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enfance
6 février 2014

Ma vie vie télévisuelle : ma vie en dessin...

Pendant le Temps des Fêtes, je me suis blessée. Je me suis "accrochée" la cuisse sur un boulon de métal. Bon, plutôt déchirée qu'accrochée... disons que cela a fait assez mal et qu'il y a eu du sang en abondance. Vite, vite, j'ai nettoyé et pansé la plaie. Quand je me suis couchée, cela élançait pas mal et picotait. Et c'est à ce moment que, comme d'habitude quand je me blesse ou que je suis malade, je me suis mise à imaginer les paquettes, en petits bonhommes rouges, Vie1se promenant parmi les globules pour aller réparer en vitesse réparer ma blessure. Et puis, peut-être des anticores volants se battaient-ils en même temps contre une invasion de bactéries, ces bonhommes si laids. Et puis, évidemment, il y a un vieux monsieur tout blanc, au centre de commande, qui contrôle tout ça. C'est tout un combat qui se passe et tout un travail de reconstruction... tout ça en même temps. Ouf.

On pourrait croire que j'avais commencer à divaguer et que ma blessure était plus grave qu'elle n'apparaissait... mais non, c'est que voyez-vous, c'est automatique, quand je suis malade, quand je me blesse, j'imagine dans mon corps un episode de "Il était une fois... la vie". Que ce soit un rhume que je combatte ou un excès de tartre sur mes dents, un bleu sur mon genou ou une indigestion, un mal de dos ou une grosse migraine... il y a toujours un épisode en train de jouer dans mon corps.

C'est dire comment cette émission m'a marquée ! Suis-je la seule à voir des petits bonhommes se promener dans son corps et lui permettre de fonctionner ?... hum... j'ai trop mangé ce soir... aller, les amis au travail !

Titre original: Il était un fois... la Vie

  • Créé par : Albert Barillé
  • Dirigé par : Albert Barillé
  • Scénario : Albert Barillé
  • Consultant scientifique : Alexandre Dorizynski
  • Musique : Michel Legrand
  • Graphisme et Design : Jean Barbot
  • Artiste : Claude Lambert
  • Genre : Famille - Dessin animé
  • Langue : Français
  • Pays d’origine : France
  • Durée : 25 minutes
  • Nombres d’épisodes : 26 épisodes (1 saison) Liste des épisodes sur Wikipedia
  • Années de diffusion : 1986-1989  (toujours en rediffusion)
  • Contribution de nombreux pays : Canada, Espagne, Pays-Bas, Suisse, Belgique et Japon

Vie3

Distribution:

  • RogerCarel : Maestro, Métro, Maître Globus, Pierre, Le Nabot
  • Marie-Laure Beneston : Psi, Pierrette
  • Alain Dorval : Hémo, Petit-Gros, le Teigneux
  • Gilles Laurent : Pierrot le globule blanc
  • Autres voix

Générique :

Chanson Hymne à la vie, composée par Michel Legrand, interprétée par Sandra Kim.

Commentaires :

Vie2Dessin animé qui combine l'humour et l'éducation. L'émission voulait offrir aux enfants - et aux adultes - des informations sur le corps humain et son fonctionnement. C'était essentiellement éducatif tout en essayant de faire rire un peu. Je ne me rappelle pas avoir vraiment ri, mais j'ai sûrement souri et je me rappelle que je trouvais cela très amusant.

Chaque épisode aborde un sujet différent, habituellement une partie ou un élément du corps : le sang, les muscles et la graisse, les os et le squelette, le coeur, l'oeil, l'oreille, la bouche et les dents,le foie, ... ou une fonction : la respiration, la digestion, ... L'émission aborda également la naissance, la vaccination, les chaînes de la vie, les toxines et bien d'autres sujets.

Les épisodes débutaient par un très (très) long générique. Puis, on voyait souvent Pierrot, ses amis et sa famille. Et puis, un accident, un malaise, un bobo... et on entrait dans le monde du corps, pour expliquer ce qui arrivait, comment notre corps fonctionne et réagit. Et évidemment, on avait souvent les explications du vieux bonhomme blanc qui semblait être le centre nerveux du corps et aussi, dans le monde "normal",  le médecin ou le dentiste, enfin le scientifique. C'était parfois un brin moralisateur, mais bon, on nous dit simplement comment on devrait, idéalement, prendre soin de notre corps.

Il était une fois... la Vie a duré un an, mais l'émission faisait partie d'un ensemble de séries : Il était une fois... l'Homme ; Il était une fois... la Terre ; Il était une fois... les Explorateurs ; Il était une fois... l'Espace ; Il était une fois... les Découvreurs ; Il était une fois... les Amériques. Chaque série reprenait les mêmes personnages dans des contextes différents. On retrouve donc toujours Maestro, vieux sage, qui explique tout... et puis Psy et Pierrot, Pierre et Pierrette, Petit-Gros, sans oublier le Nabot et le Teigneux... les méchants, toujours méchants, peu importe la série.

Sites à consulter:

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2 février 2010

Un voyage familial : Alicún de Ortega

Il y a de ces voyages importants. Pas de grands voyages, non. Mais des voyages obligatoires et sentimentaux. La première fois que j'ai vu ce village, j'avais 11 ans. Je dois avouer qu'il ne signifiait pas grand chose pour moi. En fait, c'était la finalité d'un voyage en Espagne qui m'exaspérait au plus haut point.

C'était l'été. Mon dernier été avant de commencer le secondaire. J'avais tant de chose à faire, tant de projets avec mes amis... Mais non, nous devions aller en Espagne. Voir la famille. Trois semaines à Barcelone. Puis ce voyage en auto vers l'Andalousie. La destination finale du voyage étant le village natal de mon père. Le minuscule village où mon père était né et avait passé son enfance. Un minuscule village de la province de Granada, perdu dans les montagnes de la Sierra Nevada... Alicún de Ortega.

J'ai peu de souvenirs de ce voyage. Je me souviens d'un long trajet en auto, de champs d'oliviers, de la chaleur, de l'air fatigué de ma mère, de mots que je ne comprenais qu'à moitié, de chambres d'hôtels, de lunchs sur le bord de la route. Et je me souviens vaguement du village. Je me souviens de petites rues. De maisons blanches. Encore de la chaleur. De la place principale. De la fête du patron du village. Des feux d'artifices pendant la fête. De la chèvre que la vieille dame avait égorgé devant nous pour la fête.

