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4 septembre 2011

Le moment captif d'un dimanche : fuite

pieds"Les pieds : les chers souffrants" [Antoine Baudeau de Somaize]

Un matin, je me suis réveillée et ils n'étaient plus là. Les yeux encore ensommeillés, j'ai cru que je me trompais. Mais j'avais beau frotter mes paupières, je ne les voyais pas.

J'ai alors cru que mes yeux me jouaient des tours. Ça leurs arrive. Ils aiment bien me faire voir des choses qui ne sont pas là. Alors pourquoi ne me feraient-ils pas croire qu'il n'y a que du vide là où il devrait y avoir quelque chose ? Mais j'avais beau remuer dans tous les sens, je ne les sentais pas non plus.

Un matin, je me suis réveillée et mes pieds s'étaient enfuis. Je dois avouer que je n'étais pas surprise. Je suppose qu'ils en ont eu assez. Ils devaient en parler depuis des années, mais ils n'osaient pas partir. Ils avaient un travail à faire. Mais on a tous ses limites, non ? 

Ils en ont eu marre. "Assez", se sont-ils dit. "Ça va faire, les souliers trop hauts, trop petits, qui frottent partout." "Ça suffit, les cornes, les ampoules, le sable sous les ongles, les orteils heurtés sur les pieds de tables, les talons trop secs, les plantes de pieds qui n'en peuvent plus d'être debouts sur la pointe des pieds. Tu nous entends ?, ont-ils crié, en vain. "Tu te rends compte que l'ongle de tes petites orteils sont pratiquement inexistants, tu t'imagines ! Et que ces mêmes orteils semblent ondulés dans tous les sens !", ont-ils soupiré tristement. "Si tu ne fais pas attention, nous te quitterons", m'ont-ils avertis silencieusement.

Et un matin, mes pieds m'ont quittée. Ils ne m'ont pas laissé de note. Rien. Ils se sont levés pendant la nuit et ont pris la fuite. Ils m'ont laissée toute seule. Assise dans mon lit, je ne les blâme pas. Je les comprends. Je savais que cela arriverait un jour. S'ils reviennent, j'en prendrai bien soin. Je le promets !

Bon, maintenant, je dois me lever, moi !!!

"Fuir : prendre son courage à deux pieds" [Alexandre Breffort]

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Commentaires
L
Oui les pauvres pieds portent le poids de tout le reste et des années avec !<br /> Moi j'ai aussi perdue mes mains dans la bataille, plus qu'à rester couché quoi...
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L
Mon commentaire était inexact en ce qui concerne Alice (au Pays des merveilles) car je suis allée voir dans ma bibliothèque. J'ai l'édition Flammarion (format poche) avec une photo de la vraie petite Alice en page couverture (une ravissante brunette qui a inspiré Lewis Carroll), avec une biographie et la première version d'Alice, et la Traversée du miroir. Mais bon il faut dire que je suis une fan d'Alice et de son génial créateur; cette édition est introuvable maintenant.<br /> <br /> J'ai aussi un très vieux livre avec les dessins originaux de Tenniel, un trésor que je ne prêterai jamais à personne. J'ai cinquante-cinq ans et suis toujours fascinée par cette histoire, autant que lorsque j'étais enfant...
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L
Ça me fait penser à Alice (au Pays des Merveilles) qui s'était mise à grandir comme une longue-vue après avoir mangé un gâteau, et qui disait "Mes pauvres pieds, qui prendra soin de vous désormais, car il est certain que moi je n'en serai plus capable..." (Citation de mémoire, peut-être inexacte, de mon histoire préférée depuis toujours)<br /> <br /> J'adore ce billet: l'expression penser avec ses pieds est une insulte à leur égard, car que ferions nous sans eux!<br /> <br /> Merci pour le sourire!<br /> <br /> Lise qui n'a pas de blogue
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L
@Ciorane<br /> Prends-en bien soin... sinon ils partiront aussi... soupirs, je savais qu'un jour cela arriverait, snif, mes pauvres pieds étaient bien à plaindre. ;)<br /> <br /> @Suzanne<br /> Merci ! ;)
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S
J'adorrrre ce billet. Merci Laila.
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