Quelques mots...
L'imagination est plus importante que le savoir.
[Albert Einstein]
Critique de lecture
Le Libraire / Régis De Sá Moreira. – [Paris] : Éd. Au
diable vauvert, 2006. – 189 p. ; 18 cm. – Coll. Livre de poche : 30619. –
ISBN 2-253-11371-9
Quatrième de couverture :
- Vous l'avez lu ?
- Oui, dit le
libraire.
- Moi aussi,
répondit le jeune homme.
Le libraire lui
sourit. Le jeune homme prit confiance :
- Mais je l'ai
offert à quelqu'un... à qui je n'aurais pas dû l'offrir.
- C'est difficile
d'être sûr de ces choses-là, répondit le libraire.
- Oui, dit le
jeune homme.
- Ne désespérez
pas, dit encore le libraire. Certains livres sont à retardement...
L’auteur :
Régis de Sá Moreira est né en 1973. Son père est brésilien et sa mère est
originaire de France. Il publia son premier roman, Pas de temps à perdre, en
2000. Ce premier roman fut vendu reçut le prix Le Livre élu (Prix des
jeunes lecteurs des Hauts-de-Seine) et se vendit à plus de 3700 exemplaires.
Bibliographie :
Commentaires :
Il arrive qu’une critique détaillée ne me semble pas
nécessaire. Ou alors, disons tout simplement que je n’ai pas envie de
décortiquer le texte. Le Libraire raconte l’histoire d’un homme, un
libraire, qui vit dans sa librairie. Il y reste jour et nuit, au cas où un
client viendrait… il ne voudrait pas qu’il se bute à une porte fermée. Le
libraire est un homme solitaire, parfois heureux, parfois triste, mais surtout
passionné par ses livres. Il a une famille qu’il ne voit jamais mais à qui il
envoie des pages de livres. Il avait des amis, mais il n’en a plus. Et il y a
les clients, parfois réels, parfois imaginaires. Parfois, il aide ses clients,
parfois, il les fuit et même se cache. Parfois, il leur donne de fausses
informations, et parfois il refuse de leur répondre. Mais il y a certains
clients auxquels il consacre son temps, avec plaisir. Il sélectionne les gens
avec qui il va partager sa librairie. Il boit des tisanes après avoir servi un
client ou se cache derrière son bureau quand il ne veut pas voir un client.
Le roman est court, l’écriture poétique, onirique…
assez singulière. L’auteur joue avec les mots, les sons, les répétitions, la
musicalité des phrases. Des petites scènes, des instants, des rencontres… Ce
roman est plutôt un conte ou encore une fable – même si ce n’est pas la même
chose… On sent que certains passages ne sont qu’un exercice de poésie, de
style… qu’un jeu avec les sons et les mots. Peu de descriptions, beaucoup de
non-dits, il faut parfois remplir les blancs… on s’imagine alors ce que
l’auteur voulait dire ou encore ce qu’on aimerait qu’il ait dit. On peut noter
ici et là certaines allusions, certaines allégories sur la mort, Dieu, l’amour,
la vieillesse, la solitude, la littérature… le questionnement que nous avons
tous sur la vie…
Les livres ont une place centrale dans le roman et
dans la vie du libraire. La librairie est un reflet des lectures du libraire et
des conseils qu’il fait à ses clients. Il est le passage entre le livre et la
lecture. Il semble que l’auteur ait rassemblé dans son livre ses expériences de
librairie, de lecteurs… de bouquineurs. Roman sans véritable histoire, il est
surtout composé de moments, de livres… et de soupirs.
C’est une librairie impossible qu’on voudrait pouvoir
trouver un jour, au détour d’un coin de rue. Entrer dans cette librairie
remplie de livres sans classement. Errer dans les rayons à la recherche du
livre qui nous bouleversera, et peut-être échanger quelque mots sans sens et
irrationnels avec un libraire étrange.
Certains peuvent se lasser du style de l’auteur… mais
le roman est si court que je vois mal comment on peut se fatiguer des
répétitions et étrangetés du libraire.
J’ai lu le livre rapidement… et voyant les pages
défilées, j’ai voulu ralentir pour ne pas finir trop rapidement… mais les
poudoupoudoupoudou demandent une lecture rapide et rythmée. Et j’ai voulu le
relire… facile, il est si court… et j’ai encore aimé. Et il m’a ensuite rappelé
d’autres lectures… et des visites à des librairies…
J’ai beaucoup aimé le libraire – Le Libraire –
même si lorsque j’ai refermé le livre, j’étais mélancolique et triste.
L’avis de Lilly
Citations :
« En redescendant son escalier, une tasse de
tisane à la main, le libraire aperçut la question.
Elle venait de se faufiler sous la porte sans
déclencher le poudoupoudoupoudou et elle cherchait le libraire dans la
librairie. La question entrait de temps en temps et toujours sans
prévenir. » p. 63
« Et sa préférée parmi
toutes : « Il y a beaucoup de choses intéressantes à apprendre sur
les icebergs. »
La cité du soleil /
Tommaso Campanella ; trad. de l'italien par Arnaud Tripet ; notes et
postface de Jérôme Vérain. - Paris : Éd. Mille et une nuits, 2000. -
92 p. ; 15 cm. - (La petite collection, 261). ISBN 2-84205-450-4
Titre orginal : La città del Sole
L’œuvre :
Le texte fut d’abord rédigé en un italien vulgaire,
vivant et populaire, dans lequel on retrouve de nombreux termes dialectaux.
Malgré une apparence de simplicité, le style est étudié et élaboré pour donner
une impression de spontanéité. Ce qui sert à donner une crédibilité au texte,
un sentiment d'immédiat. Le récit est bref et décrit des choses concrètes et
quotidiennes de la vie des gens de la Cité. Il se présente sous forme de
dialogues entre un Hospitalier et un marin génois. On remarque deux parties
sous-entendues: dans la première un marin génois raconte sa visite à la Cité du
Soleil, ville inconnue et merveilleuse à un hospitalier - qui n'a pour rôle que
d'écouter et poser les bonnes questions aux endroits appropriés -; la deuxième
partie reprend un après l'autre tous les concepts théoriques mentionnés
auparavant.