Toute ma vie... depuis cette visite en 1982... mon père a dit "Un jour, je vais retourner voir mon village". Mais sans jamais y aller. En remettant chaque année, ce voyage. Alors cette année, j'ai dit : "Ça suffit... on y va, un point c'est tout !" J'ai tout préparé et je ne lui ai pas donné le choix. Et donc, 28 ans plus tard, ce janvier de 2010, nous sommes partis en avion pour Granada. Puis en auto, nous avons suivi la route nous menant vers ce "fameux" Alicún de Ortega.

Alicun1La route fut impressionnante, je dois l'avouer. Des paysages entre le désert et la montagne. Entre terre et neige. La région avait subi de fortes pluies quelques jours auparavent... et ce, depuis des semaines. Alors, il y avait beaucoup plus de vert qu'à l'habitude.

Et puis nous sommes arrivés. À ce village. Pendant tout le trajet, mon père nous avait raconté des histoires. Des histoires de son enfance. Certaines, je connaissais et avais entendues de nombreuses fois, d'autres étaient nouvelles. Il semblait énervé. Il ne cessait de rire.

Petit village. Oui. Mais plus grand que dans mes souvenirs. Nous nous sommes promenés. "Cette maison... la maison de ta tante Justa... celle-ci... lla famille de mon ami Cristobal y vivait... Ici, c'est la grande place... ils ont changé le nom !... Ces maisons sont nouvelles... Tu vois le panneau annonçant la station de train... il n'était pas là avant, mais c'est à cette station que nous nous sommes rendus (à pied et à dos d'âne) pour déménager à Barcelone... C'est ici que la fête de village a lieu, chaque année, tu t'en souviens quand nous sommes venus en 1982 ?... "

Et puis finalement, nous avons trouvé "LA" maison où il avait grandi... elle avait un peu changé... elle avait une nouvelle peinture, des rénovations... Il n'était pas certain. Une vieille dame s'est arrêtée... "Vous cherchez quelque chose?" Et puis, nous avons commencé à parler. Oui, c'était la bonne maison. Elle se souvenait de la famille de mon père. Elle a parlé de ma grand-mère, de mes cousins... Elle nous a raconté sa vie dans le village... Elle nous a raconté le village aujourd'hui, les nouveautés. Elle nous a parlé du passé, du présent, du futur ! Enfin... nous avons placoté un bon moment. Que de souvenirs ! Alicun2

Et puis nous avons continué la promenade... pour aller finalement luncher dans le seul petit bar ouvert en ce vendredi de janvier. On nous regardait un peu bizarrement. Surtout, que nous parlions en français (j'ai bien essayé de parler en espagnol avec mon père... mais c'est impossible... il a vécu près de 40 ans au Québec, il nous a toujours parlé en français... donc ensemble on parle en français !). Et puis, après le repas, somme toute très bon, nous avons continué notre visite.

La dernière chose que mon père voulait faire avant de partir était d'acheter des saucissons, qu'il disait unique à Alicún. Principalement du chorizo et de la morcilla. La seule charcuterie semblait fermée. Mais une dame balayant son porche nous proposa d'aller chercher le propriétaire qui lunchait chez lui à deux pas. Ce que nous avons fait ! Et mon père est reparti avec 10 kilos de saucissons ! Et avec l'assurance du charcutier qui affirmait qu'il suivait encore la recette établie il y a des années par les femmes du village - et dont ma grand-mère faisait partie ! (Verdict: mon père dit que c'est très semblable mais pas tout à fait ! ;) ).

Puis nous avons quitté le village. Notre voyage continuait vers Granada et d'autres villages. Je ne sais quand je reverrai ce petit village. Mon père, quant à lui, promet de revenir cet été ! Et que cette fois-ci, il le fera... il veut absolument revoir la fête annuelle de son village, au moins une dernière fois !

Alicún de Ortega

  • Communauté autonome : Andalucia
  • Province : Granada
  • Région : Guadix
  • Altitude : 687 m.
  • Population : 570 à 783 Alicuneros (varie selon les sources)
  • Rivière bordant le village : Guadahortuna
  • Montagne : Cerro de Alicún
  • Cultures : Vignobles et Oliviers
  • Plats typiques : Migas, Gachas, Andrajos, Alfajores, Embutidos, ...
  • Précipitations : Rares mais violentes
  • Fêtes populaires : 12 et 13 mai Fête de la Vierge de Fátima -- 15 au 18 août, Fête de la Virgen del Carmen

Alicun3Petit village aux limites de la région de Granada en Andalousie, situé dans la Sierra nevada-Baza. Le village a perdu beaucoup de ses habitants après la guerre civile. La plupart a quitté le village pour émigrer dans d'autres villes, notamment en Catalogne (Comme la famille de mon père). Tranquille pendant les mois d'hiver. La population se compose alors plutôt de gens plus âgés ; les gens plus jeunes se déplacent dans les villes plus importantes pour travailler. L'été, le village voit sa population augmenter, principalement pendant les vacances estivales et les fêtes locales.

Il y a peu de tourisme au village, même s'il possède quelques monuments (sanctuaire, église du XVIe siècle, etc.). Les fêtes locales amènent cependant beaucoup de visiteurs. Elles sont ponctuées de feux d'artifices, de repas communs et parfois encore "d'abattage" publics des porcs et autres animaux qui seront mangés lors des fêtes. Mais cette tradition tend à disparaître et même à être interdite.

Le village est considéré comme un des plus anciens de la région. Il est connu sous différents noms: Acatucci (romain), Agatugia et on mentionne le village dans plusieurs textes arabes du Moyen-Âge sous le nom de Al-liqun. Le nom évolua ensuite, on retrouve les graphies de Al-liqún, puis Al-liqut, Alicum, Alicur, et finalement Alicún.

L'endroit où se trouve le village a été occupé depuis la préhistoire et on a retrouvé de nombreux vestiges. Les Romains occupèrent aussi l'endroit ainsi que les musulmans. L'histoire a aussi marqué le village et la région au XIVe siècle.

