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Quelques pages d'un autre livre ouvert...

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25 octobre 2015

Le moment captif d'un dimanche : imperceptible

2015-10-12"Si l'oeil pouvait voir les démons qui peuplent l'univers, l'existence serait impossible." [Le Talmud]

Je ne crois plus aux fantômes, dit celle qui a passé un nombre incalculable de nuits la tête sous les couvertures. Je ne crois plus aux fantômes, dit celle qui laisse encore parfois une petite lumière dans le corridor pour qu'il ne fasse pas trop noir si elle doit se lever pendant la nuit.

Mais elle y a déjà cru. Intensément. Et pourtant, elle souhaitait désespérément ne pas y croire. Parce que les fantômes la terrorrisaient. Les ombres furtives dans la nuit de sa chambre la terrifiaient. 

Oh, pendant le jour, c'était bien plaisant d'y croire. Ses amies et elle se racontaient un tas d'histoires les plus horrifiantes les unes que les autres. C'était passionnant. Elles frissonnaient de peur en riant. C'était terriblement excitant.

Mais lorsque la nuit tombait et qu'il fallait se coucher, seule, dans un grand lit entouré de noirceur, elle ne trouvait plus cela excitant du tout. Elle fermait les yeux très fort et se répétait inlassablement que les fantômes cela n'existaient pas. Combien de nuits blanches a-t-elle passées dans le noir ?

Je ne crois plus aux fantômes, dit-elle en regardant attentivement la photo sur son écran.

"Si tout est illusion, nos illusions sont illusoires." [Alain Pontaut]

* Si vous cliquez sur la photo, vous la verrez en plus grand. Voyez-vous le fantôme que j'ai cru voir ? ;-)

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20 septembre 2015

Le moment captif d'un dimanche : terreur matinale

DSC_2804"Tristesse du réveil. Il s'agit de redescendre, de s'humilier. L'Homme retrouve sa défaite : le quotidien." [Henri Michaud]

Les matins de mon existence sont difficiles. Ils ont toujours une raison d'être incontournables.

J'aimerais être comme les matinaux. Ouvrir mes yeux avec les premières lueurs du matin, avant même que le soleil n'apparaissent dans le ciel. On me dit que le réveil du jour est unique, que tout a une couleur indescriptible. On me dit qu'on se sent renaître quand le soleil s'éveille.

Mais tout est trop lumineux. Cela sent trop le réveil. Le début de la journée. Mes yeux ne veulent jamais se résigner à accepter cette clarté. Je refuse de me lever. Je suis terrorisée par le gazouillement des oiseaux qui annnonce le début de la journée.

Tant que nos nos yeux sont fermés, tant que l'on reste dans son lit, la vie s'arrête. C'est quand on se lève qu'il faut faire face à son quotidien. Les problèmes ne peuvent nous rejoindre tant que l'on se tortille dans ses draps. On n'est jamais tenu d'affronter la vie quand on est caché dans son lit. Dans son lit, on peut rêver à des nuits sans fin peuplées de songes. Mais il faut bien se lever et vivre. On ne peut passer son temps à s'évader dans des vies imaginaires. Et une fois, la réalité du soleil acceptée, le matin m'apparaît moins inhumain.

"La vie est un rêve, c'est le réveil qui nous tue." [Virginia Woolf]

 

13 septembre 2015

Le moment captif d'un dimanche : s'accomplir

2015-09b"Le fruit mûr tombe de lui-même, mais il ne tombe pas dans la bouche." [Proverbe]

Si je comprends bien, il faut donc cueillir la vérité et ne pas attendre qu'elle vienne à nous. Même si elle semble se révéler à tous, elle ne viendra pas à nous nécessairement. Et nous ne pourrons l'obtenir que lorsqu'elle sera prête à être connue. Non ? Je fais de l'amalgame ? Je mélange les choses ? Fort probable.

C'est que je suis aveuglée par le rouge de cette figue. Par la passion du fruit mûr. Par son abondance dans la cour de mon père. Et je cherche une signification signifiante à vous offrir. Une analogie fracassante à vous révéler.

Mais peut-être un fruit mûr n'est qu'un fruit mûr. Et il suffit d'étendre le bras pour le cueillir. Et même parfois il suffit de se pencher pour le ramasser. Et le savourer. Tout simplement. 

"Les vérités sont des fruits qui ne doivent être cueillis que bien mûrs."[Voltaire]

30 août 2015

Le moment captif d'un dimanche : une lutte acharnée

2015_09_02"Si tu ne peux le combattre, embrasse ton ennemi." [Proverbe chinois]

Il y a des jours où on a l'impression de se battre contre des moulins à vent. On se lève péniblement, notre corps refusant de se réveiller et nos yeux semblant peser une tonne. On se prépare lentement. Rien ne semble vouloir fonctionner. Les rôties sont brûlées, le café est froid, les cheveux se rebellent avec force et les pantalons sont frippés.

On réussit à quitter la maison en catastrophe. On court jusqu'à l'arrêt d'autobus car on est vraiment à la dernière minute. On pense l'avoir raté, la sueur coule dans nos yeux. On a peur pour notre mascara. Et puis, on attend impatiemment l'autobus en retard. Il est rempli de sacs à dos d'ados nonchalants.

On arrive au travail épuisé, pas tout à fait réveillé et vaguement enragé. La journée nous paraît déjà interminable. Elle commence. On voudrait bien la prendre à deux bras et lui dire qu'on ne veut pas lutter contre elle, qu'on veut juste l'embrasser et la vivre pacifiquement. Mais elle est plus forte que nous aujourd'hui. Elle veut se battre et ne nous laissera aucun répit.

Et alors on tourne en rond, on court après le temps, on se bat contre les piles de dossiers, contre l'ordinateur, contre le monde entier,... Et on finit par voir arriver la fin de cette journée. On court se réfugier dans nos draps, on souhaite la bonne nuit à ce jour qui nous a vaincu, aujourd'hui. Demain est un autre jour !

"Ils étaient quatre qui voulaient se battre -- Contre trois qui ne voulaient pas..." [Comptine]

16 août 2015

Le moment captif d'un dimanche : tolérer le temps

2015-07-05"Le plus grand obstacle à la vie est l'attente, qui espère demain et néglige aujourd'hui." [Sénèque]

Ils attendent patiemment. La patience est une vertu. Alors, ils attendent. Tout vient à point à ceux qui savent attendre, ne dit-on pas ? Alors, ils attendent.

Jour après jour, ils viennent sur ce quai et attendent. Parfois, un poisson récompense leur patience. Ils sont alors heureux. Puis, ils remettent leur ligne à l'eau et attendent.

Tout vient à point à qui sait attendre, ne dit-on pas ? Alors ils attendent. Mais ils ne font que ça. Ils attendent. Ils nous disent qu'ils ont besoin de tranquillité, besoin d'attendre et de prendre le temps de perdre leur temps.

Et je les envie. Je les crois. J'essaie d'attendre aussi. L'attente est une façon de vivre chaque seconde de sa vie. Doucement. Avec intensité. Mais attendre quoi ? Parfois il faut laisser le temps passer. Et parfois attendre est une folie.

Je veux attendre mais je veux pas voir la vie passée pendant que j'attends. Je veux prendre mon temps. Mais la vie est si courte et je ne veux pas en perdre une minute. Je veux respirer et profiter tranquillement des moments qui passent. Mais je ne veux pas voir le temps disparaître et s'évanouir sans que je les respire momentanément.

