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25 février 2007

Quelque plumes vertes à Barcelone

Il y a quatre ans, un an avant mon déménagement à Barcelone, je suis venue passer un été dans la ville, histoire de mettre à jour mon castillan.

Un après-midi, j’attendais l’autobus 70 à la Plaça Espanya qui me ramènerait à l’appartement que j’occupais de la Ronda San Ramón à Sant Boí de Llobregat. Il faisait chaud. Nous étions à la fin du mois de juin 2003. J’observais l’édifice en construction en face de moi, de l’autre côté de l’avenue Parallel, quand soudainement une flopée d’oiseaux au cri familier passa devant mes yeux. Le plumage était vert… il me semblait… le cri… celui de… de… perruches ??? Impossible !!! Des perruches sauvages àoiseau Barcelone ? Je n’avais jamais entendu parler d’une telle chose ! Et je ne me rappelais pas avoir vu un jour des perruches à Barcelone. Des moineaux effrontés, des pigeons bien nourris, et divers types de goélands… oui… mais pas des perruches. Il me semble que je m’en serais souvenu ! Cela devait être mon imagination ou alors une flopée de perruches échappées qui se seraient rassemblées afin de survivre… mais que quelques oiseaux…

Et puis, lorsque je suis définitivement déménagée ici et que je me suis promenée de long en large dans presque tous les coins de Barcelone, j’ai pu voir que des perruches, il y en avait dans plusieurs arbres. Dans les parcs, dans les palmiers, dans les platanes de Gran Via… dans tous les coins en fait ! Et elles volent en groupe, crient et chantent… surtout lorsqu’il fait un beau soleil de février et mars… on les voit dans les branches des arbres, on voit des groupes verts survolés les rues… et parfois même, on les voit voler le pain des pigeons !

Mais j’ai eu beau chercher dans ma mémoire… rien… j’ai demandé à des amis, la famille… est-ce que les perruches sont des oiseaux « originaires » de Barcelone? Il me semble que cela sonne étrange…

Et après tout ce temps… j’ai finalement fait quelques recherches...

Les premières observations de perruches à Barcelone furent faites au début des années 1970. Donc théoriquement j’aurais pu en voir lors de mes visites à Barcelone pendant mon enfance. Mais elles étaient encore très rares. Ces premières perruches sont véritablement des perruches domestiquées qui se sont échappées de leurs cages. Elles commencèrent à se reproduire au milieu des années 80 et elles se répandirent dans tout le pays mais surtout le long de la côte méditerranéenne. Ces oiseaux sont donc réellement retournés à l’état sauvage et on réussit un retour à l’état de liberté – surtout dans les milieux urbains.

oiseausourisOn retrouve aujourd’hui à Barcelone des colonies de Perruches à Collier d’Inde (Psittacula krameri) et de Perruches Souris (Myiopsitta monachus) également appelé Perruches Moines. Il existe d’autres espèces, mais ce sont les deux principales espèces de perruches à Barcelone. Les chiffres diffèrent dans les textes mais on estime qu’il y a environ 80 à 100 couples de perruches dans la province de Barcelone – probablement beaucoup plus.

Ces perruches sont en majorité tropicale et d’origine asiatique et africaine ou encore provenant de divers pays d’Amérique du Sud. Elles semblent cependant s’être très bien adaptées à Barcelone – ainsi qu’à plusieurs autres villes européennes. Elles bâtissent leurs nids de branches et brindilles – en forme de boules - au sommet des palmiers ou des platanes. Plusieurs couples peuvent vivre dans ces nids.  

La plupart des perruches que l’on peut observer à Barcelone ont le plumage vert avec un peu de bleu et de gris.

Et donc… non la perruche n’est pas un oiseau de la région… mais il fait maintenant partie de la ville et de la région. Et on ne peut se promener sans entendre leur cri et sans les observer dans les arbres ou en plein vol…

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29 décembre 2006

12 uvas

La nuit de la Saint-Sylvestre, ou la veille du Jour de l’An… une tradition espagnole assez connue souligne le passage à la nouvelle année. La vieille du Jour de l’An, et donc le 31 décembre, que les gens appellent ici la « Nochevieja » (en catalogne, on parle de la « nit de cap d’any »), après le traditionnel repas de famille qui se prend à la maison mais également souvent dans les restaurants, les gens vont se réunir dans le salon ou encore descendre dans la rue pour être prêt pour les douze coups de minuits.

uvasLes gens ont sur eux douze grains de raisins. Les raisins de la chance. Et à chaque coup de l’horloge, à minuit, on mangera les raisins, un à un. Si on réussit à manger les 12 raisins pendant les 12 coups, nous aurons de la chance pendant toute la année. La plupart des espagnols suivent religieusement cette tradition et au fil des années, les commerces ont même commencé à vendre des boîtes de conserve avec 12 raisins sans peau et sans pépins pour rendre la consommation plus facile ! On dit qu’en ce moment, pendant ces 12 secondes, les espagnoles dépensent près de 6 millions d’euros en raisins ! Plus de 1 600 tonnes de raisins seront consommés !

