Mathématique du crime
Critique de
lecture
Mathématique du
crime / Guillermo Martinez ; traduit de l’espagnol (argentine) par Eduardo
Jiménez. – [Paris] : Robert Laffont, 2008. – 259p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-221-11058-4.
Titre original : Crimenes imperceptibles
Quatrième
de couverture :
Dans la sereine et studieuse Oxford, alors
qu'enfle la rumeur de la résolution imminente du plus ardu problème des
mathématiques, le théorème de Fermat, un tueur en série adresse à l'éminent
logicien Arthur Seldom de mystérieux messages - fragments d'une démonstration
écrite en lettres de sang... Seldom saura-t-il, avec l'aide du narrateur, un
jeune étudiant à peine débarqué de son Argentine natale, trouver la clé de
l'énigme ?
Mêlant adroitement la singulière
atmosphère des collèges britanniques, les tourments de la passion, les
abstractions de Wittgenstein et de Gôdel, les mystères des sectes
pythagoriciennes et les antiques secrets de la magie, Mathématique du crime,
roman policier de construction classique et pourtant hors normes, nous tient en
haleine jusqu'à son dénouement, un magistral acte de prestidigitation...
L’auteur :
Guillermo Martínez est né un 29 juillet de 1962 en
Argentine, à Bahía Blanca. Il étudia à l’Universidad Nacional de Buenos Aires,
où il obtient un Doctorat en Mathématiques logiques. Après avoir obtenu son
diplôme, il restera deux ans au Mathematical Institute d’Oxford en Angleterre où
il fera un post-doctorat. Après son séjour à Oxford, il retourne en Argentine.
Il commence à écrire à 17 ans, un livre de contes
intitulé, La jungla sin bestias (inédit).
Cette œuvre obtiendra le Primer Premio
del Certamen Nacional de Cuentos Roberto Arlt. Il écrit ensuite plusieurs essais et articles et publie
un recueil de nouvelles, Infierno
grande, en 1989 – qui obtient le Premio del Fondo Nacional de
las Artes - et son
premier roman, Acerca de Roderer,
en 1993. Il collabore également au journal argentin, La Nación. Il publia Crímenes
imperceptibles, en 2003 et reçut la même année, le prix Premio Planeta pour son roman qui fut
traduit en plus de 30 langues. Le roman fut adapté au cinéma en 2008.
Il participa au programme international de l’Université de l’Iowa « Writing Program » et il obtient plusieurs bourses du Banff Centre for the Arts ainsi que des fondations MacDowell et Civitella Ranieri. Il enseigne présentement à l’Université de Buenos Aires.
Site de l’auteur.
Bibliographie partielle :
- Infierno grande (1989)
- Acerca de Roderer (1993)
- La mujer del maestro (1998)
- Borges y las matemáticas
(2003)
- Crímenes imperceptibles
(2003)
- La fórmula de la inmortalidad (2005)
- La Muerte Lenta de Luciana B (2007)
Résumé:
Le roman met en scène un jeune mathématicien argentin qui vient à Oxford
pour faire son doctorat. Il loue une chambre chez une dame handicapée et sa
fille musicienne.
Alors qu’il vient à peine d’arriver, la femme chez laquelle il loge est retrouvée
morte. Il découvre le corps en même temps qu’un célèbre logicien, Arthur
Seldom, ami de la femme et de sa fille. Cette mort pourrait sembler naturelle
si ce n’était que Seldom reçut un mystérieux message l’avertissant de la mort.
D’autres morts suivent ainsi que les messages adressés à Seldom. Toutes ces
morts pourraient paraître naturelles, presque imperceptibles. Parallèlement à l’enquête
de la police, Seldom et le narrateur, le jeune mathématicien argentin, décident
de mener leur propre enquête.
Commentaires personnels et expérience de lecture
:
Ces derniers temps, j’avais envie d’un « bon »
roman policier. Le genre de roman dans lequel on se perd complètement, capté
par l’intrigue. Lecture captivante qui permet d’oublier sa journée. Et
dernièrement, j’avais été souvent laissé « sur ma faim », comme on dit…
J’ai acheté le roman, un après-midi, attirée par le titre et la référence aux
mathématiques. J’ai pris une chance.
Et j’ai été comblée par ma lecture ! Le récit est
bien rédigé, l’écriture efficace. J’ai lu le roman en français, et bien que
j’aurais aimé le lire en espagnol, je crois que la traduction est adéquate.
(J’ai acheté le
livre dans la section française de ma librairie sans même regarder le nom de
l’auteur. Je voulais relaxer, et dans ces moments, lire en français et en
anglais est plus approprié et facile… Mais avoir remarqué le nom de l’auteur,
j’aurais probablement acheté le roman en espagnol… j’aime bien lire – quand je
le peux – dans la langue d’origine).
L’intrigue est très bien menée et a réussi à me tenir en haleine pendant
tout le roman. Ce qui est rare. Et je dois avouer que je n’ai pas
« deviné » ni le dénouement, ni le revirement, ce qui est de plus en plus
rare également. La construction de l’intrigue est ce qu’on pourrait qualifier
de classique. On assiste à une enquête très classique, dans la veine des romans
d’Agatha Christie et autres… pas d’effusion de sang, pas de laboratoires, pas
de techniques modernes… des dialogues et des déductions. On suit le narrateur
dans ses découvertes et ses déductions. On découvre Oxford, son monde, son
atmosphère à travers ses yeux. On rencontre les personnages et on les comprend
par le narrateur.
On nous plonge dans l’atmosphère lourde et feutrée du collège anglais –
peut-être un peu trop « stéréotypé » mais efficace. Les références
aux mathématiques sont évidemment nombreuses et il n’est pas nécessaire d’être
un érudit pour les comprendre. J’aurais cependant personnellement aimé que les
mathématiques soient plus présentes et impliquées dans la résolution de l’intrigue.
J’ai terminé le roman rapidement et je me souviens à la fois de l’intrigue et du dénouement… ce qui est un très bon signe ! Et maintenant, je veux absolument voir le film… c’est parfois décevant, mais je veux tenter ma chance…
L’avis de Clarabel, Paulana et de Florence Meney sur le Guide culturel du site de Radio-Canada.
Citations:
"[...]En ce sens, la musique est aussi abstraite que les mathématiques: elle ne peut pas distinguer des catégories morales. Je ne penses pas que la haine émette une vibration spéciale." p. 24-25
"Le crime parfait, écrit-il, n'est pas celui qui reste mystérieux, mais celui qui est résolu avec un faux coupable." p. 144
"Ce que j'ai voulu dire, c'est qu'il existe, en mathématiques, un moment de démocratie, lorsqu'on expose, ligne après ligne, une démonstration. N'importe qui peut suivre le chemin une fois qu'il a été tracé. Mais il y a bien entendu une période d'illumination antérieure: ce que vous avez appelé le mouvement du cavalier... Seuls de rares élus, parfois un seul pendant des siècles, réussissent les premiers à percevoir le pas exact dans l'obscurité." p. 126
Sources à consulter
:
- http://en.wikipedia.org/wiki/Guillermo_Martinez
- http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=1&srid=386&ida=5552
- http://www.aufildemeslectures.net/?P=m&au=513
- http://madeinquebec.wordpress.com/2008/06/04/mathmatique-du-crime-de-g-martinez/
- http://www.dr7.cnrs.fr/IMG/pdf/martinez.pdf
- http://www.actualitedulivre.com/auteur.php?nom=Martinez