Je veux vivre aujourd'hui. Je veux vivre hier et j'espère vivre demain.

"On croit user le temps, c'est le temps qui nous use." [Proverbe français]

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6 août 2015

La corde de Stefan Aus Dem Siepen

corde2La corde / Stefan Aus Dem Siepen ; traduit de l’allemand par Jean-Marie Argelès. – [Paris] : Éd. Écriture, 2014. – 153 p.;  23 cm. – ISBN 978-2-35905-142-1

Quatrième de couverture

Les habitants d’un village situé à l’orée d’une immense forêt mènent une vie simple, rythmée par les saisons. Un jour, l’un d’eux découvre dans un champ une corde qui s’enfonce dans les bois. Comment est-elle apparue ? Où mène-t-elle ? Délaissant leurs familles, les hommes décident de la suivre. D’abord accueillante, la forêt devient peu à peu menaçante, hostile. Les villageois s’obstinent pourtant, quitte à manquer le début de la récolte et à courir au-devant du danger… Comment l’irruption de l’inattendu au sein d’une société bien réglée parvient-elle à en perturber l’équilibre ? Récit d’une quête absurde, ce conte baigné de romantisme sombre offre une réflexion sur les passions humaines.

L’auteur

Stefan Aus Dem Siepen est né en 1964 à Essen en Allemagne. Il étudia à Munich en Droit. Il rejoint le corps diplomatique allemand et sera posté à Bonn, au Luxembourg, à Shanghai et à Moscou.  Il s’établit ensuite à Berlin et travaille au ministère des Affaires étrangères. Il publie son premier roman, Luftschiff, en 2006.

corde1Bibliographie

  • Luftschiff (2006)
  • Die Entzifferung der Schmetterlinge (2008)
  • Das Seil (La corde) 2012
  • Der Riese (2014)

Mes commentaires… (je dis presque tout sur la fin, vous êtes avertis !)

Un village tranquille, sans histoire, anonyme, isolé et sans lieu défini. Nous sommes aujourd’hui ou hier. Cela se passe au siècle dernier ou alors celui d’avant ou encore dans un futur rapproché. On ne le sait pas vraiment. Comme beaucoup de conte, l’histoire racontée par l’auteur n’a pas de lieu précis, pas d’époque définie.

Conte, parabole, réflexion philosophique, délire littéraire… le roman de Stefan Aus Dem Siepen a été décrit de nombreuses façons. L’auteur avoue lui-même s’être inspiré d’un rêve qu’il a fait. Ce rêve étrange d’une corde mystérieuse dont il ne voyait pas la fin lui a semblé une bonne prémisse pour un roman et lui a paru une belle parabole sur les obsessions qui nous habitent.  Il dit s’être ensuite inspiré des contes de Grimm pour écrire son histoire. Et on ressent très bien les aspects sombre et menaçant de la majorité des contes et fables.

Un villageois découvre un jour, une corde en bordure du village. Un bout à ses pieds, elle s’enfonce dans la forêt noire. Objet anodin dans un lieu incongru, la corde attire la curiosité de tout le village. On découvre bientôt que l’autre bout semble se perdre bien loin dans la forêt. Les villageois s’interrogent tous sur la provenance de la corde et le fait qu’elle soit apparue soudainement : qui l’a mise à cet endroit ? pourquoi ? jusqu’où va-t-elle ? Beaucoup de questions sans réponse. Quelques hommes décident de la suivre pour trouver l’autre extrémité. Mais une première expédition revient bredouille et dans le drame.

La curiosité se transforme en obsession et tous les hommes du village (sauf un qui reste pour garder) partent pour résoudre cette énigme. Mais ce qui devait être une expédition d’une journée se transforme en une quête qui n’aura pas de fin.

Car il n’y aura pas de fin. Et cela, je m’en doutais depuis le début. Parce que comment pourrait-il y avoir une fin ? Enfin, je le savais ou plutôt je l’espérais. Car j’aurais été très déçu par toute fin qu’aurait pu proposer l’auteur. Cela n’aurait pu être que décevant. Soit l’explication aurait été banale, normale et décevante ; soit l’explication aurait relevé du domaine du fantastique et, selon moi, il y aurait eu peu de chance pour qu’on y croie. Donc, nous ne saurons jamais pourquoi la corde a été mise là, ni où elle se termine.

La corde ne se termine probablement pas. Et les villageois n’auront jamais de réponses à leurs questions. Et ne reviendront de toute façon probablement jamais à leur village. Qui sera abandonné comme celui qu’ils ont croisé à un moment.

Bien sûr qu’en quelque part, j’aurais voulu savoir. Mais il est nettement préférable de ne pas le savoir. Et donc nos propres questions n’auront, elles aussi, aucune réponse. On ne peut que suivre cette quête vers l’inconnu amorcée par une curiosité irrépressible. On ne peut que lire sur ce désir incontrôlable de toujours vouloir plus ; sur le danger de rester sédentaire et le danger de vouloir tout changer.

Le récit de l’auteur nous permet de suivre d’un côté, l’expédition  qui part à la recherche de réponses et d’un autre la longue attente de ceux qui sont restés au village. Les deux groupes s’enfoncent dans la noirceur et l’isolement. Ils sont tous poussés à l’extérieur de leur quotidien, de leurs habitudes, de leur confort dans l’inconnu.

On peut analyser le texte de l’auteur de nombreuses façons et les symboles semblent multiples : le village, la corde, les personnages, la forêt, etc. Le texte soulève beaucoup de question, tout comme la corde, et nous oblige à nous questionner sur la nature humaine.  Tout semble avoir une signification. Allégorie philosophique, psychologique, sociale, morale… On y a même vu une métaphore idéologique,  historique et politique. C’est le propre des contes.

Les mots de l’auteur

« Ce petit geste le rendit plus heureux encore, car toujours il fallait qu’il fasse quelque chose, si peu que ce fût, toujours il lui fallait œuvrer à son propre bonheur afin de pouvoir en profiter pleinement ; s’il s’était contenté de contempler le visage endormi, une inquiétude se serait aussitôt éveillée en lui – une peur sournoise, inexplicable, qui surgissait sans cesse, parfois dans les moments de plus grand bonheur, la crainte que la vie douce et paisible qu’il menait avec les siens pût ne pas durer. » p. 13

«La corde arrachait maintenant les paysans à tout cela, éveillant en eux un désir demeuré jusqu’ici caché dans les régions les plus inaccessibles de leur âme : échapper, ne serait-ce qu’une fois, à leur petit univers, couper, dans un moment de joyeuse et folle insouciance, les mille fils qui les enchaînaient à leur chez-eux. » p.62

Pour en savoir un peu plus…

2 août 2015

Le moment captif d'un dimanche : s'envoler

2015-08-16"Tout le monde peut rester jeune, à condition de s'y entraîner de bonne heure". [Paul Fort]

Je suis vieille. Je ne suis plus capable de me déplacer comme avant. C'est très frustrant. Et certains jours, je rouspète toute seule comme une mémère. Ce n'est pas facile d'accepter que je peux plus me lever et aller.

