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30 mars 2009

Croyances et rites populaires

Croyances et rites populaires / James Éveillard, Patrick Huchet. -- Rennes : Éditions Ouest-France, [c 2006]. -- Croyance1125 p. : ill. en coul. ; 26 cm. -- ISBN 2-7373-3676-7

Quatrième de couverture


A l'aube du XXIe siècle, savez-vous que :

  • Des femmes viennent se frotter contre certains menhirs ayant le "pouvoir" de fécondité.
  • Le rocher du "Pas de la Vierge" (Deux-Sèvres) est l'objet d'une étrange dévotion.
  • Les "bonnes fontaines" du Limousin, Auvergne, Bretagne... sont régulièrement fréquentées pour leurs vertus thérapeutiques.
  • Les arbres votifs de Cussac (Haute-Vienne) ou de Vatteville-la-Rue (Seine-Maritime) sont toujours vénérés.
  • La procession de la "Lunade" est célébrée à Tulle (Corrèze), sans la moindre interruption, depuis... 1348 ! Celle de la "Rodella", à Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales), depuis 1465 !
  • Les guérisseurs, chiropracteurs et autres magnétiseurs n'ont jamais fait autant fortune...

À l'ère d'Internet et de l'ordinateur, chaque jour plus envahissants, réjouissons-nous de la persistance de ces mille et une superstitions et rites surprenants qui nous intriguent et portent à l'émerveillement.

Patrick Huchet et James Eveillard vous invitent à découvrir ce monde mystérieux de croyances et traditions populaires bien vivantes, en notre si beau pays de France.

Les auteurs

James Eveillard fit des études d'architecture puis d'histoire et d'histoire de l'art. Il se consacre principalement aujourd'hui à la recherche historique et a écrit de nombreux ouvrages. Il a écrit notamment sur les Templiers, les Chemis de Saint-Jacques de Compostelle et sur le Moyen-Âge. Il a participé à la création du Conservatoire régional de la carte postale (Cartopole) situé dans la ville de Baud. Il se passionne tout particulièrement pour la Bretagne.

Patrick Huchet, quant à lui, fit tout d'abord des études d'histoire à Rennes, puis de journalisme. Il se consacre également aujourd'hui à la recherche historique. Il a écrit de nombreux ouvrages, notamment sur la Bretagne.

Commentaires personnels

Les légendes, croyances et rites religieux ou païens font encore parties du quotidien de toutes les populations. Toutes les régions de France portent la trace des croyances et légendes anciennes qui sont encore très souvent forts vivaces dans le quotidien des gens. Loin de cacher les rites populaires, les gens les mettent très souvent en évidence: fêtes populaires, lieux à visiter et objets soulignent les légendes et croyances parfois très anciennes.

Quand on se promène en France, plus spécialement en campagne, on croisera certainement, un endroit, un village, une chapelle, une fontaine, un dolmen, ... qui témoignent d'un événement ou d'un personnage légendaire. Les deux auteurs, dans ce très beau livre, nous présentent quelques uns de ces endroits "magiques". Le livre couvrant la France au complet, on ne peut évidemment que faire un survol de quelques uns de ces endroits. C'est donc un aperçu que les auteurs nous offrent.

  • Le premier chapitre présente "le culte des pierres". Plusieurs dolmens, menhirs, et autres mégalithes sont présentés avec les légendes associées à ces pierres: fées, amour, mariage, fécondité et Gargatua...
  • Le deuxième chapitre traite du "culte de l'eau", et on nous présente donc, les légendes et histoires associées aux nombreuses sources et fontaines de France.
  • Le troisième chapitre poursuit avec les croyances et légendes concernant la nature: les étoiles, le soleil, la lune, le vent, les arcs-en-ciel, mais surtout les arbres, les plantes et les animaux (chats, ânes, oiseaux, etc.).
  • Le quatrième chapitre raconte comment les devins, guérisseurs, rebouteux, etc. ont toujours fait partis de la société et sont encore aujourd'hui très présents.
  • Le cinquième chapitre est dédié au culte des saints et de la Vierge qui est encore très présent dans la vie des gens. On nous parle surtout de reliques et chapelles.
  • Le sixième chapitre traite des êtres surnaturels, de leur présence au cours des siècles, et des légendes et traditions qui sont associées aux fées, fantômes, esprits, loups-garous.
  • Le septième et dernier chapitre parle principalement des légendes et croyances concernant le diable et les sorciers.

Le livre est abondamment illustré et on retrouve beaucoup de cartes postales anciennes et anciennes photographies. Les textes sont brefs et ne font évidemment que survolés les sujets. L'idée de l'ouvrage est d'abord d'offrir au lecteur un échantillon des nombreuses légendes et croyances qui existent en France et surtout de donner envie de poursuivre sa découverte... par d'autres lectures et par des visites à ces endroits parfois bien étranges.

Un joli livre à feuilleter, admirer, lire et relire... puis direction bibliothèques et libraries pour en apprendre plus ! Et si l'occasion se présente, un petit détour pour voir de ses yeux, cette pierre au fées, cette étrange grotte, ce minuscule sanctuaire perdu dans le bois...

Citations

"En terre de France, sont ainsi attestés, depuis des millénaires, les cultes du feu, de l'eau, des arbres et des pierres, outre de multiples divinités, dont la plus anciene semble être la "Désse-Mère". Aux premiers temps de l'ère chrétienne, l'Église entend imposer son dogme officiel et mette fin aux croyances et superstitions "païennes". " p. 4

"Fort habilement, plutôt que de s'y oppposer frontalement, au risque de provoquer de vils heurts avec les populations, le clergés christianosa peu `apeu les témoins du paganisme : ainsi, à Béhuard (près d'Angers), où était adorée une divinité marine, l'évèque Maurille, d'es le Ve siècle, y subsituta la vénération de la Vierge Marie... Le feu, si précieux depuis les temps préhistoriques, fut mis à l'honneur lors des fêtes de la Saint-Jean... Les sources "sacrées" virent s'édifier au-dessus dèlles églises et chapelles... Dolmens et menhirs se virent parés de croix..." p. 5

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29 mars 2009

Le moment captif d'un dimanche - Goutte à goutte

J'avance dans l'hiver à force de printemps.  [Charles Joseph de Ligne]A4

On m'a dit que le printemps tardait à venir dans ce pays lointain qui était le mien. Qui fût le mien pendant plus de 30 ans. Je connais ces moments. Mars s'étire... on voit la date qui annonce le printemps s'installer et on se dit que ça y est... c'est le beau temps qui revient. Mais même si certains jours sont pleins de soleil et d'espoirs, le froid revient parfois faisant ironiquement fondre les promesses printanières.

Pourtant il est là, ce timide printemps. Il regarde tranquillement le paysage, examine la neige, la glace, le froid... il évalue, il étudie et s'approprie petit à petit chaque recoin. Il souffle doucement sur la glace, lui suggérant de s'effacer pour laisser place aux couleurs et à la vie qui attendent pour reprendre leur place, leurs droits...