Et donc manger les 12 raisins aux 12 coups de minuit qui marque la fin de l’année et le début de la nouvelle année, apportera une bonne année ! On spécifie aussi qu’il faut garder son sérieux pendant le rituel, sinon il est sans valeur. Ensuite les bouchons de la Cava sautent et on porte un toast à la nouvelle année avec les confettis et les baisers… comme un peu partout d’ailleurs. Beaucoup de villes et villages organisent des fêtes sur les places, où on va danser et boire toute la nuit.

D’où provient cette tradition ? On dit qu’elle est relativement récente et qu’elle remonte au tout début du XXe siècle, en 1909 ou 1904. On dit qu’une année du tout début du siècle fut particulièrement bonne pour les viticulteurs de toute l’Espagne. Les vignobles produirent des récoltes si abondantes que les viticulteurs ne savaient que faire de tout ce raisin ! Des viticulteurs de la région d’Alicante ont donc pensé à commencer une nouvelle tradition : manger des raisins à minuit ce qui apporterait la chance et la prospérité pour l’année à tout ceux qui réussiraient à manger les douze grains… tout comme eux avaient eu de la chance et de la prospérité… On dit aussi que si on ne réussit pas à manger les raisins, c’est plutôt une année de malchance qui suivra. Le nouveau rite se répandit rapidement à travers l’Espagne et on ne saurait aujourd’hui ne pas suivre cette tradition. Douze raisins… pour les 12 coups de minuit évidemment, mais on dit aussi pour les 12 mois de l’année. On mange en Espagne, des raisins frais ou en canne, mais dans d’autres pays hispanophones, comme par exemple, l’Argentine, ce sont des raisins secs.

Cependant, certaines références font remonter plus loin les origines de cette tradition – jusqu’à l’époque romaine. On croyait en effet que les raisins avaient des vertus bénéfiques et donc prendre un grain pour chacun des mois à venir assurait une bonne année. Le raisin fait partie de toutes les cultures méditerranéennes, il est donc normal de le retrouver dans beaucoup de rites et traditions. 

On peut également ajouter certains éléments à cette coutume de consommer 12 grains de raisins aux 12 coups de minuit. Tout d’abord, il est coutume de mettre de l’argent –habituellement une pièce de monnaie- sous le pied droit dans le soulier, le tout enveloppé dans un petit mouchoir rouge avec son nom écrit dans le mouchoir… ceci nous dit que nous entrons dans la nouvelle année avec de l’argent à ses pieds, en foulant de l’argent, et que donc toute l’année, nous aurons de l’argent au besoin. Quand arrive minuit et l’heure de trinquer la nouvelle année, il faut mettre un anneau ou tout objet d’or que l’on porte sur soi pendant l’année dans la coupe avec laquelle on trinquera et qui comporte les 12 grains de raisins. En plus d’apporter la chance lorsqu’on réussit à manger les 12 raisins, on dit aussi qu’il faut faire un vœu à chaque grain pour chaque mois… un vœu pour janvier, un vœu pour février, etc. On peut répéter les vœux…

On peut aussi lire que à ce moment, lorsqu’on lève la coupe de cava, il faut dire au 72 génies, aux 4 éléments (terre, eau, feu et air) et au « dieu » de notre tradition (habituellement en Espagne, se sera le dieu chrétien ;) ) : « je demande que cette cava, de même de cette coupe, sortent les bulles et que soit retirés de mon corps toute la négativité et que dans la prochaine année entre tout ce qui est positif ».

Il existe aussi des directives très précises pour la décoration, principalement en rouge, mais également avec d’autres couleurs. Un cendrier avec un parchemin sur lequel on a écrit avec un crayon, 3 vœux à « nettoyer ». On écrit sur le parchemin les choses négatives de l’année qui vient de se terminer et qu’on veut brûler, on roule le parchemin, le noue d’un ruban rouge et on le brûle ensuite. Il est aussi coutume de porter des souliers neufs ou du moins un morceau neuf.