C'est que j'étais très indépendante. Personne pour me dire "fais ceci" "ne fais pas cela" et surtout personne pour me dire "attends, je vais le faire pour toi". C'est le "je vais le faire pour toi" qui m'énerve. Mais je suis vieille. Et je dois accepter ce corps usé.

Et pourtant, je me sens si jeune dans ma tête. J'ai l'impression que je pourrais m'envoler comme ces oiseaux. Que je pourrais courir sur la place, manger dix glaces et puis danser toute la nuit. Ça sert à quoi de vivre si longtemps si on ne peut plus gambader comme avant.

Mais je suis vieille. Et je veux vivre longtemps. Alors, je mange ma glace et je regarde courir les enfants. Je suis peut-être vieille mais moi je sais que je suis toujours la même.

"Vieillir est encore le seul moyen qu'on ait trouvé de vivre longtemps." [Charles-Augustin Sainte-Beuve]

26 juillet 2015

Le moment captif d'un dimanche : simplicité

2015-05-03"Si les pissenlits étaient difficiles à cultiver, ils seraient les bienvenus sur toutes les pelouses." [Andrew V. Mason]

Je vois mon voisin se courber chaque printemps pour arracher ses pissenlits. Je fais de même. Et je le vois tout l'été se battre contre les mauvaises herbes, contre les insectes ravageurs. Je fais de même.

Et pourtant, c'est si beau une fleur. Fut-elle un pissenlit. Les champs de pissenlits près de chez moi sont comme un tapis d'or chaque printemps. Mais tout le monde déteste les pissenlits. Moi de même.

Oui, ils me donnent des allergies. Oui, ils sont envahissants. Oui, ils deviennent blancs.

Mais ils sont si simples. Si humbles. Si lumineux. Si invincibles. Si indestructibles. Si rayonnants. Si vivants.

Et cette simplicité ne fut pas facile à atteindre. Cette immortabilité fut un combat difficile. On pourrait croire que le pissenlit est une mauvaise herbe. Une fleur trop simple pour être belle. On ne s'arrête plus pour la regarder. Pour observer toute sa beauté. On se penche et on l'arrache. On l'asperge de poison dans l'espoir de ne plus la revoir.

Et pourtant, elle respire, elle vit, elle rayonne. Elle travaille fort pour ne jamais disparaître. Et lorsque nous, nous ne serons plus que poussière ; elle, elle brillera toujours. Celle que nous avons trouvé trop simple pour l'aimer, envahira notre tombe.

 "Avoir une vie facile est un but difficile à atteindre." [William Cowper]

12 juillet 2015

Le moment captif d'un dimanche : débordement

2015-09"La dernière goutte est celle qui fait déborder le vase" [Proverbe français]

Elle se penche sur le bord de la fontaine. Elle ferme les yeux et écoute attentivement. Qu'est-ce qu'elle entend ? Des drip-drops, des flocs, des plocs ? Je ne sais pas dans quelle langue elle écoute les gouttes qui tombent une à une. Mais elle semble les comprendre.

Elle soupire. Elle se laisse submerger par le bruit de toutes ces gouttes qui la dégoûtent par leur intensité à se laisser tomber sans répit et sans retenu. Elles ne semblent pas se lasser de dégoutter. Elles s'écoulent et rien ne pourrait les retenir. Elles n'essaient même pas, se dit-elle en espérant voir au moins une goutte éviter l'égouttement. Une goutte se battre pour rester dans le vase. Mais une autre goutte vient de s'ajouter au récipient et précipite sa voisine dans le néant. Et la scène se répète à l'infini. Une goutte fait déborder le vase. Et elle n'y peut rien.

"Le fleuve le plus abondant ne peut ajouter une goutte d'eau à un vase déjà plein." [Léon Tolstoï]

5 juillet 2015

Le moment captif d'un dimanche : substance

2015-07-26"Aujourd'hui rien d'extraordinaire, rien que le train-train du merveilleux..." [François Coupry]

Je suis moi. Je ne suis pas très banal, mais je suis moi. On me regarde toujours un peu bizarrement. Comme si on ne croyait pas que j'existe vraiment. Mais je suis là. Et je suis moi.

J'ai toujours été ainsi. Entre le bizarre et l'improbable. Moi, je dis que je suis entre l'extraordinaire et le merveilleux. Une espèce unique et dont je suis l'unique représentant.

Parfois, il y a des jours où je trouve difficile d'être si extravagant. Ce sont des moments où je me sens las, seul, incompris. C'est passager. Car je suis peut-être impossible mais je suis moi.

Je suis étrange mais je suis comme tout le monde finalement. Si vous me regardez bien, si vous prenez le temps de m'écouter, vous verrez, nous nous ressemblons. Nous n'avons peut-être pas les mêmes ailes ou les mêmes cornes mais nous avons la même étincelle dans les yeux.

"Today you are you! That is truer than true! There is no one alive who is you-er than you!" [Dr. Seuss]

2 juillet 2015

Deux zèbres sur la 30e Rue de Marc Michel-Amadry

zebres1Deux zèbres sur la 30e Rue : roman / Marc Michel-Amadry. -- [Paris] : Éditions Héloîse d'Ormesson, 2012. -- 114 p. ; 21 cm. -- ISBN 978-2-35087-192-9. -- La couv. porte en outre: "Drôles de zèbres".

Quatrième de couverture

Pour remplacer ses zèbres morts de faim, Mahmoud Barghouti, directeur du modeste zoo de Gaza, se résout à peindre des rayures à deuxanes. James correspondant du New York Times au Moyen-Orient, s'empare de ce fait divers insolite, porteur d'un message d'espoir et de paix. Une chronique dont les échos dépassent les frontières et qui bouleverse des destins. Entre Paris et Berlin, New York et Gaza, d'un ambitieux consultant à une artiste peintre branchée, d'un intrépide journaliste de guerre à une volcanique DJ, deux couples sont réunis grâce à la magie de ces zèbres pas comme les autres.

Bijou d'optimiste, sésame vers le bonheur, Deux zèbres sur la 30e Rue est une incitation à oser vivre à la hauteur de ses rêves. Un livre qui fait du bien, à mettre entre toutes les mains.

L'auteur

Marc Michel-Amadry est un auteur suisse qui vit présentement à Neuchâtel.

zebre2Après des études au HEC de Lausanne, il poursuit une carrière principalement en marketing. Il débute sa carrière chez TAG Heuer. Il occupera des postes de direction pour diverses entreprises. dont Ebel, Concord et Sotheby's Suisse.

Il publie son premier roman en 2012, Deux zèbres sur la 30e Rue, en s'insirant d'une histoire vraie.

Bibliographie

  • Deux zèbres ur la 30e Rue (2012)
  • Monsieur K (2015)

La page Facebook de l'auteur, son compte twitter, son profil LinledIn,

Mes commentaires

Peut-on avoir été charmé par une histoire et déçu par un roman ?

L'histoire m'a complètement conquise. Le récit d'un homme qui veut sauver la magie de son zoo, qui veut faire rêver petits et grands ; le récit d'un homme qui maquille la dure réalité de la vie à Gaza pour offrir de l'espoir aux visiteurs de son zoo... tout ça m'a charmée, m'a donné un petit pincement au coeur.