Et puis, lentement, parfois sagement, parfois brutalement, il pousse le froid, étouffe la neige, et détruit les glaçons... goutte à goutte. Les gouttes s'aggripent désespérément. Mais elles coulent vers le sol pour se perdre et renaître.

Le printemps dans ce pays si près et si loin de moi est un moment exceptionnel. L'hiver... blanc, magnifique, gigantesque, envahissant et interminable... laisse doucement sa place à un printemps d'abord réservé puis exubérant...

Il faut toujours un hiver pour bercer un printemps.  [Anonyme]

28 mars 2009

Des fleurs pleins la tête

Parfois des petites décisions permettent de finalement respirer un peu. Une grosse discussion au travail. Des idées Decisionintéressantes. Des projets palpitants. Et finalement, une décision... Cela ne m'empêche pas d'être en questionnement et d'être un peu lasse... mais je crois que c'est un peu ma vie... Je ne changerai pas d'ici demain. Mais de l'exprimer permet de l'accepter.

Je me questionnerai toujours. Je remettrai toujours en question mes choix de vie... après tout, il y a tant de possibilités... Et je dois avouer que parfois je suis un peu lasse... de la lenteur des choses ici... Mais je poursuis mon chemin ici et dans ce travail qui, maintenant redéfini, me permet enfin de faire ce que j'aime. Et j'en suis bien heureuse.

Pleins d'idées dans la tête... pleins de projets...

Et je peux donc regarder et vivre ce printemps catalan qui fleurit partout ici et qui est si doux à vivre.

27 mars 2009

Dolmen de Coste Rouge

La fin de semaine dernière nous avons fait une petite escapade imprévue dans une région que j'aime beaucoup, le Languedoc-Roussillon... Si près de Barcelone... à peine quelques heures de routes...

Mais nous avions prévu une fin de semaine de ménage, commission, rangement de paperasse, etc. Pourtant on annonçait une si belle température qu'en milieu de semaine, PisTout vient me proposer de nous enfuir pendant deux jours. Grosse hésitation... il y avait tant à faire... la raison dictait de rester bien sagement à Barcelone faire toutes ces corvées, mais le coeur a gagné et nous sommes partis samedi matin.

Nous avons roulé et fait quelques escales... Puis le dimanche, nous avons fait une petite visite au Prieuré de Saint Michel de Grandmont près de Lodève. En ce début de printemps, nous étions les deux seuls visiteurs. La visite du prieuré fut très agréable... accompagnée de documentation pour nous faire connaître l'histoire de l'endroit, nous avons pu apprécier le silence et la tranquilité... ce qui est rare lorsqu'on visite ce genre d'endroits toujours bondés de touristes. Conseil: venez en mars ou avril ! Il fait beau et vous pouvez admirer des endroits exceptionnels complètement seuls.

Dolmen3Sur le site du Prieuré, il est aussi possible de visiter un magnifique parc. La personne à la réception nous a ouvert le parc - habituellement fermé à cette époque - et nous a mené vers le fameux Dolmen de Coste-Rouge... et nous a ensuite raconté son histoire... Le Prieuré fut toujours un endroit privilégié, depuis des milliers d'années, les hommes se sont appropriés l'endroit...

Le Dolmen de Coste-Rouge aussi nommé le Dolmen de Grandmont n'est pas le seul mégalithique de l'âge du bronze du parc, mais il est sans conteste le plus connu. Il est appelé en occitan "Ostalet de las fadas", ce qui signifie "petite maison des fées". Il date de plus de 4000 ans, il a environ 2 mètres de haut. La chambre intérieure a environ 3 mètres de long. Le dolmen est surtout exceptionnel pour son ouverture avec une porte, communément appelée "porte de four". Cette dalle d'ouverture est d'environ 9m carré. Peu de dolmen ont encore cette porte. On voit également très bien le tumulus qui tenait les murs de soutènement (et qui aurait peut-être aidé à poser la pierre du dessus) ainsi que le passage qui menait à la chambre intérieure.

Le dolmen fut, comme tous les dolmens, une sépulture collective. On venait y mettre les corps des morts, probablement de dignitaires ou d'hommes importants. On dit que jusqu'à 50 corps y furent placés. Les moines de Saint Michel de Grandmont ont laissé le dolmen intact sur leur terrain mais ont cependant gravé une croix sur le côté.... histoire de christianisé ce monument ancien. On rapporte aussi que les moines soignaient les maladies de la peau en faisant allonger le malade sur le dessus du dolmen... Quand superstition et religion se croisent... comme toujours finalement !

De ce site, il est possible de voir le lac de Salagou, la vallée et surtout - par temps très clair - la mer au loin. On dit aussi, qu'au solstice d'hiver (ou est-ce d'une autre saison? j'ai un petit blanc de mémoire...), le soleil touche directement la porte...

À consulter:

25 mars 2009

Le Dahlia Noir d'Ellroy - Suite

Le Dahlia Noir / James Ellroy ; traduit de l'anglais (américain) par Freddy Michalski. -- [Paris] : [Editions Payot & Rivages], 2007. -- 504 p. ; 18 cm. -- ISBN 2-86930-391-2. -- (Coll. Rivages/noir / dirigée par François Guérif, Dahlia1100)

Résumé

Bucky Bleichart, le narrateur, est un ancien boxeur qui a décidé de mettre sa carrière de côté pour devenir policier. Engagé par la police de Los Angeles (LAPD), il devient partenaire avec Leland "Lee" Blanchard, également un ancien boxeur et un ancien adversaire dans le ring. Les anciens adversaires deviennent donc des partenaires et de bons amis.

Bleichart nous raconte d'abord son amitié avec Lee Blanchard et avec la "conjointe" de Lee, Kay Lake. Kay est l'ancienne petite amie d'un criminel célèbre, Bobby De Witt, maintenant en prison. Bucky, Lee et Kay deviennent très proches et leurs liens deviendront intimement impliqués dans la vie professionnelle des deux policiers.

Alors que les deux amis travaillent sur différentes affaires, un corps affreusement mutilé est retrouvé dans un terrain vague. Malgré lui, et sous la pression de Blanchard qui devient rapidement obsédé par le cas, Bleichard se voit chargé de l'enquête. D'abord un simple fait divers, le meurtre sauvage d'Elizabeth Short, surnommé le Dahlia Noir par les journalistes, devient rapidement le cas le plus important et médiatisé.

Bleichard se voit de plus en plus impliqué dans le crime et découvre que sa vie et celles de ses amis sont étroitement liées avec le meurtre de Betty Short.

Commentaires personnels

Inspiré d'un meurtre réel de la fin des années 40 qui ne fut jamais résolu, Ellroy nous livre ici son interprétation des faits et nous propose une solution du crime. De son propre aveu, Ellroy fut toujours passionné de crimes et de romans policiers et il a beaucoup lu sur le meurtre d'Élizabeth Short. Il est aussi évident que la rédaction de ce roman est une façon d'exorciser le meurtre - lui aussi non résolu - de sa mère alors que l'auteur était un jeune garçon.