Le narrateur fait une description détaillée des mœurs,
des habitudes de vie d'un peuple vivant selon un ordre social nouveau.
Il donne pour origine à ce peuple, l'Inde dont il aurait
fui la tyrannie. Il leur attribue une langue particulière et, grâce à leur
façon de vivre, une espérance de vie de deux cent ans. C'est une société
parfaite qui détient sa puissance dans l'importance qu'elle accorde à la
connaissance ; les enfants sont d’ailleurs éduqués dès leur plus tendre enfance.
Elle se caractérise également par son système communautaire. On note une
absence totale de propriété individuelle - chaque citoyen doit changer tous les
six mois de domiciles - pour le profit de la communauté. Tout est décrit en
détail: la vie quotidienne (l'habillement, le travail, les loisirs, la
nourriture, etc.), l'apparence physique des citoyens, la vie sexuelle
(l'accouplement, la famille), la vie religieuse, la vie guerrièr
Le texte commence par une description géographique de la
cité. Celle-ci est située dans une plaine de Taprobane (près de Sumatra). C'est
une ville inconnue et unique. Elle est située sur une île inconnue. Elle est
circulaire, composée de sept murailles concentriques se rapprochant d'un temple
rond situé au milieu sur une colline et qui est le cœur de la cité. Ce temple
possède une coupole représentant le ciel ainsi qu’un autel avec deux cartes du
monde. Tout y est grandiose, énorme et somptueux. Les sept murailles, portant
le nom des sept planètes, servent à protéger la ville contre les attaques et sont
aussi destinées à enseigner toute la connaissance des Solariens. Gravé et
dessiné sur les murs, on retrouve tout le savoir: figures mathématiques,
arbres, plantes, animaux, métiers, machines, lois, arts, alphabet etc. C'est
une connaissance universelle de tout et même de ce que nous ne connaissons pas
encore. Ils sont plus savants que n'importe quels autres peuples. Sur les murs,
on retrouve également les noms d'hommes qui se sont distingués par leur valeur.
On remarque des Solariens mais également Moïse, Osiris, Pythagore, Mahomet et
Jésus.
Si les Solariens se distinguent par leur besoin de
connaissance, ils se caractérisent également par leur désir de s'instruire sur
tous les autres peuples.
Le narrateur s'attardera longuement au régime politique
de la Cité dirigé par un chef suprême détenant le pouvoir temporel et
spirituel, Hoh ou Métaphysicien, celui-ci a le plus haut niveau de
connaissance. Il est assisté par trois gouvernements: Puissance, Sagesse et
Amour. Amour (Mor) s'occupe de la génération de la vie sexuelle et de
l'épuration de la race ; Puissance (Pon), de l'armée, la guerre et la défense.
Quant à Sagesse (Sin), il détient le pouvoir sur l'art, les métiers et la science.
Ce dernier est assisté de fonctionnaires: Médecin, Mathématicien, etc. La
société est également dirigée par des magistrats qui représentent les vertus:
Magnanimité, Courage, Chasteté, Justice, Activité, etc.
On remarque cette particularité des noms des Solariens
qui s'étend au peuple: Beau, Cordial, Bonne... Les noms signifiant un trait de
personnalité.
Le narrateur décrira ensuite en détail tout ce qui
entoure la vie des Solariens: la monnaie qu'ils utilisent dans leurs échanges
commerciaux avec d'autres peuples; comment ils accueillent les visiteurs, leur
système judiciaire, leurs croyances religieuses et leurs rites. C'est un peuple
idéal, qui ne connaît pas le crime, la maladie, la vanité, la jalousie. Tout
est exécuté en fonction du bien de l'état.
La fin du texte deviendra par la suite un peu confuse et
prétexte à l'exposition de diverses théories de Campanella. On y retrouve un
amalgame de thèse sur l'origine de l'univers, la philosophie, l'immortalité de
l'âme, la trinité... Il fait ensuite une apologie de la chrétienté, une
énumération d'inventions. Il jette
ensuite, pèle‑mêle sa théorie sur la vertu des nombres, le rôle de la femme. Il
fait quelques prédictions - notamment sur la christianisation du Nouveau Monde.
Campanella, dans sa cité utopique voulait une société
juste. Il avait vécu toute sa vie dans l'injustice et l'incompréhension de sa
société face à son désir de connaissance. Il créa donc une ville où il pourrait
vivre libre de savoir et de penser comme il voulait.
La Cité du
Soleil est une République universel inspirée de l'église catholique. C'est une société qui
vit en communauté totale de biens et de femmes. Il élimine dans sa Cité toute
forme de propriété. Tous ont le même habillement etc. Les fonctions et les
services sont distribués de façon égale entre tous. Tout est en commun, aucune
propriété individuelle: magasin d'état,
réfectoire où chacun à la même portion de nourriture. Les magistrats sont
cependant responsables de la juste répartition des biens. La répartition est
faite selon les mérites de chacun. Personne ne doit manquer de ce dont il a besoin.
Campanella laisse entrevoir dans son texte son intérêt
pour l'astrologie, la science et Dieu. Tout est réglé par les astres; la
science est mise de l'avant; la religion est essentiellement catholique. La
science et la religion ne sont pas toujours clairement distinguées l’une de l’autre.
Campanella décrit aussi avec beaucoup de détails une
société où la famille est abolie, où les relations sexuelles sont réglées et où
il y a une certaine licence surprenante. L'amour n'est pas tout à fait
proscrit, le couple ne peut cependant s'unir, sauf si la femme est stérile ou
déjà enceinte. La femme est ici encore valorisée selon sa capacité à continuer
la génération. Il existe encore dans la société idéale des différences entre
les deux sexes. Il y a séparation des tâches, de certaine activité. Les hommes
travaillent le bois, les femmes tissent!