Le problème c'est que c'est court, bref, inabouti... Je voulais vivre avec Mahmoud, le directeur de ce zoo qui peint des ânes en zèbres. Je voulais le suivre dans cette histoire improbable alors qu'un journaliste l'amène à New York, loin de tout ce qu'il connaît, pour l'aider à faire vivre son zoo, l'aider à trouver les fonds pour faire de son rêve un vrai zoo qui fera rêver les enfants de la guerre. Je voulais apprendre à le connaître. Le suivre dans ses doutes, ses démarches, ses craintes et ses rêves.

Mais Mahmoud, on le voit trop peu. On saute rapidement dans les vies de 4 autres personnages : le journaliste et une jeune DJ qu'il rencontre, une artiste et son amoureux qu'elle a laissé pour vivre sa passion. Ces personnages sont intéressants, mais semblent voler la vedette à l'histoire qu'on veut vraiment suivre. Et puis, d'un autre côté, ils sont intéressants ; mais on n'apprend pratiquement rien sur eux. Tout va trop vite. Trop peu de pages. Trop d'histoires. J'ai l'impression d'avoir vu un épisode débutant une télésérie... un avant-goût de ce qui va m'être raconté plus tard. Sauf que je sais que c'est tout... il n'y aura pas de plus tard. [Et puis, j'ai été TRÈS étonnée par la conclusion... incongrue, improbable, farfelue...]

Ceci dit, j'ai beaucoup aimé le livre. Pour son histoire qui me rappelait un conte, une fable... un brin moralisateur, un brin féérique. Même si les horreurs de la guerre, les larmes et les douleurs de Gaza sont à peine évoquées, on arrive à les sentir tout de même.

Je crois que l'auteur a voulu faire de ce fait divers survenu en 2009, un roman optimiste, rempli d'espoir et de rêves. Mais qu'il s'est un peu éparpillé dans son récit. Il a voulu dire trop de choses. Il a voulu nous partager trop d'émotions dans un seul roman... un peu trop court.

Bien sûr, l'histoire est inspirée d'un fait divers bien réel. Cependant, si vous lisez les articles que j'ai mis en lien un peu plus bas, vous verrez que l'histoire - ainsi que le directeur du zoo - est un peu différente.

Je sais que je ne parle pas de l'histoire. C'est si court, j'ai peur d'en dire trop. Voyons voir... un journaliste dépressif découvre à Gaza un zoo avec de faux zèbres qui lui font redécouvrir la beauté de la vie. Il décide d'aider le directeur à rebâtir son zoo, un peu amoché par la guerre. Il le persuade de quitter pendant un temps, sa ville, son zoo, sa femme et ses enfants pour aller à New York afin d'acheter de vrais zèbres -et autres animaux. Parallèlement, nous avons l'histoire d'amour du journaliste avec une jeune DJ qui lui fera redécouvrir comment vivre passionnément ainsi que l'histoire de la rupture d'un autre couple... elle, artiste qui part à la recherche d'elle-même à New York, lui écrivain qui veut écrire sur le zoo de Mahmoud, tout en espérant le retour de sa belle... Wow... j'ai l'impression de raconter n'importe quoi. C'est un peu ça... mais pas juste.

Peu importe... même si le roman m'a semblé un peu anodin (j'aurais voulu tellement plus), l'histoire, elle, m'a charmée. Complètement. Et c'est ce qui me reste de ma lecture.

Les mots de l'auteur

"Le directeur du zoo avait tout compris. Sans magie, la vie n'est rien. Sans utopie, le cynisme gagne. Mahmoud à lui seul, redonnait espoir en l'humanité." p. 11

"Ces deux zèbres, mademoiselle, ils ont un pouvoir exceptionnel. C'est un symbole qui doit nous inciter à offrir au monde plus de magie et moins de guerre. Ces deux zèbres, Mila, c'est vous, c'est moi." p. 114.

Pour en savoir un peu plus...

Quelques articles parus en 2009 sur le véritable "Zoo de la joie":

Quelques avis sur le roman :

 

28 juin 2015

Le moment captif d'un dimanche : se distinguer

DSC_5341"Les gens ont quelque chose en commun : ils sont tous différents." [Robert Zend]

Hier, j'ai cru que j'avais changé. Mais aujourd'hui, je ne me sens pas du tout différente. À part le fait que je sache que je ne suis pas la même, je ne vois aucune différence.

Je voulais vivre une autre vie. Comme tout le monde, finalement. Je crois que même si on s'efforce d'être différent, on finit toujours par ressembler à tout le monde.

Et c'est un effort interminable et extrêmement épuisant que d'essayer d'être différent. C'est très difficile. Et si on y arrive alors on est heureux d'avoir atteint notre but mais alors on est infiniment seul. Et solitaire. Et ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir être seul et solitaire.

De toute façon, vouloir être différent c'est déjà être comme presque tout le monde. Enfin. C'est ce que tout le monde dit. Et si tout le monde le dit, ça doit être vrai, non ? Alors comme tout le monde j'ai décidé d'être différente de temps en temps. Alors parfois, je prends un chemin différent. Je me rebelle contre la norme et je crie mon indignation. Je décide de faire ce qui me plait et non pas ce qu'on attend de moi. C'est l'apanage des grands de savoir quand il faut être différent et quand il faut se conformer... ou l'asperge des suivants, je ne sais plus.

"Si l'on est différent, il est fatal qu'on soit seul." [Aldous Huxley]

26 juin 2015

Quel monstre ?! - Suite

Donc, je disais qu'il fallait que je fasse quelques recherches sur le net... (premier texte ici)

Peu de liens mais quand même, Wippi est documenté sur le web, surtout en anglais. Et il semblerait que j’ai manqué la « nouvelle » sur le monstre. En 2005 (alors que j’habitais à Barcelone, voilà pourquoi j’ai raté l’article), il y aurait eu une photo de prise du monstre. Cela aurait même paru à CTV, faut le faire. Mais rien Maasa2dans les journaux ou télévision francophones. Selon l’article que j’ai retrouvé (l’original sur CTV.ca n’est plus disponible) un touriste aurait capturé en vidéo le monstre et aurait donné des copies photos au propriétaire du Ripplecove – une auberge située à quelques maisons de chez mes grands-parents ! Donc, théoriquement, si un touriste hébergeant à deux pas de la maison de ces derniers a photographié le monstre, j’aurais dû le voir moi aussi, ou du moins en avoir entendu parlé par ma famille.

En tout cas, selon l’article, le propriétaire ainsi qu’un guide touristique proposant des tours sur le lac Massawippi – et soi-dit en passant, je connaissais les deux personnes – disent être convaincus de l’existence de Wippi. D'autres liens parlent, encore une fois, de la profondeur du lac, de cavernes remontant dans les montagnes, de tunnel entre les lacs - à la Black Point - et de tourbillons faisant chavirer les canots.

On raconte aussi qu'on disait aux enfants de ne pas se baigner trop loin car il y avait un serpent de 6Maasa4 à 7 pieds avec une tête de vache ou de barbotte (c'est selon), dans le lac. Bon, cela me laisse croire que ma famille n'était pas trop protectrice car on ne nous a jamais dit ça ! Je me suis même baigné en plein milieu du lac. Et près des falaises en plus ! Pas de monstre qui est venu nous chatouiller les orteils ! Mais, je peux vous dire que les brochets, eux, ne sont pas peureux. Et même sur le bord de l'eau, il y en a qui sont venus se faufiler entre nos jambes. Il y en a même un qui a mordu mon amie. Oui, oui, je vous le jure. C'est vrai ! Tout comme l'araignée qui avait à peu près 30 cm d'envergure avec les pattes... vous savez les araignées au corps tout petit et aux longues, longues pattes... je vous le jure !!!