Le meurtre de la jeune femme surnommée le Dahlia Noir, bien qu'au centre du roman, n'apparaît que tardivement dans celui-ci. La première partie du roman - parfois considérée un peu longue par nombres de lecteurs - est consacrée à la présentation des personnages principaux, le narrateur, Bucky Bleichart, son coéquipier, Lee Blanchard ainsi que la protégée de ce dernier, Kay Lake. On nous présente longuement les deux policiers, leur passé de boxeur, leur amitié, leur vision du métier de policier, les événements qui feront leur gloire mais amèneront aussi leur chute, ce qui les unis mais aussi ce qui les séparera à jamais. Cette présentation est essentielle au roman, car au-delà de l'enquête sur le meurtre horrible de Betty Short, l'oeuvre est surtout une relation de cette amitié. Le roman est également, avant tout, une transmission d'une atmosphère, d'une époque...

Le personnage principal est peut-être bien la ville de Los Angeles à la fin des années 40 et au début des années 50. Une ville sombre et froide lorsqu'on s'éloigne des lumières de la "cité du cinéma". Une ville dure, sordide, noire, oppressante... La corruption et le crime se retrouvent partout mais surtout dans ce monde politique et policier que l'auteur nous fait découvrir par son narrateur. Le racisme, la prostitution, la drogue, la mafia, ... Ellroy nous présente une Amérique très tourmentée, loin de l'image idéalisée qu'on pouvait ou on peut en avoir.

Évidemment, le meurtre d'Elizabeh Short et l'enquête pour résoudre le crime sont aussi essentiels dans le roman. Cette enquête fera basculer la vie des deux policiers et les entraînera au-delà de Los Angeles. Obsession, hantise,... les deux policiers ne pourront surmonter cette étrange attirance pour le Dahlia Noir.

Le véritable crime ne fut jamais résolu, même si nombres d'auteurs et d'enquêteurs ont proposé leur solution. Ellroy nous livre également un coupable... Je dois avouer que la fin m'a légèrement déçue. J'aurais préféré qu'il laisse planer les doutes... Mais c'est une fin tout à fait acceptable... Bien que vaguement tirée par les cheveux. Mais comme je l'ai mentionné, l'essentiel du roman, selon moi, n'est pas dans la résolution du crime, mais bien l'impact du crime sur la vie des personnages ainsi que la présentation, à travers les divers protagonistes (incluant Elizabeth Short avant son meurtre), d'une ville et d'une époque.

L'écriture d'Ellroy est simple, crue et directe. Les descriptions sont remarquables et cruellement réalistes. Les personnages sont très bien présentés. On les sent vivre, on peut ressentir leurs troubles, leurs hésitations et surtout leur ambiguïté... Ayant lu le roman en français, je ne peux malheureusement pas commenter directement son style d'écriture, mais on dit qu'il écrit d'un style télégraphique et très près du langage et de la réalité de ces personnages. J'ai eu beaucoup de difficultés avec la traduction française, mais comme le dit lui-même le traducteur dans cet article: "Et finalement le traducteur fait ce qu’il veut d’un livre, il se l’approprie… « C’est un bien ou c’est un danger, confie Freddy. Une traduction plaît ou déplaît. J’ai été encensé et en même temps complètement descendu ! ».".

The Black Dahlia s'inscrit dans une série consacrée à Los Angeles, une série cynique, noire et très pessimiste. Mais qu'on peut aussi qualifiée "d'historique" par les détails et l'analyse qu'Ellroy fait de la société américaine. Le roman fut adapté au cinéma par Brian de Palma en 2006.

L'avis de Sylvie, Sophie, Sam, Mme Patch, Llisa, Hydromielle, Pitou, Anne Sophie.

Voir le premier article: Le Dahlia Noir d'Ellroy.

Citations

"Et bien, Betty s'habillait toujours en noir, c'était un truc pour impressionner les responsables du casting quand elle faisait ses tournées avec les autres filles, ce qui n'arrivait pas souvent, parce qu'elle aimait dormir jusqu'à midi tous les jours. Mais parfois, elle vous disait qu'elle portait du noir parce que son père était décédé ou parce qu'elle était en deuil des garçons morts à la guerre. Puis le lendemaint elle vous racontait que son père était vivant." p. 155

Sources

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23 mars 2009

Le Dahlia Noir d'Ellroy

Dahlia1Le Dahlia Noir / James Ellroy ; traduit de l'anglais (américain) par Freddy Michalski. -- [Paris] : [Editions Payot & Rivages], 2007. -- 504 p. ; 18 cm. -- ISBN 2-86930-391-2. -- (Coll. Rivages/noir / dirigée par François Guérif, 100)

Quatrième de couverture


Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d'une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée "le Dahlia Noir", par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir. Le meurtre est resté l'une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique.

L'auteur

Lee Earle Ellroy est né à Los Angeles en 1948. Ses parents divorcèrent en 1954 et Lee resta avec sa mère, Geneva Hiliker, une infirmière d'origine allemande. Ils déménagèrent dans un quartier défavorisé de Los Angeles, El Monte. En 1958, sa mère fut sauvagement assassinée. Son meurtre demeure à ce jour non résolu. Le meurtre de sa mère marquera de toute évidence beaucoup le jeune Lee.

Lee Ellroy va vivre avec son père. Celui-ci est alors âgé d'une soixantaine d'année et s'occupe peu de son fils. Ce dernier passe

Dahlia3

une bonne partie de son temps à lire des romans policiers. Lui et son meilleur ami passent la plupart de leur temps à réaliser des petits coups, et tombent peu à peu dans la délinquance, ce qui entraînera le renvoi de Lee de son école à 17 ans.

En 1965, alors que la santé de son père est mauvaise et qu'il ne va plus à l'école, Ellroy se voit donc obligé à entrer dans l'armée. Lorsque son père meurt d'une crise cardiaque, Ellroy laisse tomber tout intérêt et doit quitter l'armée. Il retrouve son ancien ami et poursuit sa descente dans la délinquance accompagnée par une forte consommation d'alcool et de drogues. Il commence alors une vie d'errance, sans véritable domicile, il vit principalement de boulots temporaires et surtout de petits vols. Il fera même un peu de prison.

Ce n'est qu'en 1975, alors qu'on lui diagnostique une double pneumonie ainsi qu'un abcès au poumon, qu'il décide de ne plus boire d'alcool. Il continue à prendre de la drogue jusqu'en 1977, puis renonce à toute consommation et excès. se fait alors engager comme caddie de golf pour le Bel Air Country Club de Los Angeles. En 1978, il commence à rédiger son premier roman "Brown's Requiem" qui s'inspire librement de sa vie. Ce roman sera publié en 1981. Il continue ensuite d'écrire avec plus ou moins de succès.

