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26 octobre 2007

La fête du potiron

potironCritique de lecture

La fête du potiron / Agatha Christie ; traduit de l'anglais par Claire Durivaux. -- Paris: Librairie des Champs-Élysées, 1973. -- 252 p. ; 17 cm. -- Coll: Club des Masques; 174.

Titre original: Hallowe'en Party
Titre alternatif : Le Crime d’Halloween

Quatrième de couverture

Hercule Poirot s’apprêtait à passer une paisible soirée dans son appartement londonien lorsque surgit – venant troubler sa quiétude – son amie, la romancière Ariadne Olivier, dans un état de surexcitation fébrile.

Dans une petite agglomération pas très éloignée de Londres, elle a assisté à une réunion pour enfants et adolescents, offerte par Mrs Drake à l’occasion de la fête du Potiron. Or, au cours des réjouissances, une fillette bavarde et menteuse a été sauvagement assassinée. Peu de temps avant de mourir, elle s’était vantée publiquement d’avoir assisté à un meurtre, des années plus tôt.

Mrs. Olivier supplie Poirot d’aller à Woodleigh Commun pour tenter d’élucider les raisons de ce meurtre et d’en découvrir le coupable. Le célèbre détective accepte et à peine arrivé dans la paisible bourgade, il s’apercevra que cette paix n’est que d’apparence.

Résumé

Dans une paisible petite ville près de Londres, une fête pour enfants est organisée à l’occasion de l’Halloween. Pendant les préparatifs, une fillette, Joyce, se vante d’avoir été témoin d’un meurtre alors qu’elle était plus jeune. Personne ne la prend au sérieux et on croit qu’elle veut bien paraître devant une des dames invitées, une romancière connue : Mrs Olivier.

La fête de déroule selon les plans, les jeux se succédant au grand plaisir des enfants. Mais après la fête, alors que Mrs. Drake – l’organisatrice de la fête – et quelques adultes rangent les pièces, Joyce est découverte dans la bibliothèque, noyée dans le sceau d’eau ayant servi au jeu des pommes.

Alors que la communauté – et la police – croient à l’œuvre d’un détraqué, Mrs. Olivier est convaincue que l’enfant fut assassinée à cause de la déclaration qu’elle avait faite à propos d’un meurtre dont elle avait supposément été témoin. Elle fait donc appel à son bon ami, le détective privé Hercule Poirot, connu pour ses méthodes inhabituelles et surtout pour son haut taux de réussite.

Poirot se rend donc dans la petite ville pour mener son enquête. Son vieil ami, le Superintendant Spence, maintenant à la retraite vit également dans cette ville avec sa sœur et Poirot le persuadera de lui donner un coup de main. Le frère et la sœur lui apporteront nombres de renseignements sur les gens demeurant dans le village et sur les possibles crimes ayant eu lieu – et susceptibles d’être le meurtre dont aurait été témoin la fillette assassinée.

Le détective interrogera les gens ayant participé à la fête ainsi que d’autres gens du village. Petit à petit, il se forge une idée des habitants de Woodleigh Commun et des relations qui les lient. La mort d’une vieille femme, une jeune femme au pair qui disparaît, un testament falsifié, un jardin de rêve, un jardinier narcissique et une fillette angélique et une fillette qui mentait … tout cela finira par le mener à l’assassin de Joyce.

L’œuvre et Commentaires personnels

Le roman parut en 1969 et met en vedette un des personnages les plus connus d’Agatha Christie : le détective belge, Hercule Poirot. D’autres personnages récurrents sont également présents : l’écrivaine de romans policiers, Ariadne Olivier ainsi que le superintendant Spence, maintenant à la retraite et résidant dans la petite ville où a lieu le crime.

Le roman fut d’abord traduit en français sous le titre de « La fête du potiron » pour ensuite se voir donner le titre français « Le crime d’Halloween ».

