Landays afghans
Des images de femmes afghanes ont inondées les médias pendant quelques mois… ces femmes couvertes d’une burkha qui les cachent complètement. On sait qu’elles n’ont, encore aujourd’hui, pratiquement aucun droit, aucune liberté. On a eu droit à beaucoup d’écrits – livres, articles, reportages, … - sur les femmes afghanes.
Mariées en grande majorité contre leur gré, aucun droit à l’amour, aucun droit au désir…interdiction de se dévoiler, d’aimer, de désirer, d’avoir du plaisir… pourtant, quelques livres, quelques auteurs nous ont faits connaître la passion qui les animent à travers les landays. Ce mot signifie « bref » et désigne des poèmes de quelques vers, habituellement à peine plus de deux vers, qui évoquent des amours interdits, des passions, des désirs, des haines… Le poète Sayd Bahodine Majrouh a rassemblé plusieurs de ces poèmes et les a publiés. Avant d’être assassiné par des fondamentalistes, il nous a livré plusieurs recueils de ces poèmes. Il a dit, un jour que les femmes protestaient à leur condition par « le suicide ou le chant ». De tout temps, des femmes afghanes ont tenté de se battre, mais encore aujourd’hui, ces poèmes sont leur unique cri du cœur. Ils expriment leur fierté, leur courage, leur rage, leur désir d’amer et de vivre…
Quelques exemples :
« Gens cruels,
vous voyez qu’un vieillard
m’entraîne vers sa
couche
Et demandez pourquoi
je pleure et m’arrache
les cheveux !
Ô mon Dieu ! tu
m’envoies de nouveau la nuit
sombre
Et de nouveau je
tremble de la tête aux pieds,
car je dois monter
dans le lit que je hais. »
« J’étais plus
belle qu’une rose.
Dans ton amour, je
suis devenue jaune comme
l’orange.
Avant je ne
connaissais pas la souffrance ;
C’est pourquoi je
poussais droite comme un sapin. »
« Donne ta main
mon amour et partons dans les
champs
Pour nous aimer ou
tomber ensemble sous les
coups de couteaux.
Je saute dans la
rivière, les flots ne m’emportent pas
Le « petit
affreux » a de la chance, toujours je suis
rejetée sur le rivage.
Demain matin on me
tuera à cause de toi.
De ton coté ne va pas
dire que tu ne m’aimais pas. »
Sources :
Extraits tirés Le Suicide et le Chant, Poésie populaire des femmes pachtounes de Sayd Bahodine Majrouh, traduits du pachtou, adaptés et présentés par André Velter et Asne Seierstad ansi que de Femmes d’Afghanistan d’Isabelle Delloye.
Ces extraits furent recueillis dans le livre : Le Libraire de Kaboul d’Asne Seirstad.
Autres références :
http://www.afghanan.net/pashto/landay
http://www.curledup.com/songslov.htm
http://www.afghanculture.org/index.cfm?fuseaction=display.main&cat_id=142&obj=48
Images :
- Le Suicide et le Chant : http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2070736008
- Le Libraire de Kaboul : http://perso.orange.fr/mondalire/bibliovirbis4.htm