C'est avec le roman, The Black Dahlia, qu'il devient célèbre. Ce roman qui s'inspire d'un fait divers réel, un meurtre sordide jamais résolu, lui permet dans un certain sens d'exorciser le meurtre de sa propre mère. La ville de Los Angeles servira de cadre à ses prochains romans qui connurent également beaucoup de succès et qui ont aussi pour thèmes principaux le crime et la corruption. Le meurtre de sa mère reviendra dans ses écrits. Il enquête lui-même sur le cas et écrit un livre autobiographique en 1996, My Dark Place.

Aujourd'hui célèbre et auteur reconnu, James Ellroy se qualifie lui-même de solitaire et pratiquement d'ermite. Il s'est marié et a divorcé deux fois. Après avoir vécu longtemps à Los Angeles, puis New York et Kansas City, il est revenu aujourd'hui à Los Angeles.

Bibliographie partielle

  • Brown's Requiem (1981)
  • Clandestine (1982)
  • Blood on the moon (1984) (Triologie Lloyd Hopkins)
  • Because the nignt (1984) (Triologie Lloyd Hopkins)
  • Suicide Hill (1985) (Triologie Lloyd Hopkins)
  • Killer on the road (1986) (connu aussi sous le titre Silent Terror)
  • The Black Dahlia (1987) (Série: L.A. Quartet)
  • The Big Nowhere (1988) (Série: L.A. Quartet)
  • L.A Confidential (1990) (Série: L.A. Quartet)
  • White Jazz (1992) (Série: L.A. Quartet)
  • American Tabloid (1995) (Trilogie American Underworld)
  • My Dark Places (1996) (autobiographie)
  • Crime Wave (1999)
  • Breakneck pace (2000)
  • The Cold Six Thousand (2001) (Série: L.A. Quartet)
  • Destination : Morgue! (2004)
  • Blood's a Rover (2009) (Série: L.A. Quartet)

Commentaires a suivre...

Citations

"On entendit le docteur reprendre sa respiration ; je levai les eux et le vis tirer sur son cigare. La nonne-sténo termina sa prise de note, Millard et Sears avaient les yeux fixés sr le visage figé de la morte et Lee rivait son regard au sol en essuyant la sueur qui lui coulait du front." p.125

Sources

22 mars 2009

Le moment captif d'un dimanche - Le navire figé

Un bateau est une beauté et un mystère quelque soit l'endroit où on le voit.   [Harriet Beecher Stowe]

A37Nous avons souvent des amis, de la famille qui viennent nous rendre visite. Surtout pendant l'été. L'été dernier, nous avions notre filleul. Un gentil et turbulent garçonnet de 10 ans. Ce qui transforma légèrement nos déplacements habituels... Aux visites de musées, d'églises, de parcs se sont ajoutées des activités et des musées qui lui plairaient sûrement plus.

Le musée maritime - El Museu Marítim de Barcelona - faisait partie de notre tour officiel pour jeune garçon aimant les bateaux. Étrangement, nous n'avions jamais visité ce musée... et pourtant nous avons pratiquement vu (et plusieurs fois) la multitude de musées de Barcelone. Nous avons souvent marché le long des murs du musée maritime, nous avons même pris un cocktail dans les jardins pour les fêtes de la Saint-Jean du Bureau du Québec à Barcelone... mais bizarrement nous n'y sommes jamais entrés... Et pourtant ce musée est absolument et complètement magnifique et grandiose.

Des histoires, des archives, des maquettes, des photos, des souvenirs... de l'eau... la mer, l'océan, la rivière, le fleuve... du monde entier, de l'Espagne en particulier. Et surtout, des bateaux...

Dans une pièce immense de ce superbe édifice ancien, il prenait toute la place. La fameuse "Galera Real de Don Juan de Austria"... Et cette galère ne peut qu'étourdir le visiteur qui la contemple. Ce navire nous attend au détour d'un couloir et nous prend complètement par surprise. Immense. Figé. Il semble prisonnier d'une pièce de bois et de pierre. On le contourne... on en fait tout doucement le tour... on monte lentement sur la passerelle et on met les pieds sur le bateau. Et on essaie de comprendre, de sentir, de se rappeler... la mer. Le vent, le sel, le travail, la chaleur, le froid, la pluie, le soleil, les longs mois de solitude, et on ne peut qu'imaginer...

Il est là. Seul. Immense. Grandiose. Pour nous faire voir sa beauté. Pour nous faire imaginer ses mystères. Et on finit par espérer que la mer, tout près, viendra le récupérer un jour.

 

21 mars 2009

Poèmes choisis de Saint-Denys-Garneau - Suite

Poèmes choisis : précédés d'une chronologie, d'une bibliographie et de jugement citiques / Saint-Denys-Garneau. -- Montréal : Fides, Bibliothèque Canadienne-Française, 1970. -- 141 p. ; 17 cm. -- ISBN 0-7755-0369-XSDG1

Le recueil

Ce recueil fut publié en 1970. On y retrouve plusieurs poèmes du seul recueil publié par Hector de Saint-Denys Garneau: Regards et Jeux dans l'Espace. Saint-Denys Garneau publia son recueil en 1937 mais retira de la vente, presque immédiatement, toutes les copies de son oeuvre.

Après sa mort en 1943, on publia de nombreux recueils de son oeuvre. Dès 1949, Fides publie Poésies complètes, incluant des pièces retrouvées en plus des poèmes de Regards et Jeux dans l'Espace. Depuis de nombreux recueils de ses poèmes sont parus: des recueils complets, des morceaux choisis, des textes commentés,... On publie aussi de nombreuses études sur son oeuvres poétiques et sur sa peinture. On commenta également ses rares textes non poétiques, ses lettres ainsi que son journal, qui furent également publiés après sa mort. Sa poésie fut traduite en anglais et en espagnol.

Le recueil "Poèmes choisis" publié par Fides en 1970 comporte deux sections: Regards et Jeux dans l'Espace avec 17 poèmes des 28 poèmes de ce recueil ; Les Solitudes avec 35 poèmes. L'ouvrage propose également une brève chronologie, une bibliographie ainsi que quelques critiques.

Commentaires personnels

Lire les poèmes de Saint-Denys Garneau s'est suivre son cheminement intérieur. C'est vivre avec lui ses moments plus doux, plus joyeux pour marcher petit à petit un chemin plus sombre et finalement voir les effets de la maladie qui l'affaiblit.

On sent d'abord nettement dans ce recueil, le côté plus léger, plus enjoué de sa poésie. Il nous parle de jeux, d'enfants, de danses, de rivières, de fraîcheur, de soleil, de lumière, de musique, d'arbres (Le Jeu, Spectacle de la danse, Rivière de mes yeux, Flûte, Les ormes, Saules, etc.)... "Ô mes yeux ce matin grands comme des rivières  Ô l'onde de mes yeux prêts à tout reflèter  Et cette fraîcheur sous mes paupières   Extraordinaire..." "Cette voix verte presque marine  Et soupiré un son tout frais  Par une flûte.". Les premiers poèmes de Regards et Jeux dans l'Espace semblent vouloir une certaine action, un certain mouvement. Par le jeu, et par son regard sur ce qui l'entoure, il essaie de reconstruire un monde plus libre, accueillant. Mais son propos est parfois déjà inquiet... "Et pourtant dans son oeil gauche quand le droit rit  Une gravité de l'autre onde s'attache à la feuille d'un arbre...".