Bon, revenons au monstre.

Selon un des liens, il y aurait une carte du lac réalisée par un certain Major Stein sur laquelle, on aurait indiqué les monstres et merveilles du lac. Encore une fois, dans les sites visités, on parle un peu partout, de lac profond, de grands poissons, et surtout d'esturgeons monstrueux. On parle aussi du rocher "Donda" qui portait autrefois une sculpture représentant une tête d'amérindien avec un serpent autour du cou... une belle légende qui ne semble pas avoir de lien avec le  monstre. Malheureusement, encore une fois, je n'ai jamais entendu parler de cette histoire. 

Alors j'en veux un peu à ma mère, à mes grands-parents, à tout le village, en fait... C'est quoi l'idée de ne jamais m'avoir parlé de ce monstre ! Il va falloir que je parte à sa recherche à ma prochaine visite de la région !

lac_massawippiUn peu d'information :

Le nom du lac, Massawippi, serait un mot abénaquis qui signifierait "grand lac profond". Certains disent que ce mot signifie plutôt "beaucoup d'eau claire" ou encore "rivière aux eaux profondes". On parle aussi de déformation du mot "nasawipi" "nipi" signifiant eau et "nasaw" entre ou milieu, ce qui donnerait "entre les eaux".

Situé dans les Cantons de l'Est, cinq municipalités bordent le lac : North Hatley, Canton de Hatley, Hatley, Ayer's Cliff et Sainte-Catherine de Hatley.

  • Superficie : 18,7 km²
  • Profondeur maximale : 85,7 m
  • Profondeur moyenne : 41,6 m
  • Longueur : 14,2 km
  • Largeur maximal : 1,9 km
  • Poissons communs : Truites, achigans, perchaudes, brochets, barbottes, crapets-soleil, dorés, etc.
  • Animaux et oiseaux : Bernaches, oies blanches, grands hérons, canards, urubus, cerfs de Virginie, Orignaux, dindons sauvages, rats musqués, castors, etc.
  • Source principale : Rivière Tomifobia
  • Source de la rivière Massawippi

Quelques liens intéressants :

Monstres des lacs du Québec : mythes et troublantes réalités / Michel Meurger avec la collaboration de Claude Gagnon. -- Montréal, Paris : Éditions internationales Stanké, 1982. -- 319 p., [1] feuillet de planche : ill. ; 23 cm. -- ISBN :  978-2-760401723

Extrait sur le site de Claude Gagnon

25 juin 2015

Quel monstre ?!

monstresmarins2À la recherche d’un document bien précis dans notre magasin, je fouillais dans les rayonnages des livres oubliés. C’est à cet endroit que l’on place entre autres les livres un peu fatigués mais qu’on ne peut pas remplacer. On décide de les conserver pour diverses raisons : ce sont des classiques incontournables – particulièrement s’ils sont québécois -  le livre n’est plus édité et il est rare, etc. Malheureusement, même si ces livres sont toujours disponibles pour le public, les mettre au magasin les condamne à l’oubli. Bon, je digresse…

Toujours est-il que j’étais à la recherche d’un livre lorsque mes yeux croisèrent la tranche d’un autre qui retint mon attention : Monstres des lacs du Québec. Je l’avoue j’ai été intriguée et je l’ai pris pour l’observer. Je connaissais Memphré le « monstre » du lac Memphrémagog – difficile de manquer la sculpture à Magog ! Et j’avais entendu parler de Ponik, celui du lac Pohénégamook. Mais alors que je lisais la table des matières, mes yeux se sont accrochés sur un nom. Au chapitre 1, partie 8, je lis ceci : « Les monstres des lacs Memphrémagog et Massawippi ». MASSAWIPPI ! Et hop, un emprunt immédiat !

C’est que voyez-vous, le lac Massawippi, c’est le lac de mon enfance ! Là où j’ai passé tous mes étés quand j’étais jeune. La maison de mes grands-parents était située au bord du lac Massawippi, à Ayer's Cliff, et c’est un lieu que je connais si bien. J’ai fait du bateau sur le lac, je me suis baignée dans le lac, j’ai pêché sur le lac, j’ai patiné sur le lac et j’ai passé des heures à le contempler. J’ai entendu mille et une histoires à propos du lac. Mais d’un monstre ? Je n’ai jamais entendu parler ! Étrange, non ?

Je me plonge dans le livre. Et je commence par les pages qui parlent de « mon » lac. On y parle de falaises à pic, de lac très profond, de lac sans fond, de cavernes sous les montagnes bordant le lac, de poissons phénomènes, de tunnel entre le lac Massawippi et le lac Memphrémagog, de noyés qui ne reviennent jamais, et, évidemment de monstres mystérieux.

Alors que j’avance dans ma lecture, des souvenirs commencent à surgir. Car tout ça, je me souviens d’en avoir entendu parler. Tout, sauf le fameux monstre.

Je me souviens de ma grand-mère parlant de bateaux ayant coulé dans le Memphrémagog et Maasa1mystérieusement retrouvés dans le Massawippi – car il y aurait un tunnel souterrain entre les deux lacs. Je me souviens de mon grand-père racontant la pêche de brochets immenses, et disant que des plongeurs avaient affirmé avoir vu des poissons, probablement des esturgeons, de plusieurs mètres. Je me souviens de mes tantes parlant de connaissances du village qui s’étaient noyés dans le lac et dont on n’avait jamais retrouvé les corps ; on disait qu’ils étaient peut-être dans ses fameuses cavernes sous les falaises. Je me souviens de ma mère racontant comment un après-midi qu’elle se faisait bronzer dans une chaloupe, elle avait vu passer « entre deux eaux » le corps d’un homme qui s’était noyé quelques semaines auparavant ; il était boursouflé mais intact. Je me souviens d’enfants disant que Massawippi signifiait « lac sans fond » et que les algues pouvaient nous entraîner vers ces profondeurs inatteignables.

Mais bizarrement, encore une fois, je ne me souviens pas d'avoir jamais entendu qui que ce soit parler de monstre. Et pourtant, j’en ai passé des soirées avec des amis du village à se raconter des histoires de fantômes – je peux même vous montrer toutes les maisons hantées du village. Et j’en ai passé des soirées autour d’un verre, ma foi, un peu illégal puisque nous n’avions que 16 ans, à une table de l’hôtel de Shady Crest, à se raconter des histoires sans queue ni tête. Oui, ce même hôtel, dont le propriétaire raconte dans le livre des histoires de poissons avec des têtes de vache et d’esturgeons monstrueux. Il ne nous a jamais raconté ces histoires ! Le monstre a même un petit nom « Wippi » ou « Whippi » dépendant de la langue du raconteur.

Et donc non… pas de monstres dans mes souvenirs. Je suis un peu déçue, je l’avoue !

Quelques recherches sur le net s’imposent... (à suivre)

17 juin 2015

Acceptation

2015-06-17Ici, je suis volubile. Je parle de ma mère au moins 3 fois par année: à son anniversaire de naissance (21 janvier), à la fête des mères et aujourd'hui, le 17 juin, anniversaire de sa mort. J'ai aussi mes petites archives de Pauline, où je pose des souvenirs d'elle et des réflexions sur elle.

