Mes crimes littéraires
Je n'ose trop en parler. Si je parle de crimes, c'est que je me sens coupable. C'est que les livres sont pour moi si importants. Une relation très intime s'est établie entre les livres et moi... dès la première fois où j'ai pu voir un livre. La première histoire que ma mère m'a lu, le premier livre que j'ai tenu dans mes mains, le premier livre que j'ai lu seule, le premier livre que j'ai emprunté à la bibliothèque, le premier livre que j'ai acheté moi-même...
J'ai compris très tôt que les livres faisaient partie de ma vie, qu'ils y avaient une place choyée. Ma mère aimait les livres aussi et donc dès mon enfance j'avais plusieurs livres dans ma bibliothèque. Des livres imagés, des livres cent fois feuilletés, des livres crayonnés gardant la trace de moments pour la plupart oubliés mais qui furent problablement importants.
Les livres se sont multiplés dans ma vie. Tout d'abord les livres qu'on m'a acheté. Puis les livres que j'ai empruntés à la bibliothèque - bibliothèque de mon école, bibliothèque de mon quartier. Ensuite les livres que j'ai commencé à m'acheter moi-même, principalement dans les bouquineries - où les libraries, et même, les magasins de livres usagés, comme on disait. Car évidemment, il n'y avait pas beaucoup de sous pour acheter ces livres.
Et les livres se sont accumulés. Des livres, des livres, des livres... et quand j'ai étudié en littérature, c'était à cause du contenu des livres... et quand j'ai étudié en bibliothéconomie, c'est à cause du livre, du papier, de l'archives, de l'information...
Un histoire d'amour entre moi et les livres - autant les mots que le papier, le contenu et le contenant... Mais voilà, comme bien des histoires d'amour, il y a quelques épisodes moins joyeux, dont je suis loin d'être fière... auxquels je ne peux penser sans avoir une petite larme... des abandons, des bêtises, des oublis... mes crimes littéraires !