Près d'Alicún de Ortega est située une station balnéaire très connue: Alicún de las Torres. (C'est là que nous avions logé en 1982... je me souvients très bien des piscines !!!). Les eaux sulfatées, bicabonatées et très minéralisées ont des propriétés curatives et se maintiennent habituellement aux alentours de 35ºC. Selon les propriétaires du site, les romains utilisaient déjà ces eaux à des fins thérapeutiques. La structure hydraulique serait encore celle installée par les Maures.

La région offre beaucoup d'autres endroits à visiter: un immense ensemble de dolmens (environ 200), des formations géologiques impressionnantes, plusieurs maisons troglodytes, grottes, vestiges néolithiques et ibères, gravures en pierre (Pétroglyphes) et autres villages sympathiques.

Sources à consulter

10 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : innocent bazar

023"N'importe quel marchand de jouets, vous le confirmera: ce n'est pas compliqué d'amuser un enfant..." [Grenon et Goupil]

Légèrement flou. La photo d'abord. Et mes souvenirs que font surgir cette table chaotique d'une boutique lègèrement bordélique.

Je me rappelle d'objets dont je ne pouvais me séparer. Un capharnaüm de babioles qui traînaient partout dans ma chambre. Et souvent dans d'autres pièces. Au grand désespoir de ma mère qui passait son temps à ramasser mes jouets ou à me gronder pour que je les range sagement... ce que je faisais en chignant... pour les répandre à nouveau dans toute la maison aussitôt qu'elle tournait le dos.

Des couleurs, des formes, des textures, des sons, et même des odeurs.

Des jouets multicolores. Les coloris se mélangeant dans ma mémoire. Des poupées et des barbies aux vêtements flamboyants, des petites autos étincelantes, des casses-têtes lumineux, des livres rayonnants, ...

Des objets multidimensionnels. Des reproductions d'animaux de ferme en plastique, froides et lisses, des peluches douces et poilues, des véhicules métalliques, ...

Des jeux sonores et bruyants. Des bricoles qui offraient joyeusement des sons déchirants et répétitifs, des poupées et des animaux qui reproduisaient toutes sortes de bruits, des disques qui racontaient des histoires et qui nous disaient de tourner la page au son d'une clochette, ...

Des joujous anciens qui parfois étaient si vieux que l'on pouvait sentir les années nous murmurer leurs histoires, des livres barbouillés de dessins et de taches dont il était préférable oublier la provenance mais qui témoignaient des nombreux moments de confidences, ...

Des jouets témoins des rires et des larmes, des jouets précieux et irremplaçables... jusqu'au moment où ils furent oublier au coin d'une table, dans le fond d'un placard... mais qui jamais n'oublieront les heures de confidences et les secrets de mon enfance.

"Il y a des chose de l'enfance que seule l'enfance connaît!" [Colum McCann]

19 octobre 2009

Les archives de Pauline: frayeurs cinématographiques

Ma mère m'a appris à faire des casse-tête et à lire. Mon père m'a appris à cuisiner. J'ai hérité de mon père ma passion du jardinage. Et j'ai hérité de ma mère ma passion de la lecture. Mon père m'a transmis un amour du travail bien fait et ma mère 0tvm'a transmis un sens de la fierté. Les choses habituelles. Les choses normales que les parents apprennent à leurs enfants.

Mais les enfants apprennent beaucoup d'autres choses de leurs parents. Mon père m'a transmis sa procrastination et ma mère son obsession de la minceur. Mon père m'a donné son penchant pour les westerns et ma mère, son amour des films d'horreur.

Je reparlerai un jour des histoires de ce far-west américain qui meublait les soirées de mon père. En ce mois d'octobre hésitant entre le soleil et les nuages, je me perds aujourd'hui dans des images cauchemardesques.

Dire que ma mère aimait les films d'horreur ou fantastiques ne serait pas bien décrire cette relation. Elle les adorait avec passion mais de façon sélective. Elle adorait les films d'horreur mais pas n'importe lesquels. Les films trop sanguinaires l'indifféraient royalement. Ce qui la fascinait, c'était les films à tendance plus fantastiques... présentant un sentiment d'horreur plus subtil. Le sang pouvait apparaître mais il ne devait pas dominer les scènes. La violence ne devait pas faire oublier la terreur. Elle disait que trop de sang, trop d'effets spéciaux rappelaient que nous étions dans un film, que ce n'était que du cinéma. La peur devait sembler possible et réelle. Un bon film d'horreur devait nous donner des sentiments d'inconfort et de frayeur qui perdureraient même après la dernière image. Après avoir fermé la télévision, un bon film d'horreur hanterait nos pensées pendant quelques temps encore... il se faufilerait même peut-être dans notre lit et nos rêves. Avant de devenir un souvenir frissonnant et agréable.

Ma mère aimait se coucher tard. Quand tout le monde était couché, elle s'installait seule dans le salon et regardait enfin la télévision tranquille. Et, à cette époque d'avant les magnétoscopes et les lecteurs de DVDs, elle appréciait particulièrement quand un "bon" film d'horreur passait à la télé. Comme ces films étaient surtout diffusés très tard le soir, elle en profitait pleinement. Elle ne voulait évidemment pas que j'écoute ces films avec elle - ou sans elle, bien sûr. Même la fin de semaine. L'heure de diffusion n'était pas seule en cause, bien entendu. Elle ne voulait pas que j'écoute des films qui m'auraient fait peur. J'étais déjà assez peureuse comme ça ! Cela me donnerait des cauchemars, qu'elle me disait, à mon grand désespoir.

Mais j'aimais les films d'horreur. Et je voulais surtout écouté ce que ma mère écoutait. Alors, quand je savais que ma mère écoutait un film d'horreur tard le soir, je me levais sans faire du bruit et je venais me cacher dans le corridor. Tout près du salon, mais non loin de ma chambre. Je pouvais ainsi courir très vite me recoucher si quelqu'un se levait, mais je pouvais voir la télévision. Et elle avait raison. Le nombre de cauchemars que ces bouts de films, entrevus entre mes doigts qui cachaient la plupart du temps mes yeux, m'ont donnés, je ne saurais le dire!!! Et je dois avouer que certaines images surgissent encore parfois dans mes rêves. Je retournais me coucher et je faisais alors semblant de dormir pour le reste de la nuit. J'avais horriblement peur et je passais parfois des nuits entières à ne pas dormir, enfouie sous mes couvertures. Mais cela ne m'empêchait pas de venir me cacher dans le corridor pour voir quelques images de ces films d'horreur que ma mère adorait: Psycho, Exorcist, The Fly, Dracula, Frankenstein, The Birds, Rosemary's baby, The Omen, ...

