans un ancien hôtel datant du milieu du XIXe siècle. Nous sommes assis près du foyer. Il ne connait rien de l'endroit. Il fait dos au foyer. Je suis à côté du côté du passage et mon PisTout en face de lui. De l'autre côté, une table avec deux personnes. Nous jasons, nous rions. Soudainement mon père se retourne et regarde derrière lui. Je lui demande ce qui se passe. "Quelqu'un m'a poussé", dit-il. "Papa, il n'y a personne." Il regarde autour de lui. "Tu es sûre ? Quelqu'un m'a vraiment poussé." Nous nous regardons tous. Personne n'a passé, personne ne s'est même approché de nous. Mon père regarde autour de lui, prend une gorgée de sa bière. Et change de sujet. Il ne croit pas aux fantômes.

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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