Moment captif d'un dimanche : tissage
"Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l'araignée sa toile." [François Mauriac]
Elle glisse le long d'une aile ; ses longues pattes caressant la statue. Elle a senti une vibration sur sa toile, mais ce n'était qu'une feuille morte poussée par le vent. Sa toile est dense. Sa toile est solide. Elle peut résister aux débris qui passent. Et attraper son prochain repas. L'araignée sait que sa toile lui permettra de vivre en capturant la vie des autres. Elle enveloppera le destin d'un autre de sa toile et vivra jusqu'à demain.
Elle ignore la peur. Elle ne se questionne pas sur son avenir. Elle ne se tourmente pas avec son futur. Et elle ne médite pas sur ses rêves. Elle ne se chagrine pas lorsque sa toile se brise. Elle repart à zéro ou alors reprend les fils qui tiennent encore et recommence à tisser. Elle tisse et retisse. Elle crée et recrée. Elle continue et persiste. Elle vit aujourd'hui et verra demain.
"On candystripe legs the spiderman comes -- softly through the shadow of the evening sun" [The Cure]