Le roman reprend les principales caractéristiques qui ont marqué les œuvres policières d’Agatha Christie : les dialogues et interrogatoires de Poirot, les manies et habitudes du détective belge, les traits et même clichés de la société anglaise d’une certaine époque, etc. Mais il introduit cependant quelques éléments plus modernes. Le meurtre d’une enfant qui sous-entend de possibles motifs sexuels est nouveau dans l’œuvre d’Agatha Christie. On parle en effet d’un détraqué ou d’un obsédé lorsqu’on parle tout d’abord du possible meurtrier; on ne nomme jamais la possibilité du motif sexuel, mais il est sous-entendu). Elle parle aussi des adolescents et de certaines caractéristiques des jeunes de ce temps. Le roman est évidemment d’une autre – nouvelle - époque. L’auteur s’éloigne de la première moitié du siècle pour commencer une incursion dans une époque qui semble, tels ses personnages, la surprendre un peu, même si on sent qu’elle demeure très ouverte à la jeunesse et à la modernité.

On retrouve aussi dans le roman le thème du narcissisme, le désir de la perfection qui amène une personne à commettre les pires crimes afin de réaliser leurs rêves. Le mythe de Narcisse est amené et suggéré à plusieurs endroits pendant l’histoire pour culminer à la fin du roman.

Encore une fois dans son roman, Agatha Christie souligne l’importance de la personnalité de la victime, de l’assassin et même des gens impliqués dans le crime pour la résolution du crime. Ce dernier ne peut se résoudre uniquement par quelques indices mais par la recherche de mobiles. On assiste alors à une enquête intellectuelle. On est très loin ici des preuves médico-légales (ou forensiques comme on dit maintenant parfois), pas d’analyses d’ADN ou des os, etc. Il y a bien parfois dans les romans d’Agatha Christie, des indices qui donnent une « idée », un fil, un morceau de papier, un tissu déplacé, ou comme dans le roman « La fête du potiron », un vêtement mouillé et un vase brisé. Mais habituellement, la recherche du coupable se fait par déduction et par la réalisation d’interrogatoires plus ou moins formels. Ici, Poirot va parler, discuter avec les invités de la fête, avec des personnes liées de près ou de loin à l’histoire et va poser des questions, non seulement sur le crime, mais surtout sur la victime et sur les gens. Et il remonte dans le temps, s’éloignant parfois du crime actuel pour remonter dans les vieilles histoires qui ont peut-être (ou non) un lien avec les événements présents. Il s’agit alors de découvrir les liens, les relations entre les gens et événements et même parfois, l’absence de liens fournie un indice.

Dans « La fête du potiron » ont retrouve également un des cadres favoris de l’auteur, la campagne anglaise. Souvent dans ses romans, l’auteur présente des crimes à caractère privé, se passant dans un vase relativement clos. Les traditions anglaises, la vie « respectable » et traditionnelle, l’importance du paraître, sont encore mises de l’avant. À la fois pour les vanter mais aussi pour souligner les lacunes de ces valeurs. Les personnages du roman ont souvent des idées traditionnelles et ont parfois de la difficulté à accepter le changement.

Le livre offre également d’excellentes représentations des personnages connus de Christie. Les principaux traits caractéristiques des personnages sont repris et mis en évidence. On retrouve en particulier une excellente description d’Ariadne Olivier, auteur de romans policier, et qui est évidemment une caricature d’Agatha Christie, elle-même.

Le style de l’écriture peu paraître parfois un peu vieillot, de même que certaines descriptions ou personnages. On sent cependant une différence entre ce roman parut en 1969 et les romans de l’écrivaine qui parurent dans les décennies précédentes. On note tout de même encore une certaine façon de voir les rôles des hommes et des femmes, la bienséance, etc. qui semble un peu dépassée… mais qui fait tout le charme des romans d’Agatha Christie. Et qui donne une bonne idée de la société anglaise de l’époque – enfin d’une certaine portion de la société anglaise. Certaines reprises d’images et d’événements peuvent cependant lasser certains lecteurs.

« La fête du potiron » s’inscrit dans l’œuvre de Christie. On retrouve tout ce qui caractérise le style de l’auteur, mais personnellement, je considère ce roman comme se démarquant légèrement par le type de crime (une enfant) et par certains thèmes.

Comme j’aime beaucoup l’auteur, d’autres analyses de ses romans suivront certainement prochainement, je vais donc réserver à plus tard, un article sur l’auteur, elle-même… ;)

Source :

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Commentaires
A
J'aime beaucoup ce roman! Comme j'aime beaucoup Agatha Christie aussi! Je préfère de loin de titre Le crime d'Halloween qui évoque beaucoup plus pour moi! ;)
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