C'est ici que je partage le vide laissé par son départ. C'est ici que je laisse paraître ma tristesse. Vous êtes mes lecteurs captifs. Je vous oblige à lire mes soupirs. Bon, vous cliquez peut-être rapidement sur le petit x pour vous soustraire à mes mots larmoyants, mais c'est normal. Et je le comprends. J'ai le droit de partager mes états d'âme et vous avez le droit de ne pas les lire.

Mais c'est ici que je suis volubile. Ailleurs, dans ma vie physique, je suis muette. J'en parle peu. J'en parle si peu que même les gens proches de moi oublient que ma mère me manque. Que son absence est un cri quotidien. Parce que je suis forte et que je l'accepte. On me dit que je suis forte et cette force qui semble être mon masque normal est aussi ma faiblesse.

Car je l'accepte en principe. Je l'accepte car il faut bien vivre. Je l'accepte car je ne peux faire autrement et que la vie c'est la vie et c'est la mort. Accepter c'est vouloir vivre dans la douceur. Mais accepter peut aussi vouloir dire pleurer silencieusement tous les jours. L'un n'empêchant pas l'autre.

7 juin 2015

Le moment captif d'un dimanche : suite

2015-06-07"Impossible de vous dire mon âge, il change tout le temps." [Alphonse Allais]

Demain, il y a 40 ans, j'avais 4 ans. Et j'avais eu le plus bel anniversaire de ma petite et courte vie. Je n'en croyais pas mes yeux et j'avais reçu tout ce que j'avais pointé du doigt dans le catalogue de Distribution aux Consommateurs. C'était impossible. Je savais que c'était impossible mais c'était bien réel... la caravane et la piscine ! Mes barbies pourraient passer un bel été à la campagne. Si je ne souris pas sur la photo c'est que, vraiment, je n'y croyais pas... Ma mère avait même mis une serviette verte pour faire l'herbe... (bon, probablement pour ne pas mouiller le plancher, mais je ne voyais évidemment que de l'herbe).

Aujourd'hui, je pense à l'anniversaire que j'aurai demain, il y a 40 ans... et je souris en me rappelant de la surprise que j'aurai en ouvrant mes cadeaux. Et je souris en me rappelant de la fierté que j'avais d'avoir enfin 4 ans. Mes trois ans étaient terminés et j'avais maintenant 4 ans. J'étais grande. Mais le temps passait si lentement. Cela avait pris une éternité pour passer à travers mes trois ans. Mais ça y était. 4 ans. Et dans un mois, je pourrais dire que j'avais 4 ans et un mois. Et puis, ce serait 4 ans et demi. Jusqu'à mes 5 ans. Tous les jours, j'étais plus vieille. Chaque jour, j'étais différente.

Chaque jour, je suis différente. J'ai 43 ans, demain 44 ans, hier 42 ans, après-demain, j'aurai 26 ans, et puis un matin, 10 ans. Ensuite, peut-être 31 ans et je serai pleine de défis ou encore je me sentirai comme si je n'avais que 14 ans et le monde me semblera noir. Après une dure journée, j'aurai l'impression d'avoir 76 ans et je voudrai simplement dormir, ou encore d'avoir 6 ans et j'aurai besoin de mon ourson préféré. J'aime tous les âges que j'ai eus et tout ceux que j'aurai. Car j'ai tous ces âges en moi. Tous les jours, j'ai 44 ans, j'ai 84 ans et j'ai 4 ans.

"How old would you be if you didn't know how old you are?" [Satchel Paige]

3 juin 2015

Histoires d'ogres de Katia Gagnon

Ogres1Histoires d'ogres : roman / Katia Gagnon. -- [Montréal] : Boréal, 2014. -- 244 p. ; 22 cm. -- ISBN 978-2-7646-2322-0

Quatrième de couverture

Quel destin attend Jade, une jeune escorte adepte de crack ? Et Stéphane Bellevue, ce pédophile en libération conditionnelle qui a purgé une peine pour le meurtre sordide d’un adolescent ?

Après La Réparation, Katia Gagnon nous offre un second roman qui s’inspire d’histoires vraies. Encore une fois, elle met en scène le personnage attachant de Marie Dumais, journaliste en quête de scoops et d’amour. Elle nous entraîne dans son exploration de la marge et des êtres troubles qui y vivent.

Si la plupart des personnages de ce roman sont des écorchés vifs, des carencés affectifs, des êtres humains qui se rejoignent dans leur souffrance, seuls quelques-uns d’entre eux atteignent le point de bascule, celui qui les fait passer à l’acte. Pourquoi ?

L'auteur

Katia Gagnon est née en 1970. Elle a étudié à l'UQAM où elle a obtenu un baccalauréat en communications. Depuis 1996, KG2elle est journaliste dans le quotidien La Presse. Elle y occupera diverses fonctions dont éditorialiste et directrice des informations générales.

Elle publie son premier roman en 2011, La réparation. Elle continue d'écrire et de travailler comme journaliste.

Bibliographie

  • Au pays des rêves brisés (avec Hugo Meunier - Témoignages)  (2008)
  • La réparation (2011)
  • Histoires d'ogres (2014)

Pour lire certains de ces articles dans La Presse. Son compte Twitter. Une entrevue avec l'auteur dans la revue Les libraires.

Mes commentaires

Je dois dire j'ai été réellement surprise par ce 2e roman de Katia Gagnon. Surtout lorsque j'ai réalisé qu'encore une fois l'auteure propose deux histoires dans son roman. Ou plutôt, nous avons d'un côté les vies de différents personnages marginaux et d'un autre côté, on nous retrouve encore une fois, Marie Dumais, la journaliste de La Réparation. On la suit à nouveau dans le reportage qu'elle cherche à écrire : son enquête, les entrevues, etc. Et on est également témoin de sa rencontre puis de sa relation balbutiante avec un libraire.

Donc "deux histoires" encore une fois. Et on retrouve le même personnage. Quand un auteur reprend une technique narrative qu'elle a déjà employée ainsi qu'un même personnage, ça m'inquiète toujours. Surtout que j'avais un peu déploré cette multiplication d'histoires dans le premier roman. Mais c'était sans compter sur le talent de Katia Gagnon. Car j'ai vraiment beaucoup aimé ces histoires d'ogres. Et j'ai adoré retrouvé Marie Dumais... et chose exceptionnelle, j'espère la retrouver dans un futur roman. Je suis conquise !

Nous retrouvons donc Marie qui travaille un nouveau reportage. Cette fois son enquête porte sur Stéphane Bellevue, un pédophile et meurtrier qui est remis en liberté après avoir purgé sa peine de prison. Bien qu'au centre du roman, le personnage de Bellevue n'est vraiment rencontré qu'à travers son passé et les gens qui l'ont connu et l'entourent. Marie va tenter de comprendre ce qui fait que Stéphane Bellevue est devenu le monstre, l'ogre qu'il est maintenant. Et rien n'est blanc ou noir. Rien n'excuse, mais rien n'est simple. On peut comprendre, sans pardonner ou excuser. Comme d'habitude.

Nous suivons donc Marie dans ce reportage, mais aussi dans son propore cheminement personnel, son ouverture aux autres et particulièrement dans sa relation avec un libraire un brin particulier.

