L'ange Lailah
J'ai choisi Laila pour pseudonyme et j'en parle un peu ici. C'est étrange mais à la longue, il me colle à la peau et je me sens autant Laila que mon véritable prénom. J'avais lu un peu sur le nom avant de le choisir, mais j'ai voulu faire un peu plus de recherche... donc voici, ce que j'ai trouvé...
On retrouve le nom de Laila
sous différente forme : Lailah, Leliel, Lailael, Layla. Cette entité est
généralement considérée comme un ange faisant partie du folklore religieux
juif. Son caractère est ambivalent
puisqu’on le retrouve à la fois décrit comme ange « saint »,
« bénéfique » ou « lumineux » dans certains textes et comme
un ange « déchu », « maléfique » ou « d’ombre »
dans d’autres. Certains textes incluent dans leurs propos à la fois ces deux
aspects considérés comme « contraires ».
Laila, est souvent appelé l’ange
de la nuit – souvent considéré comme démoniaque- et son nom dérive du mot hébreu
« lailah » qui signifie justement « nuit ». On dit d’ailleurs
« Lailah tov » pour dire « bonne nuit ». On retrouve
le terme dans le Livre de Job 3:3 : « Périsse le jour où je suis né, Et la nuit qui dit : Un enfant mâle est
conçu ! ». Mais Laila est également décrit comme le « prince de la
conception ». Dans ce verset de l’Ancien Testament, « lailah »
ou la « nuit » est donc considéré comme à la fois maléfique et comme « supervisant »
la conception.
Job dans ce texte maudit le
moment de sa conception : « Ce
jour ! qu'il se change en ténèbres, Que Dieu n'en ait point souci dans le ciel,
Et que la lumière ne rayonne plus sur lui ! Que l'obscurité et l'ombre de la
mort s'en emparent, Que des nuées établissent leur demeure au-dessus de lui, Et
que de noirs phénomènes l'épouvantent ! Cette nuit ! que les ténèbres en
fassent leur proie, Qu'elle disparaisse de l'année, Qu'elle ne soit plus
comptée parmi les mois ! Que cette nuit devienne stérile, Que l'allégresse en
soit bannie ! Qu'elle soit maudite par ceux qui maudissent les jours, Par ceux
qui savent exciter le léviathan ! Que les étoiles de son crépuscule
s'obscurcissent, Qu'elle attende en vain la lumière, Et qu'elle ne voie point
les paupières de l'aurore ! […] » (traduction de Louis Segond, 1910).
Étant le « prince de la
conception », Laila est donc responsable – ou le « superviseur »
- de toute conception. Cet attribut a d’ailleurs, dans certaines traditions
magickes ou spiritualités qui invoquent ou évoquent cet ange, fait de Laila une
entité féminine, alors que les anges n’ont, par définition pas de sexe – bien
que la plupart des représentations d’anges leurs donnent des traits masculins
(de plus, le mot « ange » : malakh est un nom masculin). Laila est souvent
comparée, parfois même assimilée, à Lilith, la première femme, ou démon féminin
de la conception –bien que Lilith détruise habituellement le fruit de la
conception. On associe également Laila à un ange « féminin » en
raison de la sonorité féminine de son nom. Son nom ne ressemble pas aux noms habituels
d’anges et ne comporte pas la terminaison « el » qui signifie « dieu »
(bien qu’une graphie du nom soit « Leliel ».)
Selon le Zohar – étude
approfondie de la Torah ou Pentateuque ; en particulier de la Genèse et l’Exode – Lailah est l’ange qui est chargé de protéger et garder l’esprit à sa naissance.
Ce qui n’en fait pas une entité négative. Laila est donc en charge à la fois de
la conception et de la protection des esprits conçus à leur naissance.
Plusieurs prières existent d’ailleurs pour appeler l’ange de la conception. Ces
prières demandent à l’ange Laila de favoriser la conception d’un enfant. Dans
ces prières on promet de s’occuper et d’aimer l’enfant à naître et on remercie
l’ange de son aide, sa protection et de cette création – toujours en rappelant
le rôle principal de « dieu » auquel l’ange est soumis. Cette
conception demeure possible par la grâce de « Dieu » dont l’ange est uniquement
l’intermédiaire. L’ange permet la conception car « Dieu » le permet.