Ce peuple paisible accorde cependant beaucoup
d'importance à la force guerrière. Isolés sur une île, ils n’en sont cependant
pas les seuls occupants. Un peuple si heureux et parfait suscite nécessairement
des jalousies parmi les autres contrées. Ils doivent être bien formés et
capables de se défendre. Les Solariens n'ont aucune défaite et ont conquis de
nombreuses contrées. Élément particulier du texte du moine dominicain est cette domination
extérieure des Solariens. Ils ont répandu leur société idéale, leurs lois à
d'autres peuples. C'est cependant un peuple bon pour ces ennemis:
"... la guerre n'a
pas pour but de les exterminer,
mais bien de les rendre
meilleurs." (p.81)
Ils s'instruisent de leurs mœurs, leur gouvernement,
leurs lois, leur histoire, ils observent le bon et le mauvais. Car les
Solariens sont toujours ouvert au perfectionnement. Il faut souligner que la
guerre avec les peuples qui les attaquent est en un sens nécessaire à la Cité. La
menace qu’elle constitue permet la cohésion de la société.
Ce peuple de La
Cité du Soleil, est presque parfait. Il existe cependant des lois – même
s’il y en a très peu - et une justice pour les quelques crimes présents. Il n’y
a cependant pas de besoin pour une prison. La justice et la solidarité sont
telles que le suicide est souvent commis pour sauvegarder l'intégrité de la
Cité.
Ce texte de Campanella se trouve à la croisée de la
pensée du Moyen-Âge qui attendait une Jérusalem céleste et théocentrique et de
la pensée de la Renaissance. A la renaissance on trouve un mélange de
Christianisme venant de Platon et de superstition astrologique. La Cité du Soleil renferme ces
deux types de pensée. Elle est une utopie typique: c'est une incarnation de
l'idéal traduit par une cité et où régit une religion universelle mené par la
raison.
La Cité de Campanella est idéale, exempte d'injustice, de jalousie, d'avarice, de propriété, de maladie, de difformité, d'imperfection. Une société exemplaire où le savoir et la communauté sont mises en première place. Bien des siècles plus tard, des socialistes tels que Bernard Russel reprendront certaines théories de La Cité du Soleil de Campanella. C'est un texte du XVIIe siècle, mais qui véhicule des idéaux communistes intemporels.
Texte utopique par excellence mais qui possède ses
particularités. Texte, où se mélangent théorie philosophique, prédiction et
inventions qui se sont réalisées dans le futur. Utopies réalisées. Campanella a
imaginé une société parfaite qui a fait rêver plusieurs idéalistes, pour sa
part il était certain d'en voir la réalisation dans un futur proche.
Sources à consulter :
Voir le premier article: La Cité du Soleil: 1. L'auteur
La cité du soleil /
Tommaso Campanella ; trad. de l'italien par Arnaud Tripet ; notes et
postface de Jérôme Vérain. - Paris : Éd. Mille et une nuits, 2000. -
92 p. ; 15 cm. - (La petite collection, 261). ISBN 2-84205-450-4
Titre orginal : La città del Sole
Bien que le terme d'utopie
vient de Thomas Morus qui écrivit en 1518 son texte Utopia, sive de optimo republica statu, la notion quant à
elle existait depuis déjà plusieurs siècles. Depuis toujours, écrivains et
philosophes décrivent des pays et des villes imaginaires ayant des systèmes
gouvernementaux idéaux et qui diffèrent de ceux connus dans le monde réel. Si les noms de Platon, Moore, Bacon viennent
facilement à l'esprit lorsque l'on parle d'utopie, on oublie souvent celui de
Campanella. Il est pourtant un célèbre auteur de la Renaissance. La Cité du Soleil est en fait une
utopie remarquable.
L’auteur :
Tommaso Campanella (Giovanni Domenico Campanella)
est né à Stilo en Calabre, le 5 septembre 1568 dans une famille pauvre. Dès son
enfance, il fut considéré comme un enfant prodige, ayant une passion pour les
arts et les sciences. À l'âge de 14-15 ans il entre au couvent des Dominicains
à Cosenza en Calabre –c’est à ce moment qu’il prend le nom de Tommaso. Sa
volonté d'apprendre et de tout savoir ne le quitte pas: il s'intéresse à la
médecine, à l'astronomie, la théologie, la magie. Il mélange volontiers la
science et la superstition.
Il se lasse cependant très vite de l'enseignement
traditionnel pour se diriger vers une pensée philosophique libre. Il lit le
philosophe Telesio qui dirige sa pensé contre Aristote et vers une nouvelle
conception des sciences et de la réalité basée sur l'observation. Il écrivit
alors son premier ouvrage Philosophia
sensibus demonstrata qui se veut une critique d’Aristote ainsi qu’une
défense de Telesio et de la philosophie démontrée par une observation de la
nature et non plus apprise abstraitement dans les livres. À Naples, en 1589, il
rencontra Giambatissta della Porta qui l’introduira à l’astrologie et la magie.
Petit à petit, Campanella s’éloigne de la pensée dominicaine.
Son texte, Philosophia
sensibus demonstrata, ne passera cependant pas inaperçu et en 1591 il
est emprisonné et accusé d'être inspiré par un démon. Il fut cependant acquitté
l'année suivante, sous condition de regagner la Calabre qu'il avait quittée en
1589. Il s'y refuse et part à travers le pays. Il sera alors victime de
plusieurs accusations. Il parcourt diverses villes, écrit, ne cesse jamais de
défendre ses théories philosophiques et de se battre contre les idées reçues et
les préjugés. Après dix ans d'absence, il est de nouveau arrêté et retourne
cette fois-ci dans son pays.
C'est alors que survient le drame capital de sa vie.
Loin de se renfermer dans le silence, il organise une conjuration pour arracher
la Calabre au joug de l'Espagne. Ce sont une révolte politique et une refonte
sociale totale qu'il désire voir se réaliser. Son projet de liberté et de
république communautaire réussi à gagner
de nombreux adhérents. Il sera quand même trahi et capturé en 1599. Il est
accusé de conjuration, de lèse-majesté et d'hérésie. Après de longues et
atroces tortures, il est reconnu fou, ce qui le sauve de la peine de mort. Il
restera en prison pendant 27 ans.