Et puis, j'ai vieilli. Et j'ai fini par pouvoir écouter avec ma mère ces films et bien d'autres. Nos goûts ont parfois divergé par la suite, mais notre passion pour les films d'horreur qui hantent sournoisement les pensées n'a jamais changé. Et si j'aime aujourd'hui autant les films d'horreur c'est à cause de ma mère et de ses soirées de cinéma qu'elle s'offrait parfois.

9 décembre 2008

Les archives de Pauline: Tourtières, alphaghetti et tarte au pudding

Je connais des gens qui me parlent des petits plats que préparait leur mère. Des menus élaborés, des plats traditionnels, des confitures maisons, des spécialités qui demandaient des heures de préparation. On me parle aussi des repas de Noël que leur mère passait des heures à préparer. Des odeurs incroyables qui s’échappaient de la cuisine pour les réveiller le matin ou pour les accueillir le midi et le soir. On me parle des biscuits maison qui faisaient partie de la collation. Parfois on me parle aussi des souvenirs de voir leur mère à la cuisine, des casseroles et des aliments qui peuplent les comptoirs.

Moi ? Je n’ai pas ces souvenirs. Enfin, pas tout à fait les mêmes. Ma mère n’aimait pas cuisiner. En fait, le terme est trop doux. Elle détestait avec passion cuisiner. Elle n’avait jamais observé sa mère faire ses conserves et ses tartes. Elle préférait commander des mets chinois au restaurant du coin. Elle n'avait jamais même fait cuire un oeuf avant de se marier. Et ceci n'est pas un cliché, c'est la vérité. Elle n'aimait pas cuisiner. Mais elle le faisait.

BouffeMon déjeûner consistait en rôties et beurre d'arachides ou céréales. Le midi, quand je revenais dîner à la maison, il y avait des sandwichs de "paris pâté", de "flocons de poulet" ou de tranches de mortadelle. Parfois, il y avait un bol d'alphaghetti. Et pour faire différent, parfois il avait du steak haché et des patates rôties.

Le soir, c'était plus compliqué. Macaroni, spaghetti, poulet rôti, quelques légumes, quelques plats typiquement espagnols adaptés à la Pauline... Les biscuits venaient en paquets, les tartes étaient remplis de pouding ou de préparations en cannes. Les gâteaux venaient habituellement en boîte... une poudre à laquelle on ajoutait un oeuf et de l'huile, je crois. À Noël, pas d'odeurs de biscuits, pas de sucre à la crème, pas de marmelades ou de ketchup maison... les tourtières n'avaient que de la viande hachée et du sel, et il n'y avait pas de dinde... mon père faisait une paella.Qui sentait très bon, soit dit en passant !

Quand nous fûmes, ma soeur et moi, plus vieilles, nous avons souvent préparer des repas... La fin de semaine, mon père prenait avec joie la relève et préparait des plats, mais pas de desserts, il n'aime pas le sucre. Ma mère avait bien quelques repas plus élaborés qu'elle préparait avec succès - je me souviens de son boeuf bourguignon - mais c'était toujours un véritable calvaire pour elle. Et je me souviens de l'année où le jardin produisit des tomates en quantité phénoménale...  pas question de perdre les tomates, et les voisins en avaient plus qu'assez... elle passa donc une fin de semaine à faire des conserves... ce fut la seule fois ! Elle a officiellement déclaré le dimanche, qu'on aurait dû la photographier car on ne l'y reprendrait plus !

J'aime beaucoup cuisiner. J'aime chercher la recette, trouver les ingrédients, sortir les bons chaudrons... trancher, couper, dépecer... faire mijoter, faire sauter... trouver les bonnes épices, les mélanger, suivre à la lettre la recette, improviser de nouvelles combinaisons... entendre le mijotement de la soupe, sentir les odeurs se mélanger...

Mais parfois, je sors une canne d'alphaghetti, j'achète de la pâte toute faite et j'y rajoute du pouding à la vanille, et parmi mes tourtières, il y en a toujours une, toute simple, toute sèche au steak haché... et il me semble que c'est toujours le meilleur plat qui ne fut jamais cuisiné. Et même si j'aime mes biscuits tout chauds sortant du four... il a des moments que je ne peux m'empêcher d'acheter un paquet à l'épicerie... de préférence des "feuilles d'érables"...

Les souvenirs culinaires ça ne se discute pas !!! :D

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11 mai 2008

Les archives de Pauline: Ma mère chantait toujours...

Il y a des chansons que me chantait ma mère. Ces chansons, elle les fredonnait surtout à l'heure d'aller au lit. J'avais beaucoup de difficulté à me coucher de bonne heure. Je ne voulais jamais aller au lit. Et je ne voulais jamais me lever le matin. Comme ma mère… Ma mère se couchait toujours très tard et aimait rester au lit le matin. Mais une petite fille doit se coucher tôt…

MamanElle venait donc, tous les soirs, s'asseoir sur le bord du lit pour me lire une histoire. Mais cela ne suffisait pas. J’étais trop attentive à l’histoire. Elle me chantait alors des chansons pour essayer de m’endormir. Elle avait une voix douce qui parfois n’avait pas la note juste mais qui pour mes oreilles était parfaite. Souvent, les chansons ne suffisaient pas non plus à m’endormir… j’aimais trop les entendre. Elle me caressait alors le bras ou le dos pour essayer de me calmer pour que je puisse dormir enfin.

Elle chantait ainsi tous les soirs. Parfois aussi le jour pendant qu’elle faisait le ménage ou les repas. Elle chantonnait aussi quand on allait se promener.