Puis nous avons un poème qui amène tranquillement l'ombre (Paysage en deux couleurs sur fond de ciel). Dans ce poème, le premier vers nous souligne "La vie la mort sur deux collines"... la vie et la mort, le soleil et l'ombre. Le poème suivant, Maison fermée, aborde nettement la solitude, la désolation. Dans le poème Accompagnement, Saint-Denys Garneau réalise pleinement la perte de son être, il étale sa solitude, son malaise profond et surtout il avoue son échec... échec de se réaliser pleinement dans sa vie, dans la société et dans la poésie "Ma solitude au bord de la nuit   N'a pas été bonne..." "Elle est venue pour nous ravir et pour nous lâcher. Dans le cercle de notre lâcheté  Elle est venue pour nous voler...".

Les poèmes qui suivent et qui font partie de Solitudes (publiés après sa mort) parlent tous (ou presque) de mort, de solitude sans issue, de nuit, de douleurs, de tristesse. Le poète crie maintenant sa douleur, sa détresse "... Sans plus de refuge au sein de soi  Contre le mortel frisson des vents..." Le poète nous livre sa fragilité, son désarroi, son angoisse, son impuissance, son incompréhension face à ses maux physiques et psychologiques  "Je marche à côté d'une joie  D'une joie qui n'est pas à moi  D'une joie à moi que je ne puis pas prendre...". Saint-Denys Garneau utilise ses poèmes pour exprimer ses angoisses et sa solitude ainsi que pour exorciser sa maladie. Une quête personnelle, spirituelle, existentielle... mais qu'il considèra comme un échec et voudra en effacer toute trace.

Son style est proche de la narration. Ses vers racontent, décrivent, expliquent sa pensée. On peut avoir l'impression qu'au-delà  de sa recherche intérieure, il s'adresse tout de même à nous. Ou alors, il se parle à lui-même, essayant de se faire comprendre ce regard qu'il porte sur lui et sur le monde. Ses vers se sont libérés des contraintes de la poésie classique - on dit qu'il ouvre la poésie québécoise à la modernité - et donc par sa poésie tentait de se libérer lui-même des contraintes de la société de l'époque.

Une pensée et une image sur le blog de Lali. Un poème sur Chatperlipopette,

Voir le premier article : Poèmes choisis de Saint-Denys-Garneau

Voir aussi: Cage d'oiseau (poème)

Quelques extraits:

"À part vingt-cinq fleurs qui ont brûlé pendant le jour le jardin est beau    À part vigt-cinq fleurs qui sont fanées et nous partons faire une promenade parfaite comme s'il ne manquait rien    Mais nous sentons bien  Malgré la fraîcheur du soir qui se dévoile et la parfaite légère cadence de nos pas    En nous se glisser le poids des fleurs mortes  Se glisser en nous    Vingt-cinq fleurs tombées dans un coin du jardin    Font chavirer en nous tout le jardin    Se rouler tout le jardin " (Extrait de "Ce qui était perdu") p. 81

Sources

18 mars 2009

Poèmes choisis de Saint-Denys-Garneau

SDG1Poèmes choisis : précédés d'une chronologie, d'une bibliographie et de jugement citiques / Saint-Denys-Garneau. -- Montréal : Fides, Bibliothèque Canadienne-Française, 1970. -- 141 p. ; 17 cm. -- ISBN 0-7755-0369-X

L'auteur

Hector de Saint-Denys Garneau est né en 1912 à Montréal. Son père, Paul Garneau, est comptable. Son grand-père, Alfred Garneau, est poète ainsi que son arrière-grand-père, François Xavier Garneau. Sa mère, Hermine Prévost, est la descendante du général baron Juchereau de Saint-Denys. Il est le cousin, de l'auteur québécoise Anne Hébert. Il passe son enfance au manoir ancestral à Sainte-Catherine-de-Fossanbault. En 1920, le jeune Hector peint ses premières toiles.

SDG2

Il fera ses études classiques en philosophie et en belles lettres dans diverses écoles à Québec et à Montréal. Il fréquenta entre autres, le collège Bon-Pasteur à Québec, le Collège Jean-de-Brébeuf à Montréal et l'École des Beaux-Arts, également à Montréal. Il gagne quelques concours littéraires grâce à ses poèmes.

En 1928, on lui diagnostique une lésion au coeur -suite d'une fièvre rhumatismale. Il devra mettre un terme final à ses études, en 1934, à cause de son état de santé. Il retourne alors vivre avec ses parents au manoir.

Il continue cependant à peindre et à écrire. Il communique régulièrement avec ses amis et participe à diverses expositions. Il participe également à la fondation d'une revue artistique, La Relève. Il y publie de nombreux textes. Il publie également dans Les Idées, Le Canada et L'Action Nationale. Il entreprend aussi la rédaction d'un journal, de contes, récits et de poèmes.

Son état de santé le mène à un état de plus en plus dépressif et son entourage note son état dès 1935. En 1937, ses amis l'encouragent à publier ses poèmes. Ses parents financeront la publication de son recueil Regards et Jeux dans l'Espace. L'accueil de l'ouvrage par la critique et le public est mitigé et peu après la publication du recueil, Saint-Denys Garneau le retire du marché.

Dépressif et déçu, il part pour la France avec un ami, mais revient rapidement. Il devient de plus en plus solitaire et évite toute fréquentation. Il ne publie plus aucun texte mais poursuit l'écriture. Le 24 octobre 1943, Hector de Saint-Denys Garneau décède des suites d'un malaise cardiaque alors qu'il est parti en canot sur la rivière Saint-Jacques. Il a 31 ans. Après sa mort, on publiera son journal, des lettres et des poèmes inédits.

Commentaires personnels à suivre...

Voir aussi: Cage d'oiseau (poème)

Quelques extraits:

"Et jusqu'au sommeil perdu dont erre l'ombre autour de nous sans nous prendre     Estompe tout, ne laissant que ce point en moi lourd lourd lourd    Qui attend le réveil au matin pour se mettre tout à fait debout    Au milieu de moi détruit, desarçonné, désemparé, agonisant", p. 119

Sources

 

15 mars 2009

Le moment captif d'un dimanche - Un soupir printanier

La fantaisie est un perpétuel printemps.   [Johann Friedrich von Schiller]A7

Petit village de la vallée de l'Ubaye couvert d'une fine trace de neige qui disparaît tranquillement et commence à permettre à la nature de renaître timidement.

Il fait encore froid dehors. Un froid délicat qui semble savoir qu'il quittera bientôt ses montagnes. Mais il lui reste encore quelques semaines. Et il s'amuse à geler le nez, les mains, les oreilles des promeneurs.