Pendant ces années de détention, il écrit plusieurs
ouvrages philosophiques et utopiques que des amis réussissent à faire publier à
l'extérieur. Malgré son emprisonnement, il est célèbre à travers l'Europe et
ses idées des philosophies naturelles et d’astrologie sont connus de tous.
En 1626, il est libéré provisoirement. A peine un mois
plus tard il est de nouveau jugé pour les mêmes raisons, mais cette fois devant
un tribunal ecclésiastique. Il est définitivement libéré deux ans plus tard
grâce à l'intervention du Pape Urbain VIII. Il a maintenant soixante ans, mais
il refuse de se calmer et de se reposer. Enfin libre, il continue à écrire de
nombreuses œuvres qui pour la plupart se perdront définitivement. Il continu à
militer dans divers projets politiques et philosophiques. Il suscite de
nombreuses jalousies, surtout de la part des Jésuites. Il devra fuir en France,
où finalement il pourrait jouir d'une liberté sans problèmes. Il devient plus
tôt, à l'âge de soixante-dix ans, le conseiller de Richelieu.
Toute sa vie, il continue à se défendre contre ses
ennemis. Il se bat contre les censeurs, défend ses thèses et ses idées
politiques et religieuses, cherche à réformer les sciences – en suivant à la
fois la Nature et les Écritures Saintes ainsi que les nouvelles découvertes
géographiques et astronomiques. Il meurt en 1639, soit à l'âge de soixante et
onze ans, à St Honoré à Paris en France. Il n'aura jamais cessé d'espérer une paix entre les peuples et une justice
sociale.
Il écrivit de nombreux ouvrages poétiques d'une grande
beauté – la plupart alors qu’il est captif - des œuvres philosophiques et même
une tragédie sur la mort de Marie Stuart. Son œuvre philosophique – parfois
considérée comme révolutionnaire - se caractérise par sa critique d'Aristote et
par son parti pris pour une méthode naturelle et expérimental. Plusieurs écrits
sont aujourd’hui introuvables ou incomplets. Parmi les ouvrages connus, on
retrouve: La Monarchie d'Espagne,
Athéisme Vaincu, Monarchie du Christ, Astronomie, Métaphysique, Antivénitiens,
Le Sens des choses, Aphorismes politiques et bien sûr
La Cité du Soleil.
Sources à consulter :
J'ai un ordinateur portable nommé Fujitsuuuu. Ce gentil ordinateur fut
acheté à Montréal juste avant mon départ pour Barcelone. Né en décembre
2003, il traversa l'océan pour m'accompagner dans ma vie barcelonnaise.
Quelques petits accrochages au début mais avouons que c'était plus la
faute de l'électricité fluctuante de l'appartement...
Et donc pendant 4 ans, mon Fujit m'accompagna dans mon travail et dans
mes loisirs. Il voyagea beaucoup... et tous les matins il était au
rendez-vous. L'été, il surchauffait un peu... s'arrêtant abrutement en
plein milieu d'une réunion en-ligne. Et les lettres sur le clavier avaient presque toutes disparues... Il était très lourd à porter. Et puis, évidemment, la connexion n'était pas la bonne et je devais le brancher sur un transformateur... Et récemment, les clients chez lesquels je l'amenais semblait le trouver bien vieux. Et puis, je sentais qu'il se faisait vieux. Oh... encore en forme mais il semblait toujours soufflé si fort.
Et donc, il y a quelques semaines, j'ai décidé qu'il était temps de trouver un nouveau compagnon informatique. Et Samsuuuung entra chez moi. Nouvel ordinateur bien espagnol... Mais le temps manquant pour plein de bonnes raisons, le transfert des données et l'installation des programmes ne se firent pas immédiatement... petit à petit... Et donc, je travaillais tranquillement sur mon bon vieux Fujit en attendant de terminer de la préparation de Samy. Mais je crois que Fujit sentait bien qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Et il planta un soir sans raison. Il revient immédiatement, mais je crois qu'il devint de plus en plus jaloux.
Et puis, lundi... il se fâcha... et pouf... il s'arrêta. Et ne voulut plus revenir... Pendant un très long temps, il ne voulut plus me voir. Me laissant sans données, sans presque aucun programme... panique et gricements de dents... Et puis, Fujjit se sentit peut-être un peu coupable et décida de revenir à la vie. Il me laissa le temps de faire transferts et installations.
Il dort présentement, se reposant. Il servira à nouveau après une convalescence de quelques temps. Et Samy et bien il est maintenant fin prêt pour m'accompagner à chaque jour. Et je respire à nouveau !!! Bien que le clavier espagnol soit un peu un casse-tête, mon monde informatique fonctionne à nouveau !!!
Vous
avez peut-être remarqué dans un texte précédent des « Archives de
Pauline », les photos d’une petite Pauline. Sur ces photographies, elle porte
fièrement de magnifiques cheveux frisés… en boudins. Elle était très fière de
ses boucles longues en spirale. Mais elle n’aimait pas du tout se faire faire
ses boucles. C’était un long processus qui débutait le soir alors qu’elle
commençait par se laver les cheveux. Ensuite quand les cheveux étaient encore
humides, mais bien peignés, d’abord par elle, puis par sa mère qui avait une
main un peu plus vigoureuse, les boudins pouvaient être commencés. Sa mère
prenait des linges qui avaient été préalablement déchirés en bandelettes de
quelques centimètres de large. Les bandelettes devaient être assez longues pour
pouvoir y enrouler les mèches de cheveux.