Ces chansons qu’elle chantait, je m’en souviens très bien. Et je peux les chanter aussi. Je le fais parfois. Ces chansons, ma sœur et moi, nous les lui avons chanté un après-midi, alors qu’elle était aux soins intensifs. Nous lui rendions visite et sans trop savoir pourquoi, nous avons parlé de ces chansons… et nous les avons chantés, doucement, en faussant légèrement. Quand nous sommes parties, elle souriait. Et puis, ce soir-là, elle s’est endormie pour ne pas se réveiller.

Les chansons qu’elle chantait étaient toutes des chansons connues et que j’ai pu retrouver… pour m’apercevoir que souvent elle les avait modifiées… souvent plus courtes, quelques paroles différentes… au gré de sa mémoire, je suppose. Quand je chante ces chansons, je les chante comme elle les chantait… et parfois comme ma mémoire me les rappelle. Ces chansons existent donc pour moi de différentes façons… sur mes disques dans leur version originale, dans ma mémoire dans leur version maternelle…

« Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
En suçant mon pouce
J'écoutais en m'endormant.
Cette chanson douce
Je veux la chanter aussi,
Pour toi, ô ma douce,
Jusqu'à la fin de ma vie,
Jusqu'à la fin de ma vie.
»

16 septembre 2007

Les archives de Pauline: Croûtes de pain secrètes

Il m’arrive de faire des sandwichs. Et des rôties. Cela est parfois ardu de trouver du pain tranché qui remplisse tous les critères nécessaires à un bon sandwich ou à des « toasts » bien rôties, mais on arrive à trouver du pain potable. Quand je mange mon sandwich, il m’arrive de laisser des morceaux de la croûte du pain. Quelques miettes seulement, mais il est rare que je vais manger toutes les croûtes. Ce n’est pas que je n’aime pas les croûtes, même si elles sont souvent très sèches. Et je pourrais facilement acheter du pain tranché sans croûte. Très facile à trouver dans les épiceries de Barcelone. Je préfère mon pain tranché avec une croûte car cela m’offre le choix de les manger ou d’en laisser des morceaux.

CroutePainOn ne m’a jamais obligé à manger mes croûtes de pain, ou même à finir mon assiette. Si je n’avais plus faim ou si je n’aimais pas ce qu’il y avait dans mon assiette, ma mère me disait tout simplement de laisser ma nourriture dans mon plat. Et si je ne voulais pas manger mes croûtes, elle me disait d’abord de terminer mon sandwich, mais elle ne m’obligeait pas à manger ces bouts de pain que je laissais dans mon assiette. Et j’avais tout de même droit à un dessert, même s’il restait des croûtes de pain de mon sandwich.

Mes croûtes de pain étaient connues de ma mère, ses croûtes de pain avaient été secrètes. Il n’y avait pas beaucoup de pain quand elle était petite. Il y avait toujours de la nourriture sur la table et ils n’avaient jamais manqué de pain, de viande, ou de légumes. Mais il n’y avait pas non plus de surplus. Et il ne fallait pas gaspiller. C’est bien normal. Une grande famille, un père qui travaillait dur pour peu de sous. Ce qu’il y avait dans l’assiette, il fallait le manger. Même quand on n’aimait pas ça. C’était un péché que de laisser de la nourriture dans son assiette. Et surtout du gaspillage.

Mais quand on est une petite fille, même si on sait tout cela et qu’on le comprend en bonne petite fille sage… quand on n’aime pas ce qu’il y a devant nous, on n’a tout simplement pas envie de le manger. Surtout si on veut du dessert. Et donc, que faire ? Se forcer à tout manger ? Même quand on a plus faim ou surtout, même quand on déteste ça ? Laisser dans son assiette et subir les reproches de sa mère et de son père ? Ou tout simplement cacher les morceaux de nourriture non mangés et non désirés sous la table, sur le pratique rebord intérieur qui semble conçu tout exprès pour cette fonction.

Et donc, morceaux de viande, légumes et croûtes de pain se retrouvèrent rapidement sous la table bien cachés. Ils furent parfois oubliés et ensuite retrouvés dans un état peu appétissants… Et la petite fille se sentit parfois bien coupable de gaspiller ainsi de la nourriture. Elle s’en confessa, se sentit mieux et recommença lorsqu’elle ne se sentait le courage de manger ce qu’elle avait dans son assiette.

Et elle se promit que si elle avait un jour des enfants, elle ne les obligerait pas à finir leur assiette et elle permettrait les croûtes de pain non mangées. Et chaque fois que je mange un sandwich, j’exerce mon droit de laisser quelques croûtes de pain dans mon assiette, même quand j’aurais pu les manger…

16 avril 2007

Les archives de Pauline: Beurre de pinottes et un peu de café

Quand je suis arrivée à Barcelone, il y a quelques petites choses qui m'ont manqué... des petites choses que je ne pouvais trouver à Barcelone. Bizarrement, ce fut principalement des aliments... sirop d'érable, cassonade, poutine, yogourt à la vanille... et beurre d'arachides.  Certains de ces aliments sont heureusement arrivés avec les boîtes et nos visiteurs nous ont souvent amené ces petites choses que nous ne trouvons pas ici... ou alors que nous trouvons mais qui n'est pas tout à fait la même chose.

ponotte1Ce qui est le cas du beurre d'arachides. Nous avons trouvé une épicerie asiatique qui vend du beurre d'arachides, mais ce n'est pas mon "beurre de pinottes".

Mon beurre d'arachides est un pot de "beurre de pinottes" crémeux avec deux petits oursons sur le devant ! C'est le seul qui est vraiment acceptable à mon goût... et à mon souvenir !

Cette étiquette verte avec les deux oursons - un à boucle verte et un à boucle rouge - est synonyme d'un goût d'arachides que j'adore mais également de souvenirs de ma mère.

Tous les matins, son déjeuner se composait de tranches de pain grillé avec du beurre d'arachides et un café. Deux toasts avec du beurre de pinottes et un café. Tous les matins... toute sa vie... Il y a toujours eu un pot de beurre de pinottes crémeux avec deux oursonsponotte dans notre garde-manger.