Laila préside donc sur la
nuit et la conception, à la fois démon (ange déchu) et ange. Cependant, certains
textes – qui analysent la Genèse, par exemple, Bereshit Rabba - disent qu’on
peut retrouver une histoire qui raconte comment l’ange Lailah a combattu pour
Abraham lors de ces affrontements avec les Rois. Ceci renforce l’image positive
et bénéfique de l’ange. On retrouve aussi cette histoire dans « The Legend
of the Jews » par Louis Ginzberg.
D’autres textes peuvent être
trouvés sur l’ange Laila et mettent en évidence son lien avec la conception de
la vie. On retrouve d'ailleurs plus d'occurence soulignant le lien avec la conception que le lien avec la nuit.
Dans son livre pour enfants « Before you were born », l’auteur
et folkloriste Howard Schwartz aborde la nature de l’ange Laila d’une façon
simple et très complète.
L’auteur appelle Laila, la
sage-femme des âmes. Il souligne que l’ange rassemble l’âme – ou l’esprit - et
la semence pour ensuite s’assurer que cette semence, cette « graine »
contenant maintenant une âme, sera déposée dans un ventre maternel. Laila
accomplit cette tâche sur l’ordre de Dieu et va chercher l’âme dans le Jardin d’Eden.
Il ordonne à l’âme d’entrer, de s’unir à la semence pour former le futur être
humain.
L’auteur explique aussi qu’alors
que l’enfant grandit dans le ventre de sa mère, l’ange Laila place une
chandelle allumée à la tête de l’enfant – toujours dans le ventre – pour qu’il
puisse voir d’un bout à l’autre de l’univers. Le Livre de Job 29 :3
évoquerait d’ailleurs cette lumière : « Job prit de nouveau la parole sous forme sentencieuse et dit : Oh ! que
ne puis-je être comme aux mois du passé, Comme aux jours où Dieu me gardait, Quand
sa lampe brillait sur ma tête, Et que sa lumière me guidait dans les ténèbres ! » Laila a
également comme responsabilité d’apprendre à l’enfant à naître, la Torah ainsi
que l’histoire de son âme. L’enfant à naître est pur et il fait d’ailleurs la
promesse à Laila qu’il gardera son âme pure. L’ange lui montrera également le
Ciel et l’Enfer. Lorsque l’enfant doit naître, l’ange éteint la chandelle et
assiste la naissance. Mais lorsque l’enfant sort du ventre maternel, Laila
frappe
la lèvre de l’enfant avec son doigt (lui laissant cette petite marque
ou pli que l'on a au-dessus de la lèvre) ce qui fait en sorte que
l’enfant oublie
tout ce qu’il a appris avant sa naissance. L’histoire souligne
cependant que ce
que l’enfant a appris ne disparaît pas vraiment. Ce qui explique
certains
souvenirs, connaissances. Le mythe rapporté par Schwatz continue en
disant que Laila surveille l’enfant durant toute sa vie – une sorte d’ange gardien – et à
sa mort, l’ange le guidera jusqu’au « ciel », vers un nouveau monde,
devant Dieu où la personne devra rendre compte de sa vie passée sur « terre ».
Ce mythe fait de Laila, plus
qu’un ange bénéfique, mais également un ange gardien. On peut retrouver ce
mythe dans le texte : Midrash Tanhuma Pekude 3 qui fut publié en 1522. Cette
histoire présente donc Laila comme l’ange qui sur l’ordre de Dieu, ira chercher
une âme dans le Jardin d’Eden qu’elle obligera à naître. On ajoute parfois que
l’âme refuse d’abord de se plier à la volonté de Dieu car elle se « rappelle »
la souffrance de naître. Et donc cette âme aurait déjà vécu. Le texte cherche
cependant en grande partie à souligner la présence de Dieu à chaque instant de
la vie – avant même la conception. Il souligne également l’aspect
essentiellement pur de l’âme humaine mais qui peut être influencée par le pourvoir
du « mal ». Et finalement que à notre naissance – ou plutôt avant
notre naissance, notre âme - nous avions la capacité de comprendre Dieu ainsi
que les secrets de la Torah mais que nous oublions cette connaissance.
À lire :
- Mysteries
of the Angel Lailah / by Howard Schwartz. -- http://www.jbooks.com/interviews/index/IP_Schwartz_Lailah.htm
- Angel Laila IN Wikipedia. -- http://en.wikipedia.org/wiki/Angel_Laila