Chaque
mèche humique était ensuite fortement tirée, lissée et enroulée sur une
bandelette de linge qui était ensuite nouée. Sa mère travaillait vigoureusement
à cette tâche fastidieuse. Une mèche après l’autre… un long travail ennuyeux,
légèrement douloureux et qui était marqué par la petite baboune de la petite
Pauline. Pendant que sa mère enroulait ses mèches, Pauline faisait son propre
boudin. Mais discrètement. Car il ne fallait pas que sa mère la voit bouder. Ça
ne se faisait pas…
Une
fois chaque mèche enroulée sur sa bandelette et bien nouée, il fallait ensuite
passer toute la nuit pour que les cheveux soient bien secs et par le fait même
bien frisés. Et il fallait donc tenter de dormir, le corps bien droit, le cou
bien raide, avec toutes ses bandelettes
sur la tête, en prenant bien soin qu’elles ne se dénouent pas. Pour que le
lendemain, quand chaque bandelette était dénouée et enlevée, la mèche ait une
belle forme de spirale bien longue… un beau boudin… Et la chevelure était
maintenant toute bouclée ! Et la petite Pauline était bien contente d’avoir
souffert pendant toute une soirée et toute une nuit ! Et son attitude maussade
et obstinée de la vieille s’envolait. Jusqu’à la prochaine séance de coiffure
où faire du boudin était toujours associé à la confection des boudins !
"On
ne s'aime jamais comme dans les histoires, tout nus et pour toujours. S'aimer,
c'est lutter constamment contre des milliers de forces cachées qui viennent de
vous ou du monde"
[Jean Anouilh]
"Le
véritable amour c'est quand un silence n'est plus gênant."
[Jean-Jacques Goldman]
"L'amitié,
comme l'amour, demande beaucoup d'efforts, d'attention, de constance, elle
exige surtout de savoir offrir ce que l'on a de plus cher dans la vie : du
temps ! "
[Catherine
Deneuve]
"
We're so wonderfully wonderfully wonderfully
Wonderfully pretty!
Oh you know that I'd do anything for you...
We should have each other to tea huh?
We should have each other with cream
Then curl up by the fire
And sleep for awhile
It's the grooviest thing
It's the perfect dream"
[Love Cats - The Cure]
Et bien voilà, cela devait
arriver un jour... je suis taguée !!! Et par Lily ;-)
Voici ce qu’on demande :
- Mentionner la personne qui nous a taguée
- Mettre le règlement sur son carnet
- Révéler six choses sans importance sur soi
- Taguer six autres personnes en mettant leur lien
- Prévenir ces personnes sur leur carnet
Des choses sans importance ? Voyons voir...
1. Je ne peux plus manger de chocolat, mais cela m'indiffère complètement. Ce qui
surprend toujours les gens. Quand on m'offre du chocolat (avec un gros sourire)
et que je refuse, on insiste toujours. Je dois alors dire que le chocolat me
donne de violentes migraines (du genre à devoir être coucher dans le noir
complet et à vomir sans arrêt), on prend invariablement un air attristé... et
on ne me croit jamais quand je dis que cela ne me dérange pas. Cela fait
environ une dizaine d'année que j'ai développé cette intolérance au chocolat.
Mais je n'ai jamais été folle du chocolat et je n'en mangeais que très très
rarement. Quand on me demandait: un morceau de gâteau au chocolat ou à la
vanille? j'ai toujours répondu - même
enfant - "à la vanille" !!
2. J’ai presque tous les
films animés de Walt Disney et en version originale. De Snow White and the Seven Dwarfs à Treasure Planet, en
passant par Fantasia, The Aristocats, Aladdin et Mulan. Et je peux vous chanter à peu près toutes
les chansons ! Et je peux vous réciter les dialogues de bons nombres de ces films... en particulier Aladdin, The Lion King et Pinocchio.
3. Je me réveille au moins 3-4 fois par nuit. J’ai le sommeil hyper léger et le moindre petit bruit va me réveiller… mais uniquement la nuit. Je me peux m’endormir partout et dormir profondément… dans les autobus, devant la télévision, dans l’auto, avec un bruit de fond de trafic et de construction, etc… mais pas la nuit dans le silence. Alors le moindre petit bruit va me réveiller : un craquement, la respiration de quelqu’un, mon chat qui mangeait, …
4. Mes genoux craquent.
Beaucoup. Et
fort ! Depuis toujours. C'était même une "inside" quand j'étais
professeur. D'ailleurs mes étudiants, lors de la soirée des finissants,
avaient fait une liste des caractéristiques de chacun de leur
professeur... et une des miennes: "on sait toujours où elle se trouve
dans la classe pendant les examens car on entend ses genoux craqués
quand elle approche de nous" ! Et le bruit peut être si fort que quand je me tourne la nuit, le bruit me réveille.
5. J’ai récupéré le bidet de
ma salle de bain que je n’utilisais pas pour y mettre des plantes bambous, des
chandelles et des roches. Cela ajoute une belle petite touche verte à ma salle
de bain.
6. Je collectionne les
bibelots de chats. Mais pas n’importe quel. Il faut que vraiment le bibelot
m’interpelle quand je le vois. Partout où je vais, dans tous les magasins, dans
les ventes de garages, les brocantes… je cherche toujours le chat… Et je
collectionne les photos de chats lors de mes voyages. Quand on regarde mes
photos de voyages, il y a toujours quelques photos de chats croisés au détour
d’une rue, couchés sur un perron, à une fenêtre, dans une cour, se promenant
sur le trottoir… Un voyage n’est pas complet tant que je n’ai pas croisé un
chat !
Et voilà… et je ne tague personne… ;-) une autre fois peut-être !
Cela faisait des années que je n’avais pas « pensé » à
cette journée. Le mercredi des cendres n’a pas traversé ma vie depuis un bon
moment. Mais depuis que je vis à Barcelone, je ne peux m’empêcher de penser à
cette journée. Parce que l’Espagne est encore très près de sa religion
catholique. Parce que l’Espagne célèbre encore les fêtes religieuses les plus
obscures. Parce que l’Espagne aime fêter tout simplement. Et le Carnaval est
une fête très importante. C’est même la principale occasion de se déguiser et
de fêter pendant près d’une semaine. Et on peut voir des défilés, les enfants
se déguisent et reçoivent des bonbons, les grands se déguisent et sortent dans
les bars, les boutiques de costumes font fortunes… jusqu’au mardi gras.