Dans la cuisine, le soleil réchauffe ce vase endimanché d'une branche fleurie. Branche dérobée lors d'une promenade sur un sentier de la Vallée. Les fleurs peinaient à trouver le soleil au milieu de la douce neige et du froid qui s'éternisent. Mais elles étaient prêtes à se battre pour annoncer le printemps qui arrivera dans quelques jours.

Aussi blanches que la neige qui enveloppait encore le sol, on aurait pu ne pas les voir. Mais le vent les agita et elles crièrent leur vie. Une main ne put s'empêcher de voler une branche remplie de cette vie printanière pour la poser dans sa maison. Sur la table, le printemps commence déjà.

Les fleurs du printemps sont les rêves de l'hiver racontés, le matin, à la table des anges.   [Khalil Gibran]

 

12 mars 2009

Et pourtant, je le sais...

Oui, je le sais... mais je le fais encore trop souvent ! Habituellement, quand je lis un roman, si je peux, je lis la version originale, dans sa langue d'écriture. Évidemment, cela se limite au français, à l'anglais et à l'espagnol. Mais tout de même, si je lis un roman américain, je vais lire le livre en anglais... un roman québécois, en français et un un roman mexicain, en espagnol ! Mais il arrive trop souvent que je lise un roman anglais ou un roman espagnol dans sa traduction française.

Il arrive que je ne regarde tout simplement pas le nom de l'auteur... et j'ai donc lu La Sombra del Viento de Carlos Ruiz Zafón dans sa traduction anglaise "Shadow of the Wind"... J'aimais le titre et j'ai acheté sans même lire le quatrième de couverture et sans me rendre compte que c'était un roman espagnol. Il arrive parfois que j'achète des livres usagés et que je prenne la version française parce que la librarie n'a que des livres en français... donc j'achète en français... Bon, évidemment, je n'ai jamais acheté un roman écrit en français dans sa traduction anglaise... tout de même !

Mais comme je lis l'anglais et l'espagnol, j'essaie de toujours prendre la version originale... car comme le dis si bien Keltia dans son excellent billet "Les tue-la-lecture"... les traductions, c'est-à-dire les mauvaises traductions, sont souvent des irritants qui me tuent littéralement le roman !

Je lis présentement le Dahlia Noir de James Ellroy. Que j'ai acheté en français dans une librairie de livres usagers. Grave Sacrificeerreur !!! Et pourtant, je connaissais et l'auteur et le roman avant de l'acheter. Je savais que le roman était écrit en anglais, qu'il se basait sur un événement réel et qu'il se déroulait en Californie... Pourtant, j'avais envie de le lire, il était là sous mes yeux et je l'ai acheté... "Tue-la-lecture" a-t-elle dit ? Oh que oui !!!!

Est-ce qu'on s'entend pour dire que le langage familier aux États-Unis à la fin des années 40 ne comporte pas de "des Mexicains en costards nanars de zazous" dans son vocabulaire ? D'abord, en tant que québécoise (qui a cependant lu et regardé beaucoup d'oeuvres françaises), j'ai de la difficulté à replacer certaines des expressions utilisées, mais en plus, ce qui m'énerve c'est l'application d'idées typiquement françaises à un contexte américain. La mode "zazou" est un courant de mode de la FRANCE dans les années 40 - des jeunes qui s'habillaient avec des vêtements anglais ou américains... Donc, on me dit ici que les Mexicains s'habillaient comme des Français qui s'habillaient comme des anglais ou américains !!! Non mais !!!

Je comprends qu'on tente d'expliquer et d'adapter... mais ne peut-on pas simplement renvoyer à une note et laisser le texte original ? C'est comme quand on présente des élèves et des étudiants américains et qu'on parle de CE1 ou de Bac, ou je ne sais trop quoi, qui, premièrement, ne veut rien dire pour moi, et qui ensuite ne s'applique pas aux Etats-Unis... Ça m'irrite tellement...

Et ça veut dire quoi exactement : "acheter les flics avec des billets de vingt sacs"? Pfiff ! Et pourquoi avoir changer le panneau original Hollywoodland parTerres d'Hollywood en spécifiant que la scène se passe quand le R se fait enlever... Encore une fois une note en bas de page aurait suffit !

Enfin, les exemples sont nombreux et irritants ! Et je regrette amèrement de n'avoir pas acheté le roman en anglais... Cela aurait été sûrement plus réaliste et agréable à lire !!! Au début, cela a presque gâché complètement ma lecture... mais heureusement, j'ai réussi à passer par-dessus et a apprécié le roman... j'en reparlerai d'ailleurs bientôt !!! ;) Ceci n'était qu'un petit - pas mal long - billet pour me défouler un peu !!! Bien que je sache parfaitement que c'est entièrement de ma faute !!!

Lire la critique du roman sur ce blog, ici et ici.

10 mars 2009

La secte des égoïstes de Schmitt - Suite

La secte des égoïstes / Éric-Emmanuel Schmitt. -- [Paris] : Albin Michel, 2007. -- 124 p. ; 18 cm. -- ISBN ego1978-2-253-14050-4. -- (Coll. Livre de poche; 14050)

Résumé

Un chercheur travaille à la bibliothèque Nationale. Il est fatigué et décide de prendre une pause de son long travail de recherche. Il décide en fait de lire n'importe quoi pour se changer les idées. Il choisit au hasard une fiche et demande le livre. Dans un Dictionnaire patriotique inconnu du chercheur et publié en 1798, il lit, encore au hasard, l'article sur l'égoïsme. C'est ainsi qu'il découvre Gaspard Languenhaert, fondateur d'une étrange Secte des Égoïstes et qui publia un ouvrage intitulé Essai d'une métaphysique nouvelle. Languenhaert soutien la thèse fantaisiste et égoïste que seul lui existe et que le monde n'est que son propre fantasme. Fasciné par Languenhaert et ses idées - qu'il partage - le chercheur laisse de côté ses propres travaux et entreprend de découvrir tout ce qu'il peut sur ce philosophe méconnu du 18e siècle. Ses recherches sont cependant difficiles et un mystère semble entouré Languenhaert et sa supposée Secte.

Commentaires personnels

La secte des égoïstes est publié en 1994; Eric-Emmanuel Schmitt laisse alors temporairement de côté l'univers du théâtre pour écrire son premier roman. Roman qui se veut une analyse pastiche des théories philisophiques des derniers siècles, Schmitt nous livre ici sa version des idées en vogues au 18e siècle. D'ailleurs, qui n'a pas déjà réfléchi à la réalité du monde... qui ne s'est pas déjà questionné sur le monde qu'il perçoit ? Le monde tel qu'on le perçoit est-il le même que pour les autres ? N'est-il pas uniquement une création de notre imaginaire ? Ou alors une simple projection de notre pensée ? Plusieurs ont eu ses pensées... certains ont écrits des thèses, des analyses, des textes philosophiques... sur le sujet. Schmitt nous a offert ce court roman.

