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21 mars 2015

Journée - Hymne au printemps

Hymne au printemps / Félix LeclercDSC_0513

Les blés sont mûrs et la terre est mouillée
Les grands labours dorment sous la gelée
L'oiseau si beau, hier, s'est envolé
La porte est close sur le jardin fané...

Comme un vieux râteau oublié
Sous la neige je vais hiverner
Photos d'enfants qui courent dans les champs
Seront mes seules joies pour passer le temps

Mes cabanes d'oiseaux sont vidées
Le vent pleure dans ma cheminée
Mais dans mon cœur je m'en vais composer
L'hymne au printemps pour celle qui m'a quitté

Quand mon amie viendra par la rivière
Au mois de mai, après le dur hiver
Je sortirai, bras nus, dans la lumière
Et lui dirai le salut de la terre...

Vois, les fleurs ont recommencé
Dans l'étable crient les nouveau-nés
Viens voir la vieille barrière rouillée
Endimanchée de toiles d'araignée

Les bourgeons sortent de la mort
Papillons ont des manteaux d'or
Près du ruisseau sont alignées les fées
Et les crapauds chantent la liberté
Et les crapauds chantent la liberté...

DSC_5526Mes commentaires...

Le printemps... Hier, c'était la première journée du printemps. Aujourd'hui, c'est la Journée mondiale de la poésie. Et c'est aussi la 18e Journée de l'Hymne au printemps. Peut-être votre bibliothèque publique participe-t-elle à cette journée ? Chaque année, ma bibliothèque, reçoit une invitation afin de mettre de l'avant la poésie, les chansons, les textes de Félix Leclerc. Nous en profitons pour aussi mettre en évidence la poésie et la chanson québécoise en général. C'est une belle occasion de célébrer la poésie, un fabuleux poète et l'arrivée du printemps par la même occasion !

Revenons aux mots de Félix Leclerc...

Je les ai entendus chanter de nombreuses fois avant de les lire sur papier. Je ne peux donc simplement les lire sans me balancer un peu au rythme de la musique qu'ils évoquent en moi.

J'ai toujours trouvé étrange que l'on associe autant ce texte de Leclerc avec le printemps. Évidemment, il y a le titre. Et oui, je sens le printemps dans les dernières strophes. Mais je vois aussi beaucoup l'automne et l'hiver. Les premières strophes s'opposent si violemment aux dernières. Et on sent le froid, la mort, la nature figée dans l'automne puis l'hiver. Bien sûr, ensuite, tout renaît dans le printemps, mais j'ai toujours trouvé que le début du texte était beaucoup plus puissant que la fin. Comme si le déclin de la vie était plus puissant que son renouvellement. Même si les images du renouveau sont fortes, je les trouve moins frappantes que celles de la mort de la nature. Le désespoir qu'amène l'automne et l'hiver me semble plus fort que l'espoir amené par le printemps. Mais c'est une simple perception personnelle, je suppose.

Mais bien sûr le titre lui-même annonce une célébration. Un hymne est un chant, un poème lyrique souvent chanté et que l'on dédie à la gloire de quelqu'un, d'une idée ou même d'un sentiment. C'est un hommage grandiose. Et le poète ici veut rendre un hommage au printemps. Au printemps, oui, mais à la nature et aux saisons en général, je crois. Car la nature doit mourir pour renaître. La neige doit tout recouvrir pour permettre aux bourgeons de sortir de la mort. L'hiver est promesse du printemps. L'hiver est nécessaire au printemps. Et le poème a besoin des vers sombres pour annoncer les vers lumineux. On le sent dans les mots, mais aussi dans la mélodie.

Bien sûr, le texte parle aussi d'amour et de liberté. Ces thèmes me semblent secondaires. Pour moi, les saisons sont au centre du poème. Probablement parce que je les aime toutes. J'aime autant l'hiver que le printemps, l'automne que l'été... et pour moi, les vers de Félix Leclerc bercent toutes les saisons. Autant, je sens la fin de l'été au début avec ses blés murs, puis l'automne qui fane le jardin et qui chasse l'oiseau. Je vois ensuite la neige tout recouvrir et je sens le froid et le vent s'infiltrer en moi. Puis, les bourgeons, les fleurs, la vie, la chaleur, la lumière qui reviennent petit à petit.

Alors oui, c'est un texte associé au printemps, mais c'est surtout, pour moi, un hymne aux saisons.

Félix Leclerc a écrit ce texte en 1949.

Pour poursuivre un peu...

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Commentaires
L
Bien sûr... la liberté est une partie si importante de son oeuvre. Quel grand homme !<br /> <br /> <br /> <br /> Non, je n'ai pas encore lu Pieds nus dans l'aube. C'est une faute très grave, je le sais !!! ;) Je vais de ce pas le faire remonter dans ma PAL, car il est là perdu dans la foule. Trop de livres, trop de livres !!! Bon dimanche Suzanne !
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S
Et surtout un hymne :a la liberté car monsieur Leclerc était un grand nationaliste amoureux de son Québec.<br /> <br /> Merci pour ce beau partage. Je suis une inconditionnelle des mots de Leclerc. <br /> <br /> <br /> <br /> Dis, tu as lu : Pieds nus dans l'aube de F.Leclerc? Un peu vieillot mais si beau. J'ose te le conseiller.
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