Évidemment, ce qui est étrange pour moi, qui n’ai
jamais vécu auparavant de Carnaval, c’est que chaque année, celui-ci n’a jamais
lieu exactement à la même période. Les Carnavals et les Mardi gras de ma
connaissance ont soit eu lieu dans le passé ou dans des villes lointaines… le
Mardi Gras de la Nouvelle Orléans, le Carnaval de Rio de Janeiro ou de Venise,
les Carnavals médiévaux… Je n’avais aucune idée que le Carnaval ou le Mardi
Gras pouvaient se célébrer aujourd’hui en Espagne. Et pourtant c’est une
période très, très, très importante ici. La fin de semaine dernière, il y avait
pleins d’enfants de déguiser… tout mignon…
Mais évidemment, pour l’ancienne très pratiquante,
religieuse que je suis, après le mardi gras, vient le mercredi des cendres qui
débute le carême… jusqu’à Pâques… enfin jusqu’à la Pâque chrétienne. Parce que
pour tenir ces fameux 40 jours de carêmes, il faut d’abord s’assurer de faire
un mardi gras… et se laisser aller à tous les excès – bon, surtout alimentaires
et alcooliques – avant de se lancer dans ces 40 jours de jeûne et contrition…
Et cette première journée de Carême est maquée par ce
mercredi… des cendres. Les cendres représentant le péché et surtout la
fragilité de la vie… poussières, tu retourneras en poussières… En célébrant ce
mercredi, en acceptant qu’on mette des cendres sur son front, l’homme reconnaît
non seulement ses fautes et sa nature éphémère, fragile, mortelle. C’est un
rappel à l’humilité que nous devons avoir… Évidemment, tout ça est très
religieux et très ancré dans la foi d’un dieu – chrétien.
À l’origine, uniquement les gens qui avaient commis de
graves fautes recevaient les cendres – ils devaient être publiquement
recouverts de cendres. Ils devaient également revêtir un sac – afin de bien
marquer leur pénitence. Et puis, la tradition fut étendue à tous les croyants…
et évidemment, on en est venu à une simple marque sur le front lors de la messe
du mercredi des cendres, en prononçant les versets suivants provenant de la
Genèse : Memento, homo, quod pulvis es, et in pulverem reverteris – histoire
de bien se souvenir qu’on est poussière et qu’on redeviendra poussière… on est
rien et on redeviendra pas grand-chose… enfin… toujours l’humilité… hum… Et
puis, tout cela vient de vieilles traditions juives… d’Adam qui n’est que poussière,
de l’Ancien Testament et de l’utilisation des cendres comme pénitences, Samuel,
Jonas, Judith, les Maccabées… et ensuite des 40 jours du Christ dans le désert…
enfn… les références sont nombreuses.
En principe, les cendres viennent des rameaux bénis
l’année précédente (recueillis lors du dimanche des rameaux) et réduits en
cendres. Oui, je sais cela… ai-je dis que je fus un jour très très religieuse?
D’ailleurs… c’est à cela que je pensais ce mercredi
quand j’ai réalisé que c’était le mercredi des cendres. Mon copain me disait
que le Carnaval était terminé puisque le Mardi Gras venait d’avoir lieu et moi
de répondre, « oui, je sais, c’est le mercredi des cendres aujourd’hui ». Et
comme toujours, lui de s’étonner que je sache ce genre de chose… Je ne peux
m’empêcher de me rappeler ces heures de cours que j’ai manqué au secondaire –
alors que j’allais au Collège Reine-Marie qui possédait sa propre chapelle, son
propre prêtre et bien sûr les religieuses de la Présentation de Marie… Car de
Carnaval et de Mardi Gras, je n’avais jamais entendu parlé, mais le Mercredi
des Cendres était très important. Toute la journée était consacrée à cet
événement. L’avant-midi nous allions à la confesse… pendant les cours… une
après l’autre… (l’idée étant de confesser le plus de péchés possibles afin
d’avoir le plus de prières à faire à la chapelle en pénitence, afin de manque
le plus de cours possible)… puis dans l’après-midi, nous manquions toute une
période pour assister à la messe du Mercredi des Cendres. Moment important, car
pour cette occasion, nous n’allions pas à la chapelle des étudiantes, mais nous
allions dans la partie – plus grande – des religieuses…
Mais je dois avouer, que même si c’était surtout
l’occasion de manquer des cours et de rigoler doucement entre nous… quand nous
devions faire la file devant le prêtre et quand celui-ci nous faisait une croix
de cendres sur le front, nous nous taisions toutes… C’était définitivement
étrange cette cendre… un peu morbide. Cela me semblait si proche de la mort… Et
pendant quelques moments, on ne pouvait s’empêcher d’être touché… sentir une
certaine énergie au rituel… On ne peut dire le contraire, se faire mettre une
croix de cendres est plus marquant qu’une croix d’eau – peu importe qu’elle
soit supposément bénite !!!
Il y a sûrement beaucoup à étudier sur ce rituel… mais
bon… je trouve simplement étrange, aujourd’hui, de me souvenir du mercredi des
cendres…
Quelques sources à consulter :
Le Fou et le professeur: une
histoire de meurtre, de démence, de mots et de dictionnaire / Simon Winchester
; traduit de l'anglais par Gérard Meudal. -- [Paris]: JC Lattès, c2000. -- 316
p. ; 18 cm. --ISBN 2-253-15082-7
Quatrième de couverture :
À
l'automne 1896, le Dr James Murray, prestigieux auteur de l'Oxford English Dictionary, décide de
rendre visite à un certain Dr Minor, qui depuis des années lui adresse
bénévolement des notices érudites d'une remarquable précision. Une surprise de
taille l'attend : le Dr Minor vit à Crowthorne (Berkshire), dans un asile
d'aliénés, où il a été interné à la suite d'un meurtre. Entre cet ex-chirurgien
militaire américain, en proie à des pulsions sexuelles morbides, et le brillant
universitaire autodidacte, va naître une étrange amitié.
Le Fou et le professeur : une histoire vraie où les obsessions d'un meurtrier
dément côtoient l'élaboration du monumental dictionnaire anglais ; un récit
haletant où les mots « folie », « passion » et « mort »
sont explorés dans leurs plus ténébreux arrière-plans...