Ce déjeuner quotidien fut rapidement le mien aussi. Bien sûr parfois des céréales, parfois de la confiture sur les rôties, mais d'aussi loin que je me souvienne, j'ai voulu manger mes deux toasts avec ma mère. Elle nous faisait d'abord nos toasts, pendant que l'eau chauffait sur le rond. Elle beurrait les tranches de pain rôti et préparait deux tasses de café. Une vraie tasse de café bien forte avec un peu de lait et de sucre et une tasse d'eau chaude avec quelques grains de café, beaucoup de lait et un peu de sucre. Son café avait une couleur d'un brun foncé et le mien une couleur à peine brune... disons beige clair... mais je buvais mon café avec fierté avec ma mère. Et je mangeais mes deux toasts au beurre de pinottes. Évidemment, il fallait tremper des bouts de pain dans le café... mais pas trop longtemps pour ne pas trop mouiller le pain. Sa technique était impeccable. La mienne un peu moins. Et parfois, il y avait de petits bouts de pain ou de beurre de pinottes qui flottaient dans mon café ou qui tombaient dans le fond.

Je ne mange pas toujours deux toasts au beurre de pinottes avec un café pour déjeuner. Mais il doit toujours y avoir un pot de beurre d'arachides crémeux avec deux oursons... et pas un autre... dans mon garde-manger.

12 avril 2007

Les archives de Pauline: Fait ton lit

Tous les matins, je me réveille et c'est la même histoire. Je reste cachée dans les couvertes, essayant de reporter le plus possible le moment du lever. Finalement, l'inévitable arrive et je me lève. Je cherche d'abord des bas car je n'aime pas marcher nu pied. Je m'habille ensuite mais avant même de me peigner ou faire quoi que ce soit d'autres, je fais mon lit.

C'est inévitable et obligatoire, je fais mon lit tous les matins. Je ne peux continuer ma journée sans faire mon lit. Tant que monLit lit n'est pas fait je me sens inconfortable. Ça m'obsède, j'y pense sans arrêt. Il faut que je fasse mon lit pour que ma journée puisse commencer. Et si pour une raison quelconque, je ne fais pas mon lit, cela me trottera dans la tête toute la journée.

C'est ainsi depuis plusieurs années, je dirais une bonne dizaine d'années. Et c'est encore plus important - et obsédant - depuis que je travaille de la maison. Je ne peux décemment passer la journée avec un lit défait.

Mais ce ne fut pas toujours ainsi. Loin de là. Je détestais faire mon lit. En fait, je ne le faisais jamais. Toute mon enfance et toute mon adolescente, je me suis battue avec ma mère sur le thème de mon lit.

Même début d'histoire... je me réveille et je reste cachée dans les couvertes, toujours dans l'optique de reporter le plus tard possible le moment de quitter mon lit. Et puis c'est le lever officiel. D'abord les bas et ensuite les autres vêtements. Mais ensuite l'histoire diffère. Ensuite, c'était le déjeuner, la coiffure, et le départ. Le lit, lui restait défait. Évidemment, régulièrement, j'entendait la voix de ma mère: "as-tu fait ton lit ?" et évidemment, je répondais non. Et je partais pour l'école. Quand je revenais, le lit était fait. Ma mère l'ayant fait après mon départ.

Mais la fin de semaine c'était un peu plus difficile. Je me levais et traînais en pyjama une bonne partie de la matinée. Et régulièrement, j'entendais ma mère me demander : "as-tu fais ton lit ?". Et quand elle passait devant ma fenêtre, elle disait et redisait "Fait ton lit?". Et chaque fois, qu'elle me disait de faire mon lit, je répliquais que ça ne me tentait pas. Et elle de répéter de faire mon lit, que ce n'était pas propre et ordonné, qu'elle ne pouvait supporter de voir ma chambre à l'envers avec mon lit défait. Et moi de rétorquer qu'elle n'avait qu'à fermer la porte de ma chambre. Et cela continuait des heures et des heures. Parfois je finissais par faire mon lit mais avec les années qui s'accumulaient sur mon adolescence, plus souvent qu'autrement, le lit restait défait. Si je partais, ma mère incapable de savoir le lit défait, même avec la porte fermée, ne pouvait résister et allait dans ma chambre faire mon lit. C'était plus fort qu'elle. Et je ne comprenais pas. Et je ne pouvais supporter cette phrase "fais ton lit !" C'était plus fort que moi... plus elle me disait de faire mon lit, moins je voulais le faire. C'était une question de principe... je ne voyais pas l'utilité de faire mon lit et je n'avais pas envie de le faire. La guerre du lit dura des années entre ma mère et moi.

Dans mon premier appartement, j'ai passé les premières années, le lit plus souvent défait que fait. Et personne pour me dire de faire mon lit. Mais bizarrement, petit à petit, j'ai commencé à faire mon lit. Quelques fois par semaine pour commencer. Et puis tous les matins. Et aujourd'hui c'est plus fort que moi. Il faut que je fasse mon lit. Je suis totalement incapable de savoir mon lit défait, même la porte fermée.

28 février 2007

Mais est-ce que la maîtresse était folle ?

On sait très bien que la mémoire fait parfois défaut. Ou encore qu'elle nous donne de faux souvenirs. Ou des souvenirs trafiqués à coups de photos ou de récits qu'on nous fait des événements.

Mais on a également des souvenirs très forts... des moments qu'on sait qu'ils ont existés et des choses qu'on est certain qu'elles ont été dites !

Et par un après-midi ensoleillé, j'écoutais en travaillant de vieilles chansons. Qui m'ont rappelé de vieilles comptines et chansonnettes qu'on récitait et chantait enfants. Décision impulsive de chercher ces chansonnettes et ces comptines sur Internet... ne trouve-t-on pas toutes paroles de chansons?

J'écoutais quelques vieilles chansons... dont une que ma mère écoutait souvent. Elle écoutait surtout la version de Vicky car elle avait le disque, mais je crois que Dalida l'a aussi chanté ainsi que beaucoup d'autres artistes: Le Temps des Fleurs... voilà le nom de la chanson.

Ce qui m'a rappelé "l'autre version" ! Celle qu'on chantait au primaire... dans les journées d'activités, dans la cour de récréation... Voyons voir... cherchons les paroles de ce classique de mon enfance "C'était dans l'temps de l'école" chanté sur la même mélodie que "Le Temps des Fleurs". Sait-on jamais ! Avec tout ce qu'on peut trouver et retrouver sur le Web... peut-être que ces paroles de chansonnette peuvent aussi être trouvées !

