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10 juin 2008

Le sang du temps - Commentaires

Critique de lecture

Le sang du temps / Maxime Chattam. – [Paris] : Michel Lafon, c2005. – 467 p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-266-16753-6Chattan2

Résumé :

Deux histoires sont racontées dans le roman de Maxime Chattan, Le Sang du temps. La première histoire se passe en 2005. Une jeune secrétaire médico-légal, Marion, découvre par hasard un secret d’État et doit fuir de toute urgence Paris. Pour la protéger, les autorités la conduisent en secret au Mont-Saint-Michel où elle sera en sécurité parmi la communauté religieuse.

Alors qu’elle fait connaissance avec les lieux, la communauté religieuse et les quelques habitants du Mont-Saint-Michel, elle se sent surveiller, mal à l’aise. Elle s’installe néanmoins dans son nouveau environnement. Elle découvre, un jour, dans sa chambre, un papier lui proposant une énigme qu’elle s’empresse de résoudre. Intriguée, elle cherche à savoir qui lui a envoyé même si cela l’inquiète.

Voulant se rendre utile, elle se rend à Avranches pour travailler aux archives et aux livres du Mont-Saint-Michel. Par hasard, elle découvre un manuscrit caché à l’intérieur d’un livre. Le texte raconte l’histoire d’un détective enquêtant en 1928, au Caire, sur le meurtre d’enfants retrouvés incroyablement mutilés.

Marion emporte avec elle le manuscrit et commence la lecture de cette histoire. Nous sommes donc transportés avec elle au Caire. Au fur et à mesure qu’elle lit, nous entrons dans cette deuxième histoire du roman.

Au début du siècle, le détective Jeremy Matheson, en service au Caire, se voit confier une enquête sordide. Des enfants sont retrouvés, morts et mutilés dans les faubourgs pauvres de la ville. La population y voit l’œuvre d’une créature démoniaque, une goule. Le détective poursuit son enquête, ne se laissant pas influencer par les légendes, il veut retrouver le meurtrier bien réel.

Avec Marion, nous sommes les témoins de l’enquête de Matheson, raconté selon la perspective du détective qui tient un journal personnel de son enquête. Petit à petit, Marion est complètement captivé par l’histoire et dépose avec peine le manuscrit. Mais au fur et à mesure qu’elle avance dans l’histoire, elle se sent de plus en plus espionnée et commence à croire que l’histoire de Matheson a des conséquences sur sa propre vie. Qui la surveille ? Qui semble vouloir l’empêcher de connaître la fin de l’histoire ?

Commentaires personnels:

L’auteur est un expert des thrillers et donne à ses romans une touche toute américaine qui le distingue des auteurs français et qui ont fait sa renommée. Le roman dégage une tension constante, les chapitres sont courts et intenses, les rebondissements se succèdent rapidement. On a parfois l’impression de voir un film. Les éléments se superposent apportant des réponses mais laissant toujours un mystère plané. L’atmosphère est angoissante et les scènes horribles sont abondantes.

Le roman est parsemé d’indices, d’effets miroir… et à la fin du livre, on n’est pas certain du dénouement. Les réponses données ne sont pas claires et l’auteur lui-même nous fait douter de nos conclusions – à la fois dans son prologue et dans sa conclusion. Il nous amène même à poursuivre notre enquête en relisant autrement son roman, en donnant une piste à la fin…

Et donc, Chattam veut nous pousser à la réflexion. Il offre des pistes, mais le roman nous appartient. Les deux histoires sont en général bien menées, même si parfois on semble perdre un peu le personnage de Marion. Son histoire, son secret, les raisons qui la font venir au Mont-Saint-Michel semblent être secondaires et on reste un peu sur sa faim. En fait, Marion, est moins un personnage de l’histoire, qu’une lectrice. C’est à travers sa lecture qu’on lit le roman. Sa lecture est notre lecture. On voit le passé défiler comme un film.

Le Mont-Saint-Michel est très présent dans le roman, mais aussi la ville du Caire. On sent les deux lieux vivre. Même si on aurait aimé lire un peu plus de détails sur le Mont. On apprend cependant beaucoup sur le Caire, l’atmosphère de cette époque, de cette ville particulière.

Le livre se lit rapidement et on sent que l’écriture y est pour quelque chose… phrases courtes, denses… beaucoup d’actions, beaucoup de stress et une atmosphère étouffante. On s’attache à la lecture du roman mais surtout aux histoires qu’il contient. Surtout à l’enquête sur les meurtres d’enfants.

Le roman n’a pas fait l’unanimité chez les lecteurs et surtout les fans de Chattam. Plusieurs ont été déçus du roman, s’attendant à un autre roman dans la lignée de la Trilogie du mal. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié ma lecture même si certains détails m’ont apparu clichés et que le personnage de Marion m’a semblé un petit brin fade. J’ai trouvé la fin un peu rapide, et j’ai été un peu agacé par cette façon que Chattam s’est inclus dans son roman… et par la façon qu’il semble vouloir nous intriguer… Mais dans l’ensemble, c’est un roman efficace et il m’a tenu en haleine jusqu’à la fin.

L'avis d'Hilde, Valeriane et Majanissa.

Premier article : Le sang du temps - L'auteur.

Voir aussi: Le sang du temps - Expérience de lecture

Citations:

"Elle souhaitait être chez elle. Dans son vrai chez elle, à Paris. Elle voulait se coucher le soir et mettre le réveil pour le lendemain matin, celui-là même qui la ferait maugréer à sept heures moins le quart, pour aller travailler." p. 397

"Elle avait toujours eu un petit faible pour les éditions anciennes, surtout de livres pour enfants, qui sentaient la poussière, la moisissures et le temps. " p. 81

"À bien y réfléchir, elle n'avait pas lu, c'était bien là le problème. Elle avait vécu la découverte de l'enfant mort. Le pouvoir des mots." p. 123

Sources:

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