La
société américaine de Luc Besson a acheté les droits cinématographiques du
livre de Simon Winchester.
L'auteur:
Le site de l’auteur: http://www.simonwinchester.com/
Résumé et commentaires:
Dans
son livre, Le Fou et le professeur,
Simon Winchester nous raconte comment est né au XIXe siècle, le Grand
Dictionnaire d’Oxford. Ce Dictionnaire est le premier ouvrage à répertorier et
définir tous les mots de la langue anglaise et il est le résultat de près de 70
ans de travail. Avec ses 424 825 définitions, le Dictionnaire qui naquit
en 1857, est considéré comme la référence par excellence de la langue anglaise.
Le
livre nous raconte comment l’idée de ce grand dictionnaire a fait son chemin
dans l’histoire de la lexicographie. Un dictionnaire comme le Oxford English
Dictionnary était une nouveauté et sa naissance fut difficile. Les débuts laborieux
du Dictionnaire nous sont expliqués ainsi que la méthode utilisée pour
construire cette œuvre gigantesque. L’auteur nous présente également deux
figures centrales et essentielles du Dictionnaire : celui qui deviendra le
directeur du Dictionnaire, le professeur James Murray ainsi qu’un des
principaux collaborateurs volontaires, le docteur, W.C. Minor.
On
nous raconte la rencontre et l’étroite collaboration entre les deux hommes. La
vie des deux hommes nous est d’abord racontée : leur enfance, leur
cheminement et ce qui les a conduit au Dictionnaire. On s’attardera beaucoup
sur la vie de W.C. Minor, ce collaborateur précieux mais étrange qui
contribuera fortement à l’élaboration du Dictionnaire. Le docteur W.C. Minor
est un américain, chirurgien retraité de l’armée qui vécut les horreurs de la
Guerre de Sécession et qui s’exila à Londres où il sera arrêté et condamné pour
meurtre. Il est ensuite enfermé dans un asile pour criminel pour le restant de
ces jours d’où il offrira sa collaboration à la réalisation du Dictionnaire. L’équipe
du Dictionnaire avait en effet demandé l’aide de volontaires pour répertorier
et noter des citations pour tous les mots du Dictionnaire. Cet appel à tous
avait été répondu par nombres de personnes, dont le docteur Minor. Le
Professeur Murray et son équipe ignorèrent longtemps que leur plus précieux
collaborateur, l’érudit et méthodique, docteur Minor, était certes un génie
mais également était également un meurtrier dément. On nous raconte d’ailleurs
en détail la psychose paranoïaque de Minor, ses causes probables et son
évolution. L’auteur nous offre également quelques explications sur le type de
folie qui aurait affecté Minor.
Cette
oeuvre n’est pas un roman. Winchester nous offre ici une sorte de compte-rendu
historique, le récit des événements et personnes qui ont entourées la réalisation
d’une œuvre unique. Cependant, il faut noter que l’auteur s’est tout de même
permis quelques effets et extrapolations. Certains événements sont nécessairement
inventés ou déduits.
L’histoire
est par moment captivante mais parfois décousue. On passe souvent du coq à
l’âne et on peut noter certaines répétitions. Certains passages m’ont apparus
très longs et j’avais hâte qu’on en revienne à Minor et Murray. J’aurais aimé
également qu’on traite un peu plus de Murray lui-même. Mais dans l’ensemble, le
récit est bien mené et nous avons un compte-rendu historique, une intrigue
psychologique, l’histoire d’un meurtre et le récit de l’étrange amitié de deux
hommes liés par une même passion (obsession) et enfermés chacun dans leur
prison (l’un dans un asile, l’autre dans le scriptorium qui est son lieu de
travail)… mais surtout nous avons l’histoire de mots et de définitions. Chaque
chapitre commence d’ailleurs par des définitions extraites du Dictionnaire et
qui viennent illustrées la suite du récit.
Finalement,
Winchester nous offre ses réflexions personnelles et les raisons qui l’ont
poussé à écrire ce récit bien véridique de la naissance et la réalisation d’un
ouvrage magnifique et grandiose. Et qui est marqué à jamais par la
collaboration d’un génie complètement fou.
Le
réalisateur Luc Besson a apparemment acheté les droits du livre pour une
adaptation cinématographique. Et on parle de Mel Gibson et Robin Williams dans
les deux rôles principaux. J’avoue que cela m’intrigue et je vois très bien
Robin Williams dans le rôle de ce professeur qui malgré ses hallucinations et
sa démence est un homme cultivé et érudit.
Sources :
Citations :
« Peu
de livres [Dictionnay of the English Language / Samuel Johnson] sont aussi
agréables à regarder, à toucher, à feuilleter, à lire. On peut encore en
trouver des exemplaires. Ils sont terriblement lourds, davantage prévus pour le
lutrin que pour la main. Ils sont reliés de beau cuir brun, le papier est
épais, d’un blanc crémeux, les caractères sont fortement imprimés sur la feuille. »
p. 121.
« Définir
correctement un mot exige un talent très particulier. Il existe des règles. Un
mot (prenons par exemple un nom) doit d’abord être défini en fonction de la
catégorie à laquelle il appartient (mammifère, quadrupède par exemple) puis
différencié des autres membres de sa catégorie (bovin, femelle). La définition
ne doit comporter aucun mot compliqué ou susceptible d’être moins connu que le
mot qu’elle cherche à expliquer. Elle doit préciser ce qu’est une chose et ce
qu’elle n’est pas. […] Tous les mots employés dans la définition doivent se
trouver par ailleurs dans le dictionnaire. Le lecteur ne doit jamais tomber sur
un terme dont il ne pourrait trouver la signification dans le dictionnaire. Si
l’auteur de la définition suit rigoureusement toutes ces règles, s’il introduit
dans cette confusion un souci constant d’élégance et de concision, s’il
s’applique à la tâche, alors il doit en résulter une définition correcte. »
p. 201
Je ne sais plus à quel âge on
commence à apprendre l’anglais dans les écoles québécoises, mais quand j’étais
jeune, nous avions nos premiers cours d’anglais en 4e année du
primaire, donc environ à 9-10 ans. Si je dis « Kick the ball Sandy! »
à un québécois de mon âge, il est à peu près certain qu’il me répondra « All
right Tom! ». Comme dans beaucoup d’autres endroits, nos leçons
d’anglais passait systématiquement par « Meet Sandy and Sue »
!!! Et donc on commence très jeune à apprendre l’anglais. Ce qui ne veut pas
dire que nous parlons ou comprenons l’anglais. J’ai des amis de mon âge qui
peuvent difficilement faire une phrase en anglais et qui sont incapable
d’écouter un film ou une émission en anglais. Même après des années et des
années d’apprentissage.
