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15 juin 2008

Les divins secrets des petites ya-ya - Commentaires

Critique de lecture
Les divins secrets des petites ya-ya / Rebecca Wells. – [Paris] : Belfond, c1998. -- 471 p. ; 18 cm. – ISBN 2-226-09548-X. – Coll. Pocket ; 10759.

Titre original: Divine Secrets of the Ya-Ya Sisterhood

Résumé :

Une femme à l’aube de la quarantaine, Siddalee Walker, metteur en scène qui connaît enfin le succès, se voit dans l’obligation de remettre sa vie en question.

Dans une entrevue pour le Sunday New York Time, elle se laisse aller à raconter certains détails de sa vie et de son enfance. Ses propos sont amplifiés et l’article met en avant plan, les mauvais traitements infligés par sa mère lorsque Siddalee était enfant. La publication de l’article plonge sa famille dans une crise. Sa mère, Viviane « Vivi » Walker, la renie et refuse de lui parler, elle interdit à son mari, ses enfants et ses amies de la voir ou de voir la pièce qui a rendue Siddalee célèbre.

Siddalee ne sait comment arranger les choses et plonge dans de profonds questionnements sur sa vie et surtout sa relation amoureuse avec son fiancé Connor. Ayant besoin de temps pour réfléchir, elle retarde son mariage et décide de s’isoler pour quelques temps dans un chalet. Alors qu’elle se pose des questions sur sa peur de l’amour, ses incertitudes et ses craintes, elle décide de demander à sa mère de lui prêter un album qu’elle a confectionné au cours des années et dans lequel elle garde des souvenirs sur sa vie et celles de ses meilleures amies, les ya-ya. Le livre s’intitule « Les divins secrets des petites ya-ya ».

Vivi accepte de lui prêter l'album. Siddalee commence alors à feuilleter l’album de souvenirs contenant des bouts de la vie de ce groupe d’amies. Les ya-ya partagent une amitié unique et forte. À travers des coupures de journaux, des lettres, des photos et divers souvenirs, Siddalee apprend à connaître la vie de ces femmes et surtout de sa mère. Mais le livre ne raconte pas tout et elle veut comprendre pourquoi sa mère est devenue la femme qu’elle est aujourd’hui.

Commentaires personnels :

Le roman “The Divine Secrets of the Ya-Ya” se veut une suite du premier roman de Rebecca Wells “ Little Altars Everywhere” et reprend donc les principaux personnages de celui-ci. Le roman fut adapté au cinéma en 2002.

Le roman raconte les questionnements sur l’amour, le bonheur et la famille de Siddalee Walker et sa quête pour connaître la vérité sur sa mère. Elle tente de comprendre le passé et la vie de sa mère à travers un album de souvenirs appartenant à celle-ci. Dans cet album, Viviane Walker a gardé la trace des moments importants de sa vie et de son amitié avec les Ya-Ya.  

Alors que l’on suit Siddalee dans sa découverte des souvenirs de l’album, on assiste grâce à de nombreux « flashbacks » à des moments de la vie de sa mère et de ses amies, les Ya-Ya. La narration passe de la perspective de Siddalee, à la troisième personne, à la perspective de Viviane. On lit parfois les retours en arrière par l’entremise de lettres. Petit à petit, on nous présente les hauts et les bas de la vie des Ya-Ya. Et on comprend petit à petit les difficultés et les tourments de la mère de Siddalee.

Le roman nous raconte l’histoire d’une longue et solide amitié entre 4 femmes et surtout comment cette amitié a modelé, transformé la vie de ces femmes. Et c’est à travers cette amitié que le thème de la relation entre mère et fille est abordé. Et surtout la relation entre Siddalee et Viviane. Une relation difficile, trouble, hantée par les abus physiques que Viviane a infligé à ses enfants, particulièrement sa fille aînée.

Les abus physiques qu’elle a vécus ont affecté Siddalee toute sa vie et pour arriver à continuer sa vie, elle doit comprendre sa mère. Comprendre et pardonner sa mère, ne signifie cependant pas oublier et excuser les gestes. Mais comprendre et accepter sa mère lui permet de se comprendre et de s’accepter elle-même.

Le roman met également en scène la Louisiane. Cette dernière semble respirer et vivre dans le roman. Les passages qui décrivent la région sont remarquables. On apprend aussi sur l’époque, la vie en Louisiane dans les années 40, 50, 60… J'ai particulièrement appréciés ces passages.   

Si certains personnages sont vivants et touchants, on peut cependant déplorer le manque de détails sur les autres ya-ya. L’écriture est juste, mais sans surprise. La narration est intéressante et le fait de changer de perspective, de passer du présent au passé est bien mené.