Et donc… 12 raisins pour célébrer la prochaine année !

Sources :
http://enciclopedia.us.es/index.php/12_uvas
http://es.wikipedia.org/wiki/12_uvas

© 2006 Laila

Post également présent sur d'autres lieux 

26 décembre 2006

L’Home dels nassos

Une autre tradition de Catalogne sur laquelle je n’ai malheureusement pu trouvé beaucoup de renseignements. J’essaierai au cours de l’année de faire une petite recherche plus poussée.

Le 31 décembre, il existe une vieille tradition qui se perd aujourd’hui. Le jour de la Saint Sylvestre était en effet le jour de l’ « homme aux nez ». On raconte aux enfants qu’un homme assez particulier se promène dans les rues de Barcelone, en particulier dans la vielle ville. Cet homme a autant de nez qu’il y a de jours dans l’année. Le dernier jour de l’année, le 31 décembre, il ne lui reste qu’un seul nez, mais de belles proportions. Les enfants vont parcourir les rues à la recherche de cet homme aux nombreux nez, sans réaliser que puisque c’est le dernier jour de l’année, il n’aura qu’un seul nez comme tout le monde. On dit alors que nous sommes tous cet homme et les enfants cherchent en vain.

La recherche pour l’Home dels Nassos commencent parfois avant – on cherche alors un homme avec autant de nez qu’il reste de jours à l’année. On va parfois voir encore des parades ou des rassemblements en l’honneur de l’Home dels nassos. On verra alors le personnage avec des mouchoirs immenses et même des draps. Traditionnellement, on retrouvait la parade sur le Passeig Marítim, maintenant on la retrouve plutôt à la Plaça del Palau.

Ce personnage semble originaire de Barcelone, mais on peut retrouver cette tradition dans différentes villes de la région. Dans d’autres villes, par exemple dans la province de Girona, le personnage passe dans les rues en menaçant les enfants qui ne sont pas sages. Les enfants lui offrent alors parfois une pièce de monnaie.

Ce semble être une tradition ancienne même si son origine est inconnue. On note des références à cette histoire au 18e siècle et selon Jairo Labrador sur la page L'alfabet de Ciutat Vella http://www.xtec.es/centres/a8052700/abc/abc_poster.htm, sur le site du réseau éducatif de Catalunya, les origines pourraient être majorquines – de Mallorca.

Selon le folkloriste catalan, Joan Amades, le personnage serait une transformation ou même une parodie d’un autre symbole mythique qui symbolise l’année, l’arbre des nez. À la souche de cet arbre vivait l’homme des nez, qui le 31 décembre était vêtu des feuilles de 12 arbres différents. Le folkloriste affirme également que l’origine de l’home dels nassos pourrait être trouvée dans la figure du dieu romain Janus. En effet, le dieu romain (lui-même aux origines incertaines) a deux visages, un tourné vers le passé et l’autre vers l’avenir… et donc vers l’année qui vient de terminer et l’autre qui commence.

Et apparemment, il y aurait un « hommes aux oreilles » qui serait vue le 30 décembre… mais je n’ai pas trouvé beaucoup de références à ce sujet.

Sources:

http://www.xtec.es/centres/a8052700/abc/h_text.htm
http://www.ub.es/geohum/inventari/fitxes/invt145.htm
http://ca.wikipedia.org/wiki/Home_dels_nassos

http://www.labuenanoticia.com/?q=node/158

http://www.bcn.es/nadal/en/tradicions.htm
http://www.barcelona-on-line.es/noticies/noticia.asp?idIdioma=2&idPublicacio=1573


- Almerich, L "Tradicions i costums populars a Barcelona", Ed. Milà, Barcelona, 1944, pàg. 89
- Amades, J. "Costumari Català", Salvat editores, Ed. 62, Barcelona, 1982, vol. 1, pàg. 255-260

Post également présent sur d'autres lieux 

13 décembre 2006

El Caganer

Autre tradition catalane de Noël, la présence d'un petit personnage singulier parmi les figures de la crèche traditionnelle, le "caganer". Les origines du personnage sont incertaines, mais sa présence parmi les personnages de la crèche daterait du 18e siècle. On dit cependant qu'on retrouvait caga
ce personnage dans diverses imageries populaires. Traditionnellement, ce personnage est habillé du costume traditionnel catalan avec chemise blanche, pantalon noir et le bérêt rouge et est représenté en une position précise - il est accroupi pour "faire ses besoins"... hum... en effet caganer signifie "chieur" !!! ;)

Le personnage est habituellement situé à l'arrière de la crèche de Noël, parfois bien caché... c'est d'ailleurs une coutume de trouver la cachette du caganer !