Et bien oui, j'ai trouvé... sur Planet'anim (http://www.planetanim.com/modules/mysongs/singlelink.php?lid=627) voilà les paroles... je les ai trouvé sur d'autres sites également... mais, mais, mais voilà... elles sont identiques à ce que je me souviens sauf que... sauf que... il y a des bouts qui ne sont pas pareils !

Et je me demande, est-ce ma mémoire ou alors étions-nous les seuls à ne pas dire : "C'était dans le temps de l'école on pitchait des pots de colles, le lendemain c'était mon examen "  mais plutôt "C'était dans le temps de l'école, la maîtresse était folle, le lendemain c'était mon examen" ? Parce que je suis certaine qu'on disait que la maîtresse était folle !

Et puis je suis pas mal certaine qu'après avoir dit : "J'ai eu 0% mon père était content mais la maitresse a ma chauffé les fesses! AH! la maudite cochonne attends que j'te la pogne, je l'ai pogné pis je l'ai pas manqué" Nous disions que nous l'avions assis sur l'cul pis que après ça on l'avait pu jamais r'vue... et non " j'tallé chez l'directeur ça faisait mon bonheur mais j'ai passé un très mauvais quart d'heure. J'y ai sacré un coup de pied y'a fait un vol planné depuis c'temps là j'me fais plus écoeuré oh é!!!"

Enfin... c'est peut-être ma mémoire mais je suis assez certaine de ces souvenirs... on chantait cette chanson tellement souvent et assez fort... mais pas trop... histoire que la "maîtresse" nous entende mais qu'elle ne sache pas qui chantait ! Mais je suppose que celui lui importait peu finalement !

Et puis j'ai cherché d'autres chansons, d'autres comptines... il y en a d'identiques mais d'autres qui diffèrent... comme La Samaritaine... Je me souviens de chaque mot et chaque mouvement et "claque" des mains... mouvements très chorégraphiés... et encore une fois... cela ne concorde pas...

Je n'ai pu trouver que ceci :

La Samaritaine, taine, taine,
Va à la fontaine, taine, taine,
Va puiser de l'eau, l'eau, l'eau,
Dans un petit seau, seau, seau,
Le pied a buté, té, té,
Le seau est tombé, bé, bé,
L'eau s'est renversée


La première partie est identique, mais ensuite...

La Samaritaine, taine, taine,
Va à la fontaine, taine, taine,
Pour chercher de l'eau, l'eau, l'eau
Dans un petit seau, seau, seau,
Le bon Dieu la voit, voit, voit
Et lui dit tout bas, bas, bas
La Samaritaine,
tu n'en auras pas, pas, pas
,

Je ne sais pas... je suis vraiment certaine de mes souvenirs... combien de récréations ai-je passé à réciter ces chansons... mes souvenirs sont-ils mauvais... ou étions-nous la seule école à chanter ces comptines et chansonnettes de cette manière ????

Que de questions existentialistes !!!

Au moins... les seules paroles que j'ai trouvé de cette comptine qu'on chantait avec encore une fois, chorégraphie des mains sont les mêmes que je me rappelle :

Michel je t'abandonne (donne-donne)
Je ne veux plus te voir (voir-voir)
La peine que tu m'as faite (faite-faite)
M'a mise au désespoir (poir-poir)!
Assise à ma fenêtre (nête-nête)
Je te regarde passer (ser-ser)
Je dis à ma grand-mère (mère-mère)
Voici mon bien-aîmé
Olé!
(avec un mouvement des mains sur les épaules ! )

Peut-être ne suis-je pas complètement perdue avec mes souvenirs du primaire !!! ;)

26 février 2007

L'espace d'une boîte

On nous dit que rien ne changera. Et on veut bien croire un peu. On sait bien que cela ne se peut pas car rien n'est plus pareil. Mais on veut bien croire qu'on fera un effort pour que cela change le moins possible.

pens_esEt puis, je ne fais que cela vouloir croire. Malgré les mensonges et les histoires. Je veux bien croire qu'on avait de la difficulté à me dire la vérité. Que parce qu'on ne savait pas trop comment annoncer sa nouvelle vie, on soit tomber dans des récits complètement faux... qui n'étaient même pas bien construits. Et que même si je voyais les mensonges dans les paroles, on tentait de nier parce qu'on avait soi-même de la difficulté à comprendre cette nouvelle vie.

Je peux bien l'admettre. Je suis capable de l'accepter et même de pardonne. Parce qu'on aime sa famille. Parce qu'on aime croire que certaines choses ne changeront pas.

Je réalise que certaines choses ne m'ont jamais été dites. Que certaines choses furent cachées. Je crois aussi comprendre que les mensonges ont fait partie de nos vies. De façon complètement incroyables ces mensonges expliqueraient tellement de choses inexplicables. Mais je ne peux croire à ces mensonges. Encore beaucoup d'espoirs. Et je refuse de laisser ces espoirs me quitter complètement.

Mais parfois certains événements me sont difficiles à accepter. Quelques part en moi, je comprends que lorsqu'on construit une nouvelle vie, on se laisse aller à certaines décisions et à certains mots. Mais je ne peux comprendre qu'on puisse dire que rien ne changera pour ensuite tout changer.

Je ne comprends pas qu'on puisse trouver que quelques boîtes n'aient plus leur place. Qu'on ne puisse plus trouver quelques centimètres d'espace pour entreposer des moments de ma vie. Qu'une nouvelle personne dans une nouvelle vie prenne tant d'espace que mon espace soit complètement encombrant. Et que ce soit juste mon espace à moi qui prenne trop de place.

Que quelques boîtes, me dira-t-on. Il n'y a qu'à trouver un espace ailleurs, quitte à débourser quelques sous pour louer quelques mètres carrés. Mais quand on me fait savoir si clairement que ces boîtes prennent trop de place... je ne peux m'empêcher de comprendre très clairement comment l'espace d'une boîte peut représenter un espace de trop.