J’ai cependant un avis mitigé sur ma lecture. Alors qu’à certains moments, j’étais complètement prise par l’histoire, alors que parfois j’ai souri et qu’à d’autres moments, j’ai senti quelques larmes me venir aux yeux, à d’autres moments, j’ai trouvé le roman long.

Les états d’âmes de Siddalee me semblaient répétitifs et parfois un peu ennuyeux. Ses craintes face à l’amour m’ont semblé parfois exagérées. Cette quête de soi-même, seule loin de tous, m’a par moment ennuyée. De même que cette fameuse amitié, plus forte que tout… m’a parfois achalée et semblée surfaite. J'ai levé les yeux en l'air à quelques reprises !

J’ai bien compris que personne n’excusait le fait que Viviane avait battu ses enfants, mais il me semble qu’on minimisait beaucoup ses actes ainsi que le fait qu’elle soit alcoolique. Je déplore également la fin qui m’a semblé précipité… comme si l’auteur avait passé des pages et des pages à raconter son histoire et que soudainement elle réalise qu’elle doit conclure son roman. En quelques pages, les 3 amies de sa mère explique un épisode important de la vie de Viviane, puis Siddalee va retrouver sa mère, lui pardonne et se marie.

Et j’aurais aimé connaître plus les autres personnages. De plus, selon moi, l’auteur aurait dû offrir plus d’espaces aux personnages masculins. Mais c’est une histoire d’amitié entre filles et une histoire de relation entre mère et fille… donc les hommes sont secondaires. Tous. 

Mais en général, j’ai cependant beaucoup aimé ces femmes qu’on nous présente comme des êtres qui sont loin d’être parfaits. Et on doit un jour se regarder, noter nos forces et nos faiblesses, les accepter, les comprendre, et ensuite vivre sa vie. Un roman sur les relations qui parsèment nos vies et comment nos familles influencent nos vies, comment des émotions se transmettre de génération en génération.

Je déplore cependant le fait d'avoir lu le roman dans sa traduction française. Certains choix du traducteur m'ont semblé boiteux... comme par exemple, dire que les enfants étaient en CE1, ce qui n'a aucun lien avec les États-Unis... il n'était pas nécessaire, selon moi, de faire ces ajustements. De plus, on perd certaines expressions typiquement "louisianaises" dans la traduction... Mais finalement, malgré tout, j'ai bien apprécié cette lecture - et j'ai une envie folle de retourner en Louisiane.

Premier article: Les divins secrets des petites ya-ya - L'auteur

Citations:

« Mains levées au-dessus de nos têtes, nous nous touchons par les pouces et prononçons notre serment : « Je suis membre de la tribu royale et loyale des Ya-Ya dont je n’ai pas le droit de me séparer et que personne n’a le droit de diviser parce que nous sommes de même sang. Je jure solennellement d’être fidèle à mes sœurs ya-ya, de les chérir et de les protéger, de ne jamais les abandonner dans le malheur et cela jusqu’à l’heure de ma mort, où Dieu reconnaîtra les siens. » p. 111

« […] elle s’interrogea sur le savoir subliminal qui passe entre une mère et une fille. Un savoir préverbal, des histoires sans mots circulant comme le sang riche en oxygène entre une mère et son bébé, à travers le placenta. Elle se demanda si, quarante ans plus tard, elle pouvait encore recevoir des signaux de sa mère, par l’intermédiaire d’un cordon psychique capable de franchir l’obstacle de la distance et des multiples incompréhensions ». p. 270

Sources :

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Commentaires
L
Il est vrai que ce livre est très aimé, et les clubs de Ya-Ya se multiplient sur le Web et ailleurs. <br /> <br /> Je dois t'avouer que je suis un peu comme toi. Et même si certains épisodes m'ont vraiment plu - comme la relation de la première du film "Autant en emporte le vent" raconté à travers de lettres de Viviane - d'autres m'ont paru vraiment longs et même ennuyants. Il manque quelque chose pour vraiment m'accrocher.<br /> <br /> Et cette fameuse "amitié" ne m'a pas touchée comme elle semble avoir touché tant de femmes ! <br /> <br /> Je suis donc très ambivalente dans mon appréciation - mais comme je semble ne pas apprécier beaucoup mes lectures ces temps-ci... et devant les averses d'éloges, je me suis retenue dans ma critique ;)
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B
Je ne te cacherai pas que ce sont surtout tes réserves sur le livre que j'ai appréciées... parce que je n'en entends dire que du bien, alors que je n'avais pas réussi à le finir, l'histoire ne m'accrochait pas vraiment, je n'y croyais pas.<br /> Mais ce livre est tellement aimé que j'ose à peine le dire !
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