Le roman nous permet de suivre les recherches du narrateur qui devient complètement obsédé avec ce philosophe inconnu, ses théories égoïstes et sa Secte mystérieuse. Il tente de trouver de l'information mais sa recherche est difficile. On semble avoir oublié - voire effacé - toute trace de ce Languenhaert. Mais chaque fois qu'il croit être devant une impasse, on lui donne mystérieusement une nouvelle piste. Petit à petit, au cours de ses recherches, il apprend qui était cet homme et comprend comment lui-même rejoint les pensées et théories du philosophe. Nous suivons pas à pas le narrateur et on lit ses pensées et ses doutes.

Le roman de Schmitt n'utilise pas une idée neuve. On a déjà utilisé le thème dans nombres d'ouvrages - scientifiques, philosophiques et de fiction. On peut certainement même dire qu'on y a tous sûrement déjà réfléchi !!! Le style de Schmitt est cependant très efficace et on suit le chercheur avec un certain intérêt. La lecture est rapide et intéressante. Cependant, je ne peux dire que j'ai véritablement aimé le roman. Ce qui m'a profondément attristé. J'aime beaucoup cet auteur. Et j'ai beaucoup aimé toutes les oeuvres que j'ai pu lire de Schmitt. Son premier roman m'a cependant déçu. (Et je suis bien heureuse que ce ne fut pas ma première lecture de l'auteur!)

L'idée me semblait intéressante - même si sur-utilisée - et je me disais que l'auteur la transformerait, se l'approprierait dans son style que j'aime tant, dans son écriture si percutante... Mais il ne la transforme aucunement. Et même si l'intrigue m'a intéressée et que j'ai suivi les recherches pour en apprendre plus sur le philosophe... les indices apparaissaient de façon improbable et prévisible. Je m'attendais à moins de lieux communs de la part de Schmitt. La fin surtout m'a semblé convenue et très très prévisible.

Je n'ai pas retrouvé le charme et la plume qui m'emballent habituellement à la lecture des oeuvres de cet auteur. Ce qui ne veut pas dire que le roman est inintéressant... c'est plutôt une question de déception personnelle. J'ai cependant beaucoup aimé sa description du chercheur, de la quête, des doutes et de la lassitude qui peuvent l'assaillir. Et j'ai bien aimé les doutes qui envahissent même le philosophe sur sa propre théorie égoïste, les scènes dans les salons du 18e siècle ainsi que le parallèle avec le prophète incompris. Enfin, ce n'est que ma perception de l'oeuvre et qui dit que raison ne rime pas avec folie, cela rime bien avec incompréhension ;) Et j'imagine probablement que je n'ai pas aimé ce petit roman tout philosophique !!!

L'avis de Nanne, Aelys, Benjamin et Owen.

Voir aussi le premier article: La secte des égoïstes de Schmitt.

Citations

"Ainsi un homme, un jour, dans l'histoire du monde, avait théorisé ce que j'éprouvais si souvent, ce sentiment qui m'avait gagné tout à l'heure... l'impression nauséeuse que les autres et les choses n'existaient pas... l'idée d'être la seule conscience vivante, perdue au milieu d'un univers de songes... ce doute, ce doute moite, cotonneux, envahissant, qui vide le réel de sa réalité..." p. 12

Sources


9 mars 2009

J'ai perdu une chanson...

...ou l'art de me "scrapper" une chanson ! Je sais ce n'est point élégant comme formulation -ce pourquoi j'ai mis un plus joli titre - mais c'est ce que j'ai ressenti samedi dernier. Vous savez quand on aime une chanson... beaucoup... et que Portesoudainement quelqu'un nous fait remarquer une idiotie en rapport avec la chanson et qu'on ne peut ensuite que penser à cela ! Et tout le charme de la chanson s'enfuit irrémédiablement, à moins d'un très grand effort pour oublier l'idiotie... soupir...

Et bien, samedi, j'ai perdu une de mes chansons préférées, et j'ai comme l'impression que ça va prendre un temps avant que je la retrouve. Nous étions dans la voiture, mon PisTout, moi et un ami. Nous roulions joyeusement vers Sitges, histoire de voir la mer, le soleil, prendre un verre sur la promenade et flâner dans les petites rues. Alors que nous roulions dans les petites routes près de la côte en direction de notre destination finale, nous discutions tout en écoutant un vieux CD... une compilation de diverses "vieilles" chansons parmi mes préférées. La chanson "I Wanna Be Adore" de Stone Roses commence. Et j'aime beaucoup, beaucoup, beaucoup cette pièce. Et de mon ami - qui aime aussi la chanson - de s'exclamer en riant : "ah cool, ça fait longtemps que je n'ai pas entendu "je veux être une porte"!". Et paf... voilà ma chanson est perdue... je n'avais jamais réalisé ce jeu de mots ! Mais là, pendant toute la chanson, je ne pouvais que voir et entendre le jeu de mots... sans arrêt... snif, snif. Et je sais que ça va me prendre du temps avant d'en revenir !

Elle devra rejoindre ma liste de chansons perdues... perdues à cause de mauvais jeux de mots, à cause d'une mauvaise interprétation du texte, à cause du véritable sujet ou intentions de l'auteur, ou même à cause de l'artiste lui-même... soupirs... Parfois, j'arrive à les retrouver un jour, mais parfois, elles sont perdues à jamais ! Et j'avoue que cela me rend triste. Les chansons que j'aime m'accompagnent et font partie de moments de ma vie... les perdre c'est un peu comme perdre une petite partie de moi... j'exagère peut-être un peu, mais à peine !

8 mars 2009

Le moment captif d'un dimanche - Le moulin dort

A8Il y a des jours précis. On sait exactement où on veut aller. On ne sait pas trop pourquoi on veut aller à cet endroit précis. À part le fait, qu'il est tout près de l'endroit où on se trouve présentement.

Une petite ville agréable. Une auberge accueillante. Un livre nous guidant. Et puis, cette page me disant que tout près, il avait ce moulin. Comment ne pas y aller ? Car enfin. Il est tout de même nommé Moulin de Daudet, même si son vrai nom est Moulin Ribet ou encore Moulin Saint-Pierre. Il est vieux. Mais quand même jeune. On l'a construit en 1814, et il a alors travaillé avec ardeur pendant une centaine d'années. Il n'était pas seul. D'autres moulins existent près de Fontvieille. Et ils travaillaient tous ensemble pour les habitants de la région. Il n'était pas le premier moulin de la région. Mais il fut le premier à faire taire ses ailes. Il arrêta de tourner en 1915. Il cessa alors de vivre. On ne lui donna plus de blé. Il ne travailla plus la farine. Il ne travailla plus.

On ne peut affirmer avec certitude qu'Alphonse Daudet a vraiment habité le moulin comme on dit parfois, pour s'y recueillir, pour y écrire. On dit même qu'il n'y a jamais mis les pieds. Mais il l'a vu. Il l'a regardé. Et il a habité la région, il a écouté les habitants, il a écrit... Ses Lettres de mon moulin sont célèbres. Tout près, il y a même un musée au nom de l'auteur. Et on visite alors le moulin en pensant à Daudet. J'ai fait de même. Je me suis rappelé les contes de l'auteur.