Titre original : Happy Days
Producteur : Garry Marshall
Genre: Comédie
Langue: Anglais
Couleur: Couleur
Pays
d'origine: États-Unis
Durée: 30 minutes
Nombre de saisons : 11 saisons - 255 épisodes + 2 émissions
spéciales
Années de diffusion : Janvier 1974 à Septembre 1984
Distribution :
Ron Howard: Richie Cunningham
Henry Winkler: Arthur
"Fonzie" Fonzarelli
Tom Bosley: Howard Cunningham
Marion Ross: Marion Cunningham
Anson Williams: Warren"Potsie" Webber
Donny Most: Ralph Malph
Erin Moran: Joanie Cunningham
Scott
Baio: Charles "Chachi" Arcola
Pat
Morita: Arnold (Matsuo Takahashi)
Al
Molinaro: Alfred Delvecchio
Lynda Goodfriend:
Lori Beth Allen Cunningham
Cathy Silvers: Jenny Piccalo
Ted McGinley: Roger Phillips
Pour en savoir plus sur l’émission, consulter ces
liens :
Générique du début
Happy Days
Sunday, Monday, Happy Days,
Tuesday, Wednesday, Happy Days,
Thursday, Friday, Happy Days,
Saturday, what a day,
Rockin all week with you.
This day is ours
Won't you be mine. (Oh Happy Days)
This day is ours (Oh Happy Days)
Oh please be mine.
Hello sunshine, goodbye rain,
She's wearing my high school ring on her chain.
She's my steady, I'm her man,
I'm gonna love her all I can.
(Chorus)
Gonna cruise her round the town,
Show everybody what I've found
Rock'n'roll with all my friends
Hopin' the music never ends.
These Happy Days are yours and mine (oh Happy Days)
These Happy Days are yours and mine (oh Happy Days)
These Happy Days are yours and mine, Happy Days.
À la toute fin
du XIXe siècle, une famille vivant dans une auberge d’un village de la
Haute-Provence est brutalement assassinée. Le seul survivant est un bébé de
trois semaines. Trois hommes étrangers de la région sont arrêtés, condamnés et
exécutés pour le crime.
L’enfant est
envoyé dans un couvent où il est élevé par les religieuses qui ne lui révèlent
rien de son passé. Devenu un homme, il part au combat lors de la Première
Guerre Mondiale. Séraphin Monge revient des champs de bataille, sans aucune
blessure mais marqué par ce qu’il y a vécu. Il devient cantonnier et décide de
retourner au village qui l’a vu naître, Lurs. Depuis le massacre de sa famille,
25 ans se sont écoulés et le village semblait avoir oublié l’événement, mais le
retour de cette homme, fort, beau, placide et qui semble insensible, dérange
les habitants superstitieux qui l’évitent.
Alors qu’il se
retrouve par hasard dans la maison familiale, laissée à l’abandon, un vieil
homme lui révèle l’histoire horrible qui l’a laissé un orphelin : le
massacre de son père, sa mère, son grand-père et ses deux frères. Le vieil
homme prend soin de lui souligner que personne n’a jamais pu expliquer pourquoi
il avait été épargné dans son berceau, ainsi que le fait que lui-même n’a jamais
cru à la culpabilité des trois hommes exécutés.
Séraphin devient
alors obsédé par l’histoire du massacre de sa famille et par des visions de sa
mère. Il entreprend d’abord de détruire morceau à morceau la maison elle-même,
La Burlière. Pendant cette destruction, il commence par découvrir petit à petit
les secrets de sa famille. Et puis, il pense avoir trouver le mobile du crime
ainsi que le nom des véritables coupables. Il décide de venger sa famille, mais
alors qu’il commence à planifier la mort des coupables, un d’entre eux est
retrouvé mort, probablement assassiné.
Commentaires :
L’avis
de Sylvie : http://passiondeslivres.over-blog.com/article-15518993.html
Citations :
« Avait-il vraiment tout effacé
? Une brique lui pesait sur l’estomac comme s’il avait mangé quelque chose de
vénéneux. […] Il redoubla de vigilance, les yeux à l’affût, tout son
subconscient tendu vers il ne savait quoi. Il passa, il repassa, dix fois aux
mêmes endroits, il s’obstina de son pas lourd qui arpentait l’espace vide entre
les quatre cyprès-cierges, lesquels paraissaient maintenant souffrir d’une secrète
pauvreté. » p.
132
« Un emportement prodigieux
quoique refréné se frayait chemin par tous les défauts de son quant-à-soi ;
Séraphin reçut cette vision et cet appel en pleine figure. » p.147
« Le soir était long à se
dessiner, à s’installer sur la terre. Il devait y avoir eu de gros orages sur
les hautes vallées, entre l’Ubaye et la Clarée car les nuages à tête rose
fusaient hors des montagnes comme un bouquet trop longtemps contenu. »
p. 156
« Car l’olivier est l’arbre de
la douleur. Il n’apporte la paix qu’à ceux qui le contemplent à travers Dieu.
Rien qu’à le voir, d’ailleurs, on devrait s’en douter. Tordu, noueux, arqué de
toute sa stature voûtée de vieillard rompu à toutes les roueries du temps
[…] » p. 256
Sources :
Voir le premier article: La maison assassinée