Parallèlement, nous suivons aussi l'histoire d'une jeune droguée, Jade, qui après avoir perdu la garde de sa fille, devient prostituée dans un bordel. Autour d'elle évoluent plusieurs personnages de ce monde sordide. Comme pour le premier roman, cette histoire semble isolée et on ne voit pas le lien avec Marie et son reportage. Mais encore une fois, les deux histoires se rejoindront à un moment. Et c'est un lien si triste et en même temps tellement évident.

L'histoire est incroyablement bien menée. On passe d'un personnage à l'autre, d'une histoire à l'autre très facilement, sans jamais perdre le fil. L'écriture est solide et rythmée. On sent parfois l'écriture journalistique. Ce qui n'est pas un défaut. Comme dans son premier roman, on sent que Gagnon ne veut pas tomber dans le sensationnalisme. Elle veut comprendre les gens sans les juger, présenter les faits objectivement. Mais les mots de l'auteure ne sont pas froids. Les émotions sont palpables dans chaque chapitre. Et le texte de Gagnon réussit à nous rejoindre, à nous émouvoir. L'auteure s'inspire de son travail de journaliste et elle maîtrise ses sujets. Mais elle semble pouvoir se perdre dans son écriture romanesque qui lui permet d'exprimer des émotions que ses articles ne lui permettent pas.

Mon seul regret est, qu'encore une fois, certains personnages étaient vraiment intéressants et on ne fait que les effleurer. J'aurais voulu en savoir plus eux. Et même les personnages principaux m'ont semblé peu approfondi. Parfois, on déplore qu'un livre s'éternise, ici on soupire car il est trop rapide.

Les mots de l'auteur...

"J'aime les drames. Une bonne histoire triste, dramatique, avec quelques moments franchement horribles, voilà mon genre d'histoire. Les collègues me demandent souvent pourquoi je couvre toujours les affaires aussi terribles. Ils me trouvent généreuses, ils pensent que je milite pour la justice sociale.

Et moi, je n'ose pas leur dire que j'aime ça. J'aime m'immerger dans le drame de quelqu'un. Regarder par la fenêtre d'une vie. M'imaginer la vivre. Ressentir profondément la peur, la rage, la faim, l'injustice. Je peux regarder par cette fenêre aussi longtemps que je veux, capter tous les petits détails, puis recracher le tout en pleurant sur du papier.

Ensuite, en sortir. Aucun instant nest plus magnifique ce que celui-là. L'histoire est vécue, et enregistrée. C'est fini. Et moi, je sors de cette vie que j'ai vécu l'espace de quelques heures, jours, semaines, et je reprends la mienne. Jamais le soleil n'est si chaud, les draps si doux, le café si savoureux que lorsque je reprends ma vie à moi après avoir vécu un autre drae.

Et une fois sortie du trou, le plus difficile reste à faire. Écrire tout ça. Rendre l'émotion. Comment condenser la misère et la détresse dans un coup de poing qui frappera le lecteur au ventre dès les premières lignes." pp. 209-210

Pour en savoir un peu plus..

24 mai 2015

Le moment captif d'un dimanche : une histoire sans fin

2015-03"Donde se termina el arcoiris, ¿en tu alma o en el horizonte? [Pablo Neruda]

Sur une route, je roule. Il pleut. Beaucoup. C'est l'été. Presque l'automne mais encore l'été. Il pleut. Il fait chaud. Je tiens le volant fermement. Il pleut beaucoup.

Puis soudainement, la pluie cesse. Je respire. La route sera plus facile, je me dis. Le soleil perce les nuages violemment. La violence de son apparition est frappante. Il y a quelques secondes, les nuages envahissaient ma vision. Et maintenant, le soleil l'obscurcit.

Je cligne des yeux. Soudainement, elles apparaissent. Un carrousel de couleurs. Un arc-en-ciel est né.

Je soupire, légèrement blasée. J'en ai vu dans ma vie des arcs-en-ciel. Toujours beaux mais anodins. Et puis, je regarde à nouveau. Et je réalise que je vois l'endroit impossible. Le lieu insaississable... où les leprechauns cachent leurs chaudrons remplis d'or... où les rêves se cachent et où ils se réalisent.

J'ai beau accélérer, il s'éloigne sans pitié. C'est la première fois que je vois l'endroit où les couleurs rejoignent le sol et je ne peux que tenter de l'atteindre. Mais je sais qu'il n'existe pas. Ce n'est qu'un conte pour enfant. Une illusion d'optique.

Mais j'aime croire aux berceuses et je suis convaincue que si on ose les chanter, elles se réaliseront... les couleurs nous berceront et nos rêves se matérialiseront.

"Somewhere over the rainbow way up high -- There's a land that I heard of once in a lullaby -- Somewhere over the rainbow skies are blue -- And the dreams that you dare to dream really do come true." [The Wizard of Oz]

17 mai 2015

Le moment captif d'un dimanche : deuxièmement

2015-05-17"Couple, au sens mécanique : système de forces parallèles et de sens contraires." [Pierre Baillargeon]

Nous avons peur, nous ne touchons presque pas le fond. Nous décidons de nous faire confiance. Et à tour de rôle, nous tenons l'autre. Nous empêchons l'autre de tomber. Et l'autre nous empêche de nous arrêter. Nous décidons d'aller dans la même direction, même si nos chemins sont parfois différents.

Nous avons parfois de la difficulté à comprendre l'autre. Parfois, l'autre nous exaspère. Nous lui disons d'avancer, d'arrêter de nous ralentir. Nous voudrions les pousser. Mais nous savons que peut-être demain, nous serons celui qui a peur d'avancer, celui qui voudra s'immobiliser sans raison. Alors nous nous agrippons à l'autre pour l'aider et nous nous lançons ensemble dans le vide.

"Être amoureux, c'est avoir perdu pied complètement" [Anne Barratin]

 

12 mai 2015

Pièces importantes et effets personnels de la collection Lenore Doolan et Harold Morris, ...

HN2Pièces importantes et effets personnels de la collection Lenore Doolan et Harold Morris, comprenant livres, prêt-à-porter et bijoux : maison de vente Strachan & Quinn, 14 février 2009, 10h et 14h, heure de New York / Leanne Shapton ; traduite de l'anglais (États-Unis) par Jukata Alikavazovic. -- [Paris] : Éditions de l'Olivier, 2009. -- 135 p., principalement des ill. ; 24 cm. -- ISBN 978-2-87929-699-9

Quatrième de couverture

Lenore Doolan et Harold Morris se rencontrent dans une soirée, tombent amoureux, vivent ensemble et se séparent. Fin de leur histoire et début de ce livre. Les objets, vêtements, etc., qui ont accompagné leur liaison et vont être mis aux enchères, sont photographiés et rassemblés dans ce catalogue.

Lenore et Harold se sont prêtés avec talent, sensibilité et humour, à la mise en scène imaginée par Leanne Shapton qui invente ainsi un genre unique : le catalogue-roman entre littérature et art contemporain.

L'auteur

Leanne Shapton est née à Toronto en 1973. Illustratrice, directrice HN1artistique pour de nombreux périodiques (dont The New York Times), et auteure, Shapton a fait des études à l'Université McGill ainsi qu'à l'Institut Pratt.