Pourquoi ce personnage irrévérencieux ? Plusieurs théories existent:

- Une simple tradition drôle et ironique
- Symbole apportant la chance et la prospérité
- Symbole de fertilisation de la terre - et donc pour favoriser les récoltes de l'année à venir
- Représentation des origines simples et humbles de la naissance de Jésus

Les caganers traditionnels sont très réalistes et figuratifs. Au cours des années, plusieurs figures populaires se sont ajoutées au caganer traditionnel: personnages politiques contemporains, artistes, célébrités, athlètes, etc.

Le caganer fait partie des crèches catalanes traditionnelles, incluant les crèches publiques dans les églises, cathédrales et places publiques. Malheureusement, depuis quelques années, le politiquement correct fait quelques ravages et on enlève parfois le caganer de la créche.

On retrouve certaines similarités au caganer catalan dans d'autres traditions d'Europe, tel le Père la Colique, par exemple.

Sites:
- http://www.amicsdelcaganer.org/
- http://www.webquestcat.org/~caceres/caganer/index.htm
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Caganer

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10 décembre 2006

Caga Tío

J'aurais pu commencer par relater des légendes et contes du Québec, il y en a tellement et de si beaux ! Mais j'ai tant d'années à rattraper de mes racines espagnoles... Et donc j'aurais pu y aller des contes et légendes du sud de l'Espagne, mon père venant de l'Andalousie ! Mais je vis présentement à Barcelone et la majeure partie de la famille incluant mon père vivant ici, je commence par une tradition catalane...

Les derniers Noël, j'avais bien vu cette bûche à chapeau rouge traditionnel catalan, avec son visage cocasse et quatre pattes, mais je n'y avais pas porté trop attention... mais voilà, hier, en me promenant près de la Cathédrale de Barcelone, il y avait la Feria de Santa LLucia et cette énorme bûche que les enfants frappaient de toute leur force ! Il fallait que je connaisse le pourquoi du comment ! ;) medium_tiocaga1

Et donc, en Catalogne, on décore allégrément une bûche, appelé "tío",  d'un visage et d'un chapeau. On choisit traditionnellement cette bûche, le 13 décembre lors de la Sainte Lucie. On la trouve traditionnellement dans les bois et forêts et de plus en plus, tout simplement dans les marchés de Noël. Elle est vendue de plus en plus déjà décorée. Mais on passait traditionnellement plusieurs heures en famille à la décorer. On la place ensuite à la maison ou dans la classe.

Les enfants passent ensuite les prochains jours à "nourrir" la bûche qui doit habituellement rester cacher sous une couverture - même si cette coutume n'est pas toujours respectée. Ils donnent des friandises, du turrón, des fruits, etc. à cette bûche qui a pour nom "caga tío", ce qui signifie plus ou moins bûche ou tronc qui "chie" ;) et ce jusqu'au 24 décembre.

Le jour de Noël, les enfants vont se rassembler autour de la bûche et chanter une chanson - assez vulgaire ma foi :D. J'ai pu lire plusieurs versions des vers chantés, en général, on dit:

"Caga Tio, almendras y turron. Si no cagas, te doy con baston, un dos tres cuatro"

On dit donc au tronc de "chier" ce qu'il cache ou alors on lui donnera des coups de bâton !

Les enfants vont donc danser et tourner autour de la bûche et ensuite lui donner des coups de bâton jusqu'à ce que les friandises tombent... On enlève ensuite la couverte et on découvre tous les bonbons, turrónes, etc...

On célèbre évidemment souvent cette tradition avant le jour de Noël, et samedi dernier, nous avons pu voir sur la place de la Cathédrale de nombreux enfants frappés une énorme bûche !!! On faisait même la file pour pouvoir frapper cette énorme bûche !

On dit que cette fête remonte très loin dans le temps et que c'est une façon de célébrer l'arbre - matière de tant d'objets essenciels ! Le bois servait à construire, chauffer, nourrir, etc et il fallait une fête pour souligner le rôle essentiel de l'arbre dans la vie de l'homme et lui rendre hommage par la même occasion.

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