29 janvier 2007

Ces oursons que je cache

Ourson2Dans un coin de ma chambre, il y a un panier. En face de mon lit. Ce panier est la résidence de quelques oursons de peluche. Ces oursons appartiennent à différentes époques et le plus vieux a le même âge que moi, à quelques jours de différence. Le plus récent a à peine quelques semaines.

Ces oursons se serrent un sur l'autres. Par obligation, car je ne sais si cela serait leur choix. Ils ont tous un nom, mais je ne le dis pas à beaucoup de gens. Certains noms semblent étranges. Ils ne furent jamais renommés. Ils ont tous le nom qui leur fut donné à leur arrivée chez moi. La plupart sont Montréalais, d'autres Français, il y a un Berlinois.. Ils sont tous des espagnols présentement. Pour la plupart des gens qui observent le panier, c'est simplement un rassemblement d'oursons - amalgame de souvenirs d'enfance, de cadeaux et d'une certaine affinité pour les oursons.

J'ai un autre panier avec d'autres animaux en peluche. Il est un peu plus caché. Ils semblent un peu oubliés, mais ils sont aussi importants. Je les évoquerai peut-être un autre jour. C'est que les oursons sont différents. Il est vrai que ce sont une représentation de souvenirs d'enfance... de cadeaux que j'ai reçus au fil des années... et d'un attrait pour les ours en peluche...

Mais pour ceux qui se penchent un peu plus, qui approchent leur oreille duOurson1 panier, ils pourront peut-être percevoir ces murmures que j'entends parfois. Des échos de ce qu'ils ont entendus, des réponses chuchotées. Ils ont une force extraordinaire qu'il n'est pas possible de voir si on accepte pas l'imaginaire.

Toujours aimé, les animaux de peluches, de toutes sortes et de toutes couleurs. Comme tant d'enfants... Ces animaux appelés indistinctement "nounours", encore aujourd'hui, ont peuplé ma chambre pendant tant d'années. Quelques uns furent donnés, mais certains ne m'ont jamais quittés... Certains savent tout de moi. D'autres que quelques épisodes. C'est classique. Qui n'a pas raconté sa vie à ses êtres de peluche ? Probablement beaucoup de gens... mais beaucoup d'autres ont laissé leurs émotions coulées sur leurs peluches. Des larmes, des rires, parfois même des coups... ils ont servi à éloigner les fantômes, permis d'être en mesure de faire comme si tout allait bien, car ils gardaient pour eux ce qui n'allait pas...

Mais les oursons de ma chambre ont appris à comprendre et à entendre sans qu'on leur demande. Et parfois, c'est uniquementOurson3 une question de goût pour les oursons en peluche... une histoire de collection, un rêve d'avoir ces objets magnifiques et peut-être un jour un authentique antique teddy bear... mais il serait enfantin de ne pas avouer que ces présences ont une importance impossible.

Ce soir... je suis en colère. Ce soir... je me sens blessée... et je n'ai pas honte de parler de ces objets. Mais ces objets possèdent une vie que je ne peux décrire. Je n'ai pas toujours la force de me laisser aller. Mais ils n'ont pas besoin que je m'ouvre... ils viennent à moi sans que j'ai besoin de les appeler. Évidemment, c'est une illusion. Évidemment, je suis une adulte qui n'a pas besoin de ces objets pour se lever et marcher. Mais parfois dans le noir de mes rêves, je laisse l'imaginaire me parler tout doucement et me raconter de belles histoires... Il était une fois...

24 décembre 2006

Les archives de Pauline: Je n'ai jamais cru au Père Noël

J'ai réalisé que malgré le fait que j'adore cette époque de l'année, que pour moi, Noël est un temps très important, que j'aime les décorations, les traditions, les repas, les contes, les cadeaux, les réunions, les légendes et mythes... je n'ai jamais cru au Père Noël !

J'ai fait cette réalisation alors que je rédigeais mon petit résumé des origines du Père Noël... et j'ai remonté dans mes souvenirs, et rien... en fait oui des souvenirs de Noël, par miliers, mais pas du Père Noël... ou plutôt de souvenir de ma croyance en le Père Noël.

pnoelEt pourtant, voyons voir... mon amour de Noël me vient de toute évidence de ma mère. Pas de mon père pour qui Noël est tout simplement une autre journée. Ce n'est pas qu'il n'aime pas Noël, non, il ne s'en préoccupe tout simplement pas. Il a bien sûr participer toutes les années, mais pour ma mère et pour ses enfants. Et donc, Noël, c'est ma mère... les décorations, les lumières, l'arbre, les tourtières, c'était elle... Et je me souviens du Père Noël dans les livres d'images, dans les contes qu'elle me lisait, dans les dessins à la télévision, et du Père Noël dans les magasins... Je me souviens même qu'elle nous contait que lorsqu'elle était petite, elle laissait des biscuits et un verre de lait pour le Père Noël... mais je ne me souviens pas l'avoir fait.

Et pourtant, j'ai cru à beaucoup de chose, et on pourrait dire encore aujourd'hui, que je crois à des choses qu'on pourrait dire qu'elles sont "imaginaires"... et je me souviens que ma soeur croyait au Père Noël, je me souviens d'avoir entretenu cette croyance pendant très longtemps, lui racontant des histoires... et elle a une belle photo d'elle assise sur le genou d'un Père Noël de centre d'achat, toute souriante, et confiante d'être sur le genou d'un représentant du Père Noël, bien trop occupé aux préparatifs de dernières minutes pour aller dans tous les magasins... Et combien d'histoires -en plus du Père Noël- j'ai raconté à mon filleul, à ma petite cousine... qui fut convaincue pendant très longtemps de l'existence de bluyous dans la rocaille de ma grand-mère...

Alors pourquoi n'ai-je pas cru au Père Noël ? C'est un petit mystère pour moi... pourquoi ma mère n'a pas insisté sur cette histoire, pourquoi mon père -qui même si Noël n'était pas particulièrement important- nous a toujours raconté tant d'histoires dont certaines on ne sait toujours pas si elles sont vraies ou non, n'a pas enjolivé cette histoire à sa manière ? Je ne le saurai jamais, bien sûr...

Cela m'intrigue... j'ai pourtant des souvenirs de tant d'amis imaginaires très réels, de rencontres d'entités astrales, de formes... mais de Père Noël... aucun... Bizarre, tout de même...

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