Il faisait un soleil étourdissant. Et il faisait très chaud. Il fallait monter. Parmi les herbes folles. Les fleurs ensauvagées qui nous chatouillaient les jambes. Il était là. Silencieux. Calme. Il ne bougeait pas. Il ne parlait pas. Une brise parcourait ses ailes sans même les faire frémir. Il  me dit que les lettres de Daudet avaient encore beaucoup à me dire. Je fermai les eux et j'écoutai. Et petit à petit le vent se leva et, sans même un seul mouvement, les ailes du moulin se mirent à tourner.

Il faut faire tourner le moulin lorsque le vent souffle.  [Proverbe français]

5 mars 2009

La secte des égoïstes de Schmitt

ego1La secte des égoïstes / Éric-Emmanuel Schmitt. -- [Paris] : Albin Michel, 2007. -- 124 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-2-253-14050-4. -- (Coll. Livre de poche; 14050)

Quatrième de couverture

Et si la vie n'était qu'un songe ? et si les nuages, les oiseaux, la terre et les autres hommes n'étaient que visions de notre esprit ?  A Paris, dans une salle du sous-sol de la Bibliothèque nationale, un chercheur découvre par hasard l'existence d'un excentrique, Gaspard Languenhaert, qui soutint cette philosophie « égoïste » dans les salons du xviiie siècle. Intrigué, il abandonne ses travaux et part à la recherche de ce penseur singulier. Mystérieusement, toutes les pistes tournent court. Conspiration ? Malédiction ? Sur les traces de Languenhaert et de ses disciples, de Paris à Amsterdam, c'est peut-être et surtout au fond de lui-même que notre chercheur enquête, emportant avec lui le lecteur dans des vertiges hallucinants.

L'auteur

Éric-Emmanuel Schmitt est né à Sainte-Foy-lès-Lyon en France le 28 mars 1960. Son père et sa mère sont tout deux professeurs d’éducation physique. Il est, de ses propres aveux, un adolescent rebelle et même un peu violent. Il se découvre cependant une passion pour le théâtre et commence à écrire vers cette époque.

Il passe ses classes préparatoires littéraires au Lycée du Parc puis entre à l'École normale supérieure. Il termine son diplôme en philosophie en 1985. Il enseigne pendant quelques mois à Saint-Cyr alors qu'il fait son service militaire. Il enseignera ensuite quelques années à Cherbourg puis à l'Université de Chambéry.

Il continue d'écrire - il parle parfois de voyages mythiques qui ont orienté son écriture - et il publie dans les années 1990, des ego2pièces de théâtre qui connaissent beaucoup de succès, sont joué à travers le monde et remportent de nombreux prix. Il écrira ensuite plusieurs romans et il touchera même au monde de l'opéra.

Depuis 2002, il vit à Bruxelles et a obtenu sa naturalisation belge en 2008. Il a donc aujourd'hui une double nationalité.

Bibliographie (partielle)

  • La nuit de Valognes (1991)
  • Le visiteur (1993)
  • La secte des égoïstes (1994)
  • Golden Joe (1995)
  • Variations énigmatiques (1996)
  • L'École du diable (1996)
  • Diderot ou la philosophie de la séduction (1997)
  • Le libertin (1997)
  • Milarepa (1997) (Le Cycle de l'Invisible)
  • Frederick ou le boulevard du crime (1998)
  • Le Bâillon (1999)
  • Hôtel des deux mondes (1999)
  • L'Evangile selon Pilate (2000)
  • Mille et un jours (2000)
  • La part de l'autre (2001)
  • Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (2001) (Le Cycle de l'Invisible)
  • Oscar et la dame rose (2002) (Le Cycle de l'Invisible)
  • Lorsque j'étais une œuvre d'art (2002)
  • Guignol aux pieds des Alpes (2002)
  • Petits crimes conjugaux (2003)
  • L'Enfant de Noé (2004) (Le Cycle de l'Invisible)
  • Mes Evangiles - La Nuit des oliviers (2004)
  • Mes Evangiles - L'Evangile selon Pilate (2004)
  • Ma vie avec Mozart (2005)
  • Odette Toulemonde       et autres histoires (2006)
  • La Rêveuse d'Ostende (2007)
  • Ulysse from Bagdad (2008)
  • La Tectonique des sentiments (2008)
  • Le Bossu (2008)

Résumé et commentaires personnels à suivre...

Citations

"Paris m'était devenu insupportable: tout y clamait ma débâcle. La Bibliothèque nationale n'était plus qu'un grand corps vide, où chaque rayonnage me narguait de son silence, et mon appartement devenait la poubelle de mes jours." p. 53

Sources

4 mars 2009

Quelques mots...

"Le vrai est trop simple, il faut y arriver toujours par le compliqué."

George Sand

1 mars 2009

Le moment captif d'un dimanche - Le garde oublié

A6Les secrets ne sont bien cachés que s'ils ont un seul gardien.   [Abu Shakour]


Le voyez-vous, parmi les branchailles et les feuilles ? Les couleurs de son habillement se mélangeant avec les couleurs tapissant le sol, on peut ne pas le remarquer.


Et pourtant il est là. Il garde le jardin. Comme ses ancêtres depuis des millénaires. Il se rappelle ses ancêtres. Les faunes, les sylvains qui gardaient fièrement les territoires des Grecs et des Romains qui leur en faisaient humblement la demande. On leur élevait des autels et ils protégeaient le sol et veillaient à la santé du jardin. Ils étaient les gardiens de la terre et de ses secrets. On les honorait, on les remerciait, on avait besoin de leur protection.


Il se rappelle ses ancêtres germaniques, scandinaves, turques... puis leur longue migrations dans les jardins anglais et français... Son histoire est ancienne et noble et il est fier de ses racines !


Mais aujourd'hui, il se sent triste. Il continue de garder mais on l'a oublié. On ne le voit pas vraiment. On oublie de le remercier pour son travail. On rit parfois de lui, on l'enlève même parfois croyant qu'il n'a pas de raison d'être dans ces jardins. Et pourtant, il sourit et continue de garder.


Il sait qu'il doit protéger le sol. Il est responsable de la vie et des secrets de son jardin et il ne faillira pas à sa tâche. Il sait qu'il détient le secret de la vie, le secret de l'imaginaire... Et il garde les secrets, il garde le sol, et il garde sa tristesse pour lui. Il sait qu'il existe des gens qui honorent encore leurs protecteurs. Et peut-être qu'un jour, on pensera à lui faire un sourire et à le remercier... Peut-être.


Chacun de nous n'est-il pas le gardien vigilant de sa propre tristesse ?  [Andrée Maillet]


Note: Si les nains de jardins intéressent ;) : une étude et une passion. Ainsi que des kidnappeurs.

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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