Son premier ouvrage, Was she pretty?, publié en 2006, fut sélectionné pour le Doug Wright Award, un prix récompensant les BD et romans graphiques. En 2012, elle écrivit une autobiographie sur son passé d'athlète. En effet, elle participa a de nombreuses compétitions en natation. Cette autobiographie, Swimming Studies, remporta le National Book Critics Circle Award.

Elle vit présentement à New York.

Bibliographie partielle (très partielle)

  • Was she pretty? (2006)
  • Important Artifacts and Personal Property From[...] (2009)
  • Swimming Studies (2012)
  • Sunday Night Movies (2013)

Site de l'auteur.

Mes commentaires

Wow. Juste wow... Quel livre ! J'ai absolument tout adoré, autant son improbalité que sa réalité. Autant le fait que je ne savais que penser de cet objet quand je l'ai tenu pour la première fois dans mes mains, que le fait que j'ai été renversé par cette démarche si particulière... et, quand j'y pense, si évidente !

Mais revenons au début. Je reçois un chariot de dons à évaluer. Nous recevons souvent des dons de livres à la bibliothèque. Parmi les livres, il y avait ce document. La couverture me dit que c'est une sorte de catalogue pour une vente aux enchères. Étrange. Je lis la quatrième de couverture qui semble confirmer cette impression. Je feuillette... Des photos d'objets accompagnés d'une description de ceux-ci, de dimensions et de prix. Bizarre. Un catalogue parmi les dons ? Vraiment curieux. Ce n'est pas habituel, disons.

Revenons au titre et à la quatrième de couverture... ceux-ci annoncent la vente aux enchères des objets ayant appartenus à un couple... Un couple célèbre ? Peut-être. Mais honnêtement, je n'ai jamais entendu parler de Lenore Doolan et Harold Morris. Habituellement, les ventes aux enchères d'objets personnels concernent des gens célèbres et connus. Mais c'est probablement moi... je ne connais pas tout le monde, tout de même !

Je commence à lire les premières pages. On semble carrément entrer dans la vie intime d'un couple avec ces objets - souvent insignifiants - ayant marqué leur vie commune. Des objets sans intérêts... des lettres, des courriels, des mots écrits sur des menus, des photos, des vêtements, des tasses, des objets insignifiants - sauf le fait qu'ils aient appartenu à ce couple... Je suis décontenancée, je ne comprends pas. Les objets d'une vie deviennent dans ce catalogue une histoire. Car si parfois la description est vague et générique : "Lot 1030 Parapluie de l'hôtel St.Regis. Parapluie marron et blanc de l'hôtel St. Regis. Bon état,  un peu défraichi. Longueur : 29 in. 10-20$ - Inclus dans le lot, une photographie de Doolan dans sa rue avec le parapluie. 6 x 4 in." ; la plupart des descriptions sont très personnelles et semblent raconter une histoire d'amour : une rencontre, une romance, des conflits, des réconciliations, des doutes et puis une rupture.

Et puis, beaucoup de lettres, de courriels, de notes glissées dans des livres ou dans des poches de manteaux, de mots écrits sur des menus ou des programmes de théâtres. Qui deviennent des dialogues. Leonore et Harold se parlent continuellement : "Lot 1149 Programme de théâtre. Programme des Misérables. Dans la marge, Doolan et Morris ont écrit alternativement : Atroce / Insupportable / Qui nous a invités ? / Costume marron / Sa fille joue Éponime ? / Doublure d'Éponine / Elle n'est même pas dedans ? / Il faut qu'on reste / Tu me revaudras ça / Ok / Ok / Je t'aime. 7 x 5 in. 10 -15 $ ".

J'arrête ma lecture pour internéter mon questionnement... (oui, internéter... c'est un mot..). Quelques clics confirment mon doute : tout ceci est un montage, un roman, un exercice de style, une fiction ! Quelques sites semblent dire le contraire, mais c'est confirmé par l'auteur et voici la page wikipedia de "Leonore", Sheila Heti de son vrai nom !

Leanne Shapton dit avoir eu l'idée de son oeuvre après avoir vu la vente aux enchères d'objets ayant appartenu à Truman Capote. En feuilletant le catalogue de cette vente, elle réalise qu'elle lit un peu sur la vie de l'auteur. Elle a l'impression d'être un "voyeur", d'entrer dans la vie intime de Capote. Comment une lampe, une tasse, une brosse à dent... comment ces objets peuvent-ils devenir synonymes de ce qu'une personne a été... Les objets de nos vies nous racontent. Ils font partis de nos vies. Que nous soyons matérialistes ou minimalistes, ils reflètent nos vie, notre relation aux autres et aux objets.

Elle décide donc de créer une relation de toute pièce. Deux "acteurs" (deux amis, Sheila Heti, une auteure, et Paul Sahre, un designer graphique), des objets ordinaires, des descriptions et beaucoup d'extraits de lettres et de mots... et nous avons un roman-photo en quelque sorte. L'histoire racontée est classique, banale : un homme et une femme se rencontrent, commencent une relation, apprennent à se connaître, se découvrent, s'exaspèrent, ne se comprennent plus, s'éloignent, se séparent...On se doute bien de toute façon de l'issu de cette relation... cette vente aux enchères en est l'aboutissement.

Mais de découvrir tout cela à travers des objets est fascinant et nous oblige à regarder les objets qui nous entourent d'un autre oeil... Que dirait-on sur notre vie si on observait et analysait les objets qui nous entourent ; les cartes et les lettres que nous avons reçus ou envoyés, les photos que nous conservons, les bibelots que nous exposons dans notre salon, les vêtements que nous portons... Tous ces objets - ou l'absence de ces mêmes objets - nous définissent.

Évidemment, on sent la main de l'auteure, on voit bien que ces amoureux s'écrivent un peu trop... beaucoup de notes trouvées dans les poches de manteaux et qui laissent présager l'évolution de la relation. Rien n'est innoncent dans les objets choisis et décrits. Même les "dommages" et le fait que certains objets ne sont "pas photographiés" ont leur raison d'être. Rien n'est laissé au hasard dans ces descriptions d'objets. On peut même parfois comprendre des choses dans les prix ! Mais ce n'est pas important... on peut oublier ces "efforts".

Car ce roman est tout simplement captivant... et l'implication sociologique tout aussi hallucinante - les objets nous définissent-ils à ce point et que signifie l'idée que nous vendons aux enchères les objets d'une vie ?

J'ai adoré !!!!!!! (je n'étais pas certaine si c'était clair :P ). Ce fut pour moi une rencontre inattendue et incroyable !

Le livre pourrait devenir un film et apparamment que Brad Pitt et Natalie Portman auraient été approché pou tenir les rôles principaux.

Les mots de l'auteur

"Lot 1105 - Liste manuscrite. Liste, écrite par Doolan sur du papier jaune. -- Texte : Pour : drôle, bon au lit, autre monde,  voyages, art / Contre ; dépressif - alcoolique ? obsédé par la célébrité, mauvaise haleine, tout le temps en voyag, ne s'intéresse pas à la nourriture, trop réservé. -- Feuille pliée cinq fois en deux. 14 X 8 1/2 in. -- 10-15 $" p. 47

"Lot 1107 -- Photographie -- Morris et Doolan, déguisés en Dustin Hoffman / Benjamin Braddock et Anne Bancroft / Mrs Robinson. -- Auteur inconnu. Le cliché a été plié. 6 X 4 in. -- 20 - 30$" p. 47

Pour